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2008, DASES 382 G - Signature d'une convention avec l'association "Charonne" (11e) pour l'attribution d'une subvention relative à l'évaluation du matériel de réduction des risques pour usagers de crack. - Montant : 26.000 euros.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DASES 382 G relatif � la signature d'une convention avec l'association "Charonne" dans le 11e arrondissement, en vue de l'attribution d'une subvention relative � l'�valuation du mat�riel de r�duction des risques pour usagers de crack.

Mme WIEVIORKA souhaite interroger M. LE GUEN.

Je lui donne la parole.

Mme Sylvie WIEVIORKA. - Je con�ois qu'� cette heure-ci, l'heure ne soit pas aux grandes envol�es mais je souhaiterais, puisque ce projet de d�lib�ration concerne la lutte contre la toxicomanie, rendre rapide hommage au Professeur Claude Olivenstein qui est mort hier � Paris.

Il a �t� le premier m�decin � s'int�resser et � soigner les toxicomanes ; on l'appelait le m�decin ou le psy des toxicos. Chacun conna�t son ?uvre. Il a contribu� � la cr�ation de l'h�pital Marmottan � Paris et c'est r�ellement un grand Parisien au service des Parisiens les plus en difficult�, et dont la notori�t� a �videmment d�pass� la Ville de Paris et m�me notre pays, qui est mort hier.

Je souhaitais donc tr�s rapidement lui rendre hommage � l'occasion de ce projet de d�lib�ration.

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

Sur ce sujet de la lutte contre la toxicomanie, j'ai entendu dans le d�bat sur la s�curit� que la toxicomanie �tait un sujet qui pr�occupait de nombreux conseillers. La collectivit� parisienne ne peut rester indiff�rente aux probl�mes graves de sant� publique pos�s par les conduites addictives, qu'il s'agisse des substances illicites, de l'alcool, du tabac et de ce que l'on appelle aujourd'hui les addictions sans drogue, tels que le jeu pathologique, la d�pendance � Internet ou aux jeux vid�o. Toutes ces addictions peuvent avoir des r�percussions graves sur l'�quilibre psychologique et social des personnes.

Le soin dans ces domaines est une mission de l'Etat. Le D�partement se pr�occupe pour l'essentiel de pr�vention. Pour Paris, � travers la mission de pr�vention des toxicomanies, install�e par le Maire de Paris il y a quelques ann�es, � laquelle il convient �galement de rendre hommage, de nombreuses actions sont soutenues, telles que la sensibilit� en milieu festif et autres contre les consommations excessives d'alcool chez les jeunes � travers un dispositif qui s'appelle "F�te �clair", telle que l'action de la coordination toxicomanie 18e qui fera l'objet d'une d�lib�ration ult�rieure, r�f�renc�e DASES 385 G, qui lui accordera 157.000 euros. Cette coordination m�ne une m�diation de rue visant � faciliter l'acc�s des usagers de drogues aux structures sociales et sanitaires de l'arrondissement. Elle met en place un travail de partenariat avec les diff�rentes institutions concern�es : sant�, police, justice, pr�vention, politique de la ville.

Il y a �galement un appel � projet pour exp�rimenter des actions de pr�vention, tel que l'abus d'�cran pour les jeunes, le renforcement des interventions aupr�s de publics pr�caires sur les usages de psychoactifs et la d�lib�ration, � laquelle M. Christian SAUTTER faisait allusion � l'instant, qui fait l'objet du pr�sent vote, qui est le soutien � l'association "Charonne", une association qui apporte son soutien � des personnes ayant des difficult�s psychologiques, sociales et m�dicales, li�es aux conduites toxicomaniaques.

Cette association g�re une structure situ�e au 3, quai d'Austerlitz, dans le 13e, un centre de soins sp�cialis� pour les toxicomanes, des appartements th�rapeutiques, un centre de stabilisation et deux boutiques d'accueil que l'on appelle CARUD, situ�es l'une rue Beaurepaire, qui a jadis d�fray� la chronique et l'autre dans le 18e, qui rend des services que les �lus de ces arrondissements connaissent bien.

La subvention qu'il vous est demand� de voter concerne un cofinancement � hauteur, comme l?a dit M. SAUTTER, de 26.000 euros, cofinancement avec la Direction g�n�rale de la Sant�, l?I.N.P.E.S. et la Mission interminist�rielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies. Il s?agit d?un projet de recherche et d?�valuation des pipes � crack et des messages de pr�vention que l?on d�livre aux usagers de crack du Nord-Est parisien.

Jusqu?alors, aucun de ces outils n'a �t� valid� pour r�duire les risques li�s au crack, et les cr�dits de l?assurance maladie qui permettent d'acheter ce mat�riel ne peuvent exister que si ces outils sont �videmment valid�s.

C'est conforme � notre politique d'�tre pr�sent dans ce tour de table avant de diffuser du mat�riel pour r�duire les risques vis-�-vis du sida et des h�patites. Encore faut-il, c'est le minimum, s?assurer de leur efficacit�, et c'est bien l'objet de la pr�sente recherche.

Si nous ne pouvons nous substituer � l'Etat, qui doit prendre en charge l'ensemble des soins aux personnes souffrant de pathologies addictives ainsi que la r�pression des trafics, nous pouvons prendre une part active dans la pr�vention comme dans la r�duction des risques.

C'est ce que nous faisons � travers les associations que j'ai trop rapidement �voqu�es ce soir.

Merci.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame WIEVIORKA.

Je donne la parole � M. Jean-Marie LE GUEN pour une r�ponse concise.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. - Je t�cherai de suivre vos indications.

Un mot s�rieux pour m'associer et je pense associer l'ensemble de la Municipalit� � la m�moire et au souvenir du Professeur Olivenstein. Il est celui qui, sans doute, a pens�, pos� et propos� les politiques de lutte contre les addictions et singuli�rement les toxicomanies dont nous parlons ce soir.

C'est un hasard du calendrier mais il nous permet en tout cas, du fond du c?ur, de nous associer � ce qui a �t� son oeuvre et de saluer sa m�moire.

Tr�s rapidement, pour aller dans le sens de ce que vous souhaitez, bien �videmment, Mme WIEVIORKA l'a parfaitement rappel�, le probl�me de la lutte contre la toxicomanie est de la responsabilit� de l'Etat et la collectivit� parisienne n'intervient que de fa�on secondaire. Elle le fait devant une situation qui est tout � fait pr�occupante puisqu'� la fois les usages de drogues licites ou illicites ne diminuent pas, mais on voit m�me une certaine forme d?extension et de complexification de la situation.

Nous avons parl� de crack tout � l?heure mais on ne peut pas non plus oublier le fait que de plus en plus de jeunes utilisent aujourd?hui l'alcool de fa�on toxicomaniaque et notamment avec toute la probl�matique du "binge drinking".

Avant de r�pondre directement, je veux souligner le formidable travail r�alis� dans une op�ration r�cente tout � fait exemplaire, au mois de novembre dernier sur le squat de la Commanderie dans le 19e arrondissement, et f�liciter l'ensemble des �quipes, pas simplement les �quipes de la D.A.S.E.S., mais aussi celles de la D.P.P., de la voirie, et de la D.D.A.S.S. de l'Etat, qui �tait pr�sente dans cette affaire et qui ont men� un travail compliqu� couronn� de succ�s.

Pour en revenir au projet de d�lib�ration �voqu�, je veux confirmer le soutien � l'association "Charonne", qui est un �l�ment tout � fait essentiel de notre dispositif car elle g�re deux CARUD, notamment dans le 18e arrondissement.

Je soulignerai �galement que nous investissons beaucoup dans le programme "f�tez clairs", qui permet de lutter contre le "binge drinking" dont je parlais tout � l'heure et dont j'esp�re que vous n'avez pas �t� frapp� � l'occasion de ce d�ner de no�l.

(Rires).

Nous menons �galement un travail important de coordination puisque nous voyons bien que les fronti�res communales ne sont pas pertinentes en mati�re de lutte contre les toxicomanies. Nous avons donc engag� un travail important avec le D�partement de la Seine-Saint-Denis.

Ce qui m'am�ne � conclure en disant que dans le sens que vous le souhaitez, nous aurons � c?ur d'�laborer de nouvelles strat�gies de politique de soins, en prenant en compte y compris lorsque cela est possible, les avanc�es scientifiques et �videmment, ceci passe par la volont� de poser publiquement le d�bat de la lutte contre les toxicomanies, tant il vrai qu?apr�s des ann�es et des ann�es de palabres, notre pays n'a toujours pas accept� et adopt� une politique efficace en la mati�re, en tout cas � la hauteur des enjeux de sant� publique que cela repr�sente.

Merci, Monsieur le Pr�sident.

(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 382 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DASES 382 G).

Décembre 2008
Débat
Conseil général
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