I - Question d’actualité posée par le groupe socialiste et radical de gauche à M. le Maire de Paris relative à la situation du logement en France.
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M. LE MAIRE DE PARIS. - D?abord, nous passons � la question d?actualit� de Mme Annick LEPETIT pour le groupe socialiste et radical de gauche.
La parole est � Mme LEPETIT.
Mme Annick LEPETIT. - Monsieur le Maire,
La situation du logement en France est catastrophique. C?est la ministre du Logement et de la Ville Christine Boutin qui l?a d�clar� par deux fois la semaine derni�re.
En effet, la crise du logement est sans pr�c�dent. Il y a dans notre pays 1,5 million de demandeurs de logement, 3,2 millions de personnes pas log�es ou mal log�es.
M�me s?il n?est jamais trop tard pour les prises de conscience, nous savons tous que depuis 2002, la politique nationale du logement a d?abord privil�gi� des dispositifs fiscaux comme le ?de Robien? qui encourage la sp�culation et co�te tr�s cher � l?Etat plut�t que de faire appliquer fermement l?article 55 de la loi SRU qui oblige la construction de logements sociaux �quitablement r�partis sur tout le territoire.
A Paris, Monsieur le Maire, vous avez d�cid� de mener une politique volontaire, ambitieuse et vous n?avez pas attendu 2007, comme certains, pour d�couvrir qu?il y avait une crise du logement.
Ce sont ainsi 30.000 logements sociaux qui ont �t� financ�s depuis le d�but de la mandature. De plus, la Ville de Paris s?est engag�e fortement contre la r�sorption de l?habitat indigne. 1.200 immeubles insalubres ont �t� recens�s depuis 2002, contre 136 sous l?ancienne mandature, je vous le signale, Madame de PANAFIEU, et sont donc en cours de r�habilitation. 70 h�tels ont d�j� �t� transform�s en logement social et 19.000 personnes ont d�j� �t� relog�es.
Les classes moyennes ont aussi des difficult�s � se loger. La Ville les aide via la SIEMP ou encore le Pr�t Paris Logement � 0 % qui d?ici la fin de l?ann�e aura permis � 6.000 m�nages de devenir propri�taires.
Je pourrais ajouter les immeubles achet�es par la Ville pour lutter contre les ventes � la d�coupe : sur ce point, nous aurions voulu davantage d?outils pour pouvoir s?opposer � l?�viction des locataires en place mais l?UMP � l?Assembl�e Nationale l?a refus� malgr� notre proposition de loi.
Pour endiguer la crise du logement, il faut l?engagement de tous et en premier celui de l?Etat. Qu?attendez-vous concr�tement de l?Etat, Monsieur le Maire, et pouvez-vous nous expliquer le contenu de votre proposition d?une conf�rence r�gionale de l?h�bergement ?
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
Je donne la parole � Jean-Yves MANO.
M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Madame, chers coll�gues, le constat que vous faites de la situation du logement dans notre pays correspond h�las � la r�alit�.
Oui, il y a des difficult�s ind�niables de logement dans notre pays et il est clair que les mesures ou les annonces successives ne sauraient suffire � endiguer la crise actuelle. D?ailleurs, au niveau des chiffres nationaux, il faudrait un jour en parler.
120.000 logements sociaux nouveaux sont, en effet, annonc�s tr�s r�guli�rement mais la r�alit� est bien �videmment diff�rente.
Pourquoi ? Parce que nous devrions parler de solde net. Dans le m�me temps o� potentiellement on arriverait un jour � financer 120.000 logements sociaux, il faudrait d�duire les 42.000 qui sont d�duits. Et si j?en crois la volont� pr�sidentielle, il faudra bient�t enlever de ce stock les 40.000 logements sociaux qui pourraient �tre, para�t-il, vendus � leurs occupants.
Ce qui veut dire que par rapport � la crise et l?�norme demande, le solde net de propositions nouvelles en logement serait de 42.000. La Ville de Paris ne s?inscrit pas dans cette d�marche extr�mement restrictive. Bien au contraire, puisque nous, nous avons? d�s l?ann�e 2007, nous financerons au cours de cette ann�e-l� 6.000 logements sociaux.
Et d?ailleurs, pour que votre information soit compl�te, sachez que malgr� cet �lan, para�t-il annonc� en haut lieu, le nombre de logements sociaux financ�s sur l?Ile-de-France en 2007 sera inf�rieur � ce qui s?�tait fait en 2006. Voil� la r�alit� de la dynamique, para�t-il, apport�e par Mme BOUTIN ou M. BORLOO pr�c�demment.
Sur un aspect particulier des choses, sur l?aspect des logements d?urgence, oui, nous avons r�clam� et le Maire de Paris a r�clam�, � corps et � cris, la tenue d?une conf�rence pour l?h�bergement d?urgence. C?est la moindre des choses car Paris concentre 60 % du logement d?urgence de l?Ile-de-France et ne saurait, � lui seul, r�soudre la totalit� des probl�mes.
Alors qu?est-ce que nous demandons ? Nous demandons simplement l?application r�elle de la loi Dalo qui pr�voit, dans l?article 2, la production de places d?h�bergement d?urgence suppl�mentaires. Et nous souhaitons cette conf�rence pour mettre � plat les engagements pr�cis des communes et, j?esp�re, la volont� politique exprim�e par le pr�fet de r�gion qui imposera aux communes de l?Ile-de-France la construction de logements d?h�bergement d?urgence, non pas en fonction des besoins exprim�s sur le plan local mais de fa�on proportionnelle � leur population pour que la solidarit� r�gionale sur le logement d?urgence s?exerce sur la totalit� du territoire.
Voil� ce que nous attendons de concret de la r�union que nous r�clamons � corps et � cris. Et de la m�me fa�on, nous attendons qu?au-del� des incantations, des supplications de Mme BOUTIN, l?Etat ait les moyens � la fois de d�velopper la cr�ation des logements d?urgence et �galement de les faire fonctionner car aujourd?hui les logements d?urgence se reposent essentiellement sur la volont� associative et? qui qu�mande r�guli�rement des enveloppes compl�mentaires pour g�rer ces immeubles-l�, ces ensembles-l�. Aujourd?hui, nous n?avons aucune garantie que la gestion des ensembles ne reposera pas demain sur les collectivit�s locales ; ce qui est inadmissible.
Voil�, il y a urgence effectivement. Les gens qui sont dans la rue le savent, les m�dias sont mobilis�s, nous le savons tous les jours, et pour autant, nous, Ville de Paris, nous faisons notre boulot, y compris dans la convention que nous avons sign�e avec l?Etat puisque nous nous engageons � 350 logements d?urgence suppl�mentaires par an pour les prochaines ann�es.
Voil� la r�ponse concr�te de la Ville de Paris. Voil� ce que nous attendons de la part de l?Etat.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
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