retour Retour

13 - 1996, AU 30 - Revalorisation des grands boulevards (1er, 2e, 3e, 8e, 9e et 10e arrondissements). - Définition des objectifs poursuivis. - Fixation des modalités de la concertation. (Suite de la discussion).



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous reprenons donc l'examen du dossier AU 30 relatif � la revalorisation des grands boulevards. Je donne la parole � M. LHOSTIS.
M. Alain LHOSTIS. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, le projet de d�lib�ration que vous nous pr�sentez s'intitule " revalorisation des grands boulevards ". Tout Parisien est sensible � tout ce qui touche � un des principaux axes qui font la renomm�e nationale et internationale de Paris, mais chaque quartier parisien a une histoire, il serait contraire � l'int�r�t de la Capitale, de ses habitants, de vouloir mod�liser, normaliser, " Decau�ser " nos art�res. De ce point de vue, votre r�f�rence au r�am�nagement des Champs-Elys�es nous interroge � double titre. La plus belle avenue du monde ne traverse pas les m�mes quartiers que les grands boulevards et sa r�organisation ne s'est accompagn�e d'aucune r�flexion, donc d'intervention sur l'urbanisme et les populations environnantes. Cela n'�tait sans doute pas n�cessaire. Sur les Champs, on vient de partout pour voir, d�ambuler, aller au cin�ma ou prendre un pot, point final. Les grands boulevards traversent eux de fortes zones d'emploi et s'ach�vent dans des quartiers populaires. Bien �videmment, la vie culturelle au travers des cin�mas et de plusieurs th��tres de renom doit �tre prise en compte dans une r�flexion sur une renaissance des grands boulevards, ainsi que les commerces li�s aux loisirs.
Mais il y a de grands absents dans votre expos� des motifs, surtout si l'on se r�f�re au p�rim�tre d'�tude sugg�r� par la carte en annexe du projet :
- la densit� de l'emploi tertiaire dans certaines zones ;
- le classement en zone de D�veloppement social urbain d'une grande partie des quartiers du 10e, riverain des grands boulevards ;
- la place des transports en commun et des v�los sur des voies tr�s charg�es en automobiles.
(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).
Sur chacun de ces trois plans, il y aurait une critique � faire sur la politique que vous avez men�e dans ces secteurs les vingt derni�res ann�es.
Par exemple, le d�part de la Soci�t� G�n�rale, boulevard des Capucines, pour laisser la place � une formidable op�ration sp�culative. 6.000 emplois ont ainsi quitt� Paris. Certes, l'Olympia a �t� sauv�, mais gr�ce � la mobilisation des artistes. Il ne faut pas oublier que deux �tablissements bancaires confront�s � de graves difficult�s, le Cr�dit Foncier et le Cr�dit Lyonnais, ont leur si�ge social dans le p�rim�tre des grands boulevards, et l� aussi des milliers d'emplois y sont menac�s. Quant aux quartiers des portes Saint-Martin et Saint-Denis, leur classement en D.S.U. et les premi�res analyses des experts qui en d�coulent mettent en �vidence l'�tat d'abandon dans lequel la Ville les a maintenus depuis plus de vingt ans.
Alors, il faudrait une autre ambition que celle d'un lifting urbain. Le karcher sur quelques fa�ades, le remodelage des trottoirs, une remise en ordre du mobilier urbain - Decaux est toujours disponible sans doute ! - montreront vite leurs limites. Il ne suffit pas de faire r�f�rence � une mythique atmosph�re festive, culturelle et r�sidentielle du pass�. Les Parisiens, qui aiment leur ville et son histoire, ne veulent pas voir transformer les grands boulevards en un immense mus�e Gr�vin. C'est le pr�sent et l'avenir de leur quartier, marqu� par une riche histoire, sur lesquels ils veulent se prononcer.
De ce point de vue, le remodelage de la voirie au b�n�fice des transports les moins polluants - les transports en commun et la bicyclette - doit �tre int�gr� � la r�flexion sur les grands boulevards. Ceux-ci se sont transform�s en autoroute urbaine et il n'est pas possible de laisser les choses en l'�tat.
Vous �crivez, Monsieur le Maire, que la qualit� du projet d�pend �troitement de la qualit� du dialogue avec toutes les parties int�ress�es et vous les �num�rez en d�tail : �lus des arrondissements concern�s, R.A.T.P., Pr�fecture de police, responsables de salles de spectacles, commer�ants, et vous citez �galement les habitants. Mais le large dialogue � peine �voqu� se r�duit � une instance de coordination et � une antenne dans laquelle les habitants pourront se rendre pour donner leur point de vue... Pourquoi ne pas imaginer une v�ritable concertation avec les conseils d'arrondissement et les C.I.C.A. qui seraient saisis des r�flexions et de leur �volution � chaque �tape, permettant les prises en compte r�elles par l'�laboration en commun ? Pourquoi ne pas envisager des r�unions ouvertes aux habitants, aux commer�ants, au cours desquelles �lus et experts exposeraient r�flexions et projets, r�pondraient aux questions, enregistreraient les id�es ? Cela aurait plus de force que la rencontre dans une boutique avec, je cite, " le fonctionnaire municipal qualifi� " �voqu� dans le projet de d�lib�ration, mais simple bo�te aux lettres puisque non d�cideur !
A ce stade, vous nous demandez non pas d'approuver l'ouverture d'une r�flexion sur les grands boulevards et les quartiers riverains, mais vous nous demandez d'approuver les objectifs poursuivis pour ce que vous appelez " la revalorisation des grands boulevards ". Les �lus communistes, pour les raisons que je viens bri�vement d'exposer, ne peuvent vous donner acte de ces objectifs. Le d�bat ne fait que commencer. Nous nous y inscrivons, nous ferons des propositions, nous examinerons les d�cisions que vous nous soumettrez et nous nous prononcerons d�finitivement � ce moment-l�.
A ce stade, nous nous abstiendrons en souhaitant que l'intervention des Parisiens nous am�ne � chanter � nouveau : " J'aime fl�ner sur les grands boulevard " !
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, du Mouvement des citoyens et socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � M. MARCUS.
M. Claude-G�rard MARCUS, adjoint. - Monsieur le Maire, le groupe " Rassemblement pour Paris " approuve pleinement les analyses, l'orientation et les objectifs qui sont d�finis et la m�thode qui est adopt�e dans le projet qui nous est soumis.
Tout � l'heure, notre coll�gue Gabriel KASPEREIT disait qu'il ne fallait pas simplement regarder le pass�, mais se tourner vers l'avenir. J'en suis tout � fait d'accord. Il n'emp�che que les cin�philes ont encore en m�moire " Les Enfants du paradis " et " Le Boulevard du crime ", que les amateurs de peinture ont devant leurs yeux un certain nombre de tableaux qui repr�sentaient les grands boulevards au XIXe si�cle, � une �poque o� ils �taient tr�s vivants, et que les amateurs de photos anciennes n'oublient pas les nombreuses �vocations de cette p�riode.
Cette p�riode a disparu, mais les grands boulevards et leur animation ont surv�cu. Entre les deux guerres, ils ont su prendre le tournant du cin�ma. Ils sont devenus un des grands p�les du cin�ma, tout en restant un des grands centres du th��tre.
Puis, au lendemain de la guerre, o� les grands boulevards avaient encore une certaine activit�, la d�cadence a commenc� peu � peu. Cette d�cadence se nourrissait de cette esp�ce de mouvement naturel, constat� dans les diff�rentes grandes capitales, de fuite vers l'Ouest et, dans le cas parisien, de fuite vers les Champs-Elys�es. Peu � peu, les diff�rents cin�mas, � l'exception du Rex et du Max-Linder et d'un petit groupe de salles autour de la place de l'Op�ra, ont ferm�. Les brasseries et les caf�s o� il y avait de la musique ont disparu, souvent � cause de l'incompr�hension de la S.A.C.E.M.
Et les ann�es ont pass�, le cadre s'est d�grad�. On a constat� une sorte de parall�lisme entre la d�cadence des grands boulevards et la mise en sens unique descendant de la R�publique vers l'Op�ra.
Voil� la situation.
Tout n'est pas perdu. Je vous disais qu'il reste encore d'importantes implantations culturelles. Dans le 10e arrondissement, il y a le th��tre de la porte Saint-Martin, le th��tre de la Renaissance, le th��tre du Gymnase et, dans les rues proches, le th��tre Antoine, le th��tre de l'Eldorado, r�cemment r�nov�, ainsi que le Splendid. En allant vers le 9e, il y a les Nouveaut�s et en face, dans le 2e, les Vari�t�s. C'est dire que c'est un ensemble th��tral unique � Paris, qui a su r�sister et qui est une base de r�animation.
Les cin�mas, eux, ont beaucoup moins r�sist�, � part le Rex, le Max-Linder, et ceux que j'�voquais � l'Op�ra.
Les h�tels sont nombreux, les restaurants aussi, mais dans un environnement de trottoirs encombr�s, avec un �clairage plus ou moins d�ficient.
Cela ne veut pas dire que rien n'a �t� fait. Lorsqu'on voit la partie des grands boulevards entre la R�publique et la porte Saint-Martin, on se rend compte que des efforts d'am�nagement ont �t� faits, notamment devant ce qui fut jadis l'Ambigu et o� se trouve le monument d�di� � Johann Strauss. Les abords des portes Saint-Martin et Saint-Denis ont �t� r�am�nag�s par la Ville. L'Etat va restaurer ces portes. Il a promis de le faire avant la fin de 1998.
Il y a donc des �l�ments de d�part. Le 9e a encore une intense activit� commerciale et touristique.
A partir de ces �l�ments, qu'on ne peut pas s�parer de l'environnement, c'est-�-dire des rues avoisinantes, des passages - je pense, dans le 10e, au passage du Prado, et aussi � tous ces nombreux passages du 9e et du 2e arrondissements qui, eux, ont gard� une certaine vitalit� -, qu'il faudra orienter les travaux ; vous avez d�fini des objectifs qui sont positifs mais un peu vagues. Il faudra donc les pr�ciser au fur et � mesure que sera men�e la concertation � laquelle vous nous appelez.
Cela �tant, permettez-moi de faire quelques r�flexions compl�mentaires.
D'abord, j'ai parl� tout � l'heure de la circulation, d'autres en ont parl�.
Peut-�tre pourrait-on r�examiner le probl�me de la circulation � deux sens ou d'autres solutions alternatives possibles ?
C'est un �l�ment structurant qu'on ne peut pas n�gliger.
Il faut requalifier l'�clairage entre la R�publique et la Madeleine et le renforcer en faisant en sorte que les zones d'ombre soient les plus rares possibles. Li� � ce probl�me d'�clairage parall�le, il y a celui de la s�curit�, qui est une sorte de pr�alable.
Quoi que l'on y fasse, si une partie de ces grands boulevards appara�t au public, parisien ou �tranger, comme une zone de non droit, ou une zone d'ins�curit�, tout ce que nous aurons fait aura �t� inutile.
Ce n'est pas chez moi de l'obsession s�curitaire mais simplement la volont� de faire r�ussir le projet que vous nous proposez.
Sur le plan culturel, le th��tre est bien pr�sent. Il faudrait faire revenir le cin�ma : la Ville de Paris pourrait peut-�tre r�unir un certain nombre d'organisations ou d'entreprises cin�matographiques et discuter d'une r�implantation de salles entre la R�publique et Richelieu-Drouot, qui seraient un �l�ment d'animation notamment en fin de semaine.
Il faudrait aussi, et je vous l'ai dit, ne pas n�gliger les rues avoisinantes. Parler des grands boulevards sans parler des faubourgs Saint-Denis, Saint-Martin, Poissonni�re et Montmartre me para�t �tre une erreur. Il faudra donc harmoniser l'action men�e sur les grands boulevards, et dans certains secteurs voisins.
Enfin, en dehors du cin�ma, il faudrait voir avec la S.A.C.E.M. et la S.A.C.E.D., (la Soci�t� des Auteurs), s'il ne serait pas possible de faciliter aux caf�s-restaurants, qui voudraient le faire, la possibilit� de retrouver ce qu'ils avaient avant, � une certaine �poque, c'est-�-dire un orchestre ou des musiciens qui participaient � la cr�ation d'une certaine atmosph�re.
Ce n'est pas une solution g�niale mais ce n'est qu'un �l�ment.
Comme cela n'a pas �t� �voqu� dans votre projet, je me permets d'ajouter cela : s�curit� d'abord ; circulation ; prise en compte des passages et des rues avoisinantes ; renforcement de l'�clairage, soutien aux activit�s culturelles et touristiques.
Voil� un vaste programme pour la concertation qui s'annonce !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur MARCUS.
La parole est � Mme TAFFIN.
Mme Beno�te TAFFIN, maire du 2e arrondissement. - Monsieur le Maire, je me sens particuli�rement concern�e par ce projet de revalorisation des grands boulevards.
Il suffit de regarder un plan pour constater que la plus grande longueur de trottoir concern�e par ce projet se trouve dans le 2e arrondissement.
D'ailleurs on retrouve d'est en ouest, dans cet arrondissement, pourtant le plus petit de Paris, toute la diversit� mise en avant par le projet des grands boulevards.
L'environnement de la rue Saint-Denis est bien s�r fort diff�rent de celui de l'Op�ra. Il y a des principes qui peuvent s'appliquer partout. Comme les autres intervenants, je me r�jouis de ce projet. C'est une bonne id�e. La d�gradation aussi bien mat�rielle qu'en terme d'atmosph�re, des grands boulevards, �tait trop �vidente pour que l'on ne souhaite pas y apporter des rem�des.
J'approuve les objectifs de mise en valeur du paysage architectural, les objectifs de d�sencombrement des trottoirs.
J'avais d'ailleurs, pour ma part, tr�s modestement pris l'initiative depuis plusieurs ann�es de donner des avis d�favorables aux terrasses ouvertes quand elles s'ajoutaient � des terrasses ferm�es et �galement des avis d�favorables aux demandes d'exploitation de baraques foraines, quand elles �taient peu judicieusement implant�es ou quand elles �taient mal tenues.
Enfin comment ne pourrait-on pas �tre d'accord avec la confortation du dynamisme commercial et �conomique ou avec les ambiances festives et culturelles ?
J'ai bien compris que la large concertation pr�vue permettrait d'affiner et de compl�ter des objectifs qui ne sont pour l'instant que des points de d�part.
N�anmoins j'aimerais insister sur un point, m�me si celui-ci a d�j� �t� �voqu� par certains de mes coll�gues, mais il me semble absolument essentiel au cadre m�me de notre r�flexion. Il ne me semble pas possible de parler de la revalorisation si l'ensemble de l'espace public n'est pas pris en compte : les fa�ades, les toits, et bien entendu les chauss�es.
De notre part, il ne me semble pas possible d'envisager des modifications mat�rielles sans parler de la gestion de cet espace public. Autrement dit, sur les grands boulevards, en termes de circulation mais �galement de stationnement , bien souvent d'ailleurs � l'origine des probl�mes de circulation, il faudra peut-�tre des am�nagements, sans aucun doute une r�glementation ad�quate mais �galement la ferme volont� de la faire respecter. Les d�bordements non ma�tris�s sur le Sentier ne manquent pas de m'inqui�ter. Cet approche a d'ailleurs �t� au coeur de la mise en oeuvre d'autres projets ; d'autres projets phares dont certains ont d�j� �t� �voqu�s : les Champs-Elys�es, Montorgueil, Saint-Denis, la place Vend�me, et bien d'autres exemples pourraient �tre cit�s.
Une gestion volontariste de l'espace public incluant une r�duction de la place de l'automobile, r�pond � une demande prioritaire et constante des Parisiens.
J'ajouterai un autre point qui lui aussi est primordial aux yeux des riverains, qu'ils soient habitants ou commer�ants : il a �galement �t� mentionn� par M. MARCUS, il concerne la s�curit�. L'ins�curit� r�elle, ou ressentie comme telle, qui r�gne sur les grands boulevards a �t� imm�diatement �voqu�e par mes interlocuteurs, � peine aviez-vous annonc� le projet, Monsieur le Maire.
Est-ce que cela n'irait pas beaucoup mieux si on n'avait pas, devant les yeux, le march� de la drogue de Strasbourg-Saint-Denis ? Ne pourrait-on pas, disaient d'autres, faire quelque chose contre la mendicit� insistante qui indispose les passants entre Madeleine et l'Op�ra ?
Et ils ajoutent g�n�ralement : " sinon tout ce que l'on fera, ne servira � rien ".
Voil�, Monsieur le Maire, ce que je souhaitais vous dire d�s aujourd'hui. La prise en compte de la totalit� de l'espace public des grands boulevards et y compris la chauss�e et la s�curit� ne doivent pas �tre des ajouts dus � la concertation mais � des �l�ments constitutifs, j'oserai presque dire " des pr�alables " � notre r�flexion.
Sans cela, ce bon projet qui vise � am�liorer la qualit� de la vie sur nos boulevards, risquerait d'�tre sinon vou� � l'�chec, au moins de voir ces r�sultats h�las minimis�s.
Merci, Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Revaloriser l'espace public de la capitale, ses boulevards, ses avenues, ses rues, ses passages et ses places... Excellente id�e !
La dimension compl�mentaire du b�ti dans l'espace urbain, ce vide qui accompagne le plein, dont l'importance est essentielle pour la perception et le fonctionnement d'une ville, a �t� fort n�glig�e dans notre Capitale ces derni�res d�cennies.
C'�tait pourtant une des vitrines de Paris au d�but du si�cle, jusqu'� ce que l'automobile s'impose peu � peu, et balaie toute la vie sociale qui s'y d�roulait.
Il suffit, en effet, ainsi que nous y conviait notre coll�gue de se reporter aux oeuvres de Gallieu-Lalave, Cort�s, G�n�ritte, Pizzarro et tant d'autres pour s'en convaincre.
Aujourd'hui, vous nous proposez la reconqu�te et la mise en valeur de ces espaces. Nous ne saurions nous y opposer.
L'id�e para�t �videmment s�duisante. Mais le choix est-il vraiment judicieux ? Quelles sont les priorit�s ?
En mati�re de voirie et d'espaces publics, la priorit� n'est pas aux grands boulevards mais r�solument aux boulevards dits des Fermiers g�n�raux, et au boulevard des Mar�chaux, notamment dans le nord-est parisien.
Pour les Fermiers g�n�raux, il s'agit des boulevards de la Chapelle, de la Villette, de Belleville, de M�nilmontant et de Charonne...
Pour les Mar�chaux, il s'agit des boulevards Mac-Donald, Serrurier, Mortier, Davout, Soult...
Ces boulevards circulaires historiques et indissociables de l'image de Paris sont en effet devenus des " no man's land " aux trottoirs d�fonc�s, des potzdamer Platz berlinois de la Guerre froide.
Heureusement, les Fermiers g�n�raux accueillent certains jours des march�s tr�s fr�quent�s qui les animent, mais l'environnement reste d�grad�.
Les Fermiers g�n�raux constituent une interface incontournable entre les arrondissements interm�diaires 9e, 10e, 11e, et les arrondissements p�riph�riques 18e, 19e et 20e. Leur r�le est fondamental.
Ils doivent �tre revaloris�s en urgence !
A l'instar de Barcelone, les Fermiers g�n�raux pourraient devenir les " Ramblas " de l'Est parisien.
Des am�nagements tr�s simples pourraient rapidement �tre mis en oeuvre � l'image du boulevard de Rochechouart pr�s du m�tro Anvers.
Qu'est-il advenu du Plan programme de l'Est parisien adopt� en 1983 et toujours en vigueur, qui donnait la priorit� � la revalorisation des quartiers du Nord-Est ? Ce programme a servi de pr�texte pendant plus de dix ans pour d�truire ces quartiers, qu'il serve dor�navant � revaloriser ces quartiers !
A c�t� des Mar�chaux et des Fermiers g�n�raux, les grands boulevards font d�j� figure de v�ritables Champs-Elys�es.
M�me si quelques am�nagements seraient souhaitables, le traitement des grands boulevards n'est pas une priorit� !
Monsieur le Maire, engagez-vous aujourd'hui � mettre en oeuvre en urgence des �tudes et des travaux de revalorisation des boulevards des Fermiers g�n�raux et des Mar�chaux ! Engagez-vous aussi � y installer enfin le r�seau de tramways tant attendu !
N'entreprenez des travaux sur les grands boulevards que lorsque toutes ces priorit�s seront r�alis�es !
N'oubliez pas ensuite que la revalorisation des grands boulevards doit commencer � la Bastille. Il serait en effet dommageable d'exclure le boulevard Beaumarchais qui m�ne directement � l'avenue Daumesnil que vous avez d�j� r�am�nag�e et mise en valeur par la r�habilitation du viaduc et la r�alisation d'une promenade plant�e.
En outre, le boulevard Beaumarchais doit cesser d'�tre un axe rouge. Pour le r�aliser, vous avez transf�r� le stationnement sur le trottoir par des contre-all�es en d�limitant les espaces pi�tons et voitures par des alignements de bittes, de poteaux et de bornes, ce qui a consid�rablement r�duit l'espace pi�ton et enlaidi le boulevard.
L'aust�re revue " Le D�bat ", s'appuyant sur les travaux d'un jeune urbaniste de l'A.P.U.R., Olivier NICOULAUD, a stigmatis� cet arch�type du pire. Je cite : " La v�ritable bittomanie qui s'est empar�e des services de la Ville de Paris "... " Les trottoirs sont devenus des ponts de bateaux, des quais o� les matelots ivres - les ing�nieurs de la voirie ? - auraient d�vers� au petit bonheur des tombereaux de bittes en tout genre. Il y a les " chic " - en pierre, cylindriques, somm�es d'un petit gland m�tallique, style monuments historiques -, les cheap en b�ton brut ; il y a les simples et les doubles, les massives et les sveltes, les lumineuses - aux carrefours -, les chafouines - peintes en noir et invisibles de nuit - et jusqu'aux �rectiles - au niveau des portes coch�res -. La ville est devenue m�chante, hargneuse, dangereuse pour le pi�ton dot� de ses deux jambes. "
Otez, Monsieur le Maire, ces bittes que nous ne saurions voir !
Supprimez aussi les lincolns, facteurs d'enlaidissement !
Rendez aux pi�tons leurs trottoirs, chassez-en les carcasses automobiles qui les colonisent.
Requalifiez cet espace public en un lieu de convivialit�.
Cassez ces axes rouges asphyxi�s par les automobiles, qu'ils deviennent enfin l'espace de respiration des faubourgs parisiens.
N'omettez pas d'accorder un traitement sp�cial � l'autoroute Magenta, articulation majeure dont la fonction est pr�cis�ment de relier les grands boulevards aux Fermiers g�n�raux.
Pr�servez-les tous du traitement aust�re et par trop min�ralogique des Champs Elys�es, et pour que la convivialit� s'y enracine, brisez ces axes de pollution, en y limitant la voiture.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur DOMINATI, vous avez la parole.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - Monsieur le Maire, apr�s ces interventions, quelques mots simplement pour d'abord vous demander de consid�rer que les grands boulevards, c'est de la Bastille jusqu'� la Madeleine et non seulement de la R�publique � la Madeleine comme c'est indiqu� dans le m�moire.
Je voudrais aussi rappeler qu'en 1990, j'avais obtenu 24 millions de francs qui ont �t� affect�s pr�cis�ment � la r�habilitation du boulevard de Saint-Martin. Il y a une association qui est tr�s dynamique de riverains et de commer�ants, je souhaiterais qu'elle soit associ�e, et que cette partie qui a �t� un peu n�glig�e soit associ�e dans l'ensemble de la r�alisation des grands boulevards.
Les diff�rents orateurs ont d�montr� que c'est un bon projet. Je pense qu'effectivement c'est un projet qui, abord� comme vous l'avez abord�, dans la concertation, en y associant les diff�rents conseils d'arrondissement, mais aussi - pourquoi pas - les C.I.C.A., devrait aboutir � un projet consensuel.
C'est un bon projet, mais ce sera aussi un long projet.
C'est un projet qui sera n�cessairement co�teux.
Le premier probl�me int�resse le Pr�fet de police. Puisque le Pr�fet de police si�ge dans notre Assembl�e - nous sommes d'ailleurs la seule Assembl�e communale o� le Pr�fet de Police si�ge - je dois dire qu'il faut saisir cette occasion pour que pr�cis�ment, si nous voulons que l'activit� en quelque sorte reprenne dans tous les domaines, la s�curit� soit assur�e.
Mme TAFFIN, a bien insist� dessus, M. MARCUS aussi, c'est primordial.
Le deuxi�me point qui semble aussi important pour beaucoup d'intervenants, c'est la circulation. On peut parler des grands boulevards uniquement en regrettant le pass�, la disparition de " l'Ambigu ", la disparition du " Paladium ". il est �vident qu'il y a un probl�me de circulation qui est pos�, et pourquoi pas, � cette occasion, envisager pr�cis�ment - des suggestions ont �t� faites - le tramway.
Je crois que l�-dessus nous pourrions avoir une �tude assez pr�cise pour voir dans quelle mesure nous pourrions installer un tramway sur les grands boulevards qui remplacerait l'ancien Madeleine-Bastille.
Et enfin, autre point important, il ne si�ge pas sur nos bancs, mais le Directeur de la R.A.T.P. pourrait nous dire dans quelle mesure il pourrait rouvrir, et c'est important pour les riverains et les commer�ants, la station Saint-Martin.
Je voulais intervenir sur ces trois points pr�cis�ment.
Je vous remercie, Monsieur le Maire. Donc je voudrais que vous interveniez aupr�s de la R.A.T.P. pour une �tude sur une liaison moins polluante par un tramway Madeleine-Bastille, ce qui serait d'ailleurs un retour aux sources, et que vous interveniez aussi pour la r�ouverture rapide de la station Saint-Martin en associant, dans la r�habilitation des grands boulevards, cette partie entre la R�publique et la Bastille qui n'a pas �t� comprise dans votre communication et dans votre projet.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur DOMINATI.
Monsieur AIDENBAUM, vous n'�tes pas inscrit.
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Je ne suis pas inscrit, mais je veux dire un mot.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faut appliquer le r�glement...
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3 arrondissement. - Je me r�jouis...
M. LE MAIRE DE PARIS. - L�, vous prenez la parole pour une demi-heure !
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Je savais qu'en commen�ant comme cela...
M. LE MAIRE DE PARIS. - C'est termin�. Vous vous r�jouissez, c'est fini !
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Je voudrais vous dire pourquoi je me r�jouis !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Objectivement, on pourrait vous donner la parole, mais on ne s'en sort pas ! Je vois bien que ce n'est pas pour ennuyer l'Assembl�e, j'ai bien compris, mais justement, essayons de respecter le r�glement, autrement les horaires ne seront pas respect�s. M�me si c'est dans l'int�r�t de l'Assembl�e, je crois qu'il faut respecter le r�glement. Il faut d'ailleurs que chacun fasse � l'avenir un effort plus grand de concision dans ses interventions. C'est l'int�r�t m�me de notre Assembl�e. Je suis d�sol�.
Mme COUDERC a la parole.
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Maire, avant de r�pondre aux diff�rents intervenants, je voudrais souligner, comme vous l'avez indiqu� � plusieurs occasions, que nous concr�tisons dans cette op�ration comme dans d'autres, ce que vous aviez annonc� au cours de votre communication sur l'urbanisme de l'an dernier. La revalorisation des grands boulevards figurait parmi vos propositions et elles constituent, sans aucun doute, une action importante de votre mandature.
Nous n'oublions certes pas, Monsieur BLET, les Fermiers g�n�raux, mais ce n'est pas l'objet de la pr�sente d�lib�ration.
Je voudrais tout d'abord remercier M. KASPEREIT qui, ce matin, nous a rappel� avec quelque passion, et quelque �motion m�me, la vie des grands boulevards.
Notre souci est de redonner � cet ensemble la qualit� qu'il a connue, tout en s'int�grant dans notre futur XXIe si�cle.
Je dois dire tout de suite que je ne pourrai pas r�pondre pr�cis�ment � un certain nombre de questions ou propositions qui appellent chacune d'entre elles un examen attentif. J'en ai pris note, bien �videmment, et nous en d�battrons au sein du Comit�.
C'est le cas par exemple des observations qui ont pu �tre faites en Conseil d'arrondissement, notamment du 3e, observations qui viennent d'�tre rappel�es par Jacques DOMINATI � l'instant sur la r�ouverture de la station de m�tro Saint-Martin.
En revanche, ce que je peux indiquer tout de suite, c'est que nous examinerons avec la R.A.T.P. l'int�r�t et la faisabilit� de cette proposition.
De la m�me mani�re, et cela a �t� �voqu� par plusieurs des intervenants, nous �voquerons bien entendu les questions de stationnement, les questions de d�placements. Mais je voudrais simplement attirer l'attention de notre Assembl�e � cet �gard sur le fait que les dispositions que nous prendrons devront bien entendu l'�tre de mani�re coordonn�e, avec les projets �tudi�s et mis en place dans le cadre des Commissions pr�sid�es notamment par mon coll�gue Bernard PLASAIT. Mais j'ai pris bonne note de l'int�r�t manifest� par plusieurs intervenants, rappel� �galement par M. DOMINATI � l'instant, sur les aspects de circulation.
J'ajouterai aussi, aujourd'hui, qu'il faudra bien peser entre les diff�rents choix possibles. Si nous prenons le stationnement, comme l'avait �voqu� Mme TAFFIN en particulier, il est �vident que c'est un �l�ment tr�s important pour la vie des grands boulevards, et nous devons �galement penser aux riverains. C'est un exemple, et toute action dans ce domaine doit �tre s�rieusement pes�e.
Je soulignerai donc simplement qu'aucun th�me de r�flexion ne sera �cart�, m�me s'il est clair que les r�ponses que nous pourrons apporter seront �chelonn�es dans le temps, parce que si je pense que tout le monde reconna�t effectivement que c'est un bon projet, ce sera un projet de longue haleine. Il faudra d�cider et agir vite lorsque les dispositions pourront �tre mises en place rapidement. Dans d'autres cas, les r�flexions prendront en revanche plus de temps. Nous devrons en tenir compte pour ne pas ralentir l'avancement des op�rations.
Mme TAFFIN et M. MARCUS ont �voqu� les questions d'�clairage et de s�curit�, M. DOMINATI �galement et d'autres intervenants aussi.
Ces th�mes seront bien entendu abord�s dans le cadre du Comit�.
La s�curit� est un sujet qui nous concerne tous, m�me si son importance et les difficult�s rencontr�es varient d'un secteur � l'autre des boulevards. C'est pourquoi j'aimerais informer l'Assembl�e que nous avons souhait� que M. le Pr�fet de police, que nous savons d�j� �tre pr�sent sur le terrain, soit associ� de fa�on permanente au Comit� des grands boulevards, non seulement sur les questions de d�placements, mais aussi de s�curit�. En cela, je pense que je r�ponds � une des pr�occupations de M. DOMINATI.
MM. AUTEXIER et BLET, ainsi que M. DOMINATI � l'instant, ont souhait� que cette �tude se prolonge jusqu'� la Bastille. Je dirai que sur ce plan, l'intention est �videmment int�ressante, mais elle est de toute �vidence assez difficile � g�rer.
J'aimerais rappeler que nous allons d�j� examiner plus de quatre kilom�tres de boulevards ; et je le dis avec d'autant plus de conviction que nous avions v�ritablement, et je vous demande de me croire, au d�part envisag� cette hypoth�se ; mais les caract�ristiques de cette partie des boulevards et la dimension que prenait le probl�me � traiter nous en ont tr�s vite dissuad�s pour le projet pr�sent.
J'aimerais �galement rappeler que pour les Parisiens, ce qu'on appelle les grands boulevards - sans du tout, une fois de plus, ignorer l'int�r�t qu'il pourrait y avoir de prolonger jusqu'� la Bastille - mais traditionnellement, les grands boulevards, c'est surtout l'espace qui s'�tend � l'est du secteur des th��tres situ� � la jonction des boulevards Saint-Denis et Saint-Martin jusqu'� l'Op�ra en direction de l'ouest.
Je voudrais �galement faire observer que nous avons tenu cependant � compl�ter cet ensemble avec les parties qui s'�tendent de part et d'autre de ces limites jusqu'aux deux grandes places de la Madeleine, d'une part, et de la R�publique, d'autre part, de mani�re � disposer d'une unit� de r�flexion, et cela ne r�pond, j'en suis tout � fait consciente, qu'en partie au souci exprim� par un certain nombre d'intervenants. Mais aller au-del� nous appara�t une fois encore assez difficile � g�rer si nous voulons pouvoir avancer ce projet dans les meilleures conditions. Mais je note la pr�occupation qui a �t� ainsi exprim�e par plusieurs �lus de notre Assembl�e.
Cela rappel�, comme j'avais eu l'occasion de le dire en r�ponse � une question orale du 20 janvier dernier pos�e par M. SARRE, nous examinerons avec attention les impacts �ventuels de nos propositions sur le pourtour de ce p�rim�tre de mani�re � les ajuster, si n�cessaire.
Un autre type d'extension a �t� �voqu� par M. LHOSTIS qui souhaite que nous travaillions plus en profondeur sur les quartiers li�s aux grands boulevards, sur les �lots riverains et sur les activit�s qui g�n�rent l'emploi.
A l'occasion de cette r�flexion, nous allons en effet d�couvrir probablement des questions suppl�mentaires, de nombreuses questions, et certaines porteront sur les sujets que M. LHOSTIS �voquait. Mais elles ne trouveront certainement pas toutes des r�ponses dans le cadre des am�nagements des grands boulevards ; elles pourront en revanche �tre pr�cis�es dans le cadre du secteur D.S.U. de la porte Saint-Denis et de la porte Saint-Martin par exemple, ou dans celui de l'O.P.A.H. Montmatre-Rochechouart dont le Conseil va d�lib�rer cet apr�s-midi. Cela n'exclut bien entendu pas que nous puissions traiter tel ou tel aspect, traiter tel ou tel immeuble d�grad�, dont l'image peut nuire � la vie des habitants.
Mais, en revanche, Monsieur LHOSTIS, je ne voudrais pas vous laisser dire que nous voulons faire ce que vous appelez un " lifting " pour un " vaste mus�e Gr�vin ". Ce que nous voulons, ce n'est pas cela, vous le savez, ce que nous voulons, c'est la vie au contraire et non pas un mus�e sur ces grands boulevards, la vraie vie avec de l'animation, avec un contexte dont nous puissions � la fois �tre fiers en tant que Parisiens et qui permette � chacun d'entre nous de profiter de cet espace privil�gi� que peuvent �tre les grands boulevards.
Je crois en r�alit� que, pour que nous puissions progresser, nous devons v�ritablement nous concentrer sur le coeur de notre travail qui est, si je peux employer ce terme, de relancer les grands boulevards, c'est-�-dire de faire en sorte que ce lieu devienne un p�le accueillant, vivant, ouverts aux activit�s et aux loisirs des Parisiens.
En d�finitive, Monsieur le Maire, je vous propose donc, malgr� l'int�r�t que peuvent pr�senter les propositions de nos coll�gues, que nous en restions sur ce point aux termes qui figurent dans la d�lib�ration.
En ce qui concerne les observations relatives � la concertation exprim�es par diff�rents intervenants et notamment par MM. LHOSTIS et HUBERT, je crois, l� aussi, Monsieur le Maire, que nous pouvons rassurer nos coll�gues puisque la m�thode que nous mettons en place est tout � fait au coeur du projet et qu'elle est, � bien des �gards, originale.
Le choix des propositions que nous allons examiner est, comme vous le savez, tr�s ouvert. C'est d'ailleurs naturel pour un projet aussi complexe et aussi sensible. Notre souci est bien de faire en sorte que toutes les opinions s'expriment, que les dialogues indispensables aient lieu, le temps n�cessaire pour que vous puissiez, Monsieur le Maire, prendre les meilleures d�cisions pour Paris, ses activit�s, ses commerces et ses habitants.
Compte tenu de tous ces �l�ments, je pense que nous ne pouvons pas, aujourd'hui, donner une suite favorable aux diff�rents amendements propos�s, qui ont �t� diffus�s dans notre Assembl�e et j'aimerais en faire la liste, si vous le permettez, � l'occasion de cette intervention.
Tout d'abord l'amendement n� 1 sur l'espace public pr�juge des questions �voqu�es, des �tudes qui seront conduites et de leurs conclusions apr�s discussion au sein du comit�.
Je me suis expliqu�e rapidement sur la m�thode, mais je ne vois pas pourquoi nous devrions arbitrer aujourd'hui.
L'amendement n� 2, qui porte sur l'extension de l'�tude jusqu'� la Bastille, conduirait, comme je l'ai dit, � trop disperser notre effort et nous manquerions ainsi d'efficacit�.
L'amendement n� 3 s'�carte, � mon avis, d'un souci que nous avons eu de cadrer la concertation avec la nature du projet. Je crois en effet, en m'appuyant sur l'exp�rience, qu'en mati�re de concertation il faut �viter, bien entendu, tout dogmatisme et il nous faut adapter nos dispositions au probl�me qui nous est concr�tement pos�. La Commission " V�lo ", par exemple, porte sur l'ensemble de Paris et regroupe donc les associations parisiennes. Le Comit� des grands boulevards, que nous allons constituer, est relatif � une op�ration qui concerne plusieurs arrondissements. C'est pourquoi je pr�vois d'y faire participer les associations concern�es, ce qui est aussi tout � fait logique.
L� encore, nous devons �viter trop de complexit� si nous voulons progresser efficacement.
Sur la deuxi�me partie de ce troisi�me amendement, je dirai que les maires d'arrondissement, pour leur part, pourront bien entendu r�unir les C.I.C.A., le moment venu, � leur initiative, cela va sans dire et c'est au contraire profitable pour tous les habitants et toutes les associations.
L'amendement n� 4, lui, porte sur la cr�ation d'une antenne par arrondissement et ceci ne me para�t pas souhaitable si l'on veut garder son unit� et sa coh�rence au projet, et pour la clart�.
Dans le faubourg Saint-Antoine, par exemple, qui concerne deux arrondissements, nous avons mis en place une seule maison situ�e au coeur du p�rim�tre d'�tudes et je crois qu'elle donne toute satisfaction. Bien entendu, l'antenne cr��e sur les grands boulevards recevra aussi tous ceux qui le souhaitent.
Quant � l'amendement n� 5, il ne me para�t pas justifi�. En effet, comme l'a �voqu� M. AUTEXIER, que je voudrais rassurer d'embl�e sur ce point, nous avons tout � fait � l'esprit le fait que les grands boulevards traversent des quartiers de nature et de caract�re diff�rents en terme d'architecture, d'activit� �conomique, de culture et de loisirs et c'est bien dans le souci d'en faire un espace accueillant pour tous que nous entendons travailler en tenant compte des diff�rentes particularit�s qui en font, pour une large part, l'attrait.
Nous veillerons donc � d�finir le meilleur �quilibre entre ces deux �chelles de perception des grands boulevards, � la fois celle d'un grand espace urbain parisien, mais aussi celle d'un lieu tr�s ouvert � la vie locale. Cet aspect est d'ailleurs tout � fait soulign� dans le projet de d�lib�ration qui vous a �t� soumis.
En d�finitive je pense, Monsieur le Maire, que les diff�rentes interventions qui ont �t� faites montrent que le projet actuel est, si l'on peut me permettre cette expression, bien cal� : une d�marche unitaire mais soucieuse de la diversit� des quartiers ; un p�rim�tre d'�tudes, m�me si certaines demandes ont �t� �mises, suffisamment large pour bien prendre en compte ce site historique, mais aussi suffisamment mesur� pour pouvoir le g�rer efficacement et c'est en cela que j'appelle l'attention et la compr�hension de mes coll�gues sur le choix de ce p�rim�tre d'�tudes.
C'est pourquoi je vous propose, mes chers coll�gues, de bien vouloir voter ce projet en l'�tat. Nous voulons qu'il soit de grande qualit�. Il �voluera au fur et � mesure que la concertation, que les travaux de r�flexion n�cessaires avanceront.
Je crois qu'une fois de plus, vous l'avez reconnu, m�me si � ce jour il pr�sente des insuffisances, m�me si nous verrons � l'avenir ce qu'il y aura lieu d'inclure dans le p�rim�tre, je pense v�ritablement que ce projet tel qu'il vous est pr�sent� aujourd'hui doit m�riter votre approbation et, je l'esp�re, votre approbation unanime.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous allons passer au vote.
Les amendements ont �t� distribu�s.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 1 d�pos�e par le groupe socialiste et apparent�s.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, M. REVEAU, les groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s " ayant vot� contre.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la deuxi�me proposition d'amendement.
Monsieur DOMINATI, vous avez la parole.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - A propos de la Bastille, je comprends tr�s bien que c'est un projet qui est lourd, un projet qui est long, mais je ne vois pas comment on peut parler de r�habiliter les grands boulevards et ne pas associer une partie qui a d�j� �t� r�habilit�e par le pr�c�dent Maire, qui est la Bastille, avec tout le boulevard Saint-Martin.
Il faudrait, au moins, associer � la r�flexion les riverains et les commer�ants de cette partie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mon cher coll�gue, je crois qu'il y a une petite confusion.
M. Jacques DOMINATI, premier adjoint. - On ne peut pas voter contre cet amendement.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout le monde a raison dans cette affaire. Visuellement, c'est un prolongement des boulevards, mais ce ne sont pas les grands boulevards au sens o� on l'entend traditionnellement, avec les m�mes activit�s, les m�mes probl�mes.
Je crois que pour la vie commer�ante, commerciale, �conomique, culturelle - cin�mas, restaurants, th��tres -, c'est une portion suppl�mentaire qui n'est pas int�gr�e dans l'imagerie populaire comme celle des grands boulevards.
Si vous interrogez les Parisiens, les grands boulevards ne vont pas jusqu'� la Bastille. Mais cela ne veut pas dire que la partie que nous n'int�grons pas ne soit pas int�ressante sur le plan de l'am�nagement.
Mais ce n'est plus les grands boulevards. Il y a une contradiction sans en avoir une.
Ce que je propose, c'est que dans cette premi�re partie d'�tude nous en restions l�, mais que nous demandions aux services, parall�lement, qu'il y ait une �tude technique, compl�mentaire de celle des grands boulevards au sens historique et traditionnel du terme.
A mon avis, il n'y a pas de contradiction. Ce sont deux choses diff�rentes mais plut�t compl�mentaires.
Madame COUDERC, qu'en pensez-vous ?
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, rapporteur. - Monsieur le Maire, c'est ce que j'�voquais tout � l'heure : la partie entre Madeleine et la R�publique est d�j� excessivement importante, mais je pense qu'au-del� de ce p�rim�tre, que nous avons arr�t� dans la d�lib�ration, nous ne pouvons pas exclure la possibilit�, pour r�pondre � la pr�occupation qui a �t� �mise, de faire par ailleurs des �tudes techniques comme nous allons le faire par exemple sur le secteur Haussmann.
M. LE MAIRE DE PARIS. - J'allais faire cette comparaison qui est un �l�ment compl�mentaire qu'il faut �tudier parall�lement. C'est la bonne comparaison en effet.
Si vous en �tiez tous d'accord, on int�grerait cette partie � l'�tude comme on le fait pour Haussmann.
Tout le monde a satisfaction ?
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 2 d�pos�e par le groupe socialiste et apparent�s.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, le groupe communiste et Mme SCHNEITER s'�tant abstenus, les groupes " Rassemblement pour Paris ", " Paris-Libert�s ", MM. REVEAU, DUMAIT, MESMIN et Mme TAFFIN ayant vot� contre.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Quel est votre avis sur le troisi�me amendement, Madame COUDERC.
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, rapporteur. - Rejet.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 3 d�pos�e par le groupe socialiste et apparent�s.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, MM. REVEAU, DUMAIT, MESMIN, Mme TAFFIN, les groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s " ayant vot� contre.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons au quatri�me amendement. Madame COUDERC, qu'en pensez-vous ?
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, rapporteur. - Rejet.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 4 d�pos�e par le groupe socialiste et apparent�s.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, MM. REVEAU, DUMAIT, MESMIN, Mme TAFFIN, les groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s " ayant vot� contre.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame COUDERC, quel est votre sentiment sur l'amendement n� 5.
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, rapporteur. - Rejet.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 5 d�pos�e par le groupe socialiste et apparent�s.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement est repouss�e � la majorit�, le groupe du Mouvement des citoyens et Mme SCHNEITER s'�tant abstenus, MM. REVEAU, DUMAIT, MESMIN, Mme TAFFIN, les groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s " ayant vot� contre.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets enfin aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAU 30.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, le groupe communiste s'�tant abstenu. (1996, DAU 30).

Mars 1997
Débat
Conseil municipal
retour Retour