retour Retour

53 - 2002, DVD 246 - Renaissance de la Bièvre à Paris. - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec l'association "Exposition Bièvre" une convention pour la présentation de l'exposition "la Bièvre rivière vivante à Paris. - Subvention correspondante. - Montant : 34.500 euros


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DVD 246 qui porte sur la renaissance de la Bi�vre � Paris. Il s'agit d'autoriser M. le Maire de Paris � signer avec l'association "Exposition Bi�vre" une convention pour la pr�sentation de l'exposition : "La Bi�vre, rivi�re vivante � Paris". La subvention est d'un montant de 34.500 euros.
M. BARDON, M. COUMET et Mme CONSTANTIN r�pondra.
Monsieur BARDON, vous avez la parole.
M. Jean-Charles BARDON. - Monsieur le Maire, vous nous proposez d'accorder une subvention de 35.600 euros � l'"association Bi�vre" pour l'organisation d'une exposition itin�rante baptis�e "Bi�vre, rivi�re vivante � Paris". Bien s�r, toutes les actions qui tendent � amplifier un effort de communication � destination des parisiens doivent �tre soutenues, m�me si parfois, comme c'est le cas ce soir, le montant de ces subventions peut para�tre contestable, 35.600 euros, je trouve que c'est beaucoup, mais cette subvention est surtout pour nous, �lus U.M.P., l'occasion de vous faire part de certaines inqui�tudes, de certaines interrogations qui se sont manifest�es, notamment � l'occasion des premi�res r�unions de pr�sentation des projets d'am�nagement de la Bi�vre relatifs au 5e et au 13e arrondissements de Paris.
Inqui�tudes manifest�es tout d'abord par l'ampleur des projets, projets qui ne tiennent que peu de compte des pr�occupations des riverains directs des futurs am�nagements, ampleur des projets dont les cons�quences, notamment en mati�re de s�curit� pour le Jardin des Plantes, sont ignor�es, inqui�tudes sur l'information minimaliste mise � disposition des administr�s.
En effet, on est en droit de poser la question : quid des futures emprises de chantiers, quid de l'avenir d'un �tablissement scolaire, le lyc�e Louise-de-Marillac, pendant la dur�e des travaux, lyc�e situ� au beau milieu du futur chantier Buffon ?
Outre ces inqui�tudes, Monsieur le Maire, parmi d'autres, les habitants des 5e et 13e arrondissements s'interrogent tout naturellement sur le co�t financier total de l'am�nagement de la Bi�vre pour notre collectivit�. Il n'y a aucun document comptable � destination des parisiens permettant au moins une �bauche de projet de budget. La brochure que j'ai ici en mains, distribu�e gracieusement par la Ville de Paris, ne comporte aucun chiffrage et les tentatives d'explication des modes de financement des �lus de votre majorit� nous ont laiss� perplexes.
Aujourd'hui, les Parisiens font leurs comptes. Cet apr�s-midi, une subvention de 35.600 euros, hier, c'�tait en juillet 2002, une d�lib�ration de 3.750 euros par an vot�e pour contribuer au budget de financement d'un syndicat, syndicat cr�� pour faire rena�tre la Bi�vre, sans oublier la contribution financi�re indirecte du D�partement de Paris au projet d'am�nagement de la Bi�vre par le biais du S.I.A.A.P.
Face � ces d�penses d�j� vot�es ou programm�es, face � ce que j'appellerai l'addition finale de ce projet audacieux, il faudra que votre majorit� sache confirmer et expliquer aux plus r�ticents que leur argent sera bien utilis� et qu'une rivi�re que certains consid�rent � tort ou � raison comme morte ou disparue m�rite bien un tel traitement de faveur, une telle priorit� et surtout, un tel co�t.
Nous souhaitons donc, vous l'avez compris, sans repousser le projet d'am�nagement de la Bi�vre dans sa partie parisienne, vous mettre en garde sur les efforts d'explication qu'il vous reste � faire, sur l'encadrement financier qu'il vous appartient d'instaurer. En effet, je rappellerai pour m�moire que si l'on a mis cent ans pour d�couvrir la Bi�vre, on mettra au moins vingt ans pour rouvrir cette rivi�re, rivi�re qui, malheureusement, ne coulera toujours pas � l'issue du projet dans son lit originel, ni dans son environnement traditionnel, ni � son niveau primaire sans avoir �t� d�pollu�e en amont de Paris, car force est de constater qu'il existe toujours au moins dix points de pollution identifi�s qui ne seront toujours pas r�solus � la fin du chantier.
Prudence et rigueur donc, Monsieur le Maire, pour ce projet qui est un projet francilien, dont les fondements sont chers � mes coll�gues TR�M�GE et TOUBON.
Vous avez d�lib�r�ment, Monsieur le Maire, choisi d'�carter une approche plus pragmatique de ce projet en privil�giant une vision que je qualifierai de "romantique". Et bien apr�s tout, je vous dis chiche, pourquoi pas si vous �tes, le moment venu, capable d'expliquer aux Parisiens que les sommes d�pens�es pourront permettre de retrouver une certaine identit� autour de cette rivi�re.
Vous voulez financer, Monsieur le Maire de Paris, un "r�ve cr�atif" comme le d�clarait Mme CONSTANTIN. C'est un r�ve qui ne doit pas se transformer en "cauchemar financier" et ainsi donner raison � ceux qui, comme le d�clarait le Baron Haussmann, consid�raient la Bi�vre comme "une rivi�re infecte qui verse ses flots fangeux dans la Seine et dont l'int�r�t environnemental ne vaut pas un Louis".
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BARDON.
Monsieur COUMET, vous avez la parole.
M. J�r�me COUMET. - Je reste pantois face � ce que je viens d'entendre parce qu'il me semblait que le projet Bi�vre �tait un projet qui avait �t� initi� par un certain Maire de Paris qui s'appelle Jean TIBERI, que vous connaissez bien. Peut-�tre vous �tes vous aper�u, depuis, que M. TREMEGE et M. TOUBON soutenaient ce projet, c'est peut-�tre pour cela que vous �tes contre, si j'ai bien �cout� votre intervention, mais je suis totalement surpris par votre r�action. Je pensais que l'on aurait un d�bat tout � fait consensuel et j'�tais plut�t heureux qu'un conseiller de la majorit� et qu'un conseiller de l'opposition s'inscrivent sur ce projet : je pensais que nous allions dire � peu pr�s la m�me chose.
L�, je suis particuli�rement d��u. Vous �tes favorable � la renaissance de la Bi�vre � condition que cela ne co�te rien, c'est cela ?
Je suis d'autant plus surpris que les r�unions publiques organis�es � ce sujet ont eu un tel succ�s que celle du 13e a �t� d�doubl�e. La premi�re r�union qui a �t� organis�e dans la Salle des F�tes de la mairie du 13e, qui est relativement gigantesque, a �t� doubl�e par une deuxi�me r�union et celle du 5e a �t� annul�e parce que la Salle des F�tes n'�tait pas suffisamment grande et qu'il a fallu l'organiser dans un gymnase !
Nous avons touch� � quelque chose qui est certainement enfoui, mais en tout cas, toujours tout � fait sensible, au propre comme au figur�.
Cette deuxi�me rivi�re de Paris reste grav�e dans la m�moire collective. Les succ�s de cette premi�re pr�sentation du projet, tout comme, d'ailleurs, le nombre d'ouvrages publi�s � ce sujet, d�montrent, s'il en �tait besoin, que les habitants des 13e et 5e arrondissements souhaitent ardemment retrouver des t�moignages de cette rivi�re aujourd'hui enterr�e.
Retrouver la Bi�vre, c'�tait effectivement une utopie, cela devient aujourd'hui un projet. La Bi�vre, c'�tait le pass�, elle devient aujourd'hui l'avenir de Paris et je m'�tonne d'une telle manifestation de r�ticences, d'autant que ce n'est pas tout � fait ce que l'on a entendu dans le 13e et dans le 5e au cours des r�unions publiques organis�es � ce sujet l�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et apparent�s, communiste, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur COUMET.
Je vais demander � Mme CONSTANTIN de nous faire partager son r�ve cr�atif.
Mme Myriam CONSTANTIN, adjointe, au nom de la 4e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, merci J�r�me COUMET, merci aussi � M. BARDON, mais on le voit, la Bi�vre passionne et la Bi�vre continue de passionner, y compris presque cent ans apr�s son enterrement comme certains l'ont dit.
Depuis des ann�es, nous nous �tions engag�s dans cette id�e de favoriser la renaissance de la Bi�vre. Et ce projet, cette id�e, ne nous appartenait pas en propre puisque, J�r�me COUMET l'a dit et d'ailleurs M. BARDON aussi, et �galement Jean TIBERI et MM. Jacques TOUBON et Patrick TR�M�GE mais bien d'autres ont eu aussi cet objectif, et ont aussi ?uvr� sous l'ancienne municipalit� pour cette renaissance.
De quoi s'agit il ?
Je vous rappelle que nous avons vot� en juillet les objectifs que nous pouvions partager pour la renaissance de la Bi�vre. Il s'agit d�j� de mener une concertation, elle l'a �t�, elle s'est achev�e le 22 novembre 2002 sur ce que ressentent les habitants, ce qu'il veulent.
Nous leur avons pr�sent� - vous avez fait r�f�rence � la plaquette qui reprend l'exposition pr�sent�e en mairie du 13e et en mairie du 5e - les objectifs de l'op�ration. Nous leur avons pr�sent� une projection de ce que pourrait �tre la Bi�vre aujourd'hui, en amont de Paris dans son bassin, ce qu'elle pourrait �tre � Paris avec les contraintes d'aujourd'hui. Avec une interrogation centrale : que peut-�tre la Bi�vre ? Que peut apporter la Bi�vre ? Que peut �tre un projet de renaissance de la Bi�vre pour les Parisiennes et Parisiens d'aujourd'hui et �galement pour les Franciliens ?
Vous avez sugg�r� que les Parisiens et les Franciliens �taient fortement int�ress�s par l'op�ration. Cette concertation, comme vous l'indiquiez un peu, Monsieur BARDON, et comme surtout J�r�me COUMET l'a not�, a eu un �norme succ�s. Nous sommes en train de d�pouiller actuellement l'ensemble des opinions �mises dans cette concertation et nous avons pris l'engagement que la synth�se de cette concertation serait pr�sent�e au Conseil de Paris.
Nous l'avons dit, Bertrand DELANO� l'a dit �galement, cette adh�sion des Parisiens, ou leurs r�serves et critiques, ou leurs opinions conditionnent largement la suite du projet. Dans une renaissance de la Bi�vre, il y a plusieurs dimensions, qu'on peut mener simultan�ment ou ind�pendamment.
Il peut s'agir d'un projet environnemental, c'est � dire de nous associer � l'ensemble des communes situ�es en amont en ayant l'id�e, aujourd'hui, de voir un jour le cours de cette rivi�re restaur�, d'amont en aval en tenant compte des constructions et de la Ville.
Cela prendra �norm�ment de temps et nous ne manquons pas de le dire aux Parisiennes et Parisiens. On a mis cent ans � enterrer la Bi�vre ; elle ne se recr�era pas en un jour.
Projet environnemental, c'est donc la premi�re interrogation.
La deuxi�me concerne le projet urbain que peut �tre la Bi�vre. Est-ce que nous souhaitons remettre � jour la Bi�vre sur plusieurs sites � travers le 13e et le 5e dans des jardins, des espaces publics et pour leur d�bouch� en Seine et comment le souhaitons-nous ?
Ce que vous avez eu dans la plaquette, Monsieur BARDON, et dans l'exposition ce n'est pas un projet, c'est une projection, c'est une id�e. Le projet reste � construire. Bien entendu, nous serons extr�mement attentifs, s'il doit se d�rouler dans cette mandature ce qui n'est pas encore compl�tement acquis, puisque notre objectif maximum est de r�aliser un seul site dans la mandature, en tout cas s'il devait se r�aliser croyez que l'ensemble des populations riveraines et plus largement les Parisiens seraient saisis du projet en lui-m�me.
Troisi�me aspect, la Bi�vre, c'est un projet symbolique, que nous avons l� aussi la possibilit� de recr�er ou pas. Comme �galement pour les deux autres cas, nous avons le temps de le recr�er, et nous sommes ma�tres de la vitesse � laquelle nous enclencherons et d�velopperons cette renaissance de la Bi�vre ; projet symbolique qui peut aider � revaloriser, � recr�er l'image, le souvenir et �galement des �l�ments tout � fait pr�sents de cette rivi�re dans la Ville d'aujourd'hui.
Qu'est-il pr�vu maintenant ? Vous l'avez dit, Monsieur BARDON, une exposition, men�e par une association, qui a pr�sent� un projet, qui semble int�ressant. C'est une exposition itin�rante qui s'est d�j� d�roul�e partiellement dans d'autres communes du bassin de la Bi�vre, qui serait � Paris enrichie des aspects parisiens de la Bi�vre et accompagn�e de pas mal de p�dagogie et de visites guid�es.
Les 35.000 euros de co�t de cette initiative, point que vous souleviez tout � l'heure ? A mon avis et de l'avis de beaucoup de ceux qui ont eu � regarder ce projet, ils sont justifi�s.
Apr�s le bilan de la concertation, nous pensons organiser - cela a �t� pr�sent� dans la d�lib�ration de juillet 2002 - un concours europ�en sur l'ensemble du sch�ma directeur de la Bi�vre.
Voil� ce qui est pr�vu pour l'instant.
A chaque �tape du projet, vous aurez la possibilit� - le Conseil de Paris et les habitants - de donner votre avis.
Nous sommes tr�s soucieux des deniers publics. Prudence et rigueur c'est aussi notre mot d'ordre aux c�t�s du r�ve cr�atif et nous mettons ce projet en balance avec les cr�ches, avec les autres �quipements qui sont � r�aliser dans cette mandature. Nous avancerons doucement, nous avancerons au rythme que nous donnerons les Parisiens. Merci.
J'ai �t� tr�s longue, pardonnez-moi.
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Non, ce n'�tait pas du tout une r�ponse fleuve.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 246.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DVD 246).

Décembre 2002
Débat
Conseil municipal
retour Retour