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Vœu déposé par M. Georges SARRE et les membres du groupe du Mouvement républicain et citoyen relatif à la sauvegarde du patrimoine typographique hérité de l’Imprimerie nationale.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � l?examen du v?u r�f�renc� n� 31 dans le fascicule, relatif � la sauvegarde du patrimoine typographique h�rit� de l?Imprimerie nationale.

La parole est � Mme Liliane CAPELLE.

Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Maire.

Le v?u d�pos� par le groupe des �lus du M.R.C. a pour vocation d?aider � la sauvegarde d?un patrimoine qui n?est pas seulement parisien mais �galement universel.

Depuis 1994, l?Imprimerie nationale est devenue une soci�t� anonyme soumise aux r�gles de la concurrence. C?est un fait regrettable certes, mais dont les cons�quences s?imposent et se sont d�j� faites sentir.

Le site historique de l?Imprimerie nationale a �t� vendu au fonds de pension am�ricain Carlyle, ce qui est en soi un symbole. Les activit�s de l?Imprimerie nationale ont d�m�nag� vers des sites comme Ivry, Douai ou Choisy-le-Roi.

L?Imprimerie nationale a une histoire riche. Les buts du corps des imprimeurs du roi fond�s par Fran�ois 1er, devenu Imprimerie royale sous Richelieu, puis Imprimerie nationale, n?�taient nullement de remplir les seules fonctions d?Imprimerie d?Etat mais bien d?�tre un outil de diffusion de la pens�e, d?analyse de l?�crit et de p�rennisation de la culture. Il va sans dire que l?Imprimerie nationale a �t� un vecteur de l?intelligence et de la culture.

L?Imprimerie nationale dispose d?une typoth�que unique au monde dont l?�tude et la p�rennit� sont une garantie de maintien d?un degr� de culture et de civilisation.

Il s?agit donc d�sormais de sauver et de mettre en valeur l?Atelier du livre et le Cabinet des poin�ons d�pendant de l?Imprimerie nationale.

(Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Notre groupe accepte volontiers la modification du dernier consid�rant qui serait ainsi modifi� : ?Consid�rant qu?il appartient en premier lieu � l?Etat d?initier un projet susceptible de mettre en valeur ce patrimoine?, il s?agit en effet de ne pas nier le r�le central de l?Etat.

La situation actuelle est en grande partie due au manque de volont� de l?Etat. Il nous appartient d?initier le sauvetage de l?Imprimerie nationale, il appartient � l?Etat de s?engager de mani�re d�cisive.

Vous avez le v?u sous les yeux, je ne vais pas vous le relire. Je vous demande donc �videmment d?apporter un avis favorable � ce voeu.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme Mo�ra GUILMART.

Mme Mo�ra GUILMART, adjointe. - Je vous remercie, Georges SARRE et Liliane CAPELLE, d?�voquer la question effectivement tr�s pr�occupante du devenir du patrimoine de l?Imprimerie nationale.

Je rappelle que ce patrimoine comporte en particulier le Cabinet des poin�ons cr�� sous Fran�ois 1er, constitu� de

500.000 pi�ces grav�es et class�es Monument historique, mais aussi une biblioth�que historique riche de 30.000 volumes ainsi qu?une collection d?une cinquantaine de machines dont les plus anciennes remontent au XVIIIe si�cle.

Bien entendu, je souhaite tout comme vous que le patrimoine de l?Imprimerie nationale, soci�t� anonyme dont l?Etat est l?actionnaire unique, soit pr�serv� et valoris�.

Depuis l?annonce du d�m�nagement de l?Imprimerie nationale, la Municipalit� n?est d?ailleurs pas rest�e inactive, rencontrant � plusieurs reprises ses responsables et se rendant sur place comme l?a fait d?ailleurs Mme Anne HIDALGO accompagn�e de membres des cabinets des principaux adjoints concern�s.

Toutefois, les d�marches de la Municipalit� se sont jusqu?� pr�sent heurt�es � l?absence de r�ponse concernant l?engagement de l?Etat dans un �ventuel projet de valorisation de ce patrimoine national.

La Ville de Paris est donc tout � fait disponible pour �voquer tout projet de valorisation des collections de l?Imprimerie nationale et des m�tiers du livre, de cr�ation de p�les des arts graphiques - les arts graphiques sont un vrai sujet pour nous sans d?ailleurs exclure a priori un projet r�gional implant� dans une autre commune d?Ile-de-France pourvu que le projet soit coh�rent et d?une qualit� digne de cette collection unique au monde comme nous le savons tous et comme la presse d?ailleurs en a largement parl�.

J?insiste n�anmoins sur la responsabilit� premi�re de l?Etat en la mati�re en sa qualit� d?actionnaire, comme je l?ai dit tout � l?heure. L?Etat doit clairement pr�ciser l?engagement qui serait le sien dans un projet de valorisation qui reste aujourd?hui � d�finir.

C?est pourquoi je vous propose d?adopter votre v?u en reformulant, si vous le voulez bien, le dernier consid�rant de la fa�on suivante - et je cite : ?Consid�rant qu?il appartient en premier lieu � l?Etat d?initier un projet susceptible de mettre en valeur ce patrimoine?, �tant entendu que nous sommes tout � fait ouverts � la perspective de nous associer � une d�marche qui pr�serverait l?Imprimerie nationale.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Madame CAPELLE, acceptez-vous cette modification ?

Pour les explications de vote, je donne la parole � Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Madame la Maire.

Effectivement, nous voterons bien entendu ce v?u mais nos coll�gues du M.R.C. ont certainement �t� sensibles comme nous au texte paru dans le journal ?Lib�ration? du 16 f�vrier dernier dans lequel Elisabeth BADINTER, Yves BONNEFOY, Roger CHARTIER, Jacques RIGAUD et Bernard STIEGLER ont lanc� un vibrant appel pour �viter que le patrimoine exceptionnel de l?Imprimerie nationale ne soit dispers�. Patrimoine, pour lequel je suis intervenu � la Commission du Vieux Paris, sans succ�s, je dois le dire, pour son maintien dans le 15e arrondissement sur les lieux socioprofessionnels de son utilisation.

Alors nous sommes d?autant plus d?accord avec le groupe

M.R.C. qu?en d�cembre 2004 notre coll�gue, Nicole BORVO, avait fait adopter un v?u au Conseil de Paris sur l?avenir des 3 sections du patrimoine de l?Imprimerie nationale dont le Cabinet des poin�ons qui risque de voir ses pi�ces dispers�es et la biblioth�que, d?�tre mise sous caisse.

Il nous avait paru en effet vital de ne pas laisser la direction du groupe Imprimerie nationale SA et son Minist�re de tutelle, les Finances, d�cider seuls du devenir d?un tel patrimoine unique au monde, regroupant tout � la fois le Cabinet des poin�ons, l?Atelier typographique et une biblioth�que de plus de 30.000 ouvrages constitu�e depuis le XVIe si�cle.

Je voulais informer nos coll�gues �galement que depuis d�cembre 2004, Nicole BORVO, en qualit� de parlementaire, a sollicit� le Maire de Paris, le Pr�sident de la R�gion Ile-de-France mais aussi les Ministres successifs de la Culture et des Finances afin d?�tudier les propositions de cr�ation d?un Conservatoire de l?imprimerie, de la typographie et de l?�crit tel que le propose le collectif interdisciplinaire ?Garamonpatrimoine? et dont l?appel lanc� dans la presse le 16 f�vrier dernier reprend largement les propositions.

Enfin, je voudrais vous informer que Nicole BORVO toujours s?est adress�e aux signataires du texte ?La typographie en danger? afin qu?ils s?associent � une nouvelle d�marche aupr�s des responsables du Gouvernement pour �viter la dispersion de ce formidable patrimoine de l?humanit�. Elisabeth BADINTER et Yves BONNEFOY ont d?ores et d�j� fait savoir � Nicole BORVO qu?ils �taient dispos�s � s?engager.

J?invite, bien s�r, � voter ce v?u mais j?invite l?ensemble de nos coll�gues, s?ils le souhaitent, � s?associer � la d�marche que Nicole BORVO va engager avec Elisabeth BADINTER et Yves BONNEFOY dans les prochains jours.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe du Mouvement r�publicain et citoyen ainsi amend�e, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2006, V. 58).

Février 2006
Débat
Conseil municipal
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