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2010, SGRI 4 - DPE 7 - Aide d'urgence aux populations haïtiennes touchées par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Signature de conventions avec Médecins du Monde et ACTED pour l'attribution de subventions. - Montant total : 150.000 euros.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, je passe � un autre sujet, qui n'est pas non plus tr�s r�jouissant : le 12 janvier dernier, un s�isme d'une tr�s grande violence frappait Ha�ti et en particulier sa capitale Port-au-Prince.

Ce pays, qui comptait d�j� parmi les plus pauvres de la plan�te, affronte aujourd'hui une catastrophe sans pr�c�dent.

On compte au moins 200.000 morts, les h�pitaux ne parviennent m�me pas � accueillir les bless�s.

Quand aux d�g�ts mat�riels, tous les mots paraissent tragiquement en de�� de la situation, celle d'une ville an�antie, d'un pays d�vast�, et de secours d�bord�s.

Face � un tel drame, Paris a d'abord exprim� sa solidarit� et son amiti�. J?ai fait part au Pr�sident d?Ha�ti, Ren� PR�VAL, et au maire de Port-au-Prince, Jean-Yves JASON, de notre volont� de les soutenir autant que possible, dans l?�preuve que traverse leur peuple.

Notre premi�re r�action a �t� d'essayer, � notre �chelle, de faire face � l'urgence.

Une aide exceptionnelle de 150.000 euros a ainsi �t� d�bloqu�e d�s le lendemain du s�isme. Elle a �t� r�partie entre l'organisation non gouvernementale "M�decins du Monde" pour les secours aux bless�s et l'association "ACTED", qui m�ne un projet tout aussi urgent et vital de purification de l'eau.

Nous avons, en outre, en lien avec le Comit� national de soutien � Ha�ti et l'ambassade d?Ha�ti � Paris, install� une salle de crise dans l'enceinte m�me de l?H�tel de Ville. Ce dispositif permet de recevoir des dons et de r�pondre � des appels d'urgence pour lesquels nous avons mis en place un num�ro vert.

C'est �galement le R�seau mondial de la francophonie qui s'est mobilis�. L'Association internationale des maires francophones a ainsi d�bloqu� 50.000 euros sur son fonds d?urgence pour de l'aide m�dicale et de l'assistance aux sans-abri.

L?Association mondiale des collectivit�s territoriales (C.G.L.U.) s'est mise � la disposition des Nations Unies pour mobiliser les pouvoirs locaux dans la reconstruction d?Ha�ti.

Mais notre devoir est d'aller au-del� de l'urgence.

Avec Pierre SCHAPIRA, qui pr�sidera un comit� de suivi r�unissant tous les groupes de notre Assembl�e, j'ai tenu � ce que la solidarit� des Parisiens envers le peuple d?Ha�ti s'exprime dans la dur�e.

Quand la vague de l'�motion sera retomb�e, quand l'attention du monde se sera d�tourn�e vers d'autres lieux, Paris sera toujours aux c�t�s d?Ha�ti pendant les ann�es qui viennent.

Il y a une ville enti�re � reconstruire et Paris entend bien y contribuer.

En liaison avec les autorit�s de Port-au-Prince, nous allons installer une mission de coop�ration qui se rendra sur place d�s que la situation le permettra.

Toutes les directions concern�es - je pense notamment � l'urbanisme, � la voirie, aux espaces verts - seront mobilis�es et des organismes li�s � la Ville, en particulier l?A.P.U.R. et "Eau de Paris", apporteront leur expertise et donneront de leur �nergie.

L'objectif est qu?une capitale aujourd'hui � terre puisse revivre.

Nous nous engageons ainsi sur une aide � hauteur d'un million et demi d'euros sur trois ans.

Rien ne doit �tre n�glig�, aucun acte n'est d�risoire, d�s lors qu'il permet de pr�server une vie, de reconstruire une maison, de dessiner un avenir.

Paris reste et restera mobilis�.

Je remercie les maires d'arrondissement pour leur engagement et je suis reconnaissant aux Parisiens pour l'�lan de g�n�rosit� spontan�e qu'ils ont su exprimer.

Mes chers coll�gues, je tiens enfin � dire notre sympathie et notre amiti� aux Ha�tiens de Paris ; ils sont accabl�s et d�sarm�s si loin de leur pays en ruine. Nous partageons leur deuil et nous nous tenons � leurs c�t�s, en nous associant profond�ment � leur peine.

Parmi eux se trouvent des agents de la Ville et du D�partement de Paris. Plusieurs d'entre eux ont perdu des proches dans ce drame. J'ai demand� � notre Secr�taire g�n�rale, V�ronique B�DAGUE-HAMILIUS, de tout mettre en ?uvre pour les aider dans l'�preuve. Nous avons pris des mesures d'accompagnement psychologique, mais aussi, lorsque la situation l'exigeait, d'assistance juridique et, pour certains de nos agents particuli�rement �prouv�s, de soutien financier.

A tous, nous disons notre solidarit�.

Je veux saluer aussi M. Fritzner GASPARD, charg� d'affaires de l'ambassade d?Ha�ti en France.

Je sais tout ce que nos deux pays ont en commun et c'est m�me, d'ailleurs, l'intervention d'un d�put� ha�tien qui permit d'inscrire le mot "Fraternit�" dans la devise de notre R�publique.

Cette longue histoire de dialogue et de partage, nous allons, � notre place, continuer � la faire vivre, mais j?invite � pr�sent notre Assembl�e � observer une minute de silence en m�moire de toutes les victimes.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Sur Ha�ti, vous souhaitiez prendre la parole, Madame BERTRAND ? Si vous voulez, en tant que pr�sidente de la commission, bri�vement.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

Comment comprendre ce nouveau malheur qui vient s'ajouter aux 32 coups d'Etat et aux centaines de cyclones qui sont pass�s sur l'�le d'Ha�ti depuis 200 ans ? Le temps de l'interrogation durera longtemps.

Une r�flexion, toutefois, s'impose : toute catastrophe, telle celle endur�e par le peuple ha�tien, n'a rien d'une punition du ciel ; elle est, au contraire, une exhortation pressante � la solidarit� humaine. Et c'est la solidarit� des Ha�tiens entre eux qui force le respect d�s l?abord. C'est ensuite la solidarit� internationale, spontan�e, qui s'exprime, celle des communaut�s de la diaspora, celle des Etats et des organisations internationales et celle d'innombrables collectivit�s locales.

Ce que vous venez de proposer, Monsieur le Maire, au nom des Parisiens, re�oit �videmment notre enti�re adh�sion : une aide d'urgence de 150.000 euros par le truchement de deux associations bien connues et implant�es en Ha�ti, "M�decins du Monde" et "ACTED", la toute premi�re urgence �tant la sant� et l?alimentation, la mobilisation de 50.000 euros de l?A.I.M.F. au nom de la solidarit� des villes francophones, un soutien accru de 20 % pour la Maison d?Ha�ti � Paris et l?ouverture d'une cellule de soutien aux 184 Franco-Ha�tiens travaillant dans les services de la Ville de Paris au 4, rue de Lobau.

Apr�s l'urgence, viendra la reconstruction et l�, pas moins de six priorit�s s'imposeront pour reb�tir Ha�ti :

- la gouvernance, avec le souci de remettre l'Etat ha�tien au centre des d�cisions pour lui permettre d'�tre copilote de sa reconstruction ;

- les infrastructures en s?occupant de l?assainissement, de l?eau et des rev�tements routiers et une nouvelle r�partition de l'espace foncier probablement ;

- le logement, quand un million de sans-abri attendent un toit, puisque les trois villes les plus touch�es, Port-au-Prince, Jacmel et L�og�ne, ont vu la moiti� des maisons d�truites ;

- les services publics, la priorit� des priorit�s concernant les �coles, puis les h�pitaux et la s�curit� ;

- l'�conomie, dont le d�veloppement entre villes et campagnes, entre �conomie aid�e et secteur informel, devra �tre r��quilibr� ;

- la soci�t�, enfin, tr�s in�galitaire, comme on le sait, puisqu'une minorit� de riches c�toie une immense masse de pauvres, 80 % de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour, o� l?Eglise et les �glises tentent de pallier les d�faillances de l'Etat, notamment dans les domaines de l'�ducation et de la sant�, o� souder la population est un d�fi majeur.

Face � l'ampleur de la t�che et au-del� de l'effroi et de l'�motion, c?est bien � une coordination internationale qui tienne compte des valeurs, de l'histoire, de la foi de ce peuple, qu'il importe de s?engager.

Pour ce qui concerne Paris, les r�flexions et les initiatives de la Ville nous ont �t� pr�sent�es en 9e Commission de mani�re tr�s approfondie par Pierre SCHAPIRA la semaine derni�re. Je tiens � l'en remercier vivement, de m�me que pour son appel � chacun des pr�sidents de groupe.

Pour conclure, alors que l?ensemble du Conseil de Paris vient d?�tre tenu inform� de ces propositions, je confirme notre totale adh�sion � la d�lib�ration d'aide d'urgence que vous proposez.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Qui sera d�battue tout � l'heure et o� tous les groupes pourront s'exprimer. L�, c?�tait plut�t comme pr�sidente de la Commission, Madame, sinon j?aurai des probl�mes avec les autres groupes.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Dans l?attente de participer activement et dans la dur�e � la phase d?accompagnement de la reconstruction de Ha�ti.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout � l'heure, quand cela viendra � l'ordre du jour, bien s�r, tous les groupes pourront s'exprimer.

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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