retour Retour

2009, DAC 53 - Signature avec l'association "Théâtre Musical de Paris" (Théâtre du Châtelet) (1er) d'un avenant à la convention annuelle d'objectifs relative à l'attribution d'une subvention de fonctionnement au titre de 2009 et d'une convention relative à une subvention d'équipement. - Montant total : 9.273.000 euros.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC 53 relatif � la signature avec l'association "Th��tre Musical de Paris" d'un avenant � la convention annuelle d'objectifs relative � l'attribution d'une subvention de fonctionnement au titre de 2009 et d'une convention relative � une subvention d'�quipement d'un montant de 9.273.000 euros.

La parole est � Mme FOURNIER.

Mme Danielle FOURNIER. - Merci.

Il s'agit effectivement d'un avenant � la convention d'objectifs qui attribue une subvention de fonctionnement au Th��tre du Ch�telet, ce qui porte le soutien de la Ville � cette institution � la somme de 17.746.000 euros pour cette ann�e.

Cette grande institution culturelle � vocation internationale, parisienne certes aussi, r�gionale, mais internationale aussi, voit donc son budget maintenu, ce qui est conforme � l'annonce qui a �t� faite d'une "sanctuarisation", pour reprendre le terme un peu � la mode mais je pense qu?il est clair, du budget de la culture.

Ceci dit, cela ne veut pas dire qu?on aura toujours la reconduction � l?identique chaque ann�e de la subvention. Sinon, �videmment, nos votes seraient un petit peu superflus, un petit peu inutiles.

Je m'interroge donc, comme je l?ai fait lors de la r�union de la commission, sur la pertinence du montant de cette subvention, alors que les �volutions culturelles font que la demande des Parisiens se porte aussi et de plus en plus vers d'autres formes de spectacles et de pratiques artistiques.

Aussi, voici ma question : ne serait-il pas judicieux de demander � l?association gestionnaire d?amplifier sa politique d?ouverture de la salle vers de nouveaux publics et d'envisager des �conomies d'�chelle, � la fois dans sa programmation, et dans son fonctionnement ?

(M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, remplace M. Pierre SCHAPIRA au fauteuil de la pr�sidence).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Pour poursuivre ce d�bat, la parole est � Mme Genevi�ve BERTRAND.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

Mme FOURNIER a presque tout dit, sauf la question que je veux ajouter.

Bien entendu, il s?agit d?un budget cons�quent, annuel, reconduit � l'identique, que nous nous proposons d'attribuer au Th��tre du Ch�telet, Th��tre musical de Paris. Nous constatons que la programmation semble �blouissante, mais au-del� de cette proposition, je veux revenir sur la question que j'ai d�j� pos�e en 9e Commission et qui a trait � l'entretien que M. GIRARD a eu avec la presse, "France soir" le 26 mai dernier.

A la question : quels sont vos projets culturels pour la Capitale ? M. GIRARD r�pondait : "On met en place la premi�re salle immat�rielle du spectacle. Le Ch�telet, le Th��tre du Rond-Point et les salles municipales pourront retransmettre leurs spectacles en int�gralit� sur Internet. Cela donnera envie aux internautes d'aller au th��tre en vrai".

Est-ce que M. GIRARD peut nous apporter quelques d�veloppements sur l'int�r�t et les risques de cette nouvelle dimension du th��tre � Paris ?

Merci.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Nous terminons avec M. Hermano SANCHES RUIVO.

M. Hermano SANCHES RUIVO. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, au Conseil de Paris des 2 et 3 f�vrier de cette ann�e, nous avons vot� la premi�re tranche (un acompte) de la subvention 2009 accord�e au Th��tre musical de Paris, Th��tre du Ch�telet, d'un montant de 8.773.000 euros.

Maintenant il s'agit avec le pr�sent projet de d�lib�ration de fixer le montant global de la subvention 2009 � un peu plus de 17 millions d?euros, et donc de verser ce compl�ment de 8.973.000 euros.

Par ailleurs, il nous est �galement propos� dans le projet de d�lib�ration, et de fa�on plus calme, d'attribuer � cette structure une subvention d'�quipement de 300.000 euros, afin qu'elle puisse renouveler une partie de son mat�riel technique.

Je laisserai volontiers � Christophe GIRARD le soin de situer l?importance de ce th��tre pour l'art lyrique, la musique symphonique et instrumentale et l?art chor�graphique, ainsi que l?effort fait ces derni�res ann�es par sa direction afin de faire d�couvrir sa programmation � de nouveaux publics.

Je tenais n�anmoins � intervenir sur ce projet de d�lib�ration et faire quelques petites remarques. Le budget global de cette structure culturelle et artistique �tant �valu� � plus de 26 millions d'euros, il est vrai que la subvention annuelle que nous attribuons au Th��tre du Ch�telet, � savoir un peu plus de 17 millions, repr�sente une somme tr�s importante ; c'est la structure b�n�ficiant en effet de l'aide la plus importante de notre Ville.

Or, on entend souvent dire dans cet h�micycle, par certains, que notre aide � cette institution est trop importante. Elle se ferait au d�triment des petites structures, qui ont des grandes difficult�s � survivre, notamment dans cette p�riode caract�ris�e par le d�sengagement de l'Etat et par son manque de vision en termes de politique culturelle, laissant la pr�carit� envahir les institutions et le quotidien des acteurs culturels de notre pays.

D'autres nous reprochent, ceux qui justement sont au pouvoir actuellement � l?�chelle nationale et qui n'assument pas leur responsabilit�, de ne pas faire un effort suffisant pour ces grandes institutions, et que le soutien de notre Ville n'ait pas �volu� ces derni�res ann�es.

Vraisemblablement l'action municipale se situe entre ces deux positions bien tranch�es. Le soutien de notre Municipalit� � la culture, ces derni�res ann�es, est incontestable. Le budget de la culture a doubl�. De nouveaux �quipements ont �t� cr��s, et pas des moindres, je vous en �pargnerai d?ailleurs la liste. Le soutien aux associations et aux acteurs du monde culturel a �t� puissant et sans faille. Que ce soit les grandes structures ou les grands �v�nements d'un c�t�, ou les petites associations ayant des activit�s de proximit� d'un autre c�t�, et surtout dans les quartiers les plus d�munis, toutes et tous ont b�n�fici� d'un soutien important de notre Municipalit�.

Pour r�pondre � ceux qui disent que la Municipalit� ne fait pas assez, je dirai que la reconduite de cette subvention au Th��tre du Ch�telet sans augmentation, signifie que nous poursuivons notre engagement � l'�gard du travail r�alis�. Mais il s'agit l� aussi d'un signal qui est adress� � toutes les grandes institutions afin qu'elles prennent toute leur part dans l'effort d'�conomie et de responsabilit� que la p�riode actuelle nous impose.

A ceux qui craignent l'abandon des petites structures de proximit�, il me semble que nous avons globalement reconduit depuis le d�but de cette mandature les aides n�cessaires au bon d�roulement de leur travail. Je n'ai pas l'impression que l'on nous reproche dans les quartiers un abandon de ces acteurs essentiels de la vie culturelle de notre Ville. Un effort est �galement demand� � toutes les structures.

Tout cela pour dire, en concluant, que les discours tendant � opposer les grands qui seraient incontournables, dans une logique de rayonnement de la ville, aux petits sans lesquels une culture de proximit� pour les plus d�munis ne pourrait se mettre en place, n'ont pas de sens � mon avis.

Notre Ville a besoin des uns et des autres, et j'estime que la part que nous consacrons dans le budget municipal � la culture, qui a doubl� par ailleurs depuis 2001, est suffisamment importante et nous permet, m�me dans la phase actuelle, de satisfaire les besoins des grandes structures comme le Th��tre du Ch�telet, et des petites structures associatives dans les quartiers, leur permettant de faire vivre la culture au quotidien � Paris et pour les Parisiens.

Je vous invite donc, chers coll�gues, � voter sans pol�mique cette subvention pour cette importante institution culturelle parisienne, qui est le Th��tre du Ch�telet.

Je vous remercie.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour r�pondre aux trois intervenants, la parole est � Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci beaucoup.

Je trouve que les propos de M. SANCHES RUIVO sont ceux d'un tr�s bon adjoint � la Culture.

Pour r�pondre d'abord � Mme FOURNIER puis � Mme BERTRAND, depuis l'arriv�e de Jean-Luc CHOPLIN en juillet 2006, le public s'est diversifi� et d�mocratis�. Gr�ce � une programmation � la fois populaire et �clectique, plus de 300.000 visiteurs assistent chaque ann�e � une des repr�sentations propos�es, permettant un renouvellement important des publics. En effet, 70 % de celui-ci assiste pour la premi�re fois � une repr�sentation. Ce sont 220 en 2008 contre moins de 200 en 2003.

Jean-Luc CHOPLIN, le directeur, propose une programmation exigeante et diversifi�e. Le taux de fr�quentation annuel est de 80 %.

Je souhaite, si vous me le permettez, d'insister sur le fait que le Th��tre du Ch�telet a entrepris une importante action en faveur du jeune public. Je le fais d'autant plus volontiers que j'ai Bruno JULLIARD � mes c�t�s. Ainsi, il propose une �cole du spectateur � 46 classes de coll�giens et de lyc�ens de l?Acad�mie de Paris, et des ateliers p�dagogiques. Plus de 14.000 jeunes Parisiens prennent part chaque ann�e � ces actions de la maternelle � l'universit�, Monsieur BROSSAT.

Concernant le montant de la subvention, la subvention de fonctionnement de 2009 est identique � celle de 2008 : 17.746.000 euros, plus une subvention d?�quipements de 300.000 euros pour le renouvellement du mat�riel technique du th��tre.

En cette p�riode de difficult� - il y a un rapprochement Communiste et Verts -, en cette p�riode de crise, le maintien de la subvention - et M.R.C. - au Th��tre du Ch�telet, qui est la plus importante subvention de la Ville, n'est pas un effort anodin. Je pense que tous ceux qui ont le souci, en effet, de la bonne gestion des deniers publics peuvent en prendre la mesure. Ils t�moignent de l'attachement du Maire de Paris, de nous-m�me, aux grandes institutions culturelles municipales.

En 2000, la subvention attribu�e au Ch�telet s?�levait � 15.500.000 euros. La subvention a donc augment� en huit ans de plus de 2.600.000 euros, soit l?�quivalent d?une hausse annuelle de plus de 300.000 euros, ce qui ne va pas rassurer �videmment Mme FOURNIER.

Mais, Madame FOURNIER, nous sommes capables � la fois de "sanctuariser", comme vous l'avez dit - c?est un mot que je n?utilise pas beaucoup car elle a une connotation un peu religieuse - un �tablissement culturel, c'est-�-dire de le prot�ger, de le maintenir, de l'embellir, de le faire grandir, de le soigner et de le caresser, mais cela ne nous emp�che absolument pas d'�tre proches de la culture de proximit�, comme l'on dit maintenant je n'aime pas beaucoup non plus cette expression - mais de lieux plus fragiles �mergeant, qui font na�tre des talents inconnus et les talents de demain.

Pour r�pondre � Mme BERTRAND, le projet de salle immat�rielle du spectacle, nous l'avons d�j� test� avec l?ouverture des Trois-Baudets, puisque le soir de l'ouverture des Trois-Baudets, nous avons diffus� en direct un spectacle sur le site des Trois-Baudets, � l'occasion de la r�ouverture du c�l�bre cabaret dans le 18e arrondissement.

Pour retransmettre le concert, la Mairie de Paris s'est associ�e � SFR, afin de b�n�ficier d'une s�curit� sur la qualit� de la liaison Internet et � une start-up parisienne charg�e de la r�alisation et de la cr�ation du site, accessible � partir de l?adresse de la Mairie de Paris. Ainsi, des petits sujets ont �t� diffus�s, et il est vrai que notre conviction est que tous ceux qui ne vont pas dans les th��tres, qui ne vont pas dans les salles de concert ou dans les mus�es, et qui acc�dent aux ?uvres en direct sur Internet vont prendre, j?en suis certain, le go�t de la salle elle-m�me pour voir le spectacle r�el.

Donc, inversons les choses, prenons Internet � bras-lecorps, faisons-nous d'Internet un ami, puisque c'est la pratique aujourd'hui de toutes les jeunes g�n�rations, et faisons en sorte que ceux qui d�couvrent un spectacle du th��tre du Rond-Point, des Abbesses, du th��tre 14, du Montfort ou un spectacle du th��tre de la Ville ou du Ch�telet, une fois qu'ils ont test�, flirt� avec ce premier essai sur Internet, quittent leur �cran, prennent le chemin du th��tre, le vrai th��tre, et viennent d�couvrir en effet le moment o� le rideau s'ouvre et le vrai spectacle, pr�s d?eux, proches d'eux, se produira.

Je crois que j'ai r�pondu au mieux aux trois interrogations et remarques, � la fois de M. SANCHES RUIVO, de Mme BERTRAND que je remercie pour son assiduit� comme pr�sidente de la Commission des affaires culturelles, et de Mme FOURNIER, avec qui, �videmment, notre d�bat ne fait que continuer, mais continuera � s'enrichir car je crois qu'elle a raison : il faut � la fois aider la plus grande cr�ation, la plus exigeante, mais il ne faut pas le faire au d�triment de ce qui est fragile et �mergeant.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci de ces pr�cisions.

Applaudissons, bien s�r !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 53.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DAC 53).

Juin 2009
Débat
Conseil municipal
retour Retour