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2006, DASES 201 G - Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer une convention pluriannuelle avec l’association “Espoir Goutte-d’Or” (EGO) sise 13, rue Saint-Luc (18e). - Subvention de fonctionnement à ladite association. - Montant : 128.000 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DASES 201 G relatif � l?attribution d?une subvention de fonctionnement � l?association ?Espoir Goutte-d?Or? (EGO) sise 13, rue Saint-Luc (18e).

La parole est � Mme Roxane DECORTE.

Mme Roxane DECORTE. - Merci.

La toxicomanie est un sujet majeur, sensible � Paris, particuli�rement dans les 18e et 19e arrondissements. Il s?agit d?un v�ritable enjeu de sant� publique, une source de d�litement de la vie sociale dans les quartiers. La prise en charge de la toxicomanie doit �tre globale et coordonn�e. Il est d?abord n�cessaire de r�primer fermement les trafics. Des chiffres quand m�me font froid dans le dos, dans le 18e arrondissement qui d�tient le record de gardes � vue, avec 5.000 gardes � vue, dont 50 % concernent un toxicomane.

Cependant, si la r�ponse en termes d?ordre public est essentielle, il s?agit de surtout soigner les toxicomanes, de se donner les moyens de les soigner, de les aider en travaillant sur des parcours individuels, en privil�giant le parcours de soins. Force est de constater que la politique de r�duction des risques voulus et initi�s par l?ancien Ministre de la Sant�, Mich�le BARZACH, du Gouvernement CHIRAC entre 1986 et 1988 bute sur le crack.

Aussi, j?aimerais conna�tre, avec pr�cision, le nombre de toxicomanes qui ont d�croch� gr�ce aux nombreuses structures install�es dans le 18e arrondissement, en particulier gr�ce � E.G.O. dont il est question dans ce projet de d�lib�ration. On nous parle �galement d?un parcours de soin pour les usagers de crack, pourriez-vous nous le pr�ciser? On ne peut pas accepter de voir les quartiers Chapelle, Goutte d?Or, Vi�te en souffrance � cause de la toxicomanie. Il y a ceux qui colloquent depuis longtemps � l?abri des dorures et ceux qui vivent au quotidien cette situation faite d?inhumanit� et d?ins�curit�. Je pense aussi bien aux toxicomanes eux-m�mes qu?aux habitants.

Quand je rentre chez moi, je me demande en effet si je ne vais pas rencontrer un ?cracker? dans le hall ou sur mon pallier car cela m?est arriv� � plusieurs reprises. Sur cette question, j?observe qu?il existe un vrai clivage id�ologique : la gauche consid�re le toxicomane comme un usager et la droite plut�t qu?un comme un malade. D?un c�t�, il y a ceux qui consid�rent qu?il n?y a pas de soci�t� sans drogue, que c?est un �l�ment du vivre ensemble - d?ailleurs, dans ce projet de d�lib�ration, on nous parle de recr�er un lien social entre eux et les autres habitants de la Goutte d?Or - qu?une communaut� de ?crackers? peut se constituer, comme c?est le cas � la porte de la Chapelle ou le pr�sident, puisqu?on en parlait dans le Journal du Dimanche, vit aux c�t�s d?une centaine de fumeurs de crack dans un hangar, entre un terrain vague et une voie ferr�e emprunt�e par des trains de fret, d?autres comme moi consid�rent qu?il faut lutter sans rel�che contre ce fl�au et privil�gier l?approche m�dicale et le parcours individuel.

Monsieur le Pr�sident, nous sommes dans le cadre du Conseil g�n�ral, en termes d?�valuation, combien de toxicomanes, de ?crackers? ont pu sortir gr�ce � ce parcours de soin et nous d�velopper ce parcours de soin ?

Merci de votre attention.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. Alain LHOSTIS.

M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - J?ai entendu une chose et son contraire et je croyais pourtant que vous aviez particip� � des r�unions qui ont eu lieu en mairie du 18e pour exposer cette d�marche. Le plan crack du Nord-Est parisien est initi� non pas par la Mairie de Paris, mais par l?Etat. Evidemment, j?ai bien volontiers accept� que la Mairie de Paris soit ?coactrice? de cette d�marche. Nous avons mis en place un comit� de pilotage qui regroupe l?ensemble des intervenants dans ce domaine, sous l?autorit� du Secr�taire g�n�ral de la Pr�fecture de Paris, M. Michel LALANDE.

C?est une partie de ce dispositif auquel il est fait r�f�rence et au sein de laquelle des actions vont �tre men�es par ?Espoir Goutte d?Or?.

Pour faire une �valuation, il faut encore que le programme ait r�ellement commenc�. Or, vous et vos amis, vous vous �tes ing�ni�s jusqu?au bout � emp�cher la possibilit� pour ?Espoir Goutte-d?Or? de pouvoir cr�er ce nouveau lieu. Vous �tes all�s jusqu?� pousser des gens � intenter des proc�s, il y en a m�me un encore en cours sur des portes de s�curit� dans des immeubles, etc. Vous avez d�march� pour emp�cher l?installation de l?association dans des immeubles dans lesquels on avait eu un accord pour s?installer.

Depuis quelques mois, on peut d�velopper l?activit� d?E.G.O. Il est �vident qu?au fur et � mesure de la mise en ?uvre de ce plan - je rappelle qu?il s?agit d?un plan global -, on vous fera part sans pol�mique de l?int�r�t de continuer la politique de r�duction des risques.

Jusqu?� preuve du contraire, c?est la politique qui est affirm�e par l?Etat, mais peut-�tre que vous revendiquez officiellement ce que fait en sous-main le Ministre de l?Int�rieur � l?heure actuelle, par sa politique d?intervention constante, y compris sur les lieux de prise en charge des usagers de drogue. Nous les appelons des usagers de drogue, des citoyens. Et nous, nous avons, au contraire, la d�marche constante d?essayer d?aider ces gens � se prendre en charge et de tendre la main � tous ceux qui veulent se sortir de cet enfer, tel qu?il a �t� d�crit dans le ?JDD? de cette semaine.

Loin des pol�miques, travaillez avec nous en toute transparence. Si vous le souhaitez, vous pourrez assister au comit� de pilotage que je copr�side avec M. Michel LALANDE. Cela vous �viterait de r�pandre dans le quartier de fausses peurs et de faire perdre du temps, au Conseil de Paris, alors que nous d�battons de subventions qui servent des actions extr�mement int�ressantes et humaines.

(M. Christian SAUTTER, vice-pr�sident, remplace Mme Gis�le STIEVENARD au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur LHOSTIS.

Vous souhaitez ajouter un mot, Madame DECORTE, ou une r�plique ?

Mme Roxane DECORTE. - Je serai br�ve. Vous avez �voqu� une r�union. A ma connaissance, j?ai �t� invit�e � une seule r�union : les Etats g�n�raux qui se tenaient en mairie du 18e, qui ont eu lieu voici plus d?un an, le 14 juin 2005.

Par ailleurs, quand je parle d?�valuation, cela fait un petit moment que ?Espoir Goutte-d?Or? travaille dans ce secteur. On peut avoir des chiffres, on peut nous dire combien de toxicomanes sortent de leur parcours, � un instant T, en une ann�e. Je ne pense pas que l?�valuation soit quelque chose de compl�tement ind�cent � souligner.

De plus, on est dans un secteur o� on cumule les structures d?accueil pour toxicomanes. Vous prenez les deux structures rue Philippe-de-Girard et rue Pajol : elles sont situ�es entre neuf �coles �l�mentaires et maternelles. Ici, il �tait question d?avoir une deuxi�me structure au 1, rue Saint-J�r�me. On s?est rendu compte d?un vrai changement dans les quartiers � partir du moment o� on a la structure, entre avant la structure et apr�s.

Je trouve que demander toujours plus aux m�mes habitants, ce n?est pas vraiment acceptable parce que c?est plut�t l?enfer que l?on fait vivre aux ?crackers?, aux toxicomanes et aussi aux habitants auxquels il faut penser.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame DECORTE.

Un mot de M. LHOSTIS.

M. Alain LHOSTIS, rapporteur. - On ne peut pas dire, comme vous l?avez fait, que vous rencontrez des usagers de drogue � tous vos coins de palier et, en m�me temps, dire que ce sont les structures qui les am�nent. On met les structures � proximit� des lieux de consommation et d?usage de drogue, c?est la premi�re des d�marches � faire. C?est une d�marche intelligente et on ne pousse pas, justement, des d�placements de population.

Deuxi�me �l�ment, je n?ai pas d�ni� la n�cessit� de faire une �valuation. Vous m?avez parl� d?une �valuation sur les ?crackers?, or, je vous ai expliqu� et rappel� que, � cause de votre action d?emp�chement, vous avez retard� de plusieurs mois la mise en place de cette action. Lorsque cette action pourra �tre �valu�e, nous le ferons.

Concernant les autres actions d?E.G.O., je vous rappelle qu?elles sont sous l?autorit� de l?Etat, de la D.D.A.S.S. Vous pouvez donc vous adresser � la D.D.A.S.S. ; si vous ne pouvez pas le faire, je le ferai pour vous et je vous communiquerai les autres actions d??Espoir Goutte-d?Or?, qui ne se limitent pas jusqu?� pr�sent � la prise en charge des ?crackers?.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur LHOSTIS.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 201 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DASES 201 G).

Novembre 2006
Débat
Conseil général
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