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M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous allons examiner le v?u r�f�renc� n� 14 dans le fascicule, d�pos� par le groupe ?Les Verts?. Ce v?u, qui concerne l?attribution du nom de Fran�oise d?Eaubonne � un lieu, ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration.

Je donne la parole � Mme Violette BARANDA.

Mme Violette BARANDA. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, � quelques jours de la c�l�bration de la Journ�e internationale des femmes, nous souhaitons rendre hommage � la f�ministe fran�aise Fran�oise d?Eaubonne qui est n�e en 1920 � Paris.

Elle est fille d?un membre du Sillon aux sympathies libertaires et d?une fille de r�fugi�s de la premi�re r�volution espagnole. Elle devient, d�s son plus jeune �ge, une ardente pacifiste, du fait du d�clin physique de son p�re, gaz� pendant la guerre de 1914-1918.

Personnalit� hypersensible, marqu�e par la guerre d?Espagne, et plus encore par le retour des rescap�s juifs des camps de concentration, elle relatera ensuite son sentiment sur cette p�riode d�s sa jeunesse sous le titre �vocateur de ?Chienne de jeunesse?.

Particuli�rement sensible au sort des ind�pendantistes alg�riens, elle s?engagera contre la guerre d?Alg�rie. Cette jeunesse l?a conduite � porter sur le monde un regard critique qui fa�onnera la militante radicale et f�ministe des ann�es 1970. Un temps membre du Parti communiste fran�ais, elle va co-fonder le F.H.A.R. qui revendiquait le droit � l?homosexualit� pour les deux sexes.

Cette philosophe, remarquable � de nombreux points de vue, est �galement � l?origine du terme ?�cof�minisme? en France en 1974. Ce terme regroupe � la fois une philosophie et un mouvement n� de l?union des pens�es f�ministes et �cologiques. Ce mouvement pense que le comportement de domination et d?oppression des femmes est le m�me que celui qui contribue au saccage environnemental. A titre d?exemple, dans les ann�es 1970, des villageoises indiennes avaient fond� ?Chipko?, un mouvement de protestation contre la d�forestation � laquelle contribuaient parfois leurs �poux ; lutte exemplaire d?une action �cof�ministe avant la lettre.

En 1978, elle avait fond� la revue ?Ecologie-F�minisme?. Cette vie litt�raire et militante se croise avec celle d?autres militantes f�ministes ou d?�crivains f�ministes : Colette, Sartre ou Jean Cocteau. Elle �tait l?amie de Simone de Beauvoir. On lui doit �galement l?invention d?un n�ologisme fran�ais qui a fait date : ?phallocrate?.

Exemplaire d?un certain combat, il serait particuli�rement heureux que notre Conseil puisse reconna�tre son action et son ?uvre litt�raire � sa juste mesure : plus de 50 romans, essais et po�sies.

Par une lettre au Pape, elle, qui avait applaudi � la reconnaissance tardive par le Vatican du g�nocide juif, demanda au Pape qu?il en fasse de m�me pour les femmes victimes, � travers la sorcellerie, tout au long du Moyen Age et de l?�poque moderne, d?un v�ritable sexocide, comme les Juifs le furent pour la mort du Christ.

Certes, elle est faite Chevalier des Arts et des Lettres, mais il ne n?en demeure pas moins que l?�crasante majorit� des noms de rue dans la Capitale est d�di�e � des hommes. Il est probable qu?un juste r��quilibrage en faveur de cette personnalit� attachante et engag�e ne portera gu�re ombrage � tous ces illustres hommes.

C?est pourquoi, sur proposition de Violette BARANDA, Sylvain GAREL, Anne LE STRAT et des �lus du groupe ?Les Verts?, le Conseil de Paris �met le v?u qu?un lieu de la Capitale (rue, passage, villa, square, gymnase, etc.) porte le nom de Fran�oise d?Eaubonne.

Je vous remercie.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Tr�s rapidement, l� aussi, l?Ex�cutif donne un avis favorable � ce v?u.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe ?Les Verts?.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstention ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2006, V. 45).

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