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31 - 2002, DAC 508 - Autorisation à M. le Maire de Paris de souscrire un avenant à la convention signée le 8 août 2002 relative à l'attribution d'une subvention de fonctionnement à l'association "Centre culturel du Panthéon" (5e) pour les activités du Cercle de qualité éditions. - Montant : 320.000 euros


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DAC 508 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de souscrire un avenant � la convention sign�e le 8 ao�t 2002 relative � l'attribution d'une subvention de fonctionnement � l'association "Centre culturel du Panth�on", dans le 5e, pour les activit�s du Cercle de qualit� �ditions.
J'avais M. RIOU mais il n'est pas l�.
Je donne donc la parole � M. TIBERI.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Monsieur le Maire, je souhaite intervenir sur ce sujet.
Je me r�jouis que M. GIRARD soit pr�sent. Il s'agit d'un probl�me de principe. C'est un probl�me culturel, un probl�me juridique et un probl�me politique.
La Mairie de Paris a le devoir et le droit d'avoir une politique culturelle comme elle l'entend. Elle fait des choix, elle donne des orientations, elle fait des critiques sur ce qui se faisait avant, personne ne le conteste, m�me si l'on peut �tre en d�saccord, de mani�re importante ou modeste.
En revanche, il y a des m�thodes qui ne sont pas acceptables et celles qui sont utilis�es par la Mairie de Paris, par le Maire vraisemblablement (j'ose croire qu'il est inform�), sont particuli�rement condamnables et les habitants du 5e le sauront.
Il y a un Centre culturel du Panth�on, qui a diverses activit�s, un Cercle de qualit� qui a fait des expositions, un th��tre, le th��tre Mouffetard, qui marche tr�s bien, et puis des ateliers.
Pour le Cercle de qualit�, dans des conditions sans pr�c�dent sur le plan juridique, la Mairie, sans prendre de position officielle, et par des man?uvres diverses, a essay� de le supprimer. Elle le r�ussit, d'ailleurs.
D'abord, il y a eu un audit, dans lequel on disait qu'il y avait des choses qui m�ritaient d'�tre contr�l�es. C'est bien. L'audit a �t� fait. A la suite de cet audit, il y a eu une enqu�te de l'Inspection g�n�rale. On aurait pu penser que cette enqu�te de l'Inspection g�n�rale aurait apport� quelques �l�ments. Pas du tout ! Cette enqu�te de l'Inspection g�n�rale, qui n'a pas �t� rendue publique au sens classique du terme, et dont nous avons eu connaissance, ne porte aucune critique v�ritable sur cette affaire.
Malgr� tout, la Mairie de Paris a refus� de donner les subventions n�cessaires, ce qui a entra�n� le licenciement (parce que l'association n'avait plus les moyens de les faire vivre) de plusieurs personnes et ce qui va aboutir � la suppression de ce Cercle de qualit�.
Alors, vous accordez une petite subvention pour faire vivre le Cercle de qualit� cette ann�e, pour apurer des dettes, notamment les licenciements et puis vous y mettez un terme. Proc�d� sans pr�c�dent, Monsieur l'adjoint, sur le plan du fonctionnement !
S'il y avait eu un d�bat clair et net disant : voil� ce que nous souhaitons, plus de ceci, moins de cela, on aurait pu le concevoir. Mais pas du tout ! Aucune critique culturelle (la participation aux expositions est extr�mement importante), aucune critique s�rieuse.
Enfin, sur la forme, et j'en aurai termin� sur ce point (j'aurai deux minutes pour un autre sujet), m�pris � l'�gard des maires, notamment du maire de l'arrondissement.
Le Maire de Paris se vante beaucoup de donner plus de pouvoir et de consid�ration aux maires d'arrondissement. Or, dans cette affaire, le maire d'arrondissement n'a, en aucun cas, �t� consult� (concertation absente), ni m�me �t� inform�.
On voit bien l� le double langage. La v�rit� appara�t ensuite. Il y a donc quelque chose d'inacceptable et il faudra que vous vous en expliquiez. Il n'y a aucune transparence mais une volont� de porter atteinte � une structure culturelle qui marchait bien.
Je profite de cette occasion, Monsieur le Maire, dans les cinq minutes qui me sont accord�es, pour parler du Centre culturel du Panth�on. Nous sommes l� aussi dans l'absence de transparence. Avec des man?uvres dilatoires, confidentielles, on veut supprimer la gestion actuelle du th��tre Mouffetard.
Comment ? Eh bien, sans qu'il y ait une pr�sentation par le maire ou par son adjoint, critiquant l'aspect culturel, l'aspect juridique, l'aspect politique. Pas du tout ! Ce th��tre Mouffetard, que vous-m�me, monsieur l'adjoint, appr�ciez, a un grand succ�s (la pi�ce actuelle a re�u des critiques extr�mement �logieuses) un public nombreux, une bonne gestion, �quilibr�e, pas de d�ficit, aucune critique. Eh bien, vous voulez supprimer l'association.
Si les bruits qui courent sont exacts, c'est parce qu'on veut changer le directeur et nommer un directeur politiquement engag�, ce qui est absolument scandaleux, bien entendu.
Ce qui est grave, c'est la man?uvre. Ce n'est m�me pas une opposition disant : politiquement on n'est pas d'accord, juridiquement on n'est pas d'accord, financi�rement on n'est pas d'accord. Pas du tout ! Parce que cela ne pourrait pas �tre d�montr�. Que se passe-t-il ? On fait envoyer par un directeur de la Ville une lettre mettant fin au bail ! Pour quelle raison ? C'est absurde ! C'est, bien s�r, scandaleux. Man?uvre dilatoire ! On fait assumer par un fonctionnaire de la Ville une absence de franchise de la Mairie centrale ! Tout cela n'est pas acceptable.
L� aussi, m�pris total du Maire. Le Maire de Paris a dit que, sur ce plan-l�, on doit toujours donner plus de pouvoir aux maires d'arrondissement, on doit avoir plus de consid�ration pour eux. C'est totalement l'inverse qui se passe.
Vous imaginez que les �lus du 5e n'en resteront pas l�, Monsieur l'adjoint. C'est une op�ration qui sera condamn�e publiquement, comme il se doit.
Je voudrais vous dire ici, calmement, que ce ne sont pas des man?uvres acceptables. On n'a m�me pas inform�, ni pr�venu le maire d'arrondissement. Tout cela n'est pas bien, sur le fond, sur la forme, sur le plan juridique, sur le plan politique, sur le plan culturel, Monsieur l'adjoint.
Je m'adresse � vous, que pouvez-vous reprocher au th��tre Mouffetard ?
Alors, je vous demande de nous r�pondre, aujourd'hui, mais le d�bat ne sera pas clos aujourd'hui. C'est quelque chose qui est au-del� des divergences politiques. Vous avez le droit d'avoir des propositions diff�rentes mais les man?uvres juridiques, politiques, administratives qui ont �t� engag�es ne sont pas convenables et ne sont pas conformes aux d�clarations qui sont faites ici.
C'est quelque chose que nous n'acceptons pas et que nous n'accepterons pas.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � M. GIRARD.
M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Bon, c'est ma f�te !
J'aimerais aborder deux points.
Tiens, M. GALLAND arrive. L'ayatollah est au micro, donc vous pouvez vous asseoir.
Le premier point, c'est qu'il me semble qu'une subvention accord�e � qui que ce soit, � un th��tre d'arrondissement, � une association de tel arrondissement, � un projet culturel de tel autre n'est pas un droit ad vitam aeternam. On ne peut pas consid�rer que lorsqu'une activit� culturelle est engag�e et soutenue par l'argent public, elle doit l'�tre � vie. Ou alors il n'y a plus de politique culturelle possible.
Le deuxi�me point, j'ai eu le sentiment de ne pas �tre du tout impliqu� dans les man?uvres dont vous parlez. Bien au contraire puisqu'en rencontrant les responsables de l'association, M. PETROVSKI et la nouvelle pr�sidente, j'ai imagin� qu'ils vous tenaient au courant de nos conversations, qu'ils vous rapportaient ce que nous avions �chang� ensemble. J'avais le sentiment, en pr�sence de la Direction des Affaires culturelles qu'au contraire, nous trouvions une voie raisonnable pour mettre fin...
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - C'est sympathique �a, "mettre fin".
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Oui, pourquoi pas ?
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Tr�s bien !
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - ... et permettre peut-�tre � d'autres activit�s culturelles dans le 5e arrondissement de... Vous savez, je ne suis pas habitu� � ces rapports de parti, de courant. Je ne connais pas. Je d�fends simplement des principes.
C'est vrai, je ne suis pas habitu� donc j'apprends.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Vous allez vous habituer.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Peut-�tre que, dans cinq ans, je serai arm� pour intriguer. J'ai plut�t d�fendu l'id�e que l'on donne 320.000 euros qui correspondaient aux conversations avec M. PETROVSKI, qui est un homme sympathique, comp�tent avec lequel je me suis bien entendu. D'un c�t� 80.000 euros au titre des indemnit�s de licenciement du personnel, et 240.000 euros relatifs aux d�penses des activit�s (salon des libraires du quartier latin, pr�paration de l'exposition "la femme au temps des pharaons", des concerts, le retour des cendres de Napol�on, quatri�me rencontre th��trale et pr�paration de l'exposition "Les fastes de la cour de Lun�ville", etc.) Cette somme de 300.000 euros ne me semble pas n�gligeable si vous les comparez � des sommes que nous pouvons accorder dans d'autres arrondissements comme le 6e, le 19e, le 4e. Il m'a sembl� qu'� la lecture des recommandations que me faisaient les experts de la Direction des affaires culturelles et en mon �me et conscience, cette d�cision �tait honn�te. Politiquement, je ne suis pas s�r que ma famille politique comprenne bien le fondement de cette subvention. Du coup, l'absence d'intervention d'Alain RIOU est regrettable parce qu'il aurait �t� assez violent et finalement pourrait m'accuser de soutenir les projets de M. TIBERI. D'un c�t�, vous me reprochez de ne pas vous soutenir suffisamment, de l'autre...
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Mais vous supprimez !
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Parce que je pense que l'on peut renouveler l'offre culturelle. 320.000 euros...
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - ... c'est pour apurer les dettes du pass�.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Pour un salon des libraires, une exposition sur la femme aux temps des pharaons, le retour des cendres de Napol�on, la pr�paration de l'exposition, les fastes de la Cour de Lun�ville. Il ne me semble pas que c'est l'arr�t, mais plut�t un renouvellement.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Vous acceptez le licenciement. Il y a plusieurs personnes qui sont licenci�es, mais cela ne vous int�resse sans doute pas.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Le th��tre Essa�on dans le 4e arrondissement. C'est pour ensuite aller vers le th��tre Mouffetard.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Rapidement, si �a ne vous d�range pas.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - C'est M. TIBERI quand m�me, l'ancien Maire de Paris. Le th��tre Essa�on a lanc� une p�tition pour dire que l'adjoint � la culture tuait ce th��tre en n'acceptant pas d'augmenter sa subvention. L'argument �tait que l'Etat se d�sengagerait si la Ville ne montait pas sa subvention � la hauteur de celle de l'Etat. D'abord la Ville n'est pas une filiale de l'Etat.
Ensuite une politique n'est pas men�e sous l'intimidation ou les p�titions. Une politique culturelle se m�ne en r�fl�chissant, en �coutant, en partageant. En l'occurrence, il me semblait juste que l'on r��quilibre le soutien aux arrondissements. Je ne vois rien de scandaleux � ce que nous votions 320.000 euros. On me le reproche plut�t.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Vous ne donnez pas, vous supprimez !
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Je peux aussi vous proposer de retirer ce projet de d�lib�ration pour 320.000 euros. Vous viendrez avec des propositions et nous en parlerons. C'est � vous de faire des propositions.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? Des personnes sont aujourd'hui licenci�es.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - On peut et on doit aussi monter des projets culturels avec de nouvelles �nergies et de nouveaux projets.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Les licenci�s appr�cieront.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Le th��tre Mouffetard maintenant. Il se retrouve comme tous les th��tres d'arrondissement. On peut librement r�fl�chir non seulement � l'id�e donc de modifier les programmes des th��tres et c'est au directeur de les envisager, mais �galement on peut imaginer des mouvements entre les directeurs. Dans les 13e, 14e, 15e comme dans le 5e ou dans le 19e, je ne vois rien de scandaleux � ce qu'une discussion s'engage ouvertement sur l'�ventuelle modification de la gestion de ces th��tres. Concernant les th��tres d'arrondissement, c'est tr�s sain que vous soyez associ�s � la discussion.
Je vous rencontre d�s demain matin.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Le nouveau directeur aurait une orientation politique marqu�e !
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Vous avez donc du Maire de Paris des informations plus en direct que l'adjoint. Moi, vous savez, je sais les choses au fur et � mesure.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il faut avancer.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Je vous propose un petit d�jeuner, Monsieur TIBERI.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Avec grand plaisir.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Dernier commentaire sur les licenciements parce que je comprends tr�s bien votre souci, comme chacun de nous quand une personne est licenci�e, c'est une douleur pour soi-m�me parce que c'est triste et dur de perdre son emploi. En revanche, comme il s'agit pour la plupart de fonctionnaires, ils sont repris par la Ville. Il n'est pas question de laisser ces personnes qui sont fonctionnaires sur le carreau. Ils seront repris par la Ville et poursuivront une activit�.
Ils seront trait�s comme la loi le pr�voit c'est-�-dire de fa�on respectueuse.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Qu'en est-il de la fin du bail pour le th��tre Mouffetard ? C'est le point essentiel.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Vous avez des �l�ments que je n'ai pas.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Le pr�sident a re�u une lettre en disant : "On met fin au bail." Monsieur l'adjoint, c'est impossible.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Je demande une copie de cette lettre.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Le mieux est que vous que vous rapprochiez de M. GIRARD.
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Rapproch�, mais pas trop.
M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - M. TIBERI a dit : "Rapproch�, mais pas trop". Je ne sais pas comment je dois le prendre. Je l'ai pris comme un compliment sur mon charme personnel.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 508 qui pr�voit le vote d'une subvention de 320.000 euros � deux associations du 5e arrondissement.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DAC 508).

Décembre 2002
Débat
Conseil municipal
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