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3 - Communication de M. le Maire de Paris sur l'assistance apportée aux victimes du cyclone " Mitch "


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, je voulais dire un mot sur l'aide aux pays sinistr�s d'Am�rique centrale.
En fin d'ann�e derni�re, le cyclone " Mitch " a d�vast� plusieurs pays d'Am�rique centrale, faisant de nombreuses victimes et plongeant les populations dans un �tat de grande pr�carit�. En signe de solidarit� avec ces pays, nous avions vot�, lors de notre s�ance de novembre dernier, une subvention exceptionnelle de un million de francs au profit de la Fondation de France pour participer � l'aide d'urgence et � la reconstruction.
J'avais, lors de cette m�me s�ance, indiqu�, en accord avec l'ensemble des Pr�sidents de groupes, que seraient recherch�s les moyens d'apporter, au-del� de cette aide financi�re, un appui technique de la Ville de Paris aux pays les plus touch�s. A cette fin, j'ai demand� � M. Didier DELY, ing�nieur en chef des services techniques, D�l�gu� g�n�ral de l'Association pour la diffusion des techniques municipales, de se rendre au Honduras et au Nicaragua pour une mission d'identification qu'il a accomplie du 12 au 20 d�cembre dernier.
Arriv� sur place et avec l'appui des services de nos Ambassades, il a pu mesurer l'ampleur de la catastrophe : les destructions d'habitations et la d�vastation des exploitations agricoles, la pollution des cours d'eau, les dommages caus�s aux infrastructures.
Des dizaines de milliers de r�fugi�s ont �t� regroup�s dans des �coles, des stades, des camps, o� une aide d'urgence leur est distribu�e.
De nombreux pays se sont mobilis�s et la France peut s'enorgueillir d'avoir �t�, avec le Mexique, l'un des deux premiers pays � intervenir. La population y a �t� extr�mement sensible, comme elle l'a �t� � la visite du Pr�sident de la R�publique.
Aujourd'hui, � l'issue des r�flexions conjointes des Pr�sidents de groupes - et je tiens � remercier M. ROMANI qui a anim� et coordonn� ces travaux - et au vu des r�sultats de la mission, je vous propose d'apporter le soutien de la Ville � deux projets visant la r�habilitation ou la construction de logements et la remise en �tat ou la cr�ation des infrastructures publiques correspondantes.
Ces projets, soutenus par la France et l'Union europ�enne, concernent la ville de Choluteca au Honduras et celle de Matagalpa au Nicaragua.
Il para�t en effet pr�f�rable de soutenir des op�rations dans des zones moins bien servies que les capitales en mati�re d'aide internationale.
Ces op�rations sont men�es, au Honduras, par l'organisation non gouvernementale " Atlas logistique " et, au Nicaragua, par la Croix-Rouge fran�aise. Ces organismes coordonneront la construction, avec l'aide des populations, de 650 maisons permettant de reloger 4.000 personnes, d'un groupe scolaire au Honduras, et de 350 � 700 maisons au Nicaragua.
La participation de la Mairie de Paris consistera en une assistance technique aupr�s des municipalit�s pour la r�alisation ou la remise en �tat des infrastructures publiques n�cessaires � ces programmes.
Je vous propose donc, chers coll�gues, dans le droit fil de la mission d'�valuation men�e par M. Didier DELY, que je tiens � remercier particuli�rement pour la qualit� et l'efficacit� de son travail...
(Applaudissements sur les bancs de l'Assembl�e).
... d'envoyer pour une dur�e de 6 mois une �quipe dans chacune de ces deux villes d'Am�rique centrale. Chaque �quipe serait compos�e d'un Ing�nieur des Travaux publics sp�cialis� et d'un assistant technique. Les deux ing�nieurs qui se sont d'ores et d�j� port�s volontaires pour cette mission sont M. G�rard LACROUTS et M. Damien DESCHAMPS, qui assistent � notre s�ance dans la tribune des invit�s.
(Applaudissements sur les bancs de l'Assembl�e).
Je tiens �galement � les remercier en mon nom personnel et au nom du Conseil de Paris d'avoir r�pondu tr�s rapidement � l'appel lanc� et leur souhaite plein succ�s dans cette mission. Les deux �quipes assisteront les municipalit�s, travailleront avec les organisations non gouvernementales en charge des projets et m�neront des actions de formation des techniciens locaux.
Notre assistance aux pays sinistr�s serait compl�t�e par la fourniture de bennes � ordures r�form�es � destination des capitales et de canalisations pour les forages permettant d'alimenter en eau la population dans les r�gions o� les cours d'eau sont insalubres.
Voil�, mes chers coll�gues, l'action que je vous propose en accord avec chacun des groupes de notre Assembl�e pour aider les populations sinistr�es par le cyclone " Mitch " et pour r�pondre � l'engagement que j'avais pris devant vous lors de notre s�ance de novembre 1998. J'ajoute qu'il sera bien �videmment proc�d� � une information r�guli�re de notre Assembl�e.
Mes chers coll�gues, je ne doute pas de votre adh�sion pleine et enti�re � cette op�ration qui sera le t�moignage de solidarit� de notre Ville avec ces deux pays qui ont �t�, vous le savez, durement �prouv�s.
(Applaudissements sur les bancs de l'Assembl�e).
Maintenant, chaque groupe souhaite intervenir.
Mme STIEVENARD a la parole.
Mme Gis�le STIEVENARD. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, le cyclone " Mitch " a en effet ravag� plusieurs pays d'Am�rique centrale fin octobre 1998 - nous avons tous cela � l'esprit - et a entra�n� dans son sillage des milliers de victimes et de sinistr�s. Le bilan est tr�s lourd, avec des villages entiers qui ont �t� engloutis par des torrents de boue, des centaines de milliers d'hectares de cultures an�antis et des infrastructures d�truites.
Nous avons bien �videmment vot�, le 23 novembre dernier, la subvention d'urgence d'un million de francs de la collectivit� parisienne � la Fondation de France pour secourir les populations sinistr�es.
Comme vous l'avez indiqu�, une mission de la Ville s'est rapidement rendue sur les lieux fin d�cembre - et je veux � mon tour saluer le travail qui a �t� fait par M. Didier DELY, ing�nieur en chef de la Ville de Paris - qui s'est efforc� d'identifier l'aide concr�te que nous pouvons apporter � des programmes de reconstruction, en liaison avec des O.N.G. actives sur le terrain.
J'ai appr�ci� le fait que l'ensemble des groupes politiques de notre Assembl�e soit associ� de pr�s � ce qui se d�cide � ce sujet, de fa�on r�guli�re.
J'adresse bien �videmment tous nos encouragements � l'�quipe de volontaires qui partira prochainement, pour plusieurs mois, afin d'apporter une assistance technique aux municipalit�s de Matagalpa et de Choluteca. Les conditions de travail qu'ils vont rencontrer seront certainement tr�s difficiles face � toute cette d�solation.
C'est pourquoi nous tenions � exprimer notre ferme soutien � ceux qui se sont propos�s pour r�aliser cette mission de solidarit�, et ce d'autant plus que j'ai lu dans la presse que cette ville de Choluteca avait connu un sinistre particuli�rement grave � travers la destruction d'une usine chimique, ce qui cr�e, bien �videmment, un danger �cologique.
Par cons�quent, il faut que ceux qui vont partir sachent que nous sommes � leurs c�t�s et que nous nous informerons r�guli�rement de ce qui se passe l�-bas.
Merci encore.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, du Mouvement des citoyens et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
Monsieur MALBERG, vous avez la parole.
M. Henri MALBERG. - Je veux confirmer le soutien du groupe communiste aux actions en cours pour la solidarit� avec le Nicaragua et le Honduras. C'est-�-dire � la fois le million qui a �t� vot� par l'Assembl�e et l'aide mat�rielle et technique qui a �t� d�cid�e, qui correspond, je crois, � une bonne initiative puisqu'elle va s'adresser � des villes qui ne sont pas les capitales, o� l'aide internationale afflue moins et o� il y � faire.
Je voudrais saluer aussi le travail de M. Didier DELY et souhaiter bonne chance aux ing�nieurs et techniciens qui s'appr�tent � partir au Nicaragua et au Honduras. Je crois que la Ville de Paris fait cela bien et que c'est � son honneur.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur MALBERG.
La parole est � M. GALLAND.
M. Yves GALLAND, adjoint. - Monsieur le Maire, nous nous associons pleinement � la fois � la subvention qui fut vot�e et � la mission op�rationnelle qui va �tre cr��e au Nicaragua et au Honduras.
Le rapport de M. Didier DELY �tait d'ailleurs tout � fait remarquable et ses conclusions extr�mement pr�cises.
Une seule observation, Monsieur le Maire. J'avais souhait�, lors d'une r�union de Pr�sidents de groupes, il y a environ deux mois, sous la pr�sidence de M. Roger ROMANI, que la Ville de Paris puisse avoir, dans des cas de cette nature, une structure op�rationnelle d'aide.
C'est ce qui vient d'�tre fait pour le Nicaragua et le Honduras, mais je crois qu'il faudrait l'institutionnaliser. Nous avons des services extr�mement comp�tents dans des domaines divers et il faut que nous puissions, dans le cadre des structures de la Ville, agir tr�s vite car ce sont des cas d'urgence, et tr�s vite en mati�re de conseil ou d'assistance.
C'est ainsi, par exemple, Monsieur le Maire, que des bennes de la Ville sont en train d'�tre embarqu�es sur un cargo qui part au Nicaragua et au Honduras, parce que ce mat�riel �tait en fin de course chez nous et sera extr�mement utile l�-bas.
Eh bien, je crois que c'est le genre de probl�me qu'il faut que nous anticipions avec une structure op�rationnelle qui pourra, dans d'autres cas aujourd'hui impr�visibles mais qui seront des cas de difficult�s, montrer que la Ville est efficace, exemplaire et qu'elle peut �tre � l'origine d'initiatives semblables et efficaces dont pourront s'inspirer d'autres capitales dans le monde.
(Applaudissements sur les bancs du groupe " Union pour la D�mocratie � Paris ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GALLAND.
La parole est � Mme CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Maire.
Confirmant de fa�on circonstanci�e l'ampleur de la catastrophe socio-�conomique qui frappe durablement le Honduras et le Nicaragua depuis le passage du cyclone " Mitch ", le rapport de la mission d'identification conduite dans ces deux pays, en d�cembre 1998, par M. Didier DELY, ing�nieur en chef de la Ville de Paris, formule par ailleurs des propositions d'appui possible � l'aide internationale, qui devront rapidement se traduire par l'envoi de missions d'assistance technique sur place.
Je dois dire que le groupe du Mouvement des citoyens s'associe pleinement aux f�licitations qui ont �t� faites pour le travail accompli par M. DELY, qui n'a m�nag� ni son temps ni sa peine pour nous rendre ce rapport dans des d�lais tr�s courts.
Les �lus du groupe du Mouvement des citoyens soutiennent cette initiative pour un projet de construction et de r�habilitation de maisons et d'infrastructures scolaires dans la ville, notamment, hondurienne de Choluteca, particuli�rement sinistr�e.
Nous nous rallions, en effet, pleinement � la logique d'intervention d�gag�e par M. l'ing�nieur en chef, celle d'un soutien � des projets clairement identifi�s, bien structur�s, aux ambitions claires et raisonnables, qui r�pondent parfaitement aux besoins d'urgence des populations car leur offrant les conditions n�cessaires � la reprise d'une vie normale et surtout dans la dur�e.
D�sireux de laisser � ces op�rations le temps de produire pleinement leurs effets, nous remercions M. ROMANI, ainsi qu'il nous l'a indiqu�, de nous tenir inform�s tr�s r�guli�rement de l'�volution de cette action qui doit �tre et, nous en sommes s�rs, sera, exemplaire.
En effet, nous faisons pleinement confiance aux ing�nieurs et techniciens qui vont tr�s prochainement partir pour ces deux pays pour remplir leur mission, dans des conditions certes difficiles, mais ils seront porteurs pour ces populations gravement �prouv�es des valeurs de solidarit� des Parisiens et des Parisiennes.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. BECHTER.
M. Jean-Pierre BECHTER, adjoint. - Monsieur le Maire, le 23 novembre dernier, notre Conseil avait approuv� votre proposition et votre initiative d'envoyer une mission humanitaire. Le succ�s de cette mission, gr�ce au travail de M. Didier DELY, a �t� traduit par un rapport qui nous a �t� remis et les cons�quences en sont, naturellement, les d�cisions que vous avez prises d'envoyer des missions compl�mentaires � Choluteca et � Matagalpa.
Tout a �t� dit par les orateurs pr�c�dents.
Je voudrais aussi, � mon tour, m'associer, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", � votre initiative et aux d�cisions qui sont prises ; souhaiter beaucoup de courage aux deux �quipes qui partent, conduites par MM. DESCHAMPS et LACROUTS et vous dire que le groupe " Rassemblement pour Paris " appuie naturellement toutes vos initiatives qui s'inscrivent dans la tradition humanitaire de la Ville de Paris.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Plus personne ne demande la parole sur ce sujet ?
Je vous remercie.

Janvier 1999
Débat
Conseil municipal
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