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2005, DASES 205 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention annuelle fixant les conditions d’attribution d’une subvention d’un montant de 10.000 euros à l’association “Oeuvre de secours aux enfants” située 117, rue du Faubourg du Temple (10e) pour emmener les aînés parisiens atteints de la maladie d’Alzheimer en séjours thérapeutiques.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous arrivons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 205 G sur lequel M. PAG�S veut interroger Mme HOFFMAN-RISPAL. Il s?agit d?une subvention de 10.000 euros � l?association ??uvre de secours aux enfants? pour emmener leurs a�n�s parisiens atteints de la maladie d?Alzheimer en s�jours th�rapeutiques.

Alors, sur ce beau projet, la parole est donn�e � M. PAG�S.

M. Olivier PAG�S. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Je voudrais, � l?occasion de ce projet de d�lib�ration, poser la question de la prise en compte du droit des personnes �g�es, quelle que soit leur autonomie physique et psychique, leur niveau de revenu, � b�n�ficier de vacances, moment � part qui permet de vivre des exp�riences diff�rentes.

L?association ?L??uvre de secours aux enfants? s?est pos� cette question pour les personnes �g�es qu?elle suit en proposant trois fois par an des s�jours d?un mois dans le Calvados. Nous la soutenons.

Cette association a mis l?accent essentiellement sur la fonction th�rapeutique. Ce n?est cependant pas la seule vocation qui puisse �tre donn�e aux propositions de s�jours qui peuvent �tre faites aux Parisiens �g�s. Ils doivent aussi permettre de rompre l?isolement social dont beaucoup sont victimes d?une part, et garantir � ceux et � celles qui sont en perte d?autonomie le droit aux vacances d?autre part.

Deux axes devraient donc �tre davantage pris en compte par la Ville qui doit pouvoir jouer un r�le moteur : le d�veloppement d?une offre plus abondante de voyages adapt�s aux Parisiens en perte d?autonomie, c?est que pr�conisait tr�s justement la mission d?�valuation des cons�quences de la canicule � Paris ; le d�veloppement de s�jours plus diversifi�s mettant davantage l?accent sur le lien social.

Sur le premier point, on ne peut que constater que la Ville, � travers l?offre des s�jours du Centre d?action sociale de la Ville de Paris, ne fait pas compl�tement figure d?exemple aujourd?hui. En effet, si le C.A.S.-V.P. propose un large panel de voyages aux Parisiens �g�s, ceux-ci ne concernent dans les faits que les personnes �g�es valides, � l?exception de deux formules de s�jours mis en place depuis 2004 qui s?adressent, en partie ou totalement, aux Parisiens handicap�s. Les personnes �g�es d?un niveau de perte d?autonomie sup�rieure aux GIR5-6 sont exclues de l?offre actuelle.

Le C.A.S.-V.P. n?est pas, il est vrai, en capacit� aujourd?hui, tant au niveau structurel qu?au niveau financier, d?assurer une offre de qualit� en direction de ce public. Il faudrait envisager de lui allouer des moyens suppl�mentaires en termes de personnel et de financement.

Pour le deuxi�me point, organiser des vacances en groupe pour les personnes �g�es est une bonne chose, car cela favorise les liens entre les personnes �g�es. Les accompagnateurs �tant souvent plus jeunes, un lien interg�n�rationnel peut �galement se cr�er.

Mais on pourrait aller encore plus loin, �tre plus novateur en mettant en place des s�jours interg�n�rationnels pens�s diff�remment qui ne mettent pas uniquement en jeu la solidarit� des plus jeunes en direction des plus �g�s. Le concept en est simple : permettre � des enfants et des anciens de partir ensemble pendant quelques jours � la d�couverte d?un lieu, d?une histoire, d?une culture et de s?enrichir mutuellement de ces exp�riences.

Diff�rentes formules sont � trouver ou � d�velopper. Par exemple, des s�jours linguistiques et culturels � l?intention des coll�giens, lyc�ens et des retrait�s faisant l?apprentissage d?une m�me langue �trang�re.

Autre exemple, on peut imaginer que des s�jours dans leurs pays d?origine soient propos�s � des migrants �g�s accompagn�s par des enfants ou adolescents ne connaissant pas le pays. Cela permettrait � des jeunes de d�couvrir ce pays autrement.

Tout cela est possible mais il faut une impulsion franche que la Ville pourrait donner.

Les voyages interg�n�rationnels, pour terminer, Monsieur le Pr�sident, pourraient par ailleurs s?articuler de fa�on compl�mentaire avec les actions qui peuvent �tre men�es tout au long de l?ann�e. C?est dans ce sens que s?est, par exemple, inscrite la d�marche de la R�sidence de Bonneuil-sur-Marne o� est int�gr�e une halte-garderie. Dans la continuit� des �changes r�guliers entre les enfants de la halte-garderie et les personnes �g�es de la r�sidence, elle a organis� un mini-s�jour de 2-3 jours r�unissant des enfants de la halte-garderie et des r�sidents d�sorient�s.

J?en ai termin� - j?ai un peu d�bord� sur le sujet de la d�lib�ration - et je vous confirme que le groupe ?Les Verts? votera bien �videmment la subvention � l?association.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Vous �tes pardonn�, Monsieur PAG�S.

Mme HOFFMAN-RISPAL va vous r�pondre, peut-�tre pas sur tout le vaste champ que vous avez ouvert.

Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL, au nom de la 6e Commission. - Quelques mots, Monsieur le Pr�sident. Merci.

Monsieur PAG�S, vous avez salu� le projet de ?L??uvre de secours aux enfants?, de voyages th�rapeutiques pour les personnes �g�es atteintes de la maladie d?Alzheimer et de leurs proches, et je vous en remercie. C?est vraiment un beau projet, car ce s�jour en Normandie permet aux personnes �g�es atteintes de troubles neuro-d�g�n�ratifs d?�tre accompagn�es dans un autre environnement que le leur, mais par les personnes qui les suivent toute l?ann�e ; ce qui, l� aussi, assure du lien social.

Au-del�, il permet surtout aux familles de b�n�ficier de moments de r�pit, ce qui est important, en �vitant tout sentiment de culpabilit�. Et vous savez � quel point je tiens au r�pit des familles comme �l�ment essentiel du soutien � domicile. Donc, on essaie au fur et � mesure des initiatives de les soutenir, et c?est le cas avec la mise en place des groupes de parole, des voyages, en passant par la multiplication des centres d?accueil de jour.

Je suis vraiment � la disposition du Conseil si, un jour, vous voulez aller voir un accueil de jour de ce type parce que c?est vraiment extraordinaire.

Et puis, vous nous parlez du C.A.S.-V.P. Alors, vous avez demand� d�j� il y a quelques mois, Monsieur PAG�S, � mon cabinet d?ouvrir les perspectives de ce que pourrait faire le C.A.S.-V.P., en termes de voyages interg�n�ration et nous y travaillons.

Mais vous me permettrez quand m�me de vous donner quelques chiffres sur ce que nous avons fait en 2004 : 2 excursions de 4 jours destin�es � des personnes atteintes de troubles psychiques, et 14 excursions ont �t� propos�es � des personnes �g�es en perte d?autonomie h�berg�es dans nos r�sidences m�dicalis�es. C?est plus facile quand elles sont dans des r�sidences que quand elles sont � domicile : faut-il les contacter, faut-il pouvoir les trouver.

De plus, le C.A.S.-V.P. propose chaque ann�e aux Parisiennes et aux Parisiens retrait�s des excursions de 1, 3 � 4 jours ainsi que des voyages d?une semaine en France et en Europe, 141 s�jours en 2004, 6.210 personnes. Ces voyages sont destin�s aux personnes les plus pr�caris�es et c?est l� que nous avons fait un gros effort parce que j?y tenais vraiment. Le C.A.S.-V.P. doit assurer son lien social et ces voyages ont �t� r�serv�s � 81 % � des personnes qui soit ne paient pas d?imp�t, soit paient � hauteur de 351 euros d?imposition par an. Nous assurons dans ce cas-l� une fonction sociale en proposant des voyages � ceux qui en ont le plus besoin parce que? Je ne sais pas, Monsieur PAG�S, si vous faites tous les salons des seniors, il y en a plein maintenant, c?est devenu tr�s � la mode : et les seniors peuvent aussi s?adresser � des voyagistes qui leur proposent des voyages sp�cialement con�us pour eux. Donc, nous, notre mission et notre r�le, c?est de permettre � celles et � ceux qui n?en ont pas les moyens de partir, c?est ce que nous faisons.

Sur l?interg�n�ration, je suis pr�te � y travailler, je vous l?ai d�j� dit. Cela demande un peu de temps mais? - j?esp�re un jour r�pondre favorablement - mais laissez-nous le temps de voir comment c?est faisable, y compris ? parce que, vous savez, les seniors partent souvent en dehors des p�riodes scolaires, ce qui n?est pas forc�ment facile dans ce cas-l� avec les petits-enfants.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame HOFFMAN-RISPAL, pour cette r�ponse tr�s compl�te et tr�s encourageante.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 205 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2005, DASES 205 G).

Octobre 2005
Débat
Conseil général
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