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2010, IV - Question d'actualité du groupe U.M.P.P.A. à M. le Maire de Paris relative à la Direction de l'Information et de la Communication de la Mairie de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne maintenant la parole � M. LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

A ce sujet, avant de poser ma question, nous souhaitons ne pas rester dans l'immobilisme. Cela vous fait peut-�tre sourire?

C'est tout l'objet de nos interventions de ce matin concernant l'A.P.-H.P.

Quand on a install� les 35 heures � l'A.P.-H.P. comme votre famille politique l?a fait, Monsieur le Maire, on n'a pas de le�on � recevoir de vous !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Monsieur le Maire, existe-t-il des sujets tabous � la Mairie de Paris ? A en croire l'opacit� qui entoure la r�alit� du budget et celle des personnels de votre Direction de la Communication que l?on appelle la DICOM, on peut le penser. Souvenez-vous du Bulletin municipal de novembre 2008 ; il pr�cisait l'organisation de cette Direction pourvue de nombreuses missions : une sous-direction, quatre d�partements, quatre missions directement rattach�es � la direction. Or, aucun organigramme ne d�taille pr�cis�ment l'ensemble de ce lourd dispositif. Alors que le site interne de la Mairie de Paris, Intraparis, pr�sente toutes les autres directions avec beaucoup de pr�cision, avec des organigrammes d�taill�s, qui permettent de comprendre qui fait quoi et surtout qui d�pense quoi, la DICOM, elle, ne pr�sente qu'un tableau succinct de 15 noms, et encore, directrice et adjointes comprises, sans aucune pr�cision sur le nombre d'agents affect�s et leurs missions respectives.

Quant au budget? Si, on en a une indication, Monsieur le Maire, de ce budget, puisque, c'est un constat, il est pass�, en cr�dits de personnels, de 3.870.000 millions d?euros en 2001 � plus de 10.400.000 en 2010, c'est-�-dire une multiplication par trois, soit deux fois plus que l'Inspection g�n�rale et trois fois plus que la Direction des Affaires juridiques.

Vous avez un fr�re d'arme dans l?augmentation des frais de communication, puisque Jean-Paul HUCHON, le Pr�sident de la R�gion, a lui aussi augment� et multipli� par trois les frais de communication, et lui s?en sert?

(Brouhaha et applaudissements).

? lui s?en sert pour des campagnes de d�sinformation attaquant le Gouvernement, par exemple sur la r�forme territoriale et la taxe professionnelle. Toute cette campagne est �videmment financ�e par les r�gions.

Quant � Paris, ce sont vos propres amis Verts...

Monsieur le Maire, pouvez-vous faire silence ? Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il en �tait � : "Ce sont vos propres amis Verts".

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Ce sont vos propres amis Verts qui vous reprochent de telles d�rives puisqu'il est clairement av�r� que les moyens de communication sont mis au service de la campagne �lectorale de votre premi�re adjointe, t�te de liste de M. HUCHON pour Paris aux �lections r�gionales. C'est si vrai que le site de la Ville, "paris.fr", a relay� une de ses propositions de campagne. Tr�s curieusement d'ailleurs, apr�s ce coup de sang des Verts, la proposition a disparu de votre site.

Cela dit, Monsieur le Maire, on ignore toujours le fonctionnement r�el et les exacts montants des d�penses de la DICOM. Vous aviez propos� des clefs pour la d�mocratie � chaque Parisien en voulant mettre en place une plateforme de participation sur Internet, un forum paris.fr, mais en mati�re de clefs, semble-t-il, vous avez perdu le trousseau : les Parisiens n?y ont toujours pas acc�s.

En revanche, on aurait aim� avoir un document objectif sur l'augmentation des imp�ts, cette terrible augmentation des imp�ts pour les Parisiens en 2009 et en 2010, mais l�, vous avez juste minor� cette augmentation dans le magazine de la Ville de Paris.

Et maintenant vous mobilisez votre hi�rarchie administrative puisque dans le flash info cosign� par la Secr�taire g�n�rale de la Ville et la Secr�taire g�n�rale du Conseil de Paris, vous leur faites r�p�ter, ce sont de hauts fonctionnaires de la Mairie, dans des termes similaires, le contenu de votre communication du Conseil sans que soit mentionn�e � aucun moment une seule proposition de l'opposition municipale. Pensez-vous vraiment que les agents de la Ville ont besoin de ce bourrage de cr�ne ? Ou alors, faut-il y voir une manifestation d'autorit� apr�s le malaise social sans pr�c�dent constat� dans les services de la Mairie de Paris en cette fin d?ann�e ?

Monsieur le Maire, le travail de la DICOM ne doit pas �tre consacr� principalement � la communication du Maire de Paris et � sa propagande mais � l'information n�cessaire destin�e aux Parisiens.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez pratiquement �puis� votre temps de parole.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Je comprends que cela vous g�ne, Monsieur le Maire, mais je n'ai pas termin�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Du tout ! Je fais respecter les r�gles pour tout le monde !

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - ? sur l'augmentation des imp�ts, avec la possibilit�, pour chaque contribuable parisien d'anticiper le calcul du montant de cette augmentation.

Expliquez-nous �galement pourquoi, dans les nombreuses documentations qui �manent de la Direction de la Communication, la plaquette publi�e jusqu'en 2006 sur le bilan des subventions aux associations n'est plus � l'ordre du jour. Faut-il en d�duire que le budget consacr� aux associations augmente ou diminue ? L� aussi, la transparence n'est pas de rigueur.

Alors, Monsieur le Maire, nous voulons conna�tre la v�rit� sur la Direction de la Communication, son budget r�el, ses effectifs, le co�t de ses r�alisations. C'est une question de transparence, donc de d�mocratie, des valeurs auxquelles vous dites si souvent �tre fondamentalement attach�.

(Applaudissements).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur le Pr�sident, il va vous �tre r�pondu. Il n'y a aucun groupe, ici, qui est au-dessus des r�gles fix�es unanimement. Vous avez parl� 5 min 39.

Chers coll�gues, personne ici n?est au-dessus des r�gles ! Surtout quand ces �lus ont des pr�tentions � faire respecter les r�gles !

(Brouhaha).

La parole est � M. GAUDILL�RE.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

(Brouhaha).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je me tiens � votre disposition : vous n'allez pas �tre d��us du voyage !

M. GAUDILL�RE d'abord !

Cela vous va bien, Monsieur BOURNAZEL, de dire "bla, bla, bla" ! Demandez la parole pour dire cela !

(Brouhaha).

Pas du tout : vous me mettez au contraire tr�s en forme !

Monsieur GAUDILL�RE.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - Je ne sais pas si je vais pouvoir ramener un peu de s�r�nit� dans ce d�bat mais je voulais dire � M. le Pr�sident LAMOUR, qui ne l'ignore certainement pas, que je me suis engag� lors de la derni�re r�union de la Commission des finances il y a quelques jours � ce qu'un long d�bat, un long d�bat... soit consacr� � la prochaine Commission des finances, documents budg�taires en main - et vous connaissez assez mon go�t des chiffres et ma rigueur pour savoir que je ne m'y d�roberai pas -� l'�volution exacte des cr�dits de communication depuis que nous sommes aux responsabilit�s.

Mais sans attendre ce d�bat, je vais vous donner quelques chiffres int�ressants. Les cr�dits de la Direction de la Communication, qui s'appelait d'ailleurs � l'�poque la DGIC, pour le budget 2000, c'est-�-dire le dernier budget qui a �t� administr� par M. LEGARET �tait de 14,3 millions, et les cr�dits de la Direction de la Communication...

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - C?�taient des anciens francs !

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - J'ai converti, �videmment ! Ai-je parl� de francs ? Non !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tu as dit ce qu'il fallait dire, poursuis : ne te laisse pas perturber !

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - En 2010, les cr�dits de la DICOM sont de 12,8 millions d?euros, mais je pr�cise qu?en 2000, deux cat�gories de cr�dit n'y figuraient pas alors qu'elles s'y trouvent maintenant, c'est-�-dire les cr�dits d'�v�nementiel, le soutien aux �v�nements divers et vari�s qu'organise la Mairie et les cr�dits de communication qui �taient diss�min�s dans les directions.

Ce sont ces cr�dits-l� sur lesquels je donnerai tous les d�tails le moment venu, c'est-�-dire � la prochaine Commission des finances.

Alors, comment sommes-nous parvenus � une telle diminution ?

(Brouhaha).

Tout simplement... Monsieur le Pr�sident LAMOUR, vous avez pos� des questions s�rieuses, j'y r�ponds s�rieusement !

Nous y parvenons d'abord en recourant beaucoup plus � des ressources internes qu?� des agences commerciales, en mutualisant les march�s d'impression, en supprimant de nombreuses publications et en recherchant, vous le savez, des partenaires financiers pour un certain nombre d'�v�nements du type "Paris-plage" ou "Nuit Blanche", � hauteur par exemple en 2009 de 2 millions d?euros.

Vous avez sous-entendu que ces cr�dits de communication servaient, sans qu'on sache tr�s bien � quel objet ils �taient consacr�s. Je ne vous citerai que les quatre principaux postes.

Le premier est le journal "� Paris", 2,5 millions d?euros ;

Le deuxi�me, ce sont les cr�dits de publication qui sont attribu�s � la DICOM ou subd�l�gu�s aux directions, 1,7 million ;

Le troisi�me poste est l'�v�nementiel, l'ensemble des �v�nements que je viens de citer - expositions, "Nuit Blanche", "Paris-plage", etc. -, 2,7 millions d?euros ;

Le quatri�me, ce sont les journaux lumineux, 1,3 million d?euros.

Vous constatez que ces quatre postes repr�sentent tr�s exactement les deux tiers de la totalit� de la d�pense. Vous observerez au passage qu'il n'y a pas de sondages, ce qui contraste heureusement avec cette boulimie de sondages dont certains services de l'Etat sont coutumiers et qui ont �t� justement...

(Applaudissements).

? point�s du doigt dans un c�l�bre rapport de la Cour des comptes pr�sent� il y a � peine quelque mois par son regrett� premier pr�sident.

Et enfin, dernier point, je voulais dire que l'�volution des cr�dits similaires de l'Etat contrastait �galement beaucoup avec ces efforts d'�conomie, et je m'adresse ici � la dizaine de parlementaires de l'opposition qui font partie de la majorit� nationale, � commencer par vous, Monsieur le Ministre, et qui semble-t-il, avez avalis� sans la moindre protestation l'augmentation des cr�dits des services?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Laissez-le ! Ne perturbez pas cet argument tr�s int�ressant. Reprenez le d�but.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - Je disais donc que les dix parlementaires de la majorit� nationale avaient avalis� au budget 2009, ce qui n'est pas tr�s vieux, une augmentation de 140 % des cr�dits du service d'information du Gouvernement. Je tiens � votre disposition le tableau budg�taire que j'ai fait v�rifier avant de prendre la parole.

Je conclurai en disant, Monsieur le Maire, que dans ce domaine comme dans d'autres, ni plus ni moins que dans d'autres, la Municipalit� est sans cesse en recherche permanente d'�conomies et de nouvelles recettes.

(Applaudissements).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur LAMOUR...

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Une br�ve reprise de parole.

Monsieur GAUDILL�RE, j'ai bien entendu les chiffres que vous avez annonc�s. Vous en d�battrez en 1�re Commission, mais vous n'avez absolument pas r�pondu sur ce que j?appellerai le d�voiement des supports de communication.

Je vous en cite un exemple : document interne de la DASCO de novembre 2008. M. CHERKI �tait � l'�poque l'adjoint charg� des Affaires scolaires. Lisez la diatribe contre le Gouvernement qui se situe � l'int�rieur de ce document. C'est inacceptable ! C'est du d�voiement d'un outil de communication interne destin� aux agents de la Ville.

J'aurais pu en faire de m�me avec ce document "� Paris" et "Paris Change", ce suppl�ment de 2006 qui �tait une simple propagande des projets immobiliers � venir pour la Ville de Paris.

D'ailleurs, on pourrait maintenant comparer ce qui est fait aujourd'hui par rapport � ce document et je pense que nous en tirerions beaucoup d'enseignements. C'�tait l� aussi un simple document de propagande et de campagne dans la perspective des �lections municipales.

Je n'ai donc, l� non plus, aucune le�on � recevoir de vous, Monsieur GAUDILL�RE.

(Applaudissements).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Dans les faits, quand on regarde vraiment ce qui est pris en compte dans tel et tel chapitres, et vous en ferez la d�monstration, Monsieur GAUDILL�RE, nous avons baiss� les frais de communication depuis 2001?

(Brouhaha).

? sensiblement, de plusieurs millions d'euros, quand vous les avez augment�s au b�n�fice du Gouvernement par vos votes au Parlement.

Deuxi�mement, vous avez employ� une belle expression, Monsieur LAMOUR : nous n'avons pas de le�on � recevoir, dites-vous ! Eh bien, nous non plus, nous n'avons pas de le�on � recevoir quant � l'engagement politique voire politicien de certains hauts fonctionnaires de l'Etat !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

On les voit se r�pandre sur les m�dias pour d�fendre y compris des candidatures � des �lections.

Alors, Monsieur LAMOUR, un peu de lucidit� !

(Brouhaha - diverses interventions hors micro).

Oui, d?accord, et alors ?

Paris est en France et vous �tes parlementaire. Vous avez aussi des comptes � rendre aux Parisiens.

Février 2010
Débat
Conseil municipal
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