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2008, Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif à la nomination de Salah HAMOURI comme citoyen d'honneur. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous allons maintenant examiner les v?ux r�f�renc�s n� 123 et n� 123 bis dans le fascicule, d�pos�s par le groupe "Les Verts" et l?Ex�cutif, relatifs � la nomination de Salah HAMOURI comme citoyen d'honneur.

Je donne la parole � M. DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Pour pr�senter ce v?u mais, en m�me temps, on est oblig� de se placer dans la continuit� du d�bat que l'on vient d'avoir, j'ai bien entendu que beaucoup d'arguments �taient avanc�s pour dire que Gilad SHALIT n'avait absolument aucun rapport, en termes de situation, par rapport � Salah HAMOURI.

J?attire votre attention sur le fait que tous les orateurs, que ce soit M. GOASGUEN, M. SCHAPIRA ou M. CAFFET, n'ont cess� de faire le parall�le entre SHALIT et Ingrid BETANCOURT qui sont deux cas qui n'ont absolument aucun rapport !

Donc, je dirais que, quand cela avantage de relier � Ingrid BETANCOURT, c'est la m�me situation et, quand cela n'avantage pas, il y a un statut diff�rent.

Par rapport � Salah HAMOURI, il a �t� condamn� par un tribunal, et un tribunal militaire. C'est important de le pr�ciser. Il est reconnu, je dirais, apr�s intervention, par toutes les associations qui d�fendent les Droits de l'Homme, que ce soit "Amnesty International", bien s�r la F�d�ration internationale des Droits de l'Homme et m�me des associations isra�liennes sur le sujet des Droits de l'Homme. J'ai beaucoup de mal � entendre que leur statut est tellement diff�rent que nous devons beaucoup venir en aide au premier, c'est-�-dire le faire citoyen d'honneur, et que le second ne fera l'objet que d'une intervention.

Et plus globalement, j?ai parl� de position �quilibr�e.

Monsieur CAFFET, vous m'interpelliez tout � l'heure en disant que nous avons tous conscience de la souffrance des peuples. J?en suis s�r pour vous, je n?en suis pas s�r pour l'ensemble de l'Assembl�e peut-�tre.

En tous cas, ce qui est important, c?est que lorsqu?on veut construire la paix, et ce, par rapport � tous les exemples de paix, comme en Irlande du Nord, on est � un moment oblig� de remettre les compteurs � z�ro des deux c�t�s, d'accepter les souffrances des deux peuples qui ont �t� bellig�rants pour pouvoir imaginer l'avenir.

Ce que je reproche aujourd?hui � l?initiative de M. GOASGUEN, c?est qu?il remet 2 euros dans le "jukebox".

Il dit qu?il y a beaucoup d'injustices et que ce soldat est emprisonn� injustement. Bien entendu, c'est un cauchemar, son emprisonnement. Cependant, on ne peut pas que se focaliser et mettre un coup de projecteur sur une situation et ne pas voir de l'autre c�t� l'ensemble des villages palestiniens entour�s de colonies et la souffrance au quotidien.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Tu m�langes tout !

M. Ren� DUTREY. - Si je peux �viter d'�tre coup� !

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Finissez cette intervention, ne vous laissez pas interrompre, s'il vous pla�t !

M. Ren� DUTREY. - J'entends bien qu'un ne recevait pas la Croix-Rouge, que l'autre �tait militaire appel� et l'autre condamn�, etc.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - ? dans un Etat d�mocratique.

M. Ren� DUTREY. - Dans un Etat d�mocratique, il faut que je le souligne tout de suite ; sinon, je sens que vous allez �tre agressif avec moi. Monsieur AIDEMBAUM, vous me faites peur.

Dans un Etat d�mocratique...

Pourquoi me coupez-vous ?

C'est assez �tonnant, j'ai un ton extr�mement calme, j'essaie de d�rouler une id�e et, depuis une minute, je suis pris entre trois feux pour pouvoir d�rouler cette id�e.

Je ne vais pas �tre plus long car...

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Il y a des mots que l'on souhaite entendre et que l'on n'entend pas.

M. Ren� DUTREY. - Vous n?allez pas me dicter mon intervention.

Les mots que vous aimeriez entendre, vous pouvez les dire vous-m�mes.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Si j'avais la parole, j'aurais beaucoup de choses � dire.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - S'il vous pla�t, �coutez ! C?est dommage d'�tre dans cette situation, alors que, jusqu?� maintenant, le d�bat s'�tait tenu.

Laissons M. DUTREY. Ensuite, chacun, s?il veut s?exprimer, s?exprimera.

Monsieur DUTREY, finissez votre propos.

M. Ren� DUTREY. - Je sens que ce d�bat anime une telle passion chez certains qu'ils n'arrivent pas � ne pas me couper la parole.

Je vais finir tr�s rapidement.

L'objectif � tous, selon moi, sur ces bancs, est d'imaginer qu'un jour, sur place, les peuples pourront vivre en paix et ensemble.

Toute la strat�gie en tant que Ville de Paris est d?imaginer quelle initiative peut �tre prise pour pouvoir cr�er cette paix.

Je crois que le fait aujourd'hui, et l'initiative qui a �t� prise, que je consid�re et que nous consid�rons comme non �quilibr�e, n'est pas efficace pour pouvoir permettre � la paix de s'installer l�-bas demain.

C'est aussi simple que cela, j'esp�re n'avoir choqu� personne par mes propos.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. SCHAPIRA et je prends les inscriptions.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Au quatri�me paragraphe, 123 bis, il est inscrit que Shimon PERES est Pr�sident de la R�publique d?Isra�l.

Il est Pr�sident de l'Etat.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Tu as raison.

Sur le v?u concernant Salah HAMOURI, je ne vais pas refaire ce que l'on a tous dit, ce sont deux cas totalement diff�rents.

Il a �t� jug�, il a avou� et il n'a pas fait appel. Il �tait, avec plusieurs de ses amis, pr�t � perp�trer un attentat contre le chef du parti Shaas.

Voil� pourquoi nous sommes tous d?accord pour dire que les deux cas sont totalement diff�rents.

Totalement diff�rents.

J'ajoute tout de m�me que Gilad SHALIT n'est plus soldat puisqu?il a fini son temps militaire qui est de trois ans.

Comme cela fait deux ans et qu'il l'�tait d�j� avant, il n'est plus soldat, c'est un simple citoyen. Donc, il n'est plus appel�.

Sur Salah HAMOURI, on a dit tous les uns et les autres ce que l'on avait � dire. Mais vous ne pouvez pas dire que c'est d�s�quilibr�. La politique de la ville a toujours �t� �quilibr�e. Toujours !

A chaque fois que nous allons en Isra�l, nous allons en Isra�l. A chaque fois que nous allons en Palestine, nous allons en Palestine. On ne fait jamais le lien entre les deux, c'est-�-dire que l'on va dans deux pays diff�rents ; cela a �t� toujours ce qu'a fait le Maire de Paris et ce que beaucoup d'autres devraient faire d'ailleurs. Parce que c'est mal consid�rer une partie de ce peuple, notamment les Palestiniens, que d'aller dormir � J�rusalem Ouest et d'aller rendre visite � Bethl�em. D�j�, c'est un premier point.

Deuxi�mement, nous avons une politique de coop�ration intensive avec la Palestine, que ce soit avec Jenine sur l'eau. Je recevais la semaine derni�re le Maire de J�richo, sur l'eau aussi, c'�tait les coop�rations avec la mairie de B�thl�em sur la r�illumination de toute la place de la Mangeoire. Nous avons des liens �troits avec les Palestiniens, comme nous avons des liens �troits avec les Isra�liens. Il n'y a pas deux poids deux mesures dans la politique de la Ville. Pas du tout.

Je l'ai r�p�t�. A chaque fois que je suis interrog�e, je le dis, je le r�p�te. A chaque fois, nous �quilibrons.

A tel point que, quand on r�unit d'ailleurs cit�s et gouvernements locaux unis, voir le maire de J�richo et le maire de Karniel ensemble, je vous assure que c'est plus calme que dans l'h�micycle ici. Ils ont l'habitude de se rencontrer. L'Association des Maires palestiniens, l'APLA, ou l'Association des Maires isra�liens, ils se rencontrent tout le temps. Ils se connaissent, ils travaillent ensemble. Et nous, nous oeuvrons pour cela. On ne peut pas dire qu'il y a deux poids et deux mesures.

D'ailleurs, derni�rement nous avons vot� qu'un b�timent public s'appelle Marmoud Darwich. Nous n'avons aucun probl�me. Le seul probl�me pour Salah Hamouri, c'est que ce n'est pas de m�me nature. Ce jeune homme est emprisonn� pour ce qu'il a fait ou ce qu'il a voulu faire.

Mais le Maire est d�j� intervenu, le v?u que l'on vous propose, c'est de demander au Maire de r�intervenir aupr�s des autorit�s isra�liennes pour que sa peine soit am�nag�e, parce que c'est un Franco-palestinien mais on ne peut pas se substituer � la justice d'un pays, et comme le disait tr�s justement Pierre AIDENBAUM, d�mocratique.

J'ajoute, puisque j'ai �t� observateur europ�en pour les �lections en Palestine que les �lections se sont pass�es de mani�re extraordinairement d�mocratique, calme et juste. Sauf que le Hamas a gagn� d�mocratiquement et que vous voyez ce qui se passe � Gaza et que le Hamas n'est pas un parti d�mocratique. Je le dis ici tr�s clairement. Ce n'est pas un parti d�mocratique, et l� on a un probl�me. Je suis contre votre v?u, �videmment, et je vous demande d'adopter le v?u de l'Ex�cutif.

Je termine en disant que je suis enti�rement d'accord avec Jean-Pierre CAFFET, c'est dommage que l'on vote des citoyens d'honneur - ce n'est tout de m�me pas rien - dans un h�micycle tr�s vide.

Je ferai des propositions, j'avais d�j� dit que je les ferai mais je ne rentrerai pas dans les d�tails. Je ferai des propositions d�s janvier aux Pr�sidents de groupe pour que l'on travaille ensemble sur une mani�re de pouvoir faire en sorte que les citoyens d'honneur de la Ville de Paris se fassent dans le consensus, que le fait d'�tre citoyen de la Ville de Paris ressemble � quelque chose et que cela ait aussi un poids, comme le prix Sakharov sur les Droits de l?Homme au niveau europ�en, et que l'on puisse remettre solennellement ces prix de citoyens d'honneur de la Ville de Paris. Il ne faut pas que cela soit fait au fil de l'eau et de nos �motions � partir de probl�mes qui viennent de se passer.

Voil� les propositions que je vous ferai d�s janvier : j'�crirai � tous les pr�sidents de groupe en ce sens.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je pense que le v?u n� 123 n'est pas retir�.

Oui ? Un mot, simplement un mot ?

M. Ren� DUTREY. - Le voeu n'est pas retir� et nous voterons le v?u de l?Ex�cutif.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe "Les Verts", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de v?u est adopt�. (2008, V. 298).

Décembre 2008
Débat
Conseil municipal
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