retour Retour

2010, V - Question d'actualité du groupe Centre et Indépendants relative à Autolib' et aux taxis parisiens.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. SAINTETIENNE.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Monsieur le Maire, c'est un changement de sujet, puisque nous allons parler d?Autolib? et des taxis.

La question qui est pos�e maintenant : Autolib? est-il la meilleure fa�on de servir les besoins de mobilit� des Parisiens ?

La fin de l'appel d'offres pour Autolib? est pr�vue pour la fin du mois de f�vrier. Permettez-moi donc de faire un bref panorama de ce sujet, juste quelques chiffres pour bien en prendre la mesure.

35 millions d'euros, c'est ce que la Ville va engager au minimum sur ce projet, 2.000 Autolib? dans Paris intra muros, c'est-�-dire 700 stations qui vont supprimer au bas mot plus de 2.000 places de stationnement.

Le prix unitaire d?un v�hicule est de 30.000 euros. Le co�t pour l'usager : un abonnement de 15 � 20 euros par mois, auquel s'ajoutent 5 euros la demi-heure d'utilisation.

Quand on lance un projet aussi co�teux, il faut l'examiner � l?aune de l?exp�rience acquise avec le projet V�lib?, par exemple. Qu'observe-t-on sur ce projet ? La totalit� du parc des V�lib? a d� �tre renouvel� pour vol ou vandalisme, � 450 euros le V�lib?, ce qui a repr�sent� un surco�t de 8,5 millions d'euros. On peut imaginer les cons�quences financi�res d'un tel niveau de vandalisme appliqu� � Autolib?.

Quant aux probl�mes de s�curit�, l� aussi, ils semblent avoir �t� sous-�valu�s, non seulement le vandalisme mais aussi le risque de voir ces Autolib? se transformer en auto-tamponneuses en libre service.

En r�alit�, c'est le syst�me Autolib? lui-m�me qui n'est pas viable, financi�rement d?abord, sur le plan de la s�curit� ensuite, mais surtout dans son utilit�.

C'est le coeur de ce que je voulais vous dire : c'est un projet bien trop segmentant et discriminant. Il exclut d'embl�e les personnes sans permis, les personnes qui ne sont pas en �tat de conduire et surtout les personnes �g�es et les personnes � mobilit� r�duite. C'est le contraire d'un objectif social.

Ce que les Parisiens attendent, c'est un v�ritable service pour se d�placer dans la Capitale.

Merci d'�couter ce que je dis sur Autolib?, s'il vous pla�t !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je parlais de la possibilit� de s'en servir sans permis avec M. le Pr�fet de police.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Je ne parlais pas de vous, je parlais des coll�gues dans les trav�es.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout de suite, on me fait des suggestions, je?

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Ce service, qui b�n�ficierait � tout le monde, ce sont les taxis.

En fait, ce que je voudrais vous demander, c?est qu'une �tude comparative soit faite entre le projet que vous avez propos� sur Autolib? et une variante qui serait la multiplication de taxis propres, �cologiquement propres, ayant une vraie vocation sociale et environnementale pour un service de d�placements beaucoup plus performant et qui ne p�serait pas aussi lourdement sur les finances de la Ville.

Ma demande aujourd'hui, mon v?u, Monsieur le Maire, est de surseoir au projet Autolib? et de lancer une �tude pour la cr�ation de taxis propres, r�pondant � ce v�ritable objectif social.

Je voudrais que cette �tude r�ponde aux questions suivantes : quel type de licence pourrait-on envisager pour r�pondre � cet objectif social ? Des licences classiques de taxi ou des licences de v�hicule de grande remise ? Quel nombre de taxis serait appropri� pour compenser la suppression des 2.000 v�hicules pr�vus dans le cadre d'Autolib? ?

C'est � toutes ces questions qu'il faudra r�pondre dans les semaines qui viennent pour informer les Parisiens. Je pense qu?il est donc urgent de lancer une r�flexion strat�gique transparente sur la mobilit� des Parisiens, et c'est le point cl� de tous les Parisiens.

(Applaudissements).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur.

Applaudissez, nous allons en reparler.

Madame LEPETIT, d'abord.

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur SAINT-ETIENNE, je vous ai �cout� attentivement. J'ai bien compris que le projet Autolib? pour vous n'�tait pas viable.

Simplement, je voudrais juste vous pr�ciser qu'� l'heure actuelle, ce projet est port� par plus de 30 communes, qui sont d'ailleurs de sensibilit�s diff�rentes, et que nous ne les avons pas forc�es.

(Une intervention hors micro - inaudible).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien s�r qu?ils payent ! Vous n'�tes vraiment pas inform� ! Bien s�r qu'ils payent.

Pas du tout !

Ce n'est pas le m�me syst�me que V�lib?.

Excuse-moi, j'entends des tas de trucs !

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Oui, on entend beaucoup de choses, c'est vrai.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur POZZO di BORGO, regardez le dossier avant de?

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Autolib? est un service public, c'est important de le signifier. C'est en tout cas de cette fa�on que nous le portons, avec 30 collectivit�s, plus la R�gion qui est partenaire au sein d'un syndicat mixte.

Vous comparez ou vous souhaitez comparer le projet Autolib? aux taxis.

J'ai eu l'occasion, Monsieur SAINT-ETIENNE, de rencontrer les taxis. C'�tait d'ailleurs lors d'une Commission des d�placements qui s'est tenue le 1er d�cembre 2009. J'ai vu peu d'�lus du Nouveau Centre. En tout cas, nous avons discut� avec les taxis et nous continuerons d'ailleurs � le faire.

Ce qu'ils craignaient par rapport � Autolib? �tait de savoir si Autolib?, par exemple, pourrait utiliser les couloirs d�di�s aux bus, aux taxis et aux v�los. La r�ponse est non, bien �videmment.

Ils souhaitaient aussi conna�tre le p�rim�tre. Je crois les avoir �galement rassur�s en leur disant que les a�roports �taient exclus du p�rim�tre d'implantation des stations Autolib?.

Je peux aussi ajouter sur Autolib? que ce projet est en cours, puisque le 18 f�vrier, c'est-�-dire tr�s bient�t, nous allons ouvrir les dossiers de candidature. J'en profite pour informer le Conseil que plus d'une quarantaine de dossiers ont �t� retir�s. Nous attendons avec impatience d'ouvrir les dossiers de candidature, dans le cadre des commissions d'appels d'offres et de la Commission Sapin.

Concernant les v�hicules pour Autolib?, c?est 3.000 et non pas 2.000. Je voulais vous apporter cette pr�cision, mais j'ai le sentiment que vous avez encore peu d'�l�ments d'information sur ce projet. Je suis � votre disposition pour que nous en parlions plus au fond.

Concernant les taxis, la Ville de Paris subventionne les taxis dits propres. Cette subvention aide, contribue � l'achat de voitures hybrides pour les taxis.

Par cons�quent, nous n'opposons pas Autolib? aux taxis. D?ailleurs, Autolib? est un mode de d�placement suppl�mentaire qui �largit l'offre de d�placement aux Franciliens. C'est bien ainsi que nous concevons Autolib?, qu'il puisse remplacer petit � petit la voiture particuli�re. La place des taxis, bien au contraire, est donc tout � fait en phase avec notre projet.

Concernant les taxis, nous travaillons d'ailleurs avec la Pr�fecture de police, puisqu'ils sont sous la houlette du Pr�fet de police, si je puis me permettre, Monsieur le Pr�fet. Nous avons eu l'occasion, pour la premi�re fois, d'�tre invit�s � la Commission taxi qui a eu lieu au mois de d�cembre 2009.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Monsieur Christian SAINT-ETIENNE ?

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Madame, vous faites deux erreurs.

La premi�re, c'est que j'ai parl� de 2.000 Autolib? � l'int�rieur de Paris. Je n?ai pas parl� d'Autolib? pour l'ensemble du projet. C?est 2.000 Autolib? � l'int�rieur de Paris, sauf � ce que le nombre ait �t� modifi�, et le deuxi�me point, il ne s'agit en aucun cas d'opposer Autolib aux taxis.

Par ailleurs, je n'ai pas fait une demande extravagante de commission d'�tude ni une attaque contre le Maire ou sa majorit�, j'ai simplement dit qu'il nous semblait qu'Autolib' ne r�pondait pas au besoin de mobilit� des Parisiens et que dans une recherche objective du meilleur moyen, le moins cher possible de r�pondre � ce besoin de mobilit� dans la mesure o� l?on prend en compte qu'il y a de plus en plus de personnes �g�es � Paris qui n'ont pas le permis et qui ne sont pas en mesure d'utiliser un v�hicule, mettre � leur disposition un flotte suppl�mentaire de v�hicules propres particuli�rement destin�s aux personnes �g�es, cela pourrait �tre un service r�ellement social au b�n�fices des Parisiens et donc, il ne serait pas illogique de mener cette �tude compl�mentaire.

Ce n'est pas une attaque ni contre la personne du maire ni la majorit�. Il ne faut pas r�agir comme si vous �tiez sur des oursins.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est bon les oursins mais pas sous les pieds... Il n'y a pas du tout de probl�me, Monsieur SAINT-ETIENNE, du point de vue de l'attaque d'une personne. Simplement, reconnaissez qu'il est tout de m�me bizarre de vous entendre parler de v�hicules sans permis, ce n'est pas tout � fait envisageable sans une concertation pr�alable avec M. le Pr�fet de police. Et d'ailleurs nous n'y sommes pas favorables mais on peut l'�tudier.

Deuxi�mement, vous parlez de taxi, et comme Annick LEPETIT vous l?a fait remarquer, nous sommes des partenaires tr�s actifs, mais c'est le Pr�fet de police � Paris qui est responsable des taxis.

Attendez, je ne vous ai pas interrompu, Monsieur SAINTETIENNE, vous ne supportez pas qu'on ne pense pas comme vous. Je supporte que vous ne pensiez pas comme moi, et je supporte que vous ne pensiez pas comme les coll�gues du nouveau Centre et de l'U.M.P. avec qui je travaille sur Autolib'. Reconnaissez tout de m�me que l'on peut se poser des questions en mati�re de coh�rence. L'U.M.P., le nouveau Centre, vous �tes ici contre Autolib et moi je fais Autolib avec des maires U.M.P. et Nouveau Centre. Voil�. Comprenne qui pourra !

Février 2010
Débat
Conseil municipal
retour Retour