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2010, DAC 127 - Subvention à l'association Atelier Project (3e). - Montant : 6.000 euros.


Mme Anne LE STRAT, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du dernier projet de d�lib�ration DAC 127, qui est une subvention � l?association "Atelier Project" pour un montant de 6.000 euros.

La parole est � M. Gauthier CARON-THIBAULT.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci, Madame la Maire.

Excusez-moi, chers coll�gues, de vous retenir encore quelques instants, mais je voudrais vous entretenir d'une exposition qui a fait l?�cho dans "Lib�ration", puisqu?une double page lui �tait consacr�e dans "Lib�ration" hier.

Comme vous le savez, depuis le 28 janvier, la mairie du 3e arrondissement accueille une exposition de 50 photos dans son p�ristyle, une exposition de 50 autoportraits d?hommes homosexuels se cachant le visage.

Philippe CASTETBON a r�uni ces photos � travers le net en provenance de 50 pays condamnant l'homosexualit�.

Quand on s'approche de ces photos, on est frapp� par quelques phrases accol�es par CASTETBON aux clich�s : une phrase �crite par le sujet de l'autoportrait qui d�crit sa vie ou plut�t sa peur d'�tre gay dans son pays, une derni�re phrase, plus froide, issue des textes de loi en vigueur dans ces pays, mentionnant les peines allant pour certains jusqu'� la peine de mort.

Quand l?humanit� d?un sentiment pr�c�de l'archa�sme et l?intol�rance de certains gouvernants, on peut �tre heureux que la Ville de Paris ait soutenu la r�alisation de cette exposition, car elle va permettre, dans une mairie, d'attirer l'attention de nos concitoyens sur la situation de ces hommes dans des pays souvent amis, malheureusement consid�r�s comme s�rs par les institutions internationales et peut-�tre de faire changer les mentalit�s ou au moins les perceptions.

Cela aurait pu �galement �tre l'objectif qu?aurait poursuivi le court-m�trage "Le baiser de la lune", r�alis� par des acteurs reconnus de la lutte contre l?homophobie � destination des jeunes de CM1-CM2.

Si seulement? Si seulement le Gouvernement n'avait pas d�cid� unilat�ralement d?en interdire la diffusion au motif que oui dans les coll�ges, oui dans les lyc�es, mais non dans les primaires. Pourquoi ? Personne ne sait, encore moins les professionnels de l'�ducation et de la pr�vention. Peut-�tre faudrait-il interroger les signataires de la p�tition relay�e par certains qui ne m�ritent pas de qualificatif et qui d�noncent "la prise en otage de nos enfants par le lobby homosexuel". Eux doivent avoir, � d�faut de r�ponse construite et argument�e, l'oreille du Ministre de l'Education nationale Luc CHATEL.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, quand les agressions homophobes augmentent, et encore, il y en a eu une il y a peu de temps dans le Marais, et quand l?�ge de leurs auteurs diminue, puisque cette agression a �t� faite par des jeunes enfants, il est bon que la Mairie de Paris s'engage dans des actions autant concr�tes que symboliques pour sensibiliser � ce que peut amener l?homophobie dans nos rues pour nos concitoyens.

Mme Anne LE STRAT, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Pour vous r�pondre, la parole est � Catherine VIEUCHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe, au lieu et place de M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Je remercie Gauthier CARON-THIBAULT pour son intervention et en l'absence de Christophe GIRARD, je vous r�ponds au nom de l?Ex�cutif et j'en suis extr�mement honor�e.

Cette exposition qui est mont�e par le journaliste et photographe Philippe CASTETBON et pr�sent�e � la mairie du 3e du 28 janvier au 27 f�vrier est soutenue par la R�gion Ile-de-France et la Ville de Paris, � la fois au titre de la culture, des relations internationales, de la lutte contre les discriminations, et les d�l�gations de Christophe GIRARD, Pierre SCHAPIRA et Yamina BENGUIGUI ont �t� associ�es pour permettre la r�alisation de cette exposition.

Elle rassemble portraits et t�moignages d'hommes homosexuels vivants dans des pays o� l?homosexualit� est condamn�e, condamn�e � l?exclusion, aux violences, � la fuite, quand ce n'est pas � la mort. Ils racontent la peur, le mensonge et l?humiliation.

Dans ces pays o� leur sexualit� est un crime, chacun a r�alis� un autoportrait original en se mettant en sc�ne le visage cach� pour ne pas �tre reconnu ni puni.

Cette exposition nous rappelle que plus de 88 pays condamnent encore l?homosexualit� de peines p�nales allant jusqu'� la mort.

Avant de conclure, je suis tout � fait d'accord avec ce qu?a dit dans son intervention Gauthier CARON-THIBAULT sur l'hypocrisie du Ministre de l'Education nationale et du Gouvernement en g�n�ral quant � l'interdiction du film "Le baiser de la lune" qui, je trouve - je suis enseignante, donc je m'exprime en tant que professionnelle aussi -, a tout � fait sa place dans le premier degr�.

J'�mets �videmment un avis favorable � cette subvention qui est tout � fait opportune.

Mme Anne LE STRAT, adjointe, pr�sidente. - Bien.

Merci.

Nous passons aux voix sur ce projet de d�lib�ration?

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Attendez, j'ai une explication de vote.

Mme Anne LE STRAT, adjointe, pr�sidente. - Une explication de vote rapidement, Monsieur MENGUY.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - On a �cout� avec beaucoup d'attention ce qui a �t� dit par nos coll�gues, autant on est pour, �videmment, le principe de ce projet de d�lib�ration et �videmment nous sommes tout � fait mobilis�s sur les d�rives, les exc�s et �videmment la grande d�tresse que cela peut causer et toutes ces discriminations sont parfaitement inacceptables, autant on ne peut pas souscrire � ce qui vient d'�tre dit sur l'attitude du Gouvernement et, en tout �tat de cause, sur les positions qui ont �t� prises par le Ministre de l'Education nationale Luc CHATEL.

On regrette beaucoup que ces propos aient �t� tenus dans cette enceinte et en consid�ration de ce qui vient d'�tre d�clar�, nous ne prendrons pas part au vote.

Merci.

Mme Anne LE STRAT, adjointe, pr�sidente. - Donc vous ne prenez pas part au vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 127.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DAC 127).

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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