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45 - 2002, DVD 216 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres pour les travaux préparatoires pour l'installation de l'atelier-garage des rames du Tramway Maréchaux Sud


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DVD 216 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer un march� sur appel d'offres pour les travaux pr�paratoires pour l'installation de l'atelier-garage des rames du tramway Mar�chaux sud.
La parole est � M. GOUJON.
M. Philippe GOUJON. - Si l'on voulait un exemple caricatural de ce qu'il ne faut pas faire, si l'on veut voir aboutir un projet qui pourrait faire l'objet d'un r�f�rendum, comme le proposait excellemment mon coll�gue Patrick TR�M�GE, l'on choisirait comme mod�le embl�matique ce projet de d�lib�ration. Ce n'est pas la premi�re fois que je m'exprime sur l'atelier-garage, d'abord pour m'�tonner du manque de transparence car nous avons appris cette implantation non pas sur les panneaux d'exposition en mairie en juin, juillet 2001 comme cela aurait d� �tre le cas, ni m�me lors de la r�union de concertation en pr�sence de M. BAUPIN le 2 juillet 2001, mais au d�tour de la modeste attribution d'un march� de ma�trise d'ouvrage pour le d�placement d'une bretelle du p�riph�rique rendu n�cessaire par cette installation, et ce seulement en janvier 2002.
Or le secteur d'implantation envisag� n'est pas une zone abandonn�e. Il longe un terrain appartenant au minist�re de la D�fense sur lequel celui-ci a pr�vu de longue date la r�alisation du nouveau si�ge de la Gendarmerie nationale et des logements pour les gendarmes et les militaires conform�ment � l'accord donn� par la Municipalit� pr�c�dente et le maire du 15e. Cet accord sur lequel, je pense, la Municipalit� ne reviendra pas, permettrait de terminer harmonieusement l'urbanisation de ce secteur en bordure de la Z.A.C. "Citro�n".
Alors qu'il ne nous a �t� soumis aucun plan jusqu'� pr�sent, je voudrais que l'on me confirme bien que les deux projets sont compatibles, que les garages n'empi�teront pas excessivement sur les terrains en question et que les nuisances r�sultant de leur fonctionnement seront les plus limit�es possibles et ne perturberont en rien la vie quotidienne des nouveaux r�sidents comme des autres riverains car il y a aussi la base a�rienne 117.
Surtout, ce secteur particuli�rement bien situ� dans le 15e, n'aurait-il pas m�rit� finalement une autre urbanisation que l'implantation des garages du tramway ? D'autant que la R.A.T.P. envisagerait d'�tendre encore davantage ces garages sur une zone encore plus vaste dans cette partie du 15e alors qu'il existe, on le sait, autour de Paris des installations aujourd'hui d�saffect�es.
Il suffirait tout simplement de r�activer notamment une ancienne gare de marchandises S.N.C.F., d'ailleurs pr�vue � cette fin d�s l'origine du projet. En effet, j'ai d�couvert dans un document interne datant de l'ann�e 2000, qui est le rapport final du S.T.P. sur la cr�ation d'une ligne de tramway rocade sud de Paris, que dans la variante - � l'�poque boulevard des Mar�chaux - il �tait pr�vu d'installer des sites de garage des rames dans l'ancienne gare des Gobelins et d'assurer la maintenance du mat�riel roulant � l'atelier du T.V.S. d'Issy-les-Moulineaux par l'extension de celui-ci. En 2000, cette implantation se faisait dans la gare des Gobelins, dans une structure existante et adapt�e. En 2002, par quel miracle je ne sais pas, on constate son d�placement dans un terrain du 15e particuli�rement bien situ� en bordure de Seine, en bordure de la Z.A.C. "Citro�n", de France T�l�vision et de l'H.E.G.P. donc particuli�rement inadapt� pour cette implantation.
Le projet qui nous est soumis pr�voit une augmentation de l'assiette de l'atelier-garage. Entre 1,5 hectare et 2 hectares pour y accueillir 5 rames suppl�mentaires li�es � l'extension de la ligne jusqu'� Charenton.
Que je sache, non seulement cette extension ne figure pas dans le contrat de plan auquel vous vous r�f�rez constamment, mais nous n'avons encore m�me pas examin� le contrat particulier entre la Ville et la R�gion o� ce projet est, para�t-il, envisag�.
De plus, aujourd'hui, l'enqu�te d'utilit� publique qui devait avoir lieu avant la fin de l'ann�e - c'est dans le projet de d�lib�ration - n'a pas commenc�. Que se passera-t-il si les travaux sont engag�s alors que l'enqu�te d'utilit� publique n'est pas concluante ?
Tout ceci vraiment me para�t tr�s pr�cipit�. Une fois de plus, on prend les d�cisions avant la concertation. On ne nous donne m�me pas les plans de cette emprise, que nous n'avons jamais vus.
Enfin sur le plan technique, aucun accord n'a �t� trouv� entre la Ville et la R.A.T.P. pour l'implantation des tirants du mur de sout�nement Lucotte.
Enfin l'article 3 du projet de d�lib�ration pr�cise que le contrat des clauses administratives particuli�res est joint au projet de d�lib�ration. Il n'y est pas. On nous demande de voter dessus. D�cid�ment tout est opaque dans ce dossier particuli�rement mal ficel�. Voyez donc bien que, pour nous, il ne s'agit l�, encore une fois et malgr� les proc�s d'intention permanents qui nous sont faits, aucunement d'entraver la r�alisation du tramway. Je n'ai pas entendu parler du tramway tout � l'heure dans l'examen du P.P.R.I., sur cet atelier-garage, sur ce site. C'est un autre sujet. Il ne s'agit pas d'entraver la r�alisation du tramway contrairement aux proc�s d'intention qui nous sont faits, mais simplement ce tramway ne doit pas se faire n'importe comment ni � n'importe quel prix au d�triment, notamment parce que se seront les premiers � en faire les frais, des habitants du 15e.
Notre volont� est de mieux ins�rer ce tramway dans son environnement et de pr�voir son meilleur fonctionnement possible. Nous constatons am�rement que c'est le contraire que l'on pr�pare aujourd'hui avec ce dossier dont, je rappelle qu'il est mal pr�par�, sans aucune concertation, sans les informations minimales qui doivent �tre donn�es et qui accumulent les d�ficiences techniques.
Ce dossier n'est pas abouti, donc nous ne le voterons pas.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Mme CH�RIOUX de SOULTRAIT a la parole.
Mme Jo�lle CH�RIOUX de SOULTRAIT. - Mon coll�gue Philippe GOUJON vient d'�voquer les interrogations et les doutes que, nous, �lus du 15e, nous nous posons � propos de l'installation de ce garage. Mais je voudrais aller un peu plus loin. J'ai d'ailleurs fait part de mes r�flexions au Conseil d'arrondissement du 15e.
En fait, il s'agit des craintes sur l'am�nagement de cette partie du 15e. Que va-t-il se passer ? On va avoir l'installation du tramway de fa�on parall�le � celle du p�riph�rique, qui, pour ceux qui connaissent bien cette partie de l'arrondissement, constitue une v�ritable fronti�re. On va installer le prolongement de la ligne Val-de-Seine avec une station de voyageurs. Il y aura l'installation de ce garage et enfin, pour couronner le tout, un centre de tri et un garage � bennes � ordures avec les nuisances que l'on peut imaginer compte tenu de la circulation des camions. Je consid�re que se pose un v�ritable probl�me d'am�nagement global de cette zone. Il n'y a pas de vision. C'est un empilement successif et sans coh�rence d'�quipements collectifs tr�s lourds, dont l'installation ne sera pas neutre sur le plan des nuisances.
En fait, tout se passe comme si la Ville de Paris, aujourd'hui, consid�rait le 15e comme l'exutoire de ce que les autres ne veulent pas accueillir avec des cons�quences tr�s lourdes pour la vie des habitants et plus particuli�rement ceux qui vivent aujourd'hui de l'autre c�t� du p�riph�rique et qui, d�j�, ont le sentiment d'�tre d�laiss�s.
Ces cons�quences et ces nuisances sont tr�s lourdes et seront tr�s lourdes dans ce quartier si on n'y prend pas garde et si vous n'y prenez pas garde.
Je consid�re qu'il serait injuste que le 15e, et plus particuli�rement cette partie du 15e, quartier des Fr�res-Voisins, d�j� d�favoris�e, devienne la poubelle de Paris.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. DARGENT.
M. Claude DARGENT. - J'aime beaucoup le sens de la nuance de Mme de SOULTRAIT quand elle dit que nous, �lus du 15e, nous avons beaucoup d'interrogations. Le "nous" est un peu homog�n�isant je dirai. Il faut un petit peu aller plus loin et r�fl�chir.
Je suis sensible � la sollicitude dont Mme de SOULTRAIT et M. GOUJON t�moignent � l'�gard de cette partie du 15e arrondissement.
J'aurais aim� qu'elle fut plus ancienne et pendant plusieurs mandatures ils ont laiss� cette ceinture des Mar�chaux dans un �tat de d�gradation progressive et d'envahissement par la voiture qui ne les souciait pas beaucoup � cette �poque.
La droite du 15e d�couvre qu'il existe effectivement une partie sud de l'arrondissement et que la population qui y r�side m�rite son int�r�t. Je m'en f�licite. Je trouve cela un peu tardif.
Sur le fond du dossier, j'ai un petit peu de mal � comprendre M. GOUJON parfois.
C'est probablement li� � mes capacit�s limit�es.
J'avais cru comprendre que sous l'ancienne mandature le principe d'un tramway avait �t� d�cid� sur le boulevard des Mar�chaux et j'ai quelques difficult�s � comprendre qu'on d�cide du principe d'un tramway sans comprendre que les tramways en question, il faudra de temps en temps, les garer et les r�parer.
En l'occurrence, on peut toujours dire "pas chez moi, � c�t�". Evidemment, on peut faire cela. M. GOUJON si tout le monde fait cela, je crois que la Commune de Paris n'avancera pas beaucoup.
Un des int�r�ts majeurs c'est d'avoir une seule commune de plein exercice et c'est de faire en sorte que justement il y ait une vision globale des probl�mes plut�t que le c�t� "nimby" dont vous �tes un des exemples les plus classiques et caricaturaux.
Je voudrais n�anmoins faire deux remarques :
- la premi�re remarque c'est que les questions que pose M. GOUJON, je les ai d�j� entendues et M. BAUPIN lui a donn� une s�rie de r�ponses, dans une s�rie d'enceintes.
M. GOUJON, curieusement, fait preuve d'amn�sie en la mati�re et cela m�rite r�flexion.
- deuxi�me remarque : si effectivement le calendrier qui est le n�tre consiste � arriver � l'inauguration de ce tramway dans le premier semestre 2006 - ce que tout le monde souhaite ici je suppose, et M. GOUJON en tout cas aussi car c'est ce qu'il nous dit - en donnant la possibilit� � M. GOUJON et au Conseil du 15e d'avoir encore plus d'�l�ments d'informations sur ce garage, atelier, pourquoi pas !
Je le souhaite comme l'ensemble du 15e arrondissement.
Je serais heureux de pouvoir v�rifier devant le vote de M. GOUJON qu'il est bien effectivement pour le tramway, comme il le dit.
Merci.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Denis BAUPIN.
M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Il y a, dans les interventions de nos coll�gues, deux types d'argumentation :
- une argumentation technique � laquelle je vais r�pondre ;
- une argumentation qui est plus sp�cieuse sur "ce serait bien dans le 13e alors que dans le 15e, ce n'est pas acceptable".
Je voudrais rappeler que, comme l'a dit M. DARGENT, un tramway sans garage et sans atelier, je ne sais pas faire. Au moment o� M. TIB�RI avait donn� son accord, pour qu'il y ait un tramway sur le boulevard des Mar�chaux, il avait largement r�fl�chi, sinon il n'aurait pas donn� son accord � un tel tramway.
A l'�poque, il y avait des projets en mati�re d'installations du garage. Le probl�me, c'est que l'atelier-garage, sur les Gobelins n'est pas possible, contrairement � ce que vous indiquez. D'abord, ce n'est pas un site qui serait d'ores et d�j� install�. Je vous invite � aller le visiter.
Le S.T.I.F. peut dire des choses qui ne sont pas exactes... Il m'�tonnerait d'ailleurs que le rapport du S.T.I.F. dise que le site est adapt� pour faire des ateliers-garage.
Je vous invite � y aller voir. Je ne vois pas comment... ils auraient sur place de quoi entretenir facilement ces tramways.
Surtout le probl�me, c'est qu'�videmment, la Ville de Paris, avant de choisir le site de Lucotte, s'est enquise de savoir quels pouvaient �tre les sites potentiels.
Evidemment les Gobelins faisaient partie des sites potentiels. R.F.F., propri�taire du site, l'a refus�. De fait, nous ne sommes pas chez nous et � partir du moment o� nous ne sommes pas chez nous, nous ne sommes pas en capacit� d'imposer l'implantation de ce site de garage dans les Gobelins...
Maintenant que vous �tes plus proches du pouvoir en place, et que vous ne pouvez plus dire que c'est l'ancien gouvernement, je vous incite � voir avec R.F.F. Je crains que cela ne rende les choses plus compliqu�es !
En ce qui concerne le fait que vous n'ayez pas eu d'informations, au moment de la concertation pr�alable sur l'implantation du site, il est clair qu'� l'�poque, ce choix n'avait pas �t� encore fait. Nous regardions les diff�rentes implantations possibles. Il n'y a pas eu volont� de cacher quoi que ce soit.
Dans les discussions que nous avons eues � cette p�riode-l� dans le Comit� de pilotage du tramway o� est repr�sent� le maire du 15e, nous avions �voqu� chaque fois diff�rents sites d'implantation. Il n'y avait pas, � cette �poque, de choix d�finitifs. Je ne peux pas vous garantir en tout cas que par rapport � votre inqui�tude, il n'y aura pas d'empi�tement du site du tramway en dehors de la voirie.
C'est ainsi que nous concevons aujourd'hui le site d'implantation y compris pour l'int�gration des 5 voitures suppl�mentaires pour l'extension du tramway jusqu'� la porte de Charenton.
Nous allons �tendre le garage en direction du p�riph�rique et pas sur les emprises sur lesquelles vous envisagez des programmes immobiliers par rapport au choix du site.
Une confirmation de fa�on � �viter toute ambigu�t� : les travaux ne commenceront pas avant que nous ayons le rapport du commissaire-enqu�teur, suite � l'enqu�te publique.
Tant que nous n'avons pas le visa du commissaire-enqu�teur, et que la d�cision n'est pas prise, ces d�penses seraient � la charge unique de la Ville et non pas � la charge du projet.
Vous d�crivez par rapport au site de Lucotte, un paysage enchanteur � proximit� de la Seine.
J'entends votre coll�gue, Mme CH�RIOUX, qui, elle, dit au contraire, que c'est un site particuli�rement mis en danger. Je crois avoir entendu M. BERTHAULT dire que finalement, on ne devrait pas investir autant dans un lieu peu utilis� par les Parisiens comme la place Mazagran. J'ai entendu que dans le 15e, nous sommes sur des sites enchanteurs sur lesquels il ne faudrait pas implanter de garages de tramways, ne pas implanter de centres de tri de d�chets...
Je vous confirme que nous avons chang� d'�re. L'id�e selon laquelle certains arrondissements devraient �tre des arrondissements sur lesquels il ne faut aucune implantation au service de la Ville de Paris et d'autres qui devraient prendre toutes ces implantations est r�volue.
Il y a un r��quilibrage qui se fait aujourd'hui, sans volont� sp�cifique de mettre en place une s�gr�gation vis-�-vis du 15e. Quand j'entends Mme CH�RIOUX dire, avec cette phrase terrible, que parfois, sur cette partie du 15e, on aurait l'impression d'�tre pass� de l'autre c�t� du p�riph�rique, dans cette banlieue obscure dans laquelle on pourrait mettre les centres de tri de d�chets, etc., cela fait parfois un peu froid dans le dos !
Je voudrais confirmer � M. DARGENT que suite � une discussion avec le maire du 15e, M. GALY-DEJEAN, au t�l�phone, en ce qui concerne ce projet de d�lib�ration sur lequel, semble-t-il, les �lus du 15e n'ont pas eu toutes les pi�ces qu'ils souhaitaient pour examiner ce dossier, je propose de reporter ce projet de d�lib�ration au prochain Conseil de Paris. Nous souhaitons faire la preuve de notre bonne volont� en la mati�re, de fa�on � ce que ce projet puisse avancer avec l'ensemble des arrondissements concern�s. Le site sera donc � nouveau pr�sent� aux Conseils et aux �lus d'arrondissement pour qu'ils puissent le soutenir pleinement lors du prochain Conseil de Paris.
(M. Christian SAUTTER, adjoint, remplace M. Christophe CARESCHE, adjoint, au fauteuil de la pr�sidence).
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.
Le projet de d�lib�ration DVD 216 est retir�, il n'est pas n�cessaire de proc�der aux op�rations de vote.

Décembre 2002
Débat
Conseil municipal
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