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5 - Communication de M. le Maire de Paris sur les métiers d'art et les industries de création.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, les m�tiers d'art et les industries de cr�ation sont les symboles d'une culture et d'un savoir-faire ancr�s dans l'histoire de Paris. Mais une vision d'avenir pour ces m�tiers ne saurait borner leur horizon aux seules perspectives historiques et culturelles, m�me si elles sont tr�s fortes. Ils forment, en effet, un secteur � fort potentiel d'emploi et � forte valeur ajout�e qui contribue de fa�on significative � l'image de Paris, capitale �conomique internationale et qui veut le rester.
Ces m�tiers, relativement disparates, sont, il faut le savoir, tr�s sensibles � l'�volution des go�ts et des modes de consommation du public.
Dans un contexte difficile d'adaptation et de concurrence, l'Etat a affirm� son souhait d'initier une politique nationale ambitieuse de soutien aux industries de cr�ation et aux m�tiers d'art. Il s'agit non seulement d'un enjeu national, mais aussi, je tiens � le souligner, d'une priorit� pour le d�veloppement �conomique parisien.
J'ai donc d�cid� que la Ville, au c�t� de l'Etat et de la R�gion, m�ne des actions en faveur de ce secteur qui joue un r�le important en mati�re de dynamisme et de revitalisation des quartiers.
Ainsi, il a sembl� utile � la Ville et � l'ensemble de ses partenaires que la politique municipale en faveur des m�tiers d'art et de la cr�ation soit pr�sent�e dans un cadre prospectif � l'�chelle de la dur�e de la pr�sente mandature.
Les mesures mises au point par mon ami et adjoint, Herv� BENESSIANO, l'ont �t� au terme d'un dialogue tr�s large avec l'ensemble des professionnels et des institutionnels.
Afin de renforcer la lisibilit� et l'efficacit� de l'action municipale, un fonds de promotion des m�tiers d'art, qui recensera les divers moyens financiers d�gag�s par la Ville, sera lanc� d�s 1998.
La politique de la Municipalit� reposera tout d'abord sur la volont� de contribuer � la p�rennit� de nombreuses activit�s traditionnelles. Pour cela, la Ville poursuivra, dans une situation budg�taire que nous savons tous tr�s d�licate, ses op�rations de restauration du patrimoine architectural et mobilier.
Parmi les actions nouvelles que la Municipalit� entend d�velopper, je n'en �voquerai que quelques-unes en mati�re de formation des futurs professionnels, de promotion des produits de cr�ation et d'adaptation des lieux de production.
Tout d'abord, un facteur-cl� de l'essor des m�tiers d'art r�side dans la qualit� de l'offre de formation � destination des jeunes ; je dis bien, des jeunes. Cette offre doit �tre en permanence adapt�e � l'�volution des techniques et des go�ts. C'est pourquoi la Ville a souhait� la cr�ation d'un Comit� d'orientation et de d�veloppement des �tablissements d'enseignement technique et professionnel. Ce comit�, dont vous avez approuv� le principe, permettra d'appr�cier les �volutions souhaitables des formations.
Par ailleurs, la Ville poursuivra son effort en faveur du recrutement de nouveaux apprentis au sein des services municipaux. Le placement des jeunes ainsi form�s sera suivi attentivement avec les professionnels des m�tiers d'art.
Enfin, le r�seau des missions locales apportera une attention particuli�re aux possibilit�s d'emploi et de formation offertes par les m�tiers d'art.
Deuxi�me point, la production des artisans d'art et des cr�ateurs parisiens fera l'objet d'une politique active de promotion.
A cette fin, plusieurs griffes ou labels nouveaux valoriseront en France et � l'�tranger les cr�ations des professionnels.
Ainsi, un label " M�tiers d'art de Paris " assurera une meilleure identification des productions parisiennes.
Le comit� " Sign� Paris ", qui est une initiative tr�s importante et efficace, aidera les cr�ateurs parisiens � conqu�rir des parts de march�s ext�rieurs.
Une signal�tique sp�cifique mettra en valeur la pr�sence des ateliers et des boutiques d'art et de cr�ation au sein des quartiers.
Une r�flexion sera men�e activement pour �tudier la faisabilit� de lieux de rencontres du public avec la production parisienne d'artisanat d'art et de cr�ation.
Enfin, dans le cadre du soutien aux jeunes cr�ateurs et artisans d'art, une ligne " Ville de Paris " destin�e aux services municipaux sera poursuivie � l'instar des luminaires et du mobilier d�j� r�alis�s.
Troisi�me point, la Ville s'attachera �galement � am�liorer les conditions d'installation des artisans et des cr�ateurs.
Elle sera particuli�rement attentive � l'am�lioration de la fonctionnalit� des locaux d'activit�s neufs ou r�habilit�s � son initiative.
Dans cet esprit, des projets d'h�tels industriels et de p�pini�res d'entreprises mieux adapt�s aux contraintes des artisans seront mis en oeuvre.
La Ville de Paris intervient d'ores et d�j� dans ce domaine avec pragmatisme, les outils immobiliers sont con�us avec les professionnels en concertation �troite.
En mati�re d'environnement propice aux artisans d'art parisiens, je citerai le Viaduc des Arts qui est reconnu, comme �tant parmi d'autres, une r�alisation exemplaire.
L'animation de ce lieu de prestige sera amplifi�e. Ainsi, un concours sera lanc� pour la conception d'un mobilier urbain sp�cifique destin� � pr�senter les m�tiers d'art parisiens et leur histoire. Dans le m�me esprit, une signal�tique et un �clairage sp�cifiques seront mis en place dans les prochains mois.
Mais la revitalisation du tissu artisanal parisien passe �galement par l'attention que la Ville entend porter aux quartiers qui, traditionnellement, accueillent les m�tiers d'art et de cr�ation.
Comme vous le savez, une enqu�te aupr�s des professionnels du faubourg Saint-Antoine a �t� engag�e afin de d�finir les initiatives op�rationnelles � prendre en leur faveur.
Les r�sultats de cette enqu�te de terrain seront connus prochainement. Des �tudes du m�me type seront men�es dans d'autres quartiers de Paris.
Les grandes orientations que j'ai voulues pour cette politique r�sultent du dialogue permanent conduit d'une mani�re tr�s ouverte par mon adjoint, Herv� BENESSIANO, avec les acteurs �conomiques de ce secteur d'activit�.
Pour plus d'efficacit� et de lisibilit�, j'ai souhait� que les divers moyens mis � disposition de la D�l�gation des m�tiers d'art soient regroup�s au sein de la Direction du D�veloppement de l'activit� �conomique et de l'emploi.
Toutefois, la restauration patrimoniale restera rattach�e au secteur culturel qui collaborera �troitement avec cette D�l�gation lors des appels d'offres li�s � la commande publique.
La mise en oeuvre de cette politique s'inscrira donc dans une dynamique de partenariat. Ma volont� de concertation se traduira notamment par la cr�ation d'un Haut Comit� des m�tiers d'art qui formulera des avis dans le cadre de l'�laboration des grands axes de la politique municipale, et par la r�activation de la Commission extra-municipale.
Mes chers coll�gues, la Ville de Paris se devait de d�finir une strat�gie partenariale adapt�e aux r�alit�s locales. Aussi, la politique que je vous propose permettra le d�veloppement et l'installation des entreprises de m�tiers d'art et de cr�ation qui contribuent, vous n'en doutez pas, � fa�onner la renomm�e �conomique, culturelle et �ducative de Paris, en France et dans le monde.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
Le d�bat est ouvert.
La parole est � M. LE GARREC.
M. Alain LE GARREC. - Monsieur le Maire, en 1977, M. Pierre DEHAYE, membre de l'Institut qui avait publi� un rapport sur les difficult�s des m�tiers d'art se demandait o� nous en serions dans vingt ans ? Nous y sommes et il faut tirer deux bilans.
L'un concerne les m�tiers du luxe et les grands noms qui y sont attach�s. Ces soci�t�s se comparent dans l'exc�dent de notre balance des paiements � l'industrie a�ronautique et spatiale. Les m�tiers du luxe recrutent, quelquefois avec grande difficult�, des artisans de tr�s haute qualification et sous-traitent de nombreuses activit�s. Le revers de la m�daille, c'est le deuxi�me bilan, � c�t� de ces grandes entreprises, les petits artisans d'art survivent plus qu'ils ne vivent, et disparaissent pour souvent n'�tre jamais remplac�s, et avec eux c'est toujours une page de notre histoire qui se d�chire.
Paris, de tout temps, a �t� pour les m�tiers d'art le passage oblig� de la reconnaissance nationale et souvent internationale. Nous avons donc, en la mati�re, une responsabilit� particuli�re. Sur les 37 ma�tres d'art, 26 sont � Paris, et ce n'est pas un hasard. L'attente de votre communication, premi�re du genre, m�me s'il existe une D�l�gation aux m�tiers d'art depuis une dizaine d'ann�es - � quoi a-t-elle servi ? - est donc tr�s grande. Je crains qu'elle ne soit ressentie comme une suite de bonnes intentions, cachant la pauvret�, voire l'inexistence des moyens mis � la disposition de ce secteur. L'Etat va adopter un projet traitant du secteur des m�tiers d'art dont vous vous inspirez fortement. C'est un peu un wagon qui s'accroche au convoi.
Tout d'abord, de quoi et de qui parlons-nous, qu'est-ce qu'un m�tier d'art ? Combien d'ateliers, combien d'artisans, vous ne le savez pas. L'A.P.U.R. n'a jamais �t� interrog�e sur ce sujet. Il para�t qu'une �tude qualitative fut un jour demand�e � une entreprise priv�e... une �tude globalis�e est essentielle car il est impossible de cibler une et m�me des politiques sans connaissance et compr�hension de ces m�tiers, tous diff�rents, dont la compl�mentarit� est li�e au probl�me pos�.
Exemple : un meuble peut demander non seulement un �b�niste, mais aussi un laqueur, un plaqueur, un sculpteur, un doreur, un bronzeur, un polisseur, un serrurier, un marqueteur, etc., et le tapissier et le brodeur !
Sans entrer dans plus de d�tails, la disparition de ces m�tiers est une atteinte � notre m�moire et � notre patrimoine, les choix qui seront faits le seront ou non � ce prix.
Il me faut dire ici quelques mots sur les m�tiers rares et complexes qui, pour certains, n'ont pas ou peu de description des gestes. Un effort tout particulier doit �tre entrepris, pour soit les maintenir ou, quand il est trop tard, en garder une trace par le film, l'image, l'�crit.
Vous nous parlez de Fondation. Voil� un sujet et une fonction qui de plus pourrait �tre aid�e par les grands du luxe.
L'Italie va demander, pour conserver son histoire cin�matographique, � des villes de prendre en charge la restauration et la conservation de films qui leur seraient attribu�s.
Cet exemple est � m�diter, et nous pouvons nous en inspirer. Le Japon, les Etats-Unis, par l'interm�diaire de grands mus�es, de grandes fondations peuvent et ont d�j� rachet� des fonds d'atelier, et si nous ne prenons garde un jour, pour restaurer et maintenir notre patrimoine, nous aurons � aller � l'�tranger pour retrouver tel ou tel moulage de poign�e ou dessin de marqueterie.
Les m�tiers d'art, c'est aussi une histoire de lieux, des rues de notre Capitale en portent encore t�moignage. Le Marais, qui a abrit� tant et tant d'artisans, remplac�s depuis par des grossistes ou rien du tout. Les d�structurations entra�n�es par le " tout bureau ", la sp�culation immobili�re, ont vu nombre d'artisans dispara�tre apr�s l'envol�e des loyers. Ces m�mes immeubles sont aujourd'hui devenus plus ou moins vides, les devantures quelquefois mur�es.
Vous pouvez, par l'interm�diaire des S.E.M. d'am�nagement, de gestion, prendre des mesures imm�diates pour r�server et am�nager certains pieds d'immeubles. Vous pouvez contractuellement am�nager les loyers. L'O.P.A.C. ne doit pas �tre seul concern�. Vous nous dites " politique volontariste " et en plus vous en avez les moyens, allez-y !
Voil� d'ailleurs un excellent sujet de d�centralisation au profit des arrondissements. Des arrondissements n'ont pas attendu pour s'int�resser � ces artisans, ils ne demandent qu'� aller plus loin.
Cela ne doit pas �tre contradictoire avec les h�tels industriels, mais compl�mentaire. L'urbanisme � visage humain, pour reprendre l'une de vos formules d'il y a plusieurs mois ! Quoi de plus humain qu'un artisan qui s'installe.
Notre coll�gue Patrick BLOCHE traitera plus particuli�rement de la grande mis�re de nos grandes �coles et du faubourg Saint-Antoine.
Je dirai seulement que la formation est essentielle et qu'elle ne peut �tre trait�e avec des outils g�n�raux. En effet, un artisan d'art, c'est un minimum de dix ans d'apprentissage pour acqu�rir la ma�trise des gestes, mais aussi pour entrer dans un univers diff�rent. De plus, il ne faut pas commencer trop vieux.
En ce qui concerne les aides aux entreprises et les diff�rentes d�clinaisons des aides � l'emploi, il ne faut pas oublier que les artisans d'art n'emploient que de la main d'oeuvre hautement qualifi�e. Ils �chappent, de ce fait m�me, � la plupart de ces aides et d�ductions fiscales, ce qui encourage certains � regarder vers l'Asie du sud-est, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, le tout dans la discr�tion, ce qui fausse un peu certains appels d'offre et frise la malhonn�tet�.
A propos des appels d'offre, je demanderai - air connu - une plus grande rigueur. Les services de la Ville doivent, dans ce domaine, les d�tailler autant que faire se peut, et non pas tout regrouper, pour �viter la d�rive qui fait que certaines entreprises font la pluie et le beau temps quand elles r�partissent, comme je le rappelais plus haut, les t�ches � diff�rents m�tiers. Ces pratiques n'encouragent pas les artisans d'art � r�pondre � vos appels d'offre, il leur suffit de savoir qui est t�te de liste - vous me permettrez l'expression - pour savoir sans se tromper qui travaillera ou non. Dans d'autres pays, cette pratique a un nom, mais je ne l'utiliserai pas. De plus, un artisan d'art n'est pas un sp�cialiste des appels d'offre. Vous devriez en tenir compte.
Je ne crois pas que vous serez en mesure de construire un lieu d�di� aux m�tiers d'art et aux industries de cr�ation que vous appelez de vos voeux. Il me souvient qu'en juillet 1989, l'id�e avait germ� de cr�er dans la Z.A.C. " Tolbiac " un grand p�le d�di� aux arts graphiques et aux diff�rents m�tiers du livre et de la reliure. Qu'est devenue cette id�e ?
La Tr�s Grande Biblioth�que passe maintenant des contrats de reliure avec l'Ecosse. Certes, le trait� de Marrakech est respect�, mais la reliure d'art � Paris se meurt. M�fions-nous des grandes id�es qui, pendant qu'elles marinent, stoppent toute action pendant des ann�es.
Budg�tairement, vous ne donnez qu'un chiffre, une augmentation de 500.000 F pour la restauration d'oeuvres d'art dans les mus�es. Vous ne croyez pas que le budget en trompe-l'oeil des illuminations de No�l, des op�rations Paris Fleuri, sans oublier les multiples associations d'habitude seraient � reconsid�rer, car ici nous parlons maintien et cr�ation d'emplois. Je ne porte pas un jugement de valeur sur ces subventions, je parle de priorit�s.
Il me faut dire quelques mots du " Comit� sign� Paris ". Vous l'appelez label d'excellence ; j'y ai surtout vu la d�monstration de force d'un lobby se servant de quelques artisans et entreprises de renom dont certains ne sont pas inconnus dans certaines sph�res, pour, � la va-vite, nous faire croire qu'il faisait quelque chose, et surtout se placer pour des subventions �ventuelles.
Donner un pourcentage de son chiffre d'affaires pour s'acheter ce label d'excellence, c'est un peu infantile, d'autant que les prestations propos�es font dans la tarte � la cr�me. Vous m'excuserez encore de l'expression.
D'ailleurs, un autre label " M�tiers d'art de Paris " nous est propos�. Je ne suis pas s�r que deux labels valent mieux qu'un. Je sais, tout le monde sait, que des �lections arrivent. Je crains que beaucoup d'artisans d'art ne s'inscrivent au comit� " sign� Furax ". Tant que le para�tre de certains organismes sera plus important que le faire et le savoir-faire, nous aurons droit � de pareilles l�g�ret�s dispendieuses et, pardonnez-moi, sans aucun int�r�t, si ce n'est que de se ridiculiser.
Les grandes visites en groupe � l'�tranger, les expositions n'ont de sens que si elles s'inscrivent dans la continuit�, le suivi, la pers�v�rance, et non dans l'�ph�m�re.
Le Comit� d'expansion �conomique de Paris est tr�s � l'honneur ces temps-ci. Nous attendons avec impatience son premier rapport.
Les cadeaux, Monsieur le Maire, que vous faites aux visiteurs �trangers en notre nom devraient provenir de ces artisans, ce qui pourrait faire l'objet d'un concours annuel.
Un vrai Haut Comit� des m�tiers d'art et des industries de cr�ation doit partir des artisans eux-m�mes. Eux seuls peuvent apporter l'originalit� et la force de conviction n�cessaire � leur entr�e dans le troisi�me mill�naire. Je leur fais confiance. A vous, Monsieur le Maire, de leur apporter notre soutien.
Je terminerai par une histoire combien r�v�latrice de ce qu'est un artisan d'art et de cr�ation, celle de ces horlogers qui fabriquaient des pendules indiquant les mill�naires, ce qui suppose que ce dernier cadran qui pr�sente son chiffre devant le guichet fait un tour complet en 20.000 ans. Croyez-vous que ces horlogers auraient pu imaginer que quelques ann�es plus tard, nous ne saurions plus fabriquer ou m�me r�parer ces montres alors qu'eux s'inscrivaient tout simplement dans l'�ternit� ?
Je vous remercie, Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme MOREAU.
Mme Gis�le MOREAU. - Monsieur le Maire, les m�tiers d'art, les industries de cr�ation constituent v�ritablement une part de l'�me de la Capitale. Ils contribuent puissamment � son rayonnement en France et � l'�tranger, et repr�sentent un nombre non n�gligeable d'emplois.
La communication qui nous est soumise ne comporte aucun chiffre, aucune analyse sur la situation actuelle des m�tiers d'art et des industries de cr�ation. C'est tout � fait dommageable car ces m�tiers et ces industries sont en p�ril.
Nombre d'entreprises et de salari�s ont disparu ces derni�res ann�es pas seulement � cause de la mondialisation et des �volutions technologiques, mais aussi � cause de la sp�culation immobili�re que la Municipalit� a favoris�e au lieu de la combattre. Ainsi des centaines d'activit�s de production et de commerce de proximit� ont �t� et continuent d'�tre chass�es chaque ann�e de la Capitale.
Les m�tiers d'art et de cr�ation ont toujours �t� int�gr�s au Paris populaire dans tous ses quartiers o� vivaient des ouvriers, des gens modestes, quartiers qui ont �t� ras�s pour faire des bureaux, des logements de standing. Comment peut-on ignorer, comme le fait la communication, une cause aussi importante de la disparition de milliers d'entre eux ?
La situation d'aujourd'hui est assez grave. Elle appelle des moyens r�els et cons�quents.
En premier lieu, pour permettre aux artisans d'art de rester � Paris, ils ont besoin pour cela de locaux adapt�s � leurs fonctions � des prix accessibles.
En second lieu, je dirai que toute id�e, et la communication en formule un certain nombre, a besoin d'un minimum de moyens pour voir le jour, et je regrette que ceci ne soit pas v�ritablement pr�vu.
Je voudrais �voquer quelques �l�ments de la situation et formuler des propositions.
Premier point : la situation.
2.400 entreprises sont inscrites dans la cat�gorie m�tiers d'art pour les �lections � la chambre des m�tiers. Elles �taient sans aucun doute bien plus nombreuses dans le pass�.
Je voudrais �voquer l'�volution de dix corporations du secteur secondaire seulement entre 1991 et 1992, c'est assez �difiant.
Pour ces dix corporations qui ont trait � l'artisanat d'art, c'est-�-dire le cuir, la chaussure, l'�dition, etc., 447 entreprises repr�sentant environ 1.500 salari�s ont d� fermer leurs portes. L'habillement et l'�dition ont perdu � eux seuls 1.000 emplois en 1994.
Autre �l�ment, le quartier du Marais qui comporte beaucoup d'artisans d'art a perdu la moiti� de ses emplois en quinze ans. La haute couture, production des plus prestigieuses de la Capitale, est en p�ril. Il ne reste que 18 maisons contre 23 en 1990, avec un tr�s faible nombre d'ouvri�res. Des choix de rentabilit� imm�diate ont conduit � privil�gier les produits souvent fabriqu�s � l'�tranger au d�triment de la cr�ation.
Dans chaque arrondissement, des quartiers, des rues, des cours d'immeubles, abritaient des artisans d'art qui n'ont pas eu d'autres choix que de plier bagage en raison d'op�rations immobili�res, op�rations souvent conduites par la Ville avec les Z.A.C. et qui ne comportaient aucune disposition en leur faveur.
Les h�tels industriels cens�s pouvoir en accueillir un certain nombre sont d'un co�t exc�dant largement les moyens de la plupart d'entre eux.
Qu'on en juge : il en co�te entre 640 et 975 F le m�tre carr� � l'ann�e sans les charges, soit entre 53 et 80 F par mois.
S'agissant du Viaduc des arts, un local de 150 m�tres carr�s, qui est la moyenne de ces locaux, co�te 90.000 F par an. Qui peut faire face � un tel loyer ?
Concernant la question de l'urbanisme, je veux aussi �voquer l'exemple du Faubourg Saint-Antoine, cit� dans la communication. On parle de l'�tude du F.I.S.A.C., d'une enqu�te publique, mais il y a une O.P.A.H. en cours qui ne suscite gu�re l'enthousiasme des int�ress�s car seulement un million sur les vingt pr�vus ont �t� utilis�s jusqu'� pr�sent.
La mairie du 11e demande la transformation de cette op�ration en O.P.A.H. complexe afin de davantage prendre en compte les probl�mes sociaux. C'est indispensable � faire car la premi�re des choses est de cr�er les conditions pour que les artisans d'art puissent rester.
Le faubourg Saint-Antoine va mal, tout doit �tre fait pour sauver ce qui reste et qui fait partie de l'�me du quartier, sans parler des centaines d'emplois qu'il repr�sente.
S'agissant des �coles d'art appliqu�, il y a urgence de proc�der � la mise aux normes de s�curit� des machines, ce qui a motiv� l'action des directions des enseignements et lyc�es municipaux, notamment � l'�cole Estienne.
Il faut porter une attention particuli�re � l'�cole Boulle, ainsi qu'au lyc�e Lucas-de-N�hou dont la reconstruction est repouss�e depuis 9 ans. J'aimerais conna�tre les intentions de la Ville concernant ce lyc�e.
Je voudrais �voquer en deuxi�me point de mon expos� l'absence de moyens r�els, en dehors de quelques �tudes qui permettent de renvoyer � plus tard la mise en oeuvre des solutions. Il y a fort peu de concret : le label " Sign� Paris ", le guide des artisans d'art, 2 bourses de 54.000 F ; cela peut aider, mais �a ne fait pas le compte, d'autant plus que, je le disais, les meilleures id�es ont besoin d'un minimum de moyens pour voir le jour.
Le million de francs pr�vu pour le fonds de promotion est � l'�vidence bien insuffisant ; il ne repr�sente que l'�quivalent de l'acquisition des instruments de musiques effectu�es par les conservatoires.
Concernant les commandes publiques, on a le sentiment qu'ont �t� regroup�s les habituels travaux concernant les m�tiers d'art effectu�s normalement par la Ville, sans aucun effort particulier, sans aucun ajout, si ce n'est le demi-million d'augmentation pour la restauration des mus�es.
Ces industries impliquent des dispositions d'ampleur tout � fait � la port�e de la Ville, faute de quoi nous n'aurions plus grand chose � d�velopper car ces m�tiers risquent de dispara�tre.
Troisi�me point, quelques propositions de nature � aider les artisans d'art et permettre de d�velopper l'emploi.
Tout d'abord, la politique urbaine est un domaine d'intervention essentiel pour la Ville. Il n'est �voqu� qu'au travers des h�tels industriels, qui sont co�teux. C'est inqui�tant pour l'avenir. C'est pourquoi nous voulons insister sur la n�cessit� de pr�voir le maintien dans les lieux des artisans d'art et industries de cr�ation. Aucune expulsion ne doit �tre effectu�e.
A ce sujet, je veux �voquer le cas du 91, quai de la Gare, lieu de culture et de cr�ation, susceptible de donner une �me � cette Z.A.C. " Paris-Rive gauche " ; c'est un lieu � sauvegarder sur l'avenir duquel je souhaiterais �tre rassur�e. D'une fa�on g�n�rale, il nous semble que des conditions de relogement � des conditions identiques de surface et de montant du loyer devraient �tre pr�vus si le d�part s'av�re in�vitable dans certaines op�rations.
D'autre part, les nouvelles op�rations, Z.A.C., O.P.A.H., devraient comporter des dispositions sp�ciales en faveur des m�tiers d'art et de cr�ation, en particulier pour l'installation des jeunes.
Enfin, une r�habilitation sociale de certains quartiers doit �tre mise en oeuvre. Cela pourrait �tre le cas par exemple des b�timents du 126, avenue de Choisy dans le 13e, qui sont propri�t� de la Ville et o� vivaient de nombreux artisans d'art et o� vivent encore un certain nombre d'entre eux. Cet ensemble de b�timents pourrait �tre une op�ration exemplaire dans ce domaine.
D'une fa�on plus g�n�rale, les locaux de rez-de-chauss�e vacants, appartenant � la Ville, pourraient, pour un certain nombre d'entre eux, �tre utilis�s � cette fin.
Concernant les h�tels industriels, un r�gime sp�cial pourrait �tre mis au point pour les artisans d'art, dont la rentabilit� est diff�rente d'autres m�tiers.
Je rappellerai que nous avons demand� qu'on divise par deux le prix du m�tre carr� des h�tels industriels pour qu'ils puissent �tre accessibles � un plus grand nombre, ce qui ne pourrait �tre que positif pour l'emploi.
Deuxi�me point : le fonds de promotion devrait �tre revu � la hausse.
Au-del�, des salons qui regroupent traditionnellement les milieux professionnels, des expositions dans les mairies d'arrondissement, ou bien � l'H�tel-de-Ville, seraient susceptibles d'int�resser le grand public tr�s sensibilis� sur cette question.
Troisi�me et dernier point : la concertation la plus approfondie avec les m�tiers eux-m�mes est une n�cessit� pour avancer des solutions efficaces.
Pourquoi la Ville n'organiserait-elle pas, en liaison avec la Chambre de Commerce et d'Industrie et la Chambre des M�tiers, un congr�s des m�tiers d'art et de la cr�ation permettant un riche �change de vues et un large impact populaire ?
En conclusion, il semble louable de se pr�occuper des m�tiers d'art et de cr�ation. Encore faut-il �tre anim� de la volont� politique de cr�er leur existence. Cela appelle des mesures concr�tes qui, h�las, ne figurent pas dans la communication qui nous est soumise.
Les artisans d'art et de cr�ation ont int�r�t � faire entendre leur voix pour obtenir des dispositions plus favorables � l'exercice de leur profession et sauvegarder les emplois.
Les �lus communistes seront attentifs � leurs exigences, seront sensibles � ce qu'ils repr�sentent du point de vue de l'histoire et du prestige de Paris, du Paris populaire, cr�atif et industriel, et aussi � ce qu'il repr�sente pour le Paris de l'an 2000.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. VIVIEN.
M. Pascal VIVIEN. - Monsieur le Maire, votre communication met en �vidence le double aspect des m�tiers d'art et des industries de cr�ation : un aspect plus connu li� � la culture, un autre que vous mettez � juste titre en exergue, participant � l'�conomie de la Ville, gisement important d'emplois � venir.
La France est riche de ses traditions et les m�tiers d'art font partie de cette culture et de ce savoir-faire que tous les pays du monde envient. Paris est riche de ses m�tiers d'art et toutes les capitales du monde nous envient.
A travers notre histoire, les dirigeants en avaient pris conscience et Colbert a rationalis� cette �nergie cr�atrice en encourageant l'installation de manufactures tourn�es vers l'exportation de produits de qualit�. C'est un formidable patrimoine de connaissances que notre pays et Paris ont su acqu�rir � travers leur histoire, en sachant allier tradition et innovation, en �tant tout � la fois un des �l�ments moteurs de l'�conomie parisienne et le symbole de m�tiers ayant particip� � l'histoire de notre Ville.
L'artisanat d'art a contribu� � cet art de vivre qui, � l'aube du troisi�me mill�naire, demeure un bien pr�cieux, charg� d'avenir prometteur. On red�couvre aujourd'hui le sur-mesure, la pi�ce unique, le fait main. Chacun d'entre nous appr�cie le savoir-faire, l'excellence au quotidien caract�ris�e par tous ces m�tiers de la mode, du parfum, des arts de la table et de la d�coration. Ils �laborent, gr�ce � l'esprit de cr�ation et au geste de la main, des produits sans �quivalent de par le monde.
Ces activit�s d'exception appartiennent au patrimoine national, au m�me titre que nos monuments et nos cath�drales.
Il faut tenir compte �galement de tous les m�tiers de la conservation, restauration du patrimoine mobilier et immobilier sans lesquels les vestiges du pass� ne pourraient �tre entretenus. Nous devons les prot�ger, assurer leur p�rennit�. Ils sont les biens pr�cieux de notre savoir-faire mais aussi, et au-del�, la m�moire de notre histoire.
Ils sont aussi tourn�s vers l'avenir avec des m�tiers nouveaux et des techniques de pointe. Ces m�tiers d'art subissent des changements li�s aux �volutions sociologiques, �conomiques et technologiques de la soci�t�.
Il faut rappeler que, dans les ann�es 70, les m�tiers d'art n'avaient pas l'image de marque qu'ils m�ritaient. Au contraire, depuis plusieurs ann�es, ces m�tiers ont �t� reconnus comme atout pour notre Capitale et on a constat� un accroissement de la demande �manant d'une client�le plus passionn�e.
A ce sujet f�licitons-nous, Monsieur le Maire, que votre pr�d�cesseur, Jacques CHIRAC, ait cr�� une d�l�gation aux m�tiers d'art, soulignant l'importance qu'il attachait � ces m�tiers ainsi qu'aux industries de cr�ation.
Il s'agissait l� d'une initiative plus que symbolique.
Je souhaite rendre hommage � celle qui, sous son autorit�, a mis sur les rails cette politique. Nos coll�gues auront compris que je tiens � saluer le travail de Gabrielle MASS.
Les m�tiers d'art ont une histoire. Ils ont une image internationale, ils ont un avenir. Ils recouvrent une r�alit� �conomique et sociale. La disparition de ces m�tiers aurait �t� une perte irr�m�diable et c'est gr�ce � une volont� politique affirm�e qu'ils garderont une place vivante au sein de la soci�t� contemporaine parisienne.
Cette volont�, Monsieur le Maire, une fois de plus, vous la manifestez aujourd'hui en ayant choisi de la pr�senter dans un cadre coh�rent et prospectif, � l'�chelle de la dur�e de la mandature.
Votre communication t�moigne d'une volont� affich�e, claire, nette et pr�cise. Depuis votre �lection, vous r�p�tez inlassablement que Paris doit rester la grande capitale culturelle, scientifique, universitaire et �conomique. Vous ne faites pas que le dire, vous agissez en ce sens. Nombre de vos d�cisions prises depuis 1996 en sont un �minent t�moignage.
C'est avec justesse, Monsieur le Maire, que vous d�clarez que les m�tiers d'art et les industries de cr�ation sont des acteurs importants de l'�conomie parisienne. Vous souhaitez une strat�gie locale et volontariste de la Ville de Paris, qui s'inscrit dans l'action globale que doivent mener l'Etat et la R�gion. La communication que vous venez de faire est la meilleure r�ponse � apporter.
Il est n�cessaire de maintenir et de faciliter le retour d'entreprises artisanales dans la Capitale.
Il faut former les jeunes au travers d'une politique d'accompagnement et la cr�ation de lieux d'accueil.
Il faut aussi promouvoir et valoriser ces m�tiers.
L'Etat y contribue en d�cidant la cr�ation d'un conservatoire national des m�tiers d'art et la mise en place d'un fonds d'encouragement aux m�tiers d'art.
Vous avez annonc�, Monsieur le Maire, d'autres mesures. Elles sont d'application imm�diate, je n'y reviendrai pas.
Mais la Ville, oui, la Ville s'implique aussi en prenant des mesures efficaces, propres � elle, cibl�es, t�moignage d'une volont� d�lib�r�e d'aider des hommes et des femmes qui apportent � notre Ville leur richesse au travers de m�tiers qu'ils exercent.
Comme je l'ai d�j� soulign�, vous pr�sentez un cadre � l'�chelle de la dur�e de la mandature.
Ces m�tiers sont un atout �conomique pour Paris et pour le d�veloppement �conomique et de l'emploi. Ce secteur s'inscrit dans la Charte " Initiative emploi ". Il est utile de les valoriser et de les mettre au service du d�veloppement de l'activit� �conomique et de l'emploi dans la Capitale.
A ce sujet, il est n�cessaire de mieux les faire conna�tre pour en pr�server la diversit� et les maintenir dans notre Ville. L'�tude engag�e sur le faubourg Saint-Antoine, que vous avez d�cid�e, est une r�ponse appropri�e et exemplaire. Par cette initiative, vous prot�gez et redynamisez les activit�s artisanales.
Le plan de protection et de mise en valeur du faubourg Saint-Antoine permettra de maintenir et de renouveler les activit�s traditionnelles du faubourg en concertation avec les habitants.
La comparaison avec le Viaduc des arts d�montre que cette redynamisation peut �tre r�ussie. A cet �gard, je tiens � souligner la qualit� du travail r�alis� par la Ville et la S.E.M.A.E.S.T. Plusieurs milliers de personnes visitent, chaque semaine, les artisans install�s sous les vo�tes du viaduc.
Il est utile, comme vous le sugg�rez, que les h�tels industriels soient adapt�s pour l'accueil des artisans. Gr�ce � ces h�tels, des milliers d'emplois ont �t� cr��s ou pr�serv�s � Paris.
On ne peut que se r�jouir de votre annonce de l'�tude de la cr�ation d'un h�tel industriel � dominante artisanale dans le 12e arrondissement.
Mais, au-del�, il serait bon que lors des op�rations de r�novation des quartiers, la Ville soit attentive au maintien des activit�s artisanales. C'est votre volont�. Elle m�rite d'�tre appuy�e.
Il me semble aussi que les op�rations d'urbanisme � venir permettraient de r�server des locaux pour les m�tiers de la cr�ation. Je pense notamment � l'am�nagement du quartier " Al�sia-Montsouris " o� les bailleurs sociaux pourraient r�aliser des locaux pour ces m�tiers d'avenir � c�t� d'ateliers d'artistes.
Vous avez d�cid� de faire appel aux artisans pour la r�fection et la restauration des immeubles municipaux. C'est une initiative � louer, une de plus. Plus de 20 millions de francs de cr�dits seront propos�s au vote d'un prochain Conseil de Paris.
Monsieur le Maire, vous dites et vous faites.
Il en sera de m�me pour la restauration des oeuvres d'art dans les mus�es : des cr�dits en hausse !
Voil�, Monsieur le Maire, une politique dynamique. Vous dites et vous faites.
A l'�vidence, la promotion des activit�s artisanales est un axe essentiel. D�s 1998, un fonds de promotion des m�tiers d'art sera mis en place. Un guide des artisans d'art sera �dit�. De m�me qu'est cr�� le label " M�tiers d'art de Paris ".
C'est une r�ponse forte pour la promotion de ces m�tiers.
Enfin, comme vous, je regrette qu'un lieu de rencontre du public avec les m�tiers d'art et les industries de cr�ation n'ait pas encore vu le jour. Mais la mise en place d'un groupe de r�flexion d�montre que nous sommes sur la bonne voie.
Une vraie politique est ainsi d�finie mais il est n�cessaire de la valoriser � l'�tranger. Le comit� d'expansion �conomique de Paris doit en �tre l'artisan ainsi que le comit� " sign� Paris " cr�� � votre initiative, en f�vrier dernier, en partenariat avec la Chambre de Commerce et d'industrie de Paris et la Chambre des M�tiers.
Je n'insisterai pas sur la n�cessit� d'inciter les jeunes � se familiariser aux m�tiers d'art, dont parlera mon coll�gue Jean-Marc BOULENGER de HAUTECLOCQUE, mais je souhaite souligner le r�le essentiel des A.D.A.C. de Paris et des �coles de qualit�, comme le lyc�e Lucas-de-Nehou dans le 14e arrondissement, sp�cialiste du verre, o� chaque �l�ve trouve � la sortie de l'�cole un emploi.
Enfin, la Commission extra-municipale aura un r�le � jouer et je me r�jouis de son renforcement, ainsi que de la cr�ation d'un Haut Comit� des m�tiers d'art.
Pardonnez-moi, Monsieur le Maire, d'insister sur une initiative qui me tient � coeur : la cr�ation, � l'initiative du Maire du 14e, des premi�res journ�es portes ouvertes des ateliers d'art et artisans du 14e, en 1996.
Cette initiative, qui a connu un grand succ�s dans l'arrondissement, m�rite d'�tre encourag�e.
Monsieur le Maire, votre programme est ambitieux. Vous avez manifest� une volont�, une vraie volont�. A l'aube du troisi�me mill�naire, et c'est un symbole, la Ville de Paris apporte aux m�tiers d'art plus qu'un espoir : une chance, une vraie chance. Les acteurs de ces m�tiers ont conscience que vous �tes avec eux, que nous sommes avec eux.
Ils ont, en la personne d'Herv� BENESSIANO, votre adjoint, un avocat de talent qui mettra en application votre politique et qui d�finira avec les autorit�s concern�es une politique pour ces m�tiers.
Monsieur le Maire, les �lus du groupe " R.P.P. " vous remercient de votre communication qui fixe un cadre et des objectifs essentiels pour l'avenir de ces m�tiers-richesse de notre Ville.
Monsieur le Maire, nous sommes � vos c�t�s pour aller de l'avant pour le bien des Parisiennes et des Parisiens.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur VIVIEN.
La parole est � M. SARRE, Pr�sident du Mouvement des citoyens.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les m�tiers de l'artisanat d'art et de la cr�ation, comme vous le rappelez, sont une partie du patrimoine historique, parisien et national. De Tokyo � New York ou Sydney, si la Ville de Paris est connue et reconnue, c'est aussi qu'elle a su s'illustrer en ces noms prestigieux de la haute couture que sont Dior, Chanel ou Mme Grey, mais aussi en des g�n�rations d'artisans parfois anonymes form�s aux �coles Boulle ou Estienne, auteurs de ces meubles de style que nous utilisons ici m�me.
Le rayonnement de la France et de Paris dans le monde a pris pour une part naissance dans leurs mains, dans ces ateliers du Marais, du faubourg-Saint-Honor� ou Saint-Antoine, autour de la place Vend�me comme � Belleville.
Or, ces m�tiers, aujourd'hui �rig�s de si�cles de savoir-faire, doutent de leur avenir et c'est avec eux Paris qui doute de lui-m�me et de sa capacit� � adapter cette incomparable tradition aux conditions de notre �conomie.
En Ile-de-France, les effectifs salari�s dans l'artisanat ont diminu� de 16 % en 1995 et 1996, ce qui repr�sente, Monsieur le Maire, 4.400 suppressions d'emplois. Des quartiers comme celui du faubourg-Saint-Antoine sont menac�s et avec eux des centaines d'emplois, la transmission s�culaire d'un art de faire et une partie m�me du patrimoine national.
C'est pourquoi j'ai lu votre texte avec une extr�me attention.
Les m�tiers d'art m'int�ressent �tant curieux et soucieux de leur devenir ; j'ai appr�ci� � sa juste mesure l'effort pour r�unir, je cite " en un cadre coh�rent et prospectif " des mesures tant�t nouvelles, tant�t d�j� anciennes et connues, susceptibles d'�pauler ce secteur en difficult�.
Je rel�ve en particulier avec int�r�t vos projets destin�s � sensibiliser les jeunes � cette vari�t� de m�tiers tout comme ceux visant � d�finir une politique de commande dans le domaine en particulier de la restauration.
Excusez-moi, mais il y a l� haut un colloque auquel nous n'avons pas �t� invit�s...
M. LE MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t, Messieurs, un peu de silence !
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Franchement, Monsieur le Maire...
M. LE MAIRE DE PARIS. - Continuez, Monsieur SARRE.
M. Georges SARRE, maire du 11 arrondissement. - Merci.
J'ai �t� sensible au projet d'�tude subventionn� par la F.I.S.A.C. portant sur les caract�res et les difficult�s sp�cifiques du milieu de l'artisanat d'art dans le faubourg-Saint-Antoine. Il y a l�, dirai-je, du bon grain et du bon grain � moudre.
Et puis il y a l'ivraie. Je regrette au premier chef que ce catalogue de mesures un peu disparates, il faut l'avouer, soit d�pourvu d'une initiative puissante. Je crains aussi que vous ayez beaucoup tard� � nous le proposer.
Depuis longtemps, ici m�me, j'ai attir� votre attention sur les effets de l'augmentation des baux, des ateliers, des cessations d'activit�s, du d�part des artisans. J'ai d�pos� � l'Assembl�e nationale une proposition de loi visant � limiter la flamb�e des loyers commerciaux. Malheureusement, cette d�marche n'a pas retenu l'attention de la majorit� parlementaire actuelle.
Aussi, j'ai bien peur que ce cadre coh�rent de mesures en faveur des m�tiers d'art et de la cr�ation ne cherche qu'� faire oublier, au mieux � tenter de soulager les blessures dont depuis plus de 15 ans, la Ville de Paris s'est rendu responsable par la destruction de certains quartiers, le soutien � la sp�culation apport�e par les Z.A.C. en autorisant des millions de m�tres carr�s de bureaux.
La concurrence internationale, il est vrai, a aussi jou� un r�le. Les fabricants de mobilier qui sous-traitaient � des artisans parisiens ont d�sormais beaucoup de meubles mais aussi les appliques, la serrurerie, les tissus d'ameublement sont fabriqu�s � l'�tranger, notamment en Italie et/ou en Extr�me Orient. Il en va de m�me dans la maroquinerie et la mode o�, de surcro�t, les contrefa�ons tuent le march�.
Est-il utile, aujourd'hui encore, de chercher les responsables ?
Nous devons surtout agir et pour cela savoir exactement o� porter notre action.
La moindre des choses, Monsieur le Maire, aurait donc �t� de dresser un bilan de la situation � l'aide d'une �valuation qualitative et quantitative de ces professions.
Quel est leur nombre ? O� sont-elles implant�es ? Le luthier rencontre-t-il les m�mes difficult�s que l'�b�niste et sinon, ce qui est vraisemblable, pourquoi ?
Or, vous avez souhait� agir sans vraiment savoir dans quelle direction pr�cise. Qu'en est-il, par exemple, des premiers r�sultats de l'�tude sp�cifique sur le faubourg-Saint-Antoine ?
Une telle �tude pr�cise sur ces m�tiers de l'artisanat et de la cr�ation � Paris aurait pu permettre de se rendre compte de certains probl�mes.
Ainsi, dans les zones d'am�nagement concert�, les locaux en pied d'immeubles construits par les soci�t�s d'�conomie mixte de la Ville de Paris ne sont pas appropri�s aux activit�s artisanales et malgr� les engagements de mod�ration des loyers pris par les organismes bailleurs, on constate des hausses faisant fuir le petit commerce.
Vous insistez beaucoup sur les h�tels industriels de la Ville. L� encore, ils ne sont pas forc�ment con�us pour des activit�s artisanales. Quel effort la Ville a-t-elle consenti en faveur des P.M.E. de ce secteur ?
Lors du Comit� d�partemental de la formation professionnelle, le 11 octobre 1996, Mme Nicole CATALA, notre coll�gue avait �voqu� la n�cessaire adaptation des h�tels industriels aux exigences des artisans et envisag� la cr�ation d'un h�tel vou� � l'artisanat d'art. O� en sont ces projets ?
Lors de la m�me r�union, il avait �t� rappel� que l'O.P.A.C. mettait � la disposition des cr�ateurs d'entreprise des locaux � loyers pr�f�rentiels pour deux ans.
Monsieur le Maire, combien d'artisans en ont-ils r�ellement b�n�fici�?
Il y a plus grave : l'op�ration, je cite " exemplaire " en mati�re d'artisanat d'art, selon vous, c'est �videmment le Viaduc des Arts. Vous en dressez sur deux pages une description idyllique. Or, les administrateurs de la S.E.M.E.A.-XV, r�unis le 15 mai 1996, ont constat� que toutes les vo�tes n'�taient pas lou�es du fait de d�sistements et que seuls 48 baux �taient sign�s � cette date, 43 locaux ouverts sur 56 emplacements. Pourquoi ? A cause des prix trop �lev�s. Le rapport de la S.E.M.A.-EST pr�cise m�me, je cite, que "quelques artisans, dont une bonne part des cr�ateurs d'entreprises, ont des difficult�s et du mal � assurer la charge du loyer. Il y a eu des cessations d'activit� et d'autres, selon l'am�nageur, ne sont pas � exclure. ".
Serait-il donc possible, Monsieur le Maire, de dresser un bilan d�taill� de la commercialisation du Viaduc des Arts et de justifier le choix du concept qui est moins celui d'un centre d'ateliers que d'expositions ?
Les artisans ne peuvent pas vraiment y produire et sont l� en fait en d�monstration, comme vous le dites, dans une vitrine prestigieuse. Or, beaucoup n'ont pas, ou n'ont plus les moyens de s'installer ou m�me de rester dans cette vitrine. Et vous le savez, s'agissant des baux dans le faubourg Saint-Antoine - pour ne parler que de lui � cet instant pr�cis - je connais des artisans � qui les propri�taires ont demand�, au moment du renouvellement du bail, une augmentation de loyer - et je ne me trompe pas dans les z�ros - de 900 %. 900 % !
Monsieur le Maire, la r�cente cr�ation du Comit� " Sign� Paris " dont l'int�r�t n'est pas � n�gliger, suscite aussi des inqui�tudes. Comment seront s�lectionn�es les entreprises concern�es ? Quelles actions entreprendra-t-il ? Quel budget lui sera allou� par la Ville ? Ces cr�dits ne profiteraient-ils pas davantage � des P.M.E. en difficult� ou ayant besoin d'une aide d'urgence pour leur permettre de se maintenir dans leurs locaux ?
Voil� un choix qu'il faut faire, car s'il est n�cessaire, et je suis venu � la manifestation que vous pr�sidiez en faveur de cette initiative, je crois �galement, si nous en avons les moyens, qu'il est tout � fait important de mettre des cr�dits dans le budget permettant aux P.M.E. en difficult� ou ayant besoin d'aide de travailler et de rester sur place.
Le probl�me de la sp�culation se pose avec une acuit� particuli�re dans le faubourg Saint-Antoine o� l'O.P.A.H. en cours risque d'aggraver la situation. Si j'ai demand� que l'O.P.A.H. simple du faubourg soit transform�e en O.P.A.H. cibl�e, c'est pour qu'avec le F.I.S.S.A.C., la Ville trouve les moyens d'intervenir.
En juin 1995, votre Municipalit� a pr�sent� au Minist�re des P.M.E. un dossier portant sur une s�rie d'�tudes destin�es � cerner les besoins dans ce domaine. Outre le fait que la Mairie du 11e arrondissement n'a pas �t� associ�e � cette r�flexion, je regrette que fin 1995, la Ville ait souhait� reprendre le dossier seule. Elle devait, en juin 1996 lancer un appel d'offres relatif aux �tudes.
Monsieur le Maire de Paris, cela a-t-il �t� fait ? J'en doute.
Cette insuffisance, cette incurie, d'une certaine fa�on, a des cons�quences lourdes sur l'artisanat. Toutes les semaines, des entreprises ferment et des emplois disparaissent. Il faut agir sans tarder. Sans cela, l'�cole Boulle ou les lyc�es continueront � former des jeunes qui ne trouveront pas d'emploi dans leur sp�cialit�, alors que le niveau des �l�ves, j'ai pu le constater � l'�cole Boulle, r�cemment, est remarquable et leur int�r�t r�el pour les m�tiers d'art et de cr�ation.
D'autres actions doivent �tre conduites par la Ville pour aider l'artisanat. La premi�re consiste � aider les artisans qui le d�sirent � se regrouper en G.I.E. pour qu'ils puissent prospecter de nouveaux march�s, notamment � l'exportation, et mettre en commun des t�ches de gestion, mener des actions de promotion. J'avais d�pos� une proposition de loi en ce sens en 1995, mais la majorit� parlementaire s'y est oppos�e.
Seconde mesure : cr�er dans le faubourg Saint-Antoine une Maison de l'artisanat vou�e aux m�tiers du meuble et de la d�coration. Vous proposez, certes, dans votre communication, page 8, de mettre � l'�tude la cr�ation d'un h�tel industriel � dominante artisanale dans le secteur Citeaux-Brulon : louable intention. Il me semble cependant, d'une part que le coeur du faubourg Saint-Antoine centre de la tradition artisanale serait un lieu plus indiqu� et d'autre part, que la notion d'h�tel industriel, centre de production et non d'exposition et de d�monstration, ne satisfait que tr�s tr�s partiellement � la solution du probl�me.
Une Maison de l'artisanat, dans sa vari�t� de fonctions, serait porteuse d'un avenir plus riche, me semble-t-il. Il s'agira d'un endroit o� la client�le pourrait voir travailler des artisans, appr�cier des cr�ations de grande qualit� r�alis�es par les artisans dans les ateliers situ�s en �tage ou dans des cours auxquelles le public n'acc�de pas spontan�ment.
Les artisans, Monsieur le Maire de Paris, sont dispos�s � s'investir dans ce projet, qui fonctionnerait sur le mod�le du Salon de l'artisanat d'art dans le 11e arrondissement qui rencontre chaque ann�e un grand succ�s. Des locaux bien situ�s dans ce quartier d'artisans existent, mais le co�t de fonctionnement d'un tel milieu n�cessite d'engager sans tarder une concertation entre la Ville de Paris, la Chambre des M�tiers et la Chambre de Commerce et de d�bloquer les moyens financiers.
Aujourd'hui, la priorit� absolue n'est pas d'aider une minorit� d'artisans connus � consolider leur position, mais de tout mettre en oeuvre pour que les autres, qui g�n�rent de l'emploi, ne soient pas expuls�s de leurs ateliers, oblig�s de fermer boutique, de quitter Paris.
La r�glementation sur les baux n'�tant pas certes, de notre comp�tence � tous, c'est un plan cibl� de maintien et de soutien de l'artisanat qu'il faut mettre d'urgence en oeuvre pour sauvegarder cette part de richesse de notre Ville. Il est n�cessaire et urgent d'agir.
Monsieur le Maire, je vous transmets �galement par les huissiers un projet de voeu concernant la cr�ation d'une Maison de l'artisanat � Paris et dans le faubourg, de fa�on � ce que le Conseil puisse se prononcer.
Je vous remercie de votre attention.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur SARRE. La parole est � M. PERNIN.
M. Jean-Fran�ois PERNIN, maire du 12e arrondissement. - Monsieur le Maire, vous venez d'affirmer votre volont� de soutenir et de d�velopper l'une des plus grandes richesses de notre patrimoine parisien, les m�tiers d'art et les industries de cr�ation. Je me f�licite de cette volont� qui d�passe le champ strict de l'�conomie. Elle met en jeu la qualit� de vie dans nos quartiers et l'image de Paris comme haut lieu de traditions et d'innovation culturelle.
Le 12e arrondissement se sent concern� au premier chef parce que les m�tiers d'art et de la cr�ation y sont particuli�rement vivants. Depuis le Viaduc des Arts jusqu'au fond des cours du faubourg Saint-Antoine, ce quartier m�rite d'�tre choisi comme p�le privil�gi� des initiatives municipales.
Avec les actions qu'elle a engag�es dans les derni�res ann�es et dont le Viaduc des Arts est le meilleur exemple, la Ville, en symbiose avec la municipalit� du 12e a cr�� une dynamique nouvelle.
Je souhaite que cette impulsion novatrice s'�tende � tout le faubourg Saint-Antoine et � ses rues environnantes et qu'ainsi soit cr�� � l'Est, et pour l'ensemble de l'Est parisien, dans un cadre exceptionnel, la vitrine prestigieuse qui manque � Paris et qui tout en sauvegardant et d�veloppant les m�tiers d'art, permette � notre Ville de jouer, dans ce domaine, pleinement son r�le en France, en Europe et au niveau international.
Cette dynamique r�sulte d'abord de l'addition de talents, de savoir-faire et de secteur tr�s vari�s des m�tiers d'art et de la cr�ation.
Le Viaduc des Arts, sur pr�s d'un kilom�tre, montre combien toute classification entre les artisans et cr�ateurs est simplificatrice, puisqu'il rassemble aussi bien des entreprises individuelles que de grandes soci�t�s (l'atelier LE TALLEC par exemple), des activit�s de fabrication, de cr�ation, mais aussi de l'enseignement (l'Acad�mie du Viaduc), des institutions (le VIA ou le Comit� d'Aubusson), des artisans issus du faubourg Saint-Antoine (FEY, gainier), que des �trangers form�s et install�s en France (Scott SLAGERMAN, souffleur de verre).
Mais cette dynamique est due aussi � l'�mergence d'une identit� collective.
Le label " Viaduc des Arts " est un ph�nom�ne r�cent. Il tient � la reconnaissance mutuelle des comp�tences et de la qualit� de chacun ; il est favoris� par l'existence d'une association, " Paris-Viaduc des Arts ", regroupant tous les locataires des vo�tes.
Cette communaut� des occupants du Viaduc (les " Vo�tiens ", comme ils s'appellent entre eux) est en train de prendre corps � travers des actions communes qui la font conna�tre : participation � des salons sous l'�gide du Viaduc des Arts, organisation de soir�es ou toutes les vo�tes invitent leur client�le, organisation d'op�rations portes ouvertes avec d�monstrations pour le grand public, par exemple.
En accord avec la S.E.M.A.-EST, d'autres actions sont en cours d'�laboration. Il serait judicieux que la Ville, la R�gion et les Minist�res de la Culture, des P.M.E., du Commerce et de l'Artisanat, leur apportent diff�rentes aides, notamment financi�res, pour les montages de ces projets.
Mais cette dynamique sur laquelle nous venons d'insister r�sulte d'une forte implication de la Ville depuis plusieurs ann�es pour r�aliser et faire vivre le Viaduc. Aussi bien � propos des conditions financi�res pr�f�rentielles accord�es aux locataires, que de la livraison des vo�tes restaur�es, que du choix de ses futurs occupants, porteurs de projets int�ressants pour l'ensemble du quartier.
Au-del� de cette politique, la Ville a consenti un effort consid�rable pour le Viaduc des Arts, dont le co�t des travaux atteint environ 130 millions de francs hors taxes.
Aujourd'hui, je souhaite que la diffusion de cette dynamique s'�tende au faubourg Saint-Antoine, en partant du Viaduc. La Maison du faubourg, au travail remarquable, est un des �l�ments de cette politique. La cr�ation de cheminements pi�tonniers � travers les vieux passages de ce quartier reliant le Viaduc au Faubourg sera une initiative fondamentale pour doter Paris d'un ensemble urbain r�serv� aux m�tiers d'art unique en Europe et ouvert sur l'ext�rieur gr�ce � la gare de Lyon toute proche.
Ce p�le ambitieux qui est en train de na�tre dans l'Est parisien doit favoriser l'installation d'artisans dans de nouveaux locaux, stoppant ainsi leur d�part.
Par ailleurs, le faubourg Saint-Antoine se pr�te particuli�rement � la mise en oeuvre d'actions en faveur de la formation et de l'apprentissage, puisqu'il rassemble � proximit� imm�diate des �tablissements d'enseignement tels que l'�cole Boulle et diff�rents centres pour apprentis.
D'autre part, pour prot�ger l'identit� forte de ce quartier, il faut, sous l'�gide de la S.E.M.A.-EST, et en concertation avec l'association " Paris-Viaduc des Arts ", d�velopper une politique d'animation, de communication, de promotion et d'aide du Viaduc. A ce propos, je me f�licite que tout au long de son parcours il soit dot� d'un mobilier urbain sp�cifique destin� � pr�senter les m�tiers d'art parisiens et leur histoire. Je remarque �galement que notre proposition d'�clairage ext�rieur " type monument historique " ait �t� retenue par la Ville. Enfin, je ne peux qu'approuver qu'une ou deux vo�tes du Viaduc accueillent prochainement un espace d'exposition pour apporter leur soutien aux m�tiers rares ou moins connus. Elles pourraient �galement devenir un instrument �ducatif et un lieu d'information pour le public et les utilisateurs du Viaduc ainsi que du quartier environnant.
En conclusion, permettez-moi de vous dire, Monsieur le Maire, que nous avons la possibilit� de cr�er dans l'Est parisien, avec le faubourg et le Viaduc r�unis, le grand centre europ�en des m�tiers d'art. Tout s'y pr�te : l'histoire, la renomm�e des m�tiers du faubourg Saint-Antoine, la qualit� des artisans, le sang neuf du Viaduc et l'existence de moyens importants en transports urbains. Sa situation g�ographique enfin ; ce " centre " irrigu� par de nouvelles voies pi�tonnes sera situ� � deux pas de la gare de Lyon et de l'entr�e dans Paris de l'autoroute de l'est.
Je souhaite donc que, sous votre autorit�, Monsieur le Maire, et celle de votre Adjoint charg� des m�tiers d'art, soit commissionn�e d'une mani�re d�finitive la S.E.M.A.-EST, riche de ses exp�riences en mati�re de r�alisation urbaine et de d�veloppement de l'artisanat d'art, pour poursuivre et mener � bien, en concertation avec les institutions concern�es et les milieux int�ress�s, cette op�ration indispensable pour l'avenir �conomique, culturel et international de Paris.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur PERNIN.
La parole est � M. BLOCHE.
M. Patrick BLOCHE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la richesse patrimoniale de Paris s'inscrit le plus souvent dans nos d�bats � travers la protection d'un b�timent, la pr�servation d'une cour ou d'un passage, le maintien d'une perspective. Aussi, il est heureux de pouvoir aujourd'hui �voquer la richesse patrimoniale de Paris dans sa dimension humaine, celle de l'existence s�culaire de m�tiers d'art dans leur extraordinaire diversit�, celle de la transmission de g�n�ration en g�n�ration d'un savoir-faire unique, mais aussi - la tradition rejoignant la modernit� - celle d'une cr�ation culturelle en perp�tuel renouvellement, qui contribue de fa�on si �vidente au g�nie parisien.
Ce g�nie parisien, nous avons tous la volont� de le faire vivre en cette fin de mill�naire, car nous savons la part d�cisive qu'il prend dans le rayonnement international de Paris.
Dans un univers o� les marchandises circulent plus facilement que les hommes, des meubles, des bijoux, des tissus, en un mot des objets franchissent les fronti�res pour dire au monde : �a, c'est Paris !
N'oublions pas �galement que le g�nie parisien conna�t une diffusion internationale par la possibilit� offerte � des femmes et � des hommes d'autres cultures d'avoir acc�s � un savoir-faire dont la transmission est assur�e au sein d'�tablissements d'enseignement remarquables.
Ayons le souci de laisser les fen�tres ouvertes et, malgr� les tentations actuelles, de refuser un repli sur soi n�faste � l'image internationale de Paris.
Dans le droit fil de l'intervention d'Alain LE GARREC, je souhaiterais tout d'abord traiter de la question essentielle de la formation.
Le succ�s remport� par les journ�es portes ouvertes des �coles sup�rieures d'arts appliqu�s montre que la sensibilisation des jeunes aux m�tiers d'art et de la cr�ation est grande. Sur le plan p�dagogique, j'esp�re que le comit� d'orientation et de d�veloppement de l'enseignement professionnel et technologique saura vaincre nombre de r�sistances d'ordre budg�taire pour d�velopper l'offre de formation.
Ainsi, des m�tiers disparaissent par manque de cursus ad�quat. Dans le domaine de l'art du meuble, par exemple, on ne trouve plus des vernisseur metteur en couleurs, car l'Education nationale ne veut pas envisager la cr�ation d'un C.A.P. dans cette sp�cialit�.
Autre exemple, autre proposition : une profession � haute valeur artistique, celle de la restauration, est actuellement � la recherche d'une reconnaissance, d'une identit�, qui passe par la d�finition pr�alable de crit�res de professionnalit�. La part de l'auto-formation y demeure pr�gnante. Il est, de ce fait, regrettable que l'�cole Boulle ne puisse actuellement proposer une formation amenant des jeunes du niveau Bac � un dipl�me d'�tudes approfondies en restauration. Et pourtant le projet est pr�t. Le partenariat avec la Sorbonne est �tabli. La Ville et le minist�re ont conjointement donn� leur feu vert p�dagogique.
Alors pourquoi ce retard ?
Tout simplement, Monsieur le Maire, parce que la Ville de Paris n'assume pas des responsabilit�s que votre communication passe soigneusement sous silence.
Notre Assembl�e municipale, gr�ce � notre coll�gue Maryse LE MOEL, a d�cid� r�cemment de la grande question de l'entretien et de la mise aux normes de ces crit�res d�finis par une directive europ�enne de novembre 1989 et un d�cret de janvier 1993, des machines utilis�es par les �tablissements d'enseignement professionnel parisien.
Il a fallu que des �l�ves des �coles Boulle, Duperret et Estienne-d'Orves expriment leur col�re dans la rue pour que vous preniez enfin conscience qu'il fallait remplacer les installations obsol�tes devenues dangereuses. Pourtant, responsables d'�tablissements et enseignants vous avaient alert� en 1992.
Actuellement, � la suite de plusieurs rapports de l'Inspection du travail, de nombreuses machines sont immobilis�es entravant de fait l'activit� de plusieurs ateliers.
Alors que nous n'en sommes qu'au stade de l'expertise, nous souhaitons nous assurer de votre volont� de mobiliser les moyens financiers n�cessaires.
Cette situation m'am�ne naturellement, puisqu'il s'agit de cr�dits d'investissement, � �voquer le triste �tat dans lequel se trouvent des �tablissements municipaux, dont vous soulignez, � juste titre, le caract�re prestigieux et la r�putation internationale.
Pourtant, en 1993, la Ville a d�cid� de r�nover et de d�velopper ces �coles d'art. Une d�l�gation du groupe socialiste a r�cemment visit� l'�cole Boulle et le lyc�e Lucas-de-N�houx.
Nous avions pu constater la distance qui existe entre le discours et les actes. Ainsi, en ce qui concerne l'�cole Boulle, une �tude a �t� conduite durant une ann�e afin d'�laborer le projet d'une vaste restructuration permettant d'accueillir une plus grand nombre d'�l�ves et de proposer de nouvelles fili�res de formation, et alors que les plans sont pr�ts, rien ne bouge et vous donnez, ainsi par votre inaction, une bien mauvaise image de Paris aux nombreux visiteurs nationaux de cette �cole.
La suite de mon intervention portera si vous le permettez, sur un quartier qui m'est cher, puisque j'en suis l'�lu, et qui symbolise depuis des si�cles � Paris le travail du bois, des m�taux, de la pierre et du textile. Je veux parler du faubourg Saint-Antoine.
J'associerai d'ailleurs � mon propos mes coll�gues et amis Mich�le BLUMENTHAL et G�rard REY, �lus du 12e arrondissement.
Les lignes que vous y consacrez, Monsieur le Maire, ressemblent malheureusement au reste de votre communication. Aucun bilan chiffr� permettant de prendre la mesure d'un d�clin dont votre politique de laisser-faire et de laisser-aller est en partie responsable.
Un catalogue de bonnes intentions qui devrait curieusement trouver leur soudaine r�alisation en 1997 et 1998, alors m�me que vous ne prenez aucun engagement de caract�re budg�taire.
En un mot, l'absence d'une vision globale, permettant de b�tir un vrai dossier de d�veloppement des m�tiers d'art et des industries de cr�ation, � Paris, et notamment le faubourg Saint-Antoine.
Les activit�s traditionnelles du faubourg Saint-Antoine ont �t� victimes, conjointement, ces derni�res ann�es, de la sp�culation immobili�re , de la mondialisation de l'�conomie et d'une non intervention de la Mairie de Paris, qui aurait pu pr�server la mixit� qui caract�rise ce quartier par un exercice judicieux par exemple de son droit de pr�emption.
Il est r�v�lateur qu'il ait fallu attendre 1996 pour que soit annonc�e le lancement d'une �tude du C.I.S.A.C visant � �tablir un diagnostic actualis� de la situation, c'est-�-dire le constat des dommages irr�m�diables caus�s � des m�tiers d'art, dont certains risquent d�finitivement de dispara�tre comme par exemple celui de tourneur.
Le d�plafonnement des loyers commerciaux, lors de leur renouvellement, passe par une utilisation abusive de la notion de changement des facteurs locaux de commercialit�, qui fait toujours des ravages et menace r�ellement l'activit� du faubourg et modifie en profondeur la physionomie du quartier.
Il est significatif que votre communication consacre si peu de lignes � la question vitale des locaux, sans d'ailleurs sortir des g�n�ralit�s, et par contre plus de publicit� au Viaduc des Arts.
Il n'est pas dans mon intention de remettre en cause cette r�alisation esth�tiquement r�ussie. Pour les touristes, pour les promenades dominicales des Parisiens, l'agr�ment est incontestable.
La commercialit� viendra s�rement avec le temps, question d'habitude.
Constatons cependant que l'activit� de fabrication sur place se trouve limit�e par le volume des vo�tes de l'avenue Daumesnil et par l'impossibilit� d'y installer des machines.
Les entreprises artisanales peuvent rarement d�localiser totalement et seules les plus solides financi�rement peuvent proposer une prestation de services.
Le Viaduc des Arts a connu une commercialisation qui m�riterait quelques questions, puisque la priorit� des installations aux artisans du quartier ou la recherche d'une coh�rence globale n'ont pas �t� les crit�res retenus.
Les co�ts d'am�nagement int�rieur, ainsi que les montants des loyers connus ne nous permettant pas de consid�rer le Viaduc des Arts comme une r�alisation � caract�re dirons-nous sociale.
Georges SARRE vient d'�voquer le P.V. du conseil d'Administration de la S.E.M.A.-EST du 15 mai 1996 qui note : " Quelques artisans, dont une bonne part des cr�ateurs d'entreprises, ont des difficult�s et ont du mal � assurer la charge du loyer ".
Depuis nos pr�c�dents Conseils, deux arr�ts d'activit�s ont eu lieu et d'autres ne sont pas � exclure. Le Viaduc des Arts est, selon vos termes, une vitrine, c'est en effet le terme qui convient !
Gardons nous que l'attrait de la vitrine ne masque pas l'�tat de l'arri�re-boutique. Savez-vous, mes chers coll�gues, qu'� Paris, ces trois derni�res ann�es, le secteur priv� a d�pos� des permis de construire pour la transformation de 41.000 m�tres carr�s d'ateliers en logements ? Ainsi face � cette �volution je vous propose, Monsieur le Maire, non pas une conservation frileuse du faubourg Saint-Antoine, mais sa reconqu�te dynamique et volontaire pour tous ceux qui cr�ent, qu'ils soient artisans ou actifs, pour tous ceux qui ont l'audace quotidienne d'allier tradition et modernit�.
La Municipalit� se doit de prendre des initiatives qui rel�vent de sa responsabilit� et qui vont au-del� de mesures aussi sympathiques soient-elles, comme la mise en place d'une signal�tique sp�cifique ou la cr�ation d'un lieu permanent d'exposition et d'animation.
Je vous sugg�re, en cons�quence, les mesures suivantes : que la Ville exerce son droit de pr�emption dans le but de maintenir l'indispensable mixit� et diversit� des activit�s artisanales et commerciales qui font la richesse du faubourg Saint-Antoine, que les actions de r�habilitation suscit�es par le lancement des deux O.P.A.H. ne provoquent pas une hausse incontr�l�e des loyers commerciaux et prennent en compte la difficult� de d�placer, m�me temporairement, des activit�s artisanales n�cessitant l'utilisation d'un mat�riel lourd.
Il faut que la cr�ation d'un h�tel industriel � vocation artisanale, que la r�alisation de locaux d'activit�s neufs, en pied d'immeubles, � l'initiative de la Ville prennent en compte l'objectif premier de fonctionnalit� des surfaces mises � la disposition des artisans d'art et des cr�ateurs.
A titre d'illustration, un �b�niste se doit de combiner sur un m�me site, je le rappelle, des ateliers de fabrication et des espaces d'exposition.
Il faut enfin que le montant des loyers de ces surfaces mises � disposition par la Ville soient intelligemment calcul�s pour �tre supportables, par la prise en compte de la superficie n�cessaire, ce qui signifie un prix au m�tre carr� d�gressif et qui suit le chiffre d'affaires de l'entreprise artisanale locataire.
Au moment de conclure, je me permettrai , Monsieur le Maire, une ultime observation : cet d�bat, en effet, permet de prendre la mesure du r�le essentiel jou� par les m�tiers d'art et par les industries de cr�ation en mati�re de cr�ation d'emplois, de vitalit� de nos quartiers, de dynamisme culturel, de rayonnement international de Paris.
Il reste n�anmoins une interrogation fondamentale qui se double d'une inqui�tude que votre communication n'a pas su dissiper, celle de la place si menac�e aujourd'hui de l'artisan, de l'artiste dans la cit�.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, mon cher coll�gue.
La parole est � M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE.
M. Jean-Marc BOULENGER DE HAUTECLOCQUE. - Merci Monsieur le Maire.
Mon intervention portera sur le volet consacr� � la jeunesse de votre communication. L'avenir des m�tiers d'art, la survie de disciplines rares reposent sur les �paules des jeunes g�n�rations. C'est en effet notre devoir d'�lus locaux d'une ville dont l'histoire est ins�parable de ces m�tiers, que de cr�er les conditions pour favoriser cette rel�ve, la main dans la main avec les professionnels.
Assurer l'�mergence d'une nouvelle g�n�ration d'artisans d'art, sensibiliser les enfants � ces disciplines, informer les jeunes sur les fili�res artisanales, renforcer notre politique d'apprentissage, favoriser la cr�ation : voil� autant d'axes relev�s dans votre communication qui d�finissent une politique tourn�e vers le concret.
Depuis longtemps, notre municipalit�, avec ses professeurs d'art plastique, fait un effort consid�rable pour que tous les petits Parisiens puissent b�n�ficier d'un acc�s aux disciplines artistiques.
C'est dans ce m�me esprit, expression m�me des convictions de la famille politique � laquelle nous appartenons, qu'aujourd'hui vous nous proposez de d�velopper l'approche des m�tiers d'art et de la cr�ation en milieu scolaire.
Ainsi, vous nous proposez de mener, notamment avec la S.E.M.A. Soci�t� d'encouragement aux m�tiers d'art, des actions th�matiques dans le cadre des activit�s p�riscolaires dans les �coles �l�mentaires, dans les centres de loisirs du mercredi, dans les ateliers bleus et par le biais de classes de d�couverte. Notons que la S.E.M.A. poss�de une solide exp�rience en mati�re d'ateliers de sensibilisation et de classes transplant�es " m�tiers d'art " qu'elle organise en liaison avec les Minist�res de l'Education nationale et de l'Artisanat.
Susciter, d�s le plus jeune �ge, l'amour du beau est sans nul doute la meilleure voie pour faire na�tre des vocations d'amateur d'art ou d'artisan. Le recours au 1 % d�coration que vous pr�conisez pour familiariser les �l�ves des �coles aux m�tiers d'art par la pr�sence d'oeuvres artisanales proc�de aussi de cette volont� d'�duquer le go�t artistique.
Un mot aussi des ateliers de pratique artistique, actuellement au nombre d'une centaine dans les �tablissements du second degr� de l'Acad�mie de Paris.
En ce qui concerne les arts appliqu�s, je citerai ceux des coll�ges Pierre-Jean-de-B�ranger dans le 3e et Fran�ois-Couperin dans le 4e, du lyc�e-du-Bois dans le 15e, et des lyc�es d'Alembert et Bergson dans le 19e.
Chaque atelier, ouvert sans s�lection aux �l�ves volontaires, fonctionne au rythme de trois heures hebdomadaires. Le D�partement de Paris leur consacrera 352.000 F en 1997.
Je voudrais aussi me f�liciter de la convention pass�e le 29 janvier dernier entre l'Acad�mie de Paris et la Soci�t� d'encouragement aux m�tiers d'art, qui permettra de participer � l'�volution du dispositif de formation.
Dans ce m�me ordre d'id�e, je voudrais saluer la cr�ation du Comit� d'orientation et de d�veloppement de l'enseignement professionnel et technologique qui, en resserrant les liens entre les diff�rents responsables, permettra d'am�liorer l'ad�quation entre les formations et les besoins des professionnels, notamment dans le secteur qui nous int�resse aujourd'hui.
Dans ce domaine de la formation, Paris est �videmment impliqu� directement � travers ses trois lyc�es municipaux qui dispensent des enseignements dans les m�tiers d'art et ses trois prestigieuses �coles sup�rieures d'arts appliqu�s.
Ainsi, le lyc�e Nicolas Flamel qui pr�pare � des dipl�mes de bijouterie-joaillerie dont le brevet des m�tiers d'art des joyaux, le lyc�e Maximilien-Vox qui pr�pare aux carri�res de l'industrie graphique et le lyc�e Lucas-de-Nehou qui forme des sp�cialistes des arts et technique du verre, b�n�ficient d'une r�putation d'excellence.
L'�cole Boulle pour le meuble, l'�cole Estienne pour les arts graphiques et l'�cole Duperre pour la mode et le design jouissent quant � elles d'une r�putation internationale amplement justifi�e.
Je voudrais ouvrir une parenth�se � ce propos sur la mise en conformit� des �quipements dans ces �tablissements pour r�tablir la v�racit� des faits, notamment apr�s les d�clarations que j'ai entendues il y a quelques minutes.
Il faut ainsi savoir que la Ville a engag� plus de 57 millions de francs entre 1993 et 1996 pour ses dix lyc�es d'enseignements industriels et ses trois �coles sup�rieures d'arts appliqu�s.
Quant au plan de mise en conformit�, il comporte deux phases : l'une imput�e sur les reports de cr�dits 1996 et l'autre sur les cr�dits de 1997. En ce qui concerne la premi�re, un montant de 2.625.000 F a �t� engag�. 61 machines ont �t� mises en conformit� pour 1.260.000 F et 44 machines neuves achet�es pour 1.250.000 F. Enfin, 170.000 F ont �t� affect�s � la premi�re tranche de mise aux normes des installations �lectriques du lyc�e Lucas-de-Nehou.
Je pourrais citer �galement, en ce qui concerne l'�cole Boulle les 350.000 F affect�s � la mise en conformit� de l'atelier maquette, les 250.000 F de travaux de s�curit� et les 450.000 F pour remplacement de menuiseries ; ou encore � l'�cole Estienne les 50.000 F de travaux de s�curit� ou les missions de contr�le en cours de l'ensemble des installations ; ou enfin � Duperre, qui ne pr�sente pas de difficult�s majeures, la r�fection de la chemin�e du four � bois de l'atelier c�ramique pour 140.000 F et la prochaine mise en conformit� du laboratoire de sciences physiques.
La r�union avec les chefs d'�tablissement pr�sid�e par votre adjoint Claude GOASGUEN a d'ailleurs permis de constater la satisfaction de la communaut� scolaire devant les mesures prises.
Vous nous annoncez �galement, Monsieur le Maire, une r�flexion sur le regroupement des formations aux arts appliqu�s et m�tiers d'art dispens�es par le cours municipal d'adultes dans ces �tablissements.
Il s'agit, en liaison avec les professionnels, d'am�nager des cursus de formation qui soient plus adapt�s � la demande. Voil� encore qui va dans le bon sens, dans celui de l'emploi. C'est dans cette direction que vous souhaitez pers�v�rer avec un effort accru en faveur de l'apprentissage.
La concertation que vous allez lancer avec les branches professionnelles des m�tiers d'art pour favoriser l'insertion des jeunes ayant effectu� leur apprentissage au sein des services municipaux est essentielle. C'est aussi par l'apprentissage que nous pouvons assurer la p�rennit� de m�tiers rares en voie de disparition, telle par exemple la dorure sur mercure.
Un mot aussi des centres de formation d'apprentis, et plus particuli�rement du C.F.A. de l'ameublement " la bonne graine " pour la r�implantation duquel la Ville a pris 7,5 millions de francs de co�t foncier � sa charge. C'est l� l'exemple m�me d'une structure dont les formations correspondent aux besoins des professionnels. Pour preuve, la quasi-totalit� des 600 jeunes qui y sont form�s trouvent un emploi imm�diatement.
Vous �voquez �galement le r�le des missions locales. En effet, ces derni�res ont incontestablement vocation � mieux informer les jeunes sur les possibilit�s d'emploi et de formation offertes par les m�tiers d'art.
Enfin, je voudrais adresser un coup de chapeau particulier � l'A.D.A.C. Lanc� � Paris en 1978 � la demande de Jacques CHIRAC, cet organisme a �norm�ment oeuvr� pour la renaissance des m�tiers d'art � Paris. On ne compte plus, en effet, les anciens �l�ves devenus professionnels. Pour eux, l'A.D.A.C. a constitu� le tremplin d'une seconde chance dans leur vie. Certes, il est beaucoup d'appel�s et peu d'�lus, mais les exemples sont pourtant l�.
Autre aspect int�ressant de l'A.D.A.C. pour ces disciplines : la possibilit� donn�e aux enseignants de poursuivre leur oeuvre personnelle en b�n�ficiant du mat�riel de haut niveau de la maison. Je pense ainsi au Centre des Arts du Verre, dans le 19e.
Il faut aussi �voquer la sensibilisation de jeunes enfants au travail manuel avec, pour ne citer que lui, l'atelier de cr�ation et de fabrication de jouets du centre Poliveau.
Pour conclure, je me r�jouirai de votre volont� affich�e, Monsieur le Maire, de favoriser les jeunes cr�ateurs en faisant appel � eux pour des commandes municipales. C'est aussi notre devoir que d'agir sur ce levier pour permettre aux talents �mergents de faire leurs preuves.
Merci, Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � Madame BRAQUY.
Mme Arlette BRAQUY. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, dans le combat que nous menons contre le ch�mage, toutes les armes sont bonnes et aucun front n'est secondaire. Le n�gativisme de mes coll�gues de l'opposition me surprend toujours.
Nous savons que le ch�mage des jeunes rev�t, dans notre pays, un aspect particuli�rement inqui�tant qui menace la coh�sion de notre soci�t�. A la fin de 1996, plus de 600.000 jeunes de moins de 25 ans �taient sans emploi, soit pr�s d'un ch�meur sur cinq, et une grande partie de ces jeunes ont pourtant une qualification puisque 48 % d'entre eux ont un niveau C.A.P. ou B.E.P.C., 21 % ont un niveau bac et nombreux sont ceux qui poss�dent un dipl�me sup�rieur. Nous ne pouvons plus laisser tant de richesses humaines sans avenir professionnel, sans espoir d'insertion.
L'embauche ne se d�cide naturellement pas par un d�cret, les solutions doivent �tre locales, ponctuelles, pour r�pondre efficacement aux besoins de proximit�.
Comme l'a soulign� le Premier Ministre � la Conf�rence nationale pour l'emploi des jeunes le 10 f�vrier, la philosophie n'est pas d'inventer des outils suppl�mentaires, mais d'obtenir que la politique de l'emploi descende davantage sur le terrain.
C'est d'ailleurs la philosophie de la Ville de Paris qui a toujours pris des mesures pour prot�ger l'emploi des petites et moyennes entreprises, le monde des artisans et commer�ants, et qui, par le programme d�partemental d'aide � l'emploi, offre annuellement, depuis 1981, 2.000 places de stages aux demandeurs d'emploi parisiens, particuli�rement aux jeunes.
Vous avez, Monsieur le Maire, voulu affirmer encore cette volont� municipale d'�tre pr�sente sur le terrain de l'emploi en cr�ant la D�l�gation � l'emploi et au d�veloppement �conomique dont le Directeur est M. VILLOTTE, et ce, en parfaite harmonie avec M. BENESSIANO, votre adjoint.
La voie de l'apprentissage est particuli�rement efficace pour l'emploi : 75 % des jeunes qui ont suivi ces formations ont trouv� un travail dans les deux ans, contre 53 % pour les autres. Les petites et moyennes entreprises artisanales forment, notamment � Paris, un tissu particuli�rement bien adapt� pour r�pondre � la n�cessit� de d�velopper l'apprentissage. Le Gouvernement a annonc� plusieurs mesures pour vivifier l'apprentissage, nous devons, sur le terrain parisien, soutenir l'action gouvernementale.
La Chambre des m�tiers, durant ce mois de mars, va lancer une campagne intitul�e " l'apprentissage, une formation, un m�tier, un avenir ".
Votre communication, Monsieur le Maire, relative au d�veloppement des m�tiers d'art et des industries de cr�ation � Paris, est une contribution active � cette politique de mise en valeur de l'apprentissage.
Je voudrais ici insister sur un point particulier, le r�le des missions locales pour l'emploi. Il est, comme vous le soulignez, primordial.
Responsable de la mission Paris-Est, j'ai pu constater qu'elle r�pondait � un authentique besoin d'information des jeunes � la recherche d'un emploi.
Beaucoup d'entre eux ne savent pas surmonter leurs difficult�s, malheureusement in�vitables. Nous sommes l� pour les aider, les conseiller, b�tir avec eux un v�ritable parcours d'insertion professionnelle en leur clarifiant les mesures et les dispositifs mis en place par l'Etat et le D�partement de Paris. Il est vrai que ce n'est pas toujours chose ais�e.
Les missions locales sont tout � fait aptes � informer les jeunes sur les possibilit�s d'emplois et de formations offertes par les diff�rents employeurs, notamment dans le monde des P.M.E., artisans. Elles souhaitent renforcer leurs liens avec l'A.N.P.E., la Chambre des M�tiers, les professionnels, les responsables d'�tablissements d'enseignement, pour d�finir une politique globale pour l'emploi des jeunes de 16 � 25 ans. Elles ont vocation � devenir r�ellement des centres, non seulement d'informations, mais aussi d'impulsions pour l'emploi, � jouer un r�le d'interface entre les diff�rents acteurs agissant dans la lutte contre le ch�mage.
Si mes coll�gues de l'opposition ne sont pas int�ress�s, qu'ils le fassent savoir !
C'est tout cela qui permettra d'offrir la solution la mieux adapt�e pour les jeunes qui doivent avoir encore trop souvent besoin d'un accompagnement social.
La mission locale, sur ce plan, peut, l� encore, jouer un r�le important car aucune insertion professionnelle ne peut r�ussir si le jeune rencontre une trop grande instabilit� sociale due parfois � la maladie.
Le groupe " Paris-Libert�s " s'associe vivement, Monsieur le Maire, � ce projet qui est le fruit de votre volont� d'offrir sur le terrain des r�ponses adapt�es aux besoins.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - M. BRAVO, vous avez la parole.
M. Jacques BRAVO. - Monsieur le Maire, � la lecture du projet de d�lib�ration, je me disais que dans un arrondissement qui est celui des th��tres comme le 9e, l'application concr�te de nos orientations pourrait int�resser d�j� les m�tiers du spectacle. J'ai vu que vous �tiez sollicit� pour engager une politique active de la commande publique municipale en la mati�re. Je ne reviens pas sur les interventions de mes coll�gues LE GARREC et BLOCHE.
Je veux souligner un autre aspect qui n'est pas directement au coeur du d�veloppement des m�tiers d'art, mais concerne l'activit� et le march� de l'art. Je vise express�ment dans la situation actuelle les perspectives difficiles de Drouot, et � travers Drouot, tout le march� parisien de l'art, avec l'ensemble des emplois qui s'y rattachent.
La Ville de Paris tient la troisi�me place mondiale des maisons de vente. Apr�s une forte mont�e en puissance � la fin des ann�es 1980, le chiffre d'affaires de Drouot stagne autour de trois milliards de francs depuis six ans, dont la moiti� est r�alis�e sur le site Richelieu. Dans cet H�tel des Ventes, 600.000 objets sont �chang�s annuellement, au cours de 3.000 transactions environ.
Si je cite ces chiffres, c'est pour faire ressortir l'important volume d'activit� qui correspond � la venue de 6 � 8.000 personnes par jour, faisant intervenir 600 emplois directs sur Drouot et mettant en jeu 2.500 emplois de proximit� (galeries, restauration, etc) dans le quartier. C'est un v�ritable enjeu �conomique et social.
Vous connaissez tr�s bien, Monsieur le Maire, ces quelques donn�es sur Drouot, vous savez qu'une grande partie des transactions du march� de l'art se d�placent aujourd'hui vers des villes comme New York et Gen�ve, au d�triment de Paris et de Londres.
Les directives europ�ennes marquent fortement une incitation � la d�localisation. Le march� fran�ais souffre de distorsions de concurrence, notamment au plan fiscal, qui entra�nent cette d�localisation des ventes hors de France du fait de la T.V.A. � l'importation et du droit de suite qui n'existe ni � Londres ni � New York.
Ma question est simple, Monsieur le Maire : qu'est-ce que la Ville de Paris peut faire pour aider Drouot � faire face, d�s janvier 1998, � ces nouvelles conditions de concurrence ? Comment r�sister � cette concurrence in�gale ?
Je sais que vous �tes d�j� saisi, Monsieur le Maire, de la demande des responsables de Drouot de pouvoir b�n�ficier deux fois trois semaines par an d'une capacit� d'intervention sur un site comme le Mus�e Galli�ra, pour y organiser une cinquantaine de ventes annuelles.
Comme pour les commandes publiques des m�tiers de l'art, je crois que la Ville doit jouer un r�le plus actif, pour l'avenir de Drouot au regard des conditions de concurrence nouvelles et d�s�quilibr�es � partir de l'ann�e prochaine. Que comptez-vous faire ?
C'est la question que je vous pose.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS.- La parole est � M. BURRIEZ.
M. Jean-Pierre BURRIEZ, adjoint. - Monsieur le Maire, la d�fense des m�tiers d'art, c'est, ainsi que l'indiquait derni�rement le Pr�sident de la R�publique lors de la remise des dipl�mes de nomination des cinq ma�tres d'art de l'ann�e 1996, " donner � ceux qui nous suivront et qui seront plus encore que nous confront�s aux dangers de l'uniformisation culturelle le droit de vivre, de penser, de s'�panouir autrement ".
Cette sp�cificit� des m�tiers d'art d�coule du fait qu'avec ses 200 m�tiers et ses 30.000 entreprises, ce secteur repr�sente un secteur �conomique important mais qu'en plus il repr�sente une part essentielle de notre identit� et de notre culture.
Cette sp�cificit� � la fois �conomique et culturelle a son revers de la m�daille, � savoir la fragilit� de ce secteur et, plus que jamais, tout doit �tre mis en oeuvre pour permettre � la fois son maintien mais �galement son d�veloppement.
Cette action de notre collectivit� ne peut qu'�tre compl�mentaire de celle de l'Etat, r�cemment mise en place par le Ministre des P.M.E., du Commerce et de l'Industrie, et le groupe U.D.F. approuve les orientations que vous nous proposez, Monsieur le Maire.
Cette politique volontaire d'accompagnement de celle de l'Etat est d'autant plus indispensable qu'il est certainement plus difficile d'�tre artisan d'art � Paris qu'en province. En effet, dans le domaine des baux commerciaux, le d�plafonnement de certains locaux artisanaux dont le prix au m�tre carr� atteint parfois celui des boutiques sur rue, la transformation depuis plusieurs ann�es de locaux artisanaux en loft d'habitation et l'impossibilit� financi�re de racheter ces locaux au prix du m�tre carr� propos�, toutes ces contraintes ont oblig� de nombreux artisans � quitter la Capitale et notamment l'Est parisien.
Ainsi, le faubourg Saint-Antoine a perdu au fil des ann�es ces petits m�tiers d'art qui avaient fait sa renomm�e autour des m�tiers du bois.
Nous nous r�jouissons de la mise en oeuvre de mesures destin�es � prot�ger et � mettre en oeuvre le tissu du faubourg et nous attendons avec impatience les r�sultats de l'�tude afin de cibler les secteurs qui devront �tre prioritairement soutenus et qui trouveront leur place dans le futur h�tel industriel � dominante artisanale dans le secteur Citeaux-Brulon, que nous attendons avec impatience.
Nous devons, pour ce futur h�tel artisanal, faire preuve d'audace et d'imagination afin de cr�er un p�le d'attraction dans ce secteur pour les m�tiers d'art.
Avant de valoriser, il est indispensable, m�me si la chose n'est pas facile, d'�tablir un inventaire parisien des m�tiers d'art.
Le recensement effectu� des m�tiers d'art de Paris, la cr�ation d'un guide des artisans d'art permettra aux Parisiens mais aussi aux touristes fran�ais et �trangers de d�couvrir ces artisans trop souvent ignor�s.
Pourquoi ne pas cr�er, avec une signal�tique sp�cifique permettant de souligner la pr�sence d'artisans d'art par un symbole ou tout simplement par une enseigne originale, des circuits � th�me ?
Ainsi, un touriste arrivant � Paris pourrait, s'il le souhaite, partir � la d�couverte d'un circuit joaillerie, d'un circuit �b�nisterie, d'un circuit restauration de meubles, d'un circuit tapissier, d'un circuit mode. Nous pourrions constituer ainsi, avec des enseignes diff�rentes, autant de circuits que de secteurs.
Le deuxi�me point que je voudrais aborder bri�vement, c'est la n�cessit� pour notre collectivit� d'amplifier son action de valorisation de l'artisanat d'art parisien � travers le Viaduc des arts.
Ce Viaduc des arts doit non seulement �tre une vitrine mais �galement un phare �conomique et culturel pour notre Capitale.
Je vous avais saisi, Monsieur le Maire, il y a un an, de la n�cessit� de cr�er sur le Viaduc des arts un lieu d'exposition pour les artisans d'art mais aussi pour les artistes car la premi�re communication pour un cr�ateur, c'est la circulation de son nom, de son oeuvre.
Vous m'avez confirm�, lors de la s�ance du mois de d�cembre, qu'apr�s l'ouverture d'un espace d�sign� sous l'appellation " La Vo�te ", espace d'accueil pour des �v�nements contemporains, la Ville se proposait d'ouvrir, cette ann�e, dans deux vo�tes contigu�s un espace d'exposition de 300 m�tres carr�s et j'aimerais que vous puissiez nous confirmer cette prochaine ouverture.
Enfin, j'avais attir� votre attention sur la n�cessit� de faire conna�tre ce Viaduc des arts par un fascicule disponible en particulier � l'Office du tourisme de Paris. Votre communication pr�voyant sa diffusion dans les grands sites �conomiques et touristiques � l'�tranger, nos voeux sont exauc�s.
En conclusion, Monsieur le Maire, nous estimons que si les m�tiers d'art ont contribu� � enrichir le patrimoine de Paris et � forger l'image de notre Capitale � l'�tranger, ces m�tiers doivent continuer � jouer ce r�le et nous sommes persuad�s que les efforts de notre Municipalit�, d�velopp�s dans votre communication, y contribueront.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BURRIEZ.
La parole est � M. BENESSIANO.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Au moment o� la Ville �labore de nouvelles priorit�s tendant � red�ployer l'emploi et � redonner confiance aux acteurs �conomiques, je me r�jouis, Monsieur le Maire, de votre volont� d'inscrire dans vos priorit�s les m�tiers d'art et les industries de cr�ation.
En effet, ce secteur repr�sente un facteur d'�quilibre social et d'efficacit� �conomique. C'est pour cela qu'il �tait reconnu dans son r�le et ses valeurs.
La situation est, certes, difficile mais l'objectif est � la hauteur de notre Capitale.
Vous nous avez annonc� aujourd'hui un axe d'orientation solide pour accompagner les artisans et les cr�ateurs dans leur d�veloppement, les aider � occuper toute la place qui leur revient dans le tissu �conomique et social de Paris et donner aux jeunes l'envie d'acqu�rir un m�tier pour demain.
Nous avons choisi, mes chers coll�gues, de vous pr�senter une politique d'orientation structur�e, sp�cifique � ces m�tiers de l'artisanat et de la cr�ation et que nous d�clinerons tout au long de la mandature.
Maintenir, d�velopper, cr�er des entreprises au sein de la Capitale, inciter, former, accompagner les jeunes, informer le public, promouvoir les m�tiers d'art et p�n�trer davantage les march�s internationaux, tels sont les principaux objectifs que nous nous fixons.
J'ai entendu l'ensemble des orateurs et, y compris chez ceux de l'opposition, je retrouve tr�s largement les propositions contenues dans la communication. Je remercie d'ailleurs, au passage, M.SARRE, de lui avoir reconnu quelques qualit�s.
Que proposons-nous ?
Un projet de cr�ation industrielle � dominante artisanale c'est-�-dire un am�nagement de petites surfaces adapt�es aux artisans et aux cr�ateurs.
Un projet, et je regrette que beaucoup, notamment dans l'opposition, ne l'aient pas repris, un projet de r�alisation de p�pini�res d'entreprises d'artisanat d'art que nous mettrons en place d'ici la fin de la mandature.
Nous avons une proposition d'adaptation (vous nous l'avez demand� mais elle est dans la communication) de locaux d'activit�, neufs ou r�habilit�s, � loyers mod�r�s. Nous y veillerons. Sur ce point, Jean TIBERI a plusieurs fois, dans des communications pr�c�dentes, insist� sur la volont� de la Ville d'inciter les organismes sociaux � pratiquer des loyers mod�r�s.
Nous proposons une politique de maintien, de protection des sites et d'am�nagement de locaux dans le cadre des r�novations de quartiers, comme le faubourg Saint-Antoine.
Permettez-moi de vous faire savoir que les r�sultats de l'�tude seront publi�s vraisemblablement � la fin du premier semestre 1997, ce qui permettra de r�pondre � l'interrogation d'un certain nombre d'intervenants.
Un dispositif partenarial avec les �tablissements municipaux d'enseignement des arts appliqu�s pour aider � la cr�ation d'entreprise sera mis en place.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, �coutez M. BENESSIANO.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, rapporteur. - ...Une politique de commande publique soutenue pour la promotion des m�tiers d'art et des industries de cr�ation sera poursuivie tant pour la restauration des �difices culturels et des oeuvres d'art qu'ils contiennent que pour la restauration dans les mus�es, les investissements dans les conservatoires, la restauration de livres ou pour r�pondre aux besoins des services municipaux.
Et je r�ponds � Mme MOREAU que la politique men�e en ce domaine est d�j� suffisamment dynamique. Sans pour autant vouloir pr�juger le vote du prochain budget qui est � l'heure de la rigueur, je puis vous assurer que celui-ci progressera l�g�rement. D�j� depuis un certain nombre d'ann�es des sommes importantes sont allou�es pour maintenir le patrimoine des cultes, des mus�es et des conservatoires en bon �tat au sein de la Ville.
Je me f�licite des interventions de M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE et Mme BRAQUY soutenant la politique en faveur des jeunes. C'est un domaine qui a �t� occult� par les intervenants de l'opposition.
Je rappelle que des actions th�matiques seront men�es d�s 1998 dans le cadre des activit�s p�riscolaires dans les �coles �l�mentaires, qu'un effort de formation des jeunes par l'apprentissage sera d�velopp� au sein des services de la Ville. A ce propos, je rappelle que nous avons d�j� 380 apprentis gr�ce � la politique men�e par M.DESTREM au sein des services municipaux. Nous avons la volont� de porter un effort particulier vers les m�tiers d'art et les industries de cr�ation en fonction des besoins. De m�me, l'information par les missions locales sera d�velopp�e et nous cr�erons des r�sidences d'apprentis pour les �l�ves de nos �coles sp�cialis�es et de nos C.F.A. afin de combler une lacune dans notre Capitale.
Voil� une politique pour les jeunes qui me para�t, dans le cadre de ces quatre ann�es de mandature, une politique audacieuse.
Vous ne pouvez pas nier que les m�tiers d'art ont besoin de promotion et de valorisation. C'est pourquoi nous proposons notamment, dois-je vous le rappeler, d'�veiller et de d�velopper la sensibilit� aux m�tiers d'art, que ce soit pour cr�er des vocations ou pour d�velopper le go�t du public, gr�ce au 1% d�coration, aux ateliers de l'ADAC, au cours municipal d'adultes.
Par ailleurs, nous proposons de mettre en place d�s 1998, un fonds de promotion des m�tiers d'art. Ce fonds aura pour objet de consolider, voire d'augmenter les diff�rentes lignes budg�taires de promotion des m�tiers d'art et de pr�parer les actions de promotion, � l'�coute des professionnels, au sein de la Commission extramunicipale que le Maire va r�activer et pr�sider.
Parmi ces actions, nous pouvons citer la cr�ation d'un Guide des artisans d'art, un CD-ROM qui permettra d'ouvrir vers les jeunes et vers les adultes une information plus compl�te sur ces m�tiers, le maintien et le d�veloppement des grandes expositions comme " Mains et Merveilles " en 1996. Ce fonds de promotion apportera �galement son concours aux grands salons parisiens - telle la biennale des tissus d'ameublement, tr�s r�cemment - et aux op�rations de promotion men�es � l'�tranger, comme le soutien que nous avons apport� et que nous continuons � apporter � l'exposition itin�rante en Am�rique du Nord, " le Paris des Cr�ateurs " r�alis�e � l'initiative du V.I.A.
Nous allons aussi dans le m�me cadre de valorisation et de promotion, cr�er un label " M�tiers d'art de Paris ". Je m'y arr�te un instant car j'ai l'impression qu'il y a confusion dans certains esprits entre un label " M�tiers d'art de Paris " et le " Sign� Paris ".
Je pr�cise que les objectifs de ces deux d�marches ne sont pas identiques. Elles ne concernent pas obligatoirement, dans le m�me instant, les m�mes entreprises.
Vous savez que la tr�s large majorit� des entreprises d'artisanat d'art et de cr�ation parisiennes sont de tr�s petites entreprises qui ont besoin, pour exister, d'�tre reconnues, d'avoir une identification dans le tissu �conomique parisien. C'est la raison pour laquelle nous allons, en concertation avec les chambres consulaires et les organisations professionnelles, proposer d'attribuer un label de qualit� " M�tiers d'Art de Paris " qui permettra aux entreprises d'artisanat d'art et de cr�ation de se d�marquer par rapport � d'autres entreprises artisanales.
Le " Sign� Paris " est une autre d�marche. Il s'adresse � des entreprises qui, ayant d�j� une dimension un peu plus importante et par l� m�me, un chiffre d'affaires plus important, ont la capacit� d'exporter. Il ne leur manque souvent qu'une structure d'accompagnement pour les inciter � franchir le pas qui m�ne � la conqu�te des march�s internationaux.
C'est dans cet esprit qu'a �t� cr�� " Sign� Paris " qui a pour ambition d'aider la promotion � l'�tranger d'entreprises parisiennes aux c�t�s d'entreprises de luxe qui ont d�j� une politique tourn�e naturellement vers l'international.
" Sign� Paris " souhaite que toutes les entreprises moyennes, les vraies P.M.E. partent � la conqu�te des grands march�s d'Am�rique du Nord ou d'Asie qui sont extr�mement friands de la qualit� de la production fran�aise et notamment parisienne.
Nous allons �galement �tudier la meilleure opportunit� pour r�aliser un lieu permanent d'expositions et d'animation. Cela suppose une grande r�flexion car les engagements financiers �tant important, un v�ritable partenariat devra �tre envisag�. Il ne faut pas oublier que " partenariat " et " concertation " seront deux mots-cl�s de la politique mise en place. En effet, la Ville n'a pas la capacit� financi�re pour assumer seule la r�alisation d'un certain nombre de grands projets sauf � en appeler au contribuable, ce qui est exclu. Reste alors le partenariat.
Pour choisir un lieu permanent d'exposition, devons-nous privil�gier des sectorisations de quartier au risque de ne pas d�passer le cadre de la notori�t� locale ou pourrons-nous avoir l'ambition d'un grand lieu de rassemblement des m�tiers d'art imm�diatement identifiable par le public parisien et international car n'oublions pas que Paris est la capitale la plus visit�e du monde, et qu'un grand lieu d'artisanat d'art serait plus facile � promouvoir par nos ambassades et nos consulats � l'�tranger ?
Voil� une grande question qui m�rite, je pense, un temps de r�flexion sur le choix du lieu et le co�t de l'op�ration.
Toujours dans le cadre de la promotion et de la valorisation, nous mettrons � disposition tous les moyens d'information municipaux dont nous disposons : les journaux lumineux, " Paris le Journal ", mais aussi le service Internet qui est en train d'�tre mis en place au sein de la Municipalit�.
Enfin, nous favoriserons l'acc�s au march� international par les outils de la Ville. On a cit� " Sign� Paris " mais ce serait m�conna�tre le C.O.M.E.X. qui a �t� mis officiellement en place il y a quelques jours, et " Paris Export " dont je ne vante plus les aides apport�es aux entreprises pour leur permettre de mieux les accompagner � l'�tranger.
Nous faciliterons aussi la venue en France des grands acheteurs internationaux afin qu'ils rencontrent les entreprises de qualit� qui n'ont pas encore la capacit� de sortir de nos fronti�res.
Voil� les grandes lignes de la communication que je tenais � rappeler r�pondant ainsi tr�s largement � un certain nombre d'affirmations que j'ai entendues sur les bancs de l'opposition concernant ses carences.J'esp�re avoir lev� un certain nombre d'interrogations. Pour r�pondre plus pr�cis�ment aux questions que je n'ai pas encore abord�es, je vais proc�der dans l'ordre des interventions.
Je commence par M. LE GARREC qui reproche l'absence de chiffrage li� aux propositions �mises dans cette communication. Je vous rappelle qu'il s'agit d'une communication d'orientation. Apr�s avoir effectu� un important travail de concertation avec les professionnels pendant des semaines et des mois, nous avons constat� qu'ils avaient des attentes majeures. C'est la raison pour laquelle nous avons d�cid� de pr�senter devant le Conseil de Paris, une politique d'orientation le plus rapidement possible afin que chacun prenne connaissance des axes prioritaires de la Ville et que les professionnels concern�s sachent combien la municipalit� est d�termin�e � leur �gard.
Une grande question pos�e par certains intervenants dont M. LE GARREC concerne le nombre de professionnels. Je ne m'attarderai pas tr�s longtemps. Je rappelle simplement qu'il est vrai que le nombre d'artisans d'art est mal connu. Toutefois, le Minist�re du Commerce, de l'Artisanat et des P.M.E./P.M.I. a demand� aux Chambres des m�tiers de proc�der au recensement des artisans d'art. La chambre d�partementale de Paris devrait nous faire part de ses r�sultats d'ici la fin de l'ann�e 1997.
Par ailleurs, je sais qu'� la Direction de l'Artisanat, une nomenclature est en cours d'�laboration. Elle devrait nous donner une classification un petit peu plus scientifique des artisans d'art.
Les m�tiers d'art, c'est vrai, Monsieur LE GARREC, sont pour certains devenus les parents pauvres au point qu'ils ne repr�sentent plus qu'une ou deux entreprises, et par l� m�me, au sein de ces entreprises, un ou deux salari�s, quand ils les ont encore. Ce sont pourtant des entreprises parfois n�cessaires, notamment dans les travaux de restauration.
Il est certain que nous devons essayer de trouver les moyens de les maintenir, dans l'int�r�t de la restauration du patrimoine fran�ais et �tranger. Je pr�cise, les maintenir pour ceux qui ont une utilit� : il est �vident que les �volutions sont telles que certains de ces m�tiers disparaissent ou ont d�j� disparu parce que parfois, ne correspondant plus � une certaine demande du public. Mais je pense notamment � ceux auxquels vous avez fait allusion et qui, en effet, m�ritent d'�tre conserv�s car r�pondant � des besoins d'actualit�.
Concernant les appels d'offres, je peux vous assurer que les services de la Ville sont et seront tr�s attentifs � la plus grande rigueur en mati�re de commandes publiques. Une analyse stricte est faite, op�ration par op�ration, pour v�rifier le niveau de ces financiers qui commandent la proc�dure. Il faut remarquer cependant la sp�cificit� des travaux de restauration des objets d'art. Les mat�riaux, la nature des d�gradations appellent souvent la recherche du meilleur restaurateur, en fonction de ses r�f�rences.
Par ailleurs, les montants en cette mati�re sont en g�n�ral inf�rieurs au seuil des march�s. Cependant, par exemple, un appel d'offres sera lanc� pour la restauration de la statue du Mar�chal-Leclerc, en raison d'une d�pense sup�rieure � 700.000 F. Il sera fait appel � des restaurateurs agr��s par l'Etat, la plupart du temps form�s par l'I.F.R.O.A. (l'Institut de formation des restaurateurs d'oeuvre d'art) comme vous le savez. Pour l'ensemble de ces questions, la Ville reprend les proc�dures adopt�es par l'Etat.
En mati�re de monuments historiques prot�g�s, la ma�trise d'ouvrage est assur�e par l'Etat et la Conservation r�gionale des monuments historiques passe les march�s. Lorsque la Ville reste ma�tre d'ouvrage, elle proc�de � un appel syst�matique � la concurrence.
Vous avez par ailleurs, Monsieur LE GARREC, soulign� que les artisans n'�taient pas des sp�cialistes des proc�dures. A cet �gard, je voudrais vous pr�ciser que les services sont attentifs � former les artisans face aux proc�dures d'appel � la concurrence. Ils r�pondent soigneusement � leurs questions sur ces points et sont, je vous l'assure, � leur enti�re disposition.
Pour r�pondre ensuite � Mme MOREAU sur la disparition des nombreuses entreprises artisanales d'art ces derni�res ann�es, j'ai not�, si je vous ai bien �cout�, que la Ville �tait pratiquement responsable de tous les maux ou du moins d'une grande majorit� d'entre-eux. Ce serait quand m�me oublier l'�volution de ces derni�res ann�es, c'est-�-dire celle qui a touch� ces m�tiers : l'�volution technologique � laquelle toutes ces entreprises n'ont pas toujours su s'adapter. L'�volution de la concurrence internationale qui s'est accrue ces derni�res ann�es, vous le savez tr�s bien, et le manque d'adaptation de ces m�tiers � cette acc�l�ration par le biais de regroupements en G.I.E. que souhaitait, autant que je m'en souvienne, M. SARRE tout � l'heure dans son intervention, sont �galement des facteurs favorables aux fermetures d'entreprises.
Il est vrai que les regroupements sont une des solutions pour r�pondre aux �volutions de cette fin de si�cle. Certains d'entre eux ne l'ont pas senti, ou n'ont pas souhait� le faire. Ils ont malheureusement disparu et je le d�plore. Toutefois, je ne retire pas le fait que je mettrais au passif de la Ville, que, parfois, certains montants de loyers ont contribu�, dans ce que je viens de d�crire, � des fermetures. Car les loyers sont souvent une cause de d�part vers un autre lieu ; la fermeture se produisant souvent � la suite d'une erreur structurelle et d'adaptation et l�, cela d�passe le cadre m�me de la Ville de Paris.
Concernant le faubourg Saint-Antoine, sur lequel vous �tes intervenus, je rappelle que la volont� de la Ville est exemplaire. Au del� de l'adaptation des r�gles d'urbanisme, l'�tude en cours avec l'aide du F.I.S.A.C. doit permettre des pr�conisations d'intervention �conomique.
Vous me parlez �galement de maintien dans les lieux : j'y ai r�pondu. Toute une politique est men�e actuellement au niveau de la Ville ; et dans la communication, il n'y a pas d'ambigu�t�. Le maintien dans les lieux notamment dans le faubourg Saint-Antoine, o� nous avons quand m�me souhait� prot�ger un certain nombre de professionnels, prot�ger des lieux, des sites, je l'ai dit tout-�-l'heure, et �galement dans le cadre de cette r�novation, permettre aux professionnels qui se retrouveront dans les nouveaux locaux, au lendemain de cette r�novation, de se retrouver sans aucune augmentation de loyer par rapport � ce qui est pratiqu� aujourd'hui.
Vous proposez, Madame, que les loyers des h�tels industriels soient divis�s par deux. Dois-je vous rappeler que les loyers actuels hors charges se situent dans une fourchette de 600 F � 700 F/m�/an ? Concernant les expositions dans les mairies d'arrondissement, j'y suis favorable. la communication le confirme. D'ailleurs je me f�licite qu'un certain nombre de mairies organisent des manifestations d'artisanat d'art dans leur arrondissement.
Vous souhaitez un Forum ou un Congr�s des m�tiers d'art. Je vous rappelle qu'une exp�rience locale de forum a d�j� �t� tent�e et r�ussie l'ann�e derni�re dans le 12�me arrondissement, et que rien n'exclut �ventuellement de r�fl�chir � une manifestation de plus grande ampleur.
Simplement, ce que je veux pr�ciser : il est vrai qu'il faut multiplier toutes les op�rations qui peuvent permettre de promouvoir les m�tiers d'art, de mieux les faire conna�tre, de les faire revenir de mani�re beaucoup plus importante dans la culture des Parisiens - mais il est souhaitable qu'il y ait un certain nombre de points de rep�re, parce que la multiplication des op�rations, c'est un petit peu comme les courses de navigation, il y en a tellement qu'on finit par s'y perdre et qu'on ne conna�t plus l'importance des unes par rapport aux autres ! Je souhaiterais pour que cela ne fasse pas une esp�ce de cacophonie de salons et d'expositions en tous genres qu'il y ait peut-�tre une accentuation des �v�nements forts qui sont organis�s au sein de la Capitale pour que la presse, qui risque de se lasser de la multiplication des manifestations, se mobilise pour quelques grands rendez-vous que nous pourrions fixer avec les professionnels. Enfin, vous affirmez qu'il n'y a pas de mesures concr�tes, Mme MOREAU, j'esp�re qu'avec le propos que je vous ai tenu, je vous ai d�montr� que la communication en �tait truff�e.
Je remercie M. VIVIEN qui s'exprimait au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", et Mme BRAQUY au nom du groupe " Paris Libert�s ", qui ont apport� leur soutien et des propos chaleureux et sans �quivoque � cette communication.
Monsieur SARRE, vous avez abord� un certain nombre de probl�mes.
Concernant l'�tude du faubourg Saint-Antoine, je l'ai dit tout � l'heure, les conclusions seront rendues � la fin du premier semestre de 1997.
Vous signalez l'effort d'adaptation que doivent faire les h�tels industriels. Je crois pourtant que vous avez reconnu que nous avions une v�ritable volont� de faire un h�tel industriel � dominante artisanale, avec un am�nagement sp�cifique des locaux pour les artisans d'art. Cet instrument, d'ailleurs, devra se pr�ter � la fr�quentation de ces m�tiers par le public.
La mobilisation des locaux dont vous parlez passe par la cr�ation d'entreprises. La m�thode a �t� approuv�e par le Conseil de Paris. Je vous rappelle qu'elle consiste dans un premier temps � faire remonter des projets de cr�ation par l'interm�diaire des clubs de cr�ateurs d'entreprise de l'A.N.P.E. et des organismes consulaires puis, apr�s appr�ciation des dossiers par un comit� de suivi, les aider sur le plan immobilier.
Quinze projets sont aujourd'hui � l'�tude apr�s avoir �t� transmis soit par l'A.N.P.E., soit par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
Concernant les lieux d'exposition, je connais votre attachement � la Maison du meuble au sein du Faubourg. C'est une hypoth�se. Je ne l'�carte pas, mais encore faut-il avoir r�fl�chi � la dimension que l'on doit se fixer au niveau d'un projet comme celui-l� pour promouvoir au mieux les m�tiers d'art � Paris.
Vous m'avez interrog� sur le Viaduc. Je n'en attendais pas moins de vous ; Je vais donc faire le point.
Je vous rappelle la situation au moment o� je vous parle.
Il y a 64 vo�tes. Quand je dis 64 vo�tes, bien entendu, Monsieur SARRE, je ne prends pas en consid�ration les 7 vo�tes qui sont actuellement la propri�t� de l'Etat et pour lesquelles nous menons de mani�re active une n�gociation qui n'a pas encore abouti, m�me si le Minist�re de la culture a tout � fait dans l'esprit de les c�der. Il reste � conclure les modalit�s de cession.
Sur ces 64 vo�tes, 8 servent de passage, il en reste donc 56 louables. Parmi elles, 3 sont actuellement r�serv�es � la S.E.M.A. - EST et � la Ville de Paris, dont une que je souhaiterais conserver pour la Ville car j'aimerais bien qu'elle soit de nouveau pr�sente de mani�re plus effective sur ce site, et 2 qui pourraient �tre, r�pondant ainsi � la question de M. BURRIEZ - des vo�tes d'exposition permettant � des professionnels aussi bien du Faubourg que du 12�me arrondissement, qui n'ont pas la chance d'avoir pignon sur rue, de venir exposer, se faire conna�tre des Parisiens et commercialiser leurs produits.
Une vo�te a �t� attribu�e � la S.E.M.A. Les 52 autres �taient lou�es au 1er d�cembre 1996 : 42 aux conditions " artisan " 5 aux conditions " institution " - c'est le V.I.A. que nous avons assimil� � une institution -, 4 aux conditions " restaurant " - ce sont les �tablissement que vous connaissez sur l'avenue Daumesnil -, une aux conditions " expositions-ventes "- c'est une des premi�res vo�tes install�es, la vo�te LORENOVE.
Voil�, � l'heure actuelle, la situation.
On dit � propos du Viaduc : il y a des difficult�s, les artisans s'en vont ; on n'arrive pas � couvrir l'offre par la demande.
Cessons une bonne fois pour toutes ce d�lire !
Quel est l'objectif du Viaduc ? Lorsqu'il a �t� cr��, � l'initiative de l'ancien Maire de Paris, Jacques CHIRAC, l'id�e �tait d'en faire une " locomotive " pour les m�tiers d'art qui �taient � l'�poque en difficult� comme cela a �t� largement rappel� tout � l'heure.
Je crois que, dans tout secteur, il est toujours extr�mement important qu'il existe des " locomotives ". On peut faire du social, et je ne suis pas le dernier � en souhaiter, mais � passer son temps � vouloir faire du social ou des investissements " � la petite semaine ", on finit � un moment ou � un autre par se noyer totalement et par obtenir le contraire de ce qui �tait souhait�. Il est donc bon qu'� c�t� d'une large politique qui est faite en faveur des jeunes, d'une politique que nous venons d'annoncer, du maintien des entreprises - une politique qui concernera, soyons clairs, 99% des artisans d'art parisiens -, il y ait une ou deux vitrines importantes au sein de la Capitale qui permettent de tirer vers le haut ces professions et qui permettent en deuxi�me intention, parce qu'elles attireront le public et lui redonneront le go�t des travaux r�alis�s, de faire mieux conna�tre l'ensemble de ces professionnels.
Lorsque M. PERNIN, tout � l'heure, propose dans ce secteur d'associer la gare de Lyon et de relier Le faubourg Saint-Antoine au Viaduc par une voie pi�tonne, il est tout � fait dans le droit fil de la politique que nous souhaitons d�velopper dans l'Est parisien qui consiste � faire l�, progressivement, un v�ritable r�seau qui sera le plus important en Europe et par l� m�me probablement dans le monde.
Je crois que c'est une ambition tout � fait � la hauteur de Paris, et c'est la raison pour laquelle le viaduc est un �l�ment positif pour le d�veloppement des artisans du secteur. Interrogez-les, ils vous le confirmeront tr�s largement.
Le viaduc est actuellement lou� en totalit�. Il y a, certes, quelques entreprises qui ont des difficult�s mais le but du viaduc est de maintenir un certain niveau d'excellence. Nous avons actuellement un nombre de demandes qui est au moins deux fois sup�rieur aux possibilit�s que nous pouvons offrir.
J'ajoute, et cela me para�t �tre un point d'excellence, que les ma�tres d'art parisiens sont au nombre de 26, sur les 37 qui existent en France. Ceci d�note la qualit� des professionnels au sein de la Capitale.
Certains ma�tres d'art nous ont fait appel, pour la premi�re fois, ces derni�res semaines, pour apporter leur savoir-faire mais aussi leur image internationale au viaduc de l'avenue Daumesnil.
Je consid�re que cette d�marche est positive et montre combien nous sommes dans la bonne direction concernant la politique que nous menons en faveur du viaduc des Arts.
Monsieur SARRE, vous nous parlez par ailleurs des h�tels industriels. J'ai trouv� dans votre propos, mais cela ne pouvait �tre qu'un lapsus, que vous faisiez une confusion entre les maisons des m�tiers d'art et les h�tels industriels.
Il est �vident que l'h�tel industriel n'a pas pour vocation d'�tre une vitrine. L'h�tel industriel, � dominante artisanale, doit permettre � des artisans, � un certain nombre d'entreprises, de trouver l'outil n�cessaire pour mieux travailler.
Vous parlez de regroupement. Voila un lieu id�al pour certains d'entre eux. Comme l'a rappel�, avec un peu d'humour, M. LE GARREC, un m�tier d'art peut en cacher plusieurs autres. Certains souhaitent se regrouper en unit�s de lieux de fa�on � mieux travailler ensemble. Ce type de structure peut r�pondre totalement � cette demande.
M. BLOCHE m'a interrog� sur l'�cole Boulle. Lors de son intervention, M. BOULENGER de HAUTECLOCQUE vous a en partie r�pondu. Une question orale pos�e � M. GOASGUEN compl�tera cette r�ponse plus tard dans la journ�e.
M. BRAVO nous a parl� de la fuite des si�ges sociaux, qui est le drame �conomique de Paris.
Je veux le rassurer en lui disant qu'� l'heure actuelle, la tendance s'inverserait. C'est la politique qui est men�e au travers du Comit� d'expansion �conomique de Paris qui accentuera �galement cette arriv�e de nouveaux si�ges sociaux sur Paris.
C'est une politique lente mais c'est une politique volontaire et en tous les cas, je peux vous l'assurer, pour �tre membre du COMEX, c'est une politique dynamique que m�ne notamment Mme de KERVILER.
Monsieur BURRIEZ, je vous remercie des propos que vous avez tenus et en m�me temps, je pense vous avoir rassur� sur la destination de la vo�te d'exposition de 300 m�tres carr�s. Elle s'inscrit, vous l'avez compris, tout � fait dans nos projets.
Voil�, Monsieur le Maire, la r�ponse que je peux faire � l'ensemble des intervenants auxquels j'ai rappel� la politique que la Municipalit�, autour de vous, souhaite mettre en place pour les artisans d'art et les industries de cr�ation � Paris.
Ce sera mon dernier mot : laissons les artisans d'art et les cr�ateurs juger cette communication, nous juger sur nos actes et nous en reparlerons si vous le voulez bien � la fin de la mandature.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Paris-Libert�s " et " Rassemblement pour Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Il n'y pas de vote �tant donn� qu'il s'agit d'une communication. Il y a cependant un voeu d�pos� par M. SARRE.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, rapporteur. - Concernant le voeu de M. SARRE, dont j'ai pris connaissance, je dirai que le voeu lui-m�me e�t �t� int�ressant s'il ne faisait redondance avec les propositions contenues dans la communication. C'est la raison pour laquelle je demande qu'on ne le retienne pas.
M. LE MAIRE DE PARIS. - On va peut-�tre demander � M. SARRE, puisque son objectif est le m�me que le v�tre, de le retirer. Cela �vitera un d�bat puisque nous sommes d'accord.
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Nous sommes d'accord mais nous ne roulons pas sur les m�mes rails.
Tr�s simplement je suis convaincu qu'en effet, les G.E. et les regroupements sont n�cessaires, et que les h�tels industriels, � vocation artisanale, peuvent jouer un r�le important.
L'objectif de ce voeu est qu'un local existe. Nous l'avons trouv�. Un espace d'exposition permettra aux artisans qui sont dans les fonds de cour, ou qui travaillent en �tage, puissent expos� tel ou tel objet, tel ou tel meuble, de fa�on � ce que les touristes ou les clients, les passants, puissent ensuite aller voir dans l'atelier ce qu'ils sont susceptibles d'y acheter.
Nous ne sommes pas du tout, � travers la communication et les propos de M. BENESSIANO, en phase. C'est pourquoi, au minimum, je vous demanderai, Monsieur le Maire, en application du r�glement, que ce voeu soit envoy� en commission pour �tude.
Je souhaite qu'il soit vot�. Je vous demande qu'il soit soumis au vote de nos coll�gues. Il ne s'agit pas v�ritablement d'un conflit id�ologique ou politique entre nous. Il s'agit de voir comment on va d�cliner, r�ellement et � moindres frais, quelque chose qui pourrait servir l'artisanat dans Paris. Merci.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, rapporteur. - Je voudrais rappeler � M. SARRE que nous avons indiqu� clairement qu'un groupe de r�flexion allait �tre mis en place pour d�terminer en fait la taille de la structure, son co�t , de savoir si nous devons avoir des vitrines locales ou, au contraire, avoir un espace beaucoup plus large d'exposition.
Par ailleurs, j'ai rappel� qu'une vo�te d'exposition, au sein du viaduc devrait �tre mise en place car j'ai Minsieur SARRE, le plaisir d'aller assez r�guli�rement dans le faubourg. Je sais combien les artisans souhaiteraient �tre pr�sents justement sur un lieu que l'on a qualifi� de peu social tout � l'heure, c'est-�-dire le viaduc qui, pour les artisans du faubourg, serait une forme de promotion, de reconnaissance et d'unit� entre le faubourg et le viaduc.
Donc encore une fois, c'est le groupe de r�flexion que nous proposons, auquel d'ailleurs vous pouvez tr�s largement participer, qui nous permettra de d�cider des possibilit�s, des faisabilit�s et de l'int�r�t m�me pour les artisans.
Voil� la raison pour laquelle je trouve assez redondant le libell� m�me de votre voeu et que je le r�cuse.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur SARRE, maintenez-vous votre demande ou l'int�gre-t-on ?
M. Georges SARRE, maire du 11e arrondissement. - Int�grez-le !
M. LE MAIRE DE PARIS. - ... Comme r�flexion g�n�rale. Monsieur BENESSIANO, �tes-vous d'accord pour qu'on l'int�gre dans la r�flexion qui est la n�tre ?
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, rapporteur. - Tout � fait.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Il en est ainsi d�cid�. Merci.

Mars 1997
Débat
Conseil municipal
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