retour Retour

21 - II - Question d'actualité de M. Philippe GOUJON, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", à M. le Préfet de police sur l'évolution de la délinquance à Paris


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la question d'actualit� pos�e par M. Philippe GOUJON, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", adress�e � M. le Pr�fet de police sur l'�volution de la d�linquance � Paris.
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet.
Aujourd'hui, chacun peut le constater, la pol�mique fait rage sur les questions de s�curit�. Pas un jour ne passe sans voir fleurir un rapport dans la presse de nature � nourrir toutes les querelles, de l'�tude d'Alain BAUER qui s'indigne que sur 90.000 policiers en tenue, seuls 5.000 seraient disponibles � un instant T dans la journ�e, � une note de la D.C.R.G. sur les violences urbaines qui recense 10.000 de ces faits en plus en 1998...
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Mais pour en revenir au tr�s mauvais bilan que vous avez annonc� � la presse, Monsieur le Pr�fet, la hausse de 4,6 %, voire de 10 %, de la d�linquance de voie publique en 1998 est ressentie d'autant plus fortement par les Parisiens qu'elle fait suite � une d�crue des crimes et d�lits de 15 % ces cinq derni�res ann�es.
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Inversement, on constate des chutes sensibles : - 27 % pour les stup�fiants, - 8 % de d�lits �conomiques et financiers...
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
... qui rel�vent le plus souvent de l'initiative des services enqu�teurs. C'est � se demander si les d�clarations cacophoniques de la gauche plurielle en mati�re d'immigration clandestine, de d�linquance de mineurs, de drogues illicites, de r�pression g�n�rale ne les ont pas d�motiv�s.
La gr�ve du z�le des OPJ pendant plusieurs mois et l'imposante manifestation des policiers samedi dernier t�moignent en tout cas d'un profond malaise.
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Et pour en revenir aux statistiques, le ph�nom�ne Coupe du Monde et l'all�gement du Plan " Vigipirate " ne sauraient � eux seuls justifier ce d�plorable bilan.
Le probl�me pos�, mes chers coll�gues, est celui d'un manque de volont� gouvernementale qui, derri�re un discours apparemment ferme, conduit � l'immobilisme.
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
Les d�clarations de M. CHEV�NEMENT contredites aussit�t par Mmes AUBRY et VOYNET, MM. BARTOLONE et ALLEGRE ou par le Premier Ministre lui-m�me, dans le cadre s�rement de cette traque organis�e par une partie de la " gau-gauche " d�nonc�e par M. SARRE, en sont l'illustration la plus r�cente.
Apr�s l'abandon du plan de red�ploiement de police et de gendarmerie, va-t-on vers l'abandon des mesures relatives � la d�linquance juv�nile ?
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ce n'est pas en criant qu'on r�glera les probl�mes !
M. Philippe GOUJON, adjoint. - Au contraire, cela me ralentit dans mon expos�, Monsieur le Maire !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Tenez dans le temps pr�vu !
M. Philippe GOUJON, adjoint. - C'est un d�bat qui les g�ne ; on le comprend, n�anmoins, j'irai jusqu'au bout.
C'est donc d'une politique volontaire et ambitieuse appuy�e sur de r�els moyens dont nous avons besoin, une augmentation de 1.000 � 1.500 policiers, comme le Maire de Paris l'a souhait�, � laquelle ne sauraient se substituer les adjoints de s�curit� qui risquent de conduire � une police � deux vitesses...
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
... La mise en oeuvre du principe de la " tol�rance z�ro ", l'intensification de la lutte contre les violences urbaines, sans oublier les r�formes n�cessaires de l'ordonnance de 1945, la responsabilisation des parents et une lutte sans merci contre la drogue.
Pouvez-vous d�s lors, Monsieur le Pr�fet, apr�s nous avoir communiqu� les statistiques de la d�linquance et des effectifs par arrondissement, que nous ne poss�dons pas encore, nous pr�ciser si ces mesures seront enfin mises en oeuvre pour que 1999 ne soit pas une nouvelle ann�e sacrifi�e pour la s�curit� des Parisiens ?
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PR�FET DE POLICE. - Je vais essayer de tenir dans les deux minutes et demi qui me sont attribu�es pour vous indiquer, ce qui est connu d'ailleurs, que la d�linquance en 1998 a progress� de 4,6 % par rapport � 1997 et l'augmentation a �t� sensible au premier trimestre 1998 pour se ralentir ensuite au deuxi�me trimestre. Le volume de la d�linquance constat� en 1998 demeure cependant l'un des trois plus faibles de ces dix derni�res ann�es ; je le souligne.
En effet, c'est sur de longues p�riodes que nous avons l'habitude d'appr�cier ces ph�nom�nes de d�linquance. On ne peut pas le faire de mois � mois, de jour � jour ou de semaine � semaine. Nous essayons de voir les choses d'une mani�re plus ample.
C'est donc l'une des trois plus faibles ann�es depuis 10 ans.
En valeur absolue, comme en valeur relative, ce sont les vols � la tire qui sont les principaux responsables de cette augmentation avec une progression de 22,13 % et la diff�rence repr�sente, en effet, 6.300 d�lits suppl�mentaires, soit plus de la moiti� de l'augmentation g�n�rale de la d�linquance parisienne.
Les vols avec violence progressent de 18,29 % ; c'est une �volution qui n'est pas nouvelle. La progression est � peu pr�s constante dans ce domaine depuis 1993. Les vols � main arm�e, qui repr�sentent pourtant la forme la plus grave des vols avec violence, sont en nette r�gression puisque nous constatons moins 17,77 % pour les vols � main arm�e.
Les vols � la roulotte ont progress� de 8,98 %, mais les chiffres du dernier trimestre sont revenus � la baisse. Le nombre de vols � la roulotte demeure inf�rieur de 40 % � celui de 1992, le plus fort de ces dix derni�res ann�es.
De leur c�t�, en sens totalement inverse, les vols d'automobiles sont en baisse tr�s sensible, moins 5,80 %.
Nous notons �galement une l�g�re reprise des cambriolages � hauteur de 2,65 %, qui concernent essentiellement des locaux industriels ou commerciaux.
En revanche, les cambriolages de lieux d'habitation restent stables.
Le nombre total des cambriolages reste inf�rieur de 25 % � celui de 1993.
En contraste avec l'augmentation des d�lits de droit public, la diminution tr�s sensible des atteintes aux personnes, c'est-�-dire moins 12,49 %, sp�cialement concernant les coups et blessures volontaires, constitue un point positif, d'autant plus que ces crimes et d�lits n'ont cess� d'augmenter d'ann�e en ann�e.
Le nombre des homicides volontaires est, apr�s celui de 1997, le plus bas de ces 25 derni�res ann�es. Le vandalisme augmente mod�r�ment : 3,35 %, apr�s avoir connu une hausse, que nous d�plorons d'ailleurs, de 10 % en 1997.
L'augmentation affecte plus particuli�rement les d�gradations commises sur les v�hicules. En revanche, les plaintes concernant les autres biens sont stables ou en l�g�re baisse, d�s l'instant o� il s'agit de vandalisme.
Afin d'apporter un commentaire plus complet, je ferai remettre � chaque �lu du Conseil de Paris une documentation pr�cise sur les �l�ments qui se d�gagent des statistiques de la d�linquance. Le temps r�serv� aux questions d'actualit� ne me permet pas d'entrer dans le d�tail, mais pour mieux r�pondre aux besoins des Parisiens et des Parisiennes, en mati�re de lutte contre l'ins�curit�, je rappelle que j'ai engag� avec le soutien tr�s fort du Ministre de l'Int�rieur, M. Jean-Pierre CHEV�NEMENT, et � sa demande, une tr�s importante r�forme des services actifs de la Pr�fecture de police pour mettre en place ce dont on parle depuis longtemps mais que l'on va faire, c'est-�-dire une v�ritable police de proximit�.
Cette r�forme entrera en vigueur, je vous l'avais dit, je vous le confirme, d�s avril prochain. Elle donnera lieu � une pr�sentation � la presse par le Ministre de l'Int�rieur et le Pr�fet de police dans la deuxi�me quinzaine de f�vrier, mais pr�alablement � cette pr�sentation � la presse et ainsi que je vous l'avais indiqu� lors du d�bat budg�taire en d�cembre dernier, le d�tail de cette r�forme sera expos� aux Conseillers de Paris d�j� tr�s largement inform�s lors d'une r�union de travail particuli�re.
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, cette r�forme constitue un acte de volont� fort pour adapter la police parisienne aux exigences du 3e mill�naire. Elle marque une perc�e conceptuelle sans pr�c�dent pour donner la priorit� � la police de proximit�. Elle se traduira par une r�forme de structure, tout sp�cialement au niveau des arrondissements, par une r�forme aussi des modes d'action de lutte contre la d�linquance, avec le contrat local de s�curit�, qui devrait pouvoir �tre sign� prochainement avec la Mairie de Paris. La Pr�fecture de police sera donc, gr�ce � cette r�forme, mieux � m�me de r�pondre aux attentes des Parisiens dans le combat quotidien contre l'ins�curit� et la d�linquance.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Janvier 1999
Débat
Conseil municipal
retour Retour