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2010, SGRI 4 - DPE 7 - Aide d'urgence aux populations haïtiennes touchées par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Signature de conventions avec Médecins du Monde et ACTED pour l'attribution de subventions. - Montant total : 150.000 euros. (suite).


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration SGRI 4, c?est-�-dire l'affectation de 150.000 � M�decins du Monde et � ACTED pour venir en aide aux populations ha�tiennes.

Je donne la parole d'abord � Mme BERTRAND.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

Je pense m?�tre exprim�e d�j� dans la matin�e. C'est, � pr�sent, au titre de la 9e Commission, comme pr�sidente, que je souhaite dire quelques mots pour remercier M. SCHAPIRA des tr�s nombreuses informations qui ont pu �tre donn�es dans cette commission, donnant ainsi tout son int�r�t au travail de cette commission, qui est d'abord de conna�tre avant de pouvoir critiquer.

Je reviens simplement sur le vote que mon groupe prononcera en faveur de ces mesures, qui est bien entendu favorable.

Merci, Monsieur le Maire.

(M. Christophe GIRARD, adjoint, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Monsieur SARRE, vous avez la parole.

M. Georges SARRE, adjoint. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, Paris participe � ce vaste �lan mondial de solidarit� envers le peuple d?Ha�ti, si durement touch�, une nouvelle fois, et j'en f�licite et remercie Pierre SCHAPIRA et Bertrand DELANO� au nom du Mouvement r�publicain et citoyen.

Au-del� de la l�gitime �motion imm�diate, au-del� des n�cessaires secours de premi�re urgence, il faut, d�s maintenant, penser au plus long terme. Aider Ha�ti, ce n'est pas seulement r�agir � l'instant aux images de malheur. Aider Ha�ti, c'est aussi faire en sorte que les Ha�tiens disposent de moyens pour reconstruire eux-m�mes leur avenir. Aider Ha�ti, c'est donc aussi s'inscrire dans la longue dur�e. Il convient de penser aux moyens de s'instruire et aux outils avec lesquels le peuple ha�tien pourra sortir de la mis�re.

Au-del� du focus m�diatique l�gitime li� au r�cent s�isme qu'a connu Ha�ti, je voudrais rappeler ici la mis�re ordinaire, la mis�re ordinaire qui, � Ha�ti comme ailleurs, ne fait gu�re parler d'elle ou du moins pas assez ; pourtant plus de 1.1 milliard de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvret� dans le monde.

Conscients de cette r�alit�, comment ne pas condamner le choix du Pr�sident de la R�publique de repousser � 2015 l'objectif fix� par son pr�d�cesseur pour 2010 ?

Cet objectif, c'est un effort fran�ais d?aide publique au d�veloppement port� � hauteur de 0,7 % de notre revenu national brut.

Quand on sait qu'en 2010, le montant des contributions volontaires de la France aux organismes des Nations Unies sera inf�rieur � ce qu'il �tait en 2005, on se dit que la France est loin de jouer le r�le qu'elle devrait jouer � travers le monde, celui que lui assigne son statut de R�publique � id�al universaliste.

Dans ce contexte, la g�n�rosit� de Paris nous honore davantage encore, Monsieur le Maire, et � travers vous, les Parisiennes et les Parisiens.

Je vous remercie.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � M. Jean-Fran�ois LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

La dimension tragique de la catastrophe qui a frapp� Ha�ti ce 12 janvier, l'effroi devant les milliers de victimes, l'�motion v�hicul�e par les t�moignages, les miracles mais aussi les impuissances des �quipes de secours venues du monde entier n'ont �chapp� � personne, en t�moigne le formidable �lan de g�n�rosit� qu'a suscit� cet �v�nement de la part de toutes les nations du monde.

Rappelant le tsunami qui avait d�vast� en 2004 les c�tes de l'Oc�an Indien, une coop�ration entre Etats s'est rapidement mise en place pour apporter une aide humanitaire � la population sinistr�e. Jamais dans l?histoire d?Ha�ti, l?aide et la solidarit� internationales ne se sont aussi massivement exprim�es. Car ce s�isme, d'une ampleur in�gal�e, constitue la plus grande catastrophe � laquelle les Nations Unies aient jamais �t� confront�es.

Le projet de d�lib�ration que nous sommes amen�s � voter aujourd'hui vient clore symboliquement la phase d'urgence qui permet de dresser un bilan terrifiant de plus de 200.000 morts, 300.000 bless�s et plus de 1,5 million de sans-abri.

Je veux rendre hommage ici, avec l'ensemble du groupe U.M.P.P.A., � la forte mobilisation des mairies d'arrondissement qui ont su remarquablement relayer les besoins des associations humanitaires et ONG, et rassembler les Parisiens fid�les aux valeurs de solidarit� et d?humanisme que d�fend notre Ville.

Aujourd'hui, notre assembl�e souhaite r�affirmer son soutien et son amiti� envers Ha�ti, dont nous partageons l'histoire, la culture et la langue.

La capitale, Port-au-Prince, et sa r�gion, martyris�es, mettent la communaut� internationale devant un formidable d�fi. La reconstruction, en �troite collaboration avec la gouvernance locale, doit �tre utile � la population, surtout � celle qui a tout perdu. C'est l'occasion pour les pouvoirs publics ha�tiens et leurs partenaires de la communaut� internationale d'adopter une nouvelle r�flexion strat�gique pour l'avenir.

C'est dans cette optique que le 25 janvier dernier, une conf�rence minist�rielle pr�paratoire sur Ha�ti s'est tenue � Montr�al. Elle r�unissait les Ministres des Affaires �trang�res des pays membres du Groupe des amis d?Ha�ti, ainsi que les principaux donateurs et partenaires r�gionaux et multilat�raux.

Les premiers fondements d'un plan de reconstruction ont pu ainsi �tre jet�s, annon�ant en point culminant la conf�rence internationale des donateurs au si�ge des Nations Unies men�e par le Gouvernement d?Ha�ti et appuy�e par des contributeurs clefs, notamment le Canada, le Br�sil, les Etats-Unis, l'Union europ�enne, l'Espagne et la France. Cette conf�rence se tiendra dans � peu pr�s un mois.

Les 17 et 18 f�vrier prochains, le Pr�sident de la R�publique, Nicolas SARKOZY se rendra � Port-au-Prince, puis en Martinique et en Guyane, pour pr�parer effectivement cette conf�rence internationale.

Votre communication au sujet de la situation en Ha�ti, Monsieur le Maire, se veut efficace. Elle montre que notre collectivit� se pr�occupe autant de Port-au-Prince que de la communaut� ha�tienne, de ses amis et de ses familles demeurant � Paris.

Elle s'appuie, dans un premier temps, sur des mesures modestes au regard de la trag�die qui a frapp� Ha�ti. Le montant de l'aide d'urgence n'exc�de pas, en effet, le montant habituellement vers� dans le cadre des aides humanitaires d'urgence vers�es par la Ville. Un exemple, la subvention vers�e en 2008 � "Action contre la faim" en faveur des populations sinistr�es � la suite du passage de plusieurs cyclones �tait d'un montant � peu pr�s �quivalent.

Votre communiqu� de presse du mardi 2 f�vrier nous apprend que vous allez engager la Ville aupr�s d?Ha�ti dans une d�marche de coop�ration pr�vue sur trois ans, � hauteur de 500.000 euros par an.

Je ne peux que me r�jouir de ce futur dispositif et le groupe U.M.P.P.A. sera attentif � ce que cette annonce puisse s'inscrire concr�tement dans les budgets � venir.

Le groupe U.M.P.P.A. votera donc ce projet de d�lib�ration.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour vous r�pondre, Monsieur SCHAPIRA ?

Simplement, j?apporte une pr�cision qui concerne Ha�ti et qui vous int�ressera. L'�cole fran�aise de cin�ma, la F�mis, est dor�navant pr�sid�e par Raoul PECK, ancien Ministre de la Culture et grand cin�aste franco-ha�tien.

Monsieur SCHAPIRA ?

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci.

Je remercie les intervenants. Ce qui s'est pass� � Ha�ti est horrible, l'Etat est d�truit. On identifie nos interlocuteurs - quand je parle d?interlocuteurs, ce sont les maires, que ce soit le maire de Cap-Ha�tien, le maire de Port-au-Prince, le maire de Jacmel, le maire de Gonaive -, mais, malheureusement, ils n'ont pas de quoi travailler et ils sont dans de grandes difficult�s.

Sachez que le maire de Port-au-Prince avait 630 fonctionnaires ; il n'en a plus que 135. Ce sont des conditions extr�mement difficiles pour les Ha�tiens.

Nous avons, dans un premier temps, fait une proposition d'aide d'urgence, c?est ce qu'on va voter, pour M�decins du Monde et ACTED. Vous avez raison, ce n'est pas �norme quand on voit ce qu'il y a � faire, c'est un geste symbolique que l'on fait, mais sachez que dans l'urgence, une collectivit� comme la n�tre ne peut pas aider. Nous n'avons pas les moyens, nous ne savons pas faire et nous ne sommes bons que l� o� nous avons l'habitude de travailler, c'est-�-dire sur l'eau, les sch�mas d'urbanisme, les probl�mes de gouvernance locale? L�, nous pourrons effectivement �tre tr�s utiles.

Je pr�cise que nous travaillons en �troite collaboration avec les associations de maires, que ce soit Cit�s Unies France, que ce soit l?A.F.C.C.R.E. (Association fran�aise des communes et r�gions europ�ennes), que ce soit CGLU (Cit�s et Gouvernements Locaux Unis) ; nous travaillons vraiment tr�s bien et nous travaillons aussi en parfaite harmonie avec le Minist�re des Affaires �trang�res. Un ambassadeur a �t� nomm� sp�cialement pour la reconstruction d?Ha�ti, et nous travaillons �videmment avec lui.

J'ajoute que la difficult� va �tre la coordination du travail � faire, mais cela ne d�pend pas de nous �videmment. Il y a aussi les r�unions que vous avez cit�es, celle du 25 janvier � Montr�al en marge de laquelle un repr�sentant de C.G.L.U. a pu s'exprimer, la r�union de New York qui devrait avoir lieu les 22 et 23 mars, pour laquelle le Maire a �crit � Ban KI-MOON, afin que Cit�s et Gouvernements Locaux Unis y soit pr�sente.

J?ajoute que 500.000 euros sur trois ans, c?est principalement de l'expertise. Comme le disait le Maire ce matin, ce sont les directions et les organismes associ�s, qui pourront travailler � Ha�ti. Je pense � "Eau de Paris", � l?A.P.U.R. Bref, il y a une volont� politique d'abord, de nous tous ici, mais aussi une volont� des services de travailler en Ha�ti, quand ce sera possible et cela se fera notamment en partenariat avec le Maire de Port-au-Prince.

Et pour terminer, je voudrais vous dire que, d�s qu'on le pourra, d�s que nous aurons des informations ou que l?on commencera � y travailler s�rieusement, je r�unirai r�guli�rement les pr�sidents de groupe ou leurs repr�sentants pour les tenir inform�s de l'avanc�e de nos travaux.

Je vous remercie.

(Applaudissements).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est maintenant � Mme Anne LE STRAT.

Mme Anne LE STRAT, adjointe, au nom de la 4e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Juste en deux petits mots pour ne pas trop allonger nos interventions sur ce sujet, car Pierre SCHAPIRA a tout dit. Il nous semble en effet plus appropri� de mobiliser nos comp�tences, nos moyens, humains, mat�riels et financiers dans une seconde phase.

Nous avons n�anmoins inscrit � l'ordre du jour ce projet de d�lib�ration sur un projet d'eau avec ACTED, parce que vous savez que c'est une des premi�res pr�occupations et n�cessit� pour les populations. Mais nous allons, comme l'a tr�s bien pr�cis� Pierre SCHAPIRA, concentrer tous nos efforts et toute notre politique d'aide sur la reconstruction, et notamment la reconstruction des r�seaux d'eau et d'assainissement.

Merci.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Nous avons une explication de vote de M. Jean-Pierre CAFFET, avant de mettre aux voix cette d�lib�ration.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Monsieur le Maire, je serais extr�mement rapide. Je tiens � saluer, au nom de mon groupe, ce projet de d�lib�ration. Je veux vous remercier, Monsieur le Maire, d'avoir d�cid� d'attribuer cette aide d'urgence aux populations ha�tiennes, qui ont subi une v�ritable trag�die, il n'y a pas d'autres mots, le 12 janvier dernier.

Au-del� de cette aide d'urgence, c'est-�-dire des 150.000 euros que nous votons aujourd'hui pour les deux ONG, je tenais �galement � vous remercier d'avoir pris cette d�cision de ne pas limiter l'aide de la Ville de Paris � cette aide d'urgence, qui est en quelque sorte traditionnelle, mais d'avoir engag� une v�ritable politique de coop�ration technique durable avec ce pays, en consacrant 500.000 euros par an, et cela pendant trois ans, afin d'aider � la reconstruction de Port-au-Prince et d'autres villes de Ha�ti.

Je pense que c'est effectivement une tr�s bonne id�e, que c'est ce qu'il fallait faire, c?est-�-dire d'engager une v�ritable politique d'aide � la reconstruction � moyen terme et � long terme.

Il est �vident que ce pays aura besoin d'aide pendant des ann�es, et notre Ville dispose, dans de nombreux domaines, que ce soit l'assainissement, le domaine de l'eau, l'urbanisme et la gestion municipale, d'agents techniques extr�mement qualifi�s et comp�tents, qui pourront effectivement contribuer � la remise en �tat et � la construction de nouvelles infrastructures.

Encore une fois, je veux remercier l'Ex�cutif d'avoir pris cette d�cision et de coop�rer, sur une dur�e d'au moins trois ans, � la reconstruction de ce pays. Il va de soi, bien �videmment, que mon groupe accompagne cette d�marche et qu'il sera pr�sent dans le comit� de suivi que vous avez d�cid� de mettre en place.

(Applaudissements).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 4 - DPE 7.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2010, SGRI 4 - DPE 7).

Je vous remercie.

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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