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2007, Audition des orateurs. (Suite).


M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - La parole � M. Philippe LAFAY.

M. Philippe LAFAY. - Monsieur le Maire, vous nous dites que la Municipalit� s?est fix� comme objectif d?assumer le plus efficacement possible un r�el devoir de solidarit�. C?est une vraie ambition que le groupe Nouveau Centre et Ind�pendant soutient, mais il faut alors une politique de la solidarit� active.

Dans le domaine du logement social, il n?est pas tol�rable que le taux de mobilit� du parc social parisien soit au plus bas. C?est pourquoi je sugg�re de transformer ces locataires � vie en propri�taires. Les fonds provenant de ces ventes pourraient �tre r�investis dans des op�rations de r�habilitation du patrimoine existant ou de construction. Si la Ville ne bouge pas, les choses bougeront sans elle.

Derni�rement, le Ministre du Logement a demand� aux organismes H.L.M. de vendre 1 % de leur patrimoine social. Qu?attend donc la mairie socialiste pour d�velopper une r�elle politique d?accession sur ce patrimoine ?

Seconde critique concernant le logement. Vous ne relevez pas absolument le d�fi du logement �tudiant, renfor�ant ainsi les in�galit�s entre les �tudiants issus des milieux favoris�s et les autres. Je d�plore que ces in�galit�s concernent �galement le domaine de la sant�. Globalement, l?�tat de sant� de la population estudiantine s?est sensiblement d�grad�. A l?aune de ce cruel constat, un certain nombre de vos mesures � destination des jeunes apparaissent comme des mesures cosm�tiques.

Enfin, comme en mati�re de logement, vous �tes toujours en de�� du seuil critique, ce qui vous conduit � multiplier les aides ; en particulier, par l?interm�diaire du Centre d?action sociale de la Ville de Paris.

Ainsi, en 2008, on apprend que les aides au logement repr�senteront plus de 60 millions d?euros permettant ainsi de financer l?allocation logement famille monoparentale ou l?Aide Paris Logement Famille d�sormais accessible sous condition de ressources d�s le deuxi�me enfant. On reste, l� encore, dans le registre du palliatif.

Dans le domaine de l?insertion sociale et professionnelle, de sensibles progr�s ont �t� r�alis�s. 6.000 R.M.istes ont trouv� un emploi en 2006 et le taux de contractualisation est remont� � 46 %. C?est une heureuse nouvelle.

Un b�mol cependant. Pourquoi le Conseil g�n�ral de Paris ne s?est-il pas port� volontaire pour exp�rimenter le Revenu de Solidarit� Active (R.S.A.) port� par M. Martin HIRSCH, haut commissaire aux solidarit�s actives contre la pauvret� ? Ce dispositif garantit aux personnes retrouvant un travail qu?elles ne seront pas p�nalis�es sur le plan financier, un nouveau dispositif qui permet de sortir d?une logique de l?assistanat, de repenser les rapports avec le monde du travail et de recr�er un lien social.

Qu?attend, l� encore, Paris qui pr�tend �tre une vitrine sociale pour participer aux exp�rimentations en cours ?

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. Christophe GIRARD au fauteuil de la pr�sidence).

Madame le Maire, la solidarit� que vous ne cessez de brandir doit effectivement s?exercer � destination des plus fragiles.

L?int�gration des seniors dans la vie de notre Cit� est une priorit�. Malgr� les efforts r�alis�s en mati�re de labellisation et de maillage du territoire, les 15 points ?Paris Emeraude? peinent � s?imposer comme le maillon central de l?accompagnement des personnes �g�es. L?augmentation des moyens allou�s en 2008, plus de 250.000 euros, devrait enfin permettre d?am�liorer la situation.

Votre budget est la traduction d?un certain nombre d?orientations d�j� act�es dans le cadre du sch�ma g�rontologique ?Paris et ses a�n�s?.

Je pense par exemple � la mise en place d?un label qualit� pour les associations d?aide � domicile. Cette mesure semble int�ressante. Sur la partie strictement m�dicosociale, force est de constater que vous avancez des objectifs aussi r�alistes que modestes. Les efforts consentis ne permettront pas de rem�dier � une situation tendue.

100 nouvelles places pr�vues en 2008 pour les malades Alzheimer, c?est notoirement insuffisant au regard des besoins, en particulier ceux des aidants familiaux. Il en va de m�me pour le nombre de places en maison de retraite. Bien s�r le risque existe que les objectifs se r�v�lent inadapt�s, avant m�me d?�tre atteints. Il n?est pas certain que le parc d?�tablissement que l?on d�veloppe et modernise soit encore adapt� au profil de r�sidents qui entreront toujours plus tard en institutions avec des handicaps plus lourds.

Pour autant, il ne s?agit pas de se contenter de 2.200 places suppl�mentaires. Travailler en coordination avec les communes limitrophes permettrait d?augmenter sensiblement les capacit�s d?accueil. Je ne reviens pas l� sur le sujet de l?intercommunalit� d�velopp� pr�c�demment par M. POZZO-DI-BORGO.

De la m�me mani�re que les personnes �g�es, de nombreuses personnes handicap�es mentales ou autre sont contraintes de quitter Paris pour �tre accueillies dans des �tablissements en province ou en Belgique.

Dans un tel contexte, on peut se demander l� encore si les efforts consentis seront suffisants.

Il convient non seulement d?augmenter le nombre de places et de privil�gier les petites structures mais aussi de faciliter les passerelles entre les diff�rents modes de prise en charge.

A ce propos il convient d?encourager les structures novatrices, en particulier celles relatives aux personnes handicap�es vieillissantes. Un projet a �t� soumis � vos services depuis plus d?un an. Pour �viter les ruptures dans les modalit�s de prise en charge, ce projet vise simultan�ment � la cr�ation d?un foyer d?accueil m�dicalis� de 70 places et d?un foyer de vie � accueil temporaire de 30 places.

Je d�plore qu?� ce jour je n?ai re�u aucune r�ponse de votre part.

En 2008, la Municipalit� prolonge les efforts qu?elle a entrepris pour rendre la Ville accessible aux personnes handicap�es. Le groupe Nouveau Centre n?en attendait pas moins car Paris est dangereusement � la tra�ne par rapport aux autres capitales europ�ennes, notamment celles du nord.

Pour une personne handicap�e Paris n?est pas une capitale o� il fait aujourd?hui bon vivre. J?esp�re que nous parviendrons � combler progressivement notre retard. L?int�gration commence d�s le plus jeune �ge.

Qu?en est-il � Paris du respect du principe de la scolarisation des enfants handicap�s en milieu ordinaire qui n�cessite au pr�alable une augmentation du nombre d?auxiliaires de vie scolaire ?

Si la responsabilit� incombe surtout � l?Acad�mie de Paris, je souhaiterais tout de m�me disposer de chiffres. En mati�re p�riscolaire je prends bonne note de la cr�ation en 2008 de deux nouveaux postes.

Enfin, ma derni�re remarque a trait aux associations qui agissent dans des domaines vari�s, en particulier dans le domaine social et dont le nombre a cru sensiblement. Il faut bien �videmment soutenir le tissu associatif qui organise et structure la solidarit�.

Mais � ce sujet le groupe Nouveau Centre r�affirme sa volont� de mettre en place un meilleur contr�le des subventions, gage � la fois de l?�quit� et de l?efficacit�. La mise en place d?une maison des associations par arrondissement, dont le d�ploiement s?ach�ve prochainement, ne rel�ve pas ce d�fi.

Il est n�cessaire de mettre en place une structure chapeau qui permette aux �lus et au grand public d?avoir une vision claire du monde associatif.

Tardivement en juin 2007, vous vous �tes dot� d?un outil de pilotage d�nomm� le Carrefour des associations, mais ce dernier ne permet pas la mesure de l?efficience des associations, c?est-�-dire le rapport entre les subventions re�ues, souvent crois�es, et l?utilit� du service rendu aupr�s des parisiens et des parisiennes, je le d�plore.

Voil�, Madame le Maire, ce que m?inspire le volet social de votre budget 2008 ainsi que quelques pistes pour l?am�liorer.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur LAFAY.

Madame Colombe BROSSEL, vous avez la parole.

Mme Colombe BROSSEL. - Mes chers coll�gues, la question de l?�ducation est au coeur des pr�occupations de nos concitoyens et des parisiens plus particuli�rement, car l?�cole, et au-del� de l?�cole tout le temps pass� au sein des �tablissements scolaires ou en lien avec ces derniers, est un temps primordial de formation, d?�veil des enfants � la citoyennet� et � la vie dans leur cit� mais aussi parce que l?�cole est au coeur de notre pacte r�publicain, celui qui permet � tous d?o� qu?ils soient, d?o� qu?ils viennent, de recevoir la m�me chose de la part de la R�publique.

Mais les Parisiens s?interrogent quand ils voient, ann�e apr�s ann�e, les adultes �tre de moins en moins nombreux, par exemple en coll�ge. Ils s?interrogent sur le fait de voir tous les ans des fermetures de classe impos�es, sans concertation, selon des crit�res administratifs parfois assez flous. Ils s?interrogent �galement quand sont r�v�l�s les r�sultats assez moyens de l?Acad�mie de Paris et quand aucune conclusion n?est tir�e des rapports qui mettent en lumi�re une allocation de moyens g�ographiquement tr�s in�galitaire � Paris. Ils s?interrogent enfin, comme tout � chacun, quand ils apprennent que les �l�ves fran�ais ont recul� � la 17e place dans le classement des performances effectu� par l?O.C.D.E.

La responsabilit� de l?Etat sur ces questions est totale, la nouvelle devise aujourd?hui de l?Education Nationale semble �tre de faire plus avec moins d?enseignants et moins de personnels non enseignants, et ce alors qu?il est imp�ratif de faire mieux pour tous les �l�ves.

Je rappelle que 11.200 suppressions de poste sont pr�vues � compter du 1er septembre 2008 dont 6.700 postes d?enseignants dans le second degr�, 2.800 postes de stagiaires, 400 postes d?administration centrale. Je rappelle �galement que depuis 2003, pr�s de 40.000 emplois dans le secondaire ont �t� supprim�s pour 5.000 emplois cr��s dans le premier degr�.

Dans le budget 2008, aucune cr�ation de poste d?assistante sociale, de m�decin scolaire, n?est pr�vue, comme pour 2007. On compte aujourd?hui 1.200 m�decins pour plus de 12 millions d?�l�ves et les 300 postes d?infirmiers cr��s dans le budget 2008 le sont ?gr�ce? � la suppression de 300 emplois de ma�tre d?internat, surveillant d?externat.

Dans ce contexte national et parisien plus que morose il me para�t aujourd?hui imp�ratif, et je saisis cette discussion budg�taire pour le faire, de mettre en lumi�re les efforts consid�rables accomplis par la Ville de Paris dans le domaine �ducatif, dans le respect de ce que sont ses champs d?intervention, ses champs de comp�tence, car l?enjeu �ducatif est de taille.

Ce sont aujourd?hui pr�s de 400.000 �l�ves qui sont scolaris�s dans 1.530 �coles, coll�ges et lyc�es, dont un �l�ve sur cinq en Z.E.P. ou en R.E.P. Depuis 2001, 28 nouvelles �coles trois seront encore livr�es en 2008 - et quatre nouveaux coll�ges ont �t� cr��s pour r��quilibrer l?offre en faveur du Nord-Est parisien, et ce pour une d�pense de plus de 400 millions d?euros.

Depuis 2001, 278 locaux classe suppl�mentaires ont �t� cr��s, contre 154 durant la mandature pr�c�dente. La livraison de deux coll�ges est d?ores et d�j� pr�vue pour 2009 et 2010.

En 2001, certaines �coles, notamment dans les arrondissements p�riph�riques, �taient dans un �tat de d�labrement indigne.

Depuis, les d�penses d?entretien des �coles, des coll�ges ont quasiment doubl� par rapport � la pr�c�dente mandature. Il en est de m�me du budget des fournitures et des �quipements scolaires.

100 �coles et 30 coll�ges sont aujourd?hui accessibles aux �l�ves handicap�s et cet investissement massif dans les locaux ne prend son sens qu?au regard du renforcement de la pr�sence humaine dans le champ �ducatif.

Ainsi, 1.268 emplois d?agents de service ont �t� cr��s depuis 2001. Suite � la d�centralisation par l?Etat des personnels T.O.S., 244 personnels T.O.S. du second degr� ont �t� int�gr�s au service public municipal.

Par ailleurs, parce que nous pensons que l?accompagnement � la scolarit� est une priorit�, 45 postes du dispositif Action Coll�gien et 10 postes de cours municipaux d?adultes ont �t� int�gr�s au sein du service public municipal permettant par l� m�me de stabiliser la situation professionnelle de ces personnels.

Un v�ritable service public p�riscolaire b�n�ficiant de nouveaux moyens pour lutter contre les in�galit�s d?acc�s au soutien scolaire, aux loisirs, � la culture et au sport a �t� mis en place et 1.300 emplois d?animateur ont �t� cr��s depuis 2001 pour une action p�riscolaire d?un montant de 40 millions d?euros pour 2008.

Enfin, parce que la question de l?alimentation des enfants est un v�ritable enjeu de service public, les caisses des �coles ont vu leurs subventions augmenter de plus de 25 % en 2008 par rapport � l?ann�e 2000.

Au-del� de ce qui ressort du champ d?intervention classique de la Ville et du D�partement de Paris, la Municipalit� a �galement port� deux projets extr�mement ambitieux : d?une part l?�cole de la Deuxi�me Chance qui a ouvert dans des locaux provisoires dans le 20e en mars 2007 en vue d?une installation d�finitive dans le 18e dans les mois � venir.

Cette �cole de le Deuxi�me Chance est destin�e aux jeunes de 18 � 25 ans, qui ont quitt� le syst�me scolaire sans dipl�me ni qualification, afin de leur redonner les armes pour s?ins�rer socialement et professionnellement et ce gr�ce � un accompagnement tr�s structur� et un partenariat fort avec les acteurs �conomiques.

Le second projet est l?op�ration ?1000 ambassadrices pour les Sciences?. Pendant une semaine au d�but du mois de d�cembre, des jeunes femmes �tudiantes dans les universit�s ou en grandes �coles, ou professionnelles, sont all�es dans les lyc�es pour donner envie aux jeunes filles et aux jeunes femmes de poursuivre leurs �tudes dans les fili�res scientifiques.

Mais l?effort en mati�re d?�ducation de la Ville de Paris est �galement visible � travers les actions Sport et Jeunesse qui permettent aux jeunes de devenir des citoyens actifs dans leur acc�s aux loisirs, aux pratiques culturelles et sportives. Le budget jeunesse a ainsi augment� du fait de l?ouverture ou de l?extension d?�quipements, comme les centres d?animation, et de la r�forme tarifaire men�e dans les centres d?animation. Quant au budget d?investissement pour les sports, il est le double de celui de la mandature pr�c�dente, et il atteint 52 millions d?euros en 2008.

Enfin, un certain nombre d?initiatives ont �t� men�es sur le th�me de la lecture et de l?acc�s aux livres d�s le plus jeune �ge.

Tout ceci a concouru et continue de concourir � une meilleure consid�ration des 400.000 �l�ves scolaris�s � Paris, � un meilleur accompagnement de ces �l�ves en dehors du temps qui rel�ve de l?Education nationale et � la r�ponse aux aspirations de ces �l�ves et de leurs familles.

Notre Municipalit� a une ambition de r�ussite pour tous les �l�ves parisiens et il est tout � son honneur de mettre les moyens n�cessaires au service de cette ambition quand d?autres en restent au slogan.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci Beaucoup, Madame BROSSEL.

Nous avons maintenant comme intervenant M. Jean-Fran�ois PERNIN.

M. Jean-Fran�ois PERNIN. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, premier poste de d�pense de la Ville, l?effort budg�taire en faveur de la solidarit� repr�sente cette ann�e pr�s de 2 milliards d?euros et aura augment� de plus de 70 % depuis le d�but de la mandature. Comment ne pas se f�liciter d?une telle �volution, alors que la pr�carit� progresse dans notre pays ?

Tout a �t� dit sur les diff�rents secteurs concern�s par ce budget, notamment � propos du combat contre les ins�curit�s, de l?avenir des quartiers en difficult�, de la lutte contre toutes les discriminations, de l?aide aux familles au logement. A ce propos, on regrettera une fois de plus que plusieurs communes voisines de Paris n?appliquent pas la loi S.R.U., ce qui met une pression suppl�mentaire sur la Capitale.

A ce constat, on ajoutera le regret de ne pas voir la mise en place d?une vraie solidarit� territoriale � l?�chelle de l?agglom�ration. Il faut, en effet, d�passer les �go�smes locaux. La solidarit� passe par l?exigence d?un r��quilibrage des moyens humains et financiers vers les territoires et les personnes les plus fragiles. La s�gr�gation spatiale et humaine entre territoires riches et territoires pauvres n?est plus acceptable. Il faut le dire pour enfin �radiquer ce sentiment diffus qui ronge notre vie r�gionale et communale � propos de l?avenir de tous ceux qui n?ont pu prendre le train. Il y a l� un besoin de dignit� et d?espoir qui ne doit pas �tre d��u.

Des moyens financiers et humains tr�s importants s?imposeront d?ann�e en ann�e, au fil des budgets nationaux et communaux. Il faut faire des choix courageux, exigeants et solidaires pour, par exemple, r�tablir dans notre ville l?�galit� des chances ; il faut faire des choix courageux, exigeants et solidaires pour sortir d?un avenir sombre et sans issue les plus d�munis, les plus isol�s et les plus fragiles.

Pour bien mesurer l?ampleur du d�fi qui nous est lanc�, il faut d�passer la s�cheresse des chiffres. Pourquoi la Municipalit� � mi-mandature n?organiserait-elle pas un forum de la solidarit� pour faire le point sur les actions lanc�es, sur celles qui marchent et celles qui ne marchent pas, celles qu?il faut dynamiser et celles enfin, pour les trois derni�res ann�es de la mandature, � imaginer et � cr�er ? Ce forum pourrait �tre pr�c�d� par des r�unions dans les mairies d?arrondissement, si proches du terrain.

Enfin, ce forum permettrait � tous les acteurs de la vie politique, �conomique et sociale de la Ville, � tous les citoyens de se mobiliser et de rechercher, avec tous ceux qui souffrent, les solutions pour mieux vivre ensemble.

La solidarit� et la coh�sion sociale, tels sont les vrais enjeux d?aujourd?hui pour que notre ville, dont nous avons tous la responsabilit�, ne soit pas la juxtaposition d?individus �go�stes mais la r�union d?hommes et de femmes anim�s par la volont� de vivre dans un Paris solidaire.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur Jean-Fran�ois PERNIN.

Monsieur NAJDOVSKI, vous avez la parole.

M. Christophe NAJDOVSKI. - Merci, Madame la Maire.

J?interviens en lieu et place de ma coll�gue Marie-Th�r�se ATALLAH qui, souffrante, ne peut pas �tre pr�sente aujourd?hui.

Mon intervention portera sur la solidarit� qui constitue le premier budget de la collectivit� parisienne, en repr�sentant plus d?un quart des d�penses de la Ville et du D�partement.

Vous l?avez dit, Madame la Maire, face � la pr�carisation galopante de notre soci�t�, l?objectif de Paris est d?assurer le plus efficacement possible un r�el devoir de solidarit�. Comment ne pas approuver cette intention, au regard de la r�alit� parisienne ?

Les derni�res statistiques rendues publiques par l?I.N.S.E.E. montrent, en effet, combien il est n�cessaire de mettre en place des politiques volontaristes en faveur des populations vivant dans la pr�carit�. Car, si plus de 70 % des m�nages parisiens d�clarent des revenus aux services fiscaux contre 60 % des m�nages pour l?ensemble de la France m�tropolitaine, 14,2 % des foyers parisiens �g�s de moins de 65 ans vivent avec moins de 845 euros par mois par unit� de consommation. Plus de 250.000 Parisiens et Parisiennes, 259.700 pour �tre plus pr�cis, vivent sous le seuil des bas revenus, il y a quelque temps encore appel�s ?seuil de pauvret�?.

Ce chiffre est plus qu?�loquent et traduit combien les politiques men�es sur le plan national par la Droite depuis bient�t six ans et accentu�es depuis les derni�res �lections pr�sidentielles sont d�sastreuses pour nombre de nos concitoyens.

Contrairement � la pens�e dominante, le march� et ses logiques ne peuvent �tre consid�r�s comme l?alpha et l?om�ga pour r�pondre aux attentes de celles et ceux pour qui chaque jour vivre, voire survivre, devient de plus en plus difficile. A mesure que s?est flexibilis� le march� de l?emploi et se sont r�duits les droits sociaux, la pr�carisation s?est �tendue et continue de s?�tendre dans notre pays.

Paris compte 136.700 foyers vivant sous le seuil des bas revenus. Un peu plus de 50 % d?entre eux sont compos�s d?allocataires des minima sociaux, dont 40 % d?allocataires du R.M.I., mais aussi par 18,3 % des salari�s parisiens, puisqu?ils sont plus de 177.000 � percevoir un revenu mensuel - pouvant comprendre salaire et indemnit�s de ch�mage - de moins de 652 euros. Parmi ces travailleurs et travailleuses pauvres, d�sormais d�finis par l?I.N.S.E.E. comme ?salari�s � faibles revenus d?activit�?, on retrouve la moiti� des jeunes parisiens et parisiennes de moins de 25 ans.

Ces chiffres nous indiquent de mani�re assez pr�cise et d�taill�e le niveau des revenus des m�nages pauvres � Paris, mais lorsqu?on entend vouloir apporter des r�ponses adapt�es aux besoins des diff�rents publics en situation de pr�carit�, on doit regarder bien au-del� du niveau de revenus? Et c?est bien pour cela que nous avons r�p�t� au cours de cette mandature que Paris a besoin d?un observatoire social.

Certes, nous cumulons de nombreuses donn�es, mais nous n?avons pas une photographie fiable de la soci�t� parisienne. Sans ces �l�ments, comment pouvons-nous ajuster notre politique sociale aux besoins et attentes des populations ?

C?est dans ce contexte que notre groupe a estim� n�cessaire de vous proposer aujourd?hui plusieurs amendements et v?ux.

Tout d?abord, il nous appara�t important d?abonder de 10 millions d?euros les subventions de la Ville et du D�partement au C.A.S.V.P., afin de pouvoir r��valuer certaines aides financi�res destin�es aux publics en difficult� vivant dans notre ville. En effet, certaines d?entre elles n?ont pas connu de r��valuation depuis plusieurs ann�es, 2000, 1994, voire 1988. Or, depuis 1994, l?inflation cumul�e s?�l�ve � plus de 22 %. Vous en conviendrez, il appara�t impossible de ne pas au moins rattraper ce retard !

Il nous para�t important, notamment de faire un effort tout particulier envers des aides, telles que la prestation handicap, l?aide aux familles en cas de chute brutale de ressources, l?allocation exceptionnelle pour les Parisiens rencontrant des difficult�s particuli�res, notamment les personnes isol�es qui ne sont pas r�ellement prises en compte dans les dispositifs d?aide du C.A.S.V.P., alors que 58,3 % des m�nages parisiens � bas revenus sont compos�s d?une seule personne, les aides municipales s?adressant majoritairement aux familles.

Pour autant, il nous faut poursuivre l?accent mis sur les familles monoparentales en mati�re d?aide au logement. L?an dernier, � cette m�me �poque, nous votions l?augmentation du plafond de revenus pour acc�der � l?allocation logement Paris familles monoparentales, le fixant � 1.300 euros mensuels par unit� de consommation, tout en nous engageant � le r��valuer au prochain budget, � savoir celui dont nous d�battons aujourd?hui, afin que ce plafond atteigne 1.500 euros. N?�tant pas indiqu� au projet de budget 2008, l?augmentation de la subvention au C.A.S.V.P. permettrait cette r��valuation.

Et pour r�affirmer notre souhait en faveur de l?acc�s aux transports des Parisiens et Parisiennes vivant sous le seuil de bas revenus, un v?u budg�taire que nous d�posons propose que notre collectivit� s?engage financi�rement � ce que la Carte orange (zones 1 et 2) des 259.700 personnes concern�es leur soit rembours�e � 100 %. Cette mesure n?est pas qu?une aide financi�re, elle est aussi et surtout un outil important pour favoriser l?insertion des publics les plus fragiles dans la vie de la cit�. Rappelons que le Conseil r�gional a mis en place cette m�me mesure pour les seuls allocataires du R.M.I., les autres allocataires de minima sociaux devant r�gler 25 % du prix de leur titre de transport.

Les travailleurs pauvres ne peuvent pr�tendre qu?au remboursement partiel effectu� par leurs employeurs. Quant aux �tudiants, m�me si la carte ?Imagine R? leur donne droit � des r�ductions, il leur faut tout de m�me d�bourser 286,40 euros � l?ann�e pour voyager en zones 1 et 2.

Pour finir, nous r�it�rons une fois de plus notre souhait que soit affirm� l?engagement de notre collectivit� en faveur d?une ville solidaire, en vous pr�sentant un v?u demandant l?attribution d?une prime de fin d?ann�e aux foyers parisiens en situation de pr�carit�.

Enfin, trois autres amendements sont propos�s par notre groupe � ce Conseil, sans �tre rattach�s au d�bat budg�taire mais ils peuvent avoir un impact sur le budget s?ils �taient adopt�s.

J?aimerais d?ores et d�j� les introduire, tant ils se rattachent � cette n�cessit� d?apporter des mesures d?urgence aux Parisiennes et Parisiens vivant dans la pr�carit�. Nous proposons d?apporter des modifications � l?Allocation Logement Compl�mentaire en faveur des b�n�ficiaires du R.M.I. afin que plus d?allocataires du RMI puissent en b�n�ficier, que le montant de l?aide voit son plafond augmenter et que cesse la d�gressivit� de l?aide au fil des ans.

Au travers de ces amendements, nous renforcerons ainsi notre action afin de mieux garantir l?acc�s au logement des b�n�ficiaires du R.M.I. mais aussi leur maintien dans ce logement. Ainsi modifi�e, l?A.L.C., l?Allocation logement compl�mentaire deviendrait un outil bien plus performant pour notre politique de pr�vention des risques d?expulsion.

Toutes ces mesures que nous proposons ici n?ont donc qu?un seul but : soulager, �pauler, aider les populations parisiennes inscrites dans la pauvret� et la pr�carit�. Nous esp�rons que cette Assembl�e sera majoritairement favorable � leur approbation et application.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur NAJDOVSKI.

Je donne la parole � M. Alexandre GALDIN.

M. Alexandre GALDIN. - Merci, Madame la Maire.

En raison du faible temps qui m?est imparti, je ne vais pas revenir sur les points positifs et n�gatifs de ce budget. Je vous renvoie, mes chers coll�gues, � l?intervention que j?avais faite le mois dernier au nom du groupe ?Paris Libre? sur les orientations budg�taires, qui donnait ces diff�rents points que nous d�cernions � la municipalit�.

Je voudrais par contre vous pr�senter un amendement, que nous d�posons avec mes coll�gues, C�cile RENSON et Ren� GALY-DEJEAN, sur la contribution de la Ville au budget du S.T.I.F. En effet, nous sommes tous persuad�s qu?il est besoin de renforcer l?offre de bus et de m�tro. Or, qu?avons-nous vus dans ce budget, malgr� beaucoup de discours dans ce domaine, en particulier ce matin o� tous les groupes ont parl� de cette n�cessit� ? Nous n?avons qu?une progression du budget de 3 % pour le budget 2008 puisque la contribution de Paris au budget du S.T.I.F. passe de 316 millions d?euros � 326 millions d?euros.

Nous souhaitons donc apporter notre pierre � l?�difice de ce budget, en vous pr�sentant un amendement qui porte cette contribution � 350 millions d?euros. Et je suis s�r que le Maire de Paris veillera, en n�gociant avec le S.T.I.F., � ce que cet argent soit le mieux possible utilis� au service des Parisiens.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GALDIN.

Je donne la parole � Mme Catherine G�GOUT.

Mme Catherine G�GOUT. - Merci, Madame la Maire.

Je vais intervenir sur le budget des personnels. Tout au long de la mandature, nous avons �t� confront�s � une �quation de taille qui �tait de savoir comment accompagner la politique dynamique que nous menons � Paris, des agents n�cessaires � la bonne marche de celle-ci, aussi bien en termes de nombre qu?en termes de qualification.

La politique que nous menons depuis 2001 t�moigne d?une v�ritable pens�e sur la ville pour tous et nous sommes fiers de l?avoir port�e ensemble. Nous avons su faire une place � chaque g�n�ration, en cr�ant des �quipements et des services appropri�s, en menant une bataille pour la reconnaissance des droits de chaque citoyen, du droit � la ville pour chacun. Nous avons agi en faveur de l?�galit�, l?�galit� d?acc�s au service, intervenant dans les sph�res sociales, familiales, culturelles, sanitaires, de l?habitat, etc. Nous avons donc men� pour cela une politique d?investissement soutenu.

Ce projet social, port� sur les familles parisiennes, il fallait aussi le mener � l?int�rieur aupr�s des agents de la Ville et du D�partement, bien entendu. C?est dans cet esprit qu?a �t� conduite une politique de modernisation des services, de renforcement des effectifs. Ce n?�tait pas une chose ais�e, nous �tions face � un lourd passif en terme d?organisation des services, de diff�rence de statuts, de pr�carit� de l?emploi, de difficult�s sociales v�cues par de nombreux agents. Beaucoup a �t� fait durant la mandature, beaucoup reste � faire et ne pourra avancer qu?en y associant tr�s �troitement les personnels. Le dialogue doit se d�velopper, il en va de l?efficacit�, de la modernit� de notre gestion.

Il est clair aussi que dans certains secteurs de la vie municipale, de par leur d�veloppement m�me, des effectifs suppl�mentaires sont indispensables. Dans l?imm�diat, concernant le budget de personnels qui nous est soumis, nos amendements portent en particulier sur le secteur social et celui de la protection de l?environnement, Parcs et jardins et propret�.

Notre demande se d�cline ainsi - j?explique les amendements qui sont les n�tres :

Concernant les services sociaux d�partementaux, nous proposons de renforcer de trois postes de conseillers socio-�ducatifs les �quipes des 18e, 19e et 20e arrondissements dans des quartiers politique de la ville, afin d?oeuvrer au rapprochement entre les services sociaux et les �quipes de d�veloppement local au sein d?un projet social de territoire par arrondissement, en faveur des jeunes et des familles de ces quartiers.

Concernant le bureau des actions de pr�vention jeunesse, il est vrai que depuis 2001 nous avons mis en marche une r�elle politique de pr�vention � l?encontre des logiques r�pressives prescrites par l?Etat. Ces actions sont d�clin�es dans le Plan de renforcement des actions de pr�vention. Mais la dynamique souffre de son propre succ�s parce que le bureau, charg� de l?�valuation et du contr�le de ces actions, n?a pas �t� renforc� depuis le d�but de la mandature. Aussi il devient assez difficile de travailler avec les associations de terrain, faute d?un poste, et nous proposons de renforcer ce service d?un poste de secr�taire administratif.

Concernant la protection de l?environnement, malgr� les efforts d�ploy�s en termes d?organisation, le secteur des parcs et jardins et celui de la propret� sont toujours en effectif tr�s tendus. La charge de travail des �boueurs a �t� multipli�e par le succ�s progressif de notre politique de tri s�lectif, l?am�lioration sensible de la propret� des rues. Suite aux restructurations et � l?augmentation du nombre de jardins et au� red�ploiement de nombreux postes de la DPJEV au profit d?autres directions, ce secteur est �galement en gestion tendue. Nous souhaitons donc cr�er vingt postes d?�boueurs et quinze postes d?agents d?accueil et de surveillance dans les parcs et jardins.

Concernant la jeunesse, depuis 2001 la Ville de Paris a affirm� une forte ambition politique en mati�re de jeunesse, ax�e sur l?autonomie des jeunes. Mais les services de la Sous Direction Jeunesse ne disposent pas d?un poste charg� de la coordination des politiques jeunesse et d?�ducation populaire ; aussi, nous proposons de cr�er un poste pour cela.

Enfin, mon dernier point. Depuis 2004, les �lus communistes sugg�rent que soient �tudi�es les conditions d?�largissement d?une offre de service d?accueil et d?activit� p�riscolaire, en dehors des horaires du service public, pour favoriser une �galit� d?acc�s pour tous les enfants parisiens. Apr�s plusieurs interventions sur ce point, l?adoption d?un voeu en 2006 par le Conseil de Paris, le groupe communiste a fait adopter un amendement au BP 2007, alimentant la subvention du bureau des temps de 30.000 euros.

Mais, en d�pit des engagements de l?Ex�cutif sur ce dossier, force est de constater, un an apr�s l?adoption de l?amendement au dernier BP, que les cr�dits pr�vus n?ont toujours pas �t� activ�s. Pourtant, la politique pour les familles que notre majorit� d�fend � Paris depuis 2001 s?est fait un point d?honneur de revaloriser le caract�re diversifi� et h�t�rog�ne des familles parisiennes, de s?adapter � leurs besoins vari�s. Allons donc jusqu?au bout de notre politique en termes de soutien et d?accompagnement de ces familles, aussi conform�ment � ce que nous avons nous-m�mes d�cid�, nous insistons vraiment et proposons de nouveau un amendement pour permettre l?exp�rimentation publique en 2008 d?un site dans les quartiers ?politique de la ville?. Nous pourrions mal comprendre que les cr�dits pr�vus � cet effet au BP dernier, n?aient m�me pas �t� utilis�s et que cela recommence. Il faut donc vraiment faire quelque chose.

Je voudrais conclure cette intervention en soulignant que pendant que l?Etat brade la qualit� de ses propres services, en r�duisant de fa�on constante et drastique les effectifs des services publics depuis trois ans, et de mani�re globale, s?acharne � ruiner les principes fondateurs des droits du travail, au contraire notre majorit� oeuvre collectivement � la construction d?un service public de qualit� passant par la cr�ation de poste, l?am�lioration des conditions de travail des agents, la reconnaissance de leur r�le et de leur savoir faire.

C?est vrai que les agents de notre collectivit� ont su avec passion, avec leur fort attachement au service public, remplir leur mission pour tout � la fois assumer le fonctionnement des nombreux nouveaux �quipements mais aussi des innovations sociales que nous avons d�velopp�es pour les Parisiens, et dans un contexte de r�organisation de leur travail o� des tensions sont quand m�me exprim�es.

Nous ne pouvons que nous f�liciter de leur engagement malgr� les difficult�s de vie et de pouvoir d?achat auxquelles ils sont confront�s, vous le savez tous, et sur lesquelles le Gouvernement persiste � les d�nigrer en leur refusant depuis sept ans de r�elles �volutions en mati�re de pouvoir d?achat. C?est en ce sens que nous nous f�licitons, qu?au ?travailler plus pour gagner plus? de M. SARKOZY, vous ayez choisi, Monsieur le Maire, de ne pas opter pour un dispositif injuste socialement et fortement rejet� par les partenaires sociaux. Vous avez choisi d?opter en faveur du pouvoir d?achat des personnels en installant de fa�on durable un dispositif qui en 2008 consistera � am�liorer la feuille de paye de 200 euros nets en janvier pour tous. C?est une avanc�e dont les principaux syndicats se sont f�licit�s. L� aussi, nous avons su collectivement apporter une bouff�e d?oxyg�ne pour les agents de notre collectivit�.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, beaucoup, Madame Catherine G�GOUT.

Je donne la parole � Mme Liliane CAPELLE.

Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Madame la Maire.

Je vais intervenir sur trois th�mes : la vie scolaire, p�riscolaire et un peu les affaires sociales �galement.

Les enfants et les adolescents d?aujourd?hui sont les citoyens de demain. C?est pourquoi si nous voulons �tre porteurs d?un projet de soci�t� plus juste et plus solidaire, il est fondamental de commencer par l?�cole et il est important de leur donner une large base culturelle et artistique commune. La Ville, tout en respectant les comp�tences p�dagogiques de l?Education nationale, a prouv� depuis 2001 qu?elle avait fait de la r�ussite scolaire de tous les enfants Parisiens une priorit�. Cette priorit� � l?�ducation, vous l?avez imprim�e, Monsieur le Maire, avec votre adjoint � la Vie scolaire, Eric FERRAND, dans un projet volontariste, aujourd?hui partag� par les acteurs parisiens du monde �ducatif.

Le budget 2008, pour le secteur scolaire et p�riscolaire, s?inscrit dans la droite ligne de cet engagement. Il est le reflet de l?effort de modernisation r�alis� et des nombreuses r�formes conduites.

En termes de conditions d?apprentissage, tout d?abord, l?ouverture pr�vue de 3 nouvelles �coles en 2008 s?ajoute aux 28 �coles et aux 4 coll�ges livr�s depuis 2001. Cela portera � 780 au total le nombre d?�coles primaires et de coll�ges publics sur Paris, ce qui permet d?offrir � chaque �l�ve un accueil de proximit� dans des �tablissements aux effectifs all�g�s.

En parall�le, un important effort est fourni pour moderniser le cadre de vie scolaire avec notamment plus de 41 millions d?euros pour les travaux d?entretien, contre 25 millions d?euros, en 2000. Les d�penses d?�quipement ont �t� multipli�es par 3,5 pour les �coles et augment�es de 45 %. Pour les coll�ges, c?est un budget fournitures scolaires qui est en hausse de 38 %.

La restauration scolaire fait aussi l?objet d?une attention toute particuli�re, avec un budget en augmentation de 5,3 %, cette ann�e, soit 34 % depuis 2000, ce qui a permis de faire progresser la qualit� et de favoriser l?introduction de produits bio.

Je voudrais �galement souligner l?investissement sans pr�c�dent pour restructurer et consolider le service public p�riscolaire qui peut dor�navant s?appuyer sur un corps d?agents stables et qualifi�s.

En effet, l?int�gration, en 2008, des personnels de l?action ?Coll�giens?, des cours municipaux d?adultes et de 244 nouveaux agents techniques des coll�ges fait suite au recrutement de 850 agents de service et de 1.300 animateurs suppl�mentaires depuis le d�but du mandat.

R�sorption des emplois pr�caires, mise en place des tarifs sociaux, ouverture de centres de loisirs pour enfants handicap�s et pour adolescents, toutes vos actions ont �t� guid�es par un souci permanent de justice sociale et de solidarit�.

Enfin, compar�s aux 27 millions d?euros inscrits en 2000, les 39 millions d?euros affect�s en fonctionnement p�riscolaire illustrent l?inventivit� dont la Ville a su faire preuve pour d�velopper des activit�s adapt�es aux besoins des enfants comme l?accompagnement � la scolarit�, les espaces premiers livres et les go�ters r�cr�atifs en maternelle, les projets p�riscolaires au coll�ge ou encore les ateliers d�couvertes des samedis matin sans classe.

Malheureusement, ces r�formes se heurtent � l?entreprise de d�mant�lement de notre syst�me �ducatif lanc�e par l?Etat. Il en est ainsi de la suppression de 60.000 postes dans les �tablissements depuis 2002, de la sectorisation � l?encontre de la mixit� sociale, des cours le samedi matin au m�pris du rythme des enfants ou encore de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans. Ainsi, maintenant, du service minimum, de la d�fausse sur les collectivit�s des responsabilit�s de l?Etat.

Ces d�rives m�ritent d?�tre fortement d�nonc�es. Elles n?emp�cheront pas Paris de construire l?avenir en soutenant l?�cole publique, en d�fendant la la�cit� et en renfor�ant encore le secteur de l?animation p�riscolaire autant que de besoin.

Un mot sur la culture. Je tiens � souligner deux choses qui me paraissent essentielles. Deux directions ont �t� prises par la Mairie depuis 2001 : �largir l?horizon culturel des Parisiens et permettre le d�veloppement de la pratique artistique amateur.

La Ville de Paris a en effet r�cemment permis � plusieurs �tablissements culturels de na�tre ou de rena�tre, �tablissements dont on peut gager qu?ils deviendront d?ici peu incontournables : la Maison des M�tallos, le 104, le th��tre des Trois Baudets, la Ga�t� lyrique. Autant de projets riches et passionnants que les riverains attendent ou ont attendus avec impatience, convaincus qu?ils donneront un souffle nouveau � leur quartier et contribueront � dynamiser le lien social de proximit�.

Je tiens � souligner que dans ces �tablissements les ateliers destin�s aux petits, voire aux tout petits, seront fortement encourag�s par le groupe M.R.C.

En effet, une tendance � les impliquer de plus en plus t�t dans une pratique artistique li�e � un �v�nement culturel se d�gage de plus en plus et nous sommes persuad�s que c?est un changement qui montre combien la culture n?appartient plus ni � une cat�gorie de personnes ni � une classe d?�ge particuli�re.

Pour le groupe M.R.C., ces r�alisations sont donc l?illustration d?une fa�on d�mocratique de voir la culture et nous souhaitons la voir perdurer. Le deuxi�me champ d?intervention de la Mairie montre que multiplier les portes d?acc�s � la culture, c?est multiplier les chances d?int�resser, de passionner et m�me de cr�er des vocations aupr�s de nos concitoyens.

Je remarque avec plaisir que la pratique amateur et le regain d?int�r�t qu?elle suscite dans notre soci�t� ont �t� abord�s avec lucidit�. Une attention particuli�re a �t� pr�t�e aux conservatoires, aux associations donnant des cours de th��tre ou intervenant dans les h�pitaux et les maisons de retraite.

L?art va ainsi � la rencontre des publics n�ophytes et c?est pour nous un grand sujet de satisfaction car il contribue � faire voler en �clats la dichotomie initi�s/non initi�s.

Je me r�jouis d?ailleurs d?apprendre la cr�ation d?un nouveau conservatoire dans le 17e arrondissement en remplacement du pr�c�dent dont l?exigu�t� ne permettait pas d?accueillir des �l�ves en nombre suffisant chaque ann�e. C?est un beau projet et je souhaite qu?il voie le jour �galement dans d?autres arrondissements.

La culture et l?�ducation sont des actes tr�s importants de la politique de la majorit� et le budget primitif le montre encore une fois. Au moment o� l?Etat baisse de 3 % le budget de la culture et malm�ne l?Education Nationale, je me f�licite de cette politique r�aliste et judicieuse et je salue le travail des adjoints et de leurs �quipes.

Je veux aussi saluer le travail des adjoints et de tous ceux qui travaillent au Centre d?action sociale parce que c?est un sujet difficile et, vraiment, je voudrais tr�s sinc�rement saluer les personnels. De plus en plus, en effet, les conditions de vie font qu?il est difficile de venir en aide � tout le monde et le personnel le fait dans un souci absolument parfait. Je n?aime pas quand les personnels du Centre d?action sociale sont attaqu�s. Je tenais � le dire dans mon propos.

Le budget du Centre d?action sociale pour 2008, comme d?ailleurs l?ensemble du budget municipal et d�partemental en faveur de l?action sociale, est globalement positif et les �lus du groupe M.R.C., � l?heure de faire le bilan du mandat, mesurent l?ampleur des progr�s accomplis au service de nos concitoyens les plus fragiles.

Les priorit�s de ce budget, soutien aux personnes �g�es, renforcement des structures en charge de la solidarit� et de l?insertion, progression des prestations facultatives, sont les bonnes.

Je tiens � saluer, tant l?effort fourni en volume de cr�dits que celui consenti en faveur de cr�ations de postes, notamment aux permanences sociales Bastille et Chemin-Vert, m�me si c?est peut-�tre un tout petit peu insuffisant.

Je souhaite toutefois donner quelques pistes pour aller plus loin.

Il faut d?abord d�velopper plusieurs actions en direction des personnes �g�es. La cr�ation de r�sidences m�dicalis�es dont certaines sp�cialis�es dans le traitement de la maladie d?Alzheimer est une priorit�.

Je crois que nous pourrions aussi innover en travaillant � la mise en place de petits services, tel un service de minibus qui permettrait aux personnes retrait�es, notamment celles qui vivent dans les r�sidences, d?aller sur un march�, d?accomplir une formalit� administrative ou tout autre chose.

Je rappelle �galement que nous n?avons toujours pas r�gl� la question du renouvellement des cartes de transport vol�es sans violence ou �gar�es, malgr�, pourtant, l?accord de principe du S.T.I.F. Techniquement, le remplacement ne pose aucun probl�me et on se fait d?ailleurs d�j� ais�ment remplac� une carte orange ou un passe Navigo perdus.

Financi�rement, il ne devrait y avoir aucune cons�quence pour la Ville car le titre remplac� n?est pas un nouveau titre. Pouvez-vous me dire donc ce qui bloque ?

Deux sujets abord�s. Le premier concerne les enfants et les adolescents. R�cemment, des statistiques me sont parvenues qui font �tat d?un taux de caries dentaires beaucoup plus important que la moyenne dans le 11e arrondissement.

Il ne faut pas aller chercher loin la cause du probl�me. Elle r�side dans la fermeture, lors du mandat pr�c�dent, des activit�s de d�pistage scolaire assur�es par l?I.P.D.I., rue du Faubourg-du-Temple.

Alors que les soins dentaires sont devenus d?autant plus on�reux que le Gouvernement plafonne les remboursements, les familles modestes doivent encore pouvoir faire traiter leurs enfants dans des conditions d�centes.

A l?�poque, j?avais pr�cis� que le d�pistage par des dentistes, m�me avec l?aide de la C.A.F., ne remplacerait pas le service et force est de constater que nous avions raison.

C?est pourquoi je souhaiterais que soit envisag�e la reprise de l?activit� de d�pistage bucco-dentaire, sous une forme ou sous une autre, dans ce centre ou dans un autre.

Je voudrais enfin tirer une nouvelle fois la sonnette d?alarme sur le probl�me de l?h�bergement d?urgence � Paris en cas de sinistre ou d?expulsion.

Il faut en effet r�fl�chir � un moyen de loger les personnes qui se retrouvent � la rue pour une courte dur�e et qui ne peuvent pas aller � Baudricourt parce que le sinistre? parce que Baudricourt est d?abord ferm� et que cela ne correspondait quand m�me pas � ce que pouvaient esp�rer les familles.

Donc il serait peut-�tre judicieux de penser � un syst�me de r�servation dans quelques h�tels de cat�gorie, non pas de luxe mais honorable, o� l?�lu de permanence pourrait envoyer les personnes qui vont �tre sans toit de mani�re temporaire.

En conclusion, mes chers coll�gues, nous sommes satisfaits que l?action sociale soit devenue depuis 2001 une priorit� effective dans les choix budg�taires de la Ville. Nous saluons l?effort encore accompli en 2007 dans un contexte g�n�ral de repli de l?action de l?Etat.

Nous voterons naturellement ce budget.

Je ne sais pourquoi le D�partement de Paris n?est pas exp�rimental pour le revenu de solidarit�. Il y a certainement beaucoup de raisons mais il faudrait d�j� que l?Etat nous rembourse ce qu?il nous doit avant de mettre en place quelque chose.

Il faudrait d�j� avoir le remboursement parce qu?on ne peut pas remettre en place quelque chose, demander au D�partement de payer sans avoir �t� rembours� auparavant. Ce serait mettre en difficult� ces personnes parce qu?on ne le ferait pas bien.

Donc � quand le remboursement ? Et alors peut-�tre, pourra-t-on voir autre chose.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame CAPELLE, pour votre analyse, vos suggestions et vos propos.

Je donne � pr�sent la parole � M. Jean-Bernard BROS.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, c?est au nom du groupe socialiste et radical de gauche, des �lus parisiens du parti radical de gauche que j?ai l?honneur de repr�senter avec mon coll�gue, Gilles ALAYRAC, que je commencerais par dire notre fiert� devant ce dernier budget de la mandature.

Ce budget r�pond aux attentes de notre majorit�, surtout ce budget r�pond aux aspirations des Parisiens et des Parisiennes.

Ce budget tout d?abord renforce la solidarit�, mais je laisse � d?autres coll�gues le soin de d�velopper plus en d�tail ces aspects.

Je soulignerais juste que dans le cadre de la D�l�gation au tourisme dont j?ai la charge, le budget des dispositifs d?aide au d�part en vacances des familles d�favoris�es, des personnes handicap�es et des familles monoparentales a augment� de 20 % depuis 2001. On peut aussi se f�liciter de voir les efforts r�alis�s pour d�velopper l?�conomie solidaire.

Ce budget s?inscrit r�solument dans l?�re du d�veloppement durable. Il marque l?engagement de notre majorit� de conjuguer dans chaque projet urbain une tr�s Haute Qualit� Environnementale, l?innovation �conomique et la qualit� de vie.

On peut par exemple se f�liciter de l?am�nagement de la Halle Pajol qui int�grera une nouvelle auberge de jeunesse et dont la conception aboutira � une quasi-autosuffisance �nerg�tique gr�ce � sa toiture en panneaux photovolta�ques.

Des cr�dits d?�tude importants sont d?ailleurs inscrits pour l?�tude des potentialit�s des �nergies thermiques et photovolta�que. Cela permettra peut-�tre demain � Paris de devenir producteur et consommateur d?�nergies renouvelables afin de r�pondre au d�fi du r�chauffement de la plan�te.

Je signale d?ailleurs que les objectifs de d�veloppement durable touchent �galement l?activit� touristique de Paris. A cet effet, l?Office du tourisme et des congr�s voit son budget augmenter pour accompagner les professionnels dans l?application des mesures adopt�es dans le plan Climat. Une politique des d�placements durables doit assurer la qualit� de vie et le d�veloppement �conomique dans le respect de tous les usagers et la compl�mentarit� de tous les transports.

Les radicaux de gauche ont oeuvr� pour l?extension jusqu?� 2 heures du matin du m�tro les vendredis et samedis soirs et veilles de f�te. Il faudrait aller plus loin et la hausse continue de la contribution de Paris au budget du Syndicat des transports d?Ile-de-France permettra de poursuivre ce renforcement de l?offre bus et m�tros.

Par ailleurs, apr�s 700 nouvelles licences d�j� obtenues depuis 2001, les taxis restent notre priorit�. D?ailleurs, 100.000 euros financeront le num�ro d?appel unique pour les taxis.

Il reste cependant beaucoup d?efforts � accomplir pour am�liorer le service rendu aux usagers, notamment renforcer leur pr�sence les vendredis, les samedis et le soir, et faciliter l?utilisation des taxis par les salari�s en horaires d�cal�s.

Autre motif de satisfaction, le succ�s de V�lib? : 7 millions pr�vus pour son extension dans les communes limitrophes en attendant de nouveaux d�veloppements de services et de mutualisation des transports.

Je ne peux manquer de rappeler que c?est un maire radical de gauche, Michel CREPEAU, qui fut le pr�curseur du v�lo en libre-service avec les v�los jaunes de La Rochelle.

Comme disait l?ancien Ministre de l?Environnement de Fran�ois Mitterrand : ?le vrai progr�s, c?est une tradition qui se prolonge?.

Enfin, les �lus du groupe socialiste et radical de gauche ne peuvent que saluer les efforts pour intensifier la dynamique parisienne et l?attractivit� �conomique de Paris. Ils donnent un signal fort de l?engagement de la Mairie de Paris en faveur de l?emploi, de l?initiative priv�e et de la cr�ation d?entreprises qui appelle � �tre poursuivi.

L?attractivit� de Paris est d�montr�e �galement par l?augmentation de la fr�quentation touristique qui permet d?accro�tre les retomb�es �conomiques pour les h�tels, caf�s et restaurants, pour leurs salari�s et pour les recettes de la Ville, via la taxe de s�jour, cher Christian SAUTTER.

Pour conclure, je d�noncerai avec mes coll�gues l?attitude partiale et partisane du Gouvernement et du Chef de l?Etat qui fait payer � notre Municipalit� ses propres manquements. Sa politique, et notamment ses largesses envers les plus privil�gi�s, a des cons�quences graves sur les Parisiennes et les Parisiens car notre Municipalit� ne peut r�soudre seule les probl�mes de la France, � commencer par la grave crise du pouvoir d?achat qui touche d?abord toutes les familles � revenu modeste mais aussi les classes moyennes. Et ce ne sont pas les mesurettes annonc�es par le Pr�sident qui r�soudront le probl�me.

Pour r�pondre au probl�me du mal logement et donc de l?accessibilit� � des logements sociaux, l?Etat pourrait en cr�er � partir de son propre patrimoine immobilier au lieu de le vendre. Allant au-del� des dispositions existantes, il pourrait encourager plus fortement les propri�taires priv�s � cr�er des logements sociaux. Mais le Gouvernement pr�f�re se d�charger sur d?autres, � commencer par les collectivit�s locales, de ses propres responsabilit�s.

Dans ce contexte national d�favorable, chacun peut mesurer les efforts qui nous attendent � l?avenir pour continuer � faire reculer les in�galit�s, pour soutenir le dynamisme �conomique en assurant plus de mixit� sociale, pour renforcer la solidarit� et aider les jeunes, pour promouvoir l?innovation et la cr�ation dans le respect de l?excellence environnementale.

Nous devons avoir l?ambition collective de faire de Paris la capitale mondiale du d�veloppement durable. Avec ce budget, notre Ville se pr�pare � relever ce d�fi. Pour ces raisons, les �lus Radicaux de gauche et le Groupe socialiste et radical de gauche voteront ce budget primitif 2008.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Jean-Bernard BROS.

Je donne la parole � Mme Elisabeth de FRESQUET.

Mme Elisabeth de FRESQUET. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues. La France a perdu peu � peu de sa supr�matie internationale et l?image culturelle de Paris est moins pr�dominante dans le monde.

En Europe, notre Ville partage d�sormais avec Londres, Berlin, Barcelone, Madrid qui ont su d�velopper des politiques culturelles, ambitieuses, modernes et de qualit�.

Certes, Paris se doit de conserver un rayonnement international et cela n�cessite des moyens financiers. Or, les budgets affect�s � la culture sont moins une priorit�, non par d�sint�r�t mais du fait que des imp�ratifs dans d?autres domaines ont pris malheureusement le pas.

Paris restant, malgr� tout, une ville riche, le budget d�di� � la culture n?a pas diminu�. Il a m�me un peu augment�. Mais les efforts qui ont �t� consentis ont �t� presque exclusivement d�volus � des lieux institutionnels et consid�r�s comme prestigieux, tels le Th��tre de la Ville, le Th��tre du Ch�telet, la Maison europ�enne de la photographie, l?Orchestre de Paris et bien d?autres. Ces paquebots repr�senteront en frais de fonctionnement pour 2008 plus de la moiti� du budget parisien d�di� � la culture.

Un exemple parmi beaucoup d?autres mais tr�s significatif est le Th��tre de la Ville dont le budget annuel de fonctionnement d�passe d�sormais les 10 millions d?euros et qui a vu sa subvention augmenter presque chaque ann�e jusqu?� l?ann�e derni�re.

Ainsi en 2006, alors m�me qu?un rapport de l?Inspection G�n�rale de la Ville de Paris �tait en cours pour contr�ler les activit�s et le fonctionnement du Th��tre de la Ville, ce m�me �tablissement b�n�ficiait d?une augmentation de sa subvention pour un montant de 400.000 euros.

Lors de la m�me s�ance du Conseil de Paris, �tait soumis au vote le projet de d�lib�ration relatif � la subvention de fonctionnement du Th��tre Silvia Monfort pour un montant de 850.000 euros.

A l?�poque, cet �tablissement, qui assure � la diff�rence du Th��tre de la Ville qui ne fait que de l?accueil de spectacles, une mission de diffusion mais aussi de production et d?action culturelle dans son secteur g�ographique, �tait confront� � des difficult�s financi�res r�currentes et d?ordres structurels.

Au regard de la situation, le commissaire aux comptes de l?association qui g�re le th��tre avait d�clench� une proc�dure d?alerte et le conseil d?administration avait indiqu� clairement qu?� d�faut d?une augmentation de la subvention de la Ville, l?association se verrait dans l?obligation de fermer le th��tre pour une dur�e ind�termin�e et de licencier le personnel.

Deux amendements avaient �t� propos�s, le premier pour ne pas augmenter la subvention du Th��tre de la Ville avant les conclusions du rapport de l?Inspection G�n�rale et le deuxi�me pour augmenter de 150.000 euros la subvention du th��tre Silvia Monfort.

Ces deux amendements, inspir�s par la sagesse et la raison, ont �t� balay�s par M. GIRARD qui les avait d�nonc�s - je le cite - comme ?inspir�s par la d�magogie?. Sans commentaire !

Sauf � dire que les 250.000 euros perdus par le refus de ces deux amendements auraient pu �tre utilis�s ailleurs.

Pour en revenir au budget 2008, vous affirmez, Monsieur le Maire, - je cite le Maire de Paris - votre ?volont� d?encourager la cr�ation culturelle et de l?ouvrir � tous les publics?. A cette fin, vous annoncez des projets structurants, le 104 rue d?Aubervilliers, la Gaiet� Lyrique, la Maison des M�tallos et les Trois Baudets.

Au premier abord, l?intention est louable, mais l?intention, m�me louable, n?induit pas n�cessairement le r�sultat annonc�. En effet, quels publics fr�quenteront ces nouveaux lieux, que ce soit dans le 3e arrondissement, le 10e, le 11e ou ailleurs ? En grande majorit�, ce sont ceux qui fr�quentent d�j� les lieux culturels existants, c?est-�-dire nos concitoyens d�j� initi�s et pour lesquels la pratique culturelle est un �l�ment int�gr�.

C?est tr�s bien pour eux, mais pour les autres, tous ceux qui ne sont pas naturellement des consommateurs de culture, la proximit� g�ographique ne changera rien.

Si Paris continue � s?embourber dans des r�alisations de prestige qui d�vorent le budget culturel, autant en investissement qu?en fonctionnement, pr�sent et � venir, la fracture culturelle � Paris ne peut que s?amplifier.

Pour r�duire cette fracture, nous osons le pari municipal d?une action culturelle forte, accompagn�e des moyens n�cessaires � sa p�rennit�. Tout s?impulse et tout se cr�e. Il suffit souvent d?adapter ce qui r�ussit ailleurs. Que ce soit Madrid, Berlin, Montr�al, Bruxelles, Nanterre, Saint-Denis, Nantes, Besan�on, toutes ces villes, comme tant d?autres en France et dans le monde, ont su mettre en place des instruments appropri�s � la rencontre des populations et de la culture. Elles ont su diagnostiquer les champs d?intervention pour impulser et soutenir des partenariat territoriaux entre les citoyens et l?ensemble des lieux et des acteurs de l?�ducation et de la culture, tels que les �tablissements scolaires, les biblioth�ques, les m�diath�ques, les th��tres, les enseignants, les artistes.

A Paris, les lieux et les acteurs ne manquent pas. Il suffit de mettre en ?uvre les moyens de la rencontre et que la Ville, par les arrondissements, en soit l?interface.

Pour cela, Paris doit oublier en partie sa supr�matie culturelle pass�e, qu?elle doit partager d�sormais avec d?autres, et c?est tr�s bien, cesser cette confrontation avec l?Etat qui entra�ne la surench�re de projets. Paris doit penser et agir un peu plus pour ses habitants dans leur diversit�. Si notre Ville se devra toujours d?�clairer au loin, elle ne doit plus pour autant laisser ses habitants dans la p�nombre.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame de FRESQUET.

Madame Corine BARLIS, vous avez la parole.

Mme Corine BARLIS. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, ce 8e budget de la mandature consacre notre priorit� absolue au renforcement des solidarit�s. Dans notre pays, tous les indicateurs confirment malheureusement que la pauvret� et la pr�carit� sont croissantes. L?Ex�cutif parisien s?est donc fix� comme objectif d?assumer le plus efficacement possible un devoir r�el de solidarit�.

C?est pourquoi Paris consacrera en 2008 1,9 milliard d?euros � la solidarit�, soit une progression de 73 % depuis le d�but de la mandature. Cette progression permettra de mettre en ?uvre en 2008 de nouvelles mesures que j?aimerais d�tailler.

Sur le secteur de l?insertion, tout d?abord, gr�ce � la politique d?accompagnement personnalis�e du D�partement, la baisse du ch�mage a �galement b�n�fici� aux allocataires du R.M.I. Nous sommes pass�s de 62.600 allocataires fin 2005 � 55.800 aujourd?hui.

Il faut �galement noter que, d�sormais, les trois quarts des allocataires parisiens b�n�ficient d?un suivi individualis� et adapt�. Cela entra�ne une forte augmentation du nombre de contrats d?insertion sign�s : 11 % en 2001, 42 % en 2007.

Depuis 2001, un v�ritable service public de l?insertion a pu voir le jour, gr�ce au volontarisme de notre collectivit�, notamment en termes budg�taires : 36,7 millions d?euros de d�penses d?insertion en 2001, 50,7 millions d?euros propos�s aujourd?hui pour le budget de 2008. Ceci permettra sur 2008 la cr�ation de cinq postes pour renforcer le dispositif d?insertion actuel.

Comme la t�che reste immense, de nouveaux objectifs et des mesures nouvelles sont pr�vus en 2008 :

- atteindre un taux de contractualisation de 50 % ;

- renforcer l?acc�s au parcours d?insertion, l?am�nagement d?un espace d?insertion dans le 20e arrondissement ;

- pour r�pondre aux probl�matiques des allocataires artistes et favoriser leur participation, la cr�ation d?une plateforme sp�cifique de rencontre de l?offre et de la demande d?emploi et d?accompagnement ;

- pour conforter l?insertion vers l?emploi durable et permettre 7.500 retours � l?emploi, une amplification du recours au march� d?acc�s direct � l?emploi et au contrat aid� est pr�vue ;

- pour agir dans la proximit�, favoriser l?�mergence d?une d�marche de d�veloppement social local, un renforcement des effectifs des commissions locales d?insertion est �galement pr�vu.

En mati�re d?h�bergements d?urgence et d?insertion, sujet � combien d?actualit� au regard de la progression inqui�tante du nombre de sans-abri dans Paris, l?am�lioration du fonctionnement de l?h�bergement d?urgence demeure une n�cessit�.

Dans ce contexte, alors que la lutte contre les exclusions est de la responsabilit� de l?Etat, la Ville de Paris s?engage pleinement dans le financement de ces centres, afin de permettre une ouverture toute l?ann�e et 24 heures sur 24, notamment avec des centres nouvellement cr��s ou r�habilit�s. Ainsi, la Ville de Paris met � disposition de nouvelles propri�t�s et poursuit son programme d?investissement massif : 17 millions d?euros pour ouvrir des classes en quantit�, 1.000 places nouvelles et 2.200 places humanis�es, mais surtout de meilleure qualit� avec des places p�renne et des places de stabilisation. De nombreux projets sont en cours, notamment rue Montesquieu dans le 1er, rue Servan dans le 11e, avenue de l?Observatoire dans le 14e, le Ch�teau de Belle-Fontaine en Seine-et-Marne.

En outre, la Ville de Paris s?engage dans le financement d?actions nouvelles pour les sans-abri, des coordinations d?actions de proximit� dans les 10e, 13e, 18e, des actions d?animation culturelle dans les centres d?h�bergement existants, des �quipes de maraude dans les 9e, 10e, 18e, 19e, en lien avec l?Unit� d?action d?assistance aux sans-abri de la D.P.P. qui sera renforc�e par deux postes.

Enfin, l?exp�rimentation de mobilisation du parc priv�, men�e avec des partenaires associatifs pour permettre la sortie des familles d�munies des h�tels meubl�s, sera poursuivie et amplifi�e en 2008, avec un objectif ambitieux de 250 logements mis en location.

Dans le cadre de ce budget propos� pour 2008, il faut noter �galement un renforcement de la contribution au budget du Centre d?action sociale de la Ville de Paris. La contribution au C.A.S. pour 2008 s?�l�ve effectivement � 289 millions d?euros, soit plus 3,5 %, puisqu?il n?y avait que 279 millions d?euros pr�vus en 2007. Cet effort va permettre notamment de financer la mont�e en puissance de la r�forme des allocations et la mise en ?uvre de ?Paris handicap protection sant�?, une nouvelle allocation qui aidera les personnes handicap�es � adh�rer � une mutuelle. Cela permettra �galement la cr�ation de 17 postes afin d?assurer l?ouverture d?un nouveau restaurant Emeraude dans le 13e arrondissement, le restaurant Charcot, le renforcement des permanences sociales d?accueil Chemin-Vert et Bastille, le recrutement de 3 auxiliaires de pu�riculture pour les cr�ches des C.H.R.S. et le renforcement de l?�quipe volante des clubs Emeraude qui leur permet de fonctionner correctement, m�me en cas d?absence de personnels.

Pour ce qui est de la protection de l?enfance en danger, le budget de l?Aide sociale � l?enfance repr�sente 295 millions d?euros pour le budget 2008, soit plus 3,8 %, puisqu?il �tait de 284 millions d?euros au budget 2007. Ceci permettra de renforcer les dispositifs de pr�vention en direction des jeunes en difficult�, notamment en mati�re de pr�vention sp�cialis�e.

Les 21 associations de pr�ventions qui suivent � Paris plus de 16.000 jeunes se sont vu confier de nouveaux objectifs par le D�partement de Paris :

- poursuivre le renforcement du travail de rue ;

- consolider les liens avec les missions locales pour favoriser l?insertion professionnelle

- et mieux prendre en compte les probl�matiques sp�cifiques des jeunes filles.

Afin de les r�aliser, les 72 recrutements effectu�s trouveront leur pleine traduction budg�taire en 2008.

Les centres sociaux ne sont pas oubli�s. En effet, ces espaces de proximit� organisent de nombreuses activit�s en direction des plus jeunes (soutien scolaire, ateliers �ducatifs, activit�s de loisirs et sportives, sorties culturelles) et des familles soutenues dans leur responsabilit� �ducative (groupes de parole de parents, sorties familiales, m�diation entre parents et �cole).

Les cr�dits qui seront consacr�s � ces centres sociaux en 2008 sont multipli�s par cinq par rapport � 2001, ce qui permettra notamment le fonctionnement en ann�e pleine d?un nouveau centre dans le 13e arrondissement, le Centre ?13e pour tous? sur la dalle des Olympiades.

Enfin le renforcement de ces cr�dits permettra la participation du D�partement de Paris au financement de la structure d?accueil des jeunes adultes de 16 � 25 ans, pr�vue par le contrat urbain de coh�sion sociale.

Toujours en mati�re d?aide sociale � l?enfance, alors que les d�penses pr�vues pour le placement des jeunes en �tablissement devraient demeurer globalement stables, l?enveloppe d�di�e au placement familial en 2008 sera accrue. Conform�ment aux pr�conisations de l?audit de l?A.S.E., cette enveloppe permettra un recours plus fr�quent au placement d?enfants aupr�s d?assistants familiaux et permettra �galement le financement et la revalorisation du statut d?assistantes familiales.

De m�me le budget allou� � la mise en oeuvre des mesures �ducatives � domicile sera accru afin de r�pondre aux d�cisions judiciaires croissantes et � la volont� du D�partement de Paris de donner � toutes les familles les moyens mat�riels et humains de remplir leur mission �ducative vis-�-vis de leurs enfants.

La cr�ation de neuf postes � l?A.S.E. permettra de renforcer notamment la cellule de traitement des signalements d?urgence et de donner � un plus grand nombre d?enfants un suivi par un r�f�rent socio-�ducatif.

On ne peut parler du budget social sans parler des seniors. Ce budget 2008 va permettre une meilleure prise en charge des frais d?h�bergement au titre de l?Aide sociale l�gale. Elle est pr�vue effectivement avec une hausse de 4 %, soit 122,7 millions d?euros.

L?Allocation Personnalis�e d?Autonomie va passer � 112 millions d?euros en 2008, soit une hausse de 7 %.

A cet �gard j?aimerais signaler que l� aussi, comme le rappelait Mme CAPELLE tout � l?heure, l?Etat doit de l?argent � notre collectivit�, notamment au titre du fond de compensation de l?A.P.A. de 2002 � 2004.

1.204 places en maisons de retraite ont �t� ouvertes depuis 2001 et le plan d?action adopt� en 2006 pr�voit la cr�ation de 2.200 places nouvelles d?ici 2011.

Paris va d�velopper �galement ses capacit�s d?accueil des personnes �g�es d�pendantes. Sept centres d?accueil de jour pour les personnes atteintes de la maladie d?Alzheimer ont �t� cr��s depuis 2002, et plus de 100 nouvelles places sont pr�vues sur 2008.

Pour faciliter l?accueil des personnes aux revenus moyens ou modestes dans ces centres d?accueil de jour, une aide financi�re sera accord�e d�s 2008, ce qui repr�sente un budget de 1,6 million d?euros. Pour toutes ces raisons j?aimerais conclure en disant que le groupe socialiste et radical de gauche votera sans aucune r�serve cette proposition de budget car il est dans la droite ligne de nos actions en mati�re sociale depuis 2001, et ce budget se propose de poursuivre et de renforcer les services propos�s aux parisiens.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame BARLIS.

Je donne la parole � M. Claude DARGENT.

M. Claude DARGENT. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, ce budget s?inscrit dans la lign�e de ses pr�d�cesseurs, et, en 2008, en mati�re de transport, il est marqu� par la volont� de poursuivre les efforts engag�s dans la lutte contre la pollution, qu?elle soit atmosph�rique ou sonore, dans le d�veloppement des transports en commun et dans la diversification de l?offre de mode de d�placement.

Les r�sultats d�j� obtenus depuis 2001, il faut le souligner ici, sont particuli�rement encourageants. Un chiffre cl� les r�sume � lui seul. Sur la mandature, Paris a connu une baisse de 20 % de la circulation automobile. Arr�tons nous un instant pour commenter ce r�sultat. Ce r�sultat dont tous les sp�cialistes s?accordent � consid�rer qu?il est tout � fait consid�rable.

Sur cinq voitures qui circulaient en 2001, une reste aujourd?hui au parking ou a �t� revendue par son propri�taire. Voil� qui est tout � fait notable et qui m�rite d?�tre soulign� ici. Cette �volution est le produit de l?action r�solue qui a �t� men�e par la Ville de Paris sous l?autorit� de son Maire depuis le d�but de la mandature.

L?id�e �tait d?offrir aux Parisiens d?autres modes de d�placement malgr� le co�t budg�taire consid�rable suscit� par cette offre.

Le tramway des Mar�chaux sud est un �l�ment important de cette politique accomplie sous ce mandat. Il faut souligner ici �galement que l?U.M.P a �t� contre cette innovation majeure dont la fr�quentation illustre le succ�s. L?U.M.P. n?a cess� de combattre, j?en suis le t�moin dans le 15e arrondissement, par la voix de Philippe GOUJON, cette innovation heureuse, � la diff�rence d?ailleurs du Maire du 15e arrondissement. En l?occurrence, lorsqu?il y a un choix � faire, relevons le ici une fois de plus, l?U.M.P. fait toujours le mauvais.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Soulignons �galement que des bus plus rapides et plus fr�quents ont pu �tre mis en place �galement gr�ce � un effort budg�taire notoire de cette ville, gr�ce � des couloirs qui sont d�di�s aux autobus et qui circulent davantage, qui circulent le soir, le dimanche et la nuit.

L?offre de bus a globalement augment� de 15 %, 60 kilom�tres de couloirs de bus on �t� am�nag�s. Aujourd?hui deux tiers des lignes de bus parisiens circulent le dimanche, alors que ce n?�tait le cas de seulement la moiti� d?entre eux, et la moiti� des lignes circulent en soir�e alors que c?�tait auparavant le cas d?un tiers d?entre elles. Une nouvelle ligne, le bus 64, a �t� cr��e ; trois lignes de quartiers l?ont �galement �t� et l?on en attend deux nouvelles.

Volet suivant, essentiel dans cette politique de diversification des modes de d�placement : le m�tro qui circule une heure de plus le soir le vendredi le samedi et les veilles de f�te.

Pour quiconque fr�quente les Parisiens, cette innovation a �t� salu�e et elle rencontre un v�ritable succ�s, parce qu?effectivement elle transforme et facilite la vie de nos concitoyens, c?est un objectif que nous nous devons de privil�gier.

Signalons �galement l?inauguration r�cente de la station Olympiades qui irrigue le centre du 13e arrondissement.

Autre innovation, budg�tairement co�teuse, mais tout � fait n�cessaire, lorsqu?en 2002 le stationnement r�sidentiel a vu son co�t divis� par cinq, puisqu?il a baiss� de 80 %. Il y avait certes une perte de recettes consid�rable de la part de la Ville mais l?ensemble des parisiens nous expliquait que beaucoup d?entre eux �taient oblig�s de prendre leur automobile plut�t que de payer un stationnement r�sidentiel qui �tait jadis beaucoup trop �lev�. Il faut parfois savoir assumer des d�penses consid�rables quand elles transforment positivement la vie de nos concitoyens.

Je citerai �galement l?augmentation des licences de taxi m�me si l�, l?impact budg�taire n?est pas le m�me, pour souligner que, en l?occurrence, cette augmentation est r�elle, 700 nouvelles licences, mais insuffisante. Je repose � cette occasion la question du rattachement des taxis au S.T.I.F. de pr�f�rence � la Pr�fecture de police parce que nous pensons que ce serait un moyen d?obtenir des am�liorations substantielles.

Enfin, il faut souligner �videmment la mise en place de V�lib?, mise en place r�cente qui rencontre le succ�s que l?on conna�t, et qui couronne en quelque sorte l?am�nagement de 210 kilom�tres de piste cyclable et la cr�ation d?environ 23.000 places de stationnement pour les deux roues dans Paris.

Cette rapide �num�ration nous montre combien cette ville a d�pens� beaucoup pour le d�placement et combien, on va le voir, elle a l?intention de continuer � d�penser pour cet objectif.

Il s?agit l� en effet de ce qu?on pourrait qualifier de bonnes d�penses, et il ne faut pas h�siter � les faire lorsqu?elles s?inscrivent dans une politique positive.

Le d�clin de la circulation automobile dans Paris qui en est le r�sultat, est aussi positif d?un autre point de vue : il montre en effet l?attachement des parisiennes et des parisiens aux consid�rations environnementales.

Nos concitoyens, lorsqu?on leur en offre la possibilit�, sont tout � fait pr�ts � abandonner leur v�hicule, et je crois qu?il faut ici �galement se r�jouir de cette sensibilit� citoyenne en quelque sorte des Parisiens � des objectifs d?int�r�t g�n�ral.

La cons�quence de ces changements est tangible. On peut la lire au travers de deux indicateurs: d?une part la baisse d?un tiers, 32 % exactement, des �missions d?oxyde d?azote dans notre Ville, cette baisse �tant en partie imputable � la baisse du trafic que je viens de signaler � l?instant, pour partie �galement, il faut le dire, � l?am�lioration du parc automobile.

Mais si on en vient � la baisse de 9 % des rejets de dioxyde de carbone, dont on sait maintenant combien ils sont g�n�rateurs d?effet de serre, cette baisse de 9 % est enti�rement imputable � la baisse du trafic automobile dans Paris, que nous avons obtenue. Et, en l?occurrence, notre collectivit� a apport� sa contribution � un effort dont on doit souligner combien il doit se d�velopper � l?�chelon international.

Les habitudes des Parisiens ont chang�. Ce budget met en place les �l�ments pour qu?elles continuent de changer. Elles ont chang� et je citerai juste deux chiffres en la mati�re : la fr�quentation du m�tro et du R.E.R. a augment� de 12 % ; le tramway T3 transporte aujourd?hui 100.000 personnes par jour, soit deux fois plus que l?ancien autobus de petite ceinture.

Mais nous n?entendons pas nous arr�ter l�. Le Plan de D�placement de Paris s?ins�rant dans le Plan Climat pr�voit de r�duire de 60 % les �missions de gaz � effet de serre, dues � la circulation dans la Capitale, d?ici � 2020.

Il faudra pour cela agir sur la flotte de v�hicules de la Ville qui repr�sente 19 % des �missions de gaz � effet de serre de l?administration parisienne. La Ville demande beaucoup aux Parisiens, mais elle se doit, en la mati�re, de se montrer exemplaire.

C?est pourquoi, entre 2006 et 2007, 5,7 millions d?euros ont �t� consacr�s � l?am�lioration de la flotte municipale et, en 2008, ce seront 5,5 millions d?euros qui devront permettre le remplacement des v�hicules de la propret� et 140.000 euros qui serviront � l?achat de v�hicules hybrides.

Et ces mesures devraient d?ailleurs permettre une �conomie � terme, d�s 2008, de 1,6 million d?euros.

La Ville pr�voit �galement de r�aliser d�s 2008 un Plan de D�placement de l?Administration parisienne et c?est dans ce cadre qu?il faut restituer la prise en charge de l?abonnement V�lib? pour ses agents.

Mais, au-del� de l?enjeu �cologique, la Ville de Paris a voulu compl�ter, lors de ce nouvel exercice budg�taire, le bouquet de mobilit� qu?elle offre aux Parisiens et qui leur permet d?amplifier le choix en mati�re de mode de d�placement en intensifiant toujours plus l?offre alternative � l?automobile.

Ainsi, au titre du budget 2008, 7 millions d?euros seront consacr�s � l?extension de V�lib? aux communes limitrophes ; 100.000 euros serviront � financer le num�ro d?appel unique pour les taxis afin de faciliter l?usage de ce mode de d�placement ; 100.000 euros permettront la surveillance des parkings des bailleurs sociaux ; 60 millions d?euros, en partenariat avec la R�gion, seront consacr�s � la prolongation du T3 jusqu?� la porte de la Chapelle.

Au-del� de cette porte de la Chapelle, ne cr�ons pas de faux d�bats, la Ville veut �tendre le T3 jusqu?� la porte d?Asni�res, chacun en est d?accord, mais la Ville cherche � obtenir l�gitimement une contribution de la part de l?Etat.

Comment peut-on en effet tol�rer - et je m?�tonne que certains le tol�rent -, que l?Etat multiplie ses effets de manche sur le Grenelle de l?Environnement, mais op�re, en parall�le et en m�me temps, des coupes claires dans la contribution que Bercy accordait depuis toujours aux infrastructures lourdes des collectivit�s territoriales ?

Cette d�robade est une faute, d?autant qu?elle s?accompagne du non-paiement par l?Etat de ce qu?il doit � notre Ville, 200 millions d?euros.

Chers coll�gues, on connaissait la petite d�linquance ; on connaissait la d�linquance financi�re ; eh bien, si l?Etat ne r�gle pas sa dette, M. SARKOZY aura invent� une nouvelle modalit� que l?on pourrait baptiser ?la d�linquance financi�re d?Etat?.

N�anmoins, la Ville, elle, fait face � ses responsabilit�s. 450.000 euros seront consacr�s � la cr�ation d?une ligne de quartier Clichy Saint-Ouen et au prolongement de la navette P�reire Pont-Cardinet.

Signalons aussi la cr�ation de parcs de stationnement r�sidentiels � Fr�micourt et � Cardinet. Le groupe socialiste se f�licite de ces d�cisions. Les Parisiens qui font le choix, plus ou moins contraint, de poss�der une automobile doivent pouvoir la garer pr�s de chez eux et nous nous devons de leur offrir les moyens de l?utiliser le plus rarement possible dans Paris. Mais, ils ont droit aux parkings, je voudrais le r�affirmer ici.

Depuis que ce sont les collectivit�s locales qui d�cident et ce sera le dernier volet de mon intervention -, de l?organisation des transports en Ile-de-France, en ayant pris le contr�le du S.T.I.F., c?est-�-dire depuis 2006, la Ville de Paris a augment� sa contribution � cet organisme de pr�s de 60 millions d?euros en passant de 257 millions d?euros, en 2006, � 317 millions d?euros, en 2007.

Le budget 2008 pr�voit d?atteindre plus de 326 millions d?euros avec une augmentation de plus d?un quart de cette contribution en deux ans.

Paris contribue ainsi � hauteur de 30 % au budget des transports en commun dans toute l?Ile-de-France. C?est �videmment tout � fait consid�rable.

Nous n?avons pas attendu la conversion r�cente du Pr�sident de la R�publique � la coop�ration entre les collectivit�s territoriales du c?ur de l?Ile-de-France pour la mettre en pratique. Outre le financement qu?elle permet de l?am�lioration des transports dans l?ensemble de la r�gion, cette contribution parisienne permettra notamment d?am�liorer les lignes 2, 3, 7 et 13, ainsi que de renforcer les autobus n� 91 et n� 96 et de mettre en place une navette fluviale entre la gare d?Austerlitz et Maison-Alfort. Il s?agit l� de tester un mode de d�placement dont nous souhaitons tous le succ�s.

Chers coll�gues, on le voit, ce budget, apr�s ses devanciers, consent un effort consid�rable en mati�re de d�placement. C?est le prix � payer pour une ville plus facile � vivre, une ville plus respectueuse de la sant� de ses habitants et de ceux qui la fr�quentent. C?est dire combien, chers coll�gues, il s?agit, certes de d�penses, mais de d�penses dont il faut ici se r�jouir.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Claude DARGENT.

Je donne la parole � Mme Genevi�ve BELLENGER.

Mme Genevi�ve BELLENGER. - Chers coll�gues.

Strat�gie fructueuse : l?efficacit� et la sobri�t� �nerg�tique est doublement gagnante. Elle permet de r�duire la facture �nerg�tique, et c?est un sujet d?actualit� dans le cadre de l?augmentation du pouvoir d?achat, tout en am�liorant les conditions de vie de nos concitoyens et, en prime, d?aider � sauver la plan�te.

Quelques mois � peine apr�s l?adoption de son Plan Climat, la Mairie de Paris s?engage en concr�tisant, d�s l?adoption de son budget primitif 2008, l?effort de la collectivit� parisienne en mati�re de lutte contre les �missions de gaz � effet de serre et d?efficacit� �nerg�tique.

An I du Plan Climat, le bleu budg�taire consacr� � l?efficacit� et � la sobri�t� �nerg�tique de la Ville de Paris, exprime toute l?ambition, le volontarisme politique de notre collectivit� pour agir efficacement et sans tarder face � l?urgence environnementale, sociale et �conomique du d�r�glement climatique en cours.

Mobilisant un budget de plus de 215 millions d?euros, en augmentation de 20 % par rapport � 2007, l?an I du Plan Climat signe la forte et ambitieuse d�termination de notre engagement politique pour r�ussir, en 2050, � r�duire de 75 % par rapport � 2004, facteur IV, l?ensemble des �missions des G.E.S., mais, plus pr�s de nous, d�s 2020, � tenir les objectifs interm�diaires de r�duction de 25 %, toujours par rapport � 2004, ce qui nous situe bien au-del� des objectifs europ�ens.

?Vite et fort?, comme nous avons pu le lire dans la presse reprenant les propos de Christian SAUTTER. Oui, ?vite et fort? car il n?y a pas de temps � perdre, l?an I du Plan Climat l?est incontestablement, en se donnant les moyens d?agir sur l?ensemble des domaines pr�vus au Plan Climat.

En menant, par exemple, une action exemplaire pour am�liorer l?efficacit� �nerg�tique, tout d?abord au niveau de l?habitat, � commencer par elle-m�me, exemplarit� oblige, avec les 3.000 b�timents municipaux qui feront l?objet d?un plan d?investissement � hauteur de 7,5 millions d?euros pour le renouvellement des chaufferies ; de 12,8 millions d?euros pour le remplacement des points lumineux ; la r�habilitation des serres horticoles de Rungis, pour une d�pense globale de 2,52 millions d?euros correspondant � la mise en place d?une chaudi�re � bois et d?un syst�me de r�cup�ration des eaux de pluie ; et, �galement, la mise en ?uvre du partenariat sign� avec la Fondation Clinton, afin de diviser par trois la consommation �nerg�tique des 660 �coles maternelles et primaires de Paris pour atteindre, dans la majeure partie des r�novations lourdes, une consommation de 80 kilowatts/heure au m�tre carr� S.H.O.N. par an en �nergie primaire.

Plus encore, l?an I du Plan Climat fera du logement social une r�elle priorit�, la mise en ?uvre du Plan Climat faisant porter l?effort, en termes de surco�t Plan Climat, � 21,6 millions d?euros pour la Ville, sous r�serve bien entendu d?un financement � part �gale de la R�gion - on peut y compter puisque c?est la premi�re �cor�gion d?Europe - et de l?Etat, il faut croiser les doigts?

L?action sur le logement social, o� la r�duction des charges de chauffage est particuli�rement urgente pour les familles � revenus modestes - cela peut atteindre 20 % du budget des m�nages modestes - poursuivra ainsi l?effort financier engag� en 2006 et 2007 � hauteur de plus de 8 millions d?euros, lors des op�rations PALULOS environnementales engag�es par la Ville de Paris comme, par exemple, l?op�ration Bois Lepr�tre dans le 17e arrondissement, la r�habilitation de 1.500 logements � basse consommation d?�nergie et la cr�ation de 3.000 logements sociaux � tr�s basse consommation d?�nergie, cela en 2006 et 2007.

Par ailleurs, le Plan Climat se donne pour objectif de lutter contre la pr�carit� �nerg�tique. Dans le domaine de l?�nergie, les commissions d�partementales Pauvret� et Pr�carit� de Paris g�rent les fonds Solidarit� �nergie int�gr�s aujourd?hui au FSL. En 2008, il est pr�vu de consacrer un montant de 3,35 millions d?euros au FSLE (Fonds Solidarit� Energie) au titre de la solidarit�. Il sera abond� et compl�t� par des conseils aux b�n�ficiaires destin�s � r�duire durablement leur facture.

?Vite et fort?, car rappelons-le, il n?y a pas de temps � perdre, l?an 1 du Plan Climat agit �nergiquement en faveur du parc priv� o� 85 % des immeubles d?habitation parisienne datent d?avant 1975. Il pr�voit dans cette perspective la r�alisation d?un diagnostic des chaudi�res individuelles, et d?une �tude socio�conomique sur l?efficacit� �nerg�tique des b�timents parisiens pour 115.000 euros. Le lancement du programme ?Copropri�t� Objectif Climat?, v�ritable levier pour la prise de d�cision des travaux d?am�lioration des performances �nerg�tiques et acoustiques, notamment dans le cadre des copropri�t�s, sera accompagn� d?une campagne d?information des Parisiens sur les aides financi�res disponibles. Il vise un objectif minimum de 300 immeubles r�nov�s en trois ans, dont l?exp�rimentation et l?�valuation permettront de fixer les bases d?une d�marche globale ambitieuse et op�rationnelle pour les ann�es suivantes.

Enfin, la r�alisation d?une �tude pour un montant de 500.000 euros sur les potentialit�s de d�veloppement solaire et l?�olien � Paris, accompagn�e d?une �tude thermographique des b�timents parisiens, permettra de d�celer les d�perditions �nerg�tiques et faciliter la r�novation du patrimoine.

Mais l?an 1 du Plan Climat, ce n?est pas que l?habitat. C?est aussi la mobilisation de tous les moyens dans le domaine des grands projets d?am�nagement o� les principes d?am�nagement facteur 4 et l?�tude syst�matique des potentialit�s en mati�re de production d?�nergie renouvelable, sont syst�matiquement int�gr�s aux diff�rents projets.

C?est � Paris l?�mergence d?�coquartiers dont l?impact sur le budget d?investissements s?�l�ve � 6.365.000 euros. L?am�nagement de la Z.A.C. de Rungis �tant la premi�re op�ration en pr�figuration des Z.A.C. ?Batignolles?, ?Claude Bernard?, ?Pajol?, des quartiers o� l?objectif de consommation globale d?�nergie sera de 50 % inf�rieure � celui impos� par la r�glementation thermique actuelle, auxquelles s?ajouteront d?importantes surfaces solaires.

Le domaine des transports, je n?y reviens pas, mais c?est aussi un grand responsable des �missions de gaz � effet de serre. Mon coll�gue Claude DARGENT a dit tout le bien qu?il fallait penser du budget 2008 pour r�pondre � la hauteur des enjeux � une v�ritable mobilit� durable � Paris et dans la r�gion parisienne.

Mais l?engagement social et environnemental ne serait pas complet sans l?apport d?un fort soutien aux acteurs �conomiques car le d�veloppement durable est g�n�rateur de centaines de milliers d?emplois non d�localisables, que nous nous devons d?encourager. Ainsi, la Ville de Paris engage-t-elle d�s 2008 les investissements n�cessaires � hauteur de pr�s d?un million d?euros pour le soutien � l?�mergence d?�coactivit�s, le financement de projets de p�les de comp�titivit� ?Ville et mobilit� durable?, le soutien aux �co-industries parisiennes et r�gionales, celui aux TPE-PME et PMI par la cr�ation du prix ?Facteur 4? pour valoriser les entreprises qui s?inscrivent dans la logique du Plan Climat, comme elle pr�voit, pour l?industrie du tourisme, la cr�ation d?un Pass Climat.

Mais encore, sans l?acceptation de ce plan climat par l?ensemble des acteurs de la soci�t�, il est � craindre que la mayonnaise ne prenne pas. L?issue qu?on pourrait juger malheureuse de la derni�re conf�rence de Bali montre bien la difficult� malgr� les convictions profondes de nos concitoyens.

Prenant la mesure de ce changement dans les comportements, les m�tiers, les habitudes, la mise en oeuvre du Plan Climat b�n�ficiera d�s sa premi�re ann�e, et c?est vital pour son succ�s futur, d?un budget en ann�e pleine de 990 millions d?euros pour communiquer, sensibiliser et mettre en oeuvre les outils permettant de d�velopper les missions de conseil en construction durable, ainsi que les outils n�cessaires � l?�valuation annuelle des objectifs fix�s et financ�s.

Encore une fois, le Plan Climat n?est pas pour notre collectivit� de l?affichage m�diatique, comme on aurait bien esp�r� le croire pour certaines autres instances dont les moyens se font attendre. Non, le Plan Climat de Paris est un engagement responsable et solidaire, et ce premier budget le prouve, pour sauver la plan�te et donner � Paris un temps d?avance.

Merci.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame BELLENGER.

Je donne la parole � M. BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Je suis heureux de la pr�sence de Pascal CHERKI, l?adjoint aux sports, parce qu?� la v�rit� mon propos et ma proposition d?investissement concernent le budget dont il a la responsabilit�.

Tous les sportifs auxquels Pascal CHERKI et moi-m�me nous r�f�rons, savent bien que notre ville est confront�e � une p�nurie de grands �quipements face � laquelle les constructions de gymnases et de piscines ne peuvent rien, pour une raison qui s?impose � nous tous, c?est le manque de r�serve fonci�re disponible afin d?y am�nager suffisamment de terrains de football et de rugby pour r�pondre � une demande sans cesse croissante.

A mon avis, je ne fais pas, et Pascal CHERKI le sait bien, une critique tr�s syst�matique de la politique du sport men�e � Paris, et d?une mani�re g�n�rale je suis relativement positif, mais l� en ce domaine, Paris poss�de une r�serve qu?elle utilise � mon sens bien mal et qu?elle laisse m�me dans un quasi abandon que je trouve pr�occupant et choquant. Je veux parler - et le probl�me se posait d�j� � l?ancienne mandature mais le mal ne fait que cro�tre et embellir - des grandes plaines de jeux d�j� existantes dans les Bois de Vincennes et de Boulogne, mais qu?un manque d?entretien a peu a peu rendues inutilisables pour une pratique sportive normale.

Dans mes ann�es de football � Paris, quand on allait jouer, faute de mieux � Bagatelle, ce n?�tait d�j� pas rien, les terrains �tant mal entretenus, en plus ils n?�taient m�me pas plats. Mais actuellement, la situation est inexplicable et est m�me - je le dis � Pascal CHERKI - un peu injustifiable. Les plaines de jeux de Pershing Mortemart o� il y a 18 terrains, du Polygone o� il y a 16 terrains, de Bagatelle o� il y a 14 terrains, totalisent pr�s de 50 terrains de football ou de rugby, ce qui constitue un patrimoine sportif tout � fait exceptionnel, qui se d�grade et, par ailleurs, est lentement d�tourn� de sa vocation initiale pour se transformer en vastes clairi�res uniquement adapt�es � une pratique de jeux, vocation certes honorable mais qui ne r�pond absolument pas aux attentes et aux besoins des sportifs amateurs Parisiens.

A titre d?exemple, pour illustrer ce que je consid�re comme un g�chis dans ce domaine, 4 anciens terrains de football de la plaine de jeux de Bagatelle maintenant inutilisables ont d� �tre d�class�s et r�serv�s � la pratique du cerf-volant ! C?est sympathique mais cela n?est pas exactement la vocation initiale.

Alors, j?ajoute qu?au moment o� la Ville s?engage dans, on le sait, des travaux vastes et co�teux - demain, nous parlerons de Jean Bouin - mais qui profitent, certes, aux sports de haut niveau, a contrario, l?abandon des terrains des bois est d?autant plus incompr�hensible et choquant.

Je demande donc instamment qu?une �tude soit lanc�e pour d�finir un plan de mandature de remise en �tat et de s�curisation de ces plaines. R�flexion d?ailleurs � laquelle j?ai dit � Pascal CHERKI qu?il faudrait associer �galement le V�lodrome Jacques Anquetil, la fameuse ?CIPALE?, ancien fleuron du patrimoine sportif parisien, dont les vastes espaces semblent aujourd?hui tr�s largement sous-utilis�s malgr� l?existence - c?est vrai- d?un beau terrain de rugby et qui m�riterait qu?on lui redonne vie.

Pour rester dans le domaine sportif et dans le souci de faciliter la pratique du sport dit de proximit�, je souhaite �galement que la Ville s?engage dans une r�flexion globale sur les missions des terrains d?�ducation physique afin d?en faire le pivot d?une animation de quartier avec un maillage le plus dense possible, notamment dans les arrondissement de l?Est parisien.

Et � ce titre, je voudrais faire une suggestion. Ce serait de diversifier les possibilit�s de sports pratiqu�s sur ces terrains en les �quipant de modules aussi bien adapt�s � la pratique du handball, du basket, du foot � 7, voire en �quipant certains d?entre eux de petites aires de roller.

Mais le corps et le fond de mon intervention, je le redis � Pascal CHERKI : j?ai �t� pratiquant, moi, sur ces plaines de jeux, elles sont carbonis�es. Elles sont carbonis�es.

C?est un investissement. Je crois que c?est 150.000 euros je dis cela en voyant M. SAUTTER qui ne sursaute pas - pour refaire et drainer compl�tement un terrain de football. Mais honn�tement, vous savez qu?� la Ligue de Paris d?Ile-de-France de Football, on refuse en permanence des nouveaux clubs parce que la premi�re question qui est pos�e par la Ligue, c?est de dire : ?Mais dites donc, est-ce que vous amenez un terrain ??.

Alors les malheureux disent : ?Non, on n?a pas de terrain?. Si vous n?avez pas de terrain, on ne peut pas vous inscrire dans les comp�titions. Je sais que cela se passe en accord avec la Ville mais vous savez qu?un certain nombre de clubs n?ont pas de r�sidence pour jouer.

Donc je vous r�p�te, je mesure que le budget est important mais je voudrais qu?il y ait un plan de mandature d?investissement pour la r�fection des terrains de ces plaines de jeux.

(Applaudissements sur le banc du groupe Mouvement D�mocrate).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.

M. Didier BARIANI. - Vous n?allez pas le faire en deux mois.

M. Pascal CHERKI, adjoint. - Non, on est d?accord.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Bravo. Vous avez en plus un souci des r�alismes, Monsieur BARIANI. Donc je vous remercie.

Je vois que les n�gociations sont en cours et je donne la parole � Alain LE GARREC.

M. Alain LE GARREC. - Merci, Madame la Maire.

Pour le 8e et dernier budget primitif de cette mandature, mes propos se porteront de nouveau vers le secteur �conomique.

Cela nous semble aujourd?hui naturel mais je rappellerais que c?est Bertrand DELANOE qui a souhait� que l?adjoint aux finances ait aussi la responsabilit� des affaires �conomiques. Ce n?�tait pas le cas auparavant et Paris n?avait alors qu?un budget et g�rait son ex�cution.

Il est manifeste que nos budgets? que ce dernier budget voient de nouveau leur finalit� aller vers l?investissement tout en restant au plus haut quant aux notations internationales.

Nous n?attendons pas pour donner � Paris un temps d?avance. Nous y travaillons depuis des ann�es mais il nous a fallu r�sorber non pas un d�ficit, quoique... mais un manque d?ambition, un manque de vision et un manque de d�cision.

Paris avait �t� quelquefois accompagnateur mais rarement leader et nous le sommes devenus, du moins je veux en croire les maires de Chicago, de Los Angeles, de Montr�al, de Rome, de Londres - et il en manque- qui viennent picorer de-ci del� quelques avanc�es parisiennes mais nous avons aussi utilis� quelques id�es qu?ils avaient exp�riment�es.

Une grande Ville comme Paris n?h�site plus � regarder ce que font les autres. Il fut un temps, pas si lointain, o� il fallait m�riter Paris. Aujourd?hui, nous avons appris � m�riter les autres. D?autant que nous assumons une p�r�quation et n?oublions pas de donner aux grandes villes �mergentes, qui n?ont pas notre chance, des capacit�s � entreprendre elles aussi. Cette diff�rence est arriv�e de Paris dans le concert des grandes capitales, date de quelques ann�es et ses budgets en sont l?image.

J?entendais ce matin Mme de PANAFIEU nous dire que ce budget �tait d�testable et elle demandait � ses troupes de ne pas intervenir, des fois qu?il n?aurait pas �t� aussi d�testable que cela pour certains. Je crois qu?il faut donc rappeler que la cr�ation nette d?emplois �tait de plus de 140.000 depuis 2000. Ce dynamisme n?est pas li� au hasard mais � une volont� affich�e souvent sonnante et tr�buchante.

Nous aidons les entreprises de l?association des groupements � remettre le pied � l?�trier � nos concitoyens qui ont des difficult�s mais nous n?h�sitons pas � aider aussi, via des incubateurs, les entreprises qui innovent. Les missions locales, les agences d?insertion, les maisons du d�veloppement re�oivent chaque ann�e 70.000 personnes. 2.200.000 euros y seront consacr�s en plus des 3,5 millions d?euros du plan d�partemental. Les m�tres carr�s pour les incubateurs ont �t� multipli�s par 8 depuis 2000, � tel point que les arrondissements g�r�s par les amis soudainement muets de Mme de PANAFIEU en verraient bien quelques-uns s?installer chez eux.

Nous continuons � participer aux 3 p�les de comp�titivit� pour 3 millions d?euros. Je rappelle aussi, car c?est fondamental, que nous investissons plus pour l?universit� que ne le fait l?Etat.

Nous n?excluons pas le d�veloppement durable et n?avons pas attendu Grenelle, par exemple, pour passer des conventions via Paris D�veloppement avec des entreprises du BTP qui devront apprendre � se conformer aux nouvelles normes que nous appliquons d�j�.

Nous n?avons pas oubli� le secteur du tourisme car m�me si nous restons la premi�re destination du monde avec 27 millions de voyageurs, ce secteur est en forte concurrence avec d?autres grandes villes europ�ennes. L� aussi, si nous n?avons pas une politique volontariste, le seul nom de Paris ne suffira plus � attirer les touristes du monde entier.

Mais Paris est aussi une Ville � vivre. Les commerces de proximit� ne sont pas que des images du pass� mais la condition sine qua non du maintien des populations dans tous les quartiers.

Apr�s avoir travaill� fortement, et ce n?est pas fini dans le 11e, 3e, 2e et 1er arrondissement, et les risques de mono activit�, nous passons la Seine. Et n?en d�plaise de nouveau � Mme de PANAFIEU, nous n?avons pas attendu les demandes des commer�ants culturels qui, eux, ne sont pas muets et ce budget leur apportera, via la S.E.M.A. Est des possibilit�s pour survivre d?abord et reprendre de la vigueur ensuite.

Encore ce matin, j?ai entendu que nous ne travaillions pas avec le secteur priv� dans le cadre de partenariats. Mais alors, que viennent faire les soci�t�s Monoprix et la S.N.C.F. dans notre syst�me de livraison, dont d?ailleurs l?ancienne municipalit� n?avait que faire ? Que vient faire la R.A.T.P. et les �tudes demand�es dans ce seul domaine que je connais un peu ?

Je peux vous affirmer que les grandes entreprises de messageries comme D.H.L., T.N.T., Chronopost fourbissent leurs armes car elles savent bien que ce n?est qu?avec un partenariat avec la Ville que nous pourrons cr�er les centres-villes de demain. Je crois m�me que La Poste serait int�ress�e � exp�rimenter des solutions qui pourraient faire diminuer de fa�on visible les rotations de camions.

Si nous n?avions pas montr� � ces entreprises, et il y en a d?autres, des signes de bonne volont�, des explications en investissements et des implications dans des d�cisions urbaines et urbanistiques, si nous n?avions pas retiss� les liens entre Paris et ses voisins, nous aurions continu� � n?avoir qu?une gestion comptable. Mais au contraire, en privil�giant l?investissement cr�ateur d?emploi, cr�ateur de richesse et cr�ateur d?avenir, nous avons ouvert la voie pour �tre en avance et nous l?avons fait en responsabilit�, sans d�magogie et avec s�rieux encore cette fois-ci.

Je vous rappellerais, mes chers coll�gues, pour conclure, qu?en 2000, la majorit� d?alors n?avait pas eu ce courage et avait pr�f�r� ne pas pr�senter de budget pour faire croire aux Parisiens que nous n?aurions pas cette capacit� surtout sans augmenter l?imp�t et qu?avec nous, ce serait l?aventure.

Nous voterons ce budget pour l?ex�cuter car nous sommes au service des Parisiens, m�me � trois mois des �lections municipales.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur LE GARREC.

Je donne la parole � Mme POURTAUD, puis le dernier orateur sera M. BRAVO.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe. - Pardonnez-moi. Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, dernier de la mandature et premier budget du contrat de projet Etat R�gion, ce budget 2008 illustre parfaitement l?int�r�t et l?importance que notre majorit� accorde � l?enseignement sup�rieur et � la recherche � Paris. Il offre aussi un contraste saisissant avec ce qu?a fait concr�tement, c?est-�-dire budg�tairement, la droite parisienne pendant les 25 ans o� elle �tait en responsabilit�.

Je donnerai juste quelques chiffres qui me semblent parler d?eux-m�mes. Ce budget 2008 entend consacrer au fonctionnement de l?enseignement sup�rieur parisien, c?est-�-dire pour nos 3 �coles d?art, nos 2 �coles d?ing�nieurs mais aussi pour la vie �tudiante, bourses, restauration �tudiante et la recherche, plus de 18 millions d?euros.

Le budget vot� � p�rim�tre �quivalent en 2000 �tait de 4,9 millions d?euros, c?est-�-dire presque quatre fois moins. Avec en particulier z�ro euro pour la vie �tudiante et z�ro euro pour la recherche.

Pour l?investissement maintenant, car c?est �videmment le plus important pour notre avenir, le budget global de l?enseignement sup�rieur vot� par la Droite en 2000 �tait de 4,2 millions d?euros ; il est de 35 millions d?euros en 2008, soit presque neuf fois plus.

Et au total, ce sont plus de 400 millions d?euros qu?avec Bertrand DELANO�, nous aurons d�pens� pour l?universit� � Paris au cours de cette mandature.

Et, bien s�r, nous entendons poursuivre cet effort de 2008 � 2014? si les �lecteurs nous font � nouveau confiance, bien entendu.

Oui, Messieurs GOASGUEN et TIB�RI, oui, Madame de PANAFIEU, pour l?enseignement sup�rieur, depuis 2001, notre �quipe a souhait� sinon faire prendre un temps d?avance aux universit�s parisiennes, au moins combler une partie du retard que vous leur aviez fait prendre en regardant passer le train d?Universit� 2000, quand vous �tiez tous ensemble aux responsabilit�s.

Je voudrais aussi vous faire part de ma grande inqui�tude pour les ann�es qui viennent. Nous le savons tous, l?enseignement sup�rieur est la cl� du dynamisme de notre �conomie et donc de nos emplois.

Depuis 2002, les gouvernements et les majorit�s de droite se succ�dent, les effets d?annonce se multiplient mais, concr�tement, pour les �tudiants parisiens, pour les enseignants-chercheurs et les personnels administratifs, peu de choses changent. Les engagements pris dans la convention cadre d?octobre 2000 et qui devaient �tre couverts financi�rement par deux contrats de plan, n?ont pour l?instant �t�, h�las, que tr�s partiellement respect�s par l?Etat.

Je citerai deux exemples qui me paraissent tr�s symboliques : la mise en s�curit� extension de Paris IV � Clignancourt et l?implantation d?un I.U.T. pour Paris VII dans la Z.A.C. ?Pajol? qui devraient �tre achev�es et qui n?ont pas commenc�, faute d?argent de l?Etat.

Mais rien n?a �t� fait non plus pour Censier, pour Tolbiac, sans oublier bien s�r Jussieu pour lequel on parle d�sormais de 2015 pour la fin des travaux.

Bref, les pr�sidents d?universit�s parisiennes chiffraient en 2005 � 200 millions d?euros les retards de l?Etat en mati�re d?immobilier universitaire � Paris.

Au regard de ces �l�ments, je suis donc tr�s inqui�te de la mani�re dont l?Etat va traiter les universit�s parisiennes pour la p�riode du contrat de projets Etat-R�gion 2007-2013.

En termes de volume financier, tout d?abord, l?Etat affiche 398 millions d?euros pour Paris. Or, ce chiffre n?est qu?un trompe-l??il, puisque, contrairement � ce qui a �t� pratiqu� jusqu?alors, l?Etat y a comptabilis� les op�rations de d�samiantage, comme Censier, Necker ou la Maison des Sciences de l?Homme, et ce, pour un total de 86 millions d?euros? s?il n?y a pas de d�rapage. En changeant le p�rim�tre de son action dans le CPER, l?Etat fait un tour de passe-passe que je voulais avec vous d�noncer ici.

Et, tout aussi grave, l?Etat a refus� d?inscrire au CPER tout engagement relatif � la vie �tudiante et notamment � la construction de logements �tudiants dont Paris a si cruellement besoin. J?ai d?ailleurs constat� ce matin que Mme de PANAFIEU s?est nouvellement convertie � la n�cessit� d?en construire.

Je profite de cette occasion pour souligner que la participation de la R�gion a, elle, fortement progress� pour Paris et je voudrais l?en remercier.

Pour sa part, la Ville, qui a investi hors d�samiantage plus que l?Etat pour les universit�s parisiennes dans le pr�c�dent Contrat de plan, amplifie encore son engagement : 411 millions d?euros contre 310 millions d?euros dans le pr�c�dent CPER. Sur ces 411 millions d?euros, 170 rel�vent d?apport en foncier, c?est-�-dire l?�quivalent de 100.000 m�tres carr�s pour achever la construction de Paris VII � Paris Rive Gauche, pour Paris IV � Clignancourt, pour l?IUT de Paris VII � Pajol et pour Paris I Porte de la Chapelle. Gr�ce � ces op�rations, ce sont trois p�les universitaires dont disposera alors Paris : le Quartier latin, bien s�r, Paris Rive Gauche et d�sormais un nouveau quartier universitaire � Paris Nord-Est avec Paris I sur 22.000 m�tres carr�s Porte de la Chapelle, l?EHESS, l?EPHE et la Maison des Sciences de l?Homme � Aubervilliers.

Pour ce grand projet des ann�es � venir pour Paris, l?Etat a pour l?instant refus� de s?engager, laissant seules la Ville et la R�gion financer chacune � hauteur de 21 millions d?euros l?op�ration d?implantation de Paris I.

J?en profite pour signaler � Mme de PANAFIEU, qui ne m?�coute plus, mais qui, en guise de projet, se contentait il y a quelques jours de reprendre celui de l?Etat hors Paris, sans y inclure la moindre proposition pour les universit�s parisiennes, qu?elle fait, selon moi, preuve d?une vision bien r�trograde et m�me anachronique de l?universit� en voulant dissocier l?enseignement en premier cycle d?avec les masters, la recherche et l?innovation.

Mais peut-�tre Mme de PANAFIEU ne veut-elle pas d?une extension de Paris I Porte de la Chapelle !

D�s ce budget 2008, trois op�rations son inscrites par la Ville au titre du CPER :

- la mise aux standards internationaux des laboratoires de l?Ecole nationale sup�rieure des Arts et M�tiers dans le 13e, pour 4 millions d?euros ;

- la reconstruction des amphis de l?IUT de Paris V avenue de Versailles dans le 16e, pour 3 millions d?euros ;

- le nouveau b�timent de l?Institut Pasteur, pour 3 millions d?euros �galement.

J?en profite pour remercier Bertrand DELANO� et Christian SAUTTER qui ont accept� ces propositions.

Bien entendu, nos engagements dans ce CPER ne s?arr�tent pas � 2008 et, sans chercher � �tre exhaustive, je citerai, outre les 170 millions d?euros pour le foncier et les 21 millions d?euros pour Paris I Porte de la Chapelle :

- 41,5 millions d?euros pour la Sorbonne ;

- 15 millions d?euros pour des travaux � l?ESPCI ;

- 3 millions d?euros pour l?Ecole d?Economie de Paris boulevard Jourdan dans le 14e ;

- 3 millions d?euros pour la Maison de la Recherche de Paris ;

- 4 millions d?euros pour la mise en s�curit� du site de Paris V rue des Saints-P�res ;

- 5 millions d?euros pour la r�novation des r�sidences universitaires ;

- enfin, 14 millions d?euros pour des projets de recherche parisiens.

Et ce n?est pas exhaustif.

Parce que nous sommes fiers d?�tre la plus grande ville universitaire d?Europe, avec 300.000 �tudiants - et non pas 100.000, comme l?a dit Mme de PANAFIEU - et la premi�re communaut� scientifique, avec plus de 40 % de la recherche fran�aise, parce que l?enseignement sup�rieur et la recherche sont les moteurs de la soci�t� de la connaissance et du d�veloppement �conomique, nous continuons, � travers ce budget, � am�liorer les conditions de travail de la communaut� universitaire parisienne et � renforcer ses atouts dans la comp�tition internationale.

Oui, Madame de PANAFIEU? qui ne m?�coute plus, mais on le lui dira !... pour reprendre votre expression favorite, l?enseignement sup�rieur et la recherche sont essentiels pour Paris.

Mais, de m�me que l?on dit souvent ?qu?il n?y a pas d?amour mais qu?il n?y a que des preuves d?amour?, en politique, au-del� des promesses, il y a des actes.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci � vous, Madame POURTAUD.

En conclusion, de notre d�bat, un dernier orateur, Jacques Bravo.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Chers amis et chers coll�gues, je recevais Elie Wiesel dans la mairie du 9e la semaine derni�re et je reprendrai volontiers un titre majeur de son ?uvre de 1968 pour parler des ?�lus du silence?.

Je suis tr�s frustr� de ne pas d�battre de mani�re d�mocratique de ce budget primitif en s�ance publique avec tous nos coll�gues de l?opposition... des oppositions.

Je suis frustr� parce que je m?adresse � Jean-Fran�ois LEGARET qui ne pourra pas r�pondre, donc je vais essayer de redire en s�ance publique les questions qu?il me pose en Commission des finances, je suis frustr� parce que, en 1�re Commission, nous avons souvent des d�bats ouverts et f�conds.

J?en veux pour tr�s bon exemple significatif la s�ance th�matique sur la L.O.L.F. que nous avons eu r�cemment le 29 novembre, qui a mis en �vidence la culture de transparence, de performances, d?efficacit� de la d�pense publique. Et je trouve que se taire dans un d�bat sur un budget primitif est, pour moi, un petit scandale d�mocratique ! Je le regrette tr�s vivement et je le dis comme je le pense !

Nos d�bats m�ritent d?�tre clarifi�s pour mieux marquer les points de convergence et les vrais points de clivage en toute transparence devant les Parisiennes et les Parisiens. Nous devons avoir le courage des opinions des uns et des autres.

Ceci �tant dit, je veux commencer par remercier les services d�pensiers et les services financiers de la Ville de Paris qui ont fait un travail colossal sur la qualit�, la richesse, la diversit� des informations budg�taires qui nous sont donn�es, tous les documents bleus que nous avons re�us, dont les nouveaux documents sur le logement, et des s�ries homog�nes, des s�ries statistiques sur la p�riode de 1995, si ce n?est pas 1990, jusqu?� 2007.

Naturellement, ces remerciements commencent par Christian SAUTTER avec lequel je trouve qu?il a toujours �t� heureux de travailler et qui a su trouver des m�thodes de travail renouvel�es, avec notamment les maires d?arrondissement.

Je glisse tout de suite le rappel, pour les membres de la 1�re Commission, que nous nous r�unissons � 18 heures pour examiner les amendements de l?Ex�cutif en r�ponse � notre d�bat.

Et donc, je vais r�pondre en �voquant le fameux carr� magique des finances locales, avec les six questions que me pose et me repose depuis le d�but de la mandature Jean-Fran�ois LEGARET : o� en sont les d�penses d?investissement ? Qu?en est-il des recettes ? O� en sont les contributions de l?Etat ? Quel est le niveau d?endettement ? Je rajouterai une petite question sur le renforcement du r�le des arrondissements.

Comme tout carr� magique, il a donc plus de quatre sommets.

Jean-Fran�ois LEGARET me demande, vous comprendrez chaque fois la rh�torique, en Commission des Finances, et je pense qu?il rageait d?envie de me poser les m�mes questions ici : quelle est la ma�trise des budgets de fonctionnement ? O� en est-on ?

Le challenge dont je suis fier, c?est que ce budget, globalement de sept milliards d?euros, en progression de 3 %, a permis de satisfaire de tr�s fortes priorit�s � commencer par la solidarit�.

Plus 73 % des actions de solidarit� par rapport � 2001, plus 40 % du budget du C.A.S. de la Ville de Paris, plus 60 % des cr�dits de R.M.I., l?engagement d?une nouvelle politique des familles.

Oui c?est un budget de solidarit� qui est arriv� � tenir dans un cadrage d?ensemble de 3 % globalement.

Je suis tout aussi fier que cette mandature ait �t� marqu�e par des actes majeurs comme l?adoption du P.L.U., l?adoption du P.D.P. pour les d�placements, l?adoption du Plan Climat.

Je r�ve, je ne suis pas le seul je pense, que dans nos quartiers, j?y pense pour le 9e arrondissement, nous d�veloppions une logique offensive d?�coquartiers qui traduisent dans la r�alit� ce Plan Climat.

Dans sa pr�sentation de ce matin, le Maire de Paris a tr�s justement mis l?accent sur le dynamisme de la Ville.

Christian SAUTTER a d�velopp� aussi le dynamisme �conomique.

J?en veux pour preuve que la Pr�sidente de la Chambre de Commerce pour la D�l�gation de Paris a fait dans le 9e un tr�s bon d�gagement sur le dynamisme �conomique de Paris.

J?entends des voix dissonantes qui devraient se recadrer avec nos partenaires �conomiques principaux, et de la m�me mani�re je dirai oui au dynamisme culturel, oui au dynamisme d�mocratique avec les Conseils de quartier.

Sur ce point, je crois que les choses sont clairement dites, c?est un budget ma�tris� sur le fonctionnement avec de tr�s fortes priorit�s telles que la solidarit�.

Jean-Fran�ois LEGARET me demande depuis sept ans o� en sont les d�penses d?investissement ? Il n?y a plus photo.

Il est clair que la r�alit� est bien celle d?un effort massif d?investissement, 6,6 milliards d?euros ont �t� engag�s depuis 2001. Le Budget primitif 2008 marque une inscription de 1,48 milliard d?euros. Je rappelle pour ceux qui ont la m�moire courte, mais les Parisiens n?ont pas la m�moire courte, que la moyenne des investissements de la Ville de Paris pendant la mandature pr�c�dente, dirig�e par Jean TIBERI, �tait 623 millions d?euros dans les chiffres adopt�s par tous du rapport financier.

Je me f�licite toujours de ce rapport. Jean-Fran�ois LEGARET, merci de l?avoir initi� en votre temps, vous n?avez pas le droit de r�pondre, merci de l?avoir fait parce que Christian SAUTTER a continu� et c?est une mine d?information.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il acquiesce. Il ne parle pas mais il acquiesce.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - C?est une mine d?information et qui, au cas particulier, dit bien que nous sommes, par rapport au 623 millions par an de la mandature pr�c�dente, sur un bilan qui d�passe le milliard.

Nous sommes dans une dynamique du doublement de l?effort d?investissement de la Ville. Les chiffres sont maintenant clairs.

Quand j?entends des d�bats dans les rendez-vous publics, par exemple Mme de PANAFIEU, qui est absente mais qui fait des r�unions publiques, dit que le nombre d?�coles maternelles cr��es dans Paris n?est que de deux. Je r�ponds � mes administr�s, on a de la chance parce que dans le 9e il y en a deux. Cela veut dire qu?il n?y en a nulle part ailleurs. Il y a celle de la rue Buffault et celle de la rue de Rochechouart.

Je crois savoir par les autres Maires, quelle que soit leur couleur politique, qu?il y a d?autres �quipements.

Disons la r�alit� : oui, il y a une dynamique de l?investissement, oui celle-ci est forte. Il est vrai que sur le logement de la m�me mani�re, quand je constate le doublement du parc de la Ville de Paris dans le 9e, les faits sont l� : j?ai les adresses des citoyens qui y vivent. Les choses sont probantes.

Je reviens sur l?inventaire fait en 1995 des immeubles insalubres. Souvenons-nous de cette petite honte d?avoir sorti un inventaire � 136 immeubles insalubres en 1995 pour en d�couvrir subitement plus de 1000 en l?an 2000. G�n�ration spontan�e.

Oui, nous avons besoin de recensements clairs et de statistiques fiables.

Troisi�me question de Jean-Fran�ois LEGARET qui m?interroge sur les ressources fiscales. Oui, l?exploit fiscal?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Vous entendez des voix.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Vous avez une pens�e tellement puissante que m�me lorsque vous ne parlez pas...

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Il me demande : comment avez-vous fait ce plan fiscal ? Les taux des quatre majeurs sont rest�s fixes pendant huit ann�es cons�cutives. C?est un v�ritable exploit fiscal pour une collectivit� territoriale. Ce n?est pas nous qui parlons, les Parisiennes et les Parisiens n?auront pas la m�moire courte, parce qu?entre 1990 et 2000, les taux fiscaux ont �t� major�s de plus de 50 %. Ils ont baiss� en fin de p�riode apr�s avoir �t� major�s massivement en d�but de p�riode.

Jean-Fran�ois LEGARET me dit : vous parlez sans arr�t de dette de l?Etat. Eh bien, parlons-en! Je vais parler des non versements de l?Etat, de la r�duction des contributions de l?Etat d�nonc�e par la totalit� des collectivit�s territoriales, de gauche comme de droite. Les non versements de l?Etat, Christian SAUTTER disait ce matin : 106 millions au titre du R.M.I. pour les trois ann�es 2002, 2003, 2004 ; 12 millions pour le fonds de compensation de l?A.P.A. pour les trois ann�es 2002, 2003, 2004 ; 53 millions pour la taxe professionnelle France T�l�com, 42 millions pour la couverture du p�riph�rique. On est d�j� � 213 millions de non versements de l?Etat.

Pendant que la Ville de Paris s?impose cette discipline de pression fiscale constante, ces non versements de l?Etat repr�sentent 15 points de pression fiscale, c?est-�-dire deux points par an.

La Ville s?impose une discipline, l?Etat en ne remboursant pas p�nalise sa tr�sorerie de deux points de pression fiscale par an.

Plus largement, � quoi correspond ce non versement ? C?est l?ordre de grandeur du budget du C.A.S.-V.P. C?est l?ordre de grandeur de la participation de la Ville au budget de la Pr�fecture de police.

Je d�nonce une nouvelle fois apr�s tout ceux qui l?ont fait avec moi : ce non versement de l?Etat, cette politique drastique de r�duction des contributions de l?Etat?

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Ces dettes accumul�es de l?Etat envers la Ville de Paris posent un probl�me majeur, il est temps d?y mettre fin. Manifestez vous sur ce terrain dans le sens de l?int�r�t des Parisiens.

M. LEGARET me demande si les emprunts sont raisonnables, si l?endettement est ma�tris�. Sur ce fameux rapport financier, vous avez en page 12 le profil de l?extinction de la dette et de l?amortissement annuel qui diminue r�guli�rement jusqu?en 2018. Vous avez l?�volution de l?encours de la dette de la collectivit� parisienne, totalement ma�tris�, et en dessous des ann�es 1997, 1998, 1999, vous avez la comparaison du ratio d?endettement, l?encours de la dette sur les recettes r�elles de fonctionnement. Totalement comparable, soyons pudiques, � Marseille, ils font peut-�tre pire.

Je termine sur la L.O.L.F. qui marquera notre culture de Collectivit� territoriale. C?�tait bien l?int�r�t de cette r�union th�matique tenue le 29 novembre.

Je le dis fortement, comment concilier ce que vous disiez chers coll�gues le 29 novembre sur la culture de l?efficacit�, de la performance, de la transparence avec le fait de vous interdire d?intervenir dans ce d�bat.

Je termine sur ce point, Monsieur le Maire, je crois profond�ment au renforcement du r�le de l?administration municipale de proximit� qu?est par excellence l?arrondissement.

Sur ce terrain, je veux vous redire qu?il y a presque un an jour pour jour, l?une d?entre nous d�clarait, interrog�e sur le fait que la candidature BORLOO �tait tr�s �voqu�e, r�pondait : ?Je r�pondrai d?un mot : non, les parisiens ne sont pas diff�rents des autres fran�ais. Les parachutages, ils n?aiment pas beaucoup?.

Je vous dis simplement, je crois profond�ment � cette d�mocratie concr�te, n?allons pas chercher des parachut�s. S?il y a un an c?�tait tr�s mal, ne le faisons pas aujourd?hui.

Quel contraste, chers amis, pour terminer, entre notre s�ance et la s�ance �quivalente de d�cembre 2000.

A l?�poque une opposition divis�e, d�chir�e, d�confite n?�tait pas capable de pr�senter un budget primitif pour l?ann�e suivante?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Une majorit�. A l?�poque ils �taient dans la majorit�. L?opposition, c?�tait nous, cher Jacques.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. Monsieur LEGARET a tr�s bien suivi. Il y a 7 ans, souvenez vous. Je souhaitais qu?il parle dans le d�bat. Je dis simplement qu?en d�cembre 2000, vous n?�tiez pas capable, majorit� sortante, de proposer un budget primitif. Vous vous d�chiriez. L?opposition d�posait 200 amendements pour infl�chir cette logique et enrichir le d�bat.

Aujourd?hui, les r�les sont totalement invers�s, une majorit� soutient ce budget, porte sa logique et elle est fi�re de ce qui a �t� r�alis�. Il y a une opposition qui se tait.

Faire son devoir, c?est assumer pleinement son mandat jusqu?� son terme ; c?est expliciter et justifier ses choix en toute transparence. Les Parisiens, les Parisiennes que vous repr�sentez peuvent se sentir l�ch�s, ce soir, par votre comportement.

Pour ma part, je suis fier de ces huit budgets cons�cutifs, de leur coh�rence, de la solidit� de leur logique.

Monsieur le Maire, c?est r�solument que le groupe socialiste et radical approuvera ce budget primitif.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je suis tr�s fier de votre travail, Monsieur BRAVO, � la pr�sidence de la Commission des Finances. C?est remarquable.

Décembre 2007
Débat
Conseil municipal
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