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4 - 1999, ASES 75 G - Subvention à la Fédération des centres sociaux de Paris (20e). - Montant : 50.000 F


M. LE PR�SIDENT. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 75 G accordant une subvention � la F�d�ration des centres sociaux de Paris.
La parole est � Mme SCHERER.
Melle Sylvie SCHERER. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration vise � subventionner la F�d�ration des centres sociaux de Paris. Cr��e en 1992, cette association vise � favoriser le d�veloppement des centres sociaux parisiens et � coordonner leurs actions.
Elle assure un soutien dans le montage de projets et dispense une formation aux salari�s b�n�voles des centres sociaux.
Cette F�d�ration a, par exemple, assur� la coordination logistique d'activit�s d'�t� men�es par plusieurs centres sociaux dans le cadre du dispositif "Ville-Vie-Vacances". L'association a �galement tr�s largement contribu� � la r�ouverture d'un centre social dans le 19e et se pr�occupe � l'heure actuelle de sauver le centre social du 14e.
La F�d�ration des centres sociaux de Paris est et doit �tre un partenaire essentiel et privil�gi� de la collectivit� parisienne. D'ailleurs, le projet de d�lib�ration soumis ne semble pas remettre en cause le travail important accompli par l'association. Je cite :
"Elle apporte souvent un appui technique aux centres sociaux et constitue un interlocuteur solide pour les financeurs institutionnels".
On peut lire aussi que le renforcement des centres sociaux est l'une des orientations du Sch�ma directeur de la protection de l'enfance et de l'aide � la famille. Pourtant, alors que l'association sollicite une aide d'un montant de 120.000 F, la collectivit� parisienne entend ne lui donner que 50.000 F. Pourquoi ?
Tout est question de priorit�s. De nombreuses associations re�oivent chaque ann�e l'int�gralit� des sommes qu'elles demandent. Je pourrais m'attarder des heures sur toutes les associations religieuses plus ou moins d�guis�es comme "Art culture et foi", "La Charitable Sainte-Clotilde" ou "Les Fraternit�s monastiques de J�rusalem", largement encourag�es par la collectivit� parisienne.
Je pourrais vous parler longuement des associations qui ont des liens �troits avec certaines organisations politiques : l'Alliance des �tudiants francophones qui n'a aucun souci � obtenir l'int�gralit� des sommes qu'elle souhaite toucher, sans compter les associations en lien avec l'extr�me droite comme les Scouts d'Europe, "S.O.S. grossesse", avec lesquelles la Ville se montre si g�n�reuse.
Ces choix financiers sont des choix politiques. Nous voudrions y voir plus clair sur votre politique de subventions aux associations. C'est pourquoi nous r�it�rons notre demande qui a depuis �t� relay�e par le groupe socialiste, visant � ce que la Ville et le D�partement de Paris publient chaque ann�e une liste des associations qui ont fait une demande de subvention ayant �t� refus�e.
La majorit� municipale consid�re toujours que la Ville est au sommet de la modernit�, � la pointe de tout, en particulier dans le domaine social.
M. Jean-Fran�ois LEGARET. - C'est vrai !
Melle Sylvie SCHERER. - Mais les discours et les incantations ne peuvent tenir lieu de politique sociale et je suis au regret de constater qu'elle n'est pas � la pointe en mati�re d'action sociale.
En effet, savez-vous que quand le grand Grenoble compte 40 centres sociaux, le Val-d'Oise, 50, la Capitale n'en b�n�ficie que de 23. Au lieu de s'atteler � cr�er de nouveaux centres sociaux, nous en sommes � tenter de sauver ceux existant. La situation est extr�mement pr�occupante.
Prenons par exemple le 14e arrondissement. Ce dernier conna�t des probl�mes sociaux de plus en plus inqui�tants depuis un an. Ce n'est pourtant pas l'arrondissement le plus d�muni. En l'espace d'un an, 3 structures sociales ont ferm� leurs portes. Il ne reste plus qu'une seule petite antenne sociale pour un quartier de plus de 60.000 habitants et qu'avez-vous fait, Monsieur le Maire, pendant un an, malgr� nos demandes r�p�t�es sur ce dossier, � part vous complaire dans le discours s�curitaire ? Rien !
Sans la mobilisation des associations et habitants et l'intervention de la F�d�ration des centres sociaux, la Ville en serait encore � consulter, � tergiverser, alors que les associations qui dispensaient soutien scolaire, alphab�tisation � des centaines de personnes, devenaient S.D.F. La F�d�ration des centres sociaux parisiens contribue � animer la vie sociale des quartiers et permet de venir en aide � un grand nombre de personnes en difficult�. Elle joue un r�le essentiel pour les Parisiennes et les Parisiens touch�s de plus en plus par le ch�mage et la pr�carit� et confront�s tr�s souvent � un certain isolement pour ne pas dire � un isolement certain.
Dans une ville immense comme Paris, subventionner une telle association revient donc � aider directement et concr�tement les jeunes et moins jeunes de notre cit�, en demande de lien social, d'�coute et de soutien. Pour toutes ces raisons, la F�d�ration des centres sociaux de Paris m�rite de recevoir l'int�gralit� du montant de la subvention sollicit�e, � savoir 120.000 F et non 50.000. Il en va du respect des personnes les plus en difficult� ; il en va de la vie de nos quartiers ; il en va de la politique sociale de notre Ville.
Je vous remercie.
M. LE PR�SIDENT. - Madame, c'est parfaitement votre droit de critiquer. C'est le r�le de l'opposition. Mais dire qu'en mati�re sociale la collectivit� parisienne n'est pas en t�te, non ! Est-ce que vous connaissez beaucoup de d�partements qui font un effort aussi important...
M. Jean-Fran�ois LEGARET. - C'est grotesque !
M. LE PR�SIDENT. - ... qui ont un budget social aussi important ? Citez-m'en un, Madame ! Un seul avec un tel pourcentage du budget ! Donnez-nous en un !
Certes, tout n'est pas parfait, il y a encore peut-�tre � faire, mais compte tenu de nos contraintes, voir un d�partement et une ville faire autant devrait �tre reconnu. Dire qu'il y a des insuffisances, des lacunes � combler, oui, mais oser affirmer que Paris ne fait pas un effort en ce domaine, c'est tellement une contrev�rit� absurde - excusez-moi - que je voulais le d�noncer parce qu'il y a des limites qu'il ne faut pas franchir !
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
La parole est � Mme STIEVENARD.
Mme Gis�le STIEVENARD. - Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, il est �vident que la Capitale et le D�partement de Paris ne peuvent se comparer � aucune autre collectivit�. On n'est pas la Capitale pour rien, tout de m�me !
Certes, les cr�dits ne sont pas extensibles � l'infini, nous en sommes bien d'accord, mais il s'agit de savoir quels sont les arbitrages d�cid�s. Je pense en effet qu'on peut certainement faire mieux que ce qui existe aujourd'hui. Par exemple : sur la subvention � la F�d�ration des centres sociaux, la d�cision propos�e ne nous para�t pas logique dans la mesure o� cette F�d�ration est bien connue du D�partement de Paris et d'autres partenaires comme l'Etat, la R�gion, la C.A.F., le F.A.S., etc.
Actuellement, sur 25 centres sociaux agr��s � Paris, 16 centres associatifs sont adh�rents de la F�d�ration, comme il est indiqu� dans le projet de d�lib�ration. Cette structure apporte r�guli�rement un appui technique aux centres sociaux et est un interlocuteur reconnu par les financeurs institutionnels. Elle a d�montr� � de multiples reprises son savoir-faire pour faire revivre et dynamiser des centres confront�s � des difficult�s. Ce fut le cas pour le centre social Jules-Romain dans le 19e devenu centre social Belleville o� une nouvelle �quipe a su rapidement proposer de nouvelles activit�s en partant des besoins r�els du quartier, en impliquant les habitants et les associations de proximit�.
La F�d�ration a �galement �t� sollicit�e sur un projet de cr�ation d'un nouveau centre social dans le 14e.
Par ailleurs, le renforcement des centres sociaux figure parmi les orientations retenues dans le Sch�ma directeur de la protection de l'enfance et d'aide � la famille r�cemment adopt�. Il serait donc logique que la collectivit� parisienne, qui n'h�site pas � recourir aux services de la F�d�ration chaque fois qu'elle est dans l'ennui, ne m�gote pas son soutien � une structure gestionnaire efficace et comp�tente.
Or, il est propos� de n'accorder que 50.000 F sur les 120.000 F de subvention demand�s, ce qui va d�s�quilibrer le plan de financement pr�sent� par l'association.
C'est une bien mauvaise fa�on de r�compenser le s�rieux et l'efficacit� d'un partenaire qui n'a pas fait d�faut et a r�pondu pr�sent en toutes circonstances.
C'est pourquoi le groupe socialiste et apparent�s demande que la subvention de 120.000 F soit accord�e, car elle reste modeste et permettra � la F�d�ration de d�velopper des activit�s dont l'utilit� n'est plus � d�montrer au service des Parisiens.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE PR�SIDENT. - Merci.
Monsieur LAFAY, vous avez la parole.
M. Philippe LAFAY, vice-pr�sident, au nom de la 5e Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Je voudrais d'abord recentrer le d�bat sur le m�moire en discussion et r�pondre en m�me temps � Mme SCHERER et � Mme STIEVENARD.
Je rappellerai que ce n'est que la deuxi�me ann�e cons�cutive que la collectivit� parisienne apporte son soutien � la F�d�ration des centres sociaux de Paris.
Il est vrai que la collaboration entre la F�d�ration et le D�partement de Paris est de plus en plus �troite, puisque la F�d�ration intervient de fa�on active aupr�s des centres sociaux qui pr�sentent des difficult�s.
Dans ce contexte, il pourra �tre envisag� d'augmenter le financement accord� � la F�d�ration des centres sociaux de Paris dans les ann�es � venir, en fonction du soutien effectif qu'elle continuera d'apporter aux centres sociaux et des objectifs qui seront d�termin�s.
Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.
M. LE PR�SIDENT. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 75 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, ASES 75 G).

Juin 1999
Débat
Conseil général
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