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10 - Suspension et reprise de la séance


(La s�ance, suspendue le lundi 9 d�cembre 2002 � vingt heures quarante cinq minutes, est reprise le mardi 10 d�cembre 2002 � neuf heures quarante minutes, sous la pr�sidence de M. le Maire de Paris).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, ces travaux �tant denses, ne perdons pas trop de temps. Avant de proc�der aux nombreux votes sur les diff�rents budgets et ainsi que la conf�rence d'organisation en a d�cid�, il va y avoir maintenant cinq minutes par groupe pour une explication de vote.
Je donne la parole d'abord au groupe "Les Verts", Christophe NAJDOVSKI pour cinq minutes.
M. Christophe NAJDOVSKI. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, chers coll�gues, comme l'a rappel� hier notre coll�gue Marie-Pierre MARTINET au nom de notre groupe, le vote du budget est un moment fondamental, un moment de v�rit� pour celles et ceux qui ont � c?ur de mettre en ?uvre le projet politique pour lequel ils ont �t� �lus.
Depuis vingt mois, la majorit� municipale applique le contrat sur lequel elle s'est engag�e. Je ne reviendrai pas sur les d�j� nombreuses r�alisations qui sont les n�tres.
Le budget 2003 constitue une nouvelle �tape de la mise en ?uvre de ce contrat dont l'objectif est d'offrir une meilleure qualit� de vie � tous les Parisiens notamment en r�sorbant le d�ficit en �quipements laiss� par nos pr�d�cesseurs.
La forte hausse de l'investissement entam�e au budget 2002 et qui sera poursuivie en 2003 doit y contribuer.
En mettant l'accent dans ce budget sur les cr�dits de paiement plut�t que sur les autorisations de programme, vous tenez un langage de v�rit�. En effet, ce qui est essentiel c'est que le budget d'investissement en forte hausse depuis 2001 soit ex�cut� de mani�re � concr�tiser nos projets. Sur ce point, nous avons encore une marge de progression non n�gligeable.
Nous notons avec satisfaction que vous comptez apporter une r�ponse positive � nos propositions en mati�re budg�taire, comme c'est le cas sur notre voeu pour un budget informatis� qui permettrait une analyse prospective et r�trospective des questions budg�taires.
Par ailleurs, nous estimons que l'effort financier de la collectivit� parisienne en mati�re de sant� et notamment dans la lutte internationale contre le Sida se doit d'�tre exemplaire.
Paris, nous le savons tous, fait d�j� beaucoup dans la lutte contre cette pand�mie, mais il serait incompr�hensible que l'effort de la Ville dans ce domaine ne soit pas � la hauteur du terrible drame qui est en train de se nouer dans les pays du Sud. La Ville de Paris se doit de montrer l'exemple en prenant l'initiative.
Aussi, nous notons avec satisfaction, Monsieur le Maire, le concours suppl�mentaire de la Ville en mati�re financi�re dans la lutte internationale contre le Sida du montant significatif de 1 million d'euros. En faisant cela, elle montrera la voie aux autres collectivit�s du monde entier.
Monsieur le Maire, nous avons choisi de participer de mani�re pleine et enti�re � la r�alisation de nos objectifs communs. Mais nous devons prendre garde car, d'ici � la fin de la mandature, notre parcours est sem� d'emb�ches.
La situation �conomique g�n�rale est marqu�e par la r�cession. L'opposition joue l'obstruction plut�t que la construction. Le Gouvernement se d�fausse de ses responsabilit�s notamment en mati�re d'action sociale.
Nous devons donc �tre tr�s attentifs � ce que nous tenions nos engagements pris devant les Parisiens en 2001 avec un contexte aujourd'hui incertain.
Les �lus du groupe "Les Verts" voteront pour ce budget qui nous permet aujourd'hui de poursuivre notre chemin vers les objectifs que nous nous sommes fix�s.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
J'invite tous les Pr�sidents de groupe � vous imiter : on peut dire beaucoup de choses sans utiliser les cinq minutes.
La parole est au groupe communiste, Jean VUILLERMOZ.
M. Jean VUILLERMOZ. - Merci.
Au terme de ce d�bat budg�taire, il nous revient de proc�der aujourd'hui � l'acte le plus important dans la vie de notre Conseil, celui de se prononcer sur le budget de notre collectivit�. Acte qui engage chacune et chacun d'entre nous sur ce qui fonde la conception des missions d'une collectivit� publique.
Missions qui visent, pour ce qui nous concerne, � assurer l'�galit� de toutes et de tous devant l'offre de services publics. Egalit�, faut-il le rappeler qui demande des efforts cons�quents en investissements, mais aussi en d�penses de fonctionnement, tant les Parisiens ont souffert et souffrent encore d'un sous-�quipement de la Ville capitale.
Pire, pendant des ann�es, la s�gr�gation sociale, �conomique, mais aussi le m�pris, ont �t� le lot des centaines de milliers d'habitants du Nord et de l'Est de Paris. Et nous l'avons v�rifi� encore une fois � l'occasion de cette discussion budg�taire, la droite parisienne persiste � vouloir distinguer deux Paris : celui du Centre et de l'Ouest qui doit se pr�server de toute invasion, mais qui devrait dans le m�me temps se voir dot� de l'essentiel des futurs �quipements, et celui du Nord-est qui, � ses yeux, aujourd'hui, serait trop choy� alors que cette partie de Paris a �t� victime de politiques s�gr�gatives pendant de longues ann�es, alors qu'il s'agit de r�tablir, enfin, l'�galit� de traitement � laquelle tous les Parisiens ont droit.
Ce budget 2003, dot� de 5,8 milliards d'euros n'a rien d'artificiel. Il parle aux Parisiennes et aux Parisiens car il touche directement leur vie quotidienne y compris de celles et de ceux qui vivent dans la d�tresse permanente, dans l'exclusion. L'ensemble de ces actions ont �t� valoris�es et enrichies notamment par les �lus de notre groupe.
Permettez-moi de revenir quelques instants sur ces enrichissements.
Hier, Christian SAUTTER avec raison, a indiqu� que la Ville � elle seule ne pouvait pas faire reculer le ch�mage. Cette appr�ciation prend toute sa signification lorsque l'on sait que les Parisiennes et les Parisiens, mais plus g�n�ralement les Fran�ais, sont tr�s inquiets � propos de la d�gradation de l'emploi et de la situation �conomique. Dans un r�cent sondage, seulement 15 % des personnes pensent que "les choses vont en s'am�liorant" ! C'est dire qu'il convient de saluer cette lucidit� face � une politique gouvernementale que l'on peut r�sumer par un slogan : "servir le Capital".
Dans le cadre du d�bat budg�taire, les �lus communistes vous ont avanc� des propositions.
Celle visant � organiser des Etats g�n�raux a re�u votre soutien. Nous nous en r�jouissons. Cette rencontre avec un ensemble de partenaires nous permettra, nous en sommes convaincus, de d�gager des actes nouveaux et fructueux au service du d�veloppement de l'emploi � Paris.
Il nous a �t� propos� de transformer en voeu notre amendement concernant le foncier pour maintenir des activit�s et favoriser l'installation de nouvelles P.M.E.-P.M.I. La proposition de doter la Ville de Paris d'un outil op�rationnel d'intervention dans ces domaines et celle d'inscrire la n�cessit� de pr�server les activit�s dans le futur r�glement du P.L.U. ont bien entendu pour mon groupe valeur d'engagements.
S'agissant des moyens engag�s pour r�ussir une grande consultation des Parisiens sur le P.L.U., nous avions propos� d'y consacrer des moyens cons�quents en missionnant un organisme sp�cialis�.
En r�ponse, vous nous proposez un voeu qui engage des moyens compl�mentaires pour tenter de toucher le maximum de Parisiens. Nous en prenons acte tout en consid�rant qu'une opportunit� telle que celle de l'�laboration du P.L.U. aurait m�rit� un effort bien plus cons�quent mais, soyez en certains, nous y reviendrons incessamment et notamment lors du prochain d�bat sur le P.A.D.D.
Enfin, je tiens � vous faire part de notre satisfaction quant aux engagements financiers qui permettront d'organiser en 2003 une campagne d'information en direction des Parisiens sur les r�alit�s de la prostitution.
Pour conclure, Monsieur le Maire, ce budget 2003 va nous permettre, par les actions que nous d�ploierons, d'am�liorer sensiblement la vie quotidienne des Parisiennes et des Parisiens, en r�duisant les in�galit�s.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le Maire, le groupe communiste votera le budget 2003 de notre collectivit�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
La parole est � M. LEGARET, pour le groupe U.M.P.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il faut conclure au terme de cette discussion budg�taire. Le budget 2003 porte deux marques qui sautent aux yeux : l'opacit� et l'imp�cuniosit�.
L'opacit� parce que c'est la premi�re fois que les documents budg�taires nous sont pr�sent�s d'une mani�re tronqu�e, fallacieuse, insinc�re, avec l'impossibilit� de comparer ce qui est comparable, avec une nouvelle m�thode comptable et budg�taire qui consiste, en r�alit�, � tout embrouiller de mani�re � ce que les Conseillers de Paris ne puissent pas faire leur travail, leur devoir d'analyse et de proposition.
Nous nous sommes efforc�s de d�poser, par des amendements et des v?ux, des contributions raisonnables. Le pr�sident Jacques BRAVO a bien voulu, hier, �mettre une critique que j'ai prise pour un �loge, en relevant que nos amendements ne bouleversaient pas le budget de plus de 1 %.
Les amendements devant �tre gag�s, je consid�re que c'est bien la preuve qu'ils �taient strictement conformes aux normes de ces r�gles budg�taires.
M. SAUTTER a bien voulu m'indiquer, dans la soir�e, qu'il reprendrait trois de nos v?ux � condition d'effacer - tiens, revoil� Tartuffe ! - les consid�rants. Je salue ce geste de bonne volont� puisque, sauf erreur de ma part, c'est la premi�re fois depuis cette nouvelle mandature que l'Ex�cutif veut bien tenir compte de v?ux que nous d�posons dans une s�ance budg�taire. Je salue donc cette avanc�e, ce qui prouve que lorsque nous �mettons des propositions...
M. Christian SAUTTER, adjoint. - Raisonnables.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - ... simplement de bon sens, pour essayer de faire en sorte que la transparence soit r�tablie, il peut y avoir une rencontre de bonnes volont�s.
Pourquoi ne pas aller plus loin ? Je suis tr�s surpris que des v?ux que nous avions propos�s �galement pour aller plus loin dans la transparence, notamment la proposition de constitution d'une commission sp�ciale pour pouvoir veiller sur l'usage des cr�dits de f�tes, de c�r�monies, de train de vie de l'H�tel-de-Ville, aient �t� rejet�s par M. CARESCHE, hier soir, avec un argument qui ne tient absolument pas, en disant : � la diff�rence de ce qui se passait lorsqu'il y avait une questure, d�sormais tous les �lus de Paris vont pouvoir avoir entre les mains les chiffres.
Je fais remarquer � M. CARESCHE que, lorsqu'il y a une commission, cela permet � des commissaires de travailler plus sp�cifiquement sur les sujets qui les int�ressent mais que cela n'emp�che en rien l'assembl�e pl�ni�re de disposer de la totalit� des informations.
Je consid�re qu'il y a donc l� une volont� de ne pas aller dans le sens de la transparence et je ne puis que le regretter.
La conclusion ne vous �tonnera pas, Monsieur le Maire. Compte tenu de cette pr�sentation du budget, compte tenu que la Ville se trouve en situation d'imp�cuniosit� parce que vous avez d�pens� sans compter, parce que nous constatons que votre seul recours consistera � mobiliser davantage d'emprunts pour essayer de boucher les trous et faire face � l'urgence, les �lus U.M.P. voteront contre le budget que vous pr�sentez.
S'agissant du budget sp�cial de la Pr�fecture de police, nos intervenants ont eu l'occasion de s'exprimer, hier soir. Nous constatons que c'est un budget �videmment de nature hybride puisqu'il est pr�sent� par le Maire de Paris mais qu'il est pr�par� par le Pr�fet de police.
Il y a bien des imperfections dans ce budget sp�cial et nous les avons relev�es. Ceci �tant, nous voulons saluer l'effort du Gouvernement, qui porte ses fruits : l'am�lioration des statistiques de la d�linquance, la pr�sence polici�re plus forte � Paris et nous voulons soutenir cette action du Gouvernement. C'est la raison pour laquelle nous voterons le budget sp�cial de la Pr�fecture de police.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est au groupe M.D.C. Je pr�sume que c'est son pr�sident, Georges SARRE.
M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement des citoyens, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, bonjour.
Chers coll�gues, chacun, ce matin, est dans son r�le. Il y a ceux qui soutiennent et qui votent pour et il y a ceux qui s'opposent et qui votent contre.
Alors, les arguments. En ce qui concerne la sinc�rit�, je tiens � saluer l'effort qui a �t� r�alis� car c'est un budget particuli�rement sinc�re qui nous a �t� pr�sent� et sans engager une pol�mique sans int�r�t avec M. LEGARET, je dirai que, par rapport � ce qui se faisait dans les mandatures pr�c�dentes, ce budget a progress� en vue d'une meilleure transparence et d'une plus grande sinc�rit�. Je crois qu'objectivement, il est difficile de soutenir le contraire.
M. LEGARET, qui conna�t parfaitement le dossier des finances municipales et d�partementales, a enfourch� un cheval de bataille qui ne me para�t pas justifi�. Donc, oui, ce budget est sinc�re.
Que notons-nous ? Une tr�s grande relance de l'investissement, qui avait �t� gravement sacrifi� de 1995 � 2000. Cette reprise de l'investissement est forte et se confirme. Tout cela nous donne satisfaction.
Les cr�dits d'�quipement pour la petite enfance et les �coles du premier degr� progressent de fa�on spectaculaire tandis que ceux r�serv�s aux coll�ges sont globalement stables.
Le programme de mise en chantier de logements sociaux est aussi engag�. Je le disais hier, il faudra am�liorer la gestion du parc car cela me semble une n�cessit� premi�re. En effet, nous savons qu'il y a trop de gens qui ont un logement H.L.M. et qui, en r�alit�, ne l'habitent plus, sauf quelques semaines � l'occasion de l'hiver.
Ce que je voudrais dire �galement, c'est que nous entrons dans une phase plus difficile puisque la situation �conomique et politique d'aujourd'hui n'est pas la m�me.
Au plan politique, le Gouvernement va se lancer dans une d�centralisation qui pr�sente beaucoup de risques, en particulier bien s�r pour l'unit� de la R�publique, mais aussi pour les finances des collectivit�s territoriales et c'est quelque chose que nous devons prendre en consid�ration, en m�me temps que la croissance baisse, que les difficult�s s'accumulent, que le ch�mage, � Paris comme au plan national, augmente. C'est pourquoi je crois qu'il est n�cessaire que nous ayons une r�flexion sur la politique fiscale que nous devons conduire � Paris.
Voil�, Monsieur le Maire, ce que je souhaitais dire bri�vement, en apportant bien entendu les voix du groupe M.D.C. au vote du budget municipal comme au vote du budget d�partemental.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et radical de gauche, communiste et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Georges SARRE et le groupe M.D.C.
La parole est � Colombe BROSSEL pour le groupe socialiste et radical de gauche.
Mme Colombe BROSSEL. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.
Transparence, �coute, proximit�, service public de qualit�, tels sont les principes qui guident notre action au service des Parisiens.
Les orientations budg�taires pour 2003 illustrent pleinement leur mise en ?uvre. En effet, comme l'ont rappel� un certain nombre de mes coll�gues de la majorit�, un budget, c'est bien plus qu'un catalogue, une addition de lignes budg�taires, c'est la traduction dans les faits des engagements que nous avons pris envers les Parisiens.
Permettez-moi de revenir rapidement sur les deux expressions qui sont le plus revenues au cours de nos d�bats, lors de la journ�e d'hier : la transparence et le service public.
L'exigence de transparence annonc�e d�s mars 2001 se traduit dans le budget 2003 par la volont� d'afficher les d�penses r�elles en particulier en investissement. Ainsi ce budget est un exercice de pr�visions, mais aussi et surtout un budget de sinc�rit�. A cours d'arguments, nos coll�gues de l'opposition en sont � critiquer les points de d�tail ou � �laborer des th�ories fumeuses sur les cons�quences � long terme de ce budget.
Venons-en au service public parisien. La r�duction des in�galit�s sociales et territoriales tout comme la volont� de r�pondre aux besoins de tous les Parisiens rend n�cessaire une politique massive d'investissements afin de rendre notre ville plus juste et plus solidaire. Le budget pr�visionnel 2003, en red�ployant les moyens pour encore mieux les mobiliser vers des objectifs prioritaires et en mettant l'accent sur l'investissement et l'entretien des �quipements r�pond � ces objectifs. C'est bien afin d'am�liorer le service public que l'accent est mis par exemple comme nous l'avons vu longuement hier, sur la propret�, la solidarit�, la petite enfance. Dans ces deux derniers domaines, par exemple, le programme de construction de nouveaux �quipements continue au-del� de ces investissements. Les moyens humains pour am�liorer l'accueil sont �galement mis en ?uvre. C'est bien afin d'am�liorer le service rendu � l'ensemble des Parisiens quels que soient leur lieu d'habitation, leur niveau de revenu, leurs origines, leur mode de vie dans un souci permanent de plus grande justice sociale que ces propositions sont faites.
Parce que nous savons bien qu'une grande partie de la qualit� du service public tient � son personnel, l'accent est effectivement port� sur le recrutement d'un certain nombre de personnels dans les domaines o� ils n'�taient et ne sont pas encore assez nombreux.
Monsieur le Maire, vous avez souhait� ne pas augmenter les taux d'imposition � Paris pour financer les investissements ainsi que les cr�ations d'emplois. Vous nous proposez de recourir � un emprunt de 583 millions d'euros. Cet emprunt fait pousser de hauts cris � nos coll�gues de l'opposition et leur fait tenir de grandes d�clarations dans la presse au nom d'une pseudo rigueur budg�taire. En fait, vous nous proposez tout simplement de r�unir les moyens n�cessaires � la r�alisation de nos ambitions.
Soyons fiers de financer nos engagements. Cet emprunt est bon pour l'avenir de Paris.
Parce que ces priorit�s nous semblent r�pondre aux attentes des Parisiennes et des Parisiens, parce que la m�thode que vous employez nous para�t �tre juste, parce que vous nous proposez de rendre Paris plus juste et plus solidaire, le groupe socialiste et radical de gauche vous donnera les moyens de ce projet en votant avec enthousiasme ce budget primitif 2003.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Colombe BROSSEL.
La parole est � Yves GALLAND.
M. Yves GALLAND. - Il y a quelque chose de surr�aliste dans ce budget que vous nous pr�sentez. A l'�vidence, vous avez eu peur de nous donner, de vous donner les moyens de votre politique en vous dotant des ressources financi�res n�cessaires. D'ailleurs, Monsieur le Maire, la main sur le c?ur, lors d'une grande envol�e oratoire avec le talent dont vous avez le secret, vous avez fustig�, hier, l'endettement de la Ville en 1997, les hausses d'imp�t des mandatures pr�c�dentes pour r�affirmer votre nouveau credo sur la rigueur budg�taire. Chaudement applaudi, mais c'est tellement r�v�lateur, seulement par une partie de votre majorit�, j'ai regard� � ce moment-l� tr�s attentivement M. CONTASSOT, M. RIOU et bien d'autres.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Pas de d�lation !
M. Yves GALLAND. - Ils n'exprimaient logiquement aucun soutien puisqu'ils pensent, � juste titre comme ils l'ont exprim�, que vos projets et vos engagements ne peuvent pas �tre mis en ?uvre sans des ressources financi�res substantiellement diff�rentes de celles que vous annoncez.
Ce budget est donc pour partie virtuel. Il n'en demeure pas moins inqui�tant par ses d�rives dans la gestion, par ses orientations inadapt�es et par ses carences.
D�rives dans la gestion : vous aurez cr�� plus de 4.000 emplois dans le premier tiers de la mandature. Sur 955 emplois cette ann�e, vous en red�ployez 17 % soit 160 et vous en cr�ez 795 soit 83 %, au m�pris des deux audits r�alis�s par M. TIB�RI et vous-m�me qui montrent bien qu'une fonction publique parisienne restructur�e et mobilis�e sur des objectifs a une capacit� forte de red�ploiement. C'est pourquoi nous ne pouvons pas accepter l'interpellation de M. SAUTTER nous demandant : "Voulez-vous supprimer les emplois pour la petite enfance, la politique sociale, la culture ?" Non, Monsieur le Maire, cette caricature ne nous concerne pas. Monsieur SAUTTER, nous voulons simplement red�ployer.
Par ses orientations inadapt�es, l'explosion du compte foncier largement imputable � votre politique on�reuse d'achats d'immeubles occup�s � l'ouest, avec une production de logements sociaux marginale et une gestion mixte hasardeuse, en est un r�v�lateur. Bien s�r, le compte foncier ce n'est pas que cela.
Sur le reste, que d'inconnues. Combien d'hectares sur les terrains S.N.C.F. Batignolles ? Pour quoi faire, en dehors de l'espace vert ? Par ces carences, face � la d�gradation pr�occupante de l'emploi � Paris, vous n'avez aucun projet �conomique d'ampleur, aucune vision structurante pour attirer les entreprises dans notre Ville capitale et lui donner une image d�di�e � tous dans la comp�tition europ�enne.
Voil� toutes les raisons pour lesquelles nous voterons contre le projet de budget qui nous est pr�sent�. Ce n'est pas pour la coproduction de s�curit� � laquelle nous ne croyons pas. Comme vous nous avez cit� � loisir, hier toute la journ�e, Marseille et Bordeaux, permettez-moi de vous citer ce matin, Lyon. En effet, votre coll�gue, maire socialiste de Lyon, �tait interview� sur Europe 1 par Jean-Pierre ELKHABACH. Il faisait l'apologie non pas de la coproduction, mais de la production parall�le mettant en valeur l'efficacit� exceptionnelle de sa police municipale dans sa ville.
Monsieur le Maire, comme le disait hier M. CARESCHE, nous n'avons pas chang�. Nous poursuivons sur cette orientation parce que nous croyons que c'est dans la coh�rence, et dans l'action que l'on honore son engagement politique.
C'est donc pour soutenir les moyens budg�taires affect�s aux sapeurs-pompiers dont l'action exemplaire doit �tre soutenue, que nous voterons ce budget de la Pr�fecture de police. Naturellement, votre budget va �tre vot� dans le seul int�r�t des Parisiennes et des Parisiens. Le groupe U.D.F. exercera sa fonction vigilante de contr�le dans tous les domaines y compris culturel car, dans notre conception de la d�mocratie, il n'y a aucun sujet tabou qui puisse �chapper � l'action et � la vigilance des �lus.
Les ayatollah de la culture - il y en a dans tous les partis politiques - veulent nous imposer le culturellement correct. Si des achats d'?uvres d'art nous interpellent, m�me si ce n'est pas culturellement correct et Elisabeth de FRESQUET a eu totalement raison de lancer le d�bat sur le Perroquet, nous en parlerons. Si des programmations th��trales nous interpellent, nous en parlerons comme Laure ADLER qui n'est pas de notre camp politique, naturellement scandalis�e par cette pi�ce sulfureuse qui a lieu au Th��tre de la Ville o� un acteur, cale�on sur la t�te, demande aux spectateurs pendant une demi-heure de bouffer de la merde.
Am�liorer la gestion, se battre pour ses engagements, voici l'engagement pour aujourd'hui et demain du groupe U.D.F.
(Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, au terme de ce d�bat, je veux d'abord remercier tous les �lus sans distinction pour leur implication dans ce d�bat, pour la passion, la fougue et le talent oratoire dont ils font preuve les uns et les autres pour d�fendre ce qui leur appara�t �tre leurs convictions. Ces d�bats budg�taires sont toujours ardus, longs et fatigants pour tout le monde. Je veux donc en remercier les �lus et tous les fonctionnaires qui les ont pr�par�s. Chacun sait � quel point, pendant des mois, ce travail est intense et difficile. Je veux remercier aussi les fonctionnaires qui permettent que cette s�ance puisse se d�rouler dans de bonnes conditions.
Sur le fond, je serais tr�s bref. Finalement, ce d�bat n'est pas si convenu, puisque c'est le troisi�me budget pr�par� par l'�quipe municipale et le deuxi�me en ann�e pleine. Je constate de la part de la majorit� municipale, � la fois une dynamique de la diversit�, de la cr�ativit�, mais aussi une dynamique de la solidarit�.
J'appr�cie l'un autant que l'autre et je n'oppose pas les deux. Personnellement, en tant qu'animateur de la collectivit� parisienne, je ne me plains pas des suggestions qui viennent de la majorit� comme des oppositions.
Je m'en r�jouis m�me quand cela permet d'am�liorer ce que nous avons pr�par�.
Je veux dire � la majorit� que j'appr�cie autant son soutien, sa solidarit�, son sens de la responsabilit� collective, que sa cr�ativit�, ses suggestions constructives qui d'ailleurs sont en grande partie int�gr�es dans ce qui sera, apr�s le vote, le budget de toute la collectivit�.
En ce qui concerne les oppositions, je n'ai pas trop de commentaires � faire, sinon on va croire que je fais la le�on. Et en plus, je n'ai pas tellement envie de vous conseiller. Apr�s tout, vous pourriez devenir dangereux.
Vous vous exprimez librement selon les r�gles de la d�mocratie et je respecte votre expression. Simplement, certains exc�s peuvent ne pas rendre extr�mement pertinents ou cr�dibles des arguments. De ce point de vue-l�, je me r�jouis que nous soyons fermes sur les progr�s en mati�re de transparence, de lisibilit� de ce budget et surtout de sa sinc�rit�, donc de son ex�cution.
Sur l'emprunt et la stabilit� des taux de la fiscalit�, je ne reprendrai pas ce que j'ai dit hier. Peu importe les pol�miques et la fougue de tel ou tel. On verra � la fin de la mandature o� on en est, et on comparera les faits sur les taux de la fiscalit� et sur l'emprunt.
On verra d'autant plus si l'emprunt, qui sert � payer des cr�ches, des �quipements collectifs, du transport, est un mauvais investissement et s'il est moins pertinent que les emprunts qui servaient � combler des d�ficits.
En ce qui concerne les d�penses de la Pr�fecture de police, je voudrais vous dire que pour ma part, j'assume totalement le travail fait, y compris celui que mes pr�d�cesseurs faisaient avec la Pr�fecture de police.
Peut-�tre y avons-nous mis une certaine dynamique qui se traduit par un engagement financier plus important.
Je note que tous les budgets peuvent voir des �volutions positives. Je note que dans le collectif de juillet dernier, le groupe R.P.R. de l'�poque et d'autres groupes de l'opposition - pas tous - ont refus� de voter le budget de la Pr�fecture de police. L'un d'entre eux, le groupe R.P.R. � l'�poque, nous demandait m�me d'enlever 1 million d'euros au budget de la Pr�fecture de police pour le r�int�grer dans le budget de la Ville.
Quelques esprits, sans doute plus �clair�s, comme celui de l'ancien Maire de Paris, M. Jean TIBERI, avait dit non... mais ils �taient tr�s minoritaires au sein de la droite parisienne � ce moment-l�.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Nous l'avions vot�.
M. LE MAIRE DE PARIS. - C'est ce que je suis en train de dire... Voulez-vous que je le souligne plus ? Si je le souligne plus, cela va faire tactique.
Je suis content que la responsabilit� progresse et que le budget de la Pr�fecture de police puisse �tre vot� par un plus grand nombre de Conseillers.
En conclusion, et avant le vote, je vous dirai, au-del� de nos diff�rences, qu'il me semble que les Parisiens per�oivent un souci de justice, un souci d'�quit� y compris territorial. Il me semble qu'il y a une certaine dynamique � Paris et qu'elle est per�ue � l'�tranger - y compris une dynamique culturelle - qui ne permet pas tout mais qui, dans la libert� et la diversit�, est pour beaucoup dans le rayonnement de Paris et dans sa capacit� � �tre plus fort �conomiquement.
Tout cela est fragile. Rien ne doit justifier de la part de l'Ex�cutif une quelconque arrogance ou une quelconque autosatisfaction.
Mais si cela peut �tre aiguillonn� par les critiques des oppositions, cela doit constituer une raison suppl�mentaire pour �tre exigeant avec nous-m�mes et pour progresser encore. C'est le v?u que je fais, pour ce budget, comme un atout, comme un encouragement pour les budgets suivants. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
Nous allons maintenant passer au vote.
Je vais mettre aux voix les budgets sp�cifiques, les �tats sp�ciaux d'arrondissement, le budget de la Pr�fecture de police, les budgets d'investissement de la Ville et du D�partement.
Vous savez que ces derniers votes s'effectueront par chapitre, puis globalement suivant la nomenclature qui vous a �t� distribu�e.
N'oubliez pas, comme l'avait sugg�r� le pr�sident du groupe R.P.R., le m�me vote qui nous fait gagner beaucoup de temps. Je vous rappelle qu'il n'y a pas de reprise de parole. Je demanderai � l'adjoint aux finances son avis sur les diff�rents amendements et v?ux.

Décembre 2002
Débat
Conseil municipal
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