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2010, DDEE 59 - Signature d'une convention avec l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris pour l'attribution d'une subvention. Montant : 6.940.000 euros.


M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la 2e Commission, avec l?examen du projet de d�lib�ration DDEE 59 : signature d'une convention avec l'Office du tourisme et des Congr�s de Paris pour l'attribution d'une subvention d'un montant de 6.940.000 euros.

La parole est � Mme TACH�NE pour le groupe Centre et Ind�pendants.

Mme Anne TACH�NE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Au nom des arbitrages budg�taire, la subvention de la Ville � l'Office du tourisme et des Congr�s de Paris pour 2010 sera en baisse de 400.000 euros par rapport � celle qui lui avait �t� allou�e en 2009. Cette subvention passe donc sous la barre des 7 millions d'euros, alors qu'elle �tait de 7,3 millions d'euros l'an dernier. Le tout pour un budget de plus de 11,5 millions d'euros, dont la Ville est bien �videmment le principal contributeur ; c?est donc une baisse significative de 6 %.

Les charges principales de l?Office du tourisme sont celles li�es au personnel, � savoir 80 personnes. Il est donc � craindre que cette baisse n'affecte s�rieusement la promotion assur�e par l'Office du tourisme. C'est d'ailleurs �crit noir sur blanc en annexe du projet du budget 2010, en date du 3 d�cembre dernier : il existe une n�cessit� de r�duire les charges en, je cite : "diminuant les actions men�es".

Pourtant, le tourisme est essentiel, en ces temps de crise, pour relancer l?activit� �conomique de notre Ville. L'Office du Tourisme et des Congr�s joue un r�le important dans l'activit� de Paris, notamment aupr�s des d�cideurs �conomiques.

Comment, avec une subvention revue � la baisse, vouloir conqu�rir de nouveaux march�s dans ce domaine ? Comment p�n�trer de nouveaux march�s ? On est vraiment en droit de se le demander.

Nous sommes les premiers � r�clamer que l'on fasse des �conomies, mais nous ne sommes �videmment pas dispos�s � les faire sur le dos de l'attractivit� �conomique de Paris. Rogner sur un des piliers de notre politique d?aide � l?attractivit� est � l'�vidence un risque que nous entendons d�noncer.

C'est l� une nouvelle illustration de ce manque d'ambition de la mandature, en termes de rayonnement de Paris, en termes de visibilit� de la m�tropole parisienne. Un manque d'ambition que nous soulignons au fil des Conseils.

Pourriez-vous nous indiquer, Monsieur le Maire, les mesures concr�tes qui accompagneront ce red�ploiement budg�taire, afin de ne pas handicaper davantage la place de Paris dans la comp�tition internationale ?

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Madame KUSTER, vous avez la parole.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. Oui, un mot, Monsieur le Maire, sur cette baisse de subvention accord�e par la Ville de Paris cette ann�e, j'allais dire une fois de plus, � l'Office du tourisme et des Congr�s de Paris. Mais cette fois, l'argument du contexte budg�taire que vous avancez ne tient pas.

Le tourisme, on le sait, est l'une des principales sources de richesse et de d�veloppement �conomique de la Ville de Paris. Vous le savez aussi, le tourisme est la vitrine de Paris. Et le tourisme est justement un levier de sortie de crise. Et c'est justement en temps de crise qu'il faut l'aider davantage et le soutenir.

Vous le soulignez vous-m�me, quelques lignes avant d'annoncer malheureusement une r�duction de la subvention. Je cite votre rapport. Page 5 : "Dans un contexte de crise �conomique et de concurrence mondiale toujours plus vive, le soutien apport� par la municipalit� aux actions d?information, d'accueil et de promotion touristique est indispensable � la vie �conomique et culturelle et au rayonnement international de Paris". Tirez les cons�quences de ce constat et renforcez donc l?aide apport�e � l'Office du tourisme et des Congr�s de Paris.

Vous savez combien ce secteur est cr�ateur d'emplois et source d?attractivit� pour la Capitale et combien ses perspectives de croissance sont importantes. Mais, au lieu de cela, que faites-vous ? Vous diminuez la subvention. Elle �tait, je le rappelle, de plus de 7 millions d?euros en 2009 et elle passe � moins de 6.910.000 euros cette ann�e.

L?O.T.C.P. doit donc assumer en 2010 une baisse de 6 %, ce qui est consid�rable. De plus, cette subvention ne repr�sentera d�sormais que 18 % de la taxe de s�jour r�colt�e. Ce sont 6.910.000 euros alors que la taxe de s�jour rapporte � la Ville 38 millions d'euros.

Je vous rappelle que cette manne financi�re doit �tre r�investie en priorit�, et de fa�on g�n�rale pour am�liorer les conditions d'accueil au sein du territoire. Une part nettement plus importante doit donc �tre accord�e � l?O.T.C.P. dont l?objet m�me est bien d?am�liorer les conditions d'accueil � Paris et d'en faire la promotion.

Enfin, quand on sait que cette m�me subvention n?a jamais �t� index�e depuis 1999, et que cela repr�sente pour l?Office du Tourisme une baisse de subvention du fait de la non indexation que l'on peut estimer � 1.500.000 euros par an, on se demande si le d�veloppement du tourisme est une priorit� pour vous.

C'est un peu la double peine pour le tourisme � Paris, la triple peine m�me. Ce secteur subi la crise de plein fouet, sa subvention n?a jamais �t� index�e au co�t de la vie et pour couronner le tout, elle diminue.

Monsieur le Maire, c'est justement maintenant qu'il faut donner un co�t de pouce suppl�mentaire � l'Office du tourisme. Comment comprendre que cet office, organisme de tourisme de la ville la plus touristique au monde, per�oive une aide de 6,9 millions d'euros, alors que le comit� r�gional du tourisme per�oit 27 millions d'euros. O� est l'�quilibre ?

J'en profite d?ailleurs pour vous rappeler que nous attendons toujours les Etats g�n�raux du tourisme, maintes fois report�s. Lorsque nous avions d�pos� un v?u � ce sujet, vous nous aviez alors propos�, cher Monsieur BROS, un Forum de l'initiative touristique. Mais o� est-il donc pass� celui-l� aussi ?

Cela nous permettrait peut-�tre d?avoir une vision claire de ce que vous voulez faire en mati�re touristique pour Paris. Mais pour l?heure, aucune r�elle strat�gie ne se dessine. C'est plus que regrettable.

Une fois de plus, la Ville de Paris n'est pas au rendez-vous avec l'un des secteurs professionnels les plus importants de la vie �conomique de la Capitale, cette baisse de subvention en est la preuve. Nous ne pouvons que le regretter.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Avant de donner la parole � M. MANSAT, je vous indique que Paris est une destination plus qu'envi�e. Hier soir, pendant la coupure publicitaire du Superball aux Etats-Unis, il y avait un moment de publicit� o� l'on voyait un touriste am�ricain raconter combien il r�vait de visiter Paris, le Louvre, ses belles femmes et sa cuisine !

Donc, Paris fait r�ver, plus que jamais ! Mais MM. MANSAT et BROS sauront vous r�pondre grandement.

La parole est � M. Pierre MANSAT.

M. Pierre MANSAT, adjoint. - Monsieur le Maire, les quelques r�flexions que je voulais apporter, comme contribution au d�bat, vont permettre peut-�tre de reconsid�rer aussi les deux interventions pr�c�dentes, qui me semblent �troitement focalis�es sur une vision parisienne intra-muros et qui ne consid�rent pas non plus un facteur qui est assez d�terminant, c?est qu'il semble bien que l'Etat ne soit pas dans une logique d'accompagnement extr�mement forte de politiques touristiques?

Mais oui, une fois de plus, la suppression du tourisme, comme une activit� essentielle d'un minist�re important, est une preuve de cette forme de d�sengagement.

Je voulais juste faire une ou deux remarques. D?abord, c'est une banalit� de dire que le tourisme est une activit� �conomique majeure pour Paris, mais aussi pour l'ensemble de la m�tropole, et que cette activit� �conomique - qui est ancienne et certains disent que c'est � Paris que l'on a invent� le tourisme contribue � fa�onner Paris, m�me du point de vue urbain, et que ce tourisme contribue aussi � fa�onner l'ensemble de la m�tropole, dont il est, � l'�chelle mondial d'ailleurs, un des symboles.

Ecoutez, si c'est du baratin... Cela fait deux fois dans la journ�e, Monsieur LEBEL ! Nous allons voir votre pertinence sur cette question. A part la critique et l?absence de proposition concr�te et de point de vue sur le tourisme, chez les orateurs pr�c�dents, je n'ai malheureusement pas entendu autre chose.

Je voulais faire remarquer, et l� on retrouve aussi, non pas le d�sengagement de l'Etat mais je dirais la vacuit� des points de vue, parce que ce qui devrait �tre une dimension majeure de la politique dite du Grand Paris, d?une politique m�tropolitaine, malheureusement, n'est absolument pas �voqu�, ni par le Secr�taire d'Etat au d�veloppement de la R�gion-Capitale ni par vous-m�mes, alors que cette dimension m�tropolitaine est une dimension majeure du d�veloppement du tourisme et que chacun sait que le d�veloppement touristique parisien passe par de nouveaux rapports qui s'�tablissent entre Paris et l'ensemble de la m�tropole.

Vous savez parfaitement que les touristes ignorent totalement les fronti�res administratives, circulent ais�ment sur le r�seau m�tropolitain et font de lieux comme Versailles ou la Grande Arche de la D�fense des lieux majeurs du tourisme qui ne se r�duit pas � un tourisme intra-muros.

Il faut sans doute s'interroger aujourd'hui sur une image renouvel�e, qui prenne en compte ces dimensions, qui s'appuie sur un travail pluridisciplinaire et qui notamment int�gre de fa�on forte les outils num�riques pour penser la destination de Paris en des termes renouvel�s.

Je pense que nous sommes au moment - nous ne l'avons pas encore �voqu� mais le moment viendra dans les mois qui viennent - de l'�laboration du Sch�ma directeur du tourisme et des loisirs dans la R�gion Ile-de-France. Je pense que la question d'un partenariat renouvel�, de l'acc�l�ration du renouveau des partenariats entre l'ensemble des structures qui sont charg�es de mettre en ?uvre les politiques touristiques dans notre r�gion, est un �l�ment absolument majeur et de ce point de vue-l�, je fais totalement confiance � Jean-Bernard BROS, � son �nergie et � son expertise dans ce domaine pour mener � bien cette exigence de partenariat.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Nous allons donc �couter l?�nergique Jean-Bernard BROS.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Dans le cadre de l'effort - je m?adresse � Mme TACH�NE et Mme KUSTER - budg�taire consenti par chacun des adjoints, ma d�l�gation a fait preuve de solidarit�.

N�anmoins, il convient de noter que cette baisse, soit 6 %, est inf�rieure � 10 %, moyenne des baisses des budgets des autres d�l�gations.

Par ailleurs, vous n'�tes pas sans savoir que la p�riode de crise que nous traversons a �galement amen� la Chambre de Commerce � baisser sa subvention dans les m�mes proportions, signe d'une situation financi�re difficile g�n�ralis�e.

D'ailleurs, mon coll�gue MANSAT vient de le rappeler, l'Etat lui-m�me a baiss� ses subventions envers l'organisme qui fait la promotion de la France, "Atout France", comme chacun le conna�t, puisqu?il a baiss� son budget de 12 %.

N�anmoins, la Ville n'est pas rest�e sans proposer des actions, puisque dans le cadre de l?exposition universelle de Shanghai, � la fois Mme la premi�re adjointe, Christian SAUTTER et d'autres coll�gues qui sont en charge de dossiers ont amen� la Ville � s'engager financi�rement pour renforcer de mani�re efficace l'image de marque de Paris et, par-l� m�me, la destination Paris, qui va �tre promue � travers cet �v�nement, et permettre de renforcer l?attractivit� internationale de la Ville.

Ajoutez � cela une collaboration �troite de l'ensemble des acteurs de la fili�re et vous obtenez un renforcement de la promotion de la destination Paris malgr� cette baisse de budget que vous pointez aujourd'hui.

Je souhaitais �galement rappeler notre position leader en mati�re de tourisme d?affaires qui sera confort�e dans les ann�es � venir, avec, par exemple, le Congr�s de la soci�t� europ�enne de cardiologie fin ao�t 2011 � Paris Nord Villepinte et ses 30.000 participants.

La Mairie de Paris s'est engag�e � f�d�rer les �nergies autour de la promotion de Paris, en tant que p�le mondial d'attractivit� touristique et nous poursuivons nos efforts en la mati�re.

Effectivement, apr�s les �lections de 2010, les prochaines �lections r�gionales, nous envisageons de f�d�rer les �nergies avec la R�gion qui b�n�ficie d'un budget important, � savoir le C.R.T. et le T.C.P. Nous vous ferons des propositions pour faire en sorte que ces �nergies s�par�es se regroupent pour �tre plus efficaces.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEE 59.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2010, DDEE 59).

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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