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Vœu déposé par le groupe “Les Verts” relatif à un recours systématique à l’isolation par l’extérieur des constructions neuves relevant de la Ville.


M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous allons � pr�sent examiner le v?u r�f�renc� n� 10 dans le fascicule, d�pos� par le groupe ?Les Verts?. Ce v?u est relatif au recours syst�matique � l?isolation par l?ext�rieur des constructions neuves relevant de la Ville. Il ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration.

Je donne la parole � Mme Nicole AZZARO.

Mme Nicole AZZARO. - Merci, Monsieur le Maire.

L?isolation des b�timents est un des grands enjeux des ann�es � venir. Face au r�chauffement climatique, � cause des �missions de CO2, et face � la disparition progressive des �nergies fossiles, il ne suffira pas de substituer aux �nergies polluantes des �nergies renouvelables. Il est indispensable que notre rapport � l?�nergie change et que notre consommation diminue.

D?ailleurs, la France s?est engag�e � diviser sa facture �nerg�tique par quatre d?ici � 2050.

Or, le secteur du b�timent repr�sente � lui seul presque 50 % de la consommation d?�nergie en France. C?est donc un levier incontournable pour pouvoir r�duire nos �missions de gaz � effets de serre. Etant donn� le faible volume de constructions neuves, rapport� au nombre total de b�timents, il para�t �vident que l?essentiel du potentiel d?�conomies se trouve dans la r�habilitation thermique de l?ancien, plut�t que dans la construction neuve, en �vitant �videmment de reproduire dans le neuf les erreurs de conception que nous tentons de corriger dans l?ancien.

En France, la fa�on dont on construit des immeubles est le probl�me principal auquel est confront� la d�marche d?isolation et de performance. En effet, habituellement, la plupart des constructions neuves ont choisi le tout b�ton pour les fondations, les murs et les planchers, l?isolation thermique se faisant par l?int�rieur par pose de panneaux de polystyr�ne.

Or, ce mode de construction bien fran�ais induit des ponts thermiques, c?est-�-dire des �l�ments qui sont en contact � la fois avec l?ext�rieur et avec l?int�rieur du b�timent.

Ainsi, les planchers, les b�tis de fen�tres et les murs porteurs conduisent la chaleur hors des immeubles en hiver et, � l?inverse, en �t�, r�chauffent excessivement l?int�rieur.

La neutralisation de ces ponts thermiques est le point le plus difficile � traiter, s?agissant de r�novation.

Les normes internationales s?adaptant aux changements climatiques et le simple bon sens nous contraindront bient�t � tout traiter.

Il s?agit donc de changer une culture du b�timent, un mode constructif qui montre ses limites. Les techniques d?isolation ont connu des progr�s �normes, ces derni�res ann�es, au point que l?on peut construire ais�ment des b�timents dont la consommation habituelle est moins de 50 kilowatts/heure par m�tre carr� et par an et donc quatre fois moindre que celle des constructions classiques.

Il est m�me possible de construire des b�timents � �nergie positive, c?est-�-dire qu?ils en produisent plus qu?ils n?en consomment.

Ainsi, avant d?�tre contraints par la loi de faire des travaux sur des immeubles qui sortent � peine de terre, il serait plus simple et plus �conomique de les pr�voir d�s l?origine. Simple bon sens, encore une fois ; nous avons d�j� beaucoup � faire pour neutraliser les ponts thermiques des b�timents anciens, n?y ajoutons pas ceux des immeubles nouveaux.

S?agissant de r�novation, le facteur 4, soit quatre fois moins de consommation et d?�mission de CO2, peut �tre atteint gr�ce � un certain nombre d?am�nagements et d?adaptations n�cessaires des constructions. Des solutions techniques sont depuis longtemps mises en ?uvre par nos voisins europ�ens qui, c?est sans doute un hasard, n?ont pas de lobbying nucl�aire et p�trolier puissants.

Il s?agit essentiellement, pour traiter le probl�me de l?isolation int�rieure et ext�rieure des b�timents, de construire une enveloppe isolante �tanche, ext�rieure � la construction et ind�pendante de cette derni�re. Cette technique n?induit pas de forme urbaine particuli�rement contraignante puisqu?elle peut recourir � diff�rents mat�riaux pour obtenir une performance identique.

On peut isoler par l?ext�rieur en posant un isolant et un parement sur une fa�ade classique ou en construction avec des briques monomurs qui s?utilisent comme des parpaings, comme l?exp�rimente actuellement l?O.P.A.C. sur un certain nombre d?adresses.

L?isolation par l?ext�rieur, c?est aussi pour certains immeubles de bureaux des fa�ades � triple vitrage.

Seule l?imagination bride les possibilit�s qu?offre ce syst�me de construction.

Ce mode constructif ne suffit pas � lui seul � atteindre l?objectif de 50 kilowatts/heure par m�tre carr� et par an. Pour atteindre son efficacit� optimale, il doit int�grer simultan�ment un syst�me efficace de traitement de l?air et de r�cup�ration de la chaleur, du type ventilation bi-flux et pompes � chaleur, c?est�-dire que l?air froid entre de fa�on contr�l�e et se r�chauffe avant d?�tre introduit dans les pi�ces. L?air chaud, lui, sort lentement, se refroidissant en c�dant sa chaleur aux murs froids et � la pompe chaleur avant d?�tre �ject�.

De plus, si ce mode de construction est choisi d�s le d�part, il n?induit aucun surco�t � la construction et permet des �conomies de fonctionnement tr�s importantes ramenant l?amortissement � des dur�es de 10 � 15 ans au lieu de 25 ans. Nous ne pouvons plus tergiverser. L?urgence et la responsabilit� doivent �clairer nos choix. Mettre le d�veloppement durable au centre de chacune de nos d�marches et non plus les traiter comme une valeur ajout�e accessoire est devenu un enjeu plan�taire.

Il faut changer nos habitudes avant qu?il ne soit trop tard. Nous ne pouvons savoir o� et quand il sera trop tard. Nous manquons d?indicateurs globaux et certains pensent que le point de non retour serait d�j� atteint s?appuyant sur le fait que le r�chauffement climatique est d�j� irr�versible.

C?est la somme de nos actions locales qui assurera l?efficacit� globale de la d�marche. Il faut commencer vite tant la t�che est gigantesque. Commen�ons donc � faire en sorte que l?ensemble des constructions neuves relevant de la Ville, des bailleurs et des S.E.M. d?am�nagement o� elle est majoritaire recoure syst�matiquement � l?isolation par l?ext�rieur des b�timents et qu?un pas soit ainsi franchi.

Je vous remercie.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. Jean-Pierre CAFFET a la parole pour une r�ponse de l?Ex�cutif.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

De mani�re assez rapide, je voulais dire � Mme AZZARO que, bien �videmment, je suis d?accord avec la philosophie de ce v?u mais que, toutefois, je souhaiterais l?�tendre. En effet, le v?u propos� met l?accent sur l?isolation par l?ext�rieur des b�timents en recommandant de construire une enveloppe isolante �tanche ext�rieure � la construction et ind�pendante de cette derni�re.

Or, il appara�t que d?autres dispositifs, qui sont probablement tout aussi efficace que l?isolation par l?ext�rieur existent. Je trouverais donc un peu regrettable que ce v?u n?y fasse pas r�f�rence, en tout cas, au moins pour des exp�rimentations qui pourraient �tre men�es dans certains immeubles de la Ville de Paris. Si Mme AZZARO en est d?accord, je souhaiterais compl�ter le libell� du v?u, � savoir : ?l?ensemble des constructions neuves relevant de la Ville recoure � l?isolation par l?ext�rieur des b�timents? par ?ou tout autre dispositif innovant et aussi performant pour la neutralisation des ponts thermiques?.

En effet, il y a un certain nombre d?autres proc�d�s � l?heure actuelle qui existent. Je ne veux pas les d�tailler ici mais on peut penser aux mat�riaux composites, aux blocs de construction � isolations r�parties, etc., et il n?y a donc pas que l?isolation par l?ext�rieur.

Si Mme AZZARO �tait d?accord, je pr�f�rerais que ce v?u fasse mention de ces nouveaux proc�d�s innovants et aussi performants.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Cela me semble sage.

Madame AZZARO, vous avez la parole.

Mme Nicole AZZARO. - C?est aussi performant et deux techniques peuvent �tre appliqu�es pour r�duire les ponts thermiques, bien s�r.

Etendez, Monsieur CAFFET, bien s�r.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Etendons-nous.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, amend�e par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2006, V. 41).

Février 2006
Débat
Conseil municipal
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