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2010, Vœu déposé par le socialiste, radical de gauche et apparentés relatif à la dénomination d'un lieu dans le 12e arrondissement en mémoire d’Ilan Halimi.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Il s'agit maintenant du v?u n� 60 du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s qui a trait � la d�nomination d'un lieu dans le 12e arrondissement en m�moire d?Ilan Halimi.

La parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Tout le monde a en m�moire le calvaire d?Ilan Halimi. Il y a quatre ans, presque jour pour jour, ce jeune Parisien de 23 ans est retrouv� nu, tondu, br�l� � l?essence, bless� au couteau, le corps ab�m� par les tortures, agonisant le long d'une voie ferr�e dans l?Essonne apr�s avoir �t� kidnapp�, s�questr� et tortur� durant 24 jours.

Avant de vivre l'horreur, Ilan Halimi m�ne avec sa m�re et sa soeur une vie paisible et modeste dans le 12e arrondissement. Mais ses ravisseurs, tortionnaires et complices, voient la chose autrement.

Ilan Halimi est juif : "il a donc de l?argent". A sa famille, on r�clame une somme astronomique jusqu'� 450.000 euros.

Parce que les pr�jug�s peuvent engendrer la mort, parce que le racisme, l'antis�mitisme, l?homophobie peuvent conduire � l'irr�parable, il est important que Paris redise autant de fois qu?il sera n�cessaire son intransigeance et son extr�me vigilance pour le respect des valeurs r�publicaines, pour les Droits de l'Homme et son combat contre toutes les formes de racisme.

C?est pourquoi, consid�rant le caract�re antis�mite du meurtre d?Ilan Halimi, les 24 jours de calvaire subis et la cruaut� de ses ravisseurs et tortionnaires, consid�rant qu?Ilan Halimi �tait un enfant du 12e arrondissement, il y est n�, il y a �t� scolaris� et il y a v�cu.

Pour que sa m�moire soit associ�e � celle de Paris, au nom des valeurs r�publicaines, nous �mettons le v?u qu'un lieu de vie ou un jardin du 12e arrondissement de Paris se voit attribu� le nom d?Ilan Halimi.

Permettez-moi, pour conclure, de former en m�me temps un autre v?u, celui de ne plus avoir � attribuer, � un lieu de Paris, le nom d'un autre Brahim Bouarram, ce jeune Marocain jet� dans la Seine le 1er mai 1995 par des manifestants issus d'un cort�ge du Front national. Celui d?une autre Sohane, morte br�l�e vive pour avoir refus� de se soumettre � la violence d'un jeune homme ou d?un autre Ilan Halimi, s�questr�, tortur�, assassin� parce que juif.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Je voudrais vraiment remercier Karen TA�EB et Mich�le BLUMENTHAL, l?ensemble des �lus du 12e arrondissement pour cette initiative. Karen TA�EB vient de rappeler le calvaire v�cu par Ilan Halimi, calvaire qui effectivement a �t� confirm� comme ayant une origine li�e � la religion d?Ilan et ces discriminations, ces pr�jug�s qui tuent, qui continuent � tuer. Nous ne pouvons, bien s�r, que nous �lever contre.

Je consid�re, avec sans doute vous toutes et vous tous ici, �lus parisiens, que les noms que nous donnons � des lieux, � des rues, sont aussi des �l�ments permettant de transmettre une histoire. Je pense, comme Karen l?a rappel�, qu?il y a des lieux qui rappellent le calvaire de Sohane Benziane, nous avons un centre d'animation dans le 15e arrondissement qui porte son nom. Nous avons d'autres lieux, effectivement, avec la plaque qui est situ�e pr�s du pont du Carrousel pour Brahim Bouarram.

Nous avons ces lieux dans notre m�moire et, lorsque le passant s'arr�te sur ces plaques, il peut avoir la curiosit� et on peut l'inciter � avoir la curiosit� de savoir qui sont ces personnes, ces inconnus, ce qui leur est arriv�, ce qu'ils ont fait de grand ou ce qu'ils ont subi. Pourquoi leur nom sur des rues ou des lieux de Paris est important � rappeler.

Je crois que, dans ce que Karen TA�EB a dit, nous avons rencontr� ensemble, le Maire de Paris a rencontr� aussi la famille d?Ilan Halimi, qu?il y a aussi une volont� de faire vivre ce lieu comme un lieu p�dagogique, un lieu pour continuer � lutter contre l'antis�mitisme et toutes les formes de racisme.

Je crois que les �lus du 12e arrondissement, mais au-del� les �lus de Paris, seront fiers et aurons � coeur de faire en sorte que cette p�dagogie puisse permettre, aux jeunes Parisiens notamment, de se dire que ce type d'acte doit �tre effectivement proscrit de notre Capitale, dont les valeurs des Droits de l'Homme, les valeurs r�publicaines, sont des �l�ments de son identit�.

J?�mets bien s�r un avis tr�s favorable � ce v?u pr�sent� par Karen TA�EB et Mich�le BLUMENTHAL.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u assorti d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt� � l'unanimit�. (2010, V. 24).

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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