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2009, Vœu déposé par le groupe U.M.P.P.A. visant à demander à M. le Maire de Paris de confirmer son opposition à la légalisation de la consommation de cannabis (suite).


Mme Olga TROSTIANSKY, pr�sidente. - Monsieur BROSSAT, vous avez la parole.

M. Ian BROSSAT. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Nous ne voterons pas ce v?u.

D'abord parce que nous ne sommes pas hostiles � ce qu'on ouvre un d�bat sur ce sujet et parce que nous ne consid�rons pas qu'il nous revienne, � nous, conseillers de Paris, de condamner les propos de tel ou tel membre de cet h�micycle, en l'occurrence le maire du 18e arrondissement.

Cela dit, de fait, avec les propos de Daniel VAILLANT, le d�bat est ouvert. Et dans le cadre de ce d�bat, chacun avancera ses positions et je veux vous dire en quelques mots quelle est ma position, quelle est notre position sur le sujet.

Je ne suis pas favorable � la d�p�nalisation du cannabis.

(Applaudissements sur les bancs de l'U.M.P.P.A.).

Je n'y suis pas favorable parce que j'ai enseign� pendant trois ans � Sarcelles, que j'ai vu les ravages que cela produit et que je ne suis pas convaincu qu'on ait int�r�t � encourager ce type de pratique.

(Brouhaha).

Si je pouvais continuer dans le calme, cela m?arrangerait !

Je n'y suis pas favorable non plus parce que je ne suis pas convaincu que le seul message qu'on ait aujourd'hui � envoyer � la jeunesse, ce soit, apr�s tout, que vous n'avez pas d'emploi, que vous n'avez pas de logement mais vous pouvez fumer tranquille !

Je n'y suis pas favorable non plus et je le dis � mes amis qui si�gent � la gauche de cet h�micycle que, quand on va...

(Exclamations sur les bancs du groupe "Les Verts").

Sylvain GAREL, si on pouvait simplement terminer tranquillement ce d�bat !

Parce que quand je vais � la Chapelle, � la Goutte d?Or, que je discute avec les habitants des quartiers populaires, ils ne me disent pas que dans cette soci�t� il y a trop de r�gles, ils me disent qu'il n'y en a pas assez. Ils ne me disent pas qu'il y a trop d'interdits, ils me disent qu'il n'y en a pas assez !

Et je crois que le courage, cher Sylvain GAREL, quand on est de gauche, ce n'est pas forc�ment de dire qu'on a vocation � lever tous les interdits !

Bien s�r, nous ne voterons pas ce v?u, mais dans le d�bat, nous dirons aussi ce que nous pensons et, m�me si cela ne vous pla�t pas, je le dis � mes amis "Verts", nous continuerons � avancer nos positions sur ce sujet.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche).

Mme Olga TROSTIANSKY, pr�sidente. - Je donne la parole � M. POZZO di BORGO.

M. Yves POZZO di BORGO. - C'est un d�bat tr�s difficile. J'ai �cout� toutes les interventions parce que c'est quelque chose qui est non seulement une gangr�ne qui touche des gens en difficult�, mais c'est �galement un probl�me qui n'est pas uniquement fran�ais et europ�en. J'en discutais avec M. SCHAPIRA tout � l'heure, sans trahir ses probl�mes, mais ce qui se passe dans certains pays d'Afrique actuellement peut s?expliquer justement par des consommations excessives de drogue. On en a parl� ensemble, avec M. SCHAPIRA.

Je peux vous dire que ce probl�me n�cessite une grande r�flexion.

Je suis en m�me temps chaque fois un peu �nerv� qu'� l'occasion d'un v?u, on pose des probl�mes aussi importants, mais je reconnais que Philippe GOUJON a eu raison de r�agir aux d�clarations de l'ancien Ministre de l'Int�rieur.

Je comprends tr�s bien l'�volution de M. VAILLANT, je comprends tr�s bien les interrogations, mais je me mets � la place de l'ensemble des enseignants, de l'ensemble des responsables dans les lyc�es et les coll�ges, � la place de tous les policiers qui luttent contre ce fl�au, et quand ils entendent l'ancien Ministre de l'Int�rieur dire : "Tout ce que vous faites est inutile, il faut l�galiser tout cela", cela m'a choqu� !

C'est la raison pour laquelle, mon groupe fera ce qu'il voudra, mais je voterai � titre personnel le v?u de Philippe GOUJON parce que, de la part de l?ancien Ministre de l'Int�rieur, il y a n�cessit� d'un peu de discr�tion.

(Applaudissements sur les bancs de l'opposition).

Mme Olga TROSTIANSKY, pr�sidente. - Madame TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Je voudrais d'abord remercier M. Jean-Marie LE GUEN d'avoir su �lever le d�bat.

La mascarade � laquelle nous avons assist� �tait, je dirais, pr�visible au vu de la r�daction du v?u parce que ce n'est �videmment pas un v?u citoyen mais un v?u bassement politicien. C'est ce que je d�plore avant tout.

Comme je l'ai dit tout � l'heure dans mon intervention sur l'alcool et les jeunes, un d�bat s'impose sur l'ensemble des addictions. C'est un sujet grave, c?est un sujet d?une importante gravit� qui menace la sant� de nos jeunes.

C'est une m�re qui vous parle, Monsieur BOURNAZEL. Vous en connaissez, mais moi, j?en suis une. Je suis la m�re de trois adolescents et je sais que c'est un probl�me grave. Je suis contre les vendeurs � la sauvette devant les lyc�es et personne n'a su jusqu'� maintenant, comme l'a si bien dit tout � l'heure Jean-Marie LE GUEN, r�soudre ce vrai probl�me qui n'en finit pas.

Je propose que ce d�bat ait lieu non pas cyniquement comme vous le faites au travers de ce v?u qui, en fait, montre du doigt un de nos coll�gues, mais je veux un vrai d�bat qui se fasse dans d'excellentes conditions comme le sujet le m�rite.

Merci.

Mme Olga TROSTIANSKY, pr�sidente. - La parole est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN. - Merci, Madame la Pr�sidente.

A l'�vidence, ce d�bat donne lieu � des tensions parce que nous savons tous que la situation est compliqu�e et que cela nous obligera, les uns et les autres, � bouger. Ceux qui, il y a une vingtaine d'ann�es, pouvaient penser que la consommation de cannabis n'avait pas de cons�quence sur la sant� ou sur la soci�t� savent aujourd'hui que c?est faux et qu?en aucune fa�on, on ne peut consid�rer que la consommation de cannabis ou d'autres formes de drogue sont des �l�ments l�gers que la soci�t� n'a pas � consid�rer, par exemple, au nom de la libert� individuelle. Plus personne ne peut penser cela aujourd?hui.

Ceux qui pensent que ce que nous faisons depuis 40 ans - et quoi qu'ils pensent de la mani�re dont cela a �t� fait -, mais pensent, finalement, que c'est plut�t bien fait depuis sept ans, ne peuvent que constater, dans leur chair, parfois, autour d'eux et dans la r�alit� sociale qu?en tant qu'�lus ils voient autour d'eux que cela ne risque pas de marcher.

Si vous regardez le monde tel qu'il est, au-del� m�me de nos villes, de nos quartiers, le monde bascule � cause de cette question. Si tout ceci ne pose pas de question, alors je ne sais pas ce qui pose question. Y a-t-il des sujets aussi importants dans la soci�t� aujourd'hui ? Quelques-uns, mais pas beaucoup. Et, donc, comme le dit Mme TA�EB, de toute fa�on, les uns et les autres, nous serons amen�s � traiter cette question en dehors de toute consid�ration politicienne, quoi qu'on en pense, et sans aucun cynisme manipulatoire que j'ai cru entendre tr�s sinc�rement ici ou l� parfois.

Ne mettez pas en cause Daniel VAILLANT qui, courageusement, a pris les choses... Il les a prises d'une fa�on non pol�mique sans attaquer personne, en prenant une position courageuse qui va - et nous le savons tous - qui va aujourd'hui � l'encontre de ce que pense l'opinion publique spontan�ment. Oui ! Eh bien, dans ces conditions-l�, oui, nous sommes pr�ts � poser le probl�me devant les Fran�ais. Oui, nous allons le poser. Nous irons le poser et vous aurez d'autres r�ponses � avoir que des r�ponses politiciennes ici ou l�.

(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s).

Mme Olga TROSTIANSKY, pr�sidente. - Nous allons mettre aux voix ce v?u et je vous rappelle que le Maire de Paris condamne les propos du maire du 18e arrondissement et r�affirme son attachement � l?interdiction de la consommation de cannabis.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A. assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui s'abstient ?

Qui est contre ?

Le v?u est rejet�.

(Applaudissements).

Octobre 2009
Débat
Conseil général
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