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2010, DASES 567 G - Signature d’une convention avec l’association “Forum Français pour la Sécurité Urbaine” (FFSU) pour l’attribution d’une subvention en vue de coordonner et de valoriser les actions visant la prévention de l’engagement des jeunes dans les trafics. Montant : 35.000 euros.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 567 G relatif � la signature d?une convention avec l?association ?Forum Fran�ais pour la S�curit� Urbaine?, pour l?attribution d?une subvention de 35.000 euros pour coordonner et valoriser les actions visant � la pr�vention de l?engagement des jeunes dans les trafics.

Madame CHRISTIENNE, vous avez la parole.

Mme Odette CHRISTIENNE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Chers coll�gues, au-del� des catastrophes naturelles, nous sommes tous pr�occup�s par la mont�e des autres risques et les menaces encourues par les populations des milieux urbains. Communes et D�partements tentent de participer sinon � une �radication difficilement possible de certains de ces risques, au moins � la r�duction de quelques fl�aux qui, avec la mondialisation et le d�veloppement des communications se propagent � grande vitesse.

Ainsi, en est-il du trafic et de la consommation des drogues et, si notre volont� est d?agir dans l?int�r�t des Franciliens, et des jeunes surtout, dans les secteurs g�ographiques qui circonscrivent des populations vuln�rables, nous ne devons cependant pas oublier qu?en la mati�re, la lutte premi�re d�passe le cadre local.

Il faut tout de m�me parler des sources du fl�au. Certes, les cartels de la drogue semblent loin, � la fronti�re des Etats-Unis. Comme le dit Mme CLINTON, 25 � 29 milliards de dollars sont g�n�r�s par l?exploitation de la drogue et les d�g�ts sont � la mesure de l?importance du syst�me mis en place. Le syst�me est structur� loin de Paris et de sa banlieue mais les ramifications se d�veloppent. Les chefs mexicains se retrouvent en Espagne.

Par ailleurs, nous savons aussi que 80 % des substances illicites - il faut, au-del� de la drogue, parler aussi de la contrebande, des trafics d?armes et d?�tres humains - entrent en Europe par des voies connues et la route des Balkans. 120 tonnes d?h�ro�ne consomm�es en r�gion parisienne ; 100 passeront par cette voie.

Selon le criminologue M. Xavier RAUFER, on peut observer une diffusion croissante de coca�ne dans le sud de l?Europe.

D?apr�s Europol, la quantit� de coca�ne import�e dans l?Union europ�enne serait pass�e de 50 � 300 tonnes en l?espace de six ans, de 2003 � 2009. Nous en voyons les cons�quences. D?ailleurs, tout est bon, m�me le progr�s scientifique, pour favoriser la d�pendance. Le cannabis a �t� scientifiquement modifi�. Gr�ce � la manipulation g�n�tique, le taux de toxines THC (T�tra Hydro Cannabitol) est pass� de 3 � 4 % dans la plante � l?�tat naturel � 20 % une fois modifi�e et cultiv�e.

Les cons�quences sont graves pour nos soci�t�s ainsi que pour les toxicomanes d�pendants : escroqueries, braquages, absent�isme au travail, naissance d?enfants mal form�s suite � la consommation de crack. La liste est longue et, de fait, on doit traiter des probl�mes conjoints de d�linquance criminelle et de sant� publique.

Si ces probl�mes sont globaux, s?ils d�passent les responsabilit�s d�partementales, la n�cessit� d?agir par anticipation est d?autant plus importante. L?analyse du terrain montre � l?�vidence que, sur les zones g�ographiques bien cibl�es par le ?Forum Fran�ais pour la S�curit� Urbaine?, l?objectif de pr�vention des conduites � risque est une r�ponse � cette d�linquance.

Le projet de d�lib�ration est �vocateur. Il met en �vidence des vuln�rabilit�s sociales et des conflits de culture qui cr�ent des zones facilitant le commerce de la drogue et, au-del� de l?enrichissement des dealers, le fatal d�veloppement de la consommation et le basculement possible dans la criminalit�. Les techniques modernes d?investigation sociologique (recherche - action) permettent d?ailleurs de donner des d�bouch�s concrets � l?analyse de la situation.

Le but du F.F.S.U. est de d�crire et de mieux comprendre le processus d?entr�e dans les trafics et d?en d�duire les leviers pertinents pour la pr�vention.

Je note d?ailleurs l?organisation prochaine par le F.F.S.U. d?un colloque ?s�curit� et pr�vention, un �quilibre � trouver?, qui devrait int�resser tous les �lus municipaux charg�s de la s�curit� ainsi que les correspondants d�fense qui ont pour mission de sensibiliser les populations et les pouvoirs publics aux questions de s�curit� et d�fense.

Il nous para�t donc opportun de soutenir par une subvention cette association dont l?action est tout � fait remarquable dans l?int�r�t des jeunes Franciliens.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame CHRISTIENNE.

M. LE GUEN a la parole.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. - Mme CHRISTIENNE a dress� une vision g�opolitique du probl�me du trafic de la drogue, qu?il me para�t opportun de rappeler, m�me si cela pose �videmment des questions non r�solues au plan national. Mais c?�tait important.

Elle rappelle aussi, si j?ai bien compris son intervention, l?importance de mettre en place des politiques de pr�vention. Effectivement, personne ne peut croire une seconde que, tant que nous n?aurons pas g�r� le probl�me de la demande, d?une fa�on ou d?une autre, nous n?aurons pas des probl�mes avec le trafic et avec l?offre. Vous avez bien raison, Madame.

Je veux simplement rappeler, � travers quelques mots, les engagements qui sont ceux de la Ville de Paris et, tout d?abord, le travail tr�s important mis en ?uvre par Mao PENINOU pour concilier justement les diff�rents usages de la nuit et, dans ces diff�rents usages de la nuit, faire en sorte que nous ayons des interventions de pr�vention, et de pr�vention sanitaire. C?est un travail innovant aujourd?hui au sein de la Capitale mais qui nous permettra, je le crois, d?�tre plus efficaces justement pour essayer de ma�triser cette demande et, en tout cas, de faire progresser la pr�vention.

Je rappelle tr�s rapidement que nous allons subventionner tr�s largement une enqu�te sur la connaissance de la consommation de ces produits par les jeunes Parisiens. C?est 54.000 euros pour les fameuses enqu�tes Trend et ESCAPAD. C?est �galement une enqu�te pour mieux comprendre l?engagement des jeunes dans le trafic, qui est men�e en liaison avec l?Etat et avec le D�partement de la Seine-Saint-Denis, sur lequel nous intervenons aussi une grande journ�e - d?ailleurs apr�s-demain, le 16 d�cembre - d?�change sur le sujet. Enfin, une intervention, en rapport avec ce que je disais, de l?action men�e par M. Mao PENINOU sur la probl�matique des risques en milieu festif, et notamment le programme que nous d�veloppons, le programme ?f�tez clair? l�-dessus.

Voil�, Madame, les �l�ments de r�ponse que je peux vous donner sur les engagements de la Ville, dans le sens que vous souhaitiez, en mati�re de lutte en faveur de la pr�vention.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � M. GAREL, pour une explication de vote, 2 minutes.

M. Sylvain GAREL. - Je voulais remercier Mme Odette CHRISTIENNE parce que c?est vrai que cette d�lib�ration ne nous avait pas saut� aux yeux, mais, apr�s son explication, nous n?allons pas la voter, parce que ce discours de guerre � la drogue qui a �chou�e aussi bien en France, en Colombie, en Afghanistan ou aux Etats-Unis, il y a un discours compl�tement archa�que et qui n?a aujourd?hui aucune?

(Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s)

Mais si, bien s�r !

Bien s�r que si !

Moi, je l?ai re�u comme �a. En tout cas, nous ne voterons pas cette d�lib�ration.

M. Mao PENINOU. - ? (Hors micro - inaudible).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Monsieur PENINOU, on reste paisible !

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 567 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DASES 567 G).

Décembre 2010
Débat
Conseil général
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