retour Retour

42 - 1998, DLH 410 - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt par la R.I.V.P. de demandes de permis de construire pour les immeubles situés 12 et 14, passage de Ménilmontant, et de déposer des demandes de permis de démolir visant 2 immeubles à usage d'habitation situés 1 et 8, cité de l'Avenir (11e)


M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Chers coll�gues, nous passons au projet de d�lib�ration DLH 410 relatif � des demandes de permis de construire pour les immeubles situ�s 12 et 14 passage de M�nilmontant et de d�poser des demandes de permis de d�molir visant 2 immeubles � usage d'habitation situ�s 1 et 8 cit� de l'Avenir.
Je donne la parole � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, vous nous demandez de voter deux permis de construire 14, passage de M�nilmontant et deux permis de d�molir 1 et 8 cit� de l'Avenir dans le 11e.
Il est certain que vous venez de donner un coup de frein � l'op�ration que vous aviez lanc�e dans ce secteur, il y a quelques ann�es. Apr�s une r�union publique, le 27 octobre dernier, puis " une journ�e ouverte " le 9 novembre sur les probl�mes du quartier, vous avez �tabli une r�elle concertation avec les habitants.
La cit� Durmar a �t� exclue du p�rim�tre d'intervention ainsi que le 25 rue des Bluets et un certain nombre d'immeubles bordant le passage de M�nilmontant.
Vous acceptez enfin de pr�voir des constructions de hauteur raisonnable et en harmonie avec le style faubourien des maisons alentours. Vous vous inspirerez un peu du parcellaire existant, afin de m�nager des cours int�rieures, des passages, des ateliers d'artistes. Voil� un projet bien am�lior� par rapport � ce qui avait �t� pr�vu initialement. Je vous en f�licite.
Il reste urgent de pr�server et r�habiliter rapidement les maisons basses, les passages, de prot�ger les cours plant�es et les ateliers qui peuvent encore �tre sauv�s.
Ce quartier, par endroits, n'a d�j� �t� que trop d�figur�. Beaucoup de maisons qui auraient d� �tre r�habilit�es, commencent � tomber en ruines et l'on voit partout des immeubles mur�s. Il faut d'urgence arr�ter le processus.
Le 1, cit� de l'Avenir est enti�rement mur�, sauf le dernier �tage, o� rideaux et b�ches remplacent les vitres disparues des fen�tres, ce qui prouve que des gens y habitent encore.
Le 1 comme le 8 sont dans un �tat de d�gradation avanc�e, tout s'effrite, les escaliers sont vermoulus, des fils �lectriques pendent de toutes part, et l'on patauge, de l'eau jusqu'aux chevilles, dans la cour lorsqu'il pleut.
Si des logements sont mur�s, beaucoup de familles en occupent encore d'autres. Je me demande comment vous n'avez pas d�j� organis� le d�part des habitants, locataires ou squatters ; ces gens � tout moment sont � la merci d'accidents dans leurs logements. Que compte faire la Ville pour les squatters, une fois qu'ils seront partis ?
On ne peut d�cemment les abandonner � leur sort sans les aider.
Vous avez refus� le 6 avril 1998 de profiter des terrains lib�r�s par d'autres d�molitions dans la cit� de l'Avenir pour construire une piscine � cet endroit, comme vous le r�clamaient un grand nombre d'habitants et d'associations.
Vous savez pourtant que le nord du 11e manque cruellement d'�quipements publics et d'ailleurs �galement d'espaces verts. Quand et o� trouverez-vous un terrain dans ce secteur pour installer la piscine tant r�clam�e ? Cette occasion manqu�e pour la piscine ne m'emp�chera pas de voter pour ce projet.
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Madame SCHNEITER, je vous remercie.
Monsieur BLET, souhaitez-vous intervenir ?
M. Jean-Fran�ois BLET. - Oui, juste un mot pour dire � M. BULT� que je n'ai pas particip� � la r�union sur le secteur " Blanche Avignol ", car vous avez omis de m'y invit�.
Par contre, j'ai bien parcouru tout ce secteur, pas � pas, m�tre par m�tre, et aucune de ses subtilit�s ne m'en a �chapp�.
Pour ce qui est du 8 cit� de l'Avenir, il faudra nous expliquer pourquoi vous persistez � vouloir d�truire l'Avenir ?
Vous reconnaissez implicitement vos erreurs pass�s. Le nouveau projet d'am�nagement du secteur �pargne en effet une tr�s charmante cour, la cit� Durmar, et la moiti� d'une rue, le passage de M�nilmontant. Il s'inspire du tissu caract�ristique des coeurs d'�lots faubouriens, tissu jusqu'alors stigmatis� et dont les sp�cificit�s �taient l'objet de toutes les vindictes municipales.
Heureuse �volution, mais comment juger de la pertinence des am�nagements alors que le descriptif elliptique qui nous est propos�, brille par son minimalisme et son flou ? Il y aura des b�timents de trois ou quatre niveaux organis�s autour d'un espace libre central � moins que ce ne soit le long d'une longue impasse centrale, les deux options �tant, vous en conviendrez , radicalement diff�rentes.
Face � de telles incertitudes, comment pourrions-nous cautionner la d�molition de deux immeubles , le 1 et le 8 cit� de l'Avenir ? Je tiens � pr�ciser que l'immeuble du 1 cit� de l'Avenir j'ai eu la possibilit� de le visiter, avant qu'il ne soit mur�, parce qu'il avait fait l'objet d'une d�lib�ration ant�rieure. Il n'�tait pas dans un �tat tel qu'il soit insusceptible d'�tre r�habilit�, loin de l�.
Concernant cet immeuble du 1 cit� de l'Avenir, pour le bureau V�ritas les structures de l'immeuble ne pr�sentent que de simples faiblesses, je cite : " dues, � l'�tat d'�poque de la construction ". Avec un tel crit�re d'�poque, je crois qu'on pourrait raser tout Paris, mais outre le fait que le b�timent n'est en aucun cas jug� comme irr�cup�rable par V�ritas, qui est responsable de cette d�gradation ?
En effet, la d�lib�ration soumise au 1er d�cembre 1986 autorisant l'acquisition � l'amiable de cet immeuble consid�rait que son �tat g�n�ral �tait passable ce qui, dans le jargon des services techniques , �tait flatteur. Aucune mention n'�tait faite d'un quelconque probl�me de structures. Entre 1986 et aujourd'hui, que s'est-il donc pass� ? La municipalit� a simplement mis en place un p�rim�tre de pr�emption urbain renforc� et a progressivement " grignot� " l'immeuble, logement par logement, sans se pr�occuper le moins du monde de son entretien, incitant ainsi � son d�laissement, pr�sentant implicitement la d�molition comme une issue fatale, ce qui est la strat�gie classique du pourrissement.
Ainsi que l'avoue cyniquement l'avis du service des Domaines priv�s, je cite : " l'insalubrit� g�n�rale de l'ensemble de la cit� de l'Avenir est due � la voirie effondr�e en partie, aux collecteurs v�tustes et tr�s endommag�s ".
L'immeuble n'est donc pas en cause, son �tat g�n�ral n'�tant que m�diocre. Qui est responsable ? Qui est vis� par cet argumentaire ? La Ville de Paris, les Services de la Voirie, plac�s sous l'autorit� du Maire de Paris qui ont d�lib�r�ment refus� d'entretenir la voirie, qui ont curieusement omis d'effectuer les op�rations n�cessaires. Et maintenant, la Ville ose se pr�valoir de ses propres carences pour justifier l'expulsion des habitants et d�truire leurs immeubles. Ce n'est plus la Cit� de l'Avenir, c'est la Cit� de la Honte.
L'immeuble du 8 est �videmment soumis au m�me r�gime et son �tat jug� m�diocre en 1986 ne s'est pas am�lior� depuis lors. Outre l'apathie de la Ville concernant l'entretien de cet immeuble dont elle est copropri�taire, attitude d'autant plus choquante que vous nous demandez aujourd'hui de voter sa d�molition, alors que l'acquisition des autres lots de l'immeuble n'est pas encore conclue. De quel droit d�posez-vous un permis de d�molir sur des biens qui ne vous appartiennent pas ? L'abus de droit est manifeste. Depuis douze ans, vous d�couragez syst�matiquement les initiatives �ventuelles et vous laissez la gangr�ne s'installer dans un b�timent qui aurait m�rit� une bonne cure de jouvence.
Pour l'Avenir, c'est clair. L'urbanisme � visage humain, c'est un zeste de r�habilitation et beaucoup de destructions.
Pour une r�habilitation au 12, passage de M�nilmontant, trois destructions : le 14 passage de M�nilmontant, le 1 et le 8 Cit� de l'Avenir.
Face � de telles exactions et eu �gard au flou artistique relatif au programme d'am�nagement du secteur, nous ne saurions voter de telles destructions.
L'Avenir de la Cit� g�t au fond des d�combres. Vive Paris !
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Je vous entends depuis pas mal de temps intervenir sur des dossiers de la Direction du Logement et de l'Habitat qui int�ressent les 18, 19, 20 et 11e arrondissements. De votre place, certes, tr�s en hauteur, vous ne cessez de donner des le�ons aux uns et aux autres.
Je ne sais pas comment l'opposition municipale r�agit � vos propos sur des dossiers qui sont vot�s � l'unanimit�. Vous ne cessez de stigmatiser l'incapacit� des �lus mais aussi des services.
Monsieur BLET, sans tomber dans la pol�mique...
M. Jean-Fran�ois BLET - ... Je m'appuie sur la propre citation des services pour montrer dans quelle contradiction vous vous d�p�trez !
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Vous �tes d'une comp�tence sans faille et l'ensemble des �lus qui si�gent sont des abrutis !
M. Jean-Fran�ois BLET. - Je suis toujours rest� courtois dans mes propos et si je n'interviens pas sur les arrondissements du centre...
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Soyez persuad� qu'il y a dans le 20e comme dans les autres arrondissements, des �lus qui connaissent le terrain.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Nous allons aborder le projet de d�lib�ration de la Cit� de l'Avenir et nous sommes � la Mairie de Paris pour construire l'avenir.
Le p�rim�tre a �t� approuv� par les d�lib�rations du 29 juin et du 10 juillet 1998, dans le sens d'une meilleure pr�servation du quartier, conform�ment � la nouvelle politique d'urbanisme et confirm�e lors d'une r�union de concertation avec les �lus et les associations du 11e arrondissement.
Monsieur BLET, vous devez avoir un d�ficit dans vos correspondants sur le plan local car, au m�me titre que tout � l'heure, ce n'est pas nous qui invitons les �lus des autres arrondissements, mais votre formation politique aurait d� vous pr�venir de ces diff�rentes r�unions de concertation.
Je rappellerai que le Conseil de Paris a d'ores et d�j� autoris�, par d�lib�rations respectives du 4 mai et du 8 juin 1998, le d�p�t de demande de permis de d�molir.
L'acquisition compl�te de ces deux immeubles n�cessite le lancement d'une proc�dure de D�claration d'utilit� publique dont les modalit�s seront soumises prochainement � notre Conseil. Le programme pr�visionnel respectant les caract�ristiques des coeurs d'�lots faubouriens pourrait comporter une quarantaine de logements neufs, cinq ateliers-logements d'artistes � l'entr�e de cette Cit�, une douzaine de logements au 18, passage M�nilmontant, et enfin, cinq logements r�habilit�s et trois logements neufs au 12 et au 14, rue M�nilmontant.
En ce qui concerne l'immeuble communal au 1, Cit� de l'Avenir et l'immeuble en copropri�t� 8, Cit� de l'Avenir dont la Ville de Paris poss�de 98 sur 128 milli�mes, des �tudes pr�cises ont �t� men�es en vue d'une conservation �ventuelle � laquelle la Municipalit� a d� renoncer en raison de graves d�sordres que ces immeubles v�tustes pr�sentent. Ils se situent dans un secteur insalubre dont la voirie et le r�seau d'assainissement sont d�grad�s.
Il importe donc de proc�der plus t�t � la d�molition de l'immeuble communal libre de tout occupant au 1, Cit� de l'Avenir, la d�molition de l'immeuble au 8, Cit� de l'Avenir ne pouvant intervenir qu'apr�s la derni�re acquisition, apr�s le dernier d�part du dernier occupant.
M. Patrick TR�M�GE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 410.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1998, DLH 410).

Janvier 1999
Débat
Conseil municipal
retour Retour