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2006, DDEE 84 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (8e) prévoyant l’attribution d’une subvention de fonctionnement pour l’incubateur de l’établissement d’enseignement supérieur ADVANCIA. - Montant : 50.000 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DDEE 84 G portant attribution d?une subvention pour l?incubateur d??ADVANCIA?.

Je donne la parole � Mme Isabelle GUIROUS-MORIN.

Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Oui, merci, Madame la Pr�sidente.

Mes chers coll�gues, il nous est ici propos� d?attribuer une subvention de 50.000 euros � la Chambre de commerce et d?industrie de Paris afin de financer l?incubateur de l?�tablissement d?enseignement sup�rieur ADVANCIA.

Pour mieux comprendre les enjeux, je tiens � pr�ciser que cet incubateur, comme l?indique le projet de d�lib�ration, ?pr�pare les entrepreneurs � devenir des chefs d?entreprise. Il est cr�� sur le mod�le d?un centre d?entra�nement aidant � d�velopper des r�flexes et � concr�tiser les projets d?entreprise?.

Cet incubateur serait localis� au sein d?ADVANCIA qui n?est autre qu?une ?business school?. Comme toute ?business school?, elle dispose, parmi ses partenaires, d?une soci�t� de capital-risque.

Vous comprendrez d�j�, mes chers coll�gues, que cette �cole n?est pas sans moyens et que ce financement serait certainement plus utile � d?autres �tablissements sup�rieurs de la Capitale, peut-�tre moins attirants aux yeux du secteur priv�.

Il est indiqu� que 60 % des b�n�ficiaires de cet incubateur sont des demandeurs d?emploi.

Certes, mais des demandeurs d?emploi tr�s cibl�s, puisque 70 % des b�n�ficiaires sont issus des grandes �coles (Ecole Polytechnique, E.N.S.A.M., H.E.C., etc.) et 20 % des �l�ves d?ADVANCIA.

Ayant d�j� b�n�fici� d?un environnement tr�s favorable, r�serv� � l?�lite r�publicaine en formation, ces n�o-dipl�m�s ne sont pas sans ressources et peuvent s?appuyer sur de forts r�seaux personnels, sans oublier ceux mis � disposition par toutes les grandes �coles, au travers des associations d?anciens �l�ves.

Alors qu?il est toujours compliqu� de trouver des financements pour augmenter notre effort envers les r�sidents d?h�tels meubl�s, les b�n�ficiaires de minima sociaux, les salari�s � temps partiel, en C.D.D., nous nous appr�tons � donner 50.000 euros � une ?business school? pour aider des dipl�m�s des grandes �coles � d�marrer leur carri�re de chefs d?entreprise !

Par cons�quent, le groupe ?Les Verts? ne pourra que voter contre ce projet de d�lib�ration.

Merci.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je donne la parole � M. Christian SAUTTER.

M. Christian SAUTTER, vice-pr�sident, au nom de la 2e Commission. - Je remercie Mme GUIROUS-MORIN d?avoir attir� l?attention de notre Conseil sur ce projet de d�lib�ration.

Pour cr�er des entreprises, il faut des entrepreneurs et je dirais m�me � Mme GUIROUS-MORIN que pour cr�er des entreprises solidaires, il faut des entrepreneurs solidaires.

Si je suis son raisonnement jusqu?au bout, le fait que l?E.S.S.E.C. ait une formation d?entrepreneurs solidaires o� se pr�parent des jeunes hommes et des jeunes femmes de qualit� pour ouvrir des entreprises d?insertion, pour travailler dans l?�conomie sociale et solidaire, que Mme GUIROUS-MORIN soutient par ailleurs, ce que ferait l?E.S.S.E.C. serait donc condamnable !

ADVANCIA est soutenue par la Chambre de commerce et d?industrie de Paris, que je consid�re comme un partenaire tout � fait honorable. Nous appartenons tous les deux, d?ailleurs, au Conseil d?administration de ?Paris D�veloppement? qui est soutenu deux tiers par Paris et un tiers par la Chambre de commerce, avec un impact positif sur l?emploi parisien. Le fait de travailler avec la Chambre de commerce ne me para�t pas choquant.

Cependant, pour ne pas donner le sentiment que Mme GUIROUS-MORIN semble avoir, comme quoi nous apportons de l?eau au moulin d?une ?business school? - ce qui, dans sa bouche, ne doit pas �tre une expression tr�s flatteuse -, nous avons dit que l?argent du contribuable parisien permettrait � des jeunes issus de la diversit�, comme l?on dit, c?est-�-dire des jeunes qui n?ont pas la chance d?avoir un nom, un pr�nom, une adresse comme beaucoup d?autres, quelles que soient les �tudes qu?ils font? d?aider sp�cifiquement ces jeunes, qui souhaitent cr�er leur entreprise, � le faire.

Sans dire que les femmes sont victimes de discrimination, nous insistons aussi sur le fait qu?un tiers des cr�ateurs d?entreprise sont des cr�atrices d?entreprise. Je ne vois aucune raison - ma voisine Mme Martine DURLACH non plus - pour laquelle iln?y aurait pas autant de femmes cr�atrices d?entreprise que d?hommes cr�ateurs d?entreprise.

A l?�vidence, nous consid�rons que ce projet de d�lib�ration est un moyen de lutter contre les discriminations, dans un domaine particulier qui est la cr�ation d?entreprises, mais comment avoir une �conomie s?il n?y avait pas d?entreprise ?

Madame GUIROUS-MORIN, j?esp�re vous avoir convaincu et que votre vote n�gatif va devenir une abstention.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - En tout cas, vous �tiez tr�s convaincant. Je vais proc�der au vote, � moins que Mme GUIROUS-MORIN ne souhaite ajouter quelque chose.

Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Au vu des arguments que vous avez d�velopp�s, je propose une abstention. Cela dit, nous sommes d�favorables � ce que l?on soutienne des formations pour des jeunes qui sont d�j� largement munis, alors que nous ne trouvons pas d?argent pour des jeunes qui sont vraiment d�munis.

Nous nous abstiendrons.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Quand on conna�t la structure du ch�mage parisien, on s?aper�oit que l?on a quand m�me un grand nombre de personnes dipl�m�es, voire tr�s dipl�m�es dans certains cas. C?est aussi vrai pour une partie du public, des personnes b�n�ficiaires du R.M.I.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEE 84 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DDEE 84 G).

Je vous remercie.

Décembre 2006
Débat
Conseil général
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