retour Retour

2007, DVD 55 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention annuelle avec l’Association départementale de Paris de la ligue contre la violence routière. - Attribution de la subvention correspondante. - Montant : 4.500 euros.


M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DVD 55 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer une convention annuelle avec l?Association d�partementale de Paris de la ligue contre la violence routi�re.

Madame DOUVIN, vous avez la parole.

Mme Laurence DOUVIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Il s?agit donc d?une subvention � l?association ?La Ligue contre la Violence routi�re?.

C?est une association que nous connaissons bien et dont nous soutenons, bien s�r, les objectifs. Nous approuvons donc cette subvention.

Je rel�ve que lors de sa derni�re Assembl�e g�n�rale, donc � la fin du mois d?avril 2007, l?association soulignait l?augmentation de 8 % du nombre des accidents corporels en 2006 et de 7 % des incidents, en insistant sur le fait que les deux-roues repr�sentent 60 % des victimes d?accidents corporels et en soulignant ce que nous connaissons bien : la vuln�rabilit� des pi�tons, notamment des seniors.

L?association exprimait aussi son �tonnement au Maire de Paris devant les prises de position oppos�es de la Pr�fecture de police et de la Ville au sujet de la charte des deux-roues motoris�s.

Certes, l?ann�e 2007 se pr�sente mieux en ce qui concerne les tu�s et je m?en r�jouis tr�s vivement. Mais il reste � faire et chacun peut observer que, du fait de la politique municipale, les conditions de la circulation se sont modifi�es � Paris. Au niveau de la r�partition entre les modes, l?explosion du nombre des deux-roues motoris�s est une cons�quence directe de la politique du Maire de Paris.

Depuis 1997, les d�placements � moto et � scooter ont progress� de 42 % et quand on observe la circulation en p�riode - fr�quente ! - d?encombrement, on constate que les motards, donc devenus tr�s nombreux, passent � droite, � gauche, au milieu des v�hicules immobilis�s, mais aussi de l?autre c�t� de la ligne continue, voire des refuges pour pi�tons situ�s au milieu des voies, devenant ainsi une source de danger �vidente, en particulier pour les pi�tons et les cyclistes.

L?utilisation accrue du v�lo entra�ne un certain nombre d?accidents et de chutes, malheureusement aussi, un certain nombre de d�c�s. L?inexp�rience des nouveaux cyclistes mais aussi le comportement indisciplin� d?un grand nombre d?entre eux, qu?ils admettent d?ailleurs eux-m�mes le plus souvent, sont un facteur important de risque. Ce non-respect du Code de la route qui, pourtant, s?impose � tous, ne peut durer. Si une adaptation de ce Code doit �tre faite en milieu urbain, il faut la conduire afin qu?ensuite la loi s?applique � tous avec la m�me s�v�rit�.

Mais, j?insiste sur ce point, cette adaptation doit �tre imp�rativement inspir�e par l?�quilibre � �tablir entre les modes et le respect d� � chacun d?entre eux.

C?est ainsi que, lors d?une campagne de s�curit� routi�re, tous les risques doivent �tre �voqu�s. Il n?y a pas, d?un c�t�, les bons, de l?autre c�t�, les mauvais. Il y a, j?insiste, des utilisateurs �gaux dans le droit d?utiliser l?espace public dans le respect des r�gles communes qui tiennent compte de leur vuln�rabilit� mais ne les exon�rent pas pour autant de se conformer au respect de ces r�gles.

Montrer une voiture mena�ant la s�curit� d?un pi�ton en disant ?le permis de conduire n?est pas un permis de tuer? correspond � une menace existante. Mais elle est loin aujourd?hui d?�tre la seule source de danger et, donc, pour �tre efficace et coller � la r�alit�, il faut montrer les autres, � parts �gales, puisque nous sommes tous solidaires dans l?utilisation d?un m�me espace.

Enfin, face au bouleversement que vous avez voulu, Monsieur le Maire, en reconditionnant la voirie, en multipliant les interdictions, les sens uniques t�te-b�che, les labyrinthes, en d�coupant les rues en lani�res, en r�alisant des am�nagements parfois peu compr�hensibles et sources de danger et d?accident, nous avons demand� un audit des am�nagements : ce fut un refus. Nous avons ensuite requis un recours d?exp�rience : m�me refus.

Pourtant, la dangerosit� d?un certain nombre d?entre eux est av�r�e ; les riverains en attestent. Revenir sur ses erreurs est une d�marche positive et responsable. Pourquoi n?est-ce pas la v�tre ?

Je vous remercie.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme BAUD.

Mme Dominique BAUD. - Merci, Monsieur le Maire.

Je profite, Monsieur FERRAND, que vous soyez pr�sident de s�ance pour vous remercier par avance de r�pondre � mes interventions que j?ai supprim�es afin d?�courter la journ�e.

Je soutiens, bien entendu, les propositions exprim�es dans ce projet de d�lib�ration dont le but m�me est de lutter contre toute manifestation de violence routi�re et de pr�venir les accidents de circulation et voterai, bien entendu, pour ce projet de d�lib�ration.

Pour autant, je pense que c?est insuffisant, m�me si l?action de l?association est admirable dans son domaine.

Lutter contre la violence routi�re n�cessite de vraies modifications dans le comportement des automobilistes et une vraie n�cessit� de prise de conscience des risques que certains font courir aux autres et � eux-m�mes. Il faut donc les y aider et, j?oserais dire, faire quelques propositions qui, � d�faut d?�tre du ressort de cette association ou de la Mairie de Paris, pourraient �tre port�es � la connaissance des autorit�s comp�tentes, � savoir notamment : int�grer dans les programmes scolaires un apprentissage � la rue, au v�lo et aux rollers, instaurer r�guli�rement pour les automobilistes des tests de reconnaissance et de connaissance d?aptitudes, rendre obligatoire le port du casque pour les cyclistes et recommander fortement le port d?un gilet ou d?un bandeau fluorescent, enfin, reconna�tre le cannabis comme un r�el danger et sanctionner tous ceux qui conduisent sous l?emprise de cette drogue, au m�me titre que l?abus d?alcool et l?exc�s de vitesse.

Je vous remercie.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour r�pondre, bri�vement, Monsieur BAUPIN, vous avez la parole.

M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Je voudrais d?abord remercier beaucoup Mme DOUVIN parce qu?elle a soulign� largement tout le travail que nous avons effectu� depuis 2001 pour modifier la voirie parisienne. Elle a bien fait de lister tous ces am�nagements. Elle a oubli� de faire le lien entre la baisse tr�s forte de l?accidentologie � Paris et les am�nagements que nous avons effectu�s.

C?est bizarre ! Dans un raisonnement comme celui-l�?

Mme Laurence DOUVIN. - Ce n?est pas du tout cela.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Attendez ! Je vous ai �cout�e, Madame DOUVIN, chacun son tour !

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - M. BAUPIN a la parole.

Allez-y, poursuivez !

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - A vous entendre, finalement, la baisse de l?accidentologie serait due � un pur hasard et, m�me, vous avez l?air de souligner que ce que nous avons fait aurait augment� la dangerosit� des d�placements dans Paris, alors qu?aucun chiffre ne vient l?attester. Il y a l� sans doute une part de religion !

Vous avez aussi exprim�, par rapport aux deux-roues motoris�s, je vous invite � relire la phrase que vous avez dites : qu?il y aurait une explosion du nombre de deux-roues motoris�s due � la politique municipale. Pour ce faire, vous avez cit� des chiffres venant de 1997. Il ne vous aura pas �chapp� que les actions municipales ont eu lieu en 2001. Rapportez-vous, l� aussi, aux chiffres en ce qui concerne l?augmentation du nombre de deux-roues motoris�s qui a commenc� en 1997, d?apr�s les chiffres de l?observatoire, et qui est continu. Maintenant, il s?est arr�t�?

Mme Laurence DOUVIN. - Soyez de bonne foi !

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Vous �tes, vous, de tr�s bonne foi, Madame DOUVIN ! J?en suis s�r ! C?est pour cela d?ailleurs que vous �tes dans ce parti politique, c?est parce que vous �tes de bonne foi !

Il y a eu une augmentation de 5 % du nombre de deux-roues motoris�s depuis 1997 et il n?y a eu aucune augmentation plus forte depuis 2001. Il faut donc constater que ce sont d?autres raisons qui ont amen� nos concitoyens � utiliser plus souvent les deux-roues motoris�s et notamment l?engorgement des rues qui ne date pas, chacun peut le constater, de 2001.

Ceci �tant dit, ce que vous avez dit sur le fait qu?il faudrait conduire la r�vision du Code de la route est extr�mement important et je vous remercie du soutien que vous apportez � une bagarre que nous menons depuis longtemps. J?esp�re que vous serez entendue, peut-�tre plus que nous, par le Gouvernement pour conduire cette r�vision.

Vous avez dit qu?il fallait un �quilibre entre les diff�rents usagers et je suis plut�t d?accord avec cette id�e. Il faut un �quilibre, donc un meilleur �quilibre qu?actuellement. Aujourd?hui, c?est tr�s d�s�quilibr�, certains sont favoris�s par rapport � d?autres.

L� o� j?ai une diff�rence? enfin, vous l?avez exprim� de fa�on diff�rente selon les phrases, c?est sur le fait de consid�rer tous les utilisateurs � �galit�. Vous avez dit apr�s qu?il fallait tenir compte de la vuln�rabilit�. C?est le point essentiel, �videmment, en mati�re de comportement sur l?espace public. C?est �videmment la vuln�rabilit� qui doit conduire � ce qui est d?ailleurs dans le Code de la rue en Belgique, c?est-�-dire au principe de prudence et de responsabilit� du plus lourd par rapport au plus vuln�rable. Je pense que c?est un �l�ment qui doit plut�t induire � ne pas penser qu?il y a �galit� entre tous les usagers mais qu?en fonction du v�hicule qu?ils utilisent, ils ont plus ou moins de responsabilit�.

En ce qui concerne les propositions de Mme BAUD, je dois lui dire que je suis assez d?accord avec elle sur le fait que consid�rer le cannabis comme l?alcool, c?est assez logique, mais je constate que, actuellement, dans la loi - ce n?est pas forc�ment une position que j?exprime au nom de la Municipalit� mais c?est ma conviction -, que les deux ne sont pas trait�s de la m�me fa�on. Une de ces deux drogues est l�gale et l?autre ill�gale. Je l?invite �ventuellement � militer pour que leurs statuts soient reconnus au m�me niveau.

En ce qui concerne le port du casque pour les cyclistes, franchement, je vous invite - l�, ce serait un peu long - � entrer dans les d�tails mais les statistiques d�montrent qu?il n?y a aucune pertinence particuli�re � proposer plus le port du casque pour les cyclistes que pour les automobilistes ou pour les pi�tons. Quand on regarde en proportion, m�me les traumatismes cr�niens sont plus en proportion chez les pi�tons et les automobilistes que chez les cyclistes. La pertinence du port du casque n?est pas av�r�e pour les cyclistes.

En ce qui concerne les programmes scolaires, vous l?avez indiqu�, ce n?est pas de notre comp�tence, mais apprendre aux uns et aux autres, � tous, � se respecter dans l?espace public, serait un �l�ment extr�mement important pour des jeunes qui auront, � un moment ou � un autre, � utiliser des v�hicules, quels qu?ils soient.

M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 55.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DVD 55).

Je vous remercie.

Novembre 2007
Débat
Conseil municipal
retour Retour