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2007, DAC 698 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec la Société de Gestion de la Gaîté Lyrique SAS (S.G.G.L.) une convention de délégation de service public pour l’exploitation de la Gaîté Lyrique, 3, rue Papin (3e).


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC 698 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer avec la Soci�t� de Gestion de la Ga�t� Lyrique une convention de d�l�gation de service public pour l?exploitation de la Ga�t� Lyrique.

Madame de FRESQUET vous avez la parole.

Mme Elisabeth de FRESQUET. - Merci.

D�clar�e grand projet culturel de votre mandature, l?aventure de la Ga�t� Lyrique conna�t son �pilogue. C?est en tout cas ce que nous esp�rons car les vicissitudes qui ont frapp� ce temple parisien de l?op�rette l?ont menac� d?une perte d?identit� d�finitive. Perte d?identit� mais �galement gouffre financier : 42 millions au moment de l?aventure de Plan�te Magique et 27 millions depuis.

L?�quivalent du budget de la couverture du p�riph�rique de la Porte de Vanves !

Je me suis d�j� et � plusieurs reprises exprim�e sur votre choix de faire de la Ga�t� Lyrique un centre consacr� aux arts num�riques et aux musiques actuelles, regrettant cette option ferm�e, excluant toutes les autres expressions musicales.

Au-del� de ce premier regret, je voudrais exprimer une inqui�tude de plus long terme. Lorsque fut d�cid�e la construction de la Ga�t� Lyrique, un choix aussi exclusif avait �t� fait au profit de l?op�rette. Toute la conception du b�timent, les coulisses, la sc�ne et la salle, a ainsi �t� pens�e pour accueillir cette forme l�g�re de l?op�ra, � commencer par les op�rettes d?Offenbach, son premier directeur. Au moment o� l?op�rette passa de mode, cet espace s?av�ra inadapt� aux autres formes d?expression culturelle. Nous connaissons la suite, d�s le d�but du si�cle dernier, la Gaiet� a lentement d�clin� jusqu?� sa fermeture d�finitive.

Il ne faudrait pas que les m�mes causes produisent les m�mes effets. Nous devons absolument nous assurer que cet espace, dont la r�novation architecturale va co�ter pr�s de 72 millions d?euros, soit adapt� � toutes les �volutions possibles et qu?il puisse �ventuellement accueillir d?autres formes d?expression artistique que la seule musique num�rique. Cet �quipement culturel implant� dans l?hypercentre de Paris doit s?inscrire dans la dur�e et pouvoir supporter des mutations culturelles rapides. Ce challenge m�rite, me semble-t-il, d?�tre pr�cis�ment int�gr� dans le projet architectural en cours de r�alisation.

Cette r�serve ne m?emp�che pas d?estimer que Paris a besoin de disposer d?un lieu de r�f�rence internationale dans le domaine de la culture num�rique, apte � concurrencer les plus grands centres mondiaux, notamment Ars Electronica Center de Linz en Autriche. Une interface exceptionnelle qui permet tout � la fois la fusion des innovations technologiques et artistiques, qui fonctionne comme un v�ritable laboratoire des nouveaux m�dias en collaboration avec les universit�s et les entreprises, tout en restant accessible au grand public. Votre ambition de d�part est, certes, plus modeste mais lorsque la mont�e en puissance sera garantie, ce mod�le autrichien devra vous inspirer.

Le principe de la passation d?une convention de d�l�gation de service public a �t� pr�f�r� � d?autres formes d?exploitation. Ce mode de gestion tout � la fois plus simple et plus souple r�pond, me semble-t-il, parfaitement au projet assign� � la Ga�t� Lyrique. Cette solution alternative est d?autant plus justifi�e que nous sommes l� dans un domaine nouveau de l?expression musicale. N�cessit� fait loi car nous avons besoin de nous appuyer sur l?expertise et le savoir-faire de sp�cialistes encore peu nombreux.

J?ajoute que les raisons organisationnelles justifient �galement ce choix, tant la gestion publique du secteur culturel demeure archa�que, voire trop �litiste. Or, les objectifs de la Gaiet� au-del� de son aspect recherche et d�veloppement, est bien de rendre les musiques actuelles et l?art num�rique accessible � toutes les populations, pas seulement les jeunes g�n�rations.

D�l�guer l?exploitation d?un tel lieu culturel pour une participation financi�re annuelle de la Ville d?un montant de 5,2 millions d?euros, c?est �videmment accorder sa confiance � une �quipe et lui faire confiance sur une dur�e de sept ann�es et demie.

A l?issue des n�gociations, le projet ?Zelnic, Hearn, Delormas? a �t� pr�f�r� au projet Pangon. La force de l?offre Na�ve Troisi�me P�le, qui repose sur l?alliance de professionnels reconnus et de partenariats av�r�s, poss�de a priori les meilleurs atouts. La r�putation de ces trois acteurs culturels, Patrick ZELNIC, le fondateur de Na�ve, la plus grande maison ind�pendante de disques, Steven HEARN, sp�cialiste du d�veloppement culturel et social, et J�r�me DELORMAS, directeur de la Sc�ne nationale de Valence, organisateur de la Nuit Blanche 2007 est �videmment un gage de r�ussite, m�me s?il est trop t�t pour pr�juger de la performance concr�te de ce projet encore tr�s virtuel.

En tout cas, je le souhaite car la Ga�t� Lyrique� doit recouvrer une identit� durable et originale.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame WEILL-RAYNAL, vous avez la parole.

Mme Martine WEILL-RAYNAL. - Merci, Monsieur le Maire.

L?avenir nous dira si le choix fait de musique nouvelle et arts num�riques pour la Ga�t� Lyrique� est effectivement le bon choix. Mais je voulais, au-del� du probl�me du contenu, vous parler de la convention de d�l�gation de service public, que vous avez choisi de passer avec une soci�t� pas action simplifi�e, la soci�t� de gestion de la Ga�t� Lyrique qui est repr�sent�e par M. Patrick ZELDIC et M. Steven HEARN.

D?ailleurs, si nous parlons aujourd?hui de la Ga�t� Lyrique, ce n?est pas pour annoncer son ouverture rapide puisque ce projet de d�lib�ration nous apporte un certain nombre de r�ponses � des questions que nous posons depuis quelque temps d�j�.

A ce moment de l?avancement du dossier, nous sommes en mesure de chiffrer le co�t global de cette op�ration pour la Ville qui devrait se chiffrer � environ 100 millions d?euros, qui se d�composent en 72 millions d?euros - avez-vous dit, Madame au titre d?investissement et en 33 millions d?euros correspondant � la participation que la Ville s?engage � verser pendant la dur�e de la d�l�gation, ce qui est d�j� une somme assez consid�rable, vous en conviendrez, puisque c?est l?�quivalent de ce que l?on disait ce matin � propos du stade Jean Bouin.

La deuxi�me remarque que je voulais faire concerne la date d?ouverture de la Ga�t� Lyrique. Le contrat de d�l�gation indique que la date de mise � disposition de l?ouvrage est pr�vue pour le 1er avril 2010. Il est m�me pr�cis� que vous ferez le point le 1er juillet 2009 sur l?�tat d?avancement du chantier, ce qui me para�t assez prudent compte tenu des retards important pris par ce dossier. La Ga�t� Lyrique n?ouvrira donc pas avant le second semestre de l?ann�e 2010.

On s?interroge sur le choix que vous avez fait de confier la gestion d?un service public, et notamment culturel, � un tiers puisque cette d�marche n?est pas anodine pour une collectivit� publique. Effectivement, si la gestion du service d�pend du d�l�gataire, c?est bien s�r la collectivit� d�l�gante qui en garde la responsabilit�, notamment en termes de satisfaction de ceux qui fr�quenteront demain la Ga�t� Lyrique.

J?aimerais avoir des r�ponses � quelques questions : Quels sont les crit�res qui vous ont conduits � d�l�guer la gestion de la Ga�t� Lyrique ? Avez-vous fait, avant de prendre cette option, une �tude pr�cise sur le choix entre gestion directe et gestion d�l�gu�e ? Avez-vous toutes les garanties qu?une fois le contrat sign� le d�l�gataire ne revienne sur les promesses qui lui ont permis de gagner l?appel d?offre ?

Je voudrais donc avoir quelques r�ponses � ces questions.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur GIRARD, vous avez la parole pour r�pondre.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Deux r�ponses qui se rejoignent, la premi�re plus culturelle et plus large � Mme de FRESQUET pour lui dire qu?elle aura s�rement not� dans le paysage parisien actuel l?importance du renouveau de l?op�rette, genre fran�ais mais aussi autrichien, puisque actuellement � l?Op�ra Comique, vous avez ?L?�toile? de Chabrier qui est donn�e, auquel j?ai assist�, tr�s bonne qualit�, mont� par J�r�me DESCHAMPS et Macha MAKE�EFF.

Vous avez �galement sous la houlette de Jean-Luc CHOPLIN, directeur du Th��tre du Ch�telet, th��tre municipal, un certain nombre d?op�rettes qui se succ�dent dont, bient�t, ?V�ronique?. Donc, le projet tel qu?il a �t� pr�sent�, � la fois dans le programme de M. le maire en 2001, et comme il sera r�alis� � la Ga�t� Lyrique doit �videmment se tenir � son cahier des charges, c?est-�-dire la cr�ation num�rique, dont Paris �tait la grande absente malgr� la pr�sence d?un festival de qualit� Ara Outsider Art avec la Maison europ�enne de la photographie.

Cela dit, non seulement le papier ne refuse pas l?encre mais je crois que l?�quipe qui a �t� choisie - je reviendrai apr�s en r�pondant � Mme WEILL-RAYNAL sur un certain nombre d?arguments -� a justement cette intelligence, cette modernit�. Nous ne sommes pas dans un ph�nom�ne de mode mais dans un ph�nom�ne s�rieux. Je crois que le r�le du public, le r�le de la puissance publique est de soutenir la cr�ation, de soutenir les artistes et la part d?inconnu qu?il y a dans la culture.

Le priv� est justement l� dans sa comp�tence pour g�rer et animer avec une prise de risques que la puissance publique ne souhaite pas prendre. Je pense que le dosage public - priv� avec le choix de l?�quipe est un tr�s bon dosage et que rien n?emp�che d?ailleurs, Madame de FRESQUET, que vous puisiez rencontrer, si vous �tes en situation apr�s mars prochain, l?�quipe qui a �t� retenue pour leur dire que vous pensez que ce lieu m�riterait d?avoir un rappel historique ou un lien quelconque avec l?op�rette, et peut-�tre l?op�rette du XXIe si�cle. Rien n?emp�che que vous puissiez aborder ce sujet et si nous sommes en situation de pouvoir en d�battre.

Pour �tre pr�cis maintenant aupr�s de Mme WEILLRAYNAL, �lue municipale du 4e arrondissement avec qui je si�ge au conseil municipal du 4e arrondissement, qui donc est t�te de liste dans le 3e arrondissement, elle appr�ciera que pour ce lieu, qui a �t� massacr�, ferm�, qui a co�t� aux Parisiens des fortunes - nous n?y reviendrons pas, cela a �t� dit - que nous ayons fait le choix d?une ouverture plus tardive par respect pour les habitants, les immeubles mitoyens, et non pas pour avoir un effet d?annonce simplement en termes de calendrier �lectoral ; je pense que c?est � porter au cr�dit et � l?honneur du Maire de Paris. Donc, ce lieu ouvrira, en effet plus tard que pr�vu, parce qu?il y a des probl�mes techniques, probl�mes avec les entreprises et des probl�mes d?acoustique.

Le chantier est en retard, et tant mieux parce que c?est pour de bonnes raisons.

Je remercie d?ailleurs le Secr�tariat g�n�ral qui a g�r� ce dossier avec beaucoup d?intelligence et la Direction des affaires culturelles ainsi que M. DANON, la D.P.A. pour que ce lieu ouvre, en effet, � une date qui soit saine et respectueuse des habitants et des difficult�s du chantier. Voil�.

Donc la modernit�, je le r�p�te, c?est le savant dosage entre public et priv�. Le public, selon moi, est l� pour soutenir la cr�ation, l?innovation et la prise de risque, et le priv� est l� pour g�rer et, en effet, prendre des risques que la Ville ne souhaiterait pas prendre directement.

Je pense avoir r�pondu aux questions.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien. Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 698.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DAC 698).

Décembre 2007
Débat
Conseil municipal
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