retour Retour

106 - QOC 2000-69 Question de M. Claude LAMBERT à M. le Préfet de police concernant le secteur Marx-Dormoy (18e)


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la question de M. Claude LAMBERT � M. le Pr�fet de police concernant le secteur Marx-Dormoy (18e).
Elle est ainsi r�dig�e :
"Le secteur "Marx-Dormoy" (18e) est un quartier en danger. L'afflux de drogu�s dans les centres qui s'y trouvent provoquent, c'est �vident, une prolif�ration des dealers. M�me si des efforts de circonstances ont �t� accomplis, les nuisances et l'ins�curit� touchent � nouveau les riverains qui en ont assez de vivre dans un tel environnement.
M. Claude LAMBERT, apr�s les derniers incidents du 54, rue Philippe-de-Girard, demande � M. le Pr�fet de police que la pression soit mise quotidiennement sur ceux qui troublent l'ordre public et la vie des habitants du secteur "Marx-Dormoy". Des renforts de C.R.S. sont indispensables et ceux-ci doivent �tre durables."
La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PR�FET DE POLICE. - Dans le cadre de la politique de pr�vention, de r�duction des risques et d'acc�s aux soins conduite par l'Etat � l'�gard des personnes toxicomanes, plusieurs dizaines de centres d'accueil se sont ouverts au cours de ces derni�res ann�es dans la Capitale.
Six de ces structures ont �t� implant�es dans le quartier Marx-Dormoy/Chapelle. Les habitants et les commer�ants, regroup�s en association, d�noncent les faits d'atteinte � la s�curit� des biens et des personnes et les infractions � la l�gislation sur les stup�fiants.
Cette association a d�pos� plainte aupr�s du Procureur de la R�publique pr�s le Tribunal de grande Instance de Paris, le 15 octobre dernier.
Je rappellerai, tout d'abord, que la d�cision du choix des lieux d'implantation de ces structures n'est pas du ressort de la Pr�fecture de police.
En revanche, le traitement des difficult�s qu'elles peuvent induire rel�ve de ses services et dans le 18�me arrondissement, les dispositions prises et les moyens engag�s ne peuvent faire douter de leur volont� de r�pondre aux inqui�tudes des habitants tout particuli�rement ceux du quartier Marx-Dormoy/Chapelle.
En effet, depuis ces derniers mois, les actions mises en oeuvre se d�clinent autour de trois axes :
- le contact avec les habitants et les responsables associatifs ;
- l'intensification de la pr�sence polici�re sur la voie publique ;
- la r�pression du trafic de drogue.
S'agissant du premier point, j'�voquerai les r�unions successives organis�es par la mission de pr�vention et de communication et les �lotiers du commissariat central de l'arrondissement avec les r�sidents des rues les plus sensibles, tant pour assurer ces derniers de la prise en consid�ration de leurs dol�ances que pour r�fl�chir aux diff�rentes solutions possibles.
Dans ce contexte, toutes les volont�s ont �t� amen�es � s'exprimer et des dispositions ont �t� arr�t�es qui viennent en appui du dispositif policier, dans un esprit de concertation tr�s satisfaisant.
Il s'agit notamment des �ducateurs de rue d�pendant de la Direction de l'Action sanitaire et sociale de Paris et dont la mission dans le quartier consiste � orienter les polytoxicomanes vers des structures de soins sp�cifiques install�es dans les h�pitaux Bichat et Lariboisi�re.
De m�me, le responsable des agents locaux de m�diation sociale recrut�s par la R�gie immobili�re de la Ville de Paris, propri�taire de l'importante cit� du 54, rue Philippe-de-Girard, rencontre r�guli�rement les fonctionnaires locaux de police urbaine de proximit�, pour un �change d'informations utiles sur la physionomie du site.
La pr�sence polici�re se manifeste par l'implantation, en continu, d'effectifs en tenue et en civil dans ce quartier, qui b�n�ficie �galement de plusieurs points de visibilit�, rencontre et dissuasion (PRVD), tenus par des �lotiers. Ces points viennent conforter chez les riverains la perception des forces de police dans la mesure o� ceux-ci peuvent � des heures r�guli�res et en des lieux pr�cis et fortement fr�quent�s, contacter ces policiers.
J'ajouterai qu'il est r�pondu syst�matiquement � tous les appels des riverains signalant les nuisances occasionn�es par les toxicomanes aux abords de ces structures d'accueil, les fonctionnaires de la brigade anti-criminalit� �tant plus sp�cialement charg�s, soit d'�vacuer ces personnes, soit de les interpeller en cas d'infraction caract�ris�e.
Dans le domaine de la lutte contre le trafic de stup�fiants, les toxicomanes de ce quartier constituent des clients faciles, pour les fournisseurs de produits illicites.
La lutte contre ce trafic op�r� dans la rue est donc l'objectif principal des effectifs locaux de la police urbaine de proximit�.
J'en veux pour preuve le nombre des interpellations r�alis�es et suivies de proc�dures judiciaires.
Du 1er juin au 31 d�cembre 1999, l'activit� du commissariat central du 18�me arrondissement se d�compose comme suit :
- 98 proc�dures pour trafic et revente sans usage ;
- 86 proc�dures au motif d'usage, et revente ;
- 72 proc�dures pour usage simple ;
- 30 autres proc�dures, indirectement li�es au trafic de stup�fiants.
Au total ces proc�dures ont conduit, en l'espace de sept mois, � la mise en cause de 400 personnes qui ont �t� plac�es en garde � vue.
Sans vouloir nier la persistance de nuisances directement induites par la fr�quentation de ces structures d'accueil, il convient toutefois de nuancer, en mati�re de d�linquance, le constat relatif � la physionomie du quartier Marx-Dormoy/Chapelle.
Ainsi, depuis le 24 janvier dernier, seules deux plaintes ont �t� d�pos�es pour des d�lits commis dans le triangle circonscrit par les rues Philippe-de-Girard, Pajol et Riquet � l'int�rieur duquel sont implant�es deux de ces structures d'accueil.
Pour l'un, il s'est agi d'un vol avec violences perp�tr� le 2 f�vrier rue Philippe-de-Girard, et pour l'autre, d'un vol en r�union, rue Riquet, intervenu le 3 f�vrier dernier.
Toutefois, les riverains n'auront une r�elle perception des effets positifs des efforts cons�quents d�ploy�s par les services de police que lorsque les nuisances et les incivilit�s auront tr�s visiblement r�gress�.
Or, le traitement de ces derni�res ne rel�ve pas seulement de la comp�tence des services de police, le partenariat r�cent institu� dans le cadre du contrat local de s�curit� parisien devrait contribuer � am�liorer la situation.
Je puis vous assurer que la Pr�fecture de police poursuivra, pour ce qui la concerne, l'ensemble des actions d�ploy�es dans ce secteur, avec la plus grande vigilance et fermet� tant que la situation l'exigera.

Février 2000
Débat
Conseil municipal
retour Retour