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14 - 1999, DVD 13 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres ou un marché négocié, en cas d'appel d'offres infructueux, pour la réalisation des travaux de réfection de chaussée et d'établissement de la protection des couloirs réservés aux autobus


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DVD 13 relatif � la r�alisation des travaux de r�fection de chauss�e et d'�tablissement de la protection des couloirs r�serv�s aux autobus.
La parole est � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, suite � la d�lib�ration vot�e le 7 juillet 1998, vous allez proc�der � un appel d'offres pour l'installation de couloirs r�serv�s aux autobus. Ces couloirs concernent la ligne 91 et la ligne de Petite Ceinture dans le Sud de Paris. Vous vous engagez par ailleurs � am�nager les sections Est, Nord et Ouest de cette ligne dans les 2 ans, ainsi que les Portes de Paris.
Vous nous dites que ces am�nagements ne se limiteront pas, cette fois, � une bande peinte ou � une bordurette, qu'il s'agira de vrais couloirs, avec un s�parateur de 12 centim�tres de haut et un rev�tement sp�cifique, tant par sa r�sistance que par sa couleur. C'est ce que le Mouvement �cologiste ind�pendant, comme la R.A.T.P., vous demandaient depuis des ann�es. Pouvez-vous me confirmer que les 70 kilom�tres de couloirs d'autobus pr�vus seront tous am�nag�s, en site propre, avec un vrai s�parateur ? J'en serais agr�ablement surprise si c'est le cas, mais dans le projet " fiabilisation de la ligne P.C. sud " vot� le 7 juillet 1998, sur les 17 kilom�tres de voirie � r�am�nager, il n'y avait de pr�vu que 3,5 kilom�tres de couloirs avec s�parateur. Il en va de m�me pour le 91, sur le trajet total, 3.600 m�tres seulement en couloir avec s�parateur. C'est tr�s insuffisant. Si je me r�jouis des d�buts d'am�nagement, de couloirs aux Portes de Paris, le simple couloir r�serv� sur 50 m�tres, Porte-des-Ternes, tient du gag !
Ces cr�ations de couloirs sont, malgr� tout, un progr�s. Maintenant que ce premier pas a �t� franchi, il faut aller plus loin. On ne peut se contenter des 70 kilom�tres de couloirs r�serv�s, promis en novembre 1996 pour la fin de la mandature.
Ces deux derni�res ann�es, la Ville de Paris n'a am�nag� qu'une dizaine de kilom�tres de couloirs, s�par�s du reste de la circulation, sur les quelques 500 kilom�tres qu'il reste � am�nager. A ce rythme, cela prendra 80 ans. Si vous arrivez � 70 kilom�tres am�nag�s en une mandature, il faudra encore plus de 40 ans pour �quiper tout le r�seau d'autobus ! Cette lenteur reste pour moi incompr�hensible. Vous savez que dans un couloir de bus, avec un s�parateur de 12 centim�tres de hauteur, le flux des v�hicules non autoris� circulant dans ce couloir diminue de pr�s de 80 %. Quand vous d�ciderez-vous � lancer un programme d'urgence, permettant en quelques ann�es, de donner la priorit� absolue aux autobus sur tous leurs parcours ?
Pour les boulevards des Mar�chaux, j'en profite �galement pour vous demander de revoir vos propositions concernant les pistes cyclables. Vous dites que la protection des couloirs provoquera des difficult�s de circulation pour les v�los et qu'il est pr�vu de cr�er une continuit� cyclable sur les trottoirs.
Les cyclistes ne souhaitent pas, en r�gle g�n�rale, des pistes cyclables sur les trottoirs, surtout sur les boulevards des Mar�chaux. Voil� un site, pour une fois, qui a de larges trottoirs, il est vrai souvent encombr� de voitures. Il faudra les conserver tels quels, les d�barrasser des voitures gar�es quand il y en a et surtout ne pas y installer des aires de livraison comme celles que vous pr�voyez dans la zone de la gare " Cit� universitaire ". Il faut les r�am�nager pour le confort du pi�ton, du promeneur, des enfants qui jouent, des personnes ayant envie de s'asseoir sur un banc...
Les pistes cyclables ne doivent pas �tre am�nag�es au d�triment du pi�ton, ce serait une fa�on de faire entrer en conflit le pi�ton avec le cycliste, ce qui n'est pas le but recherch�. Au lieu des trottoirs, ce sont des couloirs d'autobus qu'il faut am�nager pour les cycliste. Des couloirs bus-v�lo �largis � 4,50 m�tres et prot�g�s qui permettent de faire rouler en toute s�curit� bus et cyclistes. Vous ne pr�voyez qu'un seul couloir bus-v�lo, entre la Porte-de-Ch�tillon et la Porte-d'Orl�ans. Je proposerai un voeu allant en ce sens.
Monsieur le Maire, ces am�nagements repr�sentent une am�lioration, je voterai pour ce projet, mais il faut passer � la vitesse sup�rieure pour que le r�seau d'autobus devienne enfin un moyen de transport efficace, s�r et agr�able !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. TUROMAN.
M. Michel TUROMAN. - Monsieur le Maire, les �lus communistes voteront bien �videmment le projet. Depuis plus de 50 ans, la vitesse moyenne des bus stagne ou diminue l�g�rement. Elle est de 10 kilom�tres � l'heure � Paris et de 14 en banlieue.
En un mot, les bus n'avancent pas assez vite et une �tude de la R.A.T.P. a montr� qu'au bout de 10 minutes d'attente, les usagers s'en vont. Certes, la fr�quentation des bus n'est pas en baisse, elle est m�me l�g�rement en hausse, mais il est �vident que les bus gagneraient des dizaines de milliers de passagers s'ils pouvaient rouler plus vite.
C'est dire les progr�s possibles � r�aliser dans de brefs d�lais et des couloirs r�serv�s, mat�rialis�s par de simples lignes blanches ne peuvent suffire.
Pour augmenter la vitesse commerciale des bus, la r�gularit� de leur passage, il faut g�n�raliser la mise en site propre r�ellement prot�g� de tous les couloirs de bus qui existent dans la Capitale, en augmenter le nombre et en cr�er y compris � contre-sens. C'est la seule solution efficace.
Il est �vident qu'une meilleure fluidit� sera la bienvenue tant pour les usagers que pour combattre la pollution. Or � ce jour, malgr� les travaux envisag�s cette ann�e, l'ensemble des couloirs en site propre atteindra, si je ne me trompe, 25 kilom�tres, soit 4,5 % des parcours de bus. C'est peu, m�me au regard de votre objectif de 70 kilom�tres de couloirs prot�g�s d'ici � la fin de la mandature.
Vous avez indiqu�, Monsieur le Maire, vouloir diminuer la circulation automobile dans Paris d'environ 5 % d'ici � 5 ans, et de 10 % � plus long terme.
Au rythme actuel de la mise en site propre des couloirs de bus, je dois vous dire que vous n'y arriverez pas. Il faut changer de braquet et manifester une volont� politique beaucoup plus forte pour donner r�ellement la priorit� aux transports en commun.
Aussi je vous demande qu'un projet d�taill� comportant un plan pr�cis d'extension de cr�ation de couloirs en site propre, accompagn� d'un �ch�ancier des travaux soit pr�sent� devant le Conseil de Paris.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Bernard PLASAIT pour r�pondre aux deux orateurs. Il va aussi nous donner sa position sur le voeu d�pos� par Mme SCHNEITER.
M. Bernard PLASAIT, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Monsieur le Maire, M. TUROMAN comme Mme SCHNEITER ont salu� les efforts de la Ville en mati�re d'am�lioration de la circulation. Ils trouvent que les choses ne vont pas assez vite ni assez loin.
Je voudrais leur faire observer que d'une part l'ensemble des dispositions que le Maire de Paris a d�cid� de prendre ont �t� clairement exprim�es dans sa communication de 1996, et qu'elles sont rappel�es en permanence par moi-m�me, � chaque Conseil.
Je voudrais leur faire reconna�tre �galement qu'on ne peut pas tout faire � la fois. On ne peut pas faire les choses � un rythme tel que la vie de la Ville serait gravement perturb�.
Vouloir � tout prix augmenter le nombre de pistes cyclables, de couloirs de bus prot�g�s, entra�nerait in�vitablement des perturbations dans la vie sociale, et dans la vie �conomique. Il faut donc proc�der de fa�on suffisamment utile, adapt�e aux conditions locales, pour qu'� c�t� d'une am�lioration, on ne cr�e pas de d�t�riorations importantes.
Je crois que l'ampleur de la politique d�cid�e, la d�termination avec laquelle elle est men�e, et les r�sultats tr�s encourageants que nous obtenons, montrent que le Maire de Paris est dans la bonne voie, qu'il respecte les diff�rents imp�ratifs qui viennent des aspirations souvent contradictoires quoique tout � fait l�gitimes des Parisiens.
Mme SCHNEITER nous dit - et l�, je voudrais lui demander une �tude plus pr�cise de ce dossier - que les kilom�tres de sites prot�g�s qui sont en cours seraient mis � la portion congrue concernant les am�nagements de qualit�. Non, car sur les 17 kilom�tres, il y aura environ 90 % d'am�nagements selon ses voeux.
Et puis, ma ch�re coll�gue, vous avez eu une phrase qui para�t tout � fait significative : " les cyclistes ne souhaitent pas... ". Savez-vous que chaque fois que nous pouvons le faire, nous donnons satisfaction aux cyclistes ?
Il est d'ailleurs tr�s satisfaisant de pouvoir donner satisfaction � quelqu'un qui vient vous exprimer ses souhaits de voir les choses s'am�liorer selon ses voeux.
Les cyclistes ne sont pas les seuls en cause. Nous devons respecter aussi les imp�ratifs des commer�ants, des r�sidents. C'est la raison pour laquelle nous cherchons � avoir des am�nagements aussi adapt�s que possible aux diff�rents besoins, qui sont souvent des besoins contradictoires.
Pour donner � Mme SCHNEITER une r�ponse aussi pr�cise que possible sur la circulation des v�los sur les boulevards des Mar�chaux, je voudrais lui dire qu'� chaque fois que c'est possible nous cr�ons des pistes de v�los comme elle le souhaite. Mais il se trouve que les boulevards des Mar�chaux n�cessitent deux files de circulation � la fois, en raison de l'�coulement normal du trafic, mais aussi, parce que c'est une voie qui re�oit le trafic du boulevard p�riph�rique lorsque celui-ci est ferm�, et que la configuration des boulevards des Mar�chaux n'est pas la m�me partout. En fonction de ces �l�ments, la Ville utilise diff�rents syst�mes pour permettre � la fois la circulation des voitures, la circulation des autobus de fa�on am�lior�e - c'est-�-dire plus rapide et plus r�guli�re, Monsieur TUROMAN - et aussi celle des v�los. Toutes les fois o� cela est possible, la Ville implante une piste de v�los sur le boulevard ; l� o� ce n'est pas possible, la Ville �largit le trottoir, et fait circuler les v�los sur le trottoir �largi ; et l� o� il n'y a pas d'autre possibilit�, on autorise alors la circulation des v�los sur les couloirs de livraison. Ainsi, la Ville respecte les diff�rents imp�ratifs de la vie � Paris.
(M. Michel ROUSSIN, adjoint, remplace M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, au fauteuil de la pr�sidence).
Une derni�re observation, Monsieur le Maire.
Je voudrais que Mme SCHNEITER puisse se rendre - mais elle l'a sans doute d�j� fait - � Amsterdam, cit� des v�los. Elle pourra observer qu'� Amsterdam, on fait circuler les v�los de fa�on extr�mement diff�rente en fonction de la configuration de la ville et tout le monde en est tr�s satisfait.
Je vous remercie.
M. Michel ROUSSIN, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de voeu d�pos�e par Mme SCHNEITER.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de voeu est repouss�e.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 13.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DVD 13).

Janvier 1999
Débat
Conseil municipal
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