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2007, Vœu déposé par le groupe socialiste et radical de gauche relatif à un hommage à Eugène Guillevic (1907-1997).


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le v?u r�f�renc� n� 55 dans le fascicule, d�pos� par le groupe socialiste et radical de gauche, relatif � un hommage � Eug�ne Guillevic (1907-1997).

Madame COHEN-SOLAL, vous avez la parole, rapidement.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Eug�ne Guillevic est l?un des plus importants po�tes fran�ais de la deuxi�me moiti� du XXe si�cle. Il habitait rue Claude Bernard et nous pensons qu?il serait important, apr�s qu?il a re�u le Grand Prix de po�sie de l?Acad�mie fran�aise en 1976 et le Grand Prix national de po�sie en 1984, qu?un hommage lui soit rendu.

Nous vous remercions de le faire.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Etes-vous d?accord ?

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Je pense que peu de personnes connaissent ce po�te en tant que r�sistant et en tant que serviteur de l?Etat.

Je tiens � compl�ter ce qui a �t� dit par Lyne COHENSOLAL.

Il a de multiples comp�tences. Il a �t� r�dacteur � la Direction des Finances et des Affaires �conomiques de 1947 � 1967, ann�e de son d�part � la retraite.

Il est en charge d?�tudes de conjoncture �conomique, d?am�nagement du territoire, de contentieux fiscal, d?�conomie nord-africaine, mais ses aptitudes � traiter les probl�mes �conomiques et sa carri�re �conomique au sein du minist�re des Finances ne nuisent pas � son talent de po�te.

Pourtant, Eug�ne Guillevic en veut plus aux mots qu?aux chiffres. ?Les mots, les mots ne se laissent pas faire comme des catafalques et toute langue est �trang�re?.

L?imp�rieuse n�cessit� de l?�criture po�tique se manifeste tr�s t�t, � 14 ans. Cette n�cessit� d?expression po�tique, il la tient d?une enfance dans la pauvret� � la limite du d�nuement et son pass� familial cr�e un �norme besoin d?affection inassouvi et une blessure profonde.

De plus, il avait l?impression d?�tre laid. ?Enfant, j?ai toujours �t� pauvre, malheureux et pers�cut�?. Ainsi, naissait un po�te.

Il a ensuite �t� marqu� profond�ment par la mort d?une jeune fille de 16 ans qu?il aurait aim�e en secret. Alors, dit-il, ?vivre tout �v�nement au quotidien dans les coordonn�es d?�ternit�, c?est pour moi la po�sie?.

Son talent fut reconnu par des prix, mais nous devons aussi souligner son attitude pendant la triste p�riode de l?Occupation. Catholique pratiquant jusqu?� l?�ge de 30 ans, il est devenu sympathisant communiste apr�s la guerre d?Espagne et une rencontre d�cisive avec Paul Eluard.

Il participe aux publications de presse clandestine, ayant pour pseudonyme ?Serpi�res?. Il contribue � ce titre au recueil ?L?Honneur des Po�tes? publi� en 1943 en collaboration avec Vercors, Aragon, Tardieu et Desnos.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il publie �galement dans Les Cahiers du Sud, ?po�sies?, ?messages?, ?actions? et dans le ?domaine fran�ais?.

Sa po�sie est empreinte de l?angoisse qu?il a ressentie dans la clandestinit� et de l?horreur profonde que lui inspirait la guerre.

Son oeuvre refl�te la r�volte contre l?ordre �tabli et l?a certainement pouss� � entrer en r�sistance.

Pour honorer ce serviteur de l?Etat, le po�te et le r�sistant, nous sommes donc favorables � l?apposition d?une plaque.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe socialiste et radical de gauche, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2007, V. 344).

Décembre 2007
Débat
Conseil municipal
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