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2006, DPJEV 37 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec Réseau Ferré de France (R.F.F.) un protocole concernant les intentions d’aménagement de la petite ceinture dans le 15e arrondissement.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DPJEV 37 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer avec R�seau Ferr� de France un protocole concernant des intentions d?am�nagement de la Petite ceinture (15e), sur lequel l?Ex�cutif a d�pos� un amendement technique 60.

Monsieur DARGENT, vous avez la parole.

M. Claude DARGENT. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, je voudrais dire ma satisfaction et celle des �lus socialistes du 15e de voir arriver ce projet de d�lib�ration devant notre Assembl�e et sous la forme o� il nous est soumis.

Aujourd?hui, nous allons, j?en suis s�r, approuver ce projet de protocole avec R.F.F. concernant l?am�nagement du site de la Petite ceinture ferroviaire dans le 15e arrondissement.

Au demeurant, de nombreux acteurs se sont exprim�s depuis plusieurs ann�es en ce sens : que ce soient les riverains et leurs associations �videmment, que ce que soient d?autres associations l�gitimement sensibles � l?am�lioration de l?environnement dans notre Ville ou que ce soient les �lus du 15e dans des voeux pr�alables qui ont souvent �t� d?ailleurs adopt�s � l?unanimit� m�lant les voix de la gauche et celle de l?U.M.P. et de l?U.D.F.

Donc nous devrions assister ici � un concert de satisfaction et pourtant, il n?en est rien. L?U.M.P., au Conseil d?arrondissement, n?a cess� de multiplier les r�serves comme les amendements lors du d�bat. Voil� qui me conduit donc � regarder de plus pr�s l?histoire de ce dossier.

Quiconque se livre � cet exercice constate alors toutes les ambigu�t�s de la position de l?U.M.P. sur ce dossier. J?ai encore en m�moire les attaques de ses repr�sentants contre le choix d?implantation du tramway sur les Mar�chaux plut�t que sur la Petite ceinture ferroviaire.

J?ai encore en m�moire les interventions de repr�sentants �minents de l?U.M.P. comme M. GOUJON et M. TR�M�GE contestant le choix op�r� par l?actuelle Municipalit�.

Et j?ai non seulement en m�moire - vous parliez de porte-parole, Monsieur - mais sous les yeux, la d�claration de M. TIBERI reproduite dans ?Le Parisien? du 9 f�vrier o� il avan�ait qu?aucune d�cision sur l?implantation du tramway n?avait �t� prise avant 2001 et que les 2 sites pr�sentaient des avantages et des inconv�nients.

Conclusion : si aujourd?hui nous pouvons d�cider de la r�alisation d?une coul�e verte sur la Petite ceinture, c?est bien exclusivement gr�ce au choix op�r� par cette Municipalit� en place depuis 2001 consistant d?abord � r�aliser le tramway sur le boulevard des Mar�chaux et ensuite consistant � travailler � la r�solution des probl�mes et � triompher des r�ticences que rencontrait l?implantation d?un espace vert de promenade ouvert au public sur le site de la Petite ceinture. Je voudrais rappeler cela avant d?en terminer par un dernier point.

Il existe un d�bat sur la r�versibilit� de cet am�nagement. Chers coll�gues, nous avons vu trop d?emprises du type de celles de la Petite ceinture rendues inutilisables � cause de transformations irr�versibles ou de la r�alisation d?�quipements ponctuels sur l?une ou l?autre de leurs sections.

En tissu urbain dense, des itin�raires continus comme celui que forme la Petite ceinture ferroviaire dans le 15e sont trop rares pour ne pas �tre pr�serv�s absolument. Nous ne savons pas en effet quels seront dans 20 ans les besoins en mati�re d?infrastructure de transport.

Ceci dit, il faut que les choses soient claires sur ce point : les socialistes du 15e arrondissement souhaitent que l?espace que constitue la Petite ceinture demeure un espace vert. Et � titre personnel, je suis d?ailleurs convaincu qu?il a les plus fortes chances de le rester mais dans le souci de pr�server l?avenir, il est essentiel que les am�nagements r�alis�s dans le cadre de cette coul�e verte soit des am�nagements r�versibles comme le pr�voit le projet de d�lib�ration.

De ce point de vue, me semble-t-il, nous sommes totalement fid�les au mandat que nous confi� nos �lecteurs de travailler pour l?int�r�t g�n�ral, tel que nous le percevons aujourd?hui, sans hypoth�quer pour autant le futur.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Vous avez la parole, Monsieur ALAYRAC.

M. Gilles ALAYRAC. - Monsieur le Maire, merci.

Mes chers coll�gues, j?ai quant � moi �t� toujours partisan d?un am�nagement de la Petite ceinture ferr�e dans le 15e arrondissement en un lieu de promenade r�serv� aux circulations douces. Mais mon propos ne concernera que ce seul arrondissement. Aussi je me r�jouis que les n�gociations de la Ville avec R.F.F. aient pu aboutir � une mise � disposition de la Ville d?une partie de la Petite ceinture. Je rappelle qu?il s?agit l� d?une promesse faite en 2001 aux Parisiens par Bertrand DELANO� qui s?�tait d�clar� favorable � l?id�e d?une coul�e verte sur l?emplacement des infrastructures ferroviaires.

L?exploitation de la Petite ceinture en 1851 pour assurer le transit des marchandises entre les gares, son ouverture aux voyageurs en 1862 n?a pas surv�cu � la r�volution automobile des ann�es 30 Depuis 1934, la Petite ceinture est presque silencieuse. Alors, c?est vrai que 72 ans apr�s, nous ne dissimulons pas notre plaisir de voir les choses avancer.

La plupart des gares ont �t� ras�es ou elles sont d�labr�es, les tunnels sont noircis, les rails rouill�s, les quais devenus fant�mes. Pourtant ce ?no man?s land? le long de ces myst�rieux couloirs ferroviaires ne manque pas de charme. Une v�g�tation luxuriante et sp�cifique a colonis� ces lieux inhabituels et l?id�e qui consiste � la conserver afin de mettre en �vidence ce c�t� poumon vert dans la Capitale me para�t positive. L?am�nagement de la Petite ceinture dans le 15e arrondissement met donc un terme au combat d?arri�re-garde que menaient les partisans de l?implantation des tramways T2 et T3 sur ces emprises. Un certain nombre d?entre eux si�gent dans notre Assembl�e, ils se reconna�tront.

La Petite ceinture est d�connect�e des rues avoisinantes. Elle est �loign�e des stations de m�tro. Elle est difficilement accessible pour des centaines de milliers de voyageurs qui auraient d� monter sur des remblais ou des viaducs ou descendre en profondeur sur les voies. Elle est aussi, ne l?oublions pas, le lieu le long duquel vivent aujourd?hui plus de 200.000 Parisiens, nous ne pouvons pas faire autrement qu?en tenir compte.

Il faudra aussi songer, je crois, � organiser une concertation avec les riverains et sans doute les conseils de quartier d?ailleurs qui auront probablement des propositions � formuler. J?en fais la demande. Mais le protocole avec R.F.F. qui nous est propos� ne peut compl�tement nous satisfaire, et c?est vrai que j?ai des nuances � apporter aux propos de mon coll�gue, Claude DARGENT.

Pourquoi �voquer une convention pr�caire ? Pourquoi �voquer aussi une convention r�vocable ? S?imagine-t-on un instant, mes chers coll�gues, que les Parisiens qui vont b�n�ficier d?un nouvel espace vert public accepteront qu?on le leur retire un jour ? Qui peut croire qu?� cet endroit-l� on fera circuler un jour de nouveau des trains ?

La r�versibilit� des am�nagements projet�s me para�t personnellement critiquable. Elle est m�me une atteinte au bon sens car je veux croire que la Petite ceinture r�am�nag�e o� la nature aura �t� sauvegard�e et prot�g�e - c?est votre projet, Monsieur le Maire - demeurera pour l?avenir un espace p�renne, un lieu de promenade dans la Ville sur lequel nous ne reviendrons pas.

Je formule donc la demande que la Ville d�fende aupr�s de R.F.F. cette position. Plusieurs de mes coll�gues de gauche et moi-m�me avons d?ailleurs vot� un v?u en ce sens-l� en Conseil d?arrondissement mais peut-�tre d?ailleurs que nos coll�gues de l?U.M.P. pourraient �galement intervenir aupr�s de R.F.F., �tablissement public d?Etat, pour que l?on avance sur cette question de la non r�versibilit� de l?infrastructure.

J?ai toutefois conscience, Monsieur le Maire, que la chose ne sera pas ais�e m�me si vous �tes parvenu � un accord que nous attendions depuis tr�s longtemps, nous �lus mais aussi les riverains et les associations. Et cela c?est d�j� une performance. Elle m�ritait d?�tre salu�e.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � Mme de CLERMONT-TONNERRE.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la venue de ce projet de d�lib�ration devant notre Assembl�e repr�sente une bonne nouvelle mais j?avoue que son contenu est un peu d�cevant.

C?est une bonne nouvelle parce que le projet de r�alisation d?une coul�e verte sur l?emprise de l?ancienne Petite ceinture est rest� au point mort depuis le d�but de la mandature alors que vous nous aviez annonc� � plusieurs reprises des dates de programmation qui n?ont jamais �t� tenues. Alors aujourd?hui, nous ne pouvons que nous r�jouir que ce projet d?am�nagement refasse surface.

En revanche, le contenu du protocole que vous nous proposez est d�cevant parce que ce projet ne concerne qu?une partie de la Petite ceinture situ�e dans le 15e, parce qu?il s?inscrit dans le cadre d?une convention pr�caire et r�vocable de 12 ans mais aussi parce que l?ouverture du premier tron�on ne sera pas r�alis�e avant ao�t 2009.

Et pourtant cette coul�e verte est attendue. Vous le savez, Monsieur le Maire, les �lus U.M.P. du 15e y sont favorables. Cet am�nagement paysager avait d?ailleurs �t� �tudi� d�s 2000. Il s?agissait alors de relier les deux plus grands parcs de notre arrondissement, le parc Georges Brassens et le parc Andr� Citro�n, et de r�aliser une promenade champ�tre de plus de 2 kilom�tres de nature � contribuer � l?am�lioration du cadre de vie des habitants de ce secteur.

J?ajoute que ce cheminement avait �t� pr�sent� dans le cadre des r�unions de la commission de r�flexion et d?�tude de la Petite ceinture qui se sont tenues en 2000.

Compte tenu du nombre de mes coll�gues qui sont inscrits, je vais limiter mon intervention � 3 points : le p�rim�tre du projet, la valorisation du patrimoine bordant la Petite ceinture et la concertation.

En premier lieu, le p�rim�tre du projet. Nous ne comprenons pas que le projet avanc� dans le projet de d�lib�ration ne traite pas de la coul�e en tranch�e qui s?�tend entre les rues Olivier-de-Serres et Brancion. Ce qui est d?ailleurs plut�t surprenant car cette portion se trouve au bord du parc Brassens sur la seule emprise de la Petite ceinture 15e � �tre inscrite en zone urbaine verte.

Le tunnel de Vaugirard est certes complexe � traiter mais il est difficile d?imaginer que la Ville ne trouve pas une solution appropri�e pour contourner cet obstacle, d?autant qu?il y a plus de 10 ans notre Municipalit� a su traiter de fa�on satisfaisante le tunnel de la promenade plant�e du 12e.

Cette r�vision � la baisse du projet initial d?am�nagement de la Petite ceinture a d?ailleurs conduit le Conseil d?arrondissement � adopter � l?unanimit� le v?u pr�sent� � l?initiative de mon coll�gue Philippe GOUJON demandant que soit �tudi� le prolongement de l?am�nagement en coul�e verte de la Petite ceinture ferroviaire pour relier le parc Brassens au parc Andr�-Citro�n.

En second lieu, j?�voquerai le patrimoine b�ti qui borde la Petite ceinture. Au-del� des am�nagements paysagers et de la mise en s�curit� des lieux, la promenade sur la Petite ceinture ne trouvera tout son sens que si elle s?accompagne d?une mise en valeur et d?une meilleure utilisation du patrimoine qui la borde et en particulier des deux b�timents qui b�n�ficient d?une protection P.V.P. et dont la destination a fait l?objet de v?ux dans le cadre du P.L.U.

Il s?agit de l?ancienne gare de Vaugirard pour laquelle le Conseil du 15e a demand� qu?une Maison de la nature y soit am�nag�e. C?est une id�e particuli�rement int�ressante dans la mesure o� cet �difice est situ� au milieu d?un v�ritable corridor �cologique o� se d�veloppe une exceptionnelle diversit� d?esp�ces v�g�tales et animales.

Le deuxi�me b�timent est situ� � l?aplomb de la Petite ceinture. Il s?agit des anciens locaux du syndicat hippophagique. Aujourd?hui, ce b�timent est encore occup� par les services techniques du S.T.E.G. mais il pourrait accueillir � terme un �quipement culturel polyvalent � l?image du projet de maison des associations culturelles qui �tait propos� par ma coll�gue Ghislaine FONLLADOSA, adjointe au Maire en charge de la culture � l?occasion du P.L.U.

Enfin, en troisi�me lieu, je souhaiterais dire quelques mots sur la concertation. Au-del� des r�unions publiques que vous nous annoncez, Monsieur le Maire, pour 2006, il est indispensable qu?une concertation approfondie soit conduite autour de ce projet avec les trois conseils de quartier int�ress�s, c?est-�-dire le conseil de quartier Vaugirard-Parc des expositions mais aussi les conseils de quartier Georges-Brassens et Boucicaut-Citro�n.

Ces discussions seront vraisemblablement accompagn�es d?une exposition en mairie du 15e et donneront probablement lieu � la tenue d?un C.I.C.A. mais ce dispositif de concertation sera d?autant plus int�ressant s?il repose sur une bonne connaissance des lieux devant �tre am�nag�s.

Dans cette perspective, j?ai donc propos� au Conseil du 15e d?organiser une marche exploratoire � l?image de ce qui avait �t� fait pour les berges de Seine. Cette initiative aura notamment pour objet de permettre � chacun d?appr�cier les lieux, les am�nagements qui pourraient voir le jour mais aussi de mieux appr�hender les questions de s�curit�.

Cette marche qui aura lieu au printemps r�unira les �lus du 15e, les conseillers de quartier int�ress�s, les associations de riverains, R.F.F., les services des parcs et jardins ainsi que la pr�sidente de la 4e Commission qui exprimait son int�r�t pour cette initiative et, naturellement, vous aussi, Monsieur le Maire, si vous souhaitez-vous joindre � nous.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur GOUJON, vous avez la parole.

M. Philippe GOUJON. - Je voudrais tout d?abord dire � M. DARGENT qui s?agite sur son si�ge qu?il joue un peu le r�le, l�-dedans, de l?arroseur arros� parce qu?il essayait de montrer les divisions de l?opposition qui parle d?une seule voix. On le verra encore dans les interventions...

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - D?une seule voix mais de fa�on nombreuse.

M. Philippe GOUJON. - Oui, merci, parce que c?est un sujet d?importance mais j?ai constat� qu?entre M. ALAYRAC dont je partage une bonne partie d?ailleurs des points de vue et M. DARGENT, il y a plus que des divergences d?appr�ciation.

Je voudrais aussi faire un bref historique de cette affaire puisque tous ceux qui ont entendu M. CAFFET, adjoint au Maire charg� de l?urbanisme � l?�poque, lors de notre Conseil de janvier 2003 - c?est lui qui r�pondait � ce sujet, je ne sais pas pourquoi - peuvent s?attendre, � bon droit, � une inauguration de la coul�e verte reliant le parc Citro�n et Brassens sur 2,4 kilom�tres au milieu de l?ann�e 2006 !

Ce sont ses propos, ?apr�s des �tudes pr�alables, continuait-il, entre 2003 et des travaux d�but 2005?. Et bien, tous ceux qui ont entendu ces propos seront �videmment d��us car, d�cid�ment, le compte n?y est pas, ni sur la longueur, on ne nous parle que de 1,3 kilom�tre et encore en deux tranches, ni sur les d�lais car, depuis 2001, je crois que la Municipalit� a un peu tendance � s?abriter derri�re les difficult�s rencontr�es au cours des n�gociations avec R.F.F. pour justifier les lenteurs de ce dossier, m�me si une part de l?explication r�side dans cette n�gociation.

En mai 2004 encore, M. BAUPIN me r�pondait � l?�poque que des �tudes de faisabilit� de co�t �taient conduites. Il aura fallu encore attendre 18 mois pour qu?un protocole nous soit soumis. Chacun sait, je l?ai dit au d�but de mon propos, la profonde division de la majorit� sur ce sujet qui est vraiment une des causes principales de ce retard.

Le pr�sident du groupe communiste nous confiait encore lors de la s�ance du 7 mars 2005 du Conseil, son souhait de faire passer des tramways pour le fret sur la Petite ceinture ferroviaire et c?est m�me l� un de ses arguments pour revendiquer le maintien de celle-ci en zone G.S.U. dans le P.L.U., ce qui provoquait d?ailleurs le refus de M. CAFFET au v?u d�pos� par Claire de CLERMONT-TONNERRE et moi m�me d?inscrire cette Petite ceinture ferroviaire en zone urbaine verte.

D?ailleurs, au Conseil du 15e arrondissement de la semaine derni�re, la repr�sentante du parti communiste a encore d�fendu le passage de fret sur la Petite ceinture ferroviaire. J?ai cru comprendre que M. DARGENT n?�tait pas loin de cette position. Prise en �tau entre les positions contradictoires des ?Verts? et du parti communiste, la Municipalit� n?a pas beaucoup boug�, du temps a �t� perdu, au moins 3 ans de retard.

Aujourd?hui, on nous saisit enfin d?un protocole avec R.F.F., tant mieux mais il ne r�gle pas tout. Et pourquoi, d?ailleurs, n?a-t-on pas plut�t proc�d� � un achat de cette section de la ligne, achat auquel �tait tout � fait dispos� R.F.F ? On voit bien que ce protocole qu?on nous propose est le fruit d?un compromis boiteux n�goci� �prement entre les diff�rentes formations de la majorit� municipale.

D?ailleurs, la distinction g�n�rale que fait l?expos� des motifs entre une perspective d?utilisation de la Petite ceinture ferroviaire � long terme pour du transport de marchandises et des am�nagements ponctuels � court terme � des fins p�dagogiques et r�cr�atives, � condition qu?ils soient r�versibles, au grand dam de M. ALAYRAC d?ailleurs, c?est ce qui est pr�cis� dans le protocole, ne peut nous satisfaire et ne nous satisfait pas plus qu?il ne satisfait M. ALAYRAC, comme nous l?avons rappel� d?ailleurs � chaque fois que cette question �tait abord�e au Conseil de Paris.

Notre inqui�tude est renforc�e par la d�cision retenue d?une ?convention d?occupation temporaire, pr�caire et r�vocable pour une dur�e de 12 ans?. Pourquoi d?ailleurs insister sur cette convention pr�caire et r�vocable puisque c?est implicite � partir du moment o� c?est le domaine public de l?Etat ? Je partage vraiment le point de vue de M. ALAYRAC, mais notre inqui�tude est renforc�e aussi par le maintien d?une voie ferr�e de circulation pour y permettre le passage occasionnel des trains, par la prise en compte ?d?utilisations �ventuelles compl�mentaires � caract�re ferroviaire de la vocation ferroviaire?, de la ligne de la Petite ceinture.

Qu?est-ce que tout cela cache ? En tout cas, la cons�quence g�n�rale est contenue dans ce principe de r�versibilit� que nous contestons pour notre part parce que les am�nagements r�alis�s ne seront certainement pas suffisamment ambitieux et certainement pas d�finitifs comme cela aurait d� l?�tre au profit des promeneurs, des cyclistes, des sportifs pour lesquels le projet technique est muet. Sans compter l?implantation pendant au moins 3 ans de la base de maintenance du R.E.R. C situ� � Issy-les-Moulineaux � cause des travaux du T2.

Enfin, les formes dans lesquelles la concertation doit �tre men�e n�cessitent des pr�cisions. Il serait certainement opportun de pr�voir, au-del� m�me de la consultation de nos Conseils d?arrondissement et de Paris, et on ne sait rien � ce jour du projet envisag� bien qu?un dossier technique ait d�j� �t� transmis � R.F.F., des concertations avec les conseils de quartier et les riverains.

Nous voterons ce projet que nous appelions de nos v?ux depuis longtemps nous aussi, projet qui nous avait d�j� �t� pr�sent� � la fin de la pr�c�dente mandature mais qui n?a pas eu le temps d?aller � son terme et qui a m�me conditionn� d?ailleurs notre acquiescement au nouvel itin�raire retenu pour le T2.

Mais nous regrettons de constater que ce projet manque d?ambition, que sa p�rennit� n?est pas garantie et que beaucoup de temps a �t� perdu. Deux v?ux ont �t� adopt�s au Conseil d?arrondissement, � l?unanimit�, je peux le dire. Le premier pour que soit �tudi� le prolongement de l?am�nagement de la coul�e verte de la Petite ceinture ferroviaire pour relier le parc Citro�n au parc Georges Brassens, comme le pr�voyait le projet d?origine sur 2,4 kilom�tres.

Le deuxi�me v?u pour que soit supprim�e la r�versibilit� des am�nagements pr�vus sur cette ligne afin de permettre, dans de meilleures conditions, la r�alisation de la coul�e verte.

Je vous remercie.

M. Claude DARGENT. - Le deuxi�me v?u?

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Attendez, j?ai encore des inscrits.

Monsieur GALDIN, vous avez la parole.

M. Alexandre GALDIN. - Monsieur le Maire, ce projet que vous nous pr�sentez aujourd?hui va dans le bon sens de l?am�lioration de l?environnement du 15e arrondissement. Il reprend en effet partiellement le programme municipal du maire du 15e, Ren� GALY-DEJEAN qui s?�tait alors d�clar� favorable � la transformation de la Petite ceinture en coul�e verte entre le parc Georges Brassens et le parc Andr�-Citro�n. Mais ce projet est insuffisamment ambitieux, comme l?indique les faibles moyens allou�s, 5 millions d?euros pour ce projet, et sa longueur limit�e � 1,3 kilom�tre.

Nous aurions en effet pr�f�r� ce que j?avais propos� dans diff�rents amendements financiers et encore derni�rement dans un v?u que j?avais pr�sent� du 12 et 13 d�cembre 2005 et que la majorit� municipale avait alors repouss�. Je pr�conisais, en effet, premi�rement, l?achat des terrains, emp�chant ainsi toute r�versibilit�, deuxi�mement, une promenade sur toute la largeur de la voie ferr�e et non sur la moiti�, troisi�mement, une promenade qui aille du parc Andr�-Citro�n au parc Georges-Brassens, ce qui n?est pas du tout impossible.

Nous n?avons donc pas enti�rement satisfaction. Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Pour r�pondre, Monsieur CONTASSOT, vous avez la parole.

M. Yves CONTASSOT, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Tout d?abord, je voudrais dire que j?admire les gens qui disent : ?�a va dans la bonne direction, mais ce n?est pas ce qu?on voulait ; n�anmoins, on va le voter?.

Je constate que nous faisons, pendant que certains d�battent de mani�re un peu th�ologique, je dois le dire, sur la r�versibilit� ou non. Vous oubliez juste un d�tail : c?est qu?il s?agit de signer un protocole avec un partenaire et que soit on est dans la logique, effectivement, comme le dit le mot ?partenaire?, de trouver un accord avec lui, soit on est dans une autre logique, mais nous ne pourrons pas lui acheter s?il n?est pas vendeur, contrairement � ce qu?a dit M. GOUJON. Je le mets au d�fi de montrer o� et quand R.F.F. a dit qu?il �tait pr�t � vendre ce terrain. R.F.F. nous dit depuis le d�but qu?il ne veut pas vendre ce terrain, que la seule portion de la petite ceinture qu?il est pr�t � vendre, c?est effectivement dans le 16e, mais qu?ailleurs il est hors de question, d?une mani�re ou d?une autre et quel que soit le lieu, de c�der l?emprise fonci�re.

Nous sommes dans un accord � trouver avec un partenaire et je dirais avec un deuxi�me partenaire masqu�, qui est la S.N.C.F. Vous semblez sous-estimer totalement que la S.N.C.F. a son mot � dire, car elle est gestionnaire de l?emprise, m�me si elle n?en ait pas propri�taire. C?est bien l� la vraie difficult� : la S.N.C.F. n?est pas partie prenante directement aux n�gociations et � la signature mais il n?emp�che qu?elle est derri�re R.F.F. lors des n�gociations. Si ces n�gociations - comme vous, je le regrette - ont pris beaucoup plus de temps, c?est que la S.N.C.F. a impos� un certain nombre de choses et notamment de mener, et c?est ce qui va �tre fait, des �tudes sp�cifiques sur le 15e arrondissement, pour regarder, et c?est uniquement R.F.F. et la S.N.C.F. qui seront habilit�s � mener ces �tudes, les contraintes techniques sur ce site.

Evidemment, nous aurions aim�, comme vous, beaucoup, autour des discussions qui ont eu lieu, aller plus vite, aller plus loin, aller jusqu?� Georges-Brassens, mais l� encore, quand les gestionnaires et le propri�taire nous disent : ?Il y a un tunnel, nous ne voulons pas qu?il soit pour l?instant l?objet d?une convention, car ne nous ne savons pas si nous autoriserons un jour ou pas la travers�e des tunnels qui n?ont rien � voir en termes de longueur avec ce qui a �t� fait dans le 12e arrondissement.? M�me si nous, nous sommes convaincus qu?il existe des solutions, nous ne pouvons pas imposer la signature dans ce domaine � quelqu?un qui n?a pas envie de signer.

Si vous �tes si dou�s que cela, si vous �tiez si pr�ts de le faire � la fin du dernier mandat, pourquoi cela n?a-t-il pas �t� r�alis� ? Cela, je me le demande.

En tout cas, je vois que les m�mes qui demandaient que le tramway passe sur la petite ceinture, demandent aujourd?hui que soient maintenant irr�versibles les am�nagements qu?on va y faire. Je trouve qu?il y a un niveau de coh�rence qui me d�passe tr�s, tr�s largement, si ce n?est le principe de prendre le contre-pied de ce que propose l?Ex�cutif de mani�re permanente.

Mme de CLERMONT-TONNERRE a fait des suggestions, comme d?autres, en mati�re de concertation. Elle conna�t ma r�ponse puisque je l?ai donn�e en 4e Commission : oui, bien s�r, je souhaite qu?il y ait une concertation r�elle et approfondie, et pas simplement avec une marche exploratoire, des expositions, mais aussi des r�unions publiques avec des d�bats. Je l?ai dit, je souhaite que le maire du 15e accepte ces propositions de concertation. Ce sera peut-�tre un peu novateur dans le 15e, mais je souhaite en tout cas qu?on aille � une concertation approfondie dans ce domaine, comme sur tous les autres projets, et que le plus rapidement possible, on ait effectivement ensuite la capacit� de passer � la r�alisation.

Monsieur GALDIN, si vous jugez l?ambition d?un projet uniquement au montant de la facture, nous n?avons effectivement pas tout � fait la m�me notion de l?ambition. Je dirais que vous �tes plut�t dans la d�pense pour la d�pense et du moment qu?on d�pense de l?argent, vous �tes content et si on n?en d�pense pas, cela n?a pas d?int�r�t ! Tr�s franchement, ce n?est pas comme cela que je vois les choses et, pour avoir vu les premi�res esquisses, je crois que c?est un tr�s beau projet qui sera soumis aux habitants du 15e et que ceux-ci seront vraiment contents qu?il d�bouche.

Voil� ce que je voulais dire.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien. Des explications de vote ?

Monsieur NAJDOVSKI ?

M. NAJDOVSKI �tait inscrit avant Mme G�GOUT.

M. Christophe NAJDOVSKI. - Les �lus du groupe ?Les Verts? voteront, bien entendu, ce projet de d�lib�ration qui est tout � fait conforme au contrat de mandature, qui pr�voit l?am�nagement d?une coul�e verte sur la Petite ceinture.

Je voudrais simplement quand m�me relever ici le double discours de l?U.M.P., ou plut�t le discours incoh�rent de l?U.M.P., puisque selon les arrondissements on a des discours � g�om�trie variable.

Ce matin, on a eu M. ARAJOL qui proposait d?utiliser la Petite ceinture ferroviaire pour y faire circuler des convois ferroviaires. On a les �lus U.M.P. du 15e qui veulent l?am�nagement d?une coul�e verte, apr�s avoir d�fendu le tramway non pas sur les Mar�chaux mais sur la petite ceinture. On a entendu M. TR�M�GE d�fendre cette option ardemment � plusieurs reprises ici dans l?h�micycle. Les �lus U.M.P. du 12e arrondissement, par contre, ne veulent pas entendre parler de la circulation des trains.

Alors, j?aimerais savoir quelle est la position de l?U.M.P., puisque, manifestement, vous �tes pour des tron�ons d?am�nagement qui se limitent tr�s certainement aux fronti�res des arrondissements.

En tout cas, nous, notre position est claire : nous souhaitons l?am�nagement d?une coul�e verte sur l?ensemble du lin�aire de la Petite ceinture.

C?est pourquoi nous voterons ce projet de d�lib�ration.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Bien.

Madame G�GOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine G�GOUT. - Merci.

Nous ne nous �tions pas inscrits sur ce projet de d�lib�ration parce que notre position est tout � fait connue, donc c?�tait totalement inutile, mais vu la tournure des d�bats, je me sens oblig�e d?intervenir.

Nous sommes tout � fait d?accord avec la position extr�mement mesur�e qu?a eue Claude DARGENT ainsi qu?avec le projet de d�lib�ration, pr�cis�ment parce qu?il pr�serve l?avenir en utilisant cet espace pour le pr�sent, ce qui est tout � fait utile pour les Parisiens.

Quant � ceux qui se pr�occupent d?un poumon pour Paris, j?esp�re qu?ils vont s?en pr�occuper tout autant quand, dans le cadre du P.D.P., nous rechercherons des solutions pour diminuer le fret par camion dans Paris ! Nous verrons aux actes !

La Petite ceinture, pour nous, est une chance urbaine consid�rable pour Paris, m�me si aujourd?hui elle pr�sente des solutions de continuit�.

Vous estimez que nous n?avons pas d?ambition. Je dirais que c?est plut�t tout le contraire, mais notre ambition n?est pas au niveau de tel ou tel tron�on de la petite ceinture ; elle est au niveau du d�veloppement durable de Paris. Alors, laissons-nous au moins la possibilit� du choix. C?est ce que fait ce projet de d�lib�ration et c?est pour cela que nous l?approuvons totalement.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Pas d?autres interventions ?

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d?amendement n� 60 d�pos� par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet d?amendement n� 60 est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPJEV 37 ainsi amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2006, DPJEV 37).

Février 2006
Débat
Conseil municipal
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