14 - 2004, ASES 180 G - Subvention de fonctionnement à l'association "S.O.S. Drogue international" (3e) pour l'ouverture de son centre spécialisé de soins aux toxicomanes "S.O.S. les Halles" (2e). - Montant : 116.000 euros.2004, ASES 258 G - Attribution d'une participation de 60.000 euros à l'association "S.O.S. Drogue international" (3e) pour son centre le "Kaléidoscope"
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 180 G relatif � l'attribution d'une subvention de fonctionnement � l'association "S.O.S. Drogue international" (3e) pour l'ouverture de son centre sp�cialis� de soins aux toxicomanes "S.O.S. les Halles" (2e).
Vous avez la parole, Monsieur LEKIEFFRE.
M. Christophe LEKIEFFRE. - J'interviendrai sur le projet de d�lib�ration ASES 180 G et par ricochet sur le projet de d�lib�ration ASES 258 G, sur lequel je m'�tais �galement inscrit, concernant la m�me association.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les repr�sentants de la gauche dans le 2e interrog�s sur leurs intentions concernant la rue Saint-Denis � l'occasion des �lections municipales en 2001 avaient promis de redorer l'image de la rue et surtout de ne rien faire hors la concertation avec les riverains du quartier. Ils sont trahis sur toute la ligne. Non seulement depuis maintenant 3 ans l'absence d'initiative nouvelle sur la rue Saint-Denis a fait retomber cette partie de notre arrondissement dans un sentiment de total abandon, mais surtout un projet foment� avec l'appui de la Mairie depuis d�cembre 2003 va accentuer un peu plus les difficult�s. En effet, sans jamais en discuter avec les �lus du Conseil d'arrondissement, pas plus qu'avec les riverains participant au conseil de quartier Montorgueil - Saint-Denis - qui ont appris la nouvelle par hasard et trop tard -, la gauche parisienne a pr�par� en douce l'installation d'un centre pour toxicomanes au 110 de la rue Saint-Denis.
Nous n'avons aucune hostilit� � l'�gard de ce type de centre de traitement et nous sommes m�mes favorables � toutes initiatives qui pourraient aider un toxicomane � sortir de l'enfer de la drogue, mais nous croyons sinc�rement qu'installer ce centre � cette adresse-l� ne rendra service ni aux toxicomanes qui resteront en contact direct avec leurs dealers, ni aux riverains de cette rue qui avaient entrepris de revaloriser l'image de leur quartier. La rue Saint-Denis supporte d�j� le d�sarroi et la d�ch�ance de la prostitution. L'ambiance malsaine des joueurs de bonneteau, le racolage incessant des sex-shops et autres peep-shows, et la pr�sence de plus en plus agressive des dealers, �a suffit !
Le risque est grand de voir d�finitivement acquis l'id�e que cette rue et indirectement l'ensemble du quartier ont vocation � accueillir les activit�s et projets municipaux dont le reste de Paris ne voudrait pas. Or la rue Saint-Denis n'a pas vocation, qu'on se le dise, � accueillir toute la mis�re du monde !
De plus concernant l'installation de ce centre nous voulons aussi porter � la connaissance des membres de ce Conseil deux informations capitales : la premi�re information concerne les conditions dans lesquelles s'est effectu� l'achat de l'immeuble 110, rue Saint-Denis avec la complicit� de la Ville, puisque je fais ici r�f�rence notamment � une r�union qui se serait tenue fin ao�t � l'H�tel-de-Ville en pr�sence d'�lus et de repr�sentants des services. On soulignera ainsi un achat interm�diaire par une soci�t� civile immobili�re cr��e sp�cialement pour l'occasion qui empochera au passage 686.000 euros, 4,5 millions de francs, 4 fois la subvention propos�e en plus-values et en moins de six mois de temps. Pour votre information, interpell� sur ce dossier, le Procureur de la R�publique a requis une enqu�te qui est toujours en cours aupr�s de la Brigade financi�re.
La deuxi�me information concerne la personnalit� de certains dirigeants de cette association. En effet comment ne pas s'�tonner qu'une association cens�e venir en aide aux populations drogu�es en difficult� confie la d�l�gation g�n�rale de son institution � une personne condamn�e par la Cour d'appel de Paris, il y a moins de 5 ans � 6 mois d'emprisonnement et solidairement � une amende de 900.000 F pour tenez-vous bien, je cite : "facilitation � autrui de l'usage de stup�fiants". Agissements relev�s lorsque l'individu �tait le gestionnaire des bo�tes de nuit de la chanteuse animatrice R�gine, elle-m�me fondatrice de "SOS Drogue international". Je tiens � la disposition du Maire de Paris une copie du jugement de la Cour d'appel ainsi que le courrier du Procureur de la R�publique m'indiquant l'enqu�te en cours. Vous le voyez, mes chers coll�gues, avant d'attribuer � cette association la somme importante de 116.000 euros � laquelle il faut ajouter 60.000 euros suppl�mentaires si nous consid�rons le projet ASES 258 G ; je crois avec mes coll�gues du groupe U.M.P. qu'il serait bon que nous agissions avec pr�caution en consid�rant qu'il est urgent d'attendre. Nous vous demandons donc de rejeter les deux demandes de subvention ASES 180 G et 258 G.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - M. LHOSTIS va r�pondre � cette intervention vigoureuse qui porte sur ces deux projets de d�lib�ration et il y aura ensuite une explication de vote.
M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Je trouve vraiment ind�cente cette intervention, mais il faut bien que j'y r�ponde. Je signale quand m�me que samedi, le Ministre de la Sant�, M. DOUSTE-BLAZY, s'est rendu dans mon arrondissement, pour inaugurer des lits infirmiers. C'est la m�me association que vous venez de critiquer � l'instant qui est responsable de cette magnifique r�alisation dont on a entendu monts et merveilles. Alors arrangez-vous, mais il faudrait savoir pourquoi ce qui est vrai samedi n'est plus vrai le lundi. Mais pr�venez M. DOUSTE-BLAZY, si vraiment il �tait avec une bande de coquins samedi dernier. Je trouve cela vraiment scandaleux de se livrer � des accusations concernant une association dont l'activit� est connue et reconnue et d'ailleurs a �t� aid�e par la Ville de Paris bien avant notre arriv�e.
Deuxi�mement, concernant la fa�on dont nous avons g�r� ce dossier, vous avez dit que nous avions "foment�" quelque chose, que nous avions fait cela "en douce". Nous avons fait cela tellement en douce que nous sommes all�s � la mairie du 2e, vous �tiez d'ailleurs pr�sent, vous avez pu vous exprimer, il y avait plusieurs centaines de personnes et j'avais � mes c�t�s le Maire du 2e bien s�r, mais �galement le Maire du 1er, Jean-Fran�ois LEGARET, dont je me f�licite que ce jour-l� il ait �t� extr�mement courageux pour soutenir tr�s clairement cette r�alisation.
Je vais aggraver le cas de la Municipalit� : la d�marche qui nous a fait soutenir ce projet, c'est une d�marche d'ensemble que nous menons sur la prise en charge des toxicomanies, des usagers de drogues et dans le cadre d'une politique de r�duction des risques. Nous n'allons pas, contrairement � ce que vous d�tes, et le Maire l'a rappel� au moment du compte rendu de mandat dans le 2e arrondissement, aggraver la situation dans la rue Saint-Denis, mais au contraire nous allons prendre en charge des populations en difficult� et justement contribuer � am�liorer l'ambiance dans ce secteur. Et je vous dis tout � fait clairement que ce n'est pas le seul projet de d�lib�ration dans ce sens puisque l'aide que nous allons apporter est une aide extr�mement significative � l'investissement et que vous aurez dans les ann�es qui viennent, � voter pour ou contre des subventions qui continueront � aider cette implantation. Evidemment, on peut avoir l'attitude qui est la v�tre. Malheureusement elle ne conduit � rien de positif. Je ne veux pas allonger mon propos, mais je vous donne aussi la possibilit� de venir aux journ�es que nous allons tenir sur la prise en charge de la toxicomanie, des toxicomanes � Paris au mois d'octobre. Je crois que nous allons avoir pour la premi�re fois un �change au niveau parisien entre tous les intervenants. Nous allons �galement faire venir des acteurs de grandes capitales europ�ennes et vous verrez que pour l'Europe �galement, cette question de la prise en charge des usagers de drogues est une question importante et que ceux qui s'�taient engag�s dans des politiques uniquement r�pressives en reviennent aujourd'hui et se dirigent vers des prises en charge du type de celles que nous proposons.
Je ne veux pas �piloguer plus longtemps, c'est un combat d'arri�re-garde, et je vous invite � venir inaugurer d'ici � la fin de l'ann�e les lieux que nous finan�ons justement en partie aujourd'hui, alors que ce n'est pas dans les missions obligatoires du D�partement de Paris. Toutefois, nous avons consid�r� que cela constituerait un engagement exemplaire au c?ur de la Capitale o� nous c�toyons tous les jours ces probl�mes.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � Mme V�ronique DUBARRY pour une explication de vote au nom du groupe "Les Verts".
Mme V�ronique DUBARRY. - Je ferai une explication de vote br�ve, bien que les propos de M. LEKIEFFRE incitent � dire beaucoup.
Il me semble qu'Alain LHOSTIS a apport� un certain nombre d'�l�ments de r�ponse. Jacques BOUTAULT n'�tant pas l�, il m'avait sugg�r� d'intervenir en son nom.
Les r�unions de concertation ont eu lieu en mairie du 2e. De nombreux �lus y participaient. De nombreux habitants et de nombreuses associations y �taient repr�sent�s. Il me semble que la concertation a �t� faite comme elle le devait et cela me para�t un point important.
J'ajouterai qu'il me semble �galement important que la Municipalit� parisienne se saisisse de ce probl�me parce que faire comme si le probl�me des toxicomanies n'existait pas revient � faire l'autruche et cela me para�t �tre de mauvaise politique.
De plus, il me para�t aussi important de saisir ces probl�matiques dans leur globalit� et quand je regarde les projets de d�lib�ration qui nous sont propos�s aujourd'hui, c'est justement ce qui est fait par cette Municipalit�. En tout cas, Monsieur LHOSTIS, je tenais � vous assurer du soutien du groupe des �lus "Les Verts" en la mati�re. M�me si nous souhaitons toujours que cela aille plus loin parce que c'est un chantier �norme, ce qui est fait est bien fait et vous avez notre appui et notre soutien.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).
M. Alain LHOSTIS, rapporteur. - Si j'osais, je dirai que cela m'�vite de me "mettre en p�tard" contre M. LEKIEFFRE.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons aux votes.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 180 G concernant l'ouverture du centre sp�cialis� de soins aux toxicomanes "SOS Les Halles".
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (ASES 180 G).
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 258 G concernant le centre "Kal�idoscope".
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (ASES 258 G).