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2009, DDATC 112 - Mise en oeuvre de la communication "Pour un meilleur service de proximité aux Parisiens". Vœu déposé par M. Jacques BOUTAULT et les éluEs du groupe "Les Verts" relatif à la voiture de fonction des Maires d'arrondissement. Vœu déposé par M. Jacques BOUTAULT et les éluEs du groupe "Les Verts" relatif aux indemnités de représentation des Maires d'arrondissement. Vœu déposé par M. Jacques BOUTAULT et les éluEs du groupe "Les Verts" relatif à l'augmentation de l'enveloppe budgétaire allouée aux cabinets des mairies d'arrondissement. 2009, UMPPA 01 - Pour une vraie démocratie de proximité au service des Parisiens.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous abordons donc le projet de d�lib�ration que je vous ai propos�.

L'objectif de ce projet de d�lib�ration, sur lequel nous sommes invit�s � nous prononcer ce matin, est clair : donner davantage de souplesse et d'efficacit� � la d�mocratie locale, en conf�rant plus de pouvoir aux maires d'arrondissement :

- parce que la d�mocratie, c'est aussi la proximit� ;

- parce que dans une ville de plus de 2 millions d'habitants, les probl�mes doivent se traiter � la bonne �chelle ;

- et parce que la mairie d'arrondissement est la porte � laquelle les citoyens viennent frapper le plus spontan�ment pour obtenir des informations ou accomplir des d�marches.

D�s 2001, une �tape essentielle a �t� franchie et il faut reconna�tre que nous partions de tr�s loin. En huit ans, nous avons ainsi doubl� le nombre des �quipements de proximit� transf�r�s aux arrondissements et nous avons multipli� par sept les cr�dits inscrits aux Etats sp�ciaux. Une impulsion suppl�mentaire a �t� donn�e au d�but de ce nouveau mandat, avec, pour le budget 2009 une augmentation de 15 % de la dotation d'animation locale destin�e � la vie culturelle des arrondissements et � la gestion des conseils de quartier.

Mais il s'agit � pr�sent de passer un nouveau cap.

C'est l'objet de la communication que j'avais pr�sent�e au Conseil en f�vrier et qui a marqu� le d�but d'une r�flexion approfondie men�e avec les 20 maires d'arrondissement et avec tous les groupes de notre Assembl�e.

Nous nous �tions donn� rendez-vous en juin, nous laissant ainsi quatre mois avant de passer � la d�cision.

Une large consultation a �t� conduite par Ma�t� ERRECART et des propositions tr�s diverses ont �t� entendues et prises en compte.

Nous allons donc pouvoir entreprendre une v�ritable �volution de la gouvernance parisienne, mais je tiens � pr�ciser d'embl�e que ces avanc�es ne remettront pas en cause une double exigence :

- d'abord, le respect de la loi P.M.L. qui offre toute la latitude n�cessaire pour apporter les changements que nous souhaitons, et qui maintient l'indispensable �quilibre entre la mairie centrale et les mairies d'arrondissement.

Il est un autre principe que je tiens � r�affirmer. Celui de l'unit� de Paris � laquelle les Parisiens sont l�gitimement attach�s, car elle est le fruit d'une histoire, elle garantit la mise en ?uvre du projet global valid� par le suffrage universel.

Aussi, sur l'ensemble des enjeux structurants comme le logement, la solidarit�, les d�placements, l'urbanisme ou l'attractivit� �conomique et culturelle, une seule assembl�e est et demeurera souveraine : le Conseil de Paris qui vote l'imp�t, et qui assume les grandes d�cisions politiques.

Et bien entendu, l'unit� de Paris est aussi celle du statut des personnels de notre collectivit�. En tenant compte de ces exigences, le temps est donc venu d'avancer vers une plus grande responsabilit� conf�r�e aux maires d'arrondissement. Comment ?

D'abord en �tablissant un cadre qui permettra de p�renniser le dialogue et de lui donner une forme plus institutionnelle.

Le Comit� des arrondissements, dont l?avis pourra �tre sollicit� sur tous les enjeux locaux, cette instance consultative se r�unira quatre fois par an, et elle aura pour vocation, notamment, de rendre plus constant l'�change entre la mairie centrale et les mairies d'arrondissement.

Quant aux nouvelles comp�tences que nous souhaitons transf�rer aux maires d'arrondissement, elles concerneront en toute logique tout ce qui touche � la gestion locale.

Je pense d'abord aux investissements localis�s. Ainsi, les travaux courants d'entretien et d'am�nagement seront d�sormais d�cid�s au niveau des arrondissements.

De m�me, les subventions aux associations locales rel�veront de l'arbitrage des maires d'arrondissement qui disposeront d'enveloppes sectorielles. En outre, pour ce qui concerne l'utilisation de l'espace public, l?avis du Maire d'arrondissement sera syst�matiquement, non seulement sollicit�, mais suivi, pour toutes les manifestations d'int�r�t local.

Mais au-del� de ces mesures, l'entreprise de d�centralisation concernera plus largement l'organisation de notre ville. Ainsi, les mairies d'arrondissement seront responsables de la gestion des agents de logistique g�n�rale jusqu'alors simplement mis � leur disposition.

Ces �volutions seront �videmment soumises aux instances paritaires concern�es.

Nous veillerons d'autre part � donner plus de valeur et d'attractivit� aux postes dans les arrondissements. J'ai demand� � V�ronique B�DAGUE-HAMILIUS, Secr�taire g�n�rale de la Ville de Paris, de faire en sorte que le passage en arrondissement soit un crit�re qui favorise le d�roulement de la carri�re des personnels.

Dans la m�me logique, les directions responsables des �quipements de proximit� comme les cr�ches ou les gymnases devront �tre plus d�concentr�es qu'elles ne le sont aujourd'hui et les services charg�s de l'aide sociale � l'enfance vont s'ancrer plus solidement dans les territoires.

Enfin, un coordinateur de l'espace public sera d�sign� dans chaque arrondissement et il sera pour l'administration un v�ritable r�f�rent de proximit�.

Sur tous ces sujets, la r�flexion a �t� lanc�e, et elle aboutira au d�but de l'ann�e prochaine � une charte des arrondissements qui d�finira et organisera les relations entre les mairies d'arrondissement et les services municipaux.

J'ajoute qu'il m'a �t� demand� que cette charte soit d�battue et vot�e au Conseil de Paris et je trouve que c'est une id�e tout � fait pertinente.

Enfin, je tiens � �voquer un sujet tr�s sp�cifique : la propret�. L'objectif en la mati�re est double. D'une part, il faut rendre � cette mission son aspect tr�s local et donner aux maires d'arrondissement toute l'autorit� dont ils ont besoin pour intervenir rapidement et utilement.

D'autre part, il importe de garantir l'�galit� des citoyens devant ce service public essentiel.

Afin de rendre ces deux objectifs compatibles, nous mettrons en place une proc�dure de co-pilotage sur l'ensemble du nettoiement, qu'il s'agisse de l'�laboration des diagnostics ou des interventions elles-m�mes.

Mes chers coll�gues, vous l'aurez compris, ce qui guide notre d�marche tient en deux mots : la d�mocratie et l'efficacit�.

C'est dans cet esprit que nous vous pr�sentons ce projet de d�lib�ration.

Je tiens � remercier tr�s sinc�rement Ma�t� ERRECART pour son engagement, son volontarisme, son sens du dialogue, auxquels les Parisiens doivent d�j� beaucoup.

J'invite notre Assembl�e � choisir aujourd'hui la modernisation authentique de la d�mocratie parisienne.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Mes chers coll�gues, la conf�rence d'organisation a convenu d'un d�bat organis� sur ce th�me. Nous examinerons �galement la proposition de d�lib�ration UMPPA 1 ainsi que 27 amendements et 3 v?ux.

Les interventions se feront exclusivement dans la discussion � l'int�rieur des temps de parole d�finis, mais avant le tourniquet des groupes, je donne la parole � Jean-Fran�ois LAMOUR pour pr�senter la proposition de d�lib�ration de son groupe.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, vous vous trouvez aujourd'hui � la crois�e des chemins pour lancer une nouvelle �tape de l'organisation de la vie municipale � Paris. Nous devrons mettre en ?uvre concr�tement ce qu?attendent les Parisiens, c'est-�-dire une vraie d�mocratie de proximit�. C'est d'ailleurs ce que le Pr�sident de la R�publique nous a invit�s � �laborer en installant en octobre 2008 le Comit� pour la r�forme des collectivit�s locales dont il avait confi� la pr�sidence � Edouard BALLADUR.

Le Pr�sident nous a rappel� que depuis vingt ans, on avait beaucoup approfondi la d�centralisation, transf�r� des comp�tences, cr�� de nouveaux �chelons d?administration, mais peu r�fl�chi, finalement, aux structures de notre organisation locale. Je note qu'� ce titre, la loi P.M.L. du 31 d�cembre 1982 repr�sentait une forme de progr�s pour la d�mocratie locale, mais surtout r�v�lait un caract�re fragmentaire et insuffisant. En effet, ses dispositions rendaient impossible l'application d'un �quilibre pourtant n�cessaire entre les comp�tences de la commune et celle des maires d'arrondissement. C'est pr�cis�ment cette tradition centralisatrice qui l?a souvent emport� sur les n�cessit�s de la d�concentration de la gestion des �quipements et services de proximit�.

Alors, il est temps de regarder ces questions en face et c'est parce que votre communication de f�vrier dernier �tait � la fois insuffisante et d�s�quilibr�e que le groupe U.M.P. avait propos� ce projet de d�lib�ration.

Il faut rappeler qu'� l'�poque, vous aviez pr�sent� vos propositions � la commission "Balladur" sans aucune concertation avec les �lus de l'opposition, et notamment les huit maires d'arrondissement U.M.P.

Quant � la communication d'aujourd'hui, je ne suis pas certain, Monsieur le Maire, que vous ayez bien entendu les attentes des �lus de la Capitale en mati�re de d�concentration des services, d�concentration que l'on peut vous r�sumer en quelques principes clairs et simples.

L'arrondissement est un territoire pertinent et incontournable pour l'organisation efficace des �chelons d�concentr�s. Les maires d'arrondissement doivent avoir une autorit� fonctionnelle et parfois hi�rarchique sur le personnel des services d�concentr�s, dont les missions sont �troitement li�es � la vie de l'arrondissement.

La coordination des services locaux doit �tre r�alis�e par les maires d'arrondissement. Enfin, ils doivent �tre en mesure de d�finir les priorit�s locales et de les faire r�aliser par les services d�concentr�s des directions centrales.

Oui, Monsieur le Maire, nous revendiquons de vraies responsabilit�s et un r�el pouvoir de d�cision sur ces politiques locales. Or, si votre projet de d�lib�ration fait quelques avanc�es � partir de notre texte sur le Comit� des territoires, par exemple, et par sa pr�sidence par le Maire de Paris, d?autres points sont largement perfectibles. Est-on certain que la mairie centrale ne se d�charge pas au profit des mairies d?arrondissement, sans compensation suffisante en termes de personnel ? Il est, par exemple, annonc� un cadre technique, mais sans aucun avis donn� par le maire d'arrondissement.

Quant au copilotage auquel vous faisiez r�f�rence il y a quelques instants des missions "propret�", c?est l?exemple m�me de la demi-mesure qui place encore le maire d'arrondissement sous une tutelle administrative de la mairie centrale, l?emp�chant de coordonner pleinement son action sur le terrain aussi importante pour la vie quotidienne des Parisiens.

C'est si vrai que les premiers interpell�s par les Parisiens sur l?�tat de la voirie et de la propret� �taient d�j� les maires d'arrondissement, mais sans moyen v�ritable, jusqu'� maintenant, pour y r�pondre. Aujourd'hui, ces moyens sont toujours inexistants dans votre communication.

Le groupe U.M.P.P.A. a donc d�cid�, comme le r�glement int�rieur du Conseil de Paris le lui permet, de repr�senter � nouveau sa proposition de d�lib�ration. Elle est enfin soumise aujourd'hui au vote de notre Assembl�e.

Ce texte est le r�sultat d'un travail et d?une synth�se approfondis de l?ensemble des �lus de notre groupe, �tabli � partir des r�flexions, des remont�es de terrain et des propositions des huit maires d?arrondissement U.M.P.

Cette analyse a permis d'identifier les initiatives � prendre, qu?il s?agisse de la cr�ation d'un Comit� d'arrondissement pr�sid� cette fois-ci par le Maire de Paris et qui se r�unira au minimum quatre fois par an ou de l?attribution d?un r�el pouvoir budg�taire aux maires d'arrondissement, avec l'inscription des cr�dits d'investissements localis�s dans une enveloppe globale par arrondissement. Ces cr�dits seraient d�finis en concertation avec le Comit� des arrondissements et une commission d'experts cr��e � cet effet. Cette commission serait en charge de proc�der � un �tat des lieux des investissements localis�s de chaque arrondissement et de d�terminer, � partir des chiffres du dernier recensement, la clef de r�partition � appliquer � l'appui de crit�res objectifs.

Monsieur le Maire, je note que votre texte ne tient pas compte de cette proposition ; d�cid�ment, la culture d?�valuation et la transparence ne sont pas au c?ur de votre politique municipale.

J'insiste �galement sur la n�cessit� que les maires d'arrondissement rendent un avis conforme pour toute occupation du domaine public et pour les d�clarations d'intention d'ali�ner.

Enfin, notre proposition de d�lib�ration met en ?uvre, pour les maires d'arrondissement, une autorit� fonctionnelle sur les personnels d�concentr�s.

Monsieur le Maire, ces propositions pr�cises et cibl�es sur les attentes fortes des Parisiens ne remettent aucunement en question l'unit� de Paris, mais aspirent, au contraire, � donner aux maires d'arrondissement des responsabilit�s inh�rentes aux acteurs de terrain assorties de vrais moyens.

C'est ce sens des r�alit�s et ce pragmatisme qui ont inspir� notre d�marche. Elle s'inscrit dans une logique de compl�mentarit� et non pas d'opposition avec l'action g�n�rale et transversale de la Ville.

Et puisque cette d�marche, Monsieur le Maire, ne se v�rifie pas suffisamment, dans votre communication, nous pr�sentons huit amendements au d�lib�r� de votre texte. Alors, Monsieur le Maire, vous n'avez que l'embarras du choix.

Notre proposition de d�lib�ration ou nos amendements vous permettent r�ellement de faire �voluer le statut de Paris, qui est ambigu, vous le savez bien. Alors acceptez-les pour que ce statut d?exception ne cr�e plus des �lus et des citoyens � deux vitesses, mais g�n�re surtout une organisation plus d�mocratique, plus �quilibr�e et plus efficace dans la gestion de Paris au service de ses habitants.

(Applaudissements sur les bancs de l?opposition).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. LEGARET.

(Manifestation dans les tribunes du public).

C'est dr�le, parce qu'en plus, je vais en Palestine au nom de Paris samedi prochain.

On va interrompre une seconde pour reprendre sereinement dans trois minutes !

Juin 2009
Débat
Conseil municipal
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