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19 - 2004, DASES 65 G - Fixation pour l'exercice 2004 de la subvention de fonctionnement versée par le Département de Paris à l'association "Les Amis du Bus des Femmes" pour son action de permanences sociales à un montant de 30.000 euros


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons au projet de d�lib�ration DASES 65 G qui concerne "Les Amis du bus des femmes".
Mme Marie-France GOURIOU a la parole.
Mme Marie-France GOURIOU. - Madame la Pr�sidente, mes chers coll�gues, il y a quelques mois, d�s l'ouverture de ses locaux au 58, rue des Amandiers � Paris 20e, j'ai rencontr� l'�quipe des "Amis du bus des femmes" qui accomplit un travail social et d'�coute extraordinaire. J'en suis ressortie, je dois vous le dire, boulevers�e !
J'ai pu dialoguer avec des femmes exer�ant librement la prostitution, m�res de famille, dont les enfants ignorent leurs activit�s et qu'elles �l�vent tr�s convenablement. Certaines de ces femmes veulent sortir de ce cercle infernal, se former, apprendre un m�tier. Mais elles ont besoin d'un certain revenu pour vivre, qu'elles estiment � environ 1.500 euros par mois pour continuer � assurer � leurs enfants un minimum de confort sans trop les perturber. Ce n'est pas chose facile, vous devez vous en douter.
Mais pourquoi donc d�sirent-elles autant s'extraire de ce milieu, alors qu'elles ne d�pendent pas d'un prox�n�te ? Tout simplement parce que, de plus en plus, elles sont confront�es � la violence de ceux que j'appellerais des esclavagistes qui exploitent ces tr�s jeunes femmes venues de l'Est et d'Afrique et jet�es en p�ture sur les trottoirs parisiens.
En effet, nous avons le devoir de diff�rencier la prostitution de l'esclavage. Pour l'ensemble des associations, une grande confusion dans les d�finitions et, surtout dans les solutions, existe. L'impunit� contre les auteurs criminels s'enracine. Un amalgame est fait entre l'activit� prostitutionnelle libre et consentie et la traite des �tres humains. Cette confusion finira par mettre en cause des droits et libert�s.
La loi pour la s�curit� int�rieure (dite L.S.I.) maintient cet amalgame car le chapitre consacr� � la traite des �tres humain se r�f�re au prox�n�tisme qui entoure la prostitution. Or, les hommes qui exploitent les jeunes femmes venues de l'Est et d'Afrique ne sont pas des prox�n�tes, mais bien des esclavagistes. Mis � part la volont� de mettre en place quelques centres d'accueil, cette loi ne permet pas de consid�rer les femmes comme des victimes, mais comme des d�linquantes. Elle ne les prot�ge pas, mais les met en danger.
Je conclurai en disant tout simplement que l'article premier de la D�claration universelle des Droits de l'Homme de 1948 stipule pourtant : "Tous les �tres humains naissent et demeurent libres et �gaux. Ils sont dou�s de raison et de conscience, et doivent agir les uns avec les autres dans un esprit de fraternit�".
Je vous en remercie.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je donne la parole � Mme STAMBOULI.
Mme Myl�ne STAMBOULI, vice-pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Merci pour votre intervention, ch�re coll�gue.
Nous avons, lors de ce Conseil de Paris, trois projets de d�lib�ration qui concernent "Les Amis du bus des femmes" : deux projets de d�lib�ration sous la responsabilit� d'Alain LHOSTIS (l'un d'investissement de 85.000 euros, l'un de fonctionnement de 40.000), et celui sur lequel vous �tes inscrite pour les actions de permanence sociale des "Amis du bus des femmes" pour un montant de 30.000 euros.
Il nous appara�t tout � fait essentiel de soutenir cette association dans un contexte, vous l'avez rappel�, tr�s r�pressif puisque la nouvelle loi qui p�nalise les prostitu�es a rendu beaucoup plus difficile l'action des associations � leur �gard. Je relisais le rapport d'activit� des "Amis du bus des femmes" qui constate combien cette loi g�n�re des marginalisations, des discriminations, qu'elle renvoie les prostitu�es vers la clandestinit�, qu'elle fait reculer les dispositifs protecteurs des femmes et notamment sur la sant�, sur les maladies sexuellement transmissibles et qu'elle permet le d�veloppement de nouvelles formes d'exploitation, de nouvelles sources d'ins�curit�, en particulier l'ins�curit� sanitaire. Elle met en p�ril le travail et le suivi des personnes prostitu�es. Plusieurs d'entre-nous ont eu l'occasion de d�couvrir les nouveaux locaux rue des Amandiers � Paris 20e au n� 58 des "Amis du bus des femmes" et je pense qu'il est tout � fait essentiel de soutenir dans ce contexte l'ensemble des associations dont celle-ci.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je voudrais remercier au passage l'O.P.A.C. qui a mis ses locaux � disposition qui sont en effet plus spacieux et plus confortables que les pr�c�dents qui �taient vraiment minuscules. C'est une juste reconnaissance du travail fourni par cette association.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 65 G.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DASES 65 G).

Septembre 2004
Débat
Conseil général
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