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2009, DPP 25 - Signature d'une convention avec l'Association pour la défense des familles et de l'individu (ADFI) pour l'attribution d'une subvention. Montant : 18.000 euros.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Nous examinons le projet de d�lib�ration DPP 25. Il s'agit de la signature d'une convention avec l'Association pour la d�fense des familles et de l'individu, association tr�s importante, je le souligne, dans la lutte le contre les sectes dans notre pays et avec l'attribution d'une subvention d'un montant de 18.000 euros.

Je donne la parole � M. ALAYRAC.

M. Gilles ALAYRAC. - Merci, Madame la Maire.

Comme tous les ans, j'interviens sur cette question des d�rives sectaires, pour dire combien j'approuve le concours financier accord� par notre collectivit� aux associations de d�fense des victimes des mouvements sectaires.

Sur cette question, dans notre pays, on est trop souvent frileux. La complexit� du sujet, sa difficult� � l'appr�hender, contribue � ce que les pouvoirs publics demeurent encore timor�s.

Etre victime des d�rives d'un mouvement sectaire, c'est bien connu, cela n'arrive qu'aux autres. Pourtant, il suffit de prendre connaissance, tous les ans, du rapport de la Miviludes, pour constater que tout le monde peut �tre confront�, un jour ou l'autre, � une emprise sectaire.

Premier exemple, le recours � la psychoth�rapie qui est devenu une chose banale. Justement, dans ce secteur o� les pratiques se multiplient, on observe un d�voiement des m�thodes, des m�thodes inqui�tantes concernant des m�decines dites nouvelles pr�tendant lutter contre les maladies les plus graves ou encore soigner par la m�thode de la m�moire retrouv�e ou des souvenirs induits. Et l�, je dis : attention aux charlatans.

Autre exemple de la d�viance sectaire dans des domaines o� tout Parisien est concern�, celui de la formation professionnelle. Les sectes se sont attaqu�es � ce domaine tr�s lucratif, insuffisamment encadr� et vecteur de pros�lytisme. La formation professionnelle m�riterait d'�tre r�form�e et les entreprises sont parfois abus�es, et les employ�s qui viennent pour d�velopper leur capacit� de communication peuvent tomber, contre leur gr�, sous l'emprise de gourous.

Puis, il y a eu les r�cents t�moignages �difiants des victimes de la scientologie devant la justice. Cette multinationale r�ve de se voir reconna�tre en France le statut cultuel. On constate qu'en guise d'�glise, on a plut�t affaire � une entreprise occup�e � extorquer d'importantes sommes d'argent � ses adeptes.

Je suis donc tout � fait favorable � ce que la Ville de Paris aide financi�rement l'Association pour la famille et l'individu, mais aussi le Centre contre les manipulations mentales qui sont les deux associations qui d�fendent notre soci�t� contre des pratiques qui portent atteinte aux libert�s et aux droits de l'Homme.

La collectivit� parisienne a besoin de leur concours, pour sensibiliser ses agents � des intrusions possibles dans les domaines comme l'�cole, la culture, les permis de construire, la gestion des salles municipales et, bien entendu, la formation professionnelle. Je serais donc heureux que M. SARRE nous �claire sur ce que fait la Ville dans ce domaine.

Pour terminer mon propos, je vais dire quelque chose qui sera peut-�tre un peu moins consensuel, qui peut ne pas faire plaisir � tout le monde, mais il reste des progr�s � accomplir dans tout ce qui concerne le fait que la sph�re publique devrait conserver sa neutralit� et, donc, son impartialit� en ne favorisant pas les entreprises qui se revendiquent des religions.

(M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, remplace Mme Anne HIDALGO au fauteuil de la pr�sidence).

On a pu constater, ces derniers jours, dans la Capitale, des entorses � la la�cit�. J'en citerai deux. La location de Bercy aux �vang�listes qui se sont offerts une c�r�monie religieuse � l'am�ricaine, avec gourous et fid�les en transe. Et je n'oublierai pas non plus de dire mon �tonnement en ayant d�couvert que la Pr�fecture de police a autoris� un p�lerinage catholique, de nature int�griste, � se regrouper sur une place tr�s en vue, situ�e derri�re Les Invalides. Franchement, quel joli cadeau !

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur ALAYRAC.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. le Repr�sentant du Pr�fet de police et apr�s � M. Georges SARRE.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Conseiller, je voulais simplement vous pr�ciser, s'agissant du p�lerinage auquel vous avez fait allusion, que tous les p�lerinages parisiens qui sont d'usage courant - et celui-ci existe depuis 14 ans - sont trait�s dans le cadre du d�cret de loi de 1935 qui donne lieu � une simple d�claration et non pas autorisation.

D'autre part, le Minist�re de l'Int�rieur a reconnu en 2000 cette association. Donc, il n'y a pas de moyens juridiques pour la Pr�fecture de police d'interdire ce p�lerinage.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

La parole est � M. Georges SARRE, pour l'Ex�cutif.

M. Georges SARRE, adjoint, au nom de la 5e Commission. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, la vigilance et la lutte contre les d�rives sectaires est une mission qui m'a �t� confi�e r�cemment. Nous avons consid�r� que, de m�me que le Conseil parisien de s�curit� et de pr�vention de la d�linquance traite des enjeux de lutte contre les d�rives sectaires, de m�me, cet enjeu pouvait relever de ma d�l�gation s�curit� et pr�vention.

J'ai donc eu � c?ur, dans un premier temps, d'assurer une continuit�, en particulier, dans le suivi des associations dont je vous propose le subventionnement aujourd'hui.

C'est un sujet extr�mement complexe que je d�couvre pour ne rien vous cacher - et que j'entends appr�hender avec une d�termination qui ne doit pas emp�cher le doigt�. Je veux donc, d'abord, �couter et comprendre. C'est pourquoi je me suis rendu � l'Assembl�e g�n�rale de l'Union nationale des associations de d�fense des familles et de l'individu en mars dernier, afin de rencontrer Mme Catherine PICARD, sa pr�sidente et ancienne d�put�e � l'origine de la loi de 2001 dite loi "About-Picard", tendant � renforcer la pr�vention contre les mouvements sectaires d�viants.

C'est aussi pour �couter et comprendre que j'assiste � certaines audiences du proc�s de la scientologie. Je souhaite obtenir rapidement une typologie la plus nette possible du ph�nom�ne sectaire � Paris, extraordinairement prot�iforme.

Pour cela, je vais rencontrer, dans les prochains jours, tous les acteurs concern�s par la pr�vention et la lutte contre les d�rives sectaires, notamment diff�rents experts, � commencer par la Mission interminist�rielle de vigilance et de lutte contre les d�rives sectaires et des d�put�s qui ont concouru � la commission d'enqu�te sur les sectes.

Ensuite, nous serons en mesure de r�activer le r�seau de vigilance municipal, un r�seau de veille contre les d�rives sectaires qui, sous l'ancienne mandature, se r�unissait tous les trois mois et associait l'A.D.F.I., Paris, le Centre contre les manipulations mentales et les r�f�rents sectes de la Ville de Paris.

Sachez �galement que mon �quipe a rencontr� des responsables de l'A.D.F.I. Paris et qu'une concertation est pr�vue pour d�terminer dans quelle mesure les actions d'information et de sensibilisation de l'A.D.F.I. Paris pourraient �tre promues et valoris�es dans les arrondissements.

Je terminerai en disant que je partage la conviction la�que de Gilles ALAYRAC et les inqui�tudes qui sont les siennes concernant certaines manifestations qui ont lieu sur le territoire parisien.

Je voudrais �galement saluer le travail qui a �t� effectu� sous le pr�c�dent mandat par la premi�re adjointe et je ne doute pas que son exp�rience pourra m'aider.

Je vous remercie, chers coll�gues.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPP 25.

Avis favorable ?

Pas d'opposition ?

Abstention du groupe U.M.P.P.A.

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DPP 25).

Juin 2009
Débat
Conseil municipal
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