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2009, DASES 124 G - Subvention à 7 associations dans le cadre de conventions afin de contribuer au projet Prévention Alcool Jeunes. - Montant total : 102.500 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DASES 124 G accordant une subvention � 7 associations dans le cadre de conventions afin de contribuer au projet Pr�vention Alcool Jeunes.

Mme Karen TA�EB a la parole.

Mme Karen TA�EB. - Je souhaitais intervenir sur le projet "alcool jeunes", tr�s jeunes, allais-je dire. Deux mots tristement accol�s, car si les jeunes se r�fugient dans l'alcool, c'est qu'il y a vraisemblablement un malaise sous-jacent, une soci�t� qui en demande de plus en plus � une jeunesse dont l'avenir est embu�, non seulement par la crise socio-�conomique, mais aussi par la crise environnementale et sanitaire, pour ne citer que le Sida.

Exp�rimentations de plus en plus pr�coces, banalisation de l'ivresse, fl�au, danger, c'est en ces termes que l'on �voque l'alcool et les jeunes. Dans la presse, on parle beaucoup de cette pratique du "binge drinking", qui consiste � boire beaucoup dans un laps de temps tr�s court pour une ivresse expresse. Mais boire un ou deux verres de vin dans un caf� en sortant du lyc�e � 17 heures est de plus en plus fr�quent.

Ph�nom�ne de mode, s�rement, mais probl�me de sant� publique surtout. Comme l'explique le Dr Philippe BATEL, chef du service d'addictologie de l'h�pital Beaujon, "la consommation excessive ponctuelle et festive n'expose pas aux m�mes dangers que la consommation r�guli�re de l'alcool, mais la perte de contr�le, les comportements impulsifs peuvent se r�v�ler, non seulement dangereux pour soi mais pour les autres. Sous l'emprise de l'alcool, le jeune devient la victime id�ale des violences morales, physiques ou sexuelles, sans oublier les cons�quences sur le plan scolaire, universitaire ou professionnel".

Selon les donn�es, la consommation d'alcool conna�t g�n�ralement un pic de fr�quence entre 15 et 20 ans. A 17 ans, on boit surtout pour une ivresse ponctuelle, et la premi�re cause de mortalit� entre 14 ans et 30 ans reste l'alcool.

Quant � la question : pourquoi les jeunes boivent-ils autant ? Beaucoup r�pondent en raison de la pression. Le projet qui nous est pr�sent� s'appuie donc sur le savoir-faire de sept structures exp�riment�es dans la pr�vention des conduites � risque : l?A.C.E.R.M.A., l?A.N.P.A.A. 75, l?AREMEDIA, Emergence Espace Tolbiac, le Kiosque Info Sida et Toxicomanie, Fort de Caf� et MDSL Intervention.

Il est effectivement judicieux et clairvoyant de mutualiser les expertises et savoir-faire, afin de comprendre les comportements des jeunes face � l'alcool et imaginer avec eux les solutions � ce v�ritable probl�me de sant� publique.

Il serait int�ressant, urgent m�me, de lancer une �tude sur l'alcool et les jeunes � Paris. Il serait �galement souhaitable d'organiser un d�bat autour des addictions, toutes confondues, avec le conseil de la jeunesse et je me f�licite de ce projet de d�lib�ration qui nous permet d'aborder une question pr�occupante.

Je regrette cependant la s�mantique utilis�e dans la pr�sentation de ce projet comme consommation abusive ou encore m�susage, comme s?il y avait une dose non abusive ou un bon usage de l?alcool.

Quand y a-t-il exc�s ? Quand y a-t-il abus ? Quand y a-til danger ?

Il ne s'agit �videmment pas d'�mettre un jugement, mais de mettre le doigt sur un probl�me de sant� qui d�passe non seulement les fronti�res de Paris mais celles de l?hexagone.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. Madame la Pr�sidente, effectivement, Karen TA�EB a raison d'insister sur les efforts que nous mettons en place pour soutenir une politique tr�s importante de lutte contre les diff�rentes formes d'alcoolisation dans la jeunesse.

Je crois qu'il n'y a pas, aujourd'hui, disons-le, une conscience suffisamment importante dans les pouvoirs publics des ravages que fait ce type d'addiction, notamment chez les jeunes.

Il y a une tol�rance trop importante dans notre soci�t� vis-�-vis d'une utilisation de l'alcool. Or la consommation d'alcool peut avoir des cons�quences extr�mement graves, comme l'ont d'ailleurs, d'une fa�on g�n�rale, toutes les addictions, � la fois sur la sant� des personnes et des jeunes concern�s, mais aussi sur leur insertion sociale et sur leur avenir.

Nous souhaitons donc mettre en place une politique qui soit adapt�e, c'est-�-dire une politique de r�elle r�duction des risques, parce que, effectivement, nous ne sommes pas sur une position prohibitionniste vis-�-vis de l'alcool, � la fois parce qu'au plan de la sant� publique, cela ne se justifie pas compl�tement, il y a un usage mod�r� de l'alcool qui n'est ni recommandable ni condamnable, mais il y a, en revanche, des usages exag�r�s, soit d'un point de vue aigu, soit d?un point de vue chronique qui, aujourd'hui, posent probl�me.

Quand on voit que l'Assembl�e nationale a vot� la proposition du Gouvernement de favoriser la publicit� sur Internet qui, � l?�vidence, ira directement en direction des jeunes, sans cr�er beaucoup d?�moi d?ailleurs, disons les choses, au sein de l?Assembl�e d'une part et au sein de l'opinion publique d'autre part ; il y a l� vraiment une m�connaissance, me semble-t-il de ce genre de risques.

Nous avons mis en place, dans le sens de ce que vous souhaitiez, une politique assez intense, qui va bien au-del� des comp�tences strictes qui sont celles du D�partement, puisque c'est une comp�tence d'Etat, th�oriquement, notamment contre la probl�matique du "binge drinking", qui n'est pas la seule forme - il faudrait arriver � nuancer, effectivement - d'alcoolisation, qui vise quasiment le coma �thylique, la volont� du "shoot", en m�me temps que d'autres formes - excusez la nuance - d'alcoolisation forte, mais non pas sur deux heures mais sur quatre � cinq heures. Les r�sultats ne sont pas toujours substantiellement diff�rents, sauf que les approches psychologiques et donc les pr�ventions sont � manier de fa�on diff�rente.

Il y a une action de pr�vention � mener contre ces deux formes de consommation.

Pour cela, nous voulons construire nos messages avec les jeunes, nous avons fait et nous allons mettre en place une campagne multim�dia qui s'adressera plus particuli�rement en direction des jeunes et avec M. Bruno JULLIARD, nous voulons mettre un message sp�cifique de pr�vention en milieu festif, nous avons pris un certain nombre d'initiatives, parce que c'est au cours, � cause et dans le cadre de cette f�te que se propagent ces formes de consommation abusive et intempestive d'alcool.

Voil� donc ce que je peux vous dire en vous remerciant de votre intervention et de la mani�re dont vous avez soulign� l'intervention importante de notre collectivit�, puisque ces sept associations sont quand m�me subventionn�es � plus de 100.000 euros.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 124 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DASES 124 G).

Je vous en remercie.

Octobre 2009
Débat
Conseil général
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