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2007, Discussion budgétaire commune Ville et Département. Exposé de M. le Maire de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � l?examen du budget de la Ville et du D�partement.

Avant d?ouvrir le d�bat, dans quelques instants, je voudrais vous pr�senter ce budget.

Comme vous le savez, mes chers coll�gues, ce budget est le dernier de la mandature mais, comme les pr�c�dents, il s?inscrit dans une vision r�solument ambitieuse de Paris et de son avenir.

Les actes qu?il propose sont garants d?un fonctionnement soutenu du service public et d?un rythme constant dans nos projets d?investissement.

Surtout, ce budget met l?accent sur la solidarit�, les nouveaux �quipements, l?exigence environnementale et le mouvement au sein de la soci�t� parisienne.

En effet, le calendrier �lectoral ne justifiait � nos yeux aucune pause. Dans trois mois, les Parisiens s?exprimeront et l?�quipe d�sign�e agira en cons�quence.

Mais nous sommes encore et toujours en action, en projection, comme l?illustre le document qui vous est soumis.

Notre budget s?inscrit dans un contexte national difficile. D?�vidence, le besoin de justice sociale est plus intense que jamais, � l?heure des franchises m�dicales et de la redevance t�l�visuelle pour les personnes �g�es, mais ce malaise atteint �galement les classes moyennes comme l?illustre un rapport r�cent du C.R.E.D.O.C.

Au cours de cette s�ance nous examinerons d?ailleurs le dispositif propos� par l?Ex�cutif pour renforcer le pouvoir d?achat de tous les agents de la Ville.

Sur ce sujet, l?Etat a �labor� un d�cret dans la pr�cipitation. Appliqu� � notre collectivit�, celui-ci ne concernerait que 7.000 agents, en exclurait donc 40.000 et toucherait seulement 11 % de cat�gorie C. Or c?est bien ces personnels qui ont le plus besoin d?�tre soutenus dans la progression de leur pouvoir d?achat.

Je n?accepte donc pas une telle discrimination et nous proposerons une autre solution applicable aux 48.000 agents parisiens pour un montant global de 11 millions d?euros.

Bien entendu, cette d�pense suppl�mentaire fera l?objet d?une lettre rectificative au projet de budget dont nous d�battons aujourd?hui. Elle garantit en tout cas une solution plus efficace et plus juste socialement.

Car �laborer un budget, mes chers coll�gues, ce n?est pas agglutiner les chiffres, mais entendre la diversit� des aspirations citoyennes et tenter d?y r�pondre tr�s concr�tement.

Pour 2008, notre d�marche s?articule donc autour de trois grandes priorit�s.

D?abord et toujours la solidarit� pour laquelle les cr�dits auront augment�s de 73 % depuis le d�but de la mandature et qui repr�sente plus du quart des d�penses de notre collectivit�.

Prenons l?exemple du logement. On estime � 3 millions le nombre de personnes mal log�es en France, c?est donc une crise nationale, mais Paris subit une pression particuli�rement forte.

Depuis 2001 nous avons donc mis en ?uvre une politique dont l?ampleur est sans pr�c�dent : 30.000 logements sociaux financ�s dont pratiquement un tiers destin� aux classes moyennes. S?y ajoute ce combat que nous avons lanc� contre l?insalubrit�. Plus de 1.000 immeubles insalubres concern�s, l� o� nos pr�d�cesseurs n?avaient m�me pas trait� le dixi�me de ce vaste chantier.

Mais le d�fi du logement impose sans cesse davantage d?efforts, d?actes et de moyens.

Ainsi pour 2008, le compte foncier sera dot� d?une enveloppe totale de plus de 200 millions d?euros qui nous permettra de saisir encore de nouvelles opportunit�s et j?entends que nous ayons une gestion extr�mement active de ce compte foncier dont les cr�dits doivent �tre d�pens�s totalement.

Notamment, si l?Etat consent � nous c�der les propri�t�s fonci�res qu?il poss�de � Paris et qui pourraient offrir des perspectives consid�rables � notre cit�.

Par exemple les terrains de la caserne situ�e boulevard Ney, ceux de la caserne Reuilly o� je pense que peuvent se faire � la fois des logements pour les militaires - le Gouverneur militaire de Paris insiste aupr�s de moi sur ces besoins - et des logements pour les autres parisiens. Ou encore les terrains de la caserne Saint-Didier dans le 16e arrondissement.

Quoi qu?il en soit, le rythme que nous avons suivi dans ce domaine nous a permis d?appliquer strictement les objectifs de la loi S.R.U. et j?entends m�me les atteindre, si les parisiens en d�cidaient ainsi, bien avant l?�ch�ance l�gale de 2020.

A l?inverse, j?observe que l?U.M.P., en proposant 4.000 logements par an dont un tiers seulement de logements sociaux, tourne d�lib�r�ment le dos � cette loi.

C?est d?ailleurs typique de cette esp�ce de schizophr�nie qui inspire de grandes envol�es au Conseil de Paris, mais suscite ailleurs des choix ou des votes que je consid�re pour ma part comme contraires aux int�r�ts de notre cit�.

Car qui tol�re encore et toujours que certaines communes d?Ile-de-France stagnent � moins de 3 % de logements sociaux ?

Qui accepte que notre Ville concentre � elle seule 62 % de l?h�bergement d?urgence de toute l?Ile-de-France ?

Et qui rejette les propositions innovantes, efficaces, d?Annick LEPETIT et de Patrick BLOCHE pour lutter contre les ph�nom�nes sp�culatifs des ventes � la d�coupe ?

Pour notre part, je vous rappelle que la Ville de Paris a achet� 8.000 appartements qui �taient promis � la vente � la d�coupe.

Alors, loin de telles incoh�rences, nous avons privil�gi� des arbitrages clairs. Ainsi, notre participation au budget du Centre d?action sociale de la Ville de Paris, en atteignant 289,4 millions d?euros en 2008, repr�sente une augmentation de plus de 40 % depuis 2000.

295 millions d?euros seront consacr�s � l?Aide sociale � l?enfance et � l?autre bout de la cha�ne g�n�rationnelle notre plan d?action se poursuivra avec pour objectif la cr�ation de 2.200 places nouvelles d?ici 2011.

De m�me, les cr�dits consacr�s au R.M.I. ont augment�s de 60 % depuis le d�but de cette mandature.

Ainsi, 46 % des R.M.istes parisiens ont sign� un contrat d?insertion en 2006, contre 12 % seulement en 2000.

Et pour 2008 nous visons un taux de 50 %.

Je mentionnerai �galement notre action en faveur des familles parisiennes. Avant 2001, les aides �taient distribu�es sans condition de ressources et touchaient un public plus restreint.

Il fallait repenser cette logique conservatrice en veillant � l?adapter au besoin r�el.

Par exemple, d�s 2002, nous avons cr�� l?Allocation Logement pour les Familles monoparentales dont le plafond a d?ailleurs �t� relev� en 2007.

De m�me, l?aide Paris Logement Famille est d�sormais accessible d�s le deuxi�me enfant. Et pour 2008 l?ensemble de ces allocations atteindra 161 millions d?euros.

Par rapport � 2001, ce sont 15.000 familles parisiennes suppl�mentaires qui en b�n�ficient aujourd?hui.

J?ajoute bien entendu que 5.816 places en cr�che auront �t� cr��es durant cette mandature dont plus de 1.500 � horaires adapt�s pour les parents qui travaillent t�t le matin ou tard le soir.

Au total, le budget 2008 consacre 55 millions d?euros � l?accueil de la petite enfance, ce qui illustre bien l?attention particuli�re que nous portons � cet enjeu.

A cette exigence sociale s?ajoute une autre priorit� : le d�fi environnemental.

Depuis 6 ans il s?agit l� d?un axe majeur de notre action.

Ainsi le plan local d?urbanisme et le plan de d�placement offrent des cadres op�rationnels.

Quant au budget 2008, il permettra notamment de mettre en oeuvre les premi�res mesures de notre Plan Climat auquel nous consacrerons 215 millions d?euros d�s cet exercice.

Je pense en particulier � l?�mergence de v�ritables �coquartiers o� l?excellence environnementale se traduira par le recours syst�matique aux �nergies renouvelables.

Par exemple, la consommation d?�nergie de la Z.A.C. ?Claude Bernard? sera r�duite de 20 � 50 %.

De m�me, pour l?am�nagement de la halle Pajol, 58,7 millions d?euros d?investissement sont programm�s d�s 2008 afin d?�quiper progressivement sa toiture de 3.300 m�tres carr�s de panneaux photovolta�ques.

Mais l?enjeu environnemental, ce n?est pas seulement le b�ti, c?est aussi la circulation.

Depuis 2001, nous avons inlassablement cherch� � diversifier l?offre de d�placement, ceci avec des r�sultats : baisse de 20 % du trafic automobile, diminution de 32 % de la pollution de proximit� et de 9 % des �missions de gaz � effets de serre.

C?est �videmment insuffisant, mais c?est un progr�s ind�niable, il faut l?amplifier. Pour cela, la palette des choix propos�s � tous les usagers doit s?�toffer encore et toujours.

Ainsi, en 2008, la contribution de Paris au budget du S.T.I.F. atteindra plus de 326 millions d?euros, soit une augmentation de 26,7 % en deux ans.

Un tel effort permettra notamment de poursuivre le renforcement de l?offre d?autobus et de m�tro, mais aussi de mettre en service au premier semestre 2008 la navette fluviale entre la gare d?Austerlitz et Maison-Alfort.

D�j�, des am�liorations r�centes ont pu �tre apport�es : ouverture de la station Olympiades sur la ligne 14 ; extension des horaires du m�tro jusqu?� 2 heures du matin, les vendredis, samedis et veilles de f�tes ; renforcement des fr�quences sur plusieurs lignes et doublement de la fr�quentation du Noctilien.

Pourtant, la situation reste clairement insatisfaisante sur la ligne 13. Pour la d�sengorger, nous soutenons concr�tement la prolongation de la ligne 14, ce qui n�cessitera de chacun des efforts financiers, m�me si, je le rappelle � tous, Paris finance d�j� 30 % de la totalit� du budget des d�placements en Ile-de-France.

Par ailleurs, 60 millions d?euros sont inscrits pour la prolongation du tramway des Mar�chaux, au moins jusqu?� la porte de la Chapelle. Depuis son lancement, celui-ci a d�j� transport� 25 millions de voyageurs. L?extension du tramway r�pond donc � un objectif incontestable et j?entends qu?il soit prolong� jusqu?� la Porte d?Asni�res.

Mais cela ne doit pas nous dispenser de demander � l?Etat un engagement clair. Et, l� aussi, je m?interroge, � l?heure du Grenelle de l?Environnement, comment expliquer une telle indiff�rence du Gouvernement face � ce projet puisque, je vous le rappelle, l?Etat ne finance pas un euro de la prolongation du tramway, y compris dans le 12e arrondissement ?

Comment justifier d?ailleurs que l?Ile-de-France soit exclue des conclusions de ce Grenelle ? Et, pourtant, y a-t-il dans notre pays une r�gion o� les besoins en nouveaux projets sont plus �vidents : extension du tramway, m�tro ferrique, modernisation du R.E.R., du m�tro et des lignes S.N.C.F. de banlieue ? Et j?ajoute la couverture du p�riph�rique.

N?est-ce pas un dossier tr�s important ?

Or, je le rappelle, l?Etat s?�tait engag� � mobiliser 42 millions d?euros pour la couverture de la Porte de Vanves. Puis, finalement, il s?est ravis�. Nous l?avons fait avec la R�gion Ile-de-France, sans l?Etat, et l?Etat a propos� de reporter sa contribution sur le projet porte des Ternes/porte de Champerret.

R�sultat, le chantier est retard� et, aujourd?hui, nous ignorons tout des intentions r�elles du Gouvernement sur ce sujet. Comment comprendre une telle attitude ? Comment expliquer ces revirements successifs sur un projet si utile � la vie quotidienne des habitants du 17e arrondissement ?

Voil� un enjeu qui devrait conduire tous les �lus et en particulier les plus concern�s � interpeller l?Etat, � le rappeler � ses devoirs !

Enfin, je mentionnerai le d�fi de la propret� auquel nous consacrons 254 millions d?euros en 2008. En t�te des insatisfactions exprim�es par les Parisiens en 1999, lors des Etats g�n�raux de la qualit� de vie, ce sujet fait moins l?objet des critiques, comme l?illustrent les �tudes les plus r�centes.

Cela tient notamment au doublement de son budget d?investissement, ainsi qu?� l?augmentation de pr�s de 12 % des personnels mobilis�es (+500 personnes).

Je veux d?ailleurs saluer le travail des personnels de la propret� car ils accomplissent une t�che difficile dont certains discours �lectoralistes caricaturent malheureusement, � la fois l?utilit� et la performance.

Pour autant, nous devons sans cesse viser des r�sultats sup�rieurs.

Ainsi, en 2008, je vous propose que notre collectivit� acqui�re 19 bennes de collecte et 14 laveuses qui, d?ailleurs, fonctionneront au gaz naturel de ville.

En outre, nous lancerons une double �tude - c?est dans le budget que je vous pr�sente -, sur l?implantation de colonnes � verre enterr�es et sur la collecte pneumatique des d�chets. Ce sont deux pistes innovantes sur lesquelles nous travaillons depuis longtemps et j?ai constat� qu?elles inspiraient des conversions r�centes dans certains programmes. Je me r�jouis de cette inspiration, c?est notre contribution au programme de l?opposition. Cela s?appelle la d�mocratie.

La troisi�me priorit� de ce budget concerne la dynamique �conomique de Paris. Je veux d?ailleurs rappeler que si Paris a bien perdu 123.000 emplois, c?�tait dans la d�cennie 1990.

Depuis 2005, nous regagnons 10.000 emplois chaque ann�e et 11.000 emplois ont �t� regagn�s en 2006. Au premier semestre 2007, c?est +10.000.

Voil� la r�alit� des chiffres et c?est ainsi que, depuis quatre ans, le ch�mage a diminu� � Paris de 28 %, quand il diminue en France de 18 %.

J?ajoute qu?il me semble tout � fait r�aliste d?escompter faire passer durablement le taux de ch�mage parisien en dessous de la moyenne nationale. C?est l?objectif que nous nous fixons et, en 2008, nous poursuivons donc dans cette voie, en continuant � favoriser l?�mergence de nouvelles entreprises, apr�s avoir d�j� multiplier par huit les surfaces consacr�es aux p�pini�res, incubateurs et h�tels industriels.

Concr�tement, le budget qui vous est soumis aujourd?hui pr�voit la cr�ation des h�tels d?activit�s Brulon-Citeaux, Losserand, ainsi que le d�veloppement du p�le d?entreprise situ� rue de l?Est, sp�cialis� dans le secteur du num�rique.

Je mentionnerai �galement l?enjeu de l?�ducation dont le budget s?�l�vera l?an prochain � 121 millions d?euros, soit une hausse de 11,6 % par rapport � l?ann�e 2000.

Concr�tement, 77 millions d?euros d?investissement sont inscrits pour 2008. Quant aux d�penses d?�quipements d�di�s aux �coles parisiennes, elles atteindront 8,7 millions d?euros, soit un triplement en sept ans.

Avant de conclure, mes chers coll�gues, comment ne pas �voquer �galement tous ces nouveaux lieux, ces nouveaux rep�res, qui enrichissent la vie culturelle de Paris ?

Par exemple, le 104 rue d?Aubervilliers, espace pluridisciplinaire d�di� � la cr�ation internationale, mais aussi les Trois Baudets qui accueillera le public avant la fin de cette mandature ou encore la Gaiet� lyrique qui, survivant � son naufrage culturel et financier de 1991, sera d�sormais consacr�e aux musiques actuelles et aux arts num�riques.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Voil�, mes chers coll�gues, quelques �l�ments qui refl�tent des actes concrets, rendus possibles par une gestion exigeante. Gr�ce � elle, gr�ce � la ma�trise des d�penses de fonctionnement, nous pouvons nous pr�valoir d?une stabilit� des taux de la fiscalit�, ce qui est unique en France pour les villes de plus de 100.000 habitants depuis 2001 et d?un effort d?investissement sans pr�c�dent qui atteint plus de 6,6 milliards d?euros depuis 2001.

Notre d�marche est aussi un endettement ma�tris� avec un ratio de 32 % de nos recettes de fonctionnement � comparer aux 82 % de moyenne pour les communes de plus de 100.000 habitants. Si vous voulez que je prenne quelques exemples, je pense en particulier � une grande ville de France o� c?est 191 %, mais j?ai d�cid� d?�tre aimable.

C?est �galement un service public plus performant. Renforc� par la cr�ation, et je le revendique, de 8.227 postes depuis 2001 affect�s � la propret�, � l?encadrement humain des cr�ches, aux activit�s p�riscolaires et surtout, mes chers coll�gues, � tous les nouveaux �quipements cr��s pendant cette mandature. Il fallait bien pourvoir les postes pour les faire fonctionner.

Tous ces chiffres, mes chers coll�gues, c?est l?expression d?une ville complexe o� cohabitent la souffrance sociale et le mouvement, l?immense h�ritage du pass� et la projection dans le futur. C?est la prise en compte d?une diversit� sociologique, g�n�rationnelle et culturelle, qui fait la richesse de Paris.

Autant de situations multiples que nous devons comprendre, traiter, pour mieux les associer � un projet stimulant. C?est ce que nous avons tent� de faire depuis plus de six ans. Et il semble que les Parisiens l?admettent.

Pour s?�tre concentr�s sur cette mission, je veux remercier chaleureusement toute l?�quipe municipale. Pr�cis�ment, ce budget cr�e les conditions d?une dynamique intacte en 2008. Son �laboration doit beaucoup � Christian SAUTTER que je veux saluer tr�s amicalement pour l?ensemble du travail r�alis� au cours de cette mandature.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mais je veux associer � ces remerciements absolument tous les membres de l?Ex�cutif, au premier rang desquels la premi�re adjointe Anne HIDALGO, dont l?action est tr�s pr�cieuse.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mais, je suis heureux de saluer aussi aujourd?hui le travail remarquable du Secr�tariat G�n�ral, de la Direction des Finances, de sa directrice et de toutes les autres directions de la Ville.

A la faveur de cette derni�re s�ance budg�taire de la mandature, je veux �galement remercier tous les groupes de cette assembl�e pour la contribution qu?ils apportent au d�bat. C?est la d�mocratie. C?est l?histoire de notre Ville qui s?�crit au fil des d�cisions et dont les Parisiens sont appel�s � d�terminer librement la prochaine �tape.

Ces Parisiens savent les atouts de notre cit� : cette jeunesse qui �tudie, qui invente, ce monde associatif foisonnant, cette envie de cr�er et de d�passer les conservatismes. Personne ne se sent concern� par les conservatismes ! Ce dynamisme culturel et sportif qui m�rite un vrai soutien plut�t qu?un repli �go�ste. Sans arrogance, sans aveuglement, Paris revendique un r�le pionnier dans l?expression d?une certaine culture citadine o� se m�lent social et �conomique, environnemental, artistique et d�mocratique.

Oui, d�mocratique ! Car rien ne peut se concevoir sans les citoyens eux-m�mes. L?�poque o� ils �taient exclus des grandes d�cisions de notre cit� est r�volue.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

L?avenir � Paris se con�oit avec ambition, avec enthousiasme et d?abord collectivement. C?est cet �tat d?esprit collectif qui anime la majorit� du Conseil de Paris et que nous voulons partager avec toutes les forces de Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Chers amis, au moins sur la beaut� de Paris, nous sommes unanimes comme sur le Plan Climat.

Conform�ment � la Conf�rence d?organisation, je vous rappelle que notre d�bat est organis�. Surtout �voquez, plaidez et argumentez sur vos voeux et amendements car il n?y aura pas de nouveaux d�bats sur ce point. Nous allons d?abord entendre un orateur par groupe, puis Christian SAUTTER fera une premi�re r�ponse et puis nous d�roulerons l?ensemble du d�bat.

Le tourniquet pr�voit que la parole est d?abord � M. Denis BAUPIN pour dix minutes.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Monsieur le Maire, ce d�bat sur le budget 2008 aujourd?hui est un exercice assez particulier. La mandature s?ach�ve dans quelques semaines et ce budget ne sera pas appliqu� dans son int�gralit� par la municipalit� actuelle. Cet ultime rendez-vous budg�taire est donc forc�ment diff�rent des pr�c�dents.

Certes, il est encore une fois l?occasion de mesurer le chemin parcouru durant ces sept ann�es d?innovation, de modernisation, d?impulsion de nouvelles politiques locales plus justes, plus solidaires, plus �cologiques.

Comme je le disais lors de notre d�bat d?orientation budg�taire, les Verts sont fiers du bilan de l?action men�e au cours de cette mandature. Nos r�sultats sont ceux du travail d?une majorit� pluraliste, riche de sa diversit� qui aura su �tre utile � Paris et aux Parisiens.

Nous abordons ce d�bat budg�taire dans le m�me �tat d?esprit que ceux des ann�es pr�c�dentes : un �tat d?esprit exigeant, � la hauteur des d�fis qu?affronte notre Capitale et de nos convictions, et un �tat d?esprit constructif afin que ce d�bat permette encore d?enrichir le projet qui nous est pr�sent�.

Dans quelques semaines, les Parisiens seront appel�s � s?exprimer sur l?avenir de leur Ville, � d�finir leurs priorit�s pour les ann�es � venir, � donner l?impulsion et la l�gitimit� d�mocratique qui fonderont l?action des �lus pour une nouvelle mandature.

Plus qu?un budget 2008 en forme de solde de la mandature qui s?ach�ve, le d�bat qui compte aujourd?hui est celui des choix � faire pour l?avenir. Nous devons dire aux Parisiens comment nous comptons travailler � am�liorer encore leur qualit� de vie, comment nous comptons r�pondre � leurs pr�occupations, et cela dans un contexte g�n�ral marqu� par des tentions importantes et des exigences plus fortes que jamais, tant en mati�re environnementale que sociale.

Depuis notre d�bat d?orientation budg�taire, une probl�matique s?est impos�e dans le d�bat public et p�se indirectement sur l?�laboration du budget. Il s?agit de la question dite du pouvoir d?achat. Tout d?abord, permettez-moi d?interroger cette expression qui semble pourtant faire consensus dans la classe politique, un peu comme le mot croissance, sorte de s�same de la bonne sant� �conomique d?un pays et de ses habitants.

Ces expressions consacr�es du vocabulaire �conomique dessinent une vision du monde fond�e sur toujours plus de comp�tition. Cette comp�tition entre les pays, cette comp�tition permanente, qui conduit d?ailleurs certains hauts responsables politiques � se transformer en supers VRP, revendeurs sp�cialis�s dans le commerce d?armes et de centrales nucl�aires aux principaux dictateurs de la plan�te !

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen).

La notion de pouvoir d?achat, ramenant tout citoyen au rang de simple consommateur nous para�t tout autant porteuse d?ambigu�t�s. De qui et de quoi parlons-nous ? Parce que M. SARKOZY d�couvre qu?il y a un probl�me de pouvoir d?achat dans ce pays, apr�s avoir accord� 15 milliards de cadeaux fiscaux cet �t�, nous sommes amen�s � prendre position sur la r�forme engag�e par le Gouvernement qui, tellement avide de faire la peau aux 35 heures, a d�cid� de mon�tiser les jours de R.T.T.

D�s le d�but, nous avons manifest� notre hostilit� � cette mesure injuste qui s?inscrit dans un vaste plan de d�mant�lement du droit social. Car cette mesure, combin�e au d�plafonnement des heures suppl�mentaires, ne fait que creuser les in�galit�s. Elle dessine une soci�t� avec d?un c�t�, ceux qui travaillent 40 � 45 heures par semaine, voire plus, et de l?autre des millions de travailleurs pauvres qui n?ont d?autre choix que d?accepter les 15 � 20 heures de travail hebdomadaire qu?on leur octroie.

Dans notre collectivit�, les r�alit�s peuvent �tre douloureuses �galement. Rappelons que le salaire moyen des fonctionnaires de la Ville de Paris est de 1.200 euros et que depuis des ann�es le point d?indice stagne. C?est la raison pour laquelle nous avons soutenu l?instauration d?une prime forfaitaire de 500 euros. Nous nous f�licitons de l?avanc�e obtenue m�me si nous regrettons que le montant finalement retenu soit inf�rieur. Nous esp�rons qu?il sera revu � la hausse l?ann�e prochaine et qu?en tout �tat de cause, l?attribution de cette prime ne se fasse pas d�triment de la cr�ation de nouveaux postes indispensables au fonctionnement des nouveaux �quipements et � un service public de qualit�.

Je le disais, pour nous en tant qu?�cologistes, il y a une autre fa�on d?aborder la question dite du pouvoir d?achat, en distinguant les d�penses choisies des d�penses contraintes et en privil�giant la conversion �cologique de l?�conomie car dans ce domaine, urgence sociale et urgence environnementale se conjuguent �troitement.

Dans les d�penses des m�nages, la part des d�penses contraintes, des d�penses qui ne sont pas choisies a consid�rablement augment� ces 10 derni�res ann�es. Le logement p�se pour 25 % dans le budget des m�nages alors qu?il ne pesait que pour 15 % il y a 15 ans. Ainsi, la d�pense moyenne pour le logement est de 8.000 euros par an et sur ces 8.000 euros, 15 %, soit 1.200 euros en moyenne, sont consacr�s aux d�penses d?�nergie.

Si les prix du logement et de l?�nergie continuent � augmenter sur leur tendance actuelle, les augmentations de pouvoir d?achat obtenues par les salari�s auront �t� vaines.

Plut�t que de mon�tiser les R.T.T. et de proposer de travailler plus le soir, la nuit ou le dimanche, il vaut mieux s?attaquer aux augmentation de ces d�penses contraintes que sont le co�t du logement et les d�penses �nerg�tiques.

C?est pourquoi nous proposons sans rel�che d?investir massivement dans la production et la pr�servation du logement social. C?est la question centrale qui doit mobiliser toutes nos �nergies. Nous insistons particuli�rement sur le parc social de fait, �valu� � 103.702 logements, soit 21 % des r�sidences principales parisiennes, ce qui repr�sente environ 14 % de la population parisienne. Or, ce parc de logements dispara�t peu � peu, soit dans le cadre de vente dans le diffus, soit dans le cadre de vente � la d�coupe. Nous n?avons eu de cesse d?alerter sur cette question essentielle pour l?avenir de la mixit� sociale � Paris.

Lors de la s�ance budg�taire de d�cembre 2006, suite au d�p�t d?un amendement des ?Verts?, le Conseil de Paris a adopt� un voeu de l?ex�cutif actant l?acquisition syst�matique de tout immeuble mis en vente qui appartienne au noyau dur de ce parc de logement, mais ce v?u n?a pas �t� compl�tement respect�. Aussi nous d�posons un nouvel amendement demandant l?application du voeu adopt� en d�cembre 2006.

Si nous n?investissions pas maintenant, au moment o� les droits de mutation sur la sp�culation immobili�re sont les plus �lev�s, nous porterions une lourde responsabilit�.

L?actualit� la plus r�cente vient aussi nous rappeler que l?urgence absolue reste celle de nos concitoyens les plus fragiles.

Nous ne rappellerons jamais assez que plus de 250.000 Parisiens vivent sous le seuil de pauvret� et sont r�duits � une existence au jour le jour.

Nous continuons d?appeler de nos voeux une remise � plat des aides sociales, et attendant, nous proposons comme chaque ann�e la cr�ation d?une prime de fin d?ann�e pour les Parisiens en situation de grande pr�carit�, ainsi que l?extension des dispositifs de gratuit� des transports � toutes les personnes vivant en dessous du seuil de pauvret�.

La question de l?h�bergement d?urgence est �galement une priorit�. L?agression inadmissible des forces de l?ordre samedi contre les militants des Enfants de Don Quichotte comme les impr�cations de Mme BOUTTIN n?y changeront rien. La r�alit� est l�, plus r�voltante que jamais : des milliers de personnes dorment encore dehors dans notre Ville.

Notre contrat de mandature pr�voyait la cr�ation de 500 places d?h�bergement d?urgence par an. 508 places p�rennes ont, certes, �t� cr��es en 7 ans mais cela n?a pas permis de rattraper le retard consid�rable que nous avait l�gu� la droite.

La question de l?h�bergement d?urgence, et j?insiste de l?h�bergement d?urgence dans les conditions dignes d?�tre humain et plus encore du logement durable et digne pour des milliers de sans-abri sera pour nous une priorit� absolue de la prochaine mandature !

La victoire obtenue par le D.A.L., rue de la Banque, a d�montr� que la lutte paie. Nous les avons soutenus, comme nous soutiendrons encore et toujours, ceux qui agissent collectivement et d�mocratiquement au nom de tous les mal-log�s.

J?indiquais, il y a un instant, que pour nous urgence �cologique et urgence sociale se conjuguent �troitement. Le plan Climat doit �tre le moteur de cette conversion �cologique de notre Capitale. C?est l?engagement que nous avons pris unanimement, il y a quelques semaines. Ses objectifs sont ambitieux mais c?est sa traduction concr�te en actes et en engagement budg�taire qui permet d?en mesurer la port�e r�elle.

Nous nous �tions engag�s ensemble � ce que le budget 2008 soit le premier budget plan Climat. Or, au terme de la lecture du bleu budg�taire plan Climat, il nous est difficile de cacher une certaine d�ception.

Dans le projet qui nous est propos�, les moyens ne sont pas encore au rendez-vous. Certes, une tr�s grande part des 215 millions d?euros annonc�s concerne la politique de d�placement et de fait, notre politique de r��quilibrage et d�placement au profit des transports collectifs et des circulations douces constitue ind�niablement une contribution majeure � la r�duction de nos �missions de gaz � effet de serre. Et j?ai bien not� tout � l?heure que certains dans cette Assembl�e aimeraient beaucoup revenir en arri�re alors qu?ils font semblant de soutenir un Grenelle de l?environnement.

Je ne peux d?ailleurs rater l?occasion de redire que pour �tre � la hauteur de nos ambitions en mati�re de lutte contre le d�r�glement climatiques, il est encore temps d?acter l?extension du tramway jusqu?� la Porte d?Asni�res.

L?enqu�te publique n?aura pas lieu avant m�me que la d�cision de l?Etat soit prise.

M. Yves GALLAND. - Pourquoi paierait-on la part de l?Etat ?

M. Denis BAUPIN, adjoint. - L?enqu�te publique aura lieu au printemps prochain.

M. Yves GALLAND. - Je ne vais pas leur faire de cadeau, moi.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur GALLAND, vous avez raison? Int�ressant. On est tous pour aller jusqu?� la Porte d?Asni�res.

M. Yves CONTASSOT, adjoint. - Sauf l?Etat.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Voil�, tous sauf l?Etat. Et moi, ce que je souhaite, c?est que l?on y arrive �videmment, mais je ne vois pas pourquoi je ferai cadeau � l?Etat d?une contribution qui me para�t absolument indispensable. Mais on est donc d?accord avec Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Et donc c?est la raison pour laquelle nous demandons, Monsieur le Maire, que le dossier de l?enqu�te publique qui aura lieu au printemps prochain soit modifi� en ce sens. En tout cas, c?est en ce sens que nous, nous continuerons de peser.

Mais notre principale inqui�tude r�side dans le programme de r�habilitation thermique des logements sociaux. Nous le consid�rons non seulement comme une n�cessit� �cologique mais aussi, comme je l?�voquais il y a un instant, cet investissement est de nature � all�ger les charges et les m�nages et ainsi participe d?une am�lioration structurelle de leur pouvoir d?achat. Sans oublier que le domaine de l?�co construction et de l?�co r�habilitation constitue un gisement consid�rable d?emplois et d?innovations techniques. C?est dans ce domaine, bien plus que dans celui de la construction verticale, que se situe la v�ritable modernit� architecturale et urbaine.

Si nous voulons que ce budget 2008 soit r�ellement le v�ritable premier budget plan Climat, nous ne pouvons nous contenter de financements conditionn�s � des cofinancements �tatiques ou r�gionaux. Il est de notre responsabilit� d?investir et pour donner cr�dibilit� � notre action, de l?inscrire dans une programmation pluriannuelle.

Si j?ai d�pass� mes 10 minutes, je n?�voquerai donc pas, Monsieur le Maire, la question de la vid�osurveillance sur laquelle je voulais dire un mot et je conclurai en disant simplement...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vos coll�gues le feront apr�s.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - ? que comme vous pouvez le constater, Monsieur le Maire, nous sommes donc attach�s � faire des propositions constructives pour ce budget 2008. M�me si nous sommes en ann�e �lectorale, nous ne voulons pas que cette ann�e soit perdue pour les Parisiens. C?est notre fa�on � nous de prendre un temps d?avance.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Nous entamons aujourd?hui le dernier d�bat budg�taire de la mandature. Ce 8e budget dot� d?un peu plus de 7 milliards d?euros ne d�roge pas aux priorit�s qui ont �t� celles de la majorit� municipale depuis 2001.

Ces priorit�s, vous les avez rappel�es, Monsieur le Maire, sont toutes tourn�es vers des exigences tr�s fortes : renouer avec une Ville vivante, avec une Ville du partage et de la solidarit�, une Ville tourn�e vers le d�veloppement durable.

Il fallait sortir Paris de sa l�thargie, la remettre en mouvement pour �tre demain en situation d?affronter et surtout de r�sister au mod�le urbain mondialis� o� tout se dissocie sous le poids de la pr�dominance du march�.

Depuis 2001 et avec des efforts plus soutenus d?ann�e en ann�e, nous avons op�r� un v�ritable changement en respectant nos engagements vis-�-vis des Parisiens. Et permettez-moi, Monsieur le Maire, de consid�rer que les contributions du groupe communiste mais aussi de ses adjoints ont �t� de nature � nourrir et � donner du souffle � nos engagements communs.

Nos propositions pour s?attaquer r�solument � la crise du logement, celles pour sortir Paris de son isolement hautain et construire un destin commun avec les villes du coeur de notre agglom�ration, celles visant un am�nagement urbain o� jamais nous n?avons oppos� bien-�tre, qualit� de vie environnementale, droit � la mobilit� et vitalit� sociale et �conomique, ces propositions parmi bien d?autres ont nourri nos d�bats et permis avec celles des autres groupes de la majorit� municipale d?avancer dans la r�ponse aux besoins des Parisiennes et des Parisiens.

C?est � la lumi�re de ces engagements que nous appr�cions les propositions qui nous sont faites aujourd?hui pour le Budget 2008. Et si dans quelques instants, je reviendrai sur les points saillants sur lesquels mon groupe souhaite des am�liorations, je voudrais d�s � pr�sent affirmer que le Budget 2008 de notre Collectivit� constitue une v�ritable bouff�e d?oxyg�ne.

Bouff�e d?oxyg�ne dans un contexte o� surgissent avec force les inqui�tudes de nos concitoyens, sur leurs conditions de vie, leur pouvoir d?achat, leur emploi, leur avenir et celui de leur enfant. Autant de sujets qui tourmentent le quotidien des Parisiens. Comment pourrait-il en �tre autrement dans le contexte dans lequel nous sommes ?

Contexte o� les politiques gouvernementales mises en ?uvre et orchestr�es par le chef de l?Etat s?attaquent r�solument � l?int�r�t g�n�ral, � l?�galit� r�publicaine pour servir les int�r�ts particuliers d?une classe privil�gi�e.

Int�r�ts particuliers qui ass�chent la vitalit� de notre nation pour laisser libre cours � un capitalisme financier totalement d�brid� o� les valeurs humaines n?ont pas le droit de cit�.

Le chef de l?Etat gouverne la France comme une entreprise du CAC40. Les actionnaires aux app�tits f�roces ne sont autres que les populations les plus ais�es auxquelles sont accord�s des cadeaux fiscaux de plus en plus colossaux. Les actionnaires de la France, ce sont aussi ces repr�sentants du patronat qui ne cessent d?appauvrir le salariat et qui obtiennent aujourd?hui la complicit� d?un gouvernement pour casser les 35 heures et le Code du Travail.

Dans ce contexte, la coh�sion sociale, la lutte contre la pauvret�, contre les in�galit�s, contre la vie pr�caire, contre le mal-logement sont autant de freins � la prosp�rit� d?une minorit�. L?Etat abandonne ses missions et �touffe de plus en plus les collectivit�s territoriales sur le poids des transferts de comp�tence.

Face � cette d�ferlante, notre Municipalit�, comme depuis le d�but de la mandature, agit � contre-courant et les efforts significatifs engag�s au service des Parisiens se sont amplifi�s.

Les cr�dits consacr�s aux actions de solidarit� ont progress� de 73 % depuis 2001 et 2008 n?accusera pas de ralentissement en la mati�re, avec 1,9 milliard d?euros pour faire vivre et d�velopper la diversit� parisienne, v�ritable atout et richesse de notre Capitale.

Le logement, pr�occupation majeure des Parisiens, et parmi eux les 109.000 demandeurs, demeure une priorit� avec les 437 millions d?euros consacr�s � cette action fondamentale.

Et il faut le dire, Monsieur le Maire, nous ne changeons pas de cap sur un sujet aussi sensible, pendant que le Gouvernement, lui, ent�rine la vente des logements sociaux, organise la ghetto�sation du parc social en cr�ant des dispositifs pour sortir du parc social celles et ceux qui refuseront d?acheter leur logement. Le Gouvernement laisse faire la d�rive sp�culative immobili�re dans le secteur priv�, soutient les villes qui ne respectent pas la loi S.R.U.

A ces choix gouvernementaux, notre collectivit� oppose une vision solidaire et active, et choisit de financer 6.000 logements sociaux suppl�mentaires en 2008, maintient une politique active d?acquisitions fonci�res, agit pour remettre sur le march� des logements vacants, renforce les aides pour le logement des plus d�munis et poursuit ses actions pour �radiquer l?insalubrit� et am�liorer l?habitat priv� d�grad�. Les quartiers populaires sont au c?ur d?un renouvellement urbain en marche depuis 2001. Ces quartiers, rel�gu�s pendant de trop longues ann�es, ont connu une attention in�dite et, encore en 2008, ce sont 232 millions d?euros qui permettront au G.P.R.U. de poursuivre sa mise en ?uvre au service des 350.000 Parisiens qui y vivent.

L?am�lioration du cadre de vie pour toutes et tous, c?est aussi compl�ter des d�fis environnementaux et climatiques que notre Ville-Capitale doit relever.

Nous avons en 2008 les tout premiers signes de la mise en ?uvre du Plan climat adopt� en octobre dernier. 215 millions d?euros y seront consacr�s dont 139 millions d?euros d?investissement. Espaces publics, projets d?am�nagement, logements, transports, activit�s �conomiques sont vis�s par ces premiers engagements concrets.

Monsieur le Maire, nous sommes partie prenante des actions pr�conis�es dans ce budget 2008 qui concr�tise dans la vie quotidienne des Parisiens des valeurs fortes au service du vivre-ensemble. Nous les partageons, car elles sont � m�me de renforcer le dynamisme parisien.

Nous avons, depuis 2001, choisi de conforter les diversit�s populaires, sociales, culturelles et �conomiques, car elles constituent autant de singularit�s tr�s positives qui distinguent Paris des autres m�tropoles et sont autant d?atouts pour r�sister efficacement au concert des m�tropoles qui se d�shumanisent, se dissocient, en laissant le march� seul ma�tre d??uvre de leur am�nagement.

Les d�fis sont nombreux, nous le savons, et les ruptures op�r�es depuis 2001 sont autant d?atouts pour affronter les d�fis de demain. Des d�fis pour lesquels il s?agira, c?est notre conviction, de changer d?�chelle dans bien des domaines, si nous voulons �tre un interlocuteur redoutable et perturbateur face aux sp�culateurs de tous crins et r�sister efficacement � un gouvernement sourd � l?int�r�t g�n�ral.

Nous avons d?ores et d�j� livr� au d�bat nos propositions pour demain sur la base du contexte et des d�fis que je viens d?�voquer.

C?est aussi dans cet esprit que nous avons tenu � amender le projet de budget 2008. Mes coll�gues y reviendront, mais je voudrais, pour ma part, revenir sur l?un d?entre eux, car des diff�rences d?approche existent entre nous ; c?est d?ailleurs la force de notre majorit�.

Monsieur le Maire, il ne s?agit pas ici de figer ces diff�rences mais peut-�tre de bien les cerner pour avancer ensemble au service des Parisiens.

Tr�s bri�vement donc, �voquons la question du logement social.

La dynamique et les axes sont l�, avec 30.000 logements sociaux financ�s, soit trois fois plus que la pr�c�dente mandature. Cette priorit� en faveur du logement social est une des clefs de vo�te essentielle au maintien et au d�veloppement de la diversit� sociale parisienne. Cet effort est bien l�, et nous nous en f�licitons, mais nous pouvons dire aujourd?hui, avec le recul n�cessaire et en ayant en main l?�tat des financements, leur localisation et surtout les leviers sur lesquels nous nous sommes appuy�s, que des faiblesses demeurent et qu?elles doivent nous interpeller.

L?Ouest et le Centre demeurent fortement d�ficitaires, avec moins de 10 % de logements sociaux dans 13 arrondissements parisiens concern�s, quelquefois m�me moins de 2 % dans certains d?entre eux. Et je sais, Monsieur le Maire, que ces arrondissements sont dirig�s par des maires d?arrondissement de droite et donc qu?ils ne nous facilitent pas la t�che. Mais je l?ai d�j� dit � plusieurs reprises, pour ce qui nous concerne, une mixit� sociale r�ussie est une mixit� sociale qui concerne l?ensemble du territoire parisien. Ce n?est pas le cas aujourd?hui et nous nous en inqui�tons pour l?avenir.

Nous consid�rons qu?il faut amorcer un cap nouveau en mati�re d?acquisition et notamment � l?Ouest. Aujourd?hui, nous constatons, avec l?appui du travail cartographique de l?A.P.U.R., que les efforts d?acquisition n?ont pas prioritairement concern� les zones d�ficitaires.

Deux arguments nous sont avanc�s : les prix sont trop chers et les opportunit�s de vente d?immeubles entiers sont plus rares. C?est vrai, mais nous savons tous qu?en �tant plus pr�sents, en acc�l�rant les acquisitions, nous perturbons la sp�culation immobili�re.

C?est bien parce que nous nous sommes donn� les moyens d?acqu�rir des h�tels meubl�s, du logement social de fait du domaine priv� et des immeubles pour r�aliser des logements sociaux, que nous avons r�ussi � faire baisser le co�t d?acquisition par logement. En 2006, celui-ci �tait d?environ 129.000 euros, pour repr�senter aujourd?hui � peu pr�s 119.000 euros.

Si l?on refuse aujourd?hui d?acqu�rir au-dessus d?un plafond de 4.500 euros le m�tre carr�, je pense que rien ne bougera � l?Ouest et nous contribuerons malgr� nous � renforcer les ghettos dor�s de certains arrondissements. Notre Groupe ne peut se r�soudre � cette perspective.

Au d�but de la mandature, on nous a longtemps affirm� que nous ne manquions pas de cr�dits mais plut�t d?opportunit�s fonci�res. La fin de la mandature nous d�montre que le compte foncier et les cr�dits consacr�s aux acquisitions pour le logement social ont cr�� une v�ritable dynamique, gr�ce notamment � des cr�dits en hausse que mon Groupe et d?autres ont su faire entendre. Il faut absolument engager la m�me dynamique pour l?Ouest et le Centre et ne pas se r�soudre � cette situation intol�rable de non mixit� sociale dans ces territoires.

Je vais conclure simplement en f�licitant l?engagement de la Municipalit�. Malgr� les difficult�s de vie et de pouvoir d?achat auxquelles les salari�s sont confront�s, et alors que le Gouvernement persiste depuis 7 ans � leur refuser de r�elles �volutions en mati�re de pouvoir d?achat, je me f�licite que la Ville ait su passer outre aux recommandations du Gouvernement et accorder une augmentation, une prime de 200 euros par mois qui, forc�ment, va aider l?ensemble des salari�s de cette ville.

Voil�, Monsieur le Maire, ce sont, � ce stade, les �l�ments que je souhaitais vous livrer, sachant, bien entendu, que mes coll�gues s?attarderont sur les points saillants que j?ai �voqu�s. J?esp�re que les propositions que mon Groupe exposera seront de nature � �tre entendues et soutenues par l?ensemble de la majorit� municipale.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, le budget que vous nous pr�sentez aujourd?hui est au moins coh�rent sur un point : nous ne sommes pas surpris.

Et c?est en fait un budget de transition, sans souffle, que vous d�fendez d?ailleurs assez mollement, j?ai remarqu� !

Et c?est si vrai que vous faites dire � votre adjoint charg� des finances que ce budget sera compl�t� et amplifi� en 2008 !

Mais un premier constat s?impose : vous refusez obstin�ment de pratiquer la transparence dans la gestion g�n�rale de la collectivit� parisienne et, � la lecture de ce rapport, les Parisiens ne trouveront rien, je dis bien ?rien?, qui leur permette de conna�tre enfin la v�rit� sur la gestion de leur Ville.

C?est si vrai, d?ailleurs, que vous avez toujours rejet� les propositions de notre groupe, qu?il s?agisse du lancement d?un audit ind�pendant et approfondi des finances parisiennes ou bien de la cr�ation d?une commission d?�valuation des politiques publiques. Et ce ne sont pas les exercices des agences de notation, dont le seul objet, je vous le pr�cise, est d?appr�cier la capacit� � rembourser les emprunts, qui peuvent valoir brevet de bonne gestion.

Je passe sur votre prose surprenante !

Je n?ai pas pu r�sister � l?id�e de vous citer : ?qui pr�tend mettre en ?uvre une d�marche partenariale et participative pour am�liorer la lisibilit� du budget gr�ce � des indicateurs aussi clairs que assurer le fonctionnement des services en charge des fonctions supports ou la mise en ?uvre de la crit�risation, ou encore l?int�r�t pour les dispositifs d?aide aux projets autonomes.?

Selon la formule bien connue, ce qui se con�oit bien s?�nonce clairement.

Et derri�re l?�cran de fum�e de ce jargon pr�tentieux et totalement incompr�hensible, se cache toujours un refus obstin� d?une analyse libre et ind�pendante des cons�quences de votre politique.

Vous arrivez au bout de votre mandat et on pourrait esp�rer qu?au moins une fois en sept ans vous r�pondiez clairement � la question essentielle : pourquoi les Parisiens, depuis l?audit que vous avez fait voter aussit�t �lu, en mars 2001, car vous �tes quelqu?un de soup�onneux, et qui a conclu, malheureusement pour vous, �, je cite ?un �tat exceptionnel des finances de la Ville laiss� par votre pr�d�cesseur?, pourquoi ces Parisiens ne disposent pas d?un atout d?information et d?�valuation incontestable de l?ensemble de la politique municipale ?

Alors l?information et l?�valuation ne sont-ils pas pourtant deux concepts de gestion incontournables, surtout quand on se targue, ainsi que vous le faites dans cette communication, de faire appara�tre ce budget comme, je vous cite encore : ?un acte de responsabilit�?. Mais, probablement, nous l?avons bien compris, �tablir la v�rit� du travail accompli vous d�range, car vous pers�v�rez dans une pratique id�ologique de gestion des priorit�s des parisiens. Dans cet esprit, qu?en est-il de la r�alit� du logement social � Paris ? Du nombre croissant de demandeurs de logements sociaux ? De la construction de ces logements et de leurs attributions ? De l?�quilibre � retrouver notamment vis-�-vis des classes interm�diaires ?

Depuis 2001, ces classes interm�diaires sont chass�es de Paris et on aimerait vous entendre aussi d?avantage sur les 109.000 demandeurs de logements sociaux - je vous rappelle qu?ils �taient 90.000 en 2001, ce qui fait plus 20 % en 7 ans -, et cette politique d?achat d?immeubles majoritairement occup�s dans des arrondissements o� le m�tre carr� est le plus cher. Il ne s?agit plus de confondre comme vous le faites depuis 2001, chiffres � l?appui, le financement des logements sociaux gr�ce � l?Etat d?une part, et la construction livraison d?appartements destin�s aux Parisiens d?autre part.

On voit bien, l?art de la d�fausse conna�t ses limites lorsque vous �tes confront� � la r�alit� des dossiers, qu?il s?agisse du logement, de l?emploi, de la circulation, du stationnement mais �galement de la pollution, de la petite enfance et de la propret�.

Vous refusez de constater � quel point vous n?assumez pas votre politique.

C?est si vrai que vous �tes obs�d�, Monsieur le Maire, par le pass�.

Depuis sept ans, vous ass�nez aux �lus de cette assembl�e, quelle que soit la nature des communications, quelle que soit la nature des projets de d�lib�ration, le m�me discours � la fois revanchard et sectaire.

C?est le syndrome du passage de l?ombre � la lumi�re qui ne vous quitte pas. C?est bien connu, avant 2001, les enfants ne disposaient pas d?�coles, les b�b�s restaient � la rue et non dans des cr�ches, j?en passe et des meilleures.

Monsieur le Maire, vous ne pouvez expliquer tous les manquements de votre politique par le pass�, que vous le vouliez ou non. Voil� sept ans que vous �tes l�.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je pr�f�re � la suspicion permanente la confiance et je pr�f�re � la contrainte la libert�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Monsieur le Maire, si vous le voulez bien, allons au fond des probl�mes. Depuis un septennat, par exemple sur le dossier de l?insalubrit�, vous avez totalement failli � votre engagement �lectoral. Je vous cite : vous vous engagiez � �radiquer totalement l?insalubrit� � Paris sur une seule mandature.

Et pourtant vous b�n�ficiez d?une ann�e suppl�mentaire, ce n?est pas six ans mais sept ans que vous aurez �t� en place, et je n?aurais pas la cruaut� de rappeler les s�v�res critiques de la Chambre r�gionale des comptes sur la gestion de la S.I.E.M.P. � laquelle vous aviez confi� cette mission. Vous aviez promis de le faire en six ans, vous n?avez m�me pas �t� capable de le faire en sept ans et vous voudriez encore que sur ce sujet douloureux les Parisiens vous croient.

Quelle hypocrisie, quel aveu de faiblesse sur un sujet aussi sensible qui aurait d� mobiliser les moyens budg�taire � la hauteur d?un tel fl�au ! Au lieu de cela, vous affectez seulement 39,6 millions d?euros en 2008 et nous sommes toujours tr�s loin des 150 millions d?euros par an propos�s par notre groupe U.M.P. d�s septembre 2005.

On se souvient des tragiques incendies qui ont caus� plus de 50 morts, Monsieur le Maire ; il y a encore quelques jours, un autre incendie survenait � l?H�tel de Reims, rue d?Aubervilliers dans le 19e arrondissement, sans heureusement et c?est un miracle, causer de victimes. Mais vous ne pouvez plus dire que c?est de la faute des autres, d?autant que vous allez encore empocher � la fin du mois 900 millions d?euros de droits de mutation.

On ne le dira jamais assez, vous �tes le premier b�n�ficiaire de la sp�culation immobili�re et vous n?�tes capable, sur ces 900 millions d?euros, de mobiliser qu?� peine 40 millions d?euros pour le logement insalubre.

C?est une honte.

Je m?engage si je suis Maire de Paris � mobiliser et � consacrer la moiti� de la somme qui sera vers�e � la Ville de Paris au titre des droits de mutation chaque ann�e, � l?�radication du logement insalubre.

C?est la moindre des choses.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Face � l?effondrement de la construction de logements neufs � Paris depuis 2001, vous avancez un chiffre bien pr�tentieux : 6.000 logements financ�s en 2008, mais pour combien de r�alisations concr�tes ? Car c?est la seule chose qui compte. Comment r�solvez-vous le probl�me des 109.000 demandeurs de logements sociaux ? A cet �gard votre silence est �loquent.

Cela participe toujours du dogmatisme caract�ristique de votre pratique de la mixit� sociale. Je vous le redis car apr�s tout, cela pourrait vous amener � plus de r�alisme et surtout de respect pour ceux qui ont tant de mal � se loger.

La r�alit�, c?est qu?en achetant des logements occup�s qui abritaient des Parisiens des classes moyennes, vous chassez de Paris une population pour la remplacer par une autre. Vous avez accru le parc H.L.M., mais vous n?avez pas cr�� de logement suppl�mentaire.

C?est si �vident que la liste de demandeurs de logement n?a cess� de cro�tre depuis le d�but de votre septennat. Je propose une toute autre politique autour d?une authentique harmonie sociale avec la cr�ation d?au moins 4.000 logements neufs haute qualit� environnementale chaque ann�e, destin�s, pour un quart, au logement social ; � l?accession � la propri�t� pour un autre quart ; au logement interm�diaire pour un troisi�me quart mais �galement 1.000 logements par an r�serv�s en collocation aux �tudiants, aux artisans et aux apprentis.

C?est la moindre des choses que de savoir prendre en compte toutes les cat�gories de la population.

M. Alain LHOSTIS, adjoint. - Et aux infirmi�res dans le 16e.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - C?est cela la mixit� sociale. Prenons l?exemple du logement �tudiant, r�v�lateur de l?�chec patent de votre politique du logement. Vous aviez pris l?engagement �crit d?en construire

3.000 et aujourd?hui vous �tes � peine � 1.800.

Comment expliquez-vous un tel d�calage entre votre promesse �crite, et ce qui a �t� fait ?

Vivre ensemble dites-vous, mais avec quel sens de la solidarit� et du lien entre les g�n�rations ? Que pensent les familles, du moins celles qui peuvent encore rester � Paris, de la mise sous condition de ressources et de la diminution des prestations qui les concernent ?

Il faut au contraire faire preuve d?innovation et de capacit� d?adaptation en instaurant un authentique droit opposable � la garde de la Petite enfance.

Je vous r�serve une petite surprise, vous verrez, vous allez le r�cup�rer votre temps. Vous ne perdez rien pour attendre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Comme tout le monde, vous avez un temps de parole.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Si la Ville de Paris n?est pas en mesure d?assumer sa responsabilit� et de proposer � chaque enfant de moins de trois ans un mode d?accueil adapt�, je m?engage au versement d?une allocation de 300 euros mensuels pour aider les parents. Dans le m�me temps, j?assurerai un d�veloppement cibl� des jardins d?enfant toujours occult�s dans votre communication et j?assurerai une formation permanente pour les assistantes maternelles et parentales � domicile.

Quant � votre politique dite de d�placement, elle inspire la m�me consternation.

Depuis un septennat vous infligez aux Parisiens une politique anti-�conomique co�teuse polluante et qui en plus est dangereuse. La succession d?accidents mortels sur la voirie parisienne devrait vous inciter � la r�flexion et des am�nagements d?urgence, comme par exemple le boulevard Saint-Marcel, le boulevard de Montparnasse ou le boulevard de Magenta?

Et tout cela avait un but : faire diminuer la pollution.

Je regarde AIRPARIF. Que nous dit AIRPARIF ? Il nous indique que le nombre de jours class�s m�diocres a augment� � Paris depuis 2001, sans parler m�me du concert de klaxons qui accentue encore le stress des Parisiens.

Il y a un an, Michel DEGUY, �crivain, universitaire, directeur de la revue ?Po�sie?, que l?on ne peut soup�onner de travailler �troitement avec l?U.M.P. signait une tribune dans ?Lib�ration?, intitul�e ?La destruction de Paris?, dans laquelle il vous interpellait sur votre politique de circulation qu?il qualifiait, je le cite, ?de couvre-vie sur la ville?.

Je vous incite � la relire, cette tribune, au lieu de b�tonner la Ville de Paris qui n?aura jamais �t� aussi b�tonn�e que sous cette majorit� verte, rose, rouge?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je vous incite � avoir une nouvelle offre de transport, r�ellement adapt�e aux besoins des Parisiens. Plus que jamais, il faut une politique audacieuse en la mati�re, avec une relance de l?offre de d�placement, de stationnement en souterrain largement r�sidentiel et puis pour les deux-roues motoris�es �galement, � qui il faut permettre enfin de circuler dans les couloirs d?autobus et la mise en place du stationnement gratuit pour les v�hicules propres, sans oublier bien s�r l?�radication de certains murets aussi dangereux qu?inesth�tiques dans certaines de nos rues.

Alors, Monsieur le Maire, je pourrais ainsi continuer ind�finiment. Mais ce qui m?a le plus frapp�?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Vous avez aussi parl� de la propret�. Il para�t que les Parisiens sont enchant�s de la propret� de leur ville.

Mais, Monsieur le Maire, sortez d?ici ! Allez les �couter ! Et vous verrez que cette ville qui �tait l?exemple en Europe de ce qu?�tait une ville propre est devenue une plaie � vivre pour tout le monde.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Et ce n?est pas la faute du personnel. Le personnel ne demande qu?� travailler, mais, � force d?avoir � sa t�te une �quipe pleine de suspicion � son �gard, il est aux abris et il n?est plus dans la Ville de Paris car il en a assez d?�tre soup�onn� de tout. faites-lui confiance � ce personnel ; donnez-lui enfin les outils pour travailler et vous verrez qu?il est tout � fait capable de refaire de Paris la ville exemplaire en mati�re de propret� � travers l?Europe enti�re.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Je ne veux m�me pas �voquer votre magazine municipal d?information ?A Paris?, avec ce titre hallucinant ce mois-ci, ?Commerce gagnant??

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame, vous n?�tes pas au-dessus des lois, soyez gentille de conclure.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Commerce gagnant, quel d�calage ! Quel d�calage ! Et quelle provocation � l?�gard de nos commer�ants qui ne savent plus comment s?en tirer avec la politique de circulation et la politique de livraison que vous leur imposez ! On ne peut pas les traiter comme cela !

Alors, Monsieur le Maire, il y a une chose qui est incroyable, depuis sept ans, c?est cette capacit� que vous avez � toujours dire : ?J?assume, j?assume, j?assume?. Et puis, imm�diatement, dans la phrase, suit ?Mais, ce n?est pas ma faute, c?est la faute de l?Etat ; c?est la faute de la R�gion ; c?est la faute des autres ; vous voyez bien que je n?y peux rien ; c?est la faute des autres?.

Les autres qui se d�faussent sur le tramway ; les autres qui se d�faussent sur la politique du logement ; les autres qui se d�faussent en permanence.

Mais, Monsieur le Maire, vous n?�tes pas un maire moderne. Une bonne fois pour toutes, il faut �galement compter sur le partenariat public/priv�. Jamais vous ne l?avez mis en mesure?

M. LE MAIRE DE PARIS. - V�lib?, c?est quoi ? Et V�lib?, c?est quoi ?

C?est du partenariat public/priv� !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - V�lib?, c?est quoi ? C?est l?incapacit� � tenir compte des communes riveraines.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Vous avez contract� avec M. DECAUX et, lorsqu?on �coute M. DECAUX, que dit-il ?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

? il dit, si M. DELANO� avait voulu, d�s le d�but, que j?associe les communes riveraines, je l?aurais fait, mais il ne me l?a jamais demand�. Cette erreur que vous avez commise, encore une fois, en ne consid�rant pas les communes riveraines, les Parisiens la paieront cher puisque vous allez leur proposer d?installer V�lib? � leurs frais dans les communes riveraines.

Monsieur le Maire, une bonne fois pour toutes, quand vous parlez de la couverture du p�riph�rique, comme vous l?avez fait, faites-le en partenariat avec les entreprises !

Au lieu de toujours compter sur les autres et au lieu de vous d�fausser, allez voir les entreprises et dites-leur, par exemple?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je crois qu?il y a un rappel au R�glement de M. BARIANI, excusez-moi?

Monsieur BARIANI, vous avez la parole.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Voyons donc !

M. Didier BARIANI. - Je n?ai pas � porter de jugement sur quoi que ce soit, mais Mme de SARNEZ fera 22 minutes.

M. LE MAIRE DE PARIS. - On ne s?en sort plus, l� ! Vous �tes � 16, concluez.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - La vision que j?ai?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

? elle est tout autre, c?est celle d?un maire � plein temps, qui se consacre totalement � son mandat et non � la conqu�te d?un appareil politique.

Le temps du maire, solitaire, dogmatique et autocrate est r�volu.

La seule ambition qui compte, c?est l?ambition pour Paris, pour faire progresser, pour faire gagner une ville superbe, pour faire progresser ceux qui veulent y vivre et se battre pour elle. Paris et les Parisiens m�ritent justement cette ambition.

Monsieur le Maire, j?avais dit que j?allais vous r�server une petite surprise.

Je voudrais me retourner vers les orateurs de notre groupe. Apr�s ce que vous avez entendu, ce n?est un myst�re pour personne que, si nous remportons cette �lection municipale, le budget qui nous a �t� propos� ne sera pas ex�cut�.

Alors, mes amis, je voudrais vous demander si vous maintenez ou non vos interventions ou si vous souhaitez, apr�s l?intervention que j?ai faite, qu?on s?en tienne l� puisque ce budget ne sera pas ex�cut�.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Monsieur le Maire, visiblement, mes amis estiment qu?il n?est pas n�cessaire d?intervenir puisque, de toutes les mani�res, vous n?avez jamais tenu compte des remarques que nous avons faites, ainsi que des amendements, et que, de toutes les mani�res, ce budget qui, encore une fois, est marqu� du sceau du dogmatisme et non du pragmatisme ne sera pas ex�cut�.

Monsieur le Maire, si vous le voulez bien, je m?arr�terai l�. Mes amis n?interviendront pas et, bien �videmment, nous ne voterons pas ce budget, mais nous dirons pourquoi, le moment venu, dans une explication de vote.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est la fin de la mandature, ce n?est pas grave.

Mais, la surprise n?�tait pas pour moi !

(Rires).

Donc, chacun a le sens de l?�quipe qu?il veut !

Moi, cela va tr�s bien et vous ?

La parole est � M. le Pr�sident Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Pour la 8e fois de ce mandat, nous examinons un projet de budget primitif.

Ce signe que le temps passe pour chacun d?entre nous ne doit pas faire oublier que les d�fis auxquels nous sommes confront�s �voluent.

Le service des Parisiens demande volont� et pers�v�rance et, de pers�v�rance, nous en aurons besoin tant l?horizon s?est obscurci, ces derniers mois.

Jamais, depuis 2001, la situation internationale n?a �t� aussi proche du basculement. Notre ville n?�chappera pas � la crise des ?subprimes?. Soyez-en certains, cette crise financi�re n?en est qu?� ses d�buts. Elle menace gravement les Parisiennes et les Parisiens et fragilise notre �conomie r�gionale.

D?importants secteurs en souffrent d�j�, les institutions financi�res �videmment, qui repr�sentent 250.000 emplois � Paris et en Ile-de-France, mais aussi les industries d?exportation car la crise des ?subprimes? a pr�cipit� le rench�rissement de l?euro.

L?automobile, l?a�rospatiale et l?�lectronique sont concern�es en premier lieu, qui emploient plus de 180.000 Franciliens. Il y a enfin l?ensemble de nos P.M.E. qui font d�sormais face � la contraction du cr�dit.

Certains croient que cette crise apaisera en revanche l?immobilier. Je ne le pense pas. L?immobilier parisien est certes dirig� par la sp�culation, mais celle-ci se nourrit d?une p�nurie qui n?est pas pr�s de dispara�tre. En 2008 comme en 2007, les Parisiens, les petits commerces, les petites entreprises, continueront donc � porter le lourd fardeau de l?immobilier. Cette situation inqui�tante justifie un budget mesur� qui dispose de marges importantes.

Si l?investissement s?�l�ve � pr�s d?un 1,5 milliard d?euros, le budget demeure juste et �quilibr�. L?�volution des d�penses de fonctionnement est limit�e au n�cessaire. Le potentiel fiscal de Paris demeure entier, du fait de la stabilit� des taux depuis 2001, le recours � l?emprunt mod�r�, � pr�s de 800 millions d?euros.

Ce budget primitif prolonge ainsi l?effort massif engag� en faveur de l?investissement. Je me f�licite que cet effort ait sorti Paris de l?enlisement tout en pr�servant d?importantes marges, qui pourront �tre mobilis�es si la situation �conomique d�g�n�re en 2008.

La libert� d?agir ne se glane pas, elle se gagne et c?est ce � quoi travaille notre Municipalit� depuis sept ans. Ainsi, en 2008 encore, nous devrons continuer � �difier l?avenir. Une hausse de cr�dit n?a de sens que si elle est pr�par�e et correspond � de bons projets. C?est pourquoi nous souhaitons que la Ville se pr�pare d�s maintenant � renforcer en 2009 le d�j� important effort r�alis� pour le logement social, 6.000 financements suppl�mentaires en 2008, de sorte que nous atteignions 20 % de logements sociaux avant la fin du prochain mandat.

Nous ne devons pas non plus laisser � l?�cart pr�s d?un Parisien sur deux qui est locataire du parc priv�. Nous tenons � ce que les cr�dits port�s au compte foncier pour 2008 soient mieux consomm�s qu?en 2007. Surtout une relance massive de la construction de logements � l?�chelle de l?agglom�ration doit �tre progressivement organis�e gr�ce au Grand Paris. Elle seule abaissera durablement le co�t de tous les logements.

Nous devons en outre pr�parer d�s 2008 un plus grand investissement dans notre tissu �conomique, proposer des p�les de comp�titivit� municipaux - par exemple, pour le secteur de l?imprimerie-�dition, premi�re industrie parisienne - et nous appr�ter �galement � accentuer notre effort en direction du petit commerce menac� par une nouvelle vague de lib�ralisation.

Pr�parer l?avenir ne signifie pas pour autant n�gliger le quotidien des Parisiens. Seuls les corps tristes se n�gligent. Le souci du quotidien est propre � rendre les hommes heureux et nous souhaitons que les Parisiens le soient. Je salue ainsi les projets inscrits dans le projet de budget pour la jeunesse parisienne. De nouvelles cr�ches sont programm�es ainsi qu?un second conservatoire pour le 17e arrondissement ; ce sont de bons projets. Pour les prochaines ann�es, nos services doivent se pr�parer � acc�l�rer encore la construction de cr�ches et augmenter le nombre de conservatoires. Ils doivent �galement �tudier toutes les possibilit�s de cr�er de nouveaux �quipements sportifs en plein air pour nos jeunes qui manquent de terrains de jeux de balle.

Je salue �galement le renfort en moyens consacr�s � la propret� des rues, avec le recrutement de vingt �boueurs suppl�mentaires. Mais, dans ce domaine et dans d?autres, 2008 devra aussi pr�sider � l?�laboration d?un plan pluriannuel projetant les besoins en effectifs du service public et pla�ant certains personnels sous l?autorit� des maires d?arrondissement. Sans cela, nous ne pourrons reconnecter durablement le service public aux besoins des Parisiens.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous disposons au total d?un bon projet de budget pour 2008, qui nous invite � pr�parer la suite et � �tudier de nouveaux projets, notamment ceux que je viens de citer, ceux �galement que nous avons pr�sent�s dans notre projet, en tant qu?�lus Parisiens, pour Paris 2008-2014.

Voil� les �clairages, les demandes et les compl�ments que je souhaitais apporter sur ce projet de budget 2008.

Chers coll�gues, je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Mais vous �tes exemplaire ! Peut-�tre que vous avez donn� un peu de votre temps � l?U.M.P., mais je plaisante ! Vous �tiez nettement en dessous de dix minutes. Merci, vos coll�gues interviendront tout � l?heure.

La parole est � M. POZZO-DI-BORGO.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Nous sommes repr�sentants d?un parti politique de la majorit� pr�sidentielle de Nicolas SARKOZY, nous le soutenons. Je rappelle pour les Parisiens que nous avons montr� que nous �tions un grand parti.

Je prends acte de la position de ma coll�gue, Fran�oise de PANAFIEU, t�te de liste de l?U.M.P. Sur le fond, je pense qu?elle a raison, c?est une position que j?aurais tendance � soutenir, mais je pense que, compte tenu du fait que c?est un Conseil de Paris, il faut respecter les �lecteurs. Je consid�re que m�me si le d�bat est formel, et elle a raison, il faut tout de m�me avoir face � tous nos �lecteurs une certaine dignit�.

C?est la raison pour laquelle j?interviendrai normalement comme c?�tait pr�vu.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous en prie !

Je suis d?accord avec vous sur la dignit�.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Monsieur le Maire, vous commencez votre rapport de pr�sentation en rappelant le montant global de ce 8e budget de la mandature, pas moins de 7 milliards d?euros ; c?est une somme colossale.

C?est une somme colossale. Vous dites vouloir en faire un acte de responsabilit� ; c?est l�, si j?ose dire, la moindre des choses. En effet, vous disposez d?un levier financier extr�mement puissant, sans aucun �quivalent parmi les collectivit�s territoriales fran�aises. Mais les ambitions retenues � Paris sont-elles � la hauteur d?une telle manne ?

En cette fin prochaine de mandature, ce 8e budget est �galement celui du bilan � l?aune d?une double question : toutes les sommes investies depuis 2001 ont-elles permis de faire face aux r�els besoins des Parisiennes et des Parisiens ? - Faites le calcul, multipliez 7 milliards par 7, disons 6 milliards, ce sont de grosses sommes -; toutes les sommes investies depuis 2001 ont-elles permis d?anticiper les besoins futurs des Parisiennes et des Parisiens ?

Deux r�flexes, celui de l?�valuation et celui de la prospection, laissent appara�tre un bilan tr�s mitig�. Votre distribution d?argent tous azimuts n?est pas pour moi la d�finition d?une politique au service de l?int�r�t g�n�ral. Mais cette m�thode budg�taire de saupoudrage annonce en fait la couleur.� Il s?agit, et je rejoins l� ma coll�gue Fran�oise de PANAFIEU, d?un budget �lectoral afin d?aborder les prochaines �ch�ances dans les meilleures conditions possibles.

Vous vous �tes, Monsieur le Maire, rendu ma�tre du calendrier mais vous m�connaissez souvent le principe de r�alit�. La culture de l?�valuation nous y ram�ne. Si les documents budg�taire de notre collectivit� sont devenus plus lisibles que ceux de l?Etat, ils devraient �galement permettre enfin la mesure de l?efficience ; c?est tout l?int�r�t de la LOLF dont j?attends avec impatience l?application � l?ensemble des directions de la Ville.

Selon moi, la qualit� de la gestion municipale est perfectible. En mati�re d?endettement, si le taux reste inf�rieur � Paris par rapport aux autres grandes villes et c?est normal car nous sommes une ville riche, son rythme de croissance est inqui�tant d?autant que dans le m�me temps vous �tes assis sur un v�ritable tr�sor de guerre. Je veux parler des droits de mutation dont a parl� ma coll�gue Fran�oise de PANAFIEU, dont l?estimation est cette ann�e, comme les ann�es pr�c�dentes, prudente compte tenu de la volatilit� potentielle du march� de l?immobilier. Reste que les droits de mutation repr�sentent pratiquement un 1/7 de votre budget.

En ce qui concerne les 8.227 nouveaux emplois, ils correspondent - votre adjoint me l?a dit et vous le d�tes vous-m�me - � l?application des 35 heures, ce que je con�ois, � l?ouverture de nouveaux �quipements, � l?am�lioration de l?accueil du public. Pour ma part, je continue � plaider en faveur d?une meilleure gestion pr�visionnelle des emplois et des comp�tences, et je souhaiterais qu?il y ait une �valuation de l?ensemble de ces emplois.

Une �valuation syst�matique devrait permettre une meilleure affectation des deniers publics. Car le groupe Nouveau Centre et Ind�pendants conteste moins vos grandes priorit�s que le rapport et le dosage entre chacune d?entre elles. Selon nous, les deux volets d?une collectivit� responsable sont pr�cis�ment le social et l?�conomique. A ce titre, il est significatif de constater que la Ville de Paris, qui a su investir 1,2 milliard d?euros dans les travaux de voirie depuis 2001, se soit limit�e, sur la m�me p�riode, � 30 millions d?euros au titre du d�veloppement �conomique pourtant seul cr�ateur d?emplois durables.

Vous dites que les cr�dits consacr�s � la solidarit� (1,9 milliard d?euros en 2008) ont augment� de 73 % depuis le d�but de la mandature et repr�sentent plus d?un quart des d�penses de la collectivit� parisienne. De rattrapage des besoins en besoins nouveaux, ces cr�dits sont bien �videmment n�cessaires afin de cr�er des places de cr�ches, des �tablissements pour personnes �g�es ou pour personnes handicap�es, des centres d?h�bergement d?urgence. Mais ces d�penses l�gitimes ne viennent pas � bout des besoins. Les situations de pr�carit� perdurent, comme en t�moigne le sort des sans abris ou celui des travailleurs pauvres. Il faut donc repenser les valeurs, inventer de nouveaux liens sociaux, revoir les rapports du monde du travail. Mon coll�gue l?a fait et M. Philippe LAFAY interviendra � ce sujet.

Mais le social et l?�conomique sont intimement li�s. Le groupe N.C.I. souhaite r�server une place tr�s sup�rieure aux moyens du d�veloppement �conomique. Ma coll�gue Genevi�ve BERTRAND reviendra sur ce point.

Sans une nouvelle affectation budg�taire, la s�gr�gation de Paris s?accentuera, entre d?un c�t�, les quartiers en difficult� et de l?autre, les beaux quartiers. Injecter toujours plus de moyens ne r�sout rien. Malgr� une politique de la ville volontariste, de trop nombreux quartiers continuent de d�crocher avec l?addition des maux devenus malheureusement traditionnels (ch�mage, pr�carit�, d�linquance, �chec scolaire?).

Le r�cent Contrat Urbain de Coh�sion Sociale prend davantage en compte la dimension �conomique, m�me si on peut regretter la faiblesse des financements d�di�s � l?emploi, 12,1 millions d?euros (Ville hors Etat) � rapporter aux 19,2 millions d?euros consacr�s au d�veloppement du lien social, l?acc�s au droit et � la citoyennet�.

Pour finir sur la politique de la ville, l?importance des sommes consacr�es � l?ing�nierie (11,5 millions dont 9,5 millions d?euros rien que pour la Ville) me laisse perplexe.

Plus g�n�ralement, au moment de construire les projets nouveaux et d?affirmer un mod�le urbain original, il serait funeste de se tromper d?�chelle. Vous vous flattez d?avoir ouvert une nouvelle �re dans les relations entretenues par la Capitale avec les collectivit�s de l?agglom�ration et de revenir encore une fois sur la mise en place de la Conf�rence m�tropolitaine de l?agglom�ration parisienne mais, Monsieur le Maire, vous vous contentez d?une modification � la marge sans rechercher une v�ritable alternative.

Les effets cumul�s des transformations �conomiques mondiales, de la mobilit� accrue des personnes et des emplois comme de l?�talement urbain ont dessin� une m�tropole d�cal�e par rapport au...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pardonnez-moi une seconde?

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Oui, oui.

M. LE MAIRE DE PARIS. - ? mais c?est pour vraiment dialoguer.

Vous savez que la derni�re Conf�rence m�tropolitaine s?est tenue chez notre coll�gue LAFONT?

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Si, si.

M. LE MAIRE DE PARIS. - ? maire de Vincennes?

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Nouveau centre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - ? de votre parti.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Je sais, je sais.

M. LE MAIRE DE PARIS. - ?et nous avons tenu, lui et moi, des propos totalement convergents sur l?avenir institutionnel de Paris m�tropole. Je le pr�cise pour la qualit� de notre dialogue.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Je suis au courant, Monsieur le Maire. Seulement, si je pr�cise l�, c?est qu?il y a?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il a dit exactement la m�me chose que moi.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Je suis au courant, Monsieur le Maire, mais il y a une n�cessit�? Vous �tes le Maire de Paris, il faut qu?on sente une volont� beaucoup plus forte sur le grand Paris. On ne peut pas se contenter de faire que la concertation, il fallait aller beaucoup plus loin.

M. LE MAIRE DE PARIS. - On entreprend, on a entrepris.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Alors je sais tr�s bien, Monsieur le Maire, que tout cela d�pend du l�gislatif et de l?Etat et de l?Assembl�e nationale.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais vous envoyer l?intervention de M. LAFONT qui n?�tait pas que de la concertation mais de l?entreprise commune et nous �tions parfaitement d?accord.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Je vous l?accorde. C?est �vident en ce qui concerne? Alors je reprends mon argumentation, m�me si je relirai l?intervention de M. LAFONT que j?ai d�j� lue.

C?est �vident, en ce qui concerne le logement et les transports, le d�veloppement �conomique et le d�veloppement durable, je n?entends pas �carter - c?est ce que je voulais dire- la piste d?une nouvelle structure sous le pr�texte fallacieux d?une nouvelle inflation administrative. Et c?est �a, et c?est l�-dessus que je souhaiterais que l?ensemble des candidats, ma coll�gue Fran�oise de PANAFIEU comme vous-m�me ou comme les autres?

Je ne suis pas s�r que Mme de PANAFIEU ne soit pas d?accord l�-dessus. On en reparlera avec elle.

Je suis d�sol� mais la position de Nouveau Centre est qu?il y ait une nouvelle structure administrative avec la disparition de certaines. C?est exactement la position de notre coll�gue de l?U.M.P., Philippe DALLIER, pour l?Observatoire de la d�centralisation, et c?est la position que nous d�fendons puisque nous avons un d�bat, Monsieur le Maire.

D?ailleurs, si une telle solution n?�tait pas retenue, nous ne serions pas en capacit� de r�gler les probl�mes des Parisiens, en particulier celui du logement.

Monsieur le Maire, vous avez beau financer des logements sociaux - encore 6.000 dont 4.300 pr�empt�s en 2008 - la tendance ne s?inverse pas.

La mixit� sociale � Paris recule. Les familles - mes coll�gues l?ont d�j� dit- avec enfants quittent Paris comme l?illustrent les publicit�s que l?on trouve dans les rames du m�tro : ?jeune couple parisien cherche logement en banlieue pour fonder famille sur www.immobilier.com?.

Le recours au logement social devrait �tre une solution transitoire. On ne peut plus tol�rer que le taux de mobilit� du parc social soit au plus bas. Peut-�tre, Monsieur le Maire, faudrait il avoir le courage de regarder tous les privil�gi�s qui occupent encore les logements sociaux.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je m?en occupe.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Non, par vos amis � vous aussi, Monsieur. Alors j?ai appris par vos amis aussi.

Alors l�, M. MANO a de bons amis aussi. Ou alors on en tire les cons�quences, par exemple, en vendant ces logements sociaux � leurs occupants � vie. Mon coll�gue Philippe LAFAY y reviendra. Dans le m�me temps, il faut renforcer les dispositifs d?aide � l?accession � la propri�t�.

Dans un contexte de crise aigue, l?impact du pr�t ?Paris logement 0%? est bien �videmment insuffisant. Malgr� des conditions d?attribution �largies en 2007 et un doublement des cr�dits � hauteur de 27 millions d?euros pour 2008, seuls quelque 3.000 m�nages pourront en b�n�ficier. C?est toujours mieux que rien, Monsieur MANO.

A ce propos, je m?interroge sur le rapport co�ts/b�n�fices de cette mesure phare de votre politique du logement. Nous pourrons nous poser la m�me question � propos du dispositif destin� � inciter les Parisiens...

Au lieu d?empiler les dispositifs, dont certains sont tr�s on�reux, il me semble pr�f�rable de travailler � la cr�ation d?un parcours r�sidentiel.

Alors, puisqu?il faut que je supprime, j?avais encore pour 3 ou 4 pages, je vais choisir la derni�re phrase si vous permettez, Monsieur le Maire, puisque je vais essayer de respecter moi aussi la d�mocratie au sein du Conseil de Paris m�me si vous n?arrivez pas toujours � la faire respecter.

D?une mani�re g�n�rale, les transports, second volet lourd de l?action municipale, illustrent trois lacunes :

- une �chelle non pertinente que relevait �galement, en octobre dernier, le Conseil scientifique de la Ville de Paris en pr�conisant de cr�er un Observatoire int�gr� des d�placements pour l?ensemble Paris/Ile-de-France,

- une insuffisante �valuation des sommes mobilis�es pour la politique des d�placements et des transports (plus de 1,7 milliard d?euros depuis 2001), je vous l?ai d�j� dit pour quel r�sultat,

- une absence de prospective et de vision qui conduit � �carter, sans m�me les �tudier, les infrastructures novatrices.

A ce propos, je r�it�re mon int�r�t pour l?�tude d?un maillage souterrain qui permettrait de r�soudre simultan�ment les probl�mes de circulation automobile et la captation du C02, notamment pour favoriser la diminution de la pollution.

J?avais d?autres points, Monsieur le Maire, mais j?essaierai de respecter le temps de parole m�me si j?ai d�pass�.

Je voulais vous dire que nous esp�rons que la r�flexion que nous avons aujourd?hui pourra nous faire �voluer.

J?esp�re que pour le prochain budget, nous pourrons avec mes partenaires de l?U.M.P., lorsque nous serons arriv�s � un accord, avoir un autre budget.

Et voil�, Monsieur le Maire, que la campagne commence, puisque je crois qu?elle a d�j� commenc� aujourd?hui.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur POZZO DI BORGO, et merci surtout de votre contribution � notre travail en commun, au moins dans son organisation.

La parole est � M. Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

J?aurais pu utiliser mon temps de parole � r�pondre point par point � Mme de PANAFIEU. Tant de mensonges, de caricatures, de mises en cause personnelles frisant la diffamation parfois m?en ont d�courag�.

Et je crois, Madame de PANAFIEU, dans tout le respect que je dois � votre personne qu?un seul adjectif peut qualifier votre intervention : ridicule.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous allons donc voter demain le dernier budget de cette mandature. Un budget que vous avez voulu ambitieux, Monsieur le Maire, � l?image de l?action que vous menez depuis bient�t 7 ans pour Paris avec l?�quipe municipale que vous animez.

De fait, une double ambition.

D?abord, d?�tre � la hauteur des attentes des Parisiennes et des Parisiens et de rattraper par-l� m�me le retard que vos pr�d�cesseurs avaient fait prendre � notre Capitale en mati�re d?�quipements, de services et de dynamisme �conomique et culturel.

Cet objectif nous a cependant jamais fait perdre de vue cette autre ambition essentielle de faire de Paris une collectivit� g�r�e avec exigence au service de ses administr�s avec tout le talent, il est vrai, de Christian SAUTTER.

Notre groupe tient � saluer, � ce titre, le souci de transparence en mati�re de gestion budg�taire dont les huit bleus budg�taires que nous avons re�us sont la meilleure preuve. Ils permettent aux �lus d?avoir une connaissance pr�cise de l?ensemble des mesures pr�vues dans ce budget, dans des domaines aussi essentiels que le logement, la politique de la ville ou la lutte contre le r�chauffement climatique, avec la mise en ?uvre du Plan climat.

Exigence et fid�lit� � vos engagements, comme le montre la stabilit� des taux d?imposition durant la dur�e de la mandature, fait in�dit depuis 30 ans ! C?est une contribution majeure en faveur du pouvoir d?achat. Et les Parisiens l?appr�cient � sa juste valeur, eux qui voient avec consternation la fr�n�sie de mesures pr�cipit�es annonc�es par le Gouvernement en la mati�re, � l?instar du d�mant�lement des R.T.T. impos� dans la h�te aux administrations publiques.

Le choix que vous avez fait pour les agents de Paris, Monsieur le Maire, est tout autre, et nous nous en f�licitons, car le sujet est trop s�rieux pour �tre trait� au d�tour d?une circulaire ; parce qu?il s?agit de respecter la valeur de chaque jour de travail et non de travailler plus pour gagner moins ; parce qu?il s?agit aussi de respecter la valeur du travail de chaque salari� et non seulement de ceux qui ont la possibilit� de choisir entre plus de revenu ou plus de temps libre.

D?ailleurs, le Maire de Marseille lui-m�me, peu suspect de r�bellion contre le Pr�sident de la R�publique, n?appliquera pas non plus les mesures gouvernementales. Cela en dit long sur le d�calage entre ceux qui multiplient les effets d?annonce et ceux qui assument les responsabilit�s.

Soulignons, par ailleurs, la politique de performance que m�ne la Municipalit� afin d?offrir aux Parisiens le meilleur service au meilleur co�t. Cette politique, alli�e � un effort significatif d?�conomies sur le fonctionnement quotidien de la collectivit�, ainsi qu?� une valorisation du patrimoine public, caract�rise la qualit� de gestion de la Municipalit� et nous sommes fiers que ses exigences soient tenues.

De m�me, la Ville b�n�ficie-t-elle aujourd?hui d?une politique dynamique en mati�re financi�re avec une gestion active de tr�sorerie et une gestion de la dette innovante et s�curis�e, distingu�e par la notation AAA d�cern�e par plusieurs organismes internationaux ind�pendants.

Distinction d?autant plus remarquable pour une collectivit� qui s?est engag�e dans un effort sans pr�c�dent d?investissement afin de rattraper des ann�es de p�nurie : ce sont pr�s de 1,5 milliard d?investissement annuel � ce jour, soit quasiment deux fois plus que sous la mandature pr�c�dente, et ceci, en restant dans le cadre d?un endettement extr�mement mod�r� par comparaison avec d?autres collectivit�s.

Tous les moyens ont �t� mobilis�s au service d?une v�ritable ambition pour Paris et les Parisiens.

Les recettes tir�es des droits de mutation, par exemple, qui font tant fantasmer l?opposition, ont servi � financer nombre de priorit�s municipales, comme l?h�bergement d?urgence, la lutte contre l?insalubrit� et surtout l?effort sans pr�c�dent en faveur du logement social.

En la mati�re, le groupe socialiste et radical de gauche et ses partenaires de la majorit� ne peuvent �tre que fiers du chemin parcouru. Les cr�dits du compte foncier logement ont notamment �t� multipli�s par cinq en 6 ans pour rattraper le bilan d�plorable des mandatures pr�c�dentes, dont les Parisiens payent encore le prix. Car l?opposition municipale a beau jeu de critiquer le nombre de constructions neuves � Paris, alors que la Ville saisit toutes les opportunit�s fonci�res qui se pr�sentent, tandis que le Gouvernement r�duit ses marges de man?uvre, en �tant peu press� de lui c�der les terrains disponibles qu?il poss�de.

Et malgr� ces obstacles, les objectifs progressent, puisque 64 % - je dis bien 64 % - des 6.000 logements sociaux financ�s en 2007 ont �t� des constructions neuves. Si la crise du logement prend de l?ampleur depuis 6 ans, c?est bien parce que les gouvernements qui se sont succ�d� n?ont rien fait pour enrayer la sp�culation immobili�re.

C?est la raison pour laquelle, d?ailleurs, notre Groupe a �t� � l?origine d?un v?u sur le plafonnement des loyers du parc priv� et je rappelle combien nous avons �t� en premi�re ligne pour la lutte contre les ventes � la d�coupe. Les 8.000 logements acquis par la Ville dans ce cadre ont d?ailleurs, et de fait, port� un coup d?arr�t � ces op�rations hautement sp�culatives.

Cette ann�e encore, votre gestion exigeante, Monsieur le Maire, contraste avec celle du Gouvernement. D�non�ons donc toujours et encore les carences d?un Etat qui, d�cid�ment, est un bien mauvais partenaire pour les collectivit�s locales. Le changement intervenu au printemps dernier n?a rien chang� � la mani�re dont la d�centralisation est pervertie depuis d�j� plusieurs ann�es dans notre pays. Car, sous couvert d?efficacit�, sous pr�texte de rapprocher les financements des acteurs, c?est bien sa mission de solidarit� que l?Etat abandonne. D?ann�e en ann�e, la facture s?alourdit et c?est aujourd?hui plus de 200 millions d?euros que l?Etat doit aux contribuables parisiens. A titre de comparaison, c?est tr�s pr�cis�ment le montant qui sera disponible au compte foncier logement de la Ville pour l?ann�e 2008.

Le Gouvernement cherche aujourd?hui toutes les voies possibles pour se d�sengager et priver les collectivit�s des ressources n�cessaires pour mettre en place les �quipements et services dont nos administr�s ont besoin : rupture de ses engagements en ralentissant la progression des dotations, qui est aujourd?hui bien en de�� de l?inflation, mais aussi en diminuant sa contribution � de nombreuses politiques publiques, qu?il s?agisse de l?h�bergement d?urgence, de certains projets de transport en commun et, bien s�r, de la politique de la ville ; et on a vu avec quelles cons�quences.

Cette aust�rit� impos�e aux acteurs locaux comme celle qui s?annonce pour les Fran�ais, est une grave menace pour la croissance de notre pays. D?autant qu?il ne s?agit pas d?une gestion prudente qui pr�serverait les g�n�rations futures mais d?un laisser-aller client�liste qui cr�e de nouvelles injustices.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, � moins de trois mois d?une �ch�ance �lectorale, les responsables politiques peuvent �tre parfois tent�s de rel�cher l?effort. Or, Monsieur le Maire, vous avez refus� ce confort en nous pr�sentant un budget dont l?exigence et l?ambition sont dans la droite ligne de votre bilan. M�me en fin de mandature, vous op�rez de nouvelles impulsions, comme le Plan climat que nous avons vot� tout r�cemment et qui recevra d�s 2008 des moyens significatifs de mise en ?uvre.

Aussi, pour toutes ces raisons, le groupe Socialiste et Radical de gauche est donc extr�mement fier d?apporter son soutien cette ann�e encore � une gestion exemplaire au service des Parisiennes et des Parisiens.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, non seulement du contenu de votre intervention, mais je remarque que seuls Georges SARRE et vous avez �t� en dessous du temps de parole. Et votre contribution aussi � la bonne tenue de ces d�bats, et cette convergence, je me plais � la souligner et � vous en remercier, vous aussi, comme je l?ai fait avec Georges SARRE.

La parole est � Mme de SARNEZ.

Mme Marielle de SARNEZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Dans ce d�bat, nous allons ou nous avons forc�ment parl� du pass� - pour moi, ce sera peu - et de l?avenir - je l?esp�re davantage.

Je ne me lancerai pas dans une bataille de chiffres et reconna�trai volontiers que des efforts ont �t� faits, des projets lanc�s, des r�alisations effectu�es. Heureusement ! Le contraire serait inqui�tant.

Certaines de ces r�alisations tr�s importantes, je pense par exemple au tramway, venaient de vos pr�d�cesseurs ; il est juste de le reconna�tre.

Sur certains de vos projets, les �lus du Mouvement D�mocrate vous ont soutenu, en ayant � l?esprit ce principe simple qui guide notre action politique : soutenir ce qui va bien, combattre ce qui va dans la mauvaise direction.

Mais, � la v�rit�, il n?y a qu?une seule question qu?il faille se poser en cette fin de mandat, c?est celle de savoir si les Parisiens vivent mieux � Paris en 2007 qu?en 2001.

Et que nous disent les Parisiens ?

Qu?il est de plus en plus difficile de se loger. Les prix de l?immobilier n?ont cess� d?augmenter pour louer et, a fortiori, pour acheter. Ils n?ont pas le sentiment, loin de l�, que la propret� des rues soit am�lior�e. Il ne consid�rent pas, loin s?en faut, que l?on se d�place mieux aujourd?hui qu?hier.

Il faut leur r�pondre et d?abord changer de perspectives pour que la Politique du logement devienne le principal outil de la solidarit� entre les Parisiens.

C?est affaire de volont� politique qui va bien au-del� de la satisfaction des objectif de la loi S.R.U. Atteindre 6.000 logements sociaux par an, c?est bien, encore faut-il que ces financements permettent le r��quilibrage entre l?Est et l?Ouest afin de soulager les secteurs qui ont, jusqu?� pr�sent, fourni le principal de l?effort : les 13e, 19e et 20e arrondissements.

Pour �viter � l?avenir ces situations de ghetto social et urbain, il n?y a pas d?autre choix que celui de la mixit�. Il faut introduire une part de 25 % de logements priv�s et interm�diaires dans les grands ensembles de logements sociaux, avec de l?accession sociale � la propri�t�. Comme il faut introduire une part de 25 % minimum de logements sociaux et interm�diaires dans les programmes priv�s.

Mais pour remplir vraiment et rapidement les objectifs de la loi S.R.U., il faudra �galement peser politiquement, au sens le plus fort du terme, pour que la Ville parvienne enfin � mobiliser toutes les emprises disponibles de Paris, y compris les terrains sous-utilis�s du minist�re de la D�fense dans le 15e arrondissement.

Il me semble que l?on devrait s?interroger sur l?annonce que l?Etat envisage de construire un Pentagone � la fran�aise dans Paris intra muros en lieu et place d?un projet qui comportait la construction de nombreux logements. Je suis s�re qu?il existe en banlieue, m�me proche, d?autres emprises qui permettraient de desserrer quelque peu l?�treinte fonci�re sur Paris.

Dans ce chapitre du logement, il faudra �galement penser diversification de l?offre. Il n?est pas normal que les logements interm�diaires ne repr�sentent que 1 % du parc immobilier. Ce n?est pas de 1% dont nous avons besoin, mais d?au moins 10 % et une partie, selon moi, des droits de mutations qui sont �videmment une manne exceptionnelle pour notre Ville, devrait aller � la construction de ces logements sociaux et interm�diaires. Ce serait une juste logique.

Il est tout aussi anormal de constater que les �tudiants boursiers �prouvent autant de difficult�s � se loger dans une m�tropole qui revendique par ailleurs la qualification de Ville Universitaire Europ�enne. Cela impose l� encore la mise en oeuvre d?un vrai programme de logements �tudiants et non le saupoudrage actuel.

Une Ville humaine, ce n?est pas une Ville dans laquelle on b�tit des tours de logement � la p�riph�rie, dans des quartiers qui cumulent d�j� tant de difficult�s.

Nous sommes �videmment pour l?audace et la novation en mati�re d?architecture et d?urbanisme. C?est un signe de modernit� et de dynamisme pour une Ville, mais cela peut passer par d?autres projets que les Tours Totem. Il suffit juste d?un peu plus d?imagination.

Je veux enfin �voquer ceux pour qui le logement n?est malheureusement plus qu?un r�ve lointain. Cela fait un an que ?les Enfants de Don Quichotte? se battent pour que les promesses verbales et les engagements soient tenus par Paris, et par la Ville et par l?Etat, ce qui n?est malheureusement pas le cas, c?est ce que cette association d�clarait hier matin.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pardonnez moi. Pour Paris elle reconna�t que nous sommes bien au-del� de ce que nous avons pris comme engagement.

Mme Marielle de SARNEZ. - Vous nous r�pondrez peut-�tre apr�s.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pour la qualit� du dialogue il faut dire la v�rit�.

Mme Marielle de SARNEZ. - Pour la qualit� du dialogue je crois que c?est tr�s bien de s?�couter et de se r�pondre ensuite.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ne faites pas dire � une association estimable ce qu?elle n?a pas dit.

Mme Marielle de SARNEZ. - Ne vous sentez pas accus�. Je constate que cette question n?est pas r�gl�e � Paris, c?est du fait de l?Etat, du Gouvernement, de la Ministre en charge du logement et aussi un peu de la responsabilit� de la Ville.

Une Ville humaine, ce sera une ville qui financera des logements relais pour les exclus et les sans abri, ce sera une Ville qui cr�era, dans chaque arrondissement, des r�sidences d?accueil � vocation sociale ou tr�s sociale.

Les Parisiens rencontrent d?importants probl�mes de d�placement dans la capitale. Pour eux, il y a du bon et m�me du tr�s bon avec le tramway et V�lib? mais aussi du mauvais avec les embouteillages et surtout la saturation extr�me de certaines lignes de m�tro.

C?est le temps de la grande r�volution du transport en commun dans les prochains mandats. Les investissements lourds devront �tre consacr�s � l?am�lioration de l?offre, de la qualit�, de la fr�quence et de la s�curit� des transports en commun : m�tro, R.E.R., tramway, Transilien.

Quant aux voitures pr�sentes dans Paris, elles doivent faire l?objet d?une politique puissamment incitative � la voiture propre : stationnement gratuit pour les v�hicules propres des particuliers, encouragement de l?utilisation de v�hicules propres et non bruyants, acc�s interdit aux camions les plus polluants d�veloppement des technologies propres.

Pour �tre efficace, cette politique des transports devra bien s�r �tre con�ue au niveau de l?agglom�ration.

C?est un sujet intercommunal par excellence. Nous devrons d�sormais penser Paris comme le centre d?un ensemble plus large. Cela passera par la couverture du p�riph�rique, la requalification des quartiers qui l?environnent et la cr�ation de nouveaux quartiers situ�s � la jonction de Paris et de sa banlieue imm�diate.

Une Ville humaine c?est aussi une Ville entreprenante et dynamique. Je veux �voquer la situation du commerce et de l?artisanat qui sont pour nous autant de liens pr�cieux qui unissent les Parisiens et rendent la Ville agr�able.

Je renouvelle ma proposition de tenue d?un Grenelle du Commerce et de l?Artisanat d�s 2008 autour duquel nous devrons engager en concertation avec tous un grand plan de relance du commerce de proximit� � Paris.

Ce sont aujourd?hui des rues enti�res qui sont d�sert�es par les commer�ants qui ne trouvent pas de repreneur, faute de politique de formation suffisante, faute de fiscalit� suffisamment attractive, faute de publication des d�crets de la loi Dutreil et faute � la toute-puissance, largement encourag�e par les pouvoirs publiques, des grandes surfaces.

Les P.M.E. et les T.P.E. doivent �tre d�fendues, aujourd?hui 12 % du budget de la Ville est consacr� au dynamisme de Paris mais dans ce chapitre se trouvent la culture, le sport, la jeunesse et l?emploi. Il reste peu ou pas assez pour les entreprises et le petit commerce.

Je voudrais parler maintenant de solidarit� sociale, je devrais m�me dire de solidarit� humaine.

32.000 b�b�s naissent chaque ann�e � Paris avec 77 % de parents dont les deux sont actifs, l?accueil de ces enfants est une question tr�s importante. Sur ce chapitre, ne nous racontons pas d?histoire, la construction de nouvelles places de cr�che, n�cessaire, ne permettra pas de r�pondre � toutes les demandes et surtout � la diversit� horaire de ces demandes.

Il faudra proposer d?autres choix aux Parisiens : cr�ches, micro cr�ches, garde � domicile. De vrais choix fond�s sur une aide ou un soutien �quivalent afin de permettre aux parents d?arbitrer librement.

A l?autre bout de la cha�ne de vie, des dizaines de milliers de Parisiens sont confront�s � la maladie et � la solitude. Le vieillissement annonc� de la population va placer la Ville face � un d�fi consid�rable. Sommes-nous pr�par�s vraiment ? Honn�tement je ne le crois pas.

Je crois au contraire que l?investissement que nous devons consentir pour nos a�n�s est devant nous, investissement financier mais �galement et surtout humain afin de rompre la spirale infernale de la d�pendance et de la solitude grandissante.

L?acc�s des handicap�s � l?�cole, � l?emploi, aux �quipements, aux services publics et aux transports rel�ve de la m�me exigence. L� encore il nous reste un long chemin � parcourir.

Une Ville humaine, et ce sera ma conclusion, c?est aussi et enfin une nouvelle m�thode de gouvernement.

C?est une Ville dans laquelle les �lus apprennent � se parler autrement que par invectives, accusations, d�nigrement.

Le temps ne devrait plus �tre aux querelles de clan, l?urgence et l?immensit� des chantiers qui nous attendent doivent nous faire prendre conscience, � chacun de nous, qu?apr�s le temps de l?�lection devra venir celui de la construction.

Et cette construction exigera des rassemblements nouveaux, une transparence plus grande, une concertation et une participation de chaque jour pour les citoyens, rien ne serait donc plus juste que de penser Paris comme la capitale d?une d�mocratie locale nouvelle.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Moi aussi je vous remercie, Madame de SARNEZ, et je trouve notre �change tout � fait utile avec ce qu?il y a de diff�rence, voire m�me de contradiction. Ce que je nous propose, notamment pour mettre en oeuvre votre demande de transparence, c?est que nous partions des r�alit�s, des vrais chiffres et des vrais enjeux.

Je ne veux pas revenir sur ce sur quoi que je me suis permis tout � l?heure de donner une pr�cision, mais sur tous les sujets, je ne veux pas les �voquer maintenant, pour qu?il y ait des dialogues constructifs et utiles � la d�mocratie, encore faut-il que nous fassions tous l?effort de pr�senter les r�alit�s, les faits tels qu?ils sont et apr�s faisons preuve de cr�ativit�, vivons nos diff�rences et nos �ventuelles convergences.

Ecoutez j?ai l?habitude de d�fendre mes convictions clairement et toujours par rapport au fond. C?est vrai au sein de la famille progressiste, c?est vrai par rapport � l?opposition, je vais continuer � toujours vivre la d�mocratie par rapport au fond, aux id�es, et les divergences font du bien � la vitalit� d�mocratique.

Je vous remercie.

Je donne la parole � Christian SAUTTER.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Merci, Monsieur le Maire.

Je veux d?abord saluer les sept orateurs de l?opposition ou des oppositions et de la majorit� qui se sont exprim�s dans ce d�bat g�n�ral sur le huiti�me et dernier budget de la mandature.

Mais c?est aussi, puisque la prochaine mandature commencera au mois d?avril, l?esquisse d?un budget pour la mandature qui s?ouvre.

Je voudrais r�pondre assez bri�vement aux orateurs de la majorit� pour r�server l?essentiel de mes propos aux orateurs de l?opposition.

La majorit� dans son ensemble a apport�, et continue � le faire, aujourd?hui et demain, un soutien constant et exigeant. Et je veux dire que je suis dans une disposition, comme les fois ant�rieures, d?�coute et de dialogue pour am�liorer, s?il en est besoin, ou pr�ciser ce projet de budget qui vous est soumis aujourd?hui.

J?ai la conviction que ce budget sera, amend� sur tel ou tel point, vot� par l?ensemble de la majorit�. Cela fera un heureux contraste avec la situation qui avait pr�valu, au mois de d�cembre 2000, o� la majorit� sortante de l?�poque s?�tait d�chir�e.

Il y a quatre points sur lesquels je voudrais dire quelques mots.

Tout d?abord, le Plan Climat �voqu� notamment par Denis BAUPIN. Le budget qui vous est propos� est effectivement le budget de l?an I du Plan Climat. Les chiffres sont �loquents, m�me si nous parlerons ensuite, dans le cours du d�bat, de tel point pr�cis.

De 2007 � 2008, l?effort financier consacr� � ce plan climat va passer de 123 � 215 millions d?euros. Le montant de l?investissement va doubler et passer de 73 � 139 millions d?euros, dans le transport, dans le logement, y compris dans le logement social, et le budget de fonctionnement va progresser de pr�s de moiti�, passant de 50 � 77 millions d?euros.

Il y a donc peut-�tre mati�re � pr�ciser ou � corriger tel d�tail, mais je crois que ce Plan Climat qui a �t� vot� � l?unanimit� - je regrette d?ailleurs que les oratrices et orateurs de l?opposition y aient fait assez peu allusion -, commencera vite et fort en 2008.

Sur le logement social qui a �t� abord� notamment par Jean VUILLERMOZ et Georges SARRE, quelques chiffres font justice des mensonges qui ont �t� prof�r�s par ailleurs.

Durant la mandature pr�c�dente, ce ne sont que 1.560 logements sociaux qui �taient financ�s chaque ann�e. Nous nous �tions, tous ensemble, engag�s sur 3.500 et la r�alisation, avec les 30.000 logements, a d�pass� cette cible qui �tait d�j� deux fois plus �lev�e que celle de la mandature pr�c�dente.

Et ce budget qui vous est propos� organise un saut qualitatif puisqu?on va passer au financement de 6.000 logements sociaux et le budget correspondant progresse de 28 %. On ne peut pas dire que ce soit un budget d?attente ni un budget timide. L?effort en direction du logement social progresse de 28 %, de 2007 � 2008.

J?ai bien entendu les orateurs de la majorit� sur le compte foncier, sur les 200 millions d?euros, sur la volont� de d�penser autant que possible cette somme et de l?orienter davantage, si cela est possible, vers des acquisitions de d?immeubles � destination sociale, � l?Ouest et au Centre.

Troisi�me th�me, ?Paris M�tropole?, qui a �t� �voqu� par MM. VUILLERMOZ et SARRE. Je suis frapp� qu?on nous ait accus�s de manquer de pragmatisme. Le Maire de Paris et son �quipe ont pouss� une approche pragmatique, dans le cadre de la Conf�rence m�tropolitaine, en abordant des th�mes pr�cis, comme le logement, comme les transports, comme le d�veloppement �conomique. L?id�e est bien de cr�er ensemble une communaut� de projets plut�t que d?instituer une superstructure suppl�mentaire qui entraverait les initiatives plus qu?autre chose.

Dernier sujet, l?Etat, dont Patrick BLOCHE a parl� avec tant d?�loquence que je n?aurai pas grand-chose � ajouter. Je veux quand m�me dire qu?il y a un certain m�rite collectif � stabiliser les taux d?imposition pendant huit budgets cons�cutifs, avec un Etat qui se d�robe � ses responsabilit�s.

Le Maire a rappel� le chiffre de 200 millions d?euros. Je rappelle 106 millions d?euros dus au titre du Revenu Minimum d?Insertion en 2005, 2006 et 2007. Je rappelle aussi pr�s de 50 millions d?euros pour la couverture du p�riph�rique et de petites d�fausses, mais qui, additionn�es, font des d�faillances politiques et des manques budg�taires importants : une moindre contribution de la Caisse des allocations familiales pour la petite enfance ; une diminution des emplois aid�s ; une r�duction du soutien aux associations dans les quartiers politique de la ville. Et on sait que la politique de la ville repose sur des investissements, mais aussi et surtout sur le maintien ou la recr�ation d?un lien social et les associations y jouent un r�le tout � fait important.

Sur le tramway, le Maire l?a dit, pas un centime pour aller de la porte d?Ivry � la porte de la Chapelle. Nous esp�rons que l?Etat apportera une contribution pour aller, comme c?est tr�s souhaitable, de la porte de la Chapelle � la Porte d?Asni�res.

Puis, Mme de SARNEZ en a parl�, nous attendons les terrains de l?Etat. Je ne commenterai pas sa volont� d?installer le pentagone fran�ais en petite ou en grande couronne, mais c?est un fait que l?Etat dispose de terrains, et le Maire en a fait la liste dans son expos� introductif, qui seraient mieux utilis�s � construire des logements sociaux, de l?activit�, de l?�quipement public et des espaces verts.

J?en viens aux orateurs de l?opposition et principalement � Mme de PANAFIEU.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Christian, des oppositions, M. BARIANI y tient et il a raison.

M. Christian SAUTTER, rapporteur. - Des oppositions, je fais amende honorable. Aux orateurs des oppositions. M. BARIANI a souvent raison.

Je voudrais surtout r�pondre � Mme de PANAFIEU qui a pris de grands airs.

D?abord, elle a voulu nous chanter l?air de la transparence et j?ai trouv� cela un peu pittoresque lorsqu?elle a fait allusion aux attributions de logements sociaux dans sa longue diatribe contre notre politique en mati�re de logement social.

En ce qui concerne la gestion de la Ville, je ne rappellerai pas les rapports des auditeurs qui jugent effectivement de la seule situation financi�re. Je rappellerai le rapport de la Chambre r�gionale des Comptes sur la p�riode 2002-2006.

Et je voudrais, Madame de PANAFIEU, rendre hommage?

Je voulais dire que la Commission des Finances pr�sid�e par Jacques BRAVO a travaill�, mois apr�s mois, � obtenir davantage d?informations, � mener davantage de d�bats techniques et politiques.

Je voulais dire que M. LEGARET nous a pr�cis�, jeudi, qu?il r�servait ses propos pour la s�ance du Conseil de Paris.

Je voulais dire � M. LEGARET, et je le dis � tous les Parisiens qui nous regardent sur Internet, combien je suis triste de ne pas avoir ce d�bat d�mocratique avec mon pr�d�cesseur qui est parfois excessif, mais souvent permet de pr�ciser un certain nombre de points.

Je pense, Madame de PANAFIEU, que le fait que vous ayez b�illonn� votre groupe n?est pas bon pour la d�mocratie municipale.

Je voudrais, en deuxi�me lieu, �voquer l?air de la calomnie pour lequel vous avez, je le reconnais, un certain talent. Je voudrais citer trois sujets.

Tout d?abord, le logement social. Sur le logement social, vous le savez, Madame de PANAFIEU, au mois de f�vrier 2001, seulement une centaine d?immeubles insalubres avait �t� recens�e par la majorit� dont vous �tiez un membre �minent.

Entre f�vrier et avril 2001, nous sommes pass�s de cent immeubles insalubres � 100 immeubles insalubres. Je voudrais dire, et je ne me lasserai pas de le r�p�ter car c?est une t�che extr�mement difficile qui a �t� engag�e avec courage, que 80 % de ces immeubles que nous avons d�couverts, parce que vous les aviez cach�s? Absolument ! 80 % de ces immeubles ont �t� r�habilit�s ou sont en voie de r�habilitation.

Je voudrais dire aussi que 19.000 personnes, qui vivaient sous votre autorit�, dans des conditions indignes ont �t� relog�es. Et je pense que ceci m�rite d?�tre cit�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je voudrais ajouter que sur les ventes � la d�coupe, Patrick BLOCHE l?a dit, 8.000 logements ont �t� rachet�s. Vous avez cit� le logement �tudiant, propos incroyable : 125 logements �tudiants sous votre mandature, 3.600 sous cette mandature. Je pense que le contraste...

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est beaucoup 3.600 !

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Je crois qu?il me para�t extr�mement difficile.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ecoutez, nous l?avons bien financ� ! C?est vrai que cela para�t incroyable par rapport aux quelques dizaines qu?il y avait avant.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Cela fait 7 ans !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, mais en 7 ans, 3.600 logements �tudiants et en six ans moins de 500 ! Nous sommes au-del� de nos engagements. Arr�tez ! Vous nous avez fait la surprise, respectez votre surprise ! Vous ne mettez m�me pas en oeuvre vos propres surprises ! Allez, Monsieur SAUTTER.

Chut ! On �coute M. SAUTTER ! Il est excellent.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Si je peux continuer, Madame de PANAFIEU � vous r�pondre, franchement sur le logement �tudiant, il n?y a pas photo !

Dernier point sur le personnel, et l� encore je trouve que vous avez �t� trop loin. Ce que vous avez dit du personnel de la Ville et ce que vous avez dit du personnel de la propret�, n?est franchement pas digne. Le Maire de Paris a rendu hommage � tous les personnels, et en particulier au personnel de la propret�. Je pense qu?il y a dans l?administration de cette ville une conscience professionnelle, une qualit� de la direction, un engagement des adjoints, qui m�ritaient un peu plus de respect.

Je voudrais terminer en citant l?air de la r�action que vous avez chant�. Vous avez exalt� la libert� et c?est vrai que la libert� du march� a donn� de bons r�sultats durant les ann�es 1990. Le laisser-faire qui a �t� la pratique de l?�poque. 130.000 emplois perdus, l?augmentation des taux de fiscalit� de moiti� entre 1990 et 1999, une logique urbaine o� l?on ne faisait pas ou peu. Lorsque nous sommes arriv�s, il n?y avait pas de terrains � am�nager. C?est donc facile de nous dire de construire des logements sociaux alors que vous laissiez des friches absolument pas am�nag�es. Donc vous travailliez, ou plut�t vous ne travailliez pas � l?�poque, � une dynamique de ville o� il y avait, certains l?on dit, des ghettos de pauvres, d?un c�t� et des ghettos de riches, de l?autre.

Un dernier point sur lequel je voudrais dire un mot, Madame de PANAFIEU. Le commerce est un sujet important qui pr�te facilement aux envol�es lyriques et surtout mensong�res. En la mati�re, qui a donn� � la SEMAEST le pouvoir de pr�empter des commerces de fa�on � maintenir la diversit� des commerces, et notamment � maintenir des commerces alimentaires ? Qui a �tendu le champ de cette soci�t� d?�conomie mixte au quartier des Epinettes-Jonqui�re dans le 17e arrondissement ? Qui a fait en sorte, et je crois que c?est assez rare, que les effectifs, de commer�ants et d?artisans � Paris soient rest�s stables ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Plus 64 commerces, c?est assez rare en France !

Tout cela a �t� mis en ?uvre non seulement avec la Chambre de Commerce et d?Industrie mais aussi avec la Chambre des M�tiers que vous oubliez !

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Ch�re Madame de PANAFIEU, vous faites, et c?est votre droit, un usage partisan de la Chambre de Commerce et d?Industrie de Paris, dont les chiffres montrent et dont les bulletins mentionnent le dynamisme retrouv� de l?�conomie parisienne. Je vous enverrai les photocopies si vous le voulez.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je ne voudrais pas non plus trop d�passer les dix minutes, m�me si je pourrais en dire encore longtemps sur vos propos, mais je voudrais dire qu?il y a un point sur lequel, Madame de PANAFIEU, nous ne sommes pas d?accord. Nous pensons que ce budget doit �tre ex�cut� pour le bien des Parisiens. Il est certain que si le sc�nario catastrophe, que vous avez �voqu� dans votre conclusion, se mettait en oeuvre, c?en serait fini du Plan Climat que pourtant vous avez vot�, c?en serait fini de la politique du logement social et c?en serait fini du redressement �conomique de Paris. Les Parisiennes et les Parisiens en souffriraient ; je ne recommande pas votre m�decine !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Christian SAUTTER.

Un simple commentaire suppl�mentaire � ce stade de notre d�bat : il y a sept ans, en d�cembre 2000, la situation �tait tellement grave que la majorit� municipale ne s?est pas assum�e ; c?�taient les invectives ?nains de jardin?, etc., Et cette majorit� n?a pas pu faire son devoir, celui que lui avait donn� le suffrage universel.

Nous travaillerons dans cette s�ance, nous nous contredirons, c?est normal, mais il faudrait le faire avec respect ; il n?est pas besoin d?y mettre de la haine, il suffit de mettre nos convictions qui sont profond�ment diff�rentes mais Paris se sera au moins redress�e de ce point de vue. Paris aura un budget, il sera ex�cut� et les �lecteurs librement feront ce qu?ils veulent et enverront l?�quipe qu?ils veulent.

Mais la grande diff�rence, c?est qu?il y a une Assembl�e qui si�ge, qui travaille, qui se contredit, qui fait autre chose que s?insulter et qui surtout �labore et votera un budget. Je tiens � faire valoir cette diff�rence qui, du point de vue de la dignit� d�mocratique comme dirait M. POZZO-DI-BORGO, est quand m�me autre chose.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Décembre 2007
Débat
Conseil municipal
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