retour Retour

7 - 1999, ASES 62 G - Participation financière du Département de Paris à la Mutualité fonction publique (13e) pour son centre de substitution par la méthadone "Emergence espace Tolbiac" 1999 ASES 64 G Participation financière du Département de Paris à l'association "La corde raide" (12e) pour son centre de substitution par la méthadone.

M. Roger ROMANI, pr�sident.- Cela �tant, nous passons au projet de d�lib�ration ASES 62 G, relatif � la participation financi�re du D�partement de Paris � la Mutualit� fonction publique pour son centre de substitution par la m�thadone "Emergence espace Tolbiac".
La parole est au seul orateur inscrit, M. REVEAU.
M. Jean-Pierre REVEAU.- Monsieur le Pr�sident, mon intervention porte sur la participation financi�re du D�partement au profit des centres de substitution par la m�thadone g�r�s par la Mutualit� fonction publique et l'association "La corde raide", 12e, mais elle concerne en fait l'ensemble de cette politique. J'interviens sur les projets de d�lib�ration ASES 62 G et 64 G en m�me temps, si vous le permettez, puisque je suis inscrit sur les deux projets de d�lib�ration.
M. Roger ROMANI, pr�sident. - Je vous en remercie.
M. Jean-Pierre REVEAU.- J'observe que cette politique rel�ve de l'Etat, comme l'a rappel� Lionel JOSPIN au Pr�fet, dans sa circulaire du 17 septembre dernier. Le D�partement de Paris, en effet, intervient hors de ses comp�tences. C'est d'autant plus vrai que la "Corde raide" s'occupe de drogu�s, dont plus de 80 % ont fait l'objet d'une mesure de justice.
Cela entra�ne un probl�me suppl�mentaire d'ins�curit� dans le quartier de la Gare de Lyon, comme la " Boutique " ou le " Sleep in " en cr�ent dans le quartier Max Dormoy.
Si la r�insertion des drogu�s rel�ve de l'autorit� publique, la s�curit� l'est bien plus encore. C'est un droit fondamental pour tout citoyen. Il ne faudrait pas, comme le fait remarquer un lecteur du "Monde" du 18 octobre dernier, que " l'on prenne toujours en consid�ration la situation des g�neurs et non celle des g�n�s ". Il est, � cet �gard, particuli�rement choquant que le Commissaire de police du 18e arrondissement puisse affirmer que " la strat�gie de la police est de rendre la pr�sence des toxicomanes le plus supportable possible pour les riverains par la dilution des regroupements ". Sans langue de bois, cela veut dire qu'on d�passe le probl�me sans le r�soudre alors que, comme le rapporte ce m�me quotidien, " dans la rue, on voit des gens �changer des doses, s'asseoir par terre et se piquer ".
La r�insertion sociale et professionnelle des drogu�s est d'ailleurs un �chec. Le rapport indique que dans le cadre de la "Corde Raide" que seulement 4 personnes sur 46 ont repris une activit� stable. L'investissement de la collectivit� parisienne d�j� hors comp�tence, est donc disproportionn� avec les r�sultats.
En r�alit�, cette action est inutile et nuisible pour les drogu�s eux-m�mes. La v�ritable solution conforme � l'esprit de l'injonction th�rapeutique serait de faire rompre compl�tement les drogu�s de leur milieu en les �loignant totalement et d�finitivement des trafiquants.
Les vendeurs de crack viennent vendre leurs marchandises de mort jusqu'� la porte des centres de substitution. Dans ces lieux, on se contente d'accompagner les drogu�s sur le plan social sans les obliger, ni leur donner les moyens de rompre r�ellement avec leurs d�pendances.
L'�change de seringues ou la m�thadone sont des palliatifs, non des solutions. Il n'y a pas lieu d'engager la collectivit� parisienne dans cette impasse et c'est pourquoi nous voterons contre.
Merci, Monsieur le Pr�sident.
M. Roger ROMANI, pr�sident.- La parole est � M. LAFAY pour r�pondre � l'intervenant.
M. Philippe LAFAY, vice-pr�sident, au nom de la 5e Commission.- En effet, quand on parle des comp�tences d�partementales, les centres de m�thadone ne sont pas de la comp�tence d�partementale. Cependant, vous devez comprendre que si la lutte contre la toxicomanie n'est pas une comp�tence d�partementale, son importance � Paris, qui compterait 40.000 injecteurs de drogues, son caract�re �volutif et ses graves r�percussions sanitaires et sociales (contamination au V.I.H, et aux h�patites, morbidit� des usagers de drogues, marginalisation, d�linquance) ont conduit la collectivit� parisienne � encourager l'activit� des centres de m�thadone.
Le centre "Emergence" de la Mutualit� Fonction publique fait partie des 5 centres de traitement par la m�thadone accueillant des usagers de drogues marginalis�s, avec lesquels le D�partement a pass� une convention d'objectifs.
En effet, le traitement par la m�thadone permet aux usagers de drogues d�pendants de ne plus consommer de produits illicites et d'entreprendre une d�marche d'insertion avec l'aide du service social du centre. Cette solution, qui n'est que partielle, a certainement contribu� � enrayer les ph�nom�nes de d�linquance et de troubles � l'ordre public, constat�s dans les quartiers de trafic et de consommation de drogues.
Le D�partement, pour sa part, prend en charge l'accompagnement social dont b�n�ficient les usagers sous traitement de m�thadone, pour la restauration de leurs droits sociaux, l'acc�s � l'h�bergement, � la formation, � l'emploi. Il exerce ainsi ses comp�tences propres d'aide sociale aux personnes d�munies.
L'activit� de l'association "la Corde Raide" en tant que centre de consultation s'adresse � une majorit� de personnes ayant fait l'objet d'une mesure de justice : personnes ayant fait l'objet d'une obligation de soins dans le cadre du contr�le judiciaire, personnes prises en charge � l'issue de la d�tention. Depuis une date r�cente, de jeunes sujets ayant fait l'objet d'une peine de travail d'int�r�t g�n�ral peuvent lui �tre adress�s par le Tribunal de l'application des peines.
Cette sp�cificit� de "La Corde Raide", suivi psychologique et social de toxicomanes ayant fait l'objet d'une mesure de justice, contribue � la pr�vention des r�cidives et favorise la r�insertion.
La pr�sence de toxicomanes dans des lieux clairement identifi�s est bien connue des services de police. Les mesures r�pressives qui peuvent �tre prises dans ces zones de trafic et de consommation sont certes n�cessaires, mais elles ne constituent pas � elles seules une solution durable aux probl�mes li�s � la toxicomanie.
Tr�s souvent, elles ne font que d�placer les lieux de "deal" sans parvenir � les supprimer.
La cr�ation de structures d'accueil et de soins pour les toxicomanes, l'ouverture des centres de m�thadone, donnent une r�ponse sociale et sanitaire � ce grave probl�me de soci�t�. C'est la raison pour laquelle les initiatives de ce type ont leur place � c�t� des mesures qui concernent plus directement la s�curit� des biens et des personnes.
Je vous remercie de votre attention, Monsieur le Pr�sident.
M. Roger ROMANI, pr�sident.- Je mets aux voix le projet de d�lib�ration ASES 62 G concernant la Mutualit� de la Fonction publique pour son centre de substitution par la m�thadone, "Emergence, Espace Tolbiac".
Que ceux qui sont d'avis d'adopter ce projet de d�lib�ration veuillent bien lever la main ?
Avis contraires ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, ASES 62 G )
M. Roger ROMANI, pr�sident.- Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration concernant l'association "La Corde Raide".
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999 ASES 64 G)

Octobre 1999
Débat
Conseil général
retour Retour