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Vœu relatif aux emplacements des cirques.


D�lib�ration affich�e � l?H�tel-de-Ville
et transmise au repr�sentant de l?Etat le 21 mars 2005.
Re�ue par le repr�sentant de l?Etat le 21 mars 2005.

Le Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil municipal,

?Le cirque est le seul lieu o� l?on peut r�ver les yeux ouverts? �crivait Ernest Hemingway.

Les cirques existent depuis la plus haute antiquit�. Destin�s � l?origine au combat de gladiateurs et � la course de chars, ils ont fort heureusement de nos jours c�d� la place � des activit�s plus douces : spectacles �questres, mimiques, acrobaties, jonglages et autres pitreries de clown pour le plus grand plaisir des petits mais aussi des grands.

Et pourtant, des menaces p�sent sur les cirques. A la suite de l?affaire du cirque �lectrique, le Syndicat du cirque de cr�ation (SCC) avait pos� concr�tement la question de leur devenir en occupant la cour du Maroc (dans le 18e arrondissement de Paris). Car, malgr� la signature par M. le Maire en 2002 de la charte ?Droit de cit� pour le Cirque? et l?affirmation de faire de Paris une terre d?accueil pour les cirques, les dangers qui continuent de les accabler sont nombreux : p�titions de riverains, pr�jug�s divers, probl�mes techniques complexes mais surtout restriction cruelle du manque d?emplacements. Que de r�gressions si l?on songe qu?en 1835 sous le r�gne du roi bourgeois Louis Philippe, le cirque Franconi / Laloir pouvait donner des repr�sentations saisonni�res sur... les Champs-Elys�es.

Parmi les spectres qui ob�rent l?existence des cirques, il en est un particuli�rement insidieux : � l?image de la place de la Bataille Stalingrad qui va �tre refaite en b�ton d�sactiv�, un certain nombre de places parisiennes ont dors et d�j� �t� r�habilit�es en dur tandis que d?autres emplacements r�nov�s ont trouv� des destinations diff�rentes. D�s lors, les superficies destin�es � accueillir des cirques dans la capitale sont en train de se r�duire comme peau de chagrin, non pas faute de place mais par manque de volont� et notamment parce que les points d?accroche au sol ne sont pas pr�vus sur les dallages.

M. le Maire de Paris s?est r�cemment �mu d?une tellesituation et a promis � cet art mill�naire de ?lui accorder la place qu?il m�rite?. Ainsi, ?la mairie de Paris �tudie tr�s s�rieusement l?implantation d?un nouveau site permanent qui accueillerait les cirques de passage?. Cette id�e est de bon augure si elle a pour objet de d�dier un nouvel espace pour les cirques � c�t� par exemple d?un lieu permanent �voquant l?Histoire des arts du cirque. Mais, comme toute bonne id�e, elle a son revers de m�daille. Les cirques sont pluriels et par principe itin�rants. Cette pluralit� et ce nomadisme volontaire contraint notre Mairie � envisager une s�rie d?emplacements o� ils pourront l�galement s?installer. Dans le cas contraire, nous pourrions tr�s bien faire n�tres les paroles d?Alexandre Roman�s ?institutionnaliser le cirque, c?est vouloir sa mort?.

Certes, le Conseil de Paris s?est r�cemment �mu de cette situation � l?occasion du PLU par le voeu 424 bis adopt� � l?unanimit� les 31 janvier et 1er f�vrier 2005 et qui propose notamment que la ville de Paris �tudie et d�finisse en concertation avec les Maires d?arrondissements et repr�sentants des professionnels concern�s, une liste d?emplacements adapt�s, qui pourraient notamment �tre r�serv� de mani�re distincte, � l?accueil des cirques.

Cette liste d?emplacements adapt�s pr�suppose une diversit� de lieux dans la capitale o� les cirques auront ?Droit de cit�?.

Mais, ce voeu ne va pas assez loin dans sa destination et n?est pas assez pr�cis dans sa d�finition (d?ailleurs il concerne �galement les f�tes de quartier). Car les professionnels des arts de la rue et des spectacles demandent aussi sp�cifiquement des points d?accroche sur les sols refaits en dur o� les cirques pourront s?installer.

Ces techniques d?amarrage au sol existent : elles sont de type standard et pr�vues pour circonf�rences-types de cirques, (30 m�tres, 32 m�tres, 40 m�tres voire 70 m�tres).

De fait, apr�s une saisine sp�cifique de la S.E.M.A.V.I.P. concernant l?�volution des emplacements de cirques, place de la Bataille de Stalingrad, nous avons re�u un r�cent courrier de Mme la Directrice generale. Selon les termes de cette lettre, les services de la SEMAVIP poursuivent les ?recherches sur le mat�riel pouvant �tre associ� avec la mise en place d?un b�ton d�sactiv�? et ?proc�dent � son estimation financi�re? dans la mesure o� ?le budget estimatif des travaux?, accept� par le Secr�tariat g�n�ral de la ville de Paris, ne pr�voyait pas ce surco�t.

Sans rejeter express�ment cette demande, la SEMAVIP pr�vient pourtant que le projet de restauration ou de r�am�nagement doit obtenir l?aval de l?architecte des ?B�timents de France? tandis qu?un ?service de la Ville de Paris devra se charger de l?entretien r�gulier et de la bonne utilisation de ces r�servations pour ancrage au sol?.

Nous comprenons bien que le surco�t d?un r�am�nagement comme l?entretien sont des soucis modestes mais r�els. Nous savons �galement que si rien n?est fait dans l?avenir pour accueillir les cirques itin�rants (lors m�me qu?une des fortes demandes des Parisiens est de voir les arts de la rue se perp�tuer) il est � craindre qu?une certaine forme de spectacles disparaisse purement et simplement de la capitale, pour le plus grand malheur de tous (adultes et petites t�tes de toutes les couleurs). A l?heure o� la t�l�vision se taille la part du lion, il serait dommage que nous nous privions de l?opportunit� des spectacles vivants dans Paris.

Pour toutes ces raisons, sur la proposition de M. Christophe GIRARD au nom de l?Ex�cutif et des �luEs du groupe ?Les Verts?,

Emet le voeu :

-Que la charte ?Droit de Cit�? sign�e en 2002 soit mise enoeuvre le plus rapidement possible ;

- Que les Maires des vingt arrondissements s?engagent publiquement sur cette charte ;

-Que des moyens techniques soient �tudi�s afin de permettre l?amarrage au sol des cirques dans Paris ;

-Enfin, que la possibilit� d?accueillir des cirques sur unes�rie d?emplacements d�termin�s soient recherch�e de fa�on volontaire et plurielle par les Maires d?arrondissement.

Mars 2005
Déliberation
2005 V. 124
Conseil municipal
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