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2010, DPVI 14 - Subventions à des associations des quartiers Flandre, Paris-Nord-Est et Danube-Solidarité (19e). Première enveloppe 2010. Montant total : 50.300 euros.


M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l'examen du projet de d�lib�ration DPVI 14 relatif � un certain nombre de subventions � des associations.

Dans un premier temps, la parole est � L�a FILOCHE, pour un temps de parole de 5 minutes.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mesdames et Messieurs, chers coll�gues, cette premi�re enveloppe de subventions des actions "politique de la ville" a le m�rite de donner une perception tr�s concr�te de l?engagement de la Ville de Paris en faveur de ces quartiers : 378.000 euros r�partis sur des projets port�s par 77 associations ont �t� vot�s entre le Conseil de Paris du mois de d�cembre et celui qui nous concerne aujourd'hui.

Les subventions mises au vote ce jour sont donc dans la droite ligne des engagements pris par l?Ex�cutif et par les �lus de la majorit� pour permettre � nos quartiers de b�n�ficier de financement pour des actions concr�tes non seulement am�liorant le quotidien des habitants de ces quartiers mais aussi permettant � des associations de porter le plus haut possible toutes ces actions.

J'ai d'ailleurs envie ici de prendre l'exemple d'une association du 19e arrondissement - mon arrondissement - situ�e dans un quartier laiss� � l?abandon jusqu?en 2001, le quartier Claude Bernard qui est entre les Mar�chaux et le p�riph�rique, � la limite entre le 18e et le 19e. Cette association appel�e "Espoir et avenir pour tous � Claude Bernard" travaille depuis 2005 � une coh�sion sociale dans ce quartier qui reste pour l'instant mais je pense que, justement, dans le cadre de la politique de la ville, cela va s'am�liorer - tr�s excentr�, tr�s mal desservi, avec tr�s peu de services sur place. Cette association a organis� l'an pass� la f�te de quartier, avec des d�fil�s de mode et des spectacles faits par les habitants eux-m�mes, par des jeunes, par des moins jeunes, et a permis des �changes de recettes culinaires et tout cela. Enfin, bref ! Le travail fait autour de la rencontre entre les habitants a vraiment permis une animation dans le quartier qui n'avait jamais �t� vue depuis que ce quartier existe.

Cela a permis aussi d?y d�tendre l'atmosph�re, ce qui ne fait pas de mal !

Ce qu'a fait ESCB, cette association, n'est pas du tout une exception dans le cadre des actions de "politique de la ville" que nous finan�ons. Fonctionnant, comme beaucoup d'autres associations, avec des adultes relais et des b�n�voles, elle est doublement financ�e, comme la plupart des actions "politique de la ville" : � la fois par notre Conseil et par l'Etat. Ce double financement permet de remplir des objectifs sociaux et de r�pondre aux enjeux de coh�sion sociale que les actions "politique de la ville" doivent avoir pour vocation.

L'engagement de la Ville dans le financement de ces actions, tant que celui de l?Etat d?ailleurs, est vital pour le vivre-ensemble de ces quartiers et pour les habitants. Les associations comptent sur notre investissement et nous comptons bien continuer � donner � ces quartiers tous les moyens possibles pour leur permettre de relever les d�fis qui se posent � nous tous.

Nous comptons, nous aussi, sur l'Etat pour que cet objectif soit partag� et que son d�sengagement, qui prend des formes diverses � l?heure actuelle, ne se traduise pas aussi et encore dans le d�sinvestissement des subventions aux actions "politique de la ville" � Paris.

Je vous remercie.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame FILOCHE.

Mme DUBARRY est inscrite et Mme STIEVENARD r�pondra.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

En mars 2007, c'est-�-dire voici trois ans maintenant, j?intervenais sur la mise en place des contrats urbains de coh�sion sociale tels qu?ils nous �taient propos�s � ce moment-l�. Je posais des questions. Je demandais : "Les C.U.C.S. seront-ils � la hauteur des enjeux ? La coh�sion sociale telle qu?elle nous est pr�sent�e sera-t-elle un artifice ou une r�alit� ?"

Je commen�ais d�j� � r�pondre, puisque je disais �galement : "Le discours est l�, mais ce discours n?est pas soluble dans le lib�ralisme. Il rencontre des obstacles et finira par se dissoudre dans le minimum social. Le C.U.C.S. est une intention creuse, sans moyens et faisant office de soupape politique au d�bat social qui s'instaure."

Malheureusement, trois ans apr�s, je dois reconna�tre que je n'avais pas tout � fait tort, voire m�me carr�ment raison et trois ans apr�s, alors que nous allons revoir les C.U.C.S., qu'ils vont de nouveau �tre diminu�s dans leur amplitude, et la r�flexion qui a certainement d� commencer ne doit pas �tre tr�s gaie, il faut bien dire que la situation s'est aggrav�e dans les zones urbaines sensibles : les difficult�s scolaires perdurent, le taux de ch�mage des jeunes a explos� et la pauvret� a augment�, puisque, dans ces quartiers, plus de la moiti� des m�nages sont non imposables.

Par ailleurs, la mesure des effets des politiques de r�novation urbaine, menac�e m�me dans son existence, puisque son comit� de suivi a vu ses cr�dits de fonctionnement diminuer de 30.000 euros pour 2010, ce qui �quivaut, disons-le, � une mort par asphyxie de cette instance ind�pendante qui a pourtant le m�rite de remettre des rapports int�ressants mais sans aucun doute d�rangeants.

En ce qui concerne l'A.N.R.U., les programmes d'am�nagement urbain ont d�j� absorb� la quasi-totalit� de ses finances. Sur les 10.000 logements construits entre 2004 et 2008 pour favoriser, dans ces quartiers toujours, la mixit� sociale, ce sont en r�alit� les m�nages les plus riches qui y ont acc�d�, avec une diversification de l'habitat qui a profit� aux promoteurs priv�s et n'a certainement pas am�lior� la mixit� urbaine.

Est annonc�e une r�forme des zones prioritaires en mati�re de politique de la ville d�s le printemps 2010, et la refondation des C.U.C.S. se fera sans aucun doute dans une logique de diminution drastique des moyens affect�s et des outils au service de la politique de la ville.

C?est la raison pour laquelle j?interviens sur ce projet de d�lib�ration. J?aurais pu intervenir sur la somme de tous les autres qui nous sont pr�sent�s aujourd'hui. Il faut reconna�tre que la Ville accompagne, partage les difficult�s des associations pr�sentes � Paris et je crois qu'il va falloir continuer cet effort-l�, puisque, je viens de le dire, les C.U.C.S. nouvelle version seront encore pires que les pr�c�dents.

Je crois vraiment important que nous continuions cet effort d'accompagnement et que nous d�noncions, avec elles, avec ces associations extr�mement investies sur le terrain, les d�sengagements successifs de l'Etat et l'abandon, il faut l'appeler ainsi, l'abandon d'un certain nombre de quartiers et bien �videmment surtout des habitants de ces quartiers.

Je vous remercie.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame DUBARRY.

Pour vous r�pondre, ainsi qu'� Mme FILOCHE, Gis�le STIEVENARD.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, au nom de la 5e Commission. - Merci � L�a FILOCHE et � V�ronique DUBARRY pour l'attention vigilante qu?elles portent � la vie associative dans nos quartiers populaires.

L�a FILOCHE a cit� fort opportun�ment un exemple d'action utile dans le 19e arrondissement. De ce point de vue, je rends hommage � l'ensemble des associations qui font un travail tr�s utile de lien social en proximit� dans nos quartiers.

De m�me, je salue nos �quipes "politique de la ville", une cinquantaine d'agents de d�veloppement local qui font un excellent travail pour soutenir les associations et les aider � r�aliser leurs projets, souvent tr�s inventifs, et cela en lien �troit avec les �lus d'arrondissement.

On pourrait citer d'autres exemples qui montrent que la politique de la Ville est utile et produit des effets. Je pense � l?association "M�m?rue Ganne", dans le 20e arrondissement, r�cemment install�e dans le quartier Python-Duvernois, qui organise un accueil original apr�s l?�cole, sur des horaires �largis, jusqu'� 20 heures, ce qui est une r�ponse concr�te pour les femmes qui �l�vent seules leurs enfants et travaillent en horaires d�cal�s.

Autre exemple, l'association "Sierra Prod", qui r�alise un film port� par les habitants de l?�lot Binet, dans le 18e, sur les transformations urbaines en cours dans ce secteur, et sur la m�moire du quartier.

Voil� des initiatives heureuses pour la valorisation de nos quartiers.

Il y en aurait beaucoup d'autres � citer dans le champ de l'insertion professionnelle, de l'apprentissage du fran�ais, de l?accompagnement des jeunes, de l'acc�s � la culture, � l'�ducation, � l'environnement et au soutien � la parentalit�.

Je serai moins s�v�re que V�ronique DUBARRY � l'�gard du contrat urbain de coh�sion sociale sign� en 2007 et qui b�n�ficie d'une ann�e suppl�mentaire, apr�s notre mobilisation. Ceci doit permettre justement de prendre le temps de pr�parer s�rieusement la suite.

Vous avez raison de dire que, pour l'instant, on est dans le flou le plus total, que les r�gles du jeu nouvelles ne sont pas pos�es jusqu'ici de la part du Gouvernement.

Il y a bien eu un rapport parlementaire � l'automne 2009 qui a re�u peu d'�cho au plan national.

R�cemment, M. FILLON a annonc� qu'il donnerait des orientations lors d'un comit� interminist�riel des villes qui devrait se r�unir au printemps ; "enfin !" dirai-je.

Sachez, en effet, que le rapport de l'Observatoire des Z.U.S. est particuli�rement alarmant, dans la mesure o�, �videmment, la crise frappe plus durement dans nos quartiers populaires.

Pour autant, il s'y passe des choses tr�s positives, il y a des potentialit�s �normes dans ces quartiers, il y a des transformations urbaines r�elles, donc ne baissons pas les bras. Les �lus locaux sont tr�s mobilis�s partout en France pour obtenir justement que l'Etat reste aux c�t�s des communes pour poursuivre un travail de fond dans ces quartiers.

R�cemment, l'Association des Maires des grandes villes de France, des communaut�s urbaines et Villes et Banlieues se sont rencontr�es pour �laborer des positions � d�fendre en commun par rapport � ce que proposera le Gouvernement.

Nous restons donc, sachez-le, tr�s mobilis�s, pour poursuivre les dynamiques engag�es dans nos quartiers, et cela, �videmment, aux c�t�s des associations et des professionnels.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup de ces r�ponses.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPVI 14.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, DPVI 14).

Je vous remercie.

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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