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2007, DF 79 - Communication sur les orientations budgétaires de la Ville et du Département pour 2008.


M. LE MAIRE DE PARIS.-Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DF 79 relatif aux orientations budg�taires pour l?ann�e 2008.

Mes chers coll�gues, notre d�bat sur ces orientations budg�taires prend cette ann�e une tonalit� particuli�re, puisque c?est le dernier de la mandature.

Pour autant, la perspective d?�lections municipales en mars prochain ne justifie en aucun cas de priver Paris d?un budget pour 2008.

Cet acte permettra au service public municipal de fonctionner normalement et d?�viter tout retard aux projets d?investissement. Mais, bien entendu, l?�quipe d�sign�e dans quatre mois aura tout loisir d?amender le budget primitif en fonction des priorit�s valid�es par le suffrage universel.

Les orientations budg�taires qui vous sont soumises prolongent donc la dynamique engag�e depuis 2001 autour de priorit�s claires :

- la solidarit� et le logement ;

- la nouvelle donne environnementale au c?ur du d�veloppement urbain ;

- la vitalit� �conomique et culturelle de Paris.

Notre Ville est en mouvement, � l?oppos� du tableau sombre et �triqu� que certains dessinent au nom de consid�rations d?opportunit�.

Alors, oui, assumons un d�bat contradictoire, mais en se fondant sur des faits r�els.

Les faits, c?est par exemple la baisse de 28 % du ch�mage � Paris depuis 2003, � comparer sur la m�me p�riode aux 18 % � l?�chelle nationale.

Les faits, ce sont 4.500 R.M.istes en moins depuis deux ans.

Les faits, c?est la multiplication par 12 du budget consacr� � la place des personnes handicap�es ou encore l?ouverture de 5.816 places d?accueil de la petite enfance.

C?est aussi une diminution de 32 % de la pollution de proximit� et de 9 % des �missions de gaz � effet de serre.

Ajouterai-je la cr�ation de 32 hectares d?espaces verts qui, bien entendu, ne comptabilisent nullement le gazon plant� entre les rames du tramway, contrairement � une intox r�cente !

Alors, c?est vrai, il reste beaucoup � accomplir, � l?heure o� la baisse du pouvoir d?achat des Fran�ais s?accompagne d?in�galit�s sociales grandissantes.

C?est dans ce contexte que s?inscrivent nos orientations budg�taires.

Je prendrai d?abord, parce que c?est ma priorit�, l?exemple majeur du logement comme l?actualit� r�cente est venue le rappeler tragiquement.

En sept ans, nous aurons financ� plus de 30.000 logements sociaux, soit pr�s de 4.300 parents en moyenne, contre 1.500 seulement sous la pr�c�dente mandature. Et en 2008, comme en 2007, ce sont au moins 6.000 logements sociaux qui seront financ�s.

Ainsi, les autorisations de programme consacr�es � ce poste d�passeront 220 millions d?euros.

Quant au compte foncier, il sera abond� � hauteur de 137 millions d?euros, soit une multiplication par quatre en six ans.

A cet �gard, je vous confirme notre vigilance face au ph�nom�ne des ventes � la d�coupe. Pendant que la majorit� de l?Assembl�e nationale rejetait les �volutions l�gislatives tr�s pertinentes propos�es par Annick LEPETIT et Patrick BLOCHE, nous agissions.

Puisque les propositions, je le maintiens, d?Annick LEPETIT et de Patrick BLOCHE �taient bien plus dynamiques, et pendant que vous parlez, j?allais dire que nous agissions, puisque nous avons d�j� extrait, et c?est tr�s important pour la vie des parisiens, plus de 8.000 logements de ce processus sp�culatif.

Je vous rappelle donc, car l� aussi trop de contrev�rit�s sont prof�r�es que tous les biens et terrains que nous acqu�rons en appliquant le droit de pr�emption sont achet�s tr�s en dessous du prix du march�. Par exemple, en 2005, alors que le prix moyen du march� �tait de 4.869 euros le m�tre carr�, nos transactions se sont �tablies � un prix moyen de 2.473 euros le m�tre carr�.

Mais s?il est un sujet o� la d�sinformation atteint vraiment des sommets insupportables, c?est bien celui de la lutte contre l?habitat indigne.

En 2001, nous avons identifi� plus de 1 000 immeubles insalubres � Paris, 1.031 pr�cis�ment.

Or la pr�c�dente �quipe municipale n?en avait recens� que 136, elle l?a �crit tr�s officiellement, encore faut-il pr�ciser que 47 de ces 136 immeubles n?avaient toujours pas �t� trait�s en 2000.

Un tel bilan pourrait donc sugg�rer un peu plus d?humilit� � celles et ceux qui peinent � l?assumer.

Aujourd?hui plus de 80 % de ces immeubles sont sortis de l?insalubrit� ou engag�s dans un processus de sortie.

Je veux d?ailleurs dire � ceux qui contestent ces chiffres, qu?en 2002 sous l?�gide de la Ville et de la Pr�fecture de Paris, a �t� mis en place l?Observatoire du Saturnisme, de l?Insalubrit� et de l?Habitat d�grad�. Cet observatoire rassemble toutes les informations n�cessaires au suivi de ce chantier consid�rable.

L?Etat et l?Agence Nationale pour l?Am�lioration de l?Habitat sont totalement parties prenantes dans cette mission, et chaque mois, ensembles, tous les chiffres sont transmis et valid�s par nos partenaires.

Alors o� serait le mensonge ?

Insinuer que nous pourrions travestir la r�alit� de cette t�che accomplie depuis 2001, ce n?est pas seulement indigne, c?est absurde.

J?ajoute que les 19 000 personnes qui vivaient dans cet environnement insalubre ont toutes �t� relog�es conform�ment � mon engagement.

Bilan contre bilan, je suis donc pr�t � assumer toutes les comparaisons.

Et c?est vrai aussi de la situation des R.M.istes de notre capitale.

Notre politique d?accompagnement personnalis�, coupl�e � une hausse de 56 % des cr�dits depuis 2000, produit des r�sultats concrets.

En effet, le taux de R.M.istes signant un contrat d?insertion est pass� de 12% en 2000 � 46 % en 2006 et pour 2008 l?objectif est d?atteindre 50 %.

Cette pr�occupation sociale s?accompagne d?une volont� constante de lutter contre les ins�curit�s dont nous savons bien qu?elle touche d?abord les plus fragiles.

C?est pourquoi notre participation au budget de la Pr�fecture de police en hausse de 38 % entre 2000 et 2007 augmentera encore en 2008 notamment pour la poursuite du plan de modernisation de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

M. Philippe GOUJON. - Quel pourcentage d?augmentation ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous sommes �galement dispos�s, je l?ai dit tr�s clairement, � financer un programme de vid�o surveillance.

Encore faut-il au pr�alable nous entendre sur le respect strict des libert�s individuelles et sur une �valuation objective des besoins et des responsabilit�s de chacun.

De ces efforts concrets, j?attends et je m?en entretiens souvent avec M. le Pr�fet de Police, une r�pression accrue des incivilit�s, car l?harmonie d?une ville se mesure �galement au respect des r�gles communes, au civisme qui est une condition du bien-�tre et de la s�curit� de chacun.

La dynamique d?une cit� contemporaine c?est aussi sa capacit� � se d�velopper en se fondant sur la nouvelle donne environnementale.

L?avenir de la plan�te se dessine d?abord et avant tout dans les villes.

Depuis six ans le d�fi du d�veloppement durable a donc influ� sur toutes nos politiques.

Emergence d?�co quartiers, adoption du plan local d?urbanisme, du plan de d�placement de Paris ou du plan climat, autant d?illustrations de cette �volution.

Les orientations budg�taires pour 2008 prolongent cette d�marche et permettront de mettre en oeuvre les premi�res mesures act�es par notre plan climat.

Elles visent notamment � �largir encore et toujours l?offre de d�placement dans la capitale.

Ainsi en quelques mois, V�lib? est devenu un symbole de cette nouvelle donne urbaine avec 7 millions d?utilisateurs.

Nous avons d?ailleurs propos� aux communes limitrophes que la Ville de Paris finance l?installation de station V�lib? � hauteur de 7 millions d?euros.

Autant qu?un acte de solidarit� � l?�gard des habitants de ces communes, c?est la marque d?une nouvelle relation entre Paris et ses voisins.

Au m�pris et � l?ignorance d?hier a succ�d� un dialogue authentique.

Notre r�ponse, c?est une soixantaine d?�lus de l?agglom�ration dans leur diversit� politique, qui s?assoient autour d?une table pour travailler.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Ben voyons !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, ben voyons, et c?est une rupture avec le pass�. Sur cette solidarit� avec les communes limitrophes, je n?ai d?ailleurs pas tr�s bien compris la position de l?U.M.P. Paris. Hier, elle nous reprochait d?avoir oubli� nos voisins dans le dossier V�lib? et aujourd?hui elle d�nonce un investissement de 7 millions d?euros pour �tendre ce dispositif dans les communes voisines.

M. Claude GOASGUEN. - Qu?est-ce que vous en savez ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Or, pour des raisons l�gales �videntes?

Vive la s�r�nit� et la d�mocratie.

M. Philippe GOUJON. - Vous n?�tes qu?un dictateur.

M. LE MAIRE DE PARIS. - M. GOUJON, pour ceux qui n?ont pas entendu, a dit que j?�tais un dictateur, ce qui cr�dibilise la critique.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Or, pour des raisons l�gales �videntes li�es au montage m�me de ce dispositif, il �tait rigoureusement impossible d?imposer � nos voisins un prestataire qu?ils n?auraient pas choisi.

Notre d�marche n?a donc �t� ni �go�ste ni improvis�e contrairement � certaines critiques entendues maintenant.

D?ailleurs la droite n?est pas tr�s claire non plus sur l?avenir du tramway, dont 20 millions d?usagers assument manifestement d?aller, comment dites-vous, � l?encontre de l?Histoire.

C?est pourquoi 60 millions d?euros sont pr�vus afin de le prolonger jusqu?� la Porte de la Chapelle pour une mise en ?uvre en 2012.

M. Philippe GOUJON. - Et combien pour le m�tro ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais y venir au m�tro, vous allez voir.

Je souhaite, pour ma part, une extension jusqu?� la Porte d?Asni�res � laquelle l?Etat devra �videmment s?associer financi�rement. Son refus jusqu?� pr�sent ne doit pas nous conduire au renoncement. Au contraire, l?int�r�t m�me des usagers implique de mener jusqu?au bout ce combat n�cessaire.

D?ailleurs, je m?interroge. Le r�cent ?Grenelle de l?Environnement? a mis l?accent sur la diversification des moyens de d�placement. Le Pr�sident de la R�publique a m�me reconnu que l?Etat avait failli depuis 2002 en se d�sengageant spectaculairement de l?aide aux transports collectifs dans notre pays.

Tr�s bien. Seulement voil�, toutes les mesures de ce Grenelle sont d�finies, je cite : ?hors Ile-de-France?. Vingt pour cent de la population fran�aise balay�e d?un revers de main alors que ce territoire est sans doute l?un de ceux o� l?urgence en la mati�re est la plus �vidente.

Et les priorit�s concr�tes ne manquent pas : extension du tramway, lancement de nouveaux projets dans l?agglom�ration, modernisation du RER et du m�tro �trangement absents de l?intervention pr�sidentielle, ou encore engagements financiers pour le M�troph�rique.

Nous attendons de l?Etat des actes clairs pour notre Ville et pour notre r�gion, � moins de consid�rer que leurs habitants devraient �tre exclus de ce d�fi environnemental. Et nous attendons aussi de chaque groupe au Conseil de Paris des positions pr�cises. Par exemple, pour ou contre obtenir de l?Etat qu?il assume son devoir en contribuant financi�rement � l?extension du tramway, notamment jusqu?� la Porte d?Asni�res.

Avant de conclure, je voudrais �galement vous dire mon �tonnement quand j?entends ici ou l� des accusations de mus�ification de notre Capitale.

M. Pierre LELLOUCHE. - Il suffit d?aller � Londres !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Faut-il rappeler qu?entre 2000 et 2005, Paris s?est enrichi de 28.000 habitants apr�s une chute d�mographique spectaculaire de 171.000 personnes entre 1975 et 1999.

M. Claude GOASGUEN. - Cela n?a aucun rapport !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Aucun rapport la d�mographie !

Alors peut-�tre y a-t-il un rapport avec cette �tude r�cente du cabinet ?Cusman & Wakefied? qui place Paris � l?horizon des cinq ans � venir en t�te des villes europ�ennes les plus attractives pour les entreprises �trang�res.

J?ai d�j� �voqu� nos r�sultats en mati�re d?emploi. J?ajoute que depuis 2001, nous avons multipli� par huit les surfaces occup�es par les p�pini�res et les h�tels industriels. En 2008, cette politique en faveur de la cr�ation d?entreprises sera encore accentu�e avec l?ouverture des nouveaux h�tels d?activit�s Brulon-Citeau et Losserand et le soutien accru � la nouvelle p�pini�re Paris Innovation R�union, le soutien � Agoranov ainsi qu?� la p�pini�re Cochin.

D�j�, ce chiffre doit d�ranger. Le solde net cumul� de cr�ation d?entreprises atteint - c?est un record historique - plus 141.000 depuis 2001, et nous avons bien l?intention de poursuivre cette dynamique.

Mais la vitalit� de Paris, c?est aussi sa vie culturelle. La gratuit� des expositions permanentes des mus�es de la Ville illustre une conception r�solument ouverte de la culture. Avec ?Nuit Blanche?, c?est l?art contemporain qui irrigue la cit�, inspirant d?ailleurs d?autres villes fran�aises et �trang�res.

Mais depuis 2001, notre objectif a aussi consist� � lancer ou � r�nover des projets structurants, comme le ?104 rue d?Aubervilliers?, futur lieu pluridisciplinaire d�di� � la cr�ation et qui ouvrira en 2008.

Je pourrais �galement citer la ?Maison des m�tallos? inaugur�e mercredi dernier, ou le ?Centre Barbara? ainsi que les ?Trois Baudets? qui le seront avant la fin de la mandature.

Et comment ne pas �voquer la ?Ga�t� Lyrique?. En 1991, celle-ci fit l?objet d?un v�ritable massacre, consistant � la transformer en ?plan�te magique?. Certains parmi nous gardent forc�ment un souvenir tr�s pr�cis, j?imagine un peu douloureux, de ce fiasco tant culturel que financier. La ?Ga�t� Lyrique? s?ouvrira � l?avenir aux musiques actuelles et aux arts num�riques.

Les orientations budg�taires pr�voient �galement des cr�dits pour la M�diath�que Marguerite Duras dont l?ouverture est programm�e � la fin de cette ann�e.

En outre, la Mission cin�ma disposera en 2008 d?un budget proche de 10 millions d?euros, ce qui illustre bien notre volont� de d�velopper ce 7e art, si intimement li� � l?identit� de Paris, hier comme aujourd?hui.

Voil�, mes chers coll�gues. Solidarit�, diversit�, comp�titivit�, mouvement, ces principes qui guident notre action s?inscrivent une fois encore dans le cadre d?une gestion budg�taire exigeante.

D?ailleurs, m�me si le sujet est � l?ordre du jour de notre s�ance, je voudrais mentionner bri�vement le rapport de la Chambre r�gionale des comptes sur la gouvernance de notre collectivit� de 2002 � 2006. Je me contenterai de citer les magistrats lorsqu?ils soulignent les �quilibres financiers maintenus malgr� un programme d?investissement tr�s important.

Et cette gestion exigeante a aussi permis la stabilit� des taux de la fiscalit� directe et indirecte depuis 2001. D?ailleurs, c?est la premi�re fois depuis 1977 qu?une mandature se d�roule sans aucune hausse de ces taux de la fiscalit�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Et je note que Paris est la seule Ville de France de plus de 100.000 habitants o� les imp�ts locaux n?ont pas augment� depuis 2001. Ces choix vont de pair avec la volont� d?une performance toujours plus grande du service public municipal.

Vous allez voir. Ainsi, depuis 2001, 8.227 postes ont �t� cr��s, et je l?assume, contre seulement 1.212 sous la pr�c�dente mandature.

M. Pierre LELLOUCHE. - C?est votre sp�cialit� !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et en 2008, nous consacrerons 11 millions d?euros � la formation. Car pour nous, la modernisation n�cessaire du management de notre collectivit� ne doit s?accomplir ni au d�triment des personnels de la Ville ni � celui de la qualit� du service rendu aux Parisiens.

Au contraire, il est possible, en g�rant mieux, d?investir davantage, de cr�er de nouveaux �quipements, d?y affecter le personnel n�cessaire sans pour autant faire exploser la fiscalit� ou l?endettement de la Ville.

D?ailleurs, la notation 3A que nous ont d�livr�e simultan�ment les trois grandes agences internationales?

M. Claude GOASGUEN. - C?est l?emprunt !

M. LE MAIRE DE PARIS. - ? nous permet d?emprunter?

Mais le ratio d?emprunt, par rapport aux frais de fonctionnement, est de 32 % � Paris quand il est de 80 % dans la moyenne des villes fran�aises et de 191 % � Marseille !

Alors, notre endettement est extr�mement raisonnable et, avec nous, il est ma�tris�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Claude GOASGUEN. - Vous avez 900 millions de dotation.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je suis pr�t � tous les d�bats contradictoires avec vous l�-dessus.

Cette bonne gestion nous permet d?�conomiser chaque ann�e 4 millions d?euros rien que sur les frais financiers.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - 900 millions par an de droits de mutation.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Mais, les droits de mutation, ch�re Madame? l?augmentation des droits de mutation, c?est quelques centaines de millions d?euros sur un budget de 7 milliards d?euros et un investissement de 1,6 milliard.

Alors, comparez ce qui est comparable !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - 900 millions d?euros chaque ann�e, c?est beaucoup.

M. LE MAIRE DE PARIS. - L?�laboration de ces orientations budg�taires doit beaucoup � la cr�ativit� et � la comp�tence de Christian SAUTTER que je tiens � saluer chaleureusement.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je veux remercier �galement tous les membres de l?Ex�cutif, � commencer par la premi�re adjointe, Anne HIDALGO, dont l?engagement constitue un bien pr�cieux.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je veux enfin souligner le r�le cl� du Secr�tariat g�n�ral, de la Direction des Finances, sans oublier celui de toutes les autres directions, tr�s impliqu�es dans l?�laboration de ces orientations budg�taires.

Paris avance. Paris avance, les chiffres le d�montrent, mais surtout les actes et les r�alisations.

Cela g�ne, et nous venons de le constater une nouvelle fois, les tenants du conservatisme. Mais c?est bien naturel !

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Puisque, par-del� les pol�miques, nous, nous poursuivrons notre effort au service de la justice sociale et du progr�s, mais nous veillerons surtout � ce que ce progr�s soit toujours mieux partag�.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Nous ouvrons le d�bat. Je rappelle que la conf�rence d?organisation a organis� ce d�bat. Donc, je donne d?abord la parole � M. VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Une majorit� municipale tendue vers la r�ponse aux besoins des habitants et de leur qualit� de vie, active pour remettre Paris en mouvement, responsable et respectueuse du mandat que les Parisiens lui ont confi�, ce sont des caract�ristiques fortes qui n?ont pas failli et s?illustrent encore aujourd?hui.

Si je rappelle ces caract�ristiques, c?est qu?elles ont �t� celles que nous ont confi�es les Parisiens pour op�rer un v�ritable changement, un changement profond et durable.

Et cette fin de mandature ne d�roge pas � ces exigences. Nous sommes en effet loin des pratiques de la pr�c�dente majorit� municipale. En d�cembre prochain, trois mois avant la fin de la mandature, nous voterons un budget primitif pour 2008.

Nous avons encore � l?esprit les guerres intestines de la pr�c�dente majorit�, dont, il faut le rappeler, Mme de PANAFIEU �tait l?une des protagonistes, pour s?approprier Paris. Paris �tait leur propri�t�, propri�t� assise sur le client�lisme, l?opacit� et le cynisme envers les Parisiens.

M�pris aussi puisque cette majorit�, d�j� si chiche dans ses r�ponses aux besoins criants de la population, ne se souciait pas de paralyser la vie municipale en ne pr�parant pas le dernier budget de la pr�c�dente mandature.

C?est donc avec le sens des responsabilit�s et du mandat que nous ont confi� les Parisiens que je vais vous livrer, Monsieur le Maire, l?appr�ciation de mon groupe sur les derni�res orientations budg�taires de ce mandat municipal.

Ce sont donc des orientations budg�taires pour toute l?ann�e 2008 que vous nous pr�sentez aujourd?hui et qui, comme vous le dites vous-m�me, n?ont pas �t� con�ues pour simplement assurer la transition avant les �lections de mars prochain, mais aussi pour pr�parer l?avenir d?une cit� r�solument en mouvement.

Dans la continuit� des pr�c�dents budgets, vous nous proposez trois priorit�s : les actions de solidarit� pour maintenir et d�velopper la population dans toute sa diversit� ; un d�veloppement urbain harmonieux pour une meilleure qualit� de vie et en finir avec des territoires rel�gu�s ; et enfin le renforcement du dynamisme parisien pour conforter les singularit�s de Paris dans le paysage des m�tropoles dont les diversit�s populaires, sociales, culturelles et �conomiques, sont des moteurs de rayonnement.

Ce sont ces trois priorit�s qui, depuis 2001, ont permis de remettre Paris en mouvement et d?engager une vraie rupture avec le Paris in�galitaire et �go�ste, fa�onn� par des d�cennies de gestion de la droite.

De ces trois priorit�s les r�sultats sont l� et vous avez raison de les �voquer car ils illustrent bien la remise en mouvement de Paris et je ne peux pas m?en emp�cher, je vais y revenir �galement.

Les budgets consacr�s � la solidarit� ont augment� de 70 %. Le logement est devenu une pr�occupation centrale puisque l?objectif initial de 3.500 logements sociaux par an a augment� r�guli�rement pour atteindre 6.000 en 2007, pour un total de 30.000 logements sociaux financ�s depuis 2001.

Des moyens importants ont �t� d�ploy�s pour s?attaquer en profondeur � l?insalubrit� avec plus de 80 % des 1.000 immeubles identifi�s sortis de cette situation ou en passe de l?�tre.

Les quartiers populaires b�n�ficient d?une attention in�dite et sont au c?ur du grand projet de renouvellement urbain.

La petite enfance est devenue une priorit� avec l?ouverture de 5.816 places d?accueil.

Plus de 30 hectares ont �t� d�gag�s en faveur des espaces verts.

Les couloirs d?autobus, l?arriv�e du tramway, l?am�lioration de l?offre des transports en commun, V�lib, la redistribution de la voirie parisienne au profit de ces modes de d�placement ont permis de mettre fin � la politique du tout voiture de l?�re CHIRAC-TIBERI.

Les conditions de vie scolaire ont �t� am�lior�es et 28 �coles et 4 coll�ges ont �t� r�alis�s.

Huit fois plus de m�tres carr�s sont aujourd?hui disponibles avec les cr�ations de p�pini�res et d?h�tels d?entreprise, sans oublier les 2 millions de m�tres carr�s inscrits au P.L.U. pour l?implantation des entreprises.

De nouvelles relations avec les collectivit�s d?Ile-de-France se sont nou�es et la solidarit� avec la banlieue, concr�tis�e.

Une nouvelle �re d�mocratique s?est install�e avec la g�n�ralisation des conseils de quartier et la cr�ation de nombreuses structures de participation citoyenne.

Les effectifs de la collectivit� parisienne ont �t� renforc�s dans le cadre de la mise en ?uvre des 35 heures pour r�sorber l?emploi pr�caire et pour favoriser le bon fonctionnement des nouveaux �quipements et nouvelles missions.

Oui, Mesdames et Messieurs de la droite, ce n?est pas un inventaire � la Pr�vert, ce sont des faits, ce sont des actes concrets que les Parisiens peuvent appr�cier dans leur vie quotidienne.

Ce n?est pas non plus un satisfecit arrogant car ce serait ignorer l?ampleur des tournants � op�rer pour engager Paris dans la r�alit� urbaine mondialis�e du XXIe si�cle.

Et permettez-moi, Monsieur le Maire, de vous livrer notre point de vue sur cette r�alit� urbaine mondialis�e. Des tendances lourdes sont � l??uvre, qu?il va s?agir de contrecarrer. Paris, ville dynamique, active, par son poids politique et d�mographique peut jouer un r�le moteur avec d?autres collectivit�s pour contrer ces tendances.

Quelles sont-elles ?

D?abord, la pr�dominance du march� sur l?am�nagement des villes continue de renvoyer une partie de la population � la p�riph�rie, avec l?envol�e des prix du foncier, de l?immobilier et des loyers, tandis que le c?ur de la ville devient une r�serve des plus nantis ou, pire encore, le noyau dur d?une sp�culation effr�n�e o� les nouveaux propri�taires �trangers non r�sidents permanents ass�chent la vitalit� de quartiers entiers en les mus�ifiant.

Paris n?�chappe pas � cette mainmise du march�. Ce qui se fa�onne � l?�chelle des grandes m�tropoles, ce sont des villes o� le social, l?�conomique et l?urbain sont tr�s fortement dissoci�s.

Or, en inscrivant d�s 2001 l?objectif de renouer avec une ville vivante, avec une ville du partage et de la solidarit�, une ville tourn�e vers le d�veloppement durable, nous avons pos� les jalons d?un autre destin pour Paris m�tropole.

Un c?ur de m�tropole compact, �conomiquement actif, socialement divers, accueillant pour les familles et solidaire de toute l?agglom�ration, sont autant d?�l�ments pour pr�server la coh�sion sociale, favoriser l?�change, la cr�ativit� et les innovations.

C?est en cela que nous consid�rons qu?une nouvelle rupture devra s?imposer pour l?avenir m�me de Paris et de ses habitants.

Vous le savez, les �lus communistes ont d?ores et d�j� avanc� des propositions concr�tes qu?ils versent au d�bat pour r�pondre aux enjeux de demain.

Nous sommes aujourd?hui appel�s � nous prononcer sur les grandes orientations du budget 2008.

Cette ann�e 2008 a la double caract�ristique d?�tre tout � la fois la derni�re ann�e de cette mandature et la premi�re d?un nouveau mandat municipal.

Vous avez tenu � pr�ciser, Monsieur le Maire, qu?il appartiendra � la prochaine �quipe municipale de modifier ce budget apr�s les �lections en fonction des priorit�s qu?elle aura port�es devant les Parisiens et que ceux-ci auront valid�es.

C?est une d�marche que nous partageons mais elle ne nous conduit pas pour autant � ne pas vous livrer notre appr�ciation sur les d�cisions envisag�es.

Je me concentrerai sur quelques aspects.

D?abord et avant tout le logement social.

L?objectif annonc� d?une production en 2008 de 6.000 logements sociaux est conforme aux engagements que nous avons pris lors du dernier Conseil de Paris d?octobre dernier, mais les moyens d�volus � cette action dans les orientations budg�taires nous laissent plus que perplexes.

Perplexit� face aux 220 millions d?euros annonc�s en autorisation de programme et aux 137 millions d?euros d�di�s aux acquisitions par pr�emption. L�, nous avons quelques questions.

Je voudrais rappeler quelques �l�ments.

Nous venons de d�cider une production de 6.000 logements par an pendant 3 ans, soit de 2008 � 2010. Le levier le plus important d�cid� pour cette p�riode triennale va �tre l?acquisition. Atteindre un objectif de 12.000 � 13.000 logements nous am�ne � une moyenne de 4.300 acquisitions par an, � comparer aux 1.500 logements acquis ou en passe de l?�tre pour 2007.

Ce sont 210 millions d?euros qui ont �t� inscrits en 2007, et vous ne nous proposez que 137 millions d?euros pour un objectif qui, si nous respectons les d�cisions prises en octobre dernier, devrait �tre donc de 4.300 logements.

Alors nous sommes aux orientations budg�taires et nous esp�rons que d?ici d�cembre les cr�dits d�volus � cette action seront au diapason des ambitions telles que nous les avons arr�t�es le mois dernier. Si tel n?�tait pas le cas, nous vous ferons des propositions concr�tes pendant la s�ance budg�taire.

Ces ambitions, qui sont les n�tres en mati�re de logement social, nous confortent dans notre appr�ciation. Les recettes de la fiscalit� immobili�re ne doivent pas �tre minor�es lors du prochain budget primitif et une part plus cons�quente de celle-ci doit �tre affect�e au compte foncier en faveur des acquisitions pour le logement social.

Il ne s?agit pas de s?aligner d�s d�cembre prochain sur les 900 millions d?euros de recettes probables de fiscalit� immobili�re � la fin 2007, mais d?augmenter sensiblement les recettes par rapport au BP 2007 pour �tre davantage en r�activit�. D?autant que nous avons de tr�s gros efforts � fournir � l?ouest et au centre si nous voulons inscrire une v�ritable mixit� sociale sur le territoire parisien, mais aussi si nous voulons pr�server le parc social de fait.

Au sujet des acquisitions, nous formulons une demande qui, je l?esp�re, sera entendue : que le bleu budg�taire 2008 consacr� � l?habitat soit plus pr�cis dans ce domaine. Nous vous demandons qu?y figurent les acquisitions et actions enclench�es en 2007 m�me si ces donn�es sont partielles. Nous ne pouvons pas, en effet, nous contenter de l?�tat des lieux exhaustif de 2006.

Il serait �galement souhaitable qu?une distinction de ces acquisitions soit faite entre celles d�volues � la pr�servation du parc social de fait et celles destin�es au r��quilibrage � l?ouest et au centre.

Je regrette d?ailleurs que le bilan mensuel de ce dispositif des acquisitions d�cid�es lors du budget 2007 n?ait pas �t� port� � notre connaissance.

Deuxi�mement : les am�nagements urbains.

Ceux-ci se poursuivent et le niveau des investissements t�moigne qu?il n?y aura pas de pause, et les territoires du G.P.R.U. de la couronne de Paris seront de nouveau prioritaires en 2008.

Nous appr�cions qu?il soit pr�vu un bleu sp�cifique sur cette importante action.

J?ai �voqu�, au d�but de mon propos, notre choix r�solu en faveur d?une Ville compacte, solidaire de toute l?agglom�ration. De la couture urbaine est envisag�e pour rechercher une coh�sion urbaine et sociale � l?�chelle de vie r�elle des habitants pour que Paris M�tropole fasse soci�t�.

C?est en ce sens que nous consid�rons que les couvertures du p�riph�rique sont � poursuivre et que des retards ne doivent pas �tre pris. Je pense notamment � celle de la Porte de Montreuil. Il faut lancer la couverture du p�riph�rique l?ann�e prochaine car il y a urgence. Si les travaux d�butent en 2008, on peut couvrir la Porte de Montreuil en 2010 et l?am�nagement pourrait �tre ainsi bien engag� pour 2012 avec l?arriv�e de la prolongation du tramway des Mar�chaux. Bien s�r, cela ne peut se faire sans qu?il y ait une participation de l?Etat.

Troisi�mement, s?agissant de la s�curisation de l?espace public parisien, vous nous informez que la Ville est pr�te � financer un programme de vid�osurveillance si celui-ci est fond� sur une analyse partag�e des besoins r�els et le respect des libert�s individuelles. Ce sont, en effet, deux donn�es �minemment importantes pour nous prononcer. Faut-il encore que cette analyse partag�e soit port�e � notre connaissance si nous voulons nous d�terminer efficacement, et cela ne doit pas se faire au d�triment du personnel n�cessaire sur le terrain.

Quatri�mement, pour les d�placements : nous constatons avec satisfaction que sont d?ores et d�j� pr�vus les cr�dits pour la r�alisation de l?extension de V�lib? en banlieue, avec l?objectif d?une mise en place � la fin du premier trimestre 2008.

Pour les d�placements en transports en commun, la n�cessit� d?am�liorer les transports de banlieue � banlieue va supposer des actes forts du S.T.I.F. mais aussi de l?Etat, afin que le Grenelle de l?environnement ne se r�sume pas � une coquille vide pour l?Ile-de-France, et vous l?avez suffisamment soulign� pour que je n?y revienne pas. Mais au regard des enjeux, notre contribution au S.T.I.F. devrait sensiblement augmenter en 2008, donc mon groupe attend des pr�cisions dans ce domaine.

Soutien renforc� des services publics � la collectivit� parisienne, ce sera mon point 5.

Nous consid�rons que notre collectivit� doit se placer aux avant-postes dans le refus des pratiques concurrentielles pour les services majeurs indispensables � la vie des habitants.

L?eau est au c?ur de ces services majeurs. Les d�clarations r�centes du candidat Bertrand DELANO� nous ont donn� pleinement satisfaction. 2008, et vous savez que nous r�clamons cela depuis tr�s longtemps puisque m�me depuis 2001 nous �tions intervenus en ce sens, sera une ann�e tr�s importante pour assurer la bascule de la distribution de l?eau vers une r�gie municipale.

Il sera, en effet, difficile de ne pas, d?ores et d�j�, pr�voir les cr�dits n�cessaires � l?ex�cution de ce nouveau mode de gouvernance. S?il appartiendra bien s�r aux Parisiens de se d�terminer en mars 2008, il serait dommageable de ne pas �voquer cet enjeu en termes financiers dans le budget primitif de d�cembre prochain.

Enfin, les capacit�s financi�res de notre collectivit�.

Alors, la triple notation 3 A par les trois plus grandes agences de notation financi�re mais aussi les observations d�finitives de la Chambre r�gionale des comptes sur la situation financi�re de notre collectivit� t�moignent de sa bonne sant� financi�re.

Paris est la ville la moins endett�e de France avec l?�quivalent de 32 % de ses recettes de fonctionnement et � peine 3 ann�es d?�quivalent de son �pargne brut. Le niveau de son potentiel fiscal mobilis� �tait de 48,6 % en 2006, inf�rieur de pr�s de moiti� � la moyenne nationale.

S?il convient de ne pas augmenter trop la pression fiscale sur les m�nages au regard de la chert� de la vie et des conditions d?habitat dans la Capitale, il y aura lieu de ne pas trop minorer le niveau d?emprunts n�cessaires aux futurs investissements au fur et � mesure de leur r�alisation.

Il faut admettre d�s aujourd?hui que la politique de l?autofinancement � 90 % des investissements n?est pas une r�gle d?or et que les d�fis auxquels nous seront confront�s devront quelque peu d�roger � cette r�gle. C?est en tout cas notre point de vue.

Voil� donc, Monsieur le Maire les �l�ments que je souhaitais vous livrer � ce stade des orientations budg�taires.

J?ai tenu, d?ores et d�j�, � vous faire conna�tre les points saillants de nos pr�occupations.

Ce moment de notre d�bat est aussi celui des r�ajustements �ventuels pour notre discussion de d�cembre prochain. Je sais que le d�bat s?instaurera et qu?au-del� des diff�rences d?appr�ciation dans tel ou tel domaine, nous partageons ensemble la conviction d?aller de l?avant pour mettre Paris en mouvement face aux d�fis qui sont les n�tres pour les ann�es � venir, de lui faire gagner un temps d?avance.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne peux qu?y �tre sensible. Merci beaucoup.

La parole est � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Monsieur le Maire, premier temps fort de l?�laboration du budget de la collectivit� parisienne, ces orientations budg�taires de 2008, les derni�res de la mandature, portent � la fois le bilan de la majorit� municipale que vous pr�sidez et les priorit�s budg�taires et financi�res pour les Parisiens en 2008.

Or, ce qui est pr�sent� dans ce projet de d�lib�ration comme, je cite, ?un acte de responsabilit� au service des Parisiens? se r�v�le, en fait, un catalogue de promesses �lectorales sans souffle et habill� en orientations budg�taires. En effet, comment ces orientations seraient-elles cr�dibles, puisque vous n?avez pas tenu vos engagements �lectoraux depuis 2001 ?

En premier lieu, quand on pr�sente son bilan, il faut r�pondre au moins � deux exigences :

- celle de la v�rit� et de la transparence sur le travail accompli qui doit �tre v�rifiable

- et celle de l?efficacit� en fonction des r�alisations op�r�es, pour d�gager un projet porteur, pour d�gager une vraie vision au service d?une prospective dynamique pour Paris.

Alors que constate-t-on � la lecture de cette communication ?

D?abord, un m�pris permanent de la v�rit� au d�triment de toute culture d?�valuation. Les Parisiens, apr�s un septennat, ne sont-ils pas en droit d?exiger enfin la v�rit� sur la sant� financi�re de leur ville ?

A deux reprises, en d�cembre 2005 et en novembre 2006, le groupe que je pr�side a demand� en vain la r�alisation d?un audit g�n�ral ind�pendant, et donc incontestable, de l?ensemble de la politique municipale. Comment accepter de tels refus alors que vous avez, en tant que Maire, en 2001, �t� si prompt, parce que toujours suspicieux, � faire voter un audit par votre nouvelle majorit� mais dont les r�sultats n?ont absolument pas �t�, il faut le dire, � la hauteur de vos accusations, puisque cet audit a conclu je le cite : ?� un �tat exceptionnel des finances de la Ville? ?

Alors, la premi�re question est : pourquoi n?appliquez-vous pas, � l?issue de votre mandature, ce que vous avez exig� de celle de votre pr�d�cesseur ?

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

J?en d�duis, Monsieur le Maire, que, si vous ne souhaitez pas que certaines informations de premier ordre soient port�es � la connaissance des Parisiens, c?est peut-�tre qu?il y a quelque chose � cacher et � dissimuler !

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

On le voit bien, l?autosatisfaction � ses limites quand on �voque des sujets prioritaires pour les Parisiens, tels que le logement ou encore l?emploi ou encore la circulation, la pollution, la petite enfance ou la propret�.

En mati�re de logement, vous en faisiez une priorit� en 2001 pour, para�t-il, rompre avec les politiques men�es avant vous.

Vous savez, c?est toujours ?je succ�de � des incapables et je serai remplac� par un intrigant? ! Cela, c?est votre devise. Mais quelle est la v�rit� ?

La construction de logements neufs � Paris s?est effondr�e depuis 2001, soit moins de 1.000 logements par an, alors que persiste un chiffre record de demandeurs de logements sociaux. Je vous rappelle qu?ils �taient 90.000 en 2001 en attente d?un logement social. Aujourd?hui, ils sont 109.000 : plus 20 % en sept ans. Voil� un joli r�sultat !

Nous constatons aussi l?�viction des classes moyennes et un taux de rotation tr�s bas dans les H.L.M. : 3,5 % par an ; le plus bas jamais observ� !

Il faut �galement d�noncer le faible impact de la politique d?acquisition de logements pour les transformer en H.L.M. Sur 4.000 logements achet�s sur une ann�e, on en d�gage au mieux 400 � attribuer.

Et puis, vous avez fait voter ce plan local d?urbanisme totalement malthusien, qui n?a rien arrang�, bien au contraire. Il a interdit toute vraie mixit� sociale.

Je voudrais venir � un sujet qui aujourd?hui est tr�s difficile : l?�radication de l?habitat insalubre. C?est encore une de vos promesses. Je vous cite : ?J?�radiquerai la totalit� des logements insalubres en une seule mandature?, disiez-vous en 2000. Il y a loin de vos promesses � la r�alit� !

Il faut bien voir les r�sultats concrets qui se font durement attendre, mais est-ce vraiment �tonnant quand vous n?avez consacr�, en termes de moyens budg�taires sur ce tr�s douloureux dossier, et malgr� la proposition du groupe U.M.P. d?affecter par an 150 millions d?euros � l?�radication du logement insalubre, qu?environ 30 millions d?euros par an depuis 2001 ?

C?est indigne ! Quand on pense que les droits de mutation vous rapportent, pour cette ann�e seulement, 900 millions d?euros ! 900 millions d?euros sans que vous n?ayez rien � faire ! Quand on touche 900 millions d?euros sur les droits de mutation, la moindre des choses est de mettre au moins 150 millions d?euros sur l?�radication du logement insalubre !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants)

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Face � ces personnes qui sont trop mal log�es, face � ceux qui vivent en danger et pour lesquels le Maire de Paris est responsable, c?est trop facile de dire tout le temps que c?est la faute de l?Etat ! Vous avez une responsabilit� dans cette affaire et vous le savez tr�s bien !

Du temps du Gouvernement socialiste avec M. JOSPIN, il �tait mis sur la table de quoi construire pour toute la France 35.000 logements sociaux par an. Depuis la loi BORLOO, qu?est-ce qui est mis sur la table ? De quoi construire 130.000 logements sociaux pour la France ! Sachez profiter de cette manne !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants)

Nous, nous proposons une autre politique qui reposera sur l?harmonie sociale, en donnant la priorit� � la cr�ation r�elle de 4.000 logements neufs, en mobilisant toutes les surfaces constructibles : il s?agit de lib�rer le foncier disponible des espaces appartenant � l?Etat, pouvant �tre utilis�s. Et ces logements seront destin�s pour un tiers au logement social, un tiers � l?accession � la propri�t� et un tiers au logement interm�diaire ;

1.000 par an seront r�serv�s aux �tudiants et aux apprentis. Voil� une vraie politique en mati�re de logement, �quilibr�e, r�aliste, op�rationnelle et non une annonce, comme celle de cette d�lib�ration, du chiffre pr�tentieux de 6.000 unit�s financ�es en 2008 ! Mais pour combien de constructions effectives ? Cela, on ne le sait jamais, sauf, bien s�r, pour quelques-uns qui ont acc�s au dossier !

L?harmonie sociale, il faut y revenir, surtout quand vous vous targuez � longueur de pages d?�tre le chantre de la solidarit�. Mais pour quel r�sultat ?

Sur la politique familiale : modifi�e en profondeur par des prestations diminu�es et sous condition de ressources.

Sur la petite enfance, o� vous vous appropriez bon nombre de places en cr�che que vous n?avez pas financ�es, car vous vous �tes content� de les inaugurer en coupant des rubans. L?exercice est facile ! Alors que le d�ficit de personnels demeure, car aucun plan pr�visionnel de recrutement de professionnels pour la petite enfance n?a �t� men�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Jamais on n?a vu un personnel aussi mal trait� et d?ailleurs aussi souvent en gr�ve que sous votre mandature ! Sachez �couter ce personnel !

Moi, je veux mettre la famille au c?ur des politiques parisiennes, en cr�ant un Ch�que Paris Famille pour aider, par exemple, � la garde du premier enfant, quel que soit le mode de garde choisi, et la prise en charge des personnes �g�es ou d�pendantes dans le cadre de la mise en place d?un Grand Plan Seniors, bien absent de la communication que vous venez de nous faire.

Je proposerai �galement une �cole municipale de pu�riculture, de formation des assistantes parentales � domicile et je souhaite aussi le d�veloppement des jardins d?enfants, totalement �lud�s dans ces orientations budg�taires que vous nous pr�sentez.

Quant � l?�ducation, aucune innovation majeure, si ce n?est de poursuivre les initiatives, remarquables gr�ce au travail de l?Acad�mie. En revanche, les rares d�cisions que vous prenez sont critiquables, comme un go�ter r�cr�atif r�am�nag� en syst�me payant - je vous demande un peu ! -, alors qu?il �tait gratuit auparavant, sans aucune concertation ni avec les �lus, ni avec les Caisses des �coles, ni avec les directeurs d?�cole.

Alors, cessons de parler de concertation et de transparence ! Il vaudrait mieux la pratiquer !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Je note aussi un programme immobilier tr�s faible, si on d�compte les ouvertures des classes initi�es sous la pr�c�dente mandature.

Monsieur le Maire, vous ne pouvez en r�alit� mettre � votre actif que deux �coles et un coll�ge ! Bravo pour le r�sultat !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

Je d�plore surtout votre incapacit� � tenir l?engagement sur la r�forme des rythmes scolaires dont vous faisiez �galement une priorit� absolue. Et c?est gr�ce � l?Acad�mie et aux f�d�rations de parents d?�l�ves que la solution d?un samedi sur deux a �t� finalement mise en place !

J?ajoute qu?aucun accompagnement municipal de la r�forme DARCOS n?a �t� �labor� en vue de la semaine de quatre jours, avec red�ploiement du temps lib�r� pour organiser un soutien scolaire en direction des �l�ves les plus fragiles. L� aussi, un manque total aux exigences de la Mairie de Paris et � vos engagements.

Maintenant, je voudrais aborder un dossier majeur, particuli�rement n�glig� au cours de cette mandature et si mal d�fendu dans ces orientations budg�taires : il s?agit de l?enjeu �cologique � Paris.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Le constat est simple. Depuis sept ans, vous avez g�ch� la vie des Parisiens avec un plan de circulation uniquement b�ti sur des objectifs id�ologiques, sans aucune concertation et sans aucun souci d?efficacit�. Soyons clairs, vous �tes le seul maire en Europe qui ait pr�tendu, comme vous disiez, r�gler le probl�me de la circulation par la congestion. Et bien bravo pour le r�sultat. C?est vrai que vous avez obtenu un vrai r�sultat sur la congestion, la lutte contre la pollution est � l?image de cette politique st�rile, un tiers des �missions de gaz � effets de serre, on le sait tr�s bien, proviennent des b�timents, c?est-�-dire autant que la circulation automobile, et l� c?est l?immobilisme absolu.

Votre politique en mati�re de stationnement s?av�re aussi inadapt�e puisque la diminution des places de la voirie n?est pas compens�e par une offre de parking en souterrain. Paris est la seule capitale en Europe qui n?a pas construit un seul parking en sept ans pour les r�sidentiels. Bravo.

Et que lit-on page 12 ? Une attention prioritaire doit �tre accord�e � la ligne 13 du m�tro. Et bien bravo, qu?avez vous fait depuis sept ans ? On continue d?avoir des lignes de m�tro qui sont dans des situations invraisemblables. L� encore vous allez nous raconter que vous n?avez aucune responsabilit� dans ce domaine. Si votre responsabilit�, c?est ind�finiment de couper les rubans, c�dez la place, ce n?est pas cela aujourd?hui le maire d?une grande capitale.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants)

Moi, qu?est-ce que je veux ?

Je veux, au contraire, d�congestionner le m�tro et rem�dier � l?irr�gularit� du R.E.R. Je veux relancer l?offre des places de stationnement en souterrain quand on sait que 17 % de la circulation � Paris est due � des voitures qui cherchent d�sesp�r�ment une place pour se garer. Je veux g�rer autrement la croissance du nombre de deux roues motoris�es. Je veux replacer le pi�ton au coeur de la politique de voirie et assurer enfin la s�curit� � tous les usagers de la chauss�e : les v�los, les deux roues motoris�es, les voitures. Les r�cents accidents mortels � Paris n�cessitent des mesures d?urgence et vous devriez aussi un peu en parler.

Je veux que le concept de l?�cocapitale s?incarne dans une politique audacieuse de promotion des v�hicules propres par un stationnement gratuit, la carte grise � un euro et l?interdiction d?acc�s � Paris des v�hicules lourds tr�s polluants.

Je veux aussi la construction de logements � faibles besoins d?�nergie, par l?incitation � la r�novation des logements anciens, en lan�ant avec l?Etat une grande op�ration programm�e d?am�lioration de l?habitat. Et la propret�, parlons en. Jamais on a vu Paris aussi sale et tous les parisiens sont l� pour le dire.

Un constat accablant.

Il est temps, l� aussi, de refaire de Paris, comme nous l?avons connu dans le pass�, le mod�le en la mati�re et en Europe.

Un constat accablant qui ne renforce pas �videmment l?attractivit� �conomique de Paris. Je vous ai �cout� tout � l?heure vous avez simplement oubli� de dire que Paris r�gresse avec un taux de ch�mage de 8, 6 %, largement sup�rieur � la moyenne nationale et � la moyenne francilienne.

Paris s?appauvrit aussi avec les deuxi�me taux de R.M.I. en Ile de France.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ce n?est pas vrai.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Nous sommes la seule capitale en Europe � afficher un tel taux de ch�mage. Vous d�tes que Paris a accueilli 141 000 entreprises nouvelles, oui, mais visiblement quand le mois dernier on voit Bouygues Telecoms, Texia ou Microsoft annoncer leur d�part de Paris, cela n?a pas l?air de vous �mouvoir. Quand il s?agit d?accueillir � Paris une entreprise qui se cr�e, parce que celui qui cr�e son entreprise cr�e son emploi, c?est-�-dire les toutes petites entreprises fragiles, vous vous glorifiez. Mais quand vous voyez que des milliers d?emplois partent � chaque fois que de grosses entreprises choisissent de quitter Paris pour aller s?installer � Issy les Moulineaux, cela ne vous �meut pas. Vous n?�tes pas un maire manager.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants)

Et puis, puis-je vous donner un conseil Monsieur le Maire, franchement ? Quand vous partez en voyage, d?associer nos pr�sidents de Chambres, notamment le pr�sident de la Chambre de Commerce d?Industrie de Paris, � chaque fois vous leur proposez, sauf qu?ils n?ont jamais re�u votre invitation, jamais. Le pr�sident de la R�publique les associe � chaque fois, et vous ne leur faites jamais signe.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous ne savez pas de quoi vous parlez.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Vous faites voter le plan local d?urbanisme contre leur avis, vous faites voter un plan de d�placement de Paris contre leur avis, ayez au moins la d�cence en �tant maire manager de les associer � vos d�placements pour vendre le Paris �conomique.

Alors, Monsieur le Maire, soyons clairs, il y avait beaucoup de choses encore � dire sur la mani�re dont vous traitez l?intercommunalit� et la mani�re dont vous avez parl� de V�lib?. Mais une plaisanterie ! Evidemment que vous pouviez parfaitement dans le cadre de l?intercommunalit� associer les maires de ces communes riveraines � V�lib?, simplement vous les avez oubli�s. Vous les avez oubli�s � la table des n�gociations.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous ne connaissez pas la loi.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Ben voyons, donc, le r�sultat c?est qu?aujourd?hui, ce sont les parisiens qui vont payer sept millions d?euros annuellement pour les communes riveraines alors que vous auriez parfaitement pu garder cet argent.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est cela la solidarit� � Paris.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Quand la b�tise confine � la solidarit� on parle d?abord de la b�tise et ensuite de la solidarit�.

Alors, Monsieur le Maire, je voudrais vous dire aujourd?hui � quel point nous sommes d��us et � quel point les parisiens ne peuvent pas attendre plus longtemps. Qu?est-ce que vous avez fait des rentr�es fiscales consid�rables que vous avez ? Vous avez �t� not� A.A.A., mais avec 900 millions d?euros par an de droits de mutation, sans compter les deux millions de parisiens, �a aurait �t� bien le comble que vous n?ayez pas cette note l�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Le budget, c?est sept milliards d?euros.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Une note qui d?ailleurs, soit dit en passant, est attribu�e � la Ville de Paris depuis 1999, ce que vous semblez ignorer totalement. C?est ce qui nous a fait sourire en lisant encore r�cemment un article que vous avez fait dans la presse quotidienne � votre propre gloire.

Moi ce que je vois c?est qu?� chaque fois que vous intervenez, vous �tes � la t�te d?une soci�t� d?admiration mutuelle, qu?on va appeler la S.A.M., et je remercie mes adjoints, et je remercie untel, et untel? Bravo pour la S.A.M., mais nous, en attendant, on regarde les parisiens, et les Parisiens, ils sont � la peine.

Monsieur le Maire, les parisiennes et les parisiens ne peuvent pas attendre plus longtemps des changements essentiels qui s?imposent et moi je compte, � travers le projet que je vais porter avec l?ensemble des �lus U.M.P., r�pondre enfin aux aspirations des parisiens.

Nous serons les �lus de l?essentiel par rapport � un �lu un peu paillette et sympathique que vous avez �t�, mais Paris aujourd?hui a le droit d?avoir d?autres r�ponses face � la concurrence internationale et face aux probl�mes quotidiens des parisiens qui ne trouvent aucune solution dans vos propos. Voil� Monsieur le Maire ce que je voulais vous dire. Je compte sur les parisiens pour faire entendre leurs voix au prochain rendez-vous municipal.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P et du Nouveau Centre et Ind�pendants)

M. LE MAIRE DE PARIS. - Cher Madame, Christian SAUTTER vous r�pondra.

Enfin, puisque sur un point, vous avez mis en cause mon �quipe, franchement, sur votre �quipe et la mienne je veux bien aussi un d�bat contradictoire bilan contre bilan. Je passe maintenant la parole � M. GALDIN.

M. Alexandre GALDIN. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, permettez-moi tout d?abord de vous indiquer ma satisfaction que le nouveau groupe auquel j?appartiens, ?Paris Libre?, permette au nouvel �lu de 2001 que je suis de s?exprimer lors du d�bat d?orientation budg�taire.

Comme d?ailleurs me le permettait au d�but de la mandature Philippe SEGUIN lorsqu?il �tait pr�sident du groupe R.P.R., au nom du n�cessaire renouvellement des �quipes de la droite parisienne. Il �tait en effet convaincu comme nous � Paris Libre que ceux qui, par leur propre carence, ont �chou� lors du dernier scrutin municipal ne peuvent pr�tendre donner des le�ons de bonne gouvernance.

Il est d?ailleurs regrettable voire inqui�tant pour le renouveau de la droite parisienne qu?aujourd?hui encore des prises de parole du groupe U.M.P. dans ce d�bat soient quasiment monopolis�es par des �lus membres de l?ex�cutif de l?ancienne municipalit�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

La rupture pr�n�e par Nicolas SARKOZY semble s?�tre arr�t�e pour l?U.M.P. aux portes du Conseil de Paris. Mais revenons � notre sujet sur les orientations budg�taire pour 2008, bien que votre communication, Monsieur le Maire, ressemble d?avantage � un bilan de mandature, teint� d?une certaine autosatisfaction sans nuance, qu?� un expos� d?orientation pour l?ann�e prochaine.

Certes, nous reconnaissons � ?Paris Libre? que votre bilan n?est pas nul. Nous appr�cions le niveau d?investissement �lev� et in�dit pour doter notre Ville d?�quipements dont elle a cruellement besoin. Je pense, par exemple, aux cr�ches. Nous estimons m�me � ?Paris Libre? que la municipalit� doit se fixer pour objectif strat�gique de permettre � terme � toute m�re de famille de pouvoir faire garder ses enfants dans un service municipal.

Je pense �galement au tramway, pour lequel curieusement nous �tions les seuls �lus de l?opposition � participer � l?inauguration.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est exact.

M. Alexandre GALDIN. - Quant � l?effort important en faveur du logement social, nous l?approuvons tout en soulignant que le financement de logements sociaux, que vous privil�giez en raison d?un co�t moindre, n?est pas un effort d�cisif car il n?accro�t pas l?offre totale de logements comme le ferait des constructions neuves.

Nous regrettons d?ailleurs que vous n?ayez pas le courage de dire qu?il n?y a pas de solution au probl�me du logement dans Paris intra-muros et de faire les propositions de r�forme institutionnelle n�cessaires.

Par ailleurs, nous vous savons gr� de maintenir l?endettement � un niveau raisonnable. Gr�ce, il est vrai, au surcro�t de recettes des droits de mutations immobili�res et de la cession d?actifs, et d?avoir tenu votre engagement de stabilit� des taux de fiscalit� locale.

En revanche, nous ne comprenons pas, Monsieur le Maire, que vous n?ayez pas davantage autoris� financi�rement le renforcement de l?offre de m�tro, de RER et de bus, alors que vous avez tout fait pour d�courager les Parisiens d?utiliser leur voiture. Il aura fallu en effet attendre 2007 pour que vous augmentiez sensiblement la contribution de la Ville au S.T.I.F.

Le bilan, vous l?indiquez vous m�me dans votre communication, la fr�quentation des transports en commun a augment� de 12 % en six ans alors que durant la m�me p�riode, une seule station de m�tro a �t� ouverte et le renforcement des fr�quences n?a concern� que quatre lignes de m�tro sur quatorze. Le r�sultat se vit douloureusement pour les usagers aux heures de pointe. Il serait temps que l?on s?en pr�occupe. Et que l?on ne nous dise pas que les marges financi�res n?existent pas pour am�liorer les transports en commun.

Est-il r�ellement dans l?int�r�t g�n�ral des Parisiens d?avoir multipli� par trois depuis 2001, l?effort budg�taire en faveur des associations ? D?ailleurs, je n?ai pas souvenir que l?actuelle majorit� demandait un effort accru en faveur des associations � la pr�c�dente majorit�. Elle criait plut�t au client�lisme. Alors, que ne devrait-on pas dire aujourd?hui ?

Venons en aux orientations indiqu�es pour 2008. Elles sont globalement et tout � fait logiquement dans la continuit� des actions d�j� entreprises. Mais il est un domaine o� un effort accru pourrait �tre plus visible budg�tairement : c?est la pr�servation de l?environnement, � la suite de l?adoption du Plan climat par notre assembl�e le mois dernier.

Il est signal� la budg�tisation du changement des ampoules de l?�clairage public, des diagnostics thermiques des �quipements municipaux, 100.000 euros d?�tudes concernant les �nergies solaire et �olienne. Bref, pas-grand-chose.

Il est � craindre que l?on dise de votre budget municipal 2008, par rapport au Plan climat, ce que la Commission des finances du S�nat a dit du projet de Loi de Finances 2008 de l?Etat, par rapport aux r�sultats du Grenelle de l?Environnement, � savoir que le budget ne comporte aucune traduction budg�taire et financi�re pr�cise des engagements environnementaux de l?Etat.

C?est pourquoi, dans un souci d?apporter notre contribution au d�bat environnemental, nous vous proposons d?adopter deux v?ux. Le premier propose de consacrer des cr�dits dans le budget 2008 � la mise en place d?enrob�s d�polluants sur la chauss�e parisienne pour neutraliser les oxydes d?azote �mis par les v�hicules. Le second propose la mise en place de murs v�g�taux d�polluants, d�j� test�s avec succ�s � Lyon et sur une vingtaine d?autres sites dans le monde.

Par ailleurs, comme votre communication indique qu?il vous para�t essentiel que les Parisiens aient acc�s � une culture de qualit�, mon coll�gue, Fran�ois ASSELINEAU, vous proposera d?installer un centre ou Mus�e Baudelaire � l?H�tel de Lauzun.

De m�me, vous indiquez, Monsieur le Maire, vouloir poursuivre votre politique de valorisation du patrimoine parisien, ?inestimable et fragile?, je vous cite. Nous vous proposons donc dans cet esprit deux autres v?ux, l?un en faveur du ravalement de la fa�ade de l?�glise Saint-Paul Saint-Louis que nous avions d�j� adopt� l?an dernier, l?autre en faveur de travaux de r�novation urgents dans la Basilique Notre Dame des Victoires, deux monuments historiques qui appartiennent � tous les Parisiens, quelles que soient leurs opinions religieuses.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et du Nouveau Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur.

La parole et � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous d�battons aujourd?hui des derni�res orientations budg�taires du mandat. Ces orientations budg�taires sont � plusieurs �gards satisfaisantes. Je me satisfais qu?elles ne pr�voient pas pour 2008 un budget primitif qui n?aurait d?autre vocation que de combler le temps jusqu?en avril prochain.

Evidemment, ce budget primitif pourra �tre adapt� apr�s mars 2008 aux engagements pris par la nouvelle municipalit�. Mais Paris ne peut se permettre de laisser filer trois mois. De nombreux projets peuvent progresser en trois mois. Nous devons aux Parisiens de les faire avancer car les Parisiens attendent encore beaucoup de leur municipalit�.

Le budget primitif 2008 s?inscrira ainsi dans la continuit� de la politique men�e depuis sept ans. Cette continuit� est bonne. Je me f�licite du dynamisme ininterrompu de l?investissement, qui s?�l�ve d�j� � 8,2 milliards d?euros depuis le d�but du mandat, pr�s de deux fois plus que le mandat pr�c�dent.

Les nouvelles autorisations de programme annonc�es sont tr�s opportunes. Conform�ment � la convention sign�e avec l?Etat, nous poursuivrons notre effort de solidarit� en finan�ant l?ann�e prochaine 6.000 nouveaux logements sociaux, apr�s les 30.000 d�j� financ�s depuis 2001. Le rythme est �videmment sans comparaison avec les ann�es ant�rieures.

Pour entretenir le rebond donn� au service public parisien, six nouvelles cr�ches seront programm�es, onze nouveaux espaces jeunes et centres d?animation seront lanc�s. Ces d�cisions sont importantes pour la jeunesse parisienne.

De plus, pour ne citer qu?elles, trois nouvelles piscines seront budg�t�es et plus de cent places d?h�bergement et quatre cents places d?accueil de jour pour les personnes handicap�es seront pr�vues.

L?effort est remarquable. Ainsi notre adh�sion aux grandes orientations budg�taires 2008 est forte. Elle s?accompagne naturellement de l?exigence habituelle de mon groupe. Une exigence d�mocratique d?abord. Comme d?autres, mon groupe est � l?origine de v?ux adopt�s par le Conseil de Paris. Nous souhaitons �videmment que ces voeux soient suivis d?effet, qu?ils soient traduits budg�tairement.

Je ne prendrai qu?un exemple : nous avons propos� l?exp�rimentation de nouvelles technologies pour l?accompagnement des personnes �g�es � domicile. Les cr�dits correspondants devront �tre ouverts pour le budget 2008.

Notre exigence est ensuite une exigence d?efficacit� et de responsabilit� vis-�-vis des Parisiens. De nombreux �quipements publics ont �t� ouverts depuis 2001, mais parfois, le personnel est insuffisant pour que ces �quipements fonctionnent correctement. Je citais en juillet les d�fauts de fonctionnement des espaces verts parisiens. Ces d�fauts tenaient � un personnel en nombre insuffisant. Ils ont �t� trait�s pour une petite part mais restent toujours d?actualit�. Notre municipalit� doit recruter davantage de gardiens et de jardiniers pour ces espaces verts ; cela vaut �galement pour la propret�.

En 2008, la nouvelle municipalit� devra ainsi envisager d?�laborer un plan pluriannuel des ressources humaines de la Ville et du D�partement de Paris d�battu par le Conseil.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, comme tous les budgets depuis 2001, les orientations budg�taires pour 2008 font preuve du plus grand s�rieux. Durant notre mandat, nous aurons bien employ� l?imp�t des Parisiens, nous l?aurons employ� � lutter enfin pour leur emploi et pour leur logement, � r�pondre enfin � leur besoin de service public et de qualit� de vie.

Mais malgr� cet investissement consid�rable, nous l?aurons aussi employ� avec s�rieux et rigueur. La gestion des services municipaux et d�partementaux parisiens a �t� am�lior�e depuis 2001. Elle continuera � l?�tre en 2008. Nos services doivent �tre performants et pr�s de 30 millions d?euros de d�penses de fonctionnement seront ainsi �conomis�s cette ann�e encore et je m?en r�jouis.

Par ailleurs, les projets de r�glement budg�taire et financier qui nous sont soumis aujourd?hui stimuleront cette performance en donnant � notre assembl�e un meilleur contr�le sur l?ex�cution du budget.

Ces projets sont le r�sultat d?un long travail. Ils constituent un progr�s estimable, mais ils peuvent �tre encore am�lior�s et notre coll�gue Jean-Yves AUTEXIER y reviendra tout � l?heure.

R�sultat de tout ce remarquable travail, la qualit� de notre gestion et de nos �quilibres budg�taires est largement reconnue. C?est ce que souligne le rapport de la Chambre R�gionale des Comptes qui nous a �t� transmis sur la situation financi�re de Paris et que nous examinerons plus tard en s�ance.

Les orientations budg�taires pour 2008 permettent ainsi de continuer � regarder l?avenir avec confiance. Certes, l?Etat a d�cid� des transferts de comp�tences sans ressources suffisantes. Nous devrons continuer � nous battre pour en obtenir la juste compensation, plus de 100 millions d?euros � ce jour pour le seul R.M.I.

Certes, nous avons d�cid� de nombreux nouveaux investissements qui impliqueront, comme il se doit, des investissements de renouvellement.

Nous avons �galement adopt� � l?unanimit� le Plan Climat de Paris qui aura un impact dans le budget primitif 2008, et plus encore dans les budgets suivants.

Pour autant, la situation financi�re de Paris nous permettra, en 2008, de continuer � nous projeter dans l?avenir. Gr�ce � une bonne gestion, notre collectivit� dispose encore d?un potentiel de ressources, d?un important potentiel d?endettement ou de fiscalit� raisonnablement mobilisable.

Ce potentiel permettra � la prochaine Municipalit� de travailler un projet qui fait d�sormais la quasi-unanimit�, le projet de ?Paris M�tropole?, ce Grand Paris qui nous permettra de lutter plus efficacement contre la crise du logement dont souffrent de nombreux habitants de Paris et de banlieue. Nous ne pouvons plus accepter que des gens dorment dans la rue. Nous ne pouvons plus accepter la perte de pouvoir d?achat que le logement impose � la tr�s grande majorit� des Parisiens, qui n?est pas forc�ment riche.

Pour r�soudre la crise, il faut construire en quantit� des logements de qualit�, � Paris et surtout l� o� il y a de la place, en banlieue. Et cela, le Grand Paris le permettra.

Ce Grand Paris qui nous permettra aussi d?�viter une crise des transports en commun menac�s par la saturation et le vieillissement.

Cette crise surgira si l?effort r�alis� pour les transports franciliens n?est pas renforc� plus qu?il ne l?a d�j� �t� depuis 2005. L� encore, un investissement auquel prendra part le Grand Paris s?impose pour la r�novation des lignes existantes et pour la construction du m�troph�rique.

A l?�chelon r�gional, ce sont pr�s de 27 milliards d?euros qu?il faudra investir.

Voil�, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, la position de notre groupe, le Mouvement R�publicain et Citoyen, sur ces solides orientations budg�taires et les perspectives que je souhaitais tracer pour le budget 2008 et ce qui le suivra.

Mes chers coll�gues, je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur Georges SARRE.

Je donne la parole � Mme Genevi�ve BERTRAND.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

Les orientations budg�taires pour 2008 que vous nous pr�sentez nous conduisent � la fois � nous retourner sur les sept ann�es �coul�es et � nous projeter vers l?avenir. Bilan et perspective ; le connu et l?inconnu ; la gestion et la vision.

Pour ce qui est de la gestion, en premier lieu, les satisfecit sont l�, qu?il s?agisse du concert des trois grandes agences de notation mondiales ou/et de la Chambre R�gionale des Comptes pour la gestion de la p�riode 2002-2006.

Les param�tres financiers sont rassurants et encourageants. Paris dispose de tr�s cons�quents moyens budg�taires et sa capacit� d?endettement est �lev�e. En plus de toutes les autres recettes, ann�e apr�s ann�e, la fiscalit� immobili�re cro�t, elle qui a doubl� de 2001 � 2007, pour fr�ler le milliard d?euros en 2007 et atteindre en montant cumul� 4,890 milliards d?euros sur l?ensemble de la mandature.

De tels moyens auront permis de consacrer plus du quart des budgets aux d�penses sociales, d?aide et d?assistance � l?enfance, aux personnes �g�es, aux personnes handicap�es, aux demandeurs d?emploi, aux services d?aide sociale.

Mais malgr� tous ces efforts, les associations sont l� pour tirer de plus en plus fort les sonnettes d?alarme, tant les situations de pr�carit�, de d�tresse et m�me d?abandon r�sistent aux efforts publics et priv�s.

Dans le domaine social comme dans tous les champs d?emploi des fonds publics, la culture de l?�valuation devra s?imposer pour de meilleures affectations et de meilleurs effets.

R�flexe d?�valuation, c?est aussi ce que pr�conise le Conseil scientifique de la Ville de Paris dans le domaine si controvers� des transports et des d�placements. L?article paru dans le Monde, le 17 octobre dernier, nous a alert�s. Il titrait : ?Paris pilote � vue sa politique des transports?.

Dans son rapport public remis le mois dernier, le Conseil scientifique, par la plume de son Pr�sident, M. COURTILLOT, membre de l?Acad�mie des Sciences, d�montre que ?les �lus n?ont pas d?outils permettant de prendre les d�cisions pertinentes et de mesurer les retomb�es de la politique municipale de r�duction du tout automobile?. ?Qu?il s?agisse, poursuit-il, de pollution, de co�t �conomique et de qualit� des d�placements, chacun peut ainsi �tablir le diagnostic qu?il veut sur les r�sultats de la politique qui est men�e.?

Or, ce sont tout de m�me 1,700 milliard d?euros qui ont �t� mobilis�s pour la politique des d�placements et des transports depuis 2001, pour en venir au constat, � la fin de l?ann�e 2007, que des choix et des d�cisions aussi lourds de cons�quences n?auraient peut-�tre pas �t� entour�s de toutes les pr�cautions et �tudes indispensables et, en particulier, � la bonne �chelle, celle de l?aire urbaine parisienne.

Le Conseil scientifique pr�conise d?ailleurs la cr�ation d?un observatoire int�gr� des d�placements pour l?ensemble Paris-Ile-de-France, qui serait charg� d?apporter l?ensemble des connaissances n�cessaires, afin de mesurer le bilan �conomique global des co�ts au regard des avantages obtenus, aussi bien en termes de sant�, d?environnement, de confort que d?efficacit�.

Puisse ce rapport �tre entendu.

Autre domaine lourd de l?action municipale, le logement. Et, l�, bien s�r, il n?est pas possible de faire l?�conomie de l?�valuation. Depuis 2001, Paris a investi 1,920 milliard d?euros dans la construction, la r�habilitation et l?acquisition de logements. Pour quel impact en mati�re de r�ponse aux besoins ? Parce qu?enfin, dans un p�rim�tre aussi exigu que Paris o� les espaces constructibles sont si rares, ce sont bien de logements qui sont en majeure partie financ�s et non construits qu?il s?agit.

La pr�emption massive par la Ville de logements existants, souvent d�j� habit�s, n?offre non seulement que tr�s peu de chances � de nouveaux habitants de se loger ou de mieux se loger, mais op�re aussi un retrait de fait, ass�che en r�alit� le march� priv� qui se r�tracte gravement pour les m�nages que l?on dit de classe moyenne et qui se voient contraints de plus en plus � s?�loigner de Paris.

Un �clairage brutal a �t� apport� lors du Conseil d?octobre dernier, avec l?adoption du programme de r�alisation de logements locatifs sociaux pr�vu du 1er janvier 2008 au 31 d�cembre 2010. Il y a �t� d�cid� de produire 18.000 logements sociaux en trois ans, mais, sur les 6.000 annuels, seules 1.700 constructions neuves sont envisag�es, ce qui porte les pr�emptions � 4.300 par an.

C?est au moment o� l?on compare ces chiffres-l� au volume des transactions annuelles � Paris que le ph�nom�ne prend un jour nouveau. Au premier trimestre 2007, la Chambre des Notaires indique avoir enregistr� environ 8.940 ventes d?appartements anciens, 150 ventes seulement dans le neuf et 76 immeubles entiers. En ann�e pleine, si mes calculs sont exacts, il appara�t ainsi que la Ville pr�empte entre 8 %, les ann�es pass�es, et 12 %, pour les prochaines ann�es, du volume des transactions immobili�res de la Ville.

Un double effet, d�s lors, est in�vitable, celui de l?impact sur les prix de cession et celui de la rar�faction des flux des transactions.

Dans l?�tat de p�nurie actuelle, la question est-elle iconoclaste de savoir jusqu?o� une telle politique peut �tre poursuivie, qui p�nalise les jeunes professionnels, actifs, dynamiques, avec ou sans enfants, et m�me des moins jeunes ?

Il est urgent de construire � Paris, comme partout en France. Le d�bat sur les immeubles de grande hauteur tarde ; il ne peut �tre �ternellement report�.

Voil� donc deux politiques qui font appara�tre, compte tenu des poids d?investissement, l?absolue n�cessit� d?un regard �valuatif.

En deuxi�me lieu, le d�bat sur les orientations budg�taires de 2008 est l?occasion de regarder l?avenir. Et l?avenir de la Capitale, comme vous le dites d?ailleurs dans la communication, s?inscrit n�cessairement, sans �chappatoire, dans la r�alit� urbaine mondialis�e du 21e si�cle. Cette r�alit� va se fa�onner dans trois espaces : l?espace m�tropolitain, l?espace europ�en, l?espace international.

L?espace m�tropolitain, qui se cherche encore, est celui de l?avenir que toutes les m�tropoles du monde se taillent, � l?heure o� la moiti� de la population de la plan�te a d�j� rejoint les zones urbaines. Faire de ces zones des ensembles viables, humains, efficaces, o� les multiples politiques trouvent � respirer et � se financer, c?est bien, nous l?esp�rons, ce qui sortira de la prochaine r�union de la Conf�rence m�tropolitaine, pr�vue le 5 d�cembre prochain chez notre ami le maire de Vincennes, qui est un bon exemple, par son th�me de travail, de recherche de la gouvernance m�tropolitaine. L?attente est forte, de part et d?autre du p�riph�rique parisien, de travailler dans un esprit de partenariat respectueux, avec des responsabilit�s et des financements partag�s, au-del� des sch�mas anciens et des repliements sur soi.

L?espace europ�en, en deuxi�me lieu, est �videmment notre espace naturel de r�f�rence et de mouvement. Et l�, l?attente est encore plus grande de nos concitoyens d?�largir la pens�e, les �changes, les mobilit�s, dans notre aire naturelle : l?Europe des 27, seule � m�me de nous renforcer face aux g�ants qui �mergent partout dans le monde. Qu?il s?agisse de l?acc�s aux financements europ�ens, de la mise en ?uvre de la strat�gie de Lisbonne, nous voici imm�diatement confront�s � la r�ussite de la prochaine pr�sidence fran�aise de l?Union europ�enne � partir du 1er juillet 2008, et nous esp�rons que toutes les collectivit�s y prendront une part active.

Troisi�mement, l?espace mondial, c?est bien � ces altitudes que Paris respire le mieux, qu?elle n?est jamais plus belle, plus noble et plus attrayante qu?au milieu et m�me en t�te de toutes les villes du monde, la fameuse O.N.U. des Villes, C.G.L.U., Cit�s et Gouvernements locaux unis, dont vous avez �t� �lu, pr�sident, Monsieur le Maire, la semaine pass�e, de fa�on particuli�rement brillante.

Le monde entier passe � Paris et le Maire de la Capitale en est l?interlocuteur incontournable ; il suffit de voir sur le site Internet de la Ville le palmar�s des derni�res semaines, particuli�rement parlant quant au nombre et � la qualit� des personnalit�s qui franchissent le seuil de l?H�tel de Ville.

A l?instar, d?un autre c�t�, du panel d?hommes et de femmes d?affaires qui vous a remis la semaine derni�re le point ultime de ses r�flexions, je crois aussi que l?avenir de Paris, si la Ville entend devenir place internationale et surtout le rester, c?est de jouer l?option internationale, sur le plan �conomique tout autant que sur les plans culturel et touristique.

Il s?agit de mettre les excellentes cartes internationales de Paris au service du d�veloppement �conomique par l?attraction d?activit�s, de si�ges, de cadres professionnels de haut niveau, de finances, de r�seaux internationaux. Car les 10 ann�es qui viennent vont �tre particuli�rement cruelles.

Au total, ni sc�nario Grand Londres, ni sc�nario ?fil de l?eau?, Paris poss�de tous les leviers pour se hisser dans la course des m�tropoles les plus dynamiques du monde, sans rien sacrifier de ses charmes qui la rendent unique et incomparable. Elle en a les moyens, elle peut en avoir la volont�.

Un rapport de janvier 2007 de l?Agence pour la diffusion de l?information technologique, l?A.D.I.T., sur ?le management strat�gique des grandes m�tropoles des pays avanc�s? a compar� Paris � Londres, � Tokyo, � New York, � la Silicon Valley. Les atouts de Paris par rapport aux autres m�tropoles r�sident dans son potentiel de recherche, ses �quipements collectifs, son co�t de la vie moins �lev� et son cadre culturel. Mais ses handicaps sont : un d�ficit de lisibilit� et une gouvernance d?ensemble de l?Ile-de-France inappropri�e � la mondialisation actuelle, pas de pilote unique, pas de lobbying mondial, des moyens insuffisants, un r�seau d?aides aux entreprises complexe, une absence d?entra�nement des P.M.E. par les grandes entreprises, dans une strat�gie qui serait pourtant mutuellement profitable, et un �loignement des chercheurs publics du tissu des P.M.E., ce que le programme ?London technology network? a particuli�rement mis en oeuvre.

En conclusion, et pour prendre la mesure des d�fis pos�s � Paris, les orientations budg�taires pour 2008 et les ann�es suivantes devront r�server une place tr�s sup�rieure aux moyens du d�veloppement �conomique. C?est le prix � payer si nous voulons attirer � Paris les activit�s internationales et renforcer les activit�s parisiennes � potentiel international.

La structure de d�cision de la Ville de Paris doit associer intimement l?�conomique et l?international. C?est un tournant capital.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame BERTRAND.

Je donne la parole au Pr�sident BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Le d�bat sur les orientations budg�taire est, cette ann�e encore, l?occasion de mesurer l?ampleur de ce qui a �t� accompli depuis bient�t sept ans.

Paris a su, en se mettant en mouvement, rattraper son retard et se tourner r�solument vers l?avenir.

Tout cela n?aurait pas �t� possible sans une constante exigence en mati�re de gestion financi�re, qui conduit notre groupe � saluer tout particuli�rement le talent de Christian SAUTTER.

Et oui, Madame de PANAFIEU, vu ce que l?on entend et ce que l?on voit au sein de la droite parisienne, on comprend que vous puissiez envier l?admiration mutuelle qui caract�rise effectivement la majorit� municipale !

Et quand vous parlez de v�rit� et de transparence, on se dit : ?Vraiment, quel culot !?

V�rit�, dites-vous, alors que votre intervention - Christian SAUTTER y reviendra et sans doute d?autres intervenants de la majorit� municipale - n?a �t� qu?une accumulation de mensonges �hont�s sur le bilan de l?actuelle mandature !

Transparence, dites-vous, alors que, candidate � la Mairie de Paris, vous �tes incapable de montrer l?exemple, en ne publiant pas l?�tat de votre patrimoine !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Il est publi�, comme le v�tre !

M. Patrick BLOCHE. - Revenons, chers coll�gues et Monsieur le Maire, aux orientations budg�taires...

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Nous sommes des �lus nationaux. Il est publi�, comme le v�tre !

M. Patrick BLOCHE. - Non, Madame de PANAFIEU, je suis parlementaire comme vous. Nous adressons effectivement � une commission, qui ne le rend pas public, notre patrimoine, mais ce que je veux dire, c?est cela la transparence, c?est ce que Bertrand DELANO� a montr� en 2001 et a montr� � nouveau en 2007, c?est publier l?�tat de son patrimoine. Vous avez un site Internet. Eh bien ! Ayez le courage, ayez la volont� - c?est cela, la transparence - de publier votre patrimoine !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Philippe GOUJON. - Cela vole haut !

M. Patrick BLOCHE. - Revenons, chers coll�gues et Monsieur le Maire, aux orientations budg�taires, puisque tel est notre d�bat.

L?engagement que vous avez pris en 2001, Monsieur le Maire, de ne pas augmenter les taux d?imposition sera tenu ; et les Parisiennes et les Parisiens y sont d?autant plus sensibles qu?ils subissent actuellement les choix iniques du gouvernement en mati�re de fiscalit�, qui contribuent � une v�ritable crise de leur pouvoir d?achat.

La Municipalit� a men� d?embl�e une politique de performances, afin d?am�liorer le service public au meilleur co�t :

- performance du service rendu aux Parisiens, comme vient encore de le montrer le succ�s de V�lib? ;

- mais aussi performance en mati�re financi�re avec une gestion active de tr�sorerie, qui permet chaque ann�e de significatives �conomies de frais financiers, et une gestion innovante et s�curis�e d?une dette mod�r�e, qui permet un fort taux d?autofinancement des investissements et un recours limit� � l?emprunt, de plus au meilleur taux.

Car, en mati�re d?investissement, il s?agissait de rattraper des ann�es de p�nurie et d?offrir enfin � nos concitoyens les divers �quipements publics dont ils avaient tant besoin. L?effort d?investissement consenti depuis 2001 est sans pr�c�dent, les d�penses effectives en la mati�re ayant pratiquement doubl� par rapport � la mandature pr�c�dente. Et n?en d�plaise � l?opposition municipale, obtenir la notation 3A avec 1,6 milliard d?investissement annuel � ce jour, il fallait le faire !

Quant aux recettes tir�es des droits de mutation, qui font tant fantasmer l?opposition municipale, alors que, majoritaire au plan national depuis plus de cinq ans, elle n?a rien fait, je dis bien ?rien fait?, pour enrayer la sp�culation immobili�re et tout particuli�rement les ventes � la d�coupe, rappelons qu?elles ont servi � financer autant de priorit�s que sont les actions municipales en faveur de l?h�bergement d?urgence, en faveur de la lutte contre l?insalubrit�, en faveur du logement social.

A ce propos d?ailleurs, Madame de PANFIEU, vous avez fi�rement annonc� - �coutez-moi un instant !- que vous aviez pour projet la production de 4.000 logements neufs par an durant la prochaine mandature, dont un tiers - je vous cite - de logements sociaux, soit tr�s exactement 1.333.

A ce rythme-l�, c?est-�-dire 1.333 logements sociaux par an, les 20 % pr�vus par la loi S.R.U. ne seraient pas atteints d�s 2014 comme Bertrand DELANOE en a exprim� la volont�, ni en 2020 comme la loi l?oblige mais, entendez bien, en 2035. 2035, l?ann�e o� Jean TIBERI aura 100 ans. Vous ne pouvez pas le faire attendre jusque-l� tout de m�me !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

En tout cas, quel aveu sur vos v�ritables intentions !

Qu?il me soit enfin permis de d�noncer � nouveau les carences d?un Etat qui, ayant perverti l?espace m�me de la d�centralisation, abandonne aux collectivit�s locales avec un peu plus de cynisme chaque ann�e l?effort de solidarit�. C?est une m�canique bien huil�e que nous commen�ons � bien conna�tre. Et la facture s?alourdit d?ann�e en ann�e. Ainsi, le d�ficit cumul� pour le R.M.I. se monte aujourd?hui � 106 millions d?euros.

Cela vaut tout autant pour la politique des d�placements au moment m�me o� le Gouvernement combat le S.D.R.I.F. parce qu?il fait la part trop belle aux transports collectifs. Au lendemain du Grenelle de l?environnement, comprenne qui pourra.

R�sultat pour Paris : le prolongement du tramway voulu par toute la majorit� municipale jusqu?� la porte d?Asni�res est actuellement bloqu� par la carence de l?Etat � la porte de la Chapelle, les habitants du 17e et tout particuli�rement du futur quartier des Batignolles seront, � ce titre, les premi�res victimes de ce mauvais coup, de ce nouveau mauvais coup du Gouvernement.

Nos concitoyens ne sont pas dupes. Pour financer son paquet fiscal qui s?apparente de plus en plus � un boulet fiscal, Nicolas SARKOZY a fait des choix clairs qui p�nalisent les collectivit�s locales. En attendant la rigueur de l?apr�s Municipales qui touchera tous les Fran�ais avec l?augmentation de la TVA, de la C.S.G. et de la CRDS, il vient ainsi de rompre le contrat de croissance qui liait le Gouvernement aux collectivit�s en diminuant drastiquement leur dotation.

Il faut bien utiliser tous les moyens pour r�cup�rer les 15 milliards d?euros qui manquent dans les caisses de l?Etat. Pour financer les �quipements et les services publics dont nos administr�s ont besoin, nombre d?ex�cutifs territoriaux en seront donc r�duits � augmenter sensiblement leurs imp�ts locaux.

Monsieur le Maire, le mauvais exemple venu d?en haut, celui des d�ficits qui se creusent et des responsabilit�s dont on se d�fausse sur les autres, ne peut qu?amener le groupe socialiste et radical de gauche � se reconna�tre pleinement dans les orientations budg�taire exigeantes et ambitieuses pour les Parisiens que vous nous pr�sentez aujourd?hui. Et ce, d?autant plus qu?en 2008, notre groupe veut ardemment �tre le moteur de l?ex�cution du budget qu?il votera le mois prochain.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est vrai que dans ma gentillesse naturelle, j?ai compl�tement oubli� tout � l?heure de r�pondre sur l?endettement. C?est incroyable que ce soit l?U.M.P. qui nous fasse la le�on sur la dette.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Qu?est-ce qu?il y a d?incroyable ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme de SARNEZ.

Mme Marielle de SARNEZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Le d�bat que nous avons aujourd?hui sur les orientations budg�taires nous permet sans doute de revenir sur ce que fut durant ces 6 derni�res ann�es votre politique. Mais plus encore de parler de la seule chose qui vaille, de la seule chose qui compte, c?est-�-dire de la vie des Parisiens.

Vivent-ils mieux aujourd?hui qu?hier ? Voil� qui me semble �tre le seul crit�re qui permette de mesurer l?efficacit� et la justice de toute politique. Voil� en tout cas le crit�re qui sera demain le n�tre.

Avant d?entrer dans cette question, un mot de la politique budg�taire que vous avez men�e depuis 6 ans.

Il y a du bien et du moins bien. J?approuve le gel des taux de la fiscalit� locale mais je m?inqui�te de l?augmentation continue des d�penses de gestion courante ; ce qui, accompagn� d?un recours accru � l?emprunt, compromet les marges de manoeuvre de la Ville.

Evidemment, un audit devra nous dire quelle est la r�alit� objective de votre bilan en mati�re financi�re et budg�taire, comme cela avait �t� utilement fait en 2001. Et d?ailleurs, ce type de proc�dure devrait �tre automatique et ne pas d�pendre du bon vouloir des uns ou des autres. Mais cette question des marges de manoeuvre budg�taire, comment les retrouver, sera tr�s importante dans notre r�flexion sur l?avenir.

Je veux maintenant en venir � la r�alit� de vie des Parisiens, regarder ce qui a �t� fait et, d�passant la querelle des chiffres, tracer les perspectives d?une autre politique.

Il me semble �videmment que la priorit� des priorit�s � Paris aujourd?hui est la question du logement qui touche d?un c�t�, les plus fragiles et de l?autre, les familles et les classes moyennes.

Pour moi, une politique juste doit envisager la situation de tous les Parisiens, pas seulement des privil�gi�s, pour leur permettre de se loger dans des conditions convenables. Convenons que c?est loin d?�tre le cas.

Faut-il rappeler les insuffisances de l?h�bergement d?urgence apr�s l?affaire des tentes du canal Saint-Martin et aujourd?hui de la rue de la Banque ?

Il faut en augmenter leur nombre et il faut en m�me temps r�former leur mode de fonctionnement pour l?humaniser. C?est pourquoi nous proposons de cr�er une maison d?accueil par arrondissement, pour regrouper l?ensemble des services de logement et de r�insertion dans un m�me lieu.

Faut-il souligner que le nombre de demandeurs de logements sociaux a augment� durant la mandature ?

Le logement social est en d�faut ! La Ville de Paris devra r�orienter sa politique. Pour que les personnes pr�caires ne se tournent plus vers le parc social dit ?de fait?, dont les loyers sont naturellement plus �lev�s que le parc social public et les conditions de confort souvent faibles, parfois m�me � la limite de la salubrit�. Pour qu?on ne se retrouve plus avec des familles enti�res log�es dans des h�tels meubl�s, dans des conditions humaines et financi�res insoutenables.

Le r��quilibrage n�cessaire des logements sociaux entre l?est et l?ouest de la Capitale demeure tr�s insuffisant. S?il faut davantage de logements sociaux � l?ouest, il semble tout aussi indispensable de limiter la tr�s forte concentration de logements sociaux dans le nord-est parisien qui cr�e des situations de ghettos sociaux et urbains.

C?est pourquoi, nous voulons introduire une part de 25 % de logements priv�s et interm�diaires dans les grands ensembles de logements sociaux avec de l?accession sociale � la propri�t�, comme nous voulons introduire une part de 25 % minimum de logements sociaux et interm�diaires dans toute nouvelle construction.

De m�me, il faudra faire bouger les lignes sur le taux de rotation dans le logement social qui est beaucoup trop faible � Paris, de l?ordre de la moiti� de ce qu?il est au plan national.

Tout le monde le voit bien, � Paris le rythme des constructions demeure trop faible. Pour atteindre les objectifs de la loi S.R.U., il faudra construire davantage. La vraie question qui se posera sera celle du foncier : comment mobiliser les emprises fonci�res disponibles dans la Capitale, de la S.N.C.F. ou de l?Etat ?

Enfin, nous devrons conduire une politique s�rieuse et d�cid�e pour que les classes moyennes puissent loger � Paris.

En ce temps de crise du pouvoir d?achat, le prix du logement � Paris, locatif ou accession � la propri�t�, reste pour elles largement inabordable. Nous ne pouvons nous y r�soudre. Alors que la part de logement interm�diaire repr�sente aujourd?hui 1 % du parc, nous voulons atteindre l?objectif de 10 % en 2020.

Quant aux jeunes �tudiants, nous ne pouvons pas accepter que Paris soit la derni�re ville de France en mati�re d?accueil des �tudiants boursiers. Cela nous impose un programme de logements �tudiants et tout autant de mettre en place un syst�me incitatif � la colocation ; par exemple, en rempla�ant le syst�me des cautions par une assurance de nature � s�curiser les propri�taires. Davantage de volont� qu?il n?y en a eu ces derni�res ann�es, je suis, pour faciliter les op�rations d?accession � la propri�t�, je pense en particulier aux jeunes couples primo acc�dants.

Et il ne serait que justice d?affecter une partie des recettes des droits de mutation � la construction de nouveaux logements.

Je souhaite faire de la politique du logement le principal outil de solidarit� entre les Parisiens afin de permettre � tous de continuer � vivre dans des conditions d�centes, agr�ables et humaines dans notre ville.

La seconde priorit� budg�taire � Paris doit �tre �videmment la politique des transports. Et si l?effort budg�taire parisien est loin d?�tre n�gligeable, les r�sultats, en revanche, demeurent encore insuffisants.

L?essentiel des moyens a �t� mis sur le r�seau de bus. A l?avenir, c?est sur le m�tro, le R.E.R., le tramway et le Transilien que devront porter les investissements lourds.

Toutes les �tudes pr�disent une saturation progressive du m�tro parisien � horizon 2020. L?offre de m�tro n?a �t� que faiblement am�lior�e alors qu?elle repr�sente l?essentiel des d�placements en transport collectif.

La seule ligne cr��e, la 14, l?a �t� par la pr�c�dente �quipe. Il faudra d?ailleurs la prolonger pour d�sengorger la ligne 13. Comme il faudra cr�er une nouvelle ligne inter gares parisiennes et prolonger le tramway que nous avons soutenu et que nous soutenons autour de Paris, mais aussi dans certaines communes voisines, construire enfin la rocade autour de Paris pour le transport de banlieue � banlieue.

Et en plus de ces �quipements lourds, il faudra mettre le paquet sur la r�novation d?un certain nombre de lignes, notamment de RER mais aussi de m�tro, am�liorer la qualit�, la s�curit� et l?accessibilit� de tous les transports en commun.

Cette am�lioration n�cessaire de l?offre de transport en commun passe �galement par une meilleure affectation des moyens budg�taire du S.T.I.F. au profit de Paris, l�gitime d�s lors que la contribution des Parisiens � son budget n?a cess� de cro�tre.

De m�me, devrons-nous exiger une plus grande transparence dans les prises de d�cision du syndicat.

Une politique nouvelle en mati�re de transport devra traiter de la difficile question du transport des marchandises. Il devient indispensable d?explorer des pistes nouvelles : cr�ation de plateformes multimodales � la p�riph�rie, d�veloppement de livraisons mutualis�es, utilisation des v�hicules propres et non bruyants, acc�s interdits aux camions les plus polluants, transport fluvial, ferroutage. Exp�rimentons sur toutes ces questions et avan�ons.

De la m�me mani�re, la France est singuli�rement en retard pour le d�veloppement des technologies propres. Nous avons trop peu d?incitations � l?usage de modes de transports propres et peu polluants. Dans cette bataille, Paris peut �tre un exemple. Et s?il y a bien une politique qui doit �tre pens�e et con�ue au niveau de l?agglom�ration, c?est celle l�. L?intercommunalit� s?impose et son absence se fait cruellement sentir.

Pour nous elle est une obligation. Une des responsabilit�s premi�res des �lus que nous sommes est d?assurer la coh�sion sociale de notre cit�. Si nous partageons cet objectif, j?ai sur cette difficile question une autre approche que vous, ce n?est pas parce que le budget est en augmentation que la pauvret� et l?exclusion reculent et que le lien social progresse.

Cette approche est d�mentie tous les jours par la r�alit�, c?est l?inspiration qu?il faut changer. Prenons l?exemple des quartiers class�s Politique de la ville. Toutes les analyses convergent pour dire que la Politique de la ville fonctionne mal en France, et si les critiques se concentrent sur l?Etat, elles ne doivent pas exon�rer notre collectivit�.

Les in�galit�s s?accentuent entre quartiers ais�s et quartiers d�favoris�s. Ces derniers comptent 25 % de RMistes, un taux de ch�mage de 17 %, un habitant sur cinq vit avec moins de 735 euros par mois. Voil� un des d�fis consid�rables auxquels nous sommes confront�s, un d�fi qui exige que l?on change de politique. En agissant uniquement sur le p�rim�tre des quartiers, on enferme les populations.

Ces quartiers doivent �tre d�senclav�s, une politique de requalification globale devra �tre conduite en associant ces quartiers de la p�riph�rie de Paris � ceux limitrophes de la banlieue. La solidarit� doit se lire dans toutes les politiques municipales.

En mati�re de petite enfance d?abord. La construction de nouvelles places de cr�ches doit rester une priorit�. Mais nous ne pourrons r�pondre au demandes l�gitimes des familles qu?en favorisant la diversit� des modes de garde : micro cr�ches, gardes � domicile, nous devons diversifier l?offre et revoir l?allocation ?Paris petit � domicile? pour la mettre au service d?une politique plus diversifi�e.

Le lien entre les g�n�rations, le soutien et la solidarit� que nous devons � tous, interroge �galement la politique conduite en faveur des Parisiens les plus �g�s avec des moyens financiers qui ne sont pas � la hauteur.

C?est un investissement beaucoup plus lourd que la Ville devra consentir pour nos a�n�s, investissement en moyens financiers bien s�r, mais aussi en moyens humains. L?ennemi qu?il faut faire reculer c?est l?isolement, c?est la solitude, c?est l?impossibilit� pour certains d?entre eux de bouger et de sortir.

S?agissant du handicap, je souhaite que la Ville de Paris soit en avance pour la mise en application de la loi de 2005, autant pour l?accessibilit� dans les b�timents publics, dans les transports collectifs, que pour l?inscription effective des enfants dans l?�cole la plus proche de leur domicile.

Le dynamisme de l?�conomie parisienne doit �tre une pr�occupation permanente car il est le garant de l?attractivit� internationale de notre ville et de la cr�ation d?emploi. Paris perd r�guli�rement de l?activit� au profit de la petite couronne. En mati�re de d�veloppement �conomique aussi et d?abord, Paris aura besoin de changement. Et cela commence par l?innovation : accueillir de nouvelles entreprises cr�atrices d?emploi, favoriser leur installation, mener une action d�termin�e de soutien aux P.M.E. et aux T.P.E., je pense en particulier � une mutualisation et � une mise � disposition de ressources humaines pour les aider en mati�re fiscale, bancaire, sociale ou commerciale. Et � l?heure o� la commission Attali propose de lib�rer partout l?implantation des grandes surfaces, je pense au contraire que Paris, plus que jamais, a besoin de ses commer�ants et de ses artisans.

Et je propose que l?on organise d�s 2008 un ?Grenelle du Commerce et de l?Artisanat? dans la capitale qui r�fl�chira avec les commer�ants et les artisans de Paris � la cr�ation d?un v�ritable outil de pilotage de nos quartiers commer�ants � l?image de ce qui existe � Londres.

De m�me devrons nous insister pour que les d�crets d?application de la loi Dutreil soient pris le plus vite possible.

Je suis heureuse que ceci fasse consensus.

C?est une question �conomique et c?est aussi une question sociale, car dans notre ambition de recr�er du lien entre les Parisiens, je suis persuad�e que l?implantation de commerce de proximit� participe d?une qualit� de vie que nous devons retrouver et qui sera au coeur de notre projet.

La question du d�veloppement durable de la capitale doit devenir l?une des priorit�s de notre action. Il devient urgent d?int�grer pleinement l?enjeu �cologique dans nos politiques budg�taires. Je crois qu?� l?avenir, il y aura une fiscalit� �cologique. Pour les particuliers, je propose que les pratiques vertueuses comme l?utilisation de transports propres ou le tri s�lectif, puissent permettre une r�duction de la taxe d?habitation. Pour les entreprises, l?id�e est la m�me. Toute pratique vertueuse devrait �tre r�compens�e par un all�gement de taxes professionnelles. Et un jour, la m�me question se posera pour les collectivit�s, le montant des dotations annuelles per�ues chaque ann�e sera modul� ainsi en fonction de crit�res environnementaux pr�cis et d?objectif � atteindre.

Je voudrais avant de conclure revenir � cette question cruciale que nous aurons � traiter dans la prochaine mandature : celle du ?grand Paris? et de l?intercommunalit�. Quelle fiscalit� faudra-t-il transf�rer � la structure qui sera cr��e? Y aura-t-il une taxe professionnelle unique applicable sur tout le p�rim�tre ? Dans quel d�lai y parvenir et surtout comment r�duire les in�galit�s criantes qui existent, non seulement entre Parisiens mais aussi entre Franciliens ? C?est une question qui int�resse aussi les Parisiens.

Sur tous ces sujets il nous faudra avancer avec comme objectif la simplification, la clarification des �chelons, l?efficacit� des politiques communes, et un principe, celui de la justice. Voil� notre approche de la nouvelle p�riode qui va s?ouvrir. Quelque grands choix lisibles et non le saupoudrage. La vie des parisiens d?abord, logements, transports en commun, solidarit�, environnement, dynamisme �conomique pour l?emploi. Et le choix politique du pluralisme et du rassemblement loin des querelles de clan avec � l?esprit que la ville n?appartient pas � ceux qui la gouvernent mais � tous ceux qui la forment et y vivent. Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame de SARNEZ.

La parole et � M. Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Monsieur le Maire, ne nous le cachons pas, ce d�bat porte sur les orientations budg�taires 2008, mais il est forc�ment tr�s diff�rent de ceux que nous avons tenus ces derni�res ann�es.

Depuis presque sept ans nous mettons en oeuvre le contrat que nous avons pass� avec les Parisiens en 2001. Et comme nous avons d�j� eu l?occasion de l?exprimer � maintes reprises, les �lus Verts sont fiers de l?action men�e au cours de ces ann�es. On pourrait multiplier les chiffres qui illustrent ce r�sultat. Sur six ans ce sont 6 milliards 600 millions d?euros qui ont �t� allou�s aux investissements. Le budget consacr� � la solidarit� a augment� de 70 % depuis 2001. 5 200 nouvelles places en cr�che et halte-garderie ont �t� cr��es. 26 �coles neuves ont �t� livr�es depuis 2001 contre 12 durant la pr�c�dente mandature. Le budget de la restauration scolaire p�se 25 % de plus qu?avant 2001. 32 hectares d?espaces verts en plus et 32 % de pollution en moins. Ces r�sultats sont ceux du travail de la majorit� pluraliste et je dirai m�me riche de son pluralisme.

Malgr� nos diff�rences dans l?appr�ciation de telle ou telle politique, l?ampleur du travail r�alis�, l?ampleur des ruptures effectu�es avec les mandatures pr�c�dentes nous permettent clairement de dire que cette majorit� municipale aura �t� utile � Paris. Dans quelques mois nous nous pr�senterons de nouveau devant les �lecteurs, et quelque soit la nouvelle majorit� qui sera issue des urnes, elle passera un nouveau contrat avec les Parisiens pour six ans. Parler des orientations budg�taires de l?ann�e 2008, c?est donc �voquer la fa�on dont nous concevons ce futur contrat.

Ce nouveau contrat, nous le passerons dans un contexte environnemental et social, qui s?impose � nous et qui nous fait exigence de redoubler les efforts accomplis pendant cette mandature. Nul besoin de rappeler � quel point l?urgence environnementale est aujourd?hui pr�gnante. Le d�r�glement climatique fait peser sur l?humanit� l?un des plus grands risques qu?elle ait eu � affronter, avec des cons�quences humaines, g�opolitiques et �conomiques dont on commence seulement � mesurer l?ampleur : la pollution, la d�pression p�troli�re et le rench�rissement de l?�nergie et des mati�res premi�res sont autant d?�l�ments suppl�mentaires d?inqui�tude.

Quinze jours � peine apr�s le Grenelle de l?environnement, l?envol�e du prix du p�trole et les r�actions d�sordonn�es qu?elle occasionne confirment le manque d?anticipation face � une hausse d?autant plus pr�visible qu?elle �tait in�luctable. Face � cette hausse aux cons�quences sociales et �conomiques majeures, force est de constater qu?� droite comme � gauche, au moment de r�agir, les vieux r�flexes, les vieilles grilles de lecture reprennent le dessus.

La r�ponse n?est ni dans la fuite en avant dans la TIPP flottante, qui inciterait � consommer toujours plus, ni dans l?incitation � acheter des v�hicules neufs aujourd?hui tr�s largement inadapt�s. Elle est dans le changement des habitudes, dans la recherche de la sobri�t� dans la consommation d?�nergie.

Mais il ne suffit pas, comme Mme LAGARDE, de dire � nos concitoyens de prendre un v�lo, surtout quand on appartient � un gouvernement qui n?a aucune politique en la mati�re ou de nous dire, comme Mme de PANAFIEU, que la priorit� �cologique est � la construction de parkings. Il faut mettre � disposition de nos concitoyens les outils qui permettent de se passer de la voiture.

A Paris, nous n?avons attendu ni pacte, ni Grenelle pour nous engager dans cette mutation. Et nous avons os� affronter les r�sistances qu?une telle mutation engendre forc�ment. Nous n?en sommes qu?au d�but. Cette mutation doit d?autant plus se poursuivre que l?empreinte �cologique d?un Parisien est de trois, c?est-�-dire trois fois plus �lev�e que ce que la plan�te peut accepter.

Le PDP, comme le Plan Climat, adopt� par notre municipalit�, constitue les socles sur lesquels nous appuyer pour poursuivre notre action. Et sans doute faudra-t-il aller plus vite et plus loin encore, si on en juge � l?acc�l�ration du d�r�glement climatique constat� par les scientifiques qui se r�unissent actuellement � Valence.

Mais ces plans n?ont de sens que s?ils se traduisent par des choix budg�taires. Faut-il rappeler que quand Londres ou Madrid investissent 400 euros par habitant et par an pour les transports en commun, on en est � cent euros en Ile-de-France.

Il y a donc un imp�ratif budg�taire � poursuivre la r�volution des transports. C?est pourquoi nous consid�rons que l?extension du T3 doit se faire jusqu?� la Porte d?Asni�res d�s 2013, comme pr�vu dans le PDP et dans le S.D.R.I.F., deux documents approuv�s tant par le Conseil de Paris, le Conseil R�gional que par le S.T.I.F.

Nous n?avons pas de d�saccord, Monsieur le Maire, sur le fait de demander � l?Etat d?apporter sa contribution � cette extension comme aux autres projets de rocade banlieue � banlieue. Ce serait d?autant plus logique � l?issu du show m�diatique qu?a constitu� le Grenelle. Mais pour forcer la main de l?Etat, il ne faut pas retirer la Porte d?Asni�res du dossier d?enqu�te publique. Il faut au contraire mettre en �vidence ce besoin, notre volont� politique d?y r�pondre et surtout le soutien de la population. C?est en mobilisant d�s maintenant nos concitoyens que nous pourrons l?emporter et non l?inverse.

De m�me, la mise en ?uvre sans tarder du Plan Climat implique des choix budg�taires pour l?am�lioration du b�ti - cruciale pour l?efficacit� �nerg�tique - la r�alisation d?�coquartiers, � commencer par les Batignolles, et le d�veloppement des �nergies renouvelables.

Christian SAUTTER nous a indiqu� qu?il n?a pas �t� possible, faute de temps, d?int�grer le Plan Climat dans ces orientations budg�taires. Nous serons donc vigilants pour qu?en d�cembre le budget 2008 soit bien le premier budget Plan Climat.

Je l?�voquais d?embl�e en ouverture de mon intervention, l?urgence environnementale se double d?une urgence sociale. L?actualit� dramatique de ces derniers jours, passage Brady, tout autant que les mobilisations des mal log�s rue de la Banque et rue Godefroy Cavaignac, le d�montrent quotidiennement. Quels que soient les efforts consid�rables, consentis pendant cette mandature pour la politique du logement, nous sommes tr�s loin du compte.

Une centaine de sans-abri d�c�dent chaque ann�e dans la rue en Ile-de-France, dont soixante � Paris. Comment pourrions-nous consid�rer que nous avons achev� notre travail tant qu?autant de nos concitoyens sont encore aujourd?hui au XXIe si�cle oblig�s de dormir dehors alors que nous sommes la capitale de la cinqui�me puissance �conomique au monde ?

Rappelons que de plus en plus de personnes mal log�es ou sans logement travaillent, ont des fiches de paye mais ne peuvent pas se loger. Le rel�vement des plafonds de ressources ces derni�res ann�es a rendu �ligible � un logement social classique 75 % des locataires. Mais cela a un effet pervers : les m�nages les plus pauvres, les familles nombreuses ont de plus en plus de mal � se loger.

Ceux qui n?ont pas de logement, qui ne peuvent partir en vacances, qui ne peuvent pas payer leur transport, ne sont pas des individus qui manqueraient de volont�, ce ne sont pas des assist�s qui vivraient au crochet d?une soi-disant France de propri�taires, d?une France qui se l�verait t�t pendant que l?autre se pr�lasserait, ce sont les victimes d?un syst�me, qui a force de promouvoir la concurrence et la comp�tition entre les pays, entre les entreprises et entre les hommes, accro�t la mis�re. Au point que certains d?entre eux se retrouvent trait�s aujourd?hui comme des quasi-personnes d�chets, sans domicile, sans travail, sans droit ni voix, jonchant les trottoirs des grandes villes.

Nous ne r�soudrons pas ces questions ici, mais nous disons qu?� Paris il y a �tat d?urgence en mati�re de logement. Nous proposerons des voeux au cours de ce Conseil pour que soit appliqu�e � Paris la loi de r�quisition.

J?ai �t� choqu� de la promptitude de Mme BOUTIN � condamner ceux qui apportent leur soutien aux mal-log�s. Elle qui sort sa Bible � l?Assembl�e pour s?opposer � des nouveaux droits pour ceux qui sont discrimin�s, elle ferait mieux de la relire quand elle traite par le m�pris des personnalit�s qui, elles, se sont rendues rue de la Banque pour exprimer leur solidarit� et appeler � la mobilisation contre l?indiff�rence et le cynisme. C?est le m�me appel que nous voulons lancer gr�ce � ces v?ux.

Pour contrer la duret� du monde qui s?abat sur les plus faibles, nous devons �tre plus g�n�reux et plus solidaires, nous devons renforcer notre action pour le logement des plus pauvres, lutter contre l?habitat insalubre et augmenter les places d?h�bergements d?urgence. Le plan Marshall pour le logement que nous avons propos� est plus urgent chaque jour.

Nous n?ignorons pas � quel point, face � cette situation, l?Etat multiplie les carences. Autant le dire, si nous proposons que la Ville redouble d?effort, c?est que nous n?attendons rien du Gouvernement SARKOZY. Au contraire, nous pensons qu?il va aggraver la situation. Il suffit de constater qu?� chaque revendication, la seule r�ponse est l?envoi de CRS. Une compagnie de gardes mobiles garde jour et nuit la rue de la Banque ; ce ne sont pas des terroristes, ce sont des femmes et des enfants.

On nous annonce d?ailleurs que le budget de la Pr�fecture de police serait encore augment� en 2008 et que ses moyens iraient au renforcement de la vid�osurveillance. A quelle pression m�diatico-s�curitaire nous propose-t-on de c�der ? Au moment o� la C.N.I.L. s?interroge sur le respect des libert�s individuelles et publiques, au moment o� de nombreux rapports, notamment de l?I.A.U.R.I.F. mettent en cause l?efficacit� de la vid�osurveillance, au moment o� on met en place des drones pour surveiller les banlieues, des tests ADN et des marquages pour surveiller les �trangers et des compagnies de CRS pour contr�ler les mal-log�s qui manifestent, nous estimons qu?il est temps de dire stop � la d�rive s�curitaire.

Et ce, d?autant plus que cette course en avant vers le tout technologique est tout sauf efficace. Ce n?est pas en mettant une cam�ra de surveillance � chaque coin de rue qu?on r�glera la s�curit�. L?argent engag� dans ce vaste plan serait bien mieux utilis� � renforcer la pr�sence humaine dans les quartiers, � d�velopper les dispositifs de pr�vention et de m�diation. Je sais d?ailleurs que cette conviction est partag�e au sein de notre majorit� bien au-del� des seuls rangs verts.

Pour faire face � ces enjeux majeurs, nous sommes favorables, Monsieur le Maire, � une rupture dans la politique budg�taire de la Ville. Certes, cette politique budg�taire et financi�re est salu�e par les agences anglo-saxonnes de notation. Mais le regard port� par ces cabinets ne peut �tre consid�r� comme politiquement neutre car ils �dulcorent syst�matiquement notre mission d?int�r�t g�n�ral et nous r�duisent � la dimension d?une banale entreprise productrice de services. Comment la bonne gestion qu?ils entendent valoriser prend-elle en compte le nombre de mal-log�s, le taux de pollution, le niveau de pauvret� dans certains quartiers Parisiens, la qualit� du service public offert aux Parisiens ?

Je sais, Monsieur le Maire, que vous consid�rez qu?�tre bon gestionnaire est la qualit� premi�re d?un maire. Loin de nous l?id�e qu?il faille mal g�rer. Et ce, d?autant plus qu?en tant qu?�cologistes, nous sommes pour une gestion sobre et ma�tris�e de l?ensemble des ressources. Mais la Mairie de Paris, ce n?est pas la pr�sidence du Medef.

Etre bon gestionnaire, ou �tre ?manager? pour reprendre les termes d?une autre candidate, de mon point de vue, cela ne suffit manifestement pas, tant ceux qui ont �rig� les r�gles de cette bonne gestion depuis des d�cennies ont �t� incapables de pr�venir les crises �cologiques et sociales en cours.

De plus, � l?inverse de ce que laissent croire les auditeurs anglo-saxons, la politique budg�taire men�e �rode nos marges de man?uvre et notre ind�pendance. Je note en effet que la Chambre r�gionale des comptes nous rejoint sur les critiques que nous formulons depuis six ans sur certains choix budg�taires. La CRC estime que les marges de man?uvre, que la Ville a utilis�es syst�matiquement au cours de ces derni�res ann�es, ont aujourd?hui atteint leurs limites.

En effet, pour maintenir un niveau d?investissement soutenu, la Ville a us� d?exp�dients budg�taires, reposant sur la valorisation du patrimoine, les �conomies de personnel et de fonctionnement et la fiscalit� des transactions immobili�res. Ainsi la Ville a ass�ch� toutes ses sources de revenus en faisant le choix de pomper dans tous ces petits ruisseaux pour alimenter le budget, on a finalement ass�ch� ce qui, en cas de contrainte, demain, pour augmenter la fiscalit� ou s?endetter aurait constitu� une r�serve, un plus, des marges de man?uvre imparfaites, mais salutaires.

Or, ce que constate le rapport de la C.R.C., c?est que la Ville a �puis� toutes ses petites r�serves et elle l?a fait alors qu?elle avait le choix d?une autre politique.

Etait-ce finalement une aussi bonne gestion que cela ? Et ce d?autant que nous ne consid�rons pas comme sain que le budget de la Ville repose sur un appel de plus en plus fr�quent aux op�rateurs priv�s. Rien ne nous permet de penser que ces op�rateurs sont des philanthropes. Ce que nous �conomisons d?un c�t� nous le reperdons souvent de l?autre.

Les exemples sont multiples. On peut citer l?envahissement de l?espace public par la publicit� ou encore, dans le cas de V�lib, le constat que le contrat impos� par l?op�rateur limite de fa�on ridicule nos marges de man?uvre pour une extension correcte en banlieue. Transformer V�lib en v�ritable r�seau � l?�chelle de l?agglom�ration, nous en sommes convaincus, passera n�cessairement par une reprise en main par la collectivit� publique.

Je veux d?ailleurs sur ce sujet saluer une inflexion. Vous avez annonc�, Monsieur le Maire, �tre favorable � la remunicipalisation du service de l?eau. Cela fait longtemps que les �lus du groupe ?Les Verts?, dans de nombreuses villes, � commencer par Grenoble, d�noncent les scandales que le r�cent rapport de l?U.F.C. Que Choisir a mis en �vidence et qui sont li�s � la privatisation du service de l?eau.

La campagne municipale qui commence sera d?ailleurs l?occasion de pr�ciser les projets des uns et des autres en la mati�re et, plus g�n�ralement, de revenir sur la question des partenariats public/priv� que vous envisagez et sur lesquels nous sommes pour le moins circonspects.

Bien souvent, l?expression partenariat public/priv� recouvre des op�rations qui collectivisent les investissements et privatisent les profits. Or, comme nous l?�non�ons dans un v?u, l?un des enjeux de cette remunicipalisation est d?internaliser l?ensemble des b�n�fices issus de la production, de la distribution et de la gestion de l?eau pour les mettre int�gralement au service de l?am�lioration du service public. Voil� pour nous ce qu?est la bonne gestion.

Enfin, je rappellerai que notre capacit� � maintenir un niveau d?investissement soutenu, nous la devons, pour l?essentiel, � l?augmentation consid�rable des recettes de la fiscalit� immobili�re, les fameux droits de mutation. Financer notre budget sur ce produit de la sp�culation, alors que nous devons tout faire pour lutter contre cette financiarisation du logement, nous semble incoh�rent et risqu�.

De m�me, dans le domaine de l?urbanisme, comment se r�jouir que les recettes dites de valorisation du domaine de la Ville augmentent alors que cela signifie plus de publicit�, plus d?antennes relais, mais aussi moins de logements sociaux et d?�quipements publics.

Prenons l?exemple du projet de quartier des Batignolles. En application de la doctrine selon laquelle l?�quilibre financier d?une op�ration est trouv� au travers de financements priv�s, 64 % d?un terrain 100 % public vont �tre c�d�s au promoteur immobilier.

Une autre logique aurait voulu que sur cet espace, qui est un des rares encore urbanisable dans Paris, on donne la priorit� au logement pour les plus modestes, ceux qui en ont le plus besoin.

Au bout de six ans, nous faisons le constat que ce n?est pas tant sur le degr� de prudence que nous divergeons, mais bien sur l?analyse des facteurs de cr�ation de richesses et les sources d?�conomies.

Comme notre groupe l?a dit � de nombreuses reprises, une augmentation raisonn�e de la fiscalit� et un recours � l?emprunt pour financer les investissements auraient permis � la Ville de pr�server des marges de man?uvre pour l?avenir et d?�tre plus ambitieuse dans ses politiques, notamment dans les domaines o� l?Etat n?assume pas ses responsabilit�s et o� ce sont nos concitoyens qui sont les principales victimes de l?inaction.

En mati�re budg�taire, on ne peut pas non plus vouloir toujours plus avec moins. D?un point de vue social, nous avons la conviction qu?une gestion trop rigoriste de la masse salariale, tant au niveau des effectifs que des r�mun�rations, conduit � d�motiver les agents et nuit � la qualit� du service.

De nombreux services (biblioth�que, d�mocratie participative, parcs et jardins, nouvelles technologies, propret�, pr�vention) ont besoin de plus de personnel pour fonctionner correctement.

Au bout du compte, quand les personnels sont d�motiv�s, cela peut se traduire par moins d?efficacit� et moins de cr�ativit�. Dans ce cas, l?�conomie financi�re est plus porteuse d?effets nocifs que positifs pour le service public.

Nous ne sommes pas contre les �conomies. Au contraire, nous pensons qu?une gestion �cologiquement et socialement vertueuse est source d?�conomies. Nous pensons m�me qu?il reste de nombreux gisements d?�conomie potentielle dans les consommations �nerg�tiques de la Ville, qui pourront �tre atteints gr�ce aux pr�conisations du Plan Climat et gr�ce � une politique d?achat public �co-responsable.

Investir aujourd?hui permettra d?�conomiser beaucoup plus demain.

Nous pensons aussi que des �conomies tr�s substantielles peuvent �tre r�alis�es sur le parc automobile de la Ville. Dans ce domaine, nous estimons d?ailleurs que les �lus devraient donner l?exemple.

Nous avons conscience que ces �conomies ne suffiront pas � r�pondre aux besoins de notre collectivit�. Nous pensons donc, comme le disait, il y a quelques mois, un de vos amis, leader d?une grande formation de gauche, qu?il faut r�habiliter l?imp�t. Nous ne consid�rons pas la fiscalit� comme sale si elle est juste et �quitable. Nous la consid�rons comme l?outil de la redistribution, comme l?outil de la solidarit�, celui qui permet de mettre en ?uvre les politiques publiques.

Certes, nous pensons aussi qu?une profonde r�forme de la fiscalit� locale est n�cessaire pour plus de justice fiscale, plus d?ind�pendance des collectivit�s locales et pour instaurer une v�ritable �co - fiscalit� incitative pour les comportements vertueux et p�nalisante pour les comportements polluants.

Cette r�forme de la fiscalit� s?impose d?autant plus au moment o� on parle d?un Grand Paris. En ayant un taux de taxe professionnelle tr�s inf�rieur � celui du reste de l?agglom�ration, la Ville de Paris m�ne une politique qui s?apparente � une sorte de dumping fiscal conduisant � une concentration des activit�s �conomiques sur notre territoire qui ne pourrait d?ailleurs que renforcer la construction de tours de bureaux.

Ce n?est pas notre conception de la solidarit� au sein de l?agglom�ration.

Aujourd?hui, avec l?avanc�e du projet du Grand Paris, notre demande prend un autre relief car construire un grand Paris, c?est inventer un m�canisme de partage des richesses communales.

Aujourd?hui, au sein du bassin de 6 millions d?habitants que constitue notre agglom�ration, Paris et les Hauts-de-Seine absorbent 80 % de la taxe professionnelle. Nous pensons qu?il faut rendre aux villes dont les habitants viennent tous les jours cr�er de la richesse � Paris ou � La D�fense une partie de cette richesse. Ils doivent retrouver pr�s de chez eux le fruit de leur travail en termes d?�quipements et de service public.

L?avantage concurrentiel dont dispose aujourd?hui Paris sur ses voisins est un facteur de perp�tuation des in�galit�s sociales. Paris se classe d?ailleurs au deuxi�me rang mondial en termes d?accueil de si�ges sociaux. Malgr� cela, des voix s?�l�vent toujours pour nous dire que la fiscalit� et la protection sociale �loigneraient les entreprises de la France.

Or, on constate au contraire que c?est notre r�seau de transport, la qualit� de vie, les politiques d?insertion, la qualit� d?accueil des �trangers, qui sont les vrais facteurs d?attractivit�. C?est cette voie de l?excellence environnementale et sociale qui est cr�atrice de richesses pour la collectivit� et ses habitants.

Enfin, et je conclurai par ce point, il est une autre rupture que nous voulons introduire dans l?�laboration m�me du budget de la Ville de Paris, c?est le budget participatif. La d�mocratie participative ne se d�veloppe que si elle se renouvelle constamment.

A Paris, nous avons franchi un cap important au cours de cette mandature dans le d�veloppement de la d�mocratie participative, mais celle-ci menace de se d�vitaliser � force de s?institutionnaliser. Porto Alegre a montr� l?exemple. Il a fait la d�monstration que si on en donne les moyens � nos concitoyens, ils peuvent s?emparer des questions budg�taires, malgr� leur complexit�, et s?engager dans des processus de co-�laboration des politiques publiques.

Je le disais au d�but de mon intervention, les �lus du groupe ?Les Verts? sont fiers du travail que nous avons r�alis� ensemble, mais la t�che est loin d?�tre achev�e. L?actualit� nous rappelle chaque jour combien les besoins sont nombreux et les souffrances restent vives parmi nos concitoyens. Notre d�termination n?en est que plus forte.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il reste une minute pour le groupe ?Les Verts?, pour le deuxi�me orateur. Je ne vais pas commenter, mais, effectivement, j?assume totalement que sans exigences gestionnaires, il n?y a pas financement de logements sociaux, il n?y a pas financement du tramway, il n?y a rien.

Donc, je l?assume et je ne recommande � personne, pour pr�parer l?avenir, de commencer, au cours de ces derni�res semaines, qui sont bizarres, par dire qu?il faut d?abord rompre, rompre, c?est le mot que j?ai entendu, avec le mode de gestion des derni�res ann�es.

En tout cas, pour donner � Paris un temps d?avance, j?ai l?intention d?innover, mais s�rement pas de rompre avec ce qu?on a fait depuis six ans. D?ailleurs, je ne sais pas quelle cr�dibilit� cela aurait devant les Parisiens.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

Je donne la parole � M. GOUJON .

M. Philippe GOUJON. - C?est en tout cas la rupture entre les socialistes et le groupe ?Les Verts?, c?est clair. Et M. BAUPIN vient de nous le d�montrer � l?instant.

Monsieur le Maire, Madame, plut�t, puisque vous quittez la tribune?

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

? vous reconnaissez, dans votre communication, ce que les Parisiens constatent quotidiennement, jour apr�s jour, la d�linquance a diminu� dans la capitale et vous citez, de fa�on assez honn�te, pour une fois, la baisse de 46 % de la d�linquance en six ans.

Mais, s?ils ont le sentiment de la s�curit� retrouv�e, nos concitoyens savent bien �videmment que c?est � Nicolas SARKOZY qu?ils le doivent, comme d?ailleurs ils devaient au Gouvernement JOSPIN une hausse vertigineuse de l?ins�curit� � Paris.

L?efficacit� de la police nationale n?a cess� de cro�tre depuis que le pr�c�dent ministre de l?Int�rieur a insuffl� une vraie culture de r�sultat dans tous les services. Conclusion, tous les indicateurs d?activit� de la police se sont am�lior�s.

A Paris, et j?en f�licite le Pr�fet de police et ses services, les r�sultats sont encore plus spectaculaires qu?ailleurs et ils continuent de s?am�liorer, m�me si cela vous g�ne !

En septembre dernier, le nombre des d�lits de voie publique a encore diminu� de 13 % par rapport � septembre 2006 et, sur les 12 derniers mois, la d�linquance dans les r�seaux ferr�s parisiens a baiss� de plus de 9 %, gr�ce � l?action du S.R.P.T., pr�figuration, je l?esp�re, d?une prochaine police du Grand Paris.

Mais c?est dans la cat�gorie des violences aux personnes que la vraie rupture se manifeste. La progression des violences aux personnes constituait effectivement une ombre au tableau de ces derni�res ann�es, m�me si, il faut le reconna�tre, elles progressaient trois fois moins vite que sous le Gouvernement Jospin.

Et les chiffres sont probants aujourd?hui : moins 11,7 % en septembre 2007 par rapport � septembre 2006 des violences physiques, accompagn� d?une hausse de 2,5 % des faits �lucid�s. Et sur les 12 derniers mois, prouvant que c?est une tendance longue, les atteintes volontaires � l?int�grit� physique � Paris sont en baisse de 3,9 %, heureuse baisse.

Ces r�sultats ne sont pas le fruit du hasard, ni d?ailleurs de l?action municipale ; ils sont le produit d?une activit� accrue des services de police, dont t�moigne le taux d?�lucidation qui a encore progress� de 2,3 points en septembre pour atteindre 34,6. C?est aussi la cons�quence d?une politique nouvelle de s�curit� et de la r�organisation � laquelle a proc�d� utilement la Pr�fecture de police. Il fallait, en effet, r�former � tout prix la police de proximit� qui ne fonctionnait pas � Paris notamment, faute de moyens et de m�thodes, et elle l?a fait.

Ce sont les adaptations aux nouvelles formes de la d�linquance mises en oeuvre depuis 2002 qui ont �t� � l?origine de la spectaculaire inversion de tendance que nous connaissons aujourd?hui et non cette ?simili-coproduction? dont vous vous gargarisez, mais que l?on retrouve davantage dans les discours que dans les budgets.

Je rappellerai simplement une nouvelle fois � M. SAUTTER, qui ne veut pas l?entendre, que la plus forte contribution de la Ville au budget sp�cial date de 1995, avec un taux de 47,9 % - qui dit mieux ?!-, soit 3,5 % de plus que ce que vous avez vers� en 2007.

Quant � l?augmentation, dont vous vous pr�valez, de la contribution de la Ville de 38 %, ce chiffre mythique, aussi mythique que l�gendaire d?ailleurs, est totalement fallacieux, car d�j�, si l?on prend en compte la seule r�f�rence juste, � savoir votre premier budget, celui de 2002, l?augmentation n?est plus que de la moiti�.

Et cette augmentation, mes chers coll�gues, ne concerne d?ailleurs aucunement les d�penses de police relevant de la comp�tence budg�taire de la Ville, qui n?ont jamais, jamais �t� aussi contraintes, bien qu?obligatoires, mais exclusivement le recrutement d?A.S.P. et le plan de modernisation de la brigade des sapeurs-pompiers.

Mais, l� encore, vous ne pouvez pas vous en attribuer tout seul les m�rites parce que ce plan de modernisation a �t� pr�par� et adopt� en 2000 par la majorit� pr�c�dente, d�s que fut achev�e la professionnalisation des arm�es qui a co�t� si cher.

De plus, alors qu?il pr�voyait � l?origine le recrutement de 1.280 pompiers, c?est le Gouvernement JOSPIN qui l?a r�duit � 750 en supprimant, entre autres - excusez du peu ! -, l?unit� N.R.B.C., pourtant indispensable en cas d?attentat terroriste. Et si cette unit�, encore une fois, a pu voir le jour, c?est �videmment � Nicolas SARKOZY, Ministre de l?Int�rieur, que nous le devons !

Vous nous indiquez ensuite dans ce document que, pour 2008 - je cite - vous �tes dispos� ?� financer un programme de vid�osurveillance fond� sur une analyse partag�e des besoins r�els et le respect des libert�s individuelles?. Le Maire l?a rappel� encore tout � l?heure avant son d�part de cette tribune.

Quelle concession spectaculaire ! Il faut dire : � fort relent �lectoral, sinon �lectoraliste ! Sa soudainet� la rend n�anmoins suspecte !

Depuis 2004, vous le savez, je demande inlassablement, avec le groupe U.M.P., un plan de ?vid�o-tranquillit�?, cofinanc� par la Ville et l?Etat, que vous rejetez r�guli�rement chaque fois que je pr�sente un v?u ou un amendement.

Et lorsque l?Ex�cutif reprend ma proposition dans un v?u, ce qui lui arrive assez souvent - quand nous avons de bonnes id�es, il essaye de nous les ?piquer? !-, celui-ci est rejet� par vos alli�s ?Verts?. Votre majorit� est donc, l� aussi, incapable de s?entendre sur un des principaux moyens d?am�liorer encore la s�curit� des Parisiens.

Paris, chacun le sait, est dramatiquement sous-�quip�e, chacun le reconna�t. Comment pr�voyez-vous donc de tenir ce nouvel engagement ? En dehors d?une phrase absconse dans les orientations budg�taires - car, au-del� des mots, il nous faut jauger le contenu -, qu?allez-vous faire concr�tement ? Combien de cam�ras de voie publique entendez-vous cofinancer ? Quels moyens allez-vous y consacrer en appui de l?effort du Minist�re de l?Int�rieur qui vise � tripler le nombre de cam�ras en trois ans, � embarquer 120 cam�ras sur les v�hicules de police et � �quiper compl�tement la Gare du Nord, comme me l?a confirm� d?ailleurs le ministre Mich�le ALLIOT-MARIE dans la r�ponse � la question d?actualit� que je lui ai pos�e � l?Assembl�e nationale ?

Dans ces conditions, la formulation que vous employez dans vos orientations budg�taires, ?vous �tes dispos� �?, me semble bien molle, alors que de Lyon � Strasbourg et dans plus de 200 villes en France, ce sont les municipalit�s qui financent � 100 % la vid�osurveillance.

Pour le reste, Monsieur le Maire, vous consolidez mais vous n?engagez rien de nouveau. Vous avez m�me l?audace de pr�tendre qu?au rang des dispositifs sp�cifiques que vous avez mis en place figure le G.P.I.S., alors que c?est vous qui avez divis� par deux en 2003 le budget affect� � la surveillance des 250 ensembles immobiliers sociaux sensibles par vos pr�d�cesseurs ! Nous demandons que l?on revienne au financement ant�rieur pour permettre aux bailleurs sociaux d?�tendre le p�rim�tre et les horaires d?intervention du G.P.I.S., au niveau simplement de ce qui existait sous la mandature pr�c�dente.

Comment osez-vous aussi affirmer que vous avez augment� de 50 % le nombre d?I.S.V.P., alors que c?est sous la mandature pr�c�dente que nous en avons doubl� les effectifs en les faisant passer � 700 ? Vous vous �tes content�, simplement, de d�naturer leurs missions en en faisant notamment le service d?ordre des r�unions du Maire de Paris et le service de protection de quelques adjoints privil�gi�s, et de refuser les demandes de recrutement suppl�mentaires que nous vous proposions ann�e apr�s ann�e, surtout apr�s l?adoption d?un amendement qui permet d�sormais � ces inspecteurs de s�curit� de patrouiller dans les ensembles sociaux.

Enfin, pouvez-vous continuer � parler d�cemment de la coproduction, si vous vous appr�tez � exiger de la Pr�fecture de police - j?esp�re que vous d�mentirez - comme d?un simple service de la Ville, qu?elle n?est d?ailleurs pas, un abattement g�n�ral sur ses d�penses, alors m�me que, en pleine contradiction, vous annoncez dans votre communication une hausse de la participation de la Ville, sans en pr�ciser d?ailleurs le montant ? Belle incoh�rence !

Oui, vraiment, vous d�montrez, pour la septi�me ann�e cons�cutive, que la s�curit� n?est vraiment pas votre priorit� et que, dans ce domaine, au mieux vous tra�nez les pieds et, pour le reste, vous n?avez ni imagination, ni ambition, ni volont�. La s�curit�, c?est certain, ce n?est pas de votre c�t� que les Parisiens la trouveront.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Mais la caricature, ils sauront la trouver facilement, s?ils viennent de suivre votre intervention !

Je donne la parole � M. Fran�ois ASSELINEAU.

M. Fran�ois ASSELINEAU. - Monsieur le Maire, permettez-moi d?aborder la question de l?action internationale de la Mairie de Paris et de son financement. La lecture du document fort int�ressant que vous soumettez au Conseil nous donne une liste riche et vari�e d?actions, dont la plupart ne peuvent recueillir que l?assentiment g�n�ral.

Je me r�jouis ainsi de lire que vous comptez renforcer encore en 2008 nos coop�rations avec de grandes capitales europ�ennes : Rome, Berlin, Londres et Vienne, pour les citer nomm�ment.

Je me r�jouis peut-�tre plus encore de voir l?accent que vous mettez sur une coop�ration tous azimuts. Bravo ainsi pour la coop�ration avec le monde francophone, avec le pourtour m�diterran�en, avec l?Am�rique Latine, avec l?Afrique ou avec l?Asie ! Toutes ces actions m�ritent d?�tre soutenues et renforc�es, comme vous le faites, non seulement parce qu?elles contribuent au rayonnement mondial de notre Capitale, mais aussi parce qu?elles t�moignent de cette �vidence que Paris et la France ont une vocation mondiale et ne sauraient limiter leur coop�ration internationale aux seules fronti�res riquiqui du continent europ�en.

A propos d?Europe, justement, je souhaite vous faire part, en revanche, de ma pr�occupation, car je constate que la Mairie de Paris entend continuer � financer la Maison de l?Europe laquelle - je cite votre document - ?vient d?�tre labellis�e par la Commission europ�enne en tant que relais d?information Europe direct?. En bref, vous nous proposez de financer une association qui est devenue un relais d?information officiel et labellis� comme tel de la Commission de Bruxelles.

Ceci pose un grave probl�me de principe. Car le financement d?une association ne pose aucun probl�me si son but rel�ve clairement et sans contestation possible de l?int�r�t g�n�ral et si ses actions sont apolitiques. Tout diff�rent est le cas de la Maison de l?Europe et d?un certain nombre d?associations qui en sont les partenaires, car ces associations militent de fa�on implicite ou explicite en faveur de la construction europ�enne et des institutions cr��es par les trait�s de Rome, Maastricht, Amsterdam et Nice.

Le site Internet de la Mairie de Paris pr�cise ainsi que la Maison de l?Europe ?accueille tous ceux qui veulent de l?information, des explications ou des conseils pratiques sur l?Union europ�enne?. Mais les explications ainsi fournies, comme les d�bats organis�s m�me sous couvert de pluralit� d?opinions, tendent en r�alit� toujours vers les m�mes conclusions. L?astuce, vieille comme le monde, consiste � m�langer informations et propagande, et ce m�lange est d�sormais institutionnalis� puisque l?association est devenue le relais officiel de la Commission.

N?en d�plaisent � certains, et sauf � poser comme principe que la construction europ�enne est un dogme d?Etat que nul ne saurait remettre en cause, ces actions ne rel�vent pas d?un int�r�t g�n�ral unanimement admis. Elles sont, au contraire, �minemment politiques. Elles interf�rent avec le d�bat d�mocratique que nous devrions pouvoir mener � �galit� de moyens.

Elles rel�vent enfin d?un gaspillage d?argent public qui me fait penser � cette amusante expression chinoise : ?Vous faites des travaux d?irrigation en p�riode de crue?.

En effet, que ce soit par l?interm�diaire des fonds dits europ�ens, financ�s en r�alit� par les contribuables fran�ais, ou par les fonds publics d?Etat, de la R�gion ou de la Ville, rien n?est jamais trop beau pour les associations europ�istes entretenues par les pouvoirs publics et qui vivent souvent confortablement dans des h�tels particuliers, comme c?est le cas de la Maison de l?Europe ou comme c?est le cas de la repr�sentation de la Commission europ�enne � Paris, pour dire au fond toutes la m�me chose.

Mais, Monsieur le Maire et mes chers coll�gues, o� est donc le lieu financ� par l?Etat, par la R�gion ou par la Ville dans lequel on aurait le droit de penser diff�remment sur l?Europe et o� tout Parisien pourrait trouver des explications diff�rentes du cat�chisme de l?europ�isme obligatoire ?

O� est le lieu financ� par fonds public o� l?on a le droit d?expliquer aux Parisiens pourquoi l?Euro est une catastrophe �conomique qui sape leur pouvoir d?achat et qui s�me de plus en plus la panique dans les P.M.E. et dans les couloirs feutr�s de Bercy ? J?en sais quelque chose.

Au point m�me que Mme LAGARDE, Ministre de l?�conomie et des finances, a reconnu publiquement le 21 septembre dernier que l?Euro �tait en train, je la cite, ?d?asphyxier l?�conomie fran�aise?.

O� est le lieu financ� par fonds public o� l?on a le droit d?expliquer aux Parisiens pourquoi et comment la construction europ�enne, que l?on ose encore nous pr�senter comme une oeuvre de paix, est en fait devenue l?un des bras arm�s de l?OTAN et l?un des �l�ments constitutifs essentiels de la funeste th�orie du choc des civilisations con�ues par les ?think tank? am�ricains.

O� est le lieu financ� par les fonds publics o� l?on a le droit d?expliquer aux Parisiens pourquoi et comment la construction europ�enne est en train d?installer sourdement une authentique dictature qui a tout simplement l?habilet� de se pr�senter comme une d�mocratie ?

A cet �gard comment ne pas �voquer ici la question du pr�tendu mini trait� europ�en dont le seul objectif - tout le monde le sait ! -, est de contourner le vote du peuple fran�ais souverain du 29 mai 2005 ?

M. CHEVENEMENT, deux fois ministre d?Etat de la R�publique, a analys� la proc�dure en cours comme ?un coup d?Etat?.

Mme LEPOURHIET, professeur de droit constitutionnel � l?Universit� de Rennes, a d�montr� que cette proc�dure est tr�s exactement constitutive, en termes juridiques, d?un cas de ?haute trahison?.

Notre coll�gue Georges SARRE a �crit dans ?Le Monde? que ce nouveau trait� �tait un double ?scandale?.

Notre coll�gue Cl�mentine AUTAIN, maire adjointe, a lanc� un appel pour exiger un r�f�rendum en affirmant que ?la d�mocratie n?est pas n�gociable?.

Quant � moi, j?essaie de porter la parole des Parisiens rest�s fid�les au vrai gaullisme qui ont vot� non au r�f�rendum de 2005 et qui ressentent cette n�gation de leur vote comme une morgue d?Ancien R�gime et un acte de tyrannie.

Eh bien, o� donc mes coll�gues et moi-m�me ou tous ceux, qu?ils soient de droite ou de gauche, qui sont pr�ts � se battre pour la souverainet� populaire et l?ind�pendance nationale, o� peuvent-ils trouver un lieu public financ� par la Mairie de Paris qui leur soit d�di� 24 heures sur 24 et 365 jours par an pour y d�velopper leurs analyses et leurs propositions ?

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les 55 % de Fran�ais qui ont vot� non � la Constitution europ�enne ne sont pas des citoyens de seconde zone. Les 34 % de Parisiens qui ont fait de m�me, non plus.

Sur un sujet aussi fondamental et grave que la dissolution de la France dans une construction myst�rieuse dont nul ne conna�t la fin, vous devez soit cesser les financements partisans, soit respecter les principes d?�quit� et de neutralit�.

Pour r�tablir cette �quit�, je me permets, Monsieur le Maire, de lancer une bonne id�e. Celle qui consisterait � financer � partir de 2008, et parall�lement � la Maison de l?Europe, une ? Maison de la souverainet� nationale et de la d�mocratie? dont je suis pr�t avec d?autres � vous soumettre le projet.

Rassurez-vous, nous n?exigerons pas d?occuper les h�tels particuliers r�serv�s � la noblesse europ�iste.

Je n?imagine pas que vous puissiez refuser la cr�ation et le financement d?une telle Maison puisque son objet m�me serait de faire respecter concr�tement l?application de l?article 3 de notre Constitution qui pose que ?la souverainet� nationale appartient au peuple?.

Dans un tel lieu, des partis politiques r�publicains de droite ou de gauche, et des associations qui ont appel� � voter non, pourraient se retrouver ou cohabiter pour organiser eux aussi, parce qu?eux aussi ont le droit, des conf�rences et faire valoir des analyses qui m�ritent mieux que le m�pris, la raillerie et l?omerta syst�matiques dont ils sont quotidiennement l?objet.

Au fond, ce que je vous sugg�re ainsi, c?est une nouvelle la�cit� adapt�e � l?enjeu de notre �poque. Je veux dire par l�, et j?en ai termin�, que vous feriez ?uvre utile et pr�monitoire, Monsieur le Maire, si vous proclamiez la s�paration de l?�glise europ�iste et des pouvoirs publics Parisiens.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci. Il y a beaucoup � m�diter.

(Rires).

La parole est � Pierre AIDENBAUM.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Mes chers coll�gues, Madame la Maire, comme chaque ann�e, le Maire de Paris, � travers l?expos� de son budget, annonce en m�me temps ses priorit�s pour l?avenir.

En tant que maire d?arrondissement, je voudrais vous exprimer ma satisfaction de voir la Ville de Paris continuer � faire du logement social un domaine d?action toujours plus fort et toujours plus prioritaire, car c?est gr�ce � cette volont� que nous pourrons permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de rester vivre � Paris et de s?y �panouir.

Ce budget montre toute la volont� que nous avons de continuer, par exemple, � lutter contre les ventes � la d�coupe.

Je note d?ailleurs avec satisfaction qu?encore ce mois-ci, le Conseil de Paris va voter une d�lib�ration concernant l?acquisition d?une grande partie d?un immeuble vendu � la d�coupe au 39 bis, rue de Montreuil, permettant ainsi la cr�ation de 17 logements sociaux. Ce sera ainsi plus de 8.000 logements que nous aurons sauv�s de ce ph�nom�ne depuis 2001 et autant de foyers que nous aurons pr�serv�s sur le lieu d?habitation et de sociabilit�.

Ce budget, c?est �galement toutes les assurances que nous pourrons amplifier l?effort de r��quilibrage du parc de logements sociaux sur Paris commenc� d�s 2001.

Encore une fois, lors de ce Conseil, nous allons voter le financement de plus de 2.000 logements sociaux dont 1.600 dans les arrondissements d�ficitaires. Et pour r�pondre de suite � d?�ventuelles critiques, je pr�cise que 85 % de ces 2.000 logements sociaux sont de la cr�ation nette.

En outre, apr�s l?incendie de dimanche dernier, nous ne pouvons que nous satisfaire de voir que le budget pr�sent� prend en compte la n�cessit� d?�radiquer totalement l?insalubrit� d?immeubles parisiens. 206 millions d?euros ont d�j� �t� mobilis�s et l?effort perdurera afin de continuer � financer les sorties d?immeubles insalubres, tout comme les op�rations programm�es d?am�lioration de l?habitat et les programmes sp�cifiques pour les h�tels meubl�s.

Je crois �galement que le budget qui nous est communiqu� nous permettra effectivement de saisir un nombre toujours plus grand d?opportunit�s fonci�res pour pouvoir cr�er du logement social et ainsi atteindre, voire d�passer l?objectif de la loi S.R.U.

Notre compte foncier d�passera, en effet, les 200 millions d?euros, ce qui nous permettra de concr�tiser les dispositions et les r�serves que nous avons adopt�es � travers le plan local d?urbanisme, et de nous attaquer au logement social de fait, v�ritable vivier qui nous permettra de faire sortir plus de 400 logements sociaux � travers plus d?une vingtaine d?adresses suivies.

L?orientation budg�taire que l?on nous propose nous permettra �galement de renforcer notre action dans le secteur diffus, comme par exemple c?est le cas ce mois-ci, de l?achat de plusieurs lots d?un m�me immeuble dans mon arrondissement, rue Sainte-Appoline. J?ai la chance ironique d?avoir connu en tant que maire d?arrondissement la mandature pr�c�dente, qui elle ne comptait que 136 immeubles insalubres, cela a �t� rappel� ce matin, qui n?accordait que 80 millions d?euros � son compte foncier et ne finan�ait que 1 500 logements par an.

Alors oui mes chers coll�gues, je conclurai pour vous dire que ce budget est bien le reflet de la volont� politique affich�e pour notre �quipe depuis 2001 et la concr�tisation d?un engagement pris devant les parisiennes et les parisiens.

Tout cela nous permet aujourd?hui d?�tre fiers de pouvoir cette ann�e financer 6.000 logements afin d?atteindre 30.000 logements financiers durant cette mandature pour nous permettre, pour permettre � la Ville de Paris de garder sa mixit�, la mixit� de sa population dans la diversit� de ses arrondissements.

Et je voudrais pouvoir dire en conclusion � Madame de PANAFIEU, que j?ai entendue parler ce matin de logements sociaux, et qui �tait �lue des pr�c�dentes mandatures, je voudrais lui dire en tant que maire d?arrondissement, que je suis fier d?appartenir � cette majorit� car pour prendre un seul exemple sur mon arrondissement, durant la mandature 1995-2001, 20 logements sociaux ont �t� cr��s.� Nous �tions � 2, 1 % de logements sociaux.

Depuis 2001, c?est plus de 420 logements sociaux qui ont �t� cr��s ce qui fait que nous avons plus que doubl� le nombre de logements sociaux dans le 3e arrondissement. Alors voil� une comparaison, Madame de PANAFIEU, et vous devriez vous en inspirer. Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Jean-Didier BERTHAULT.

M. Jean-Didier BERTHAUD. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, au milieu de ce catalogue de bonnes intentions qui ne sauraient en aucun cas constituer des orientations budg�taires dignes des enjeux majeurs d?une collectivit� comme Paris, vous affichez votre souhait, une fois de plus, d?am�liorer la propret� des rues de Paris.

Une fois encore vous semblez vous satisfaire de quelques mesurettes qui ne sauraient �tre � la hauteur de l?am�lioration que les parisiennes et parisiens attendent de leur cadre de vie quotidien. Vous ne faites d?ailleurs aucune annonce budg�taire dans ce document dont c?est pourtant l?objectif.

Vous le savez l?augmentation des effectifs de 11,7 % � laquelle vous faites r�f�rence, soit plus de 500 agents suppl�mentaires, est principalement due � l?application de l?accord R.T.T. et � la remunicipalisation de la collecte des ordures m�nag�res dans certains arrondissements. Il ne s?agit donc nullement de ressources suppl�mentaires destin�es � l?am�lioration du service.

On pourrait m�me se demander si les parisiens ne se sont pas r�sign�s � vivre dans une des capitales europ�ennes les plus sales, si nous en croyons votre enqu�te r�alis�e aupr�s d?eux. Il serait certainement plus int�ressant d?avoir �galement le sentiment des millions de touristes qui visitent Paris chaque ann�e. Ce que nous vous demandons une fois de plus, Monsieur le Maire, c?est de consid�rer ce sujet comme un service public essentiel que nous devons assurer aux Parisiens 24 heures sur 24.

Cela n�cessite �videmment des moyens financiers beaucoup plus cons�quents mais aussi une organisation exemplaire et sans tabou, ayant un objectif d?excellence et utilisant les meilleures comp�tences de nos services municipaux et des entreprises sp�cialis�es dans ce domaine.

Notre principal reproche, vous le savez, c?est la d�sorganisation totale de cette direction depuis 2001 qui a conduit � une profonde d�motivation des agents et � une d�gradation importante dans tous les arrondissements comme vous l?avez soulign� vous-m�me � plusieurs reprises lors de vos comptes rendus de mandat.

Depuis, la situation a peu �volu� et les maigres r�sultats dont vous vous pr�valez sont insignifiants au regard de ce que sont en droit d?attendre les parisiens, les acteurs �conomiques et notamment les commer�ants et, comme je le rappelais pr�c�demment, les nombreux touristes en visite � Paris.

Nous proposons un projet ambitieux, en rupture totale avec votre gestion du probl�me essentiel � la petite semaine, projet que nous mettrons en application d�s le d�but de la prochaine mandature.

L?audit financier demand� par Fran�oise de PANAFIEU nous permettra de d�gager les marges de man?uvre financi�res n�cessaires � la mise en oeuvre de ce plan d?urgence pour la propret� que notre groupe r�clame d�sormais depuis six ans sans avoir obtenu la moindre �coute de votre part.

Ce plan d?urgence sera destin� en priorit� � des investissements de modernisation et d?augmentations des moyens mat�riels mais nous permettra �galement de faire appel � des prestataires ext�rieurs pour assurer la continuit� de ce service municipal.

Simultan�ment, nous remettrons les agents de la ville au coeur de notre politique de propret� pour Paris en leur proposant des formations qualifiantes et des perspectives de carri�re mais en leur assurant aussi une meilleure organisation locale. Enfin nous rendrons chaque maire d?arrondissement totalement responsable de la propret� de son secteur en lui d�l�guant la gestion du personnel et les moyens financiers n�cessaires.

Il s?agit d?aller bien plus loin que ce contrat de dupe, Monsieur CONTASSOT, que vous leur avez propos� en cours de cette mandature par lequel vous leur avez fait endosser une responsabilit� qu?ils ne pouvaient pas assumer faute de moyens. Effort budg�taire cons�quent, politique efficace de gestion de nos ressources humaines et nouvelle gouvernance pour les services de propret� � Paris, voil� ce qui manque encore � vos orientations budg�taires aujourd?hui et ce qui sera pour nous une des toutes premi�res priorit�s de la prochaine mandature.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Madame Corinne BARLIS, vous avez la parole.

Mme Corinne BARLIS. - Madame la Maire, chers coll�gues, une fois de plus et je m?en r�jouis la priorit� de ces orientations budg�taires pour 2008 est ax�e sur la solidarit�.

Depuis 2001 les cr�dits allou�s aux d�penses de solidarit� ont augment� de 70 %. Nous ne pouvons que nous en r�jouir vu le contexte national difficile auquel sont confront�s nos concitoyens, o� la pr�carit� d�nonc�e par les associations s?accro�t de jours en jours.

Je ne reviendrai pas sur le volet logement social puisque Pierre AIDENBAUM vient de le faire� mais j?aimerai insister malgr� tout sur l?h�bergement d?urgence. Bien que cela soit une comp�tence de l?Etat, notre collectivit� y consacrera 17 millions d?euros notamment afin de r�habiliter les centres d?ores et d�j� existants.

Il faut noter �galement qu?une amplification est pr�vue dans l?exp�rimentation de la mobilisation du parc priv� afin de faire sortir les familles des h�tels et de les reloger d�cemment. C?est un beau projet innovant r�alis� en partenariat avec des associations et qui m�rite cet effort financier intensifi�.

J?aimerais souligner �galement l?augmentation de 2 8 % du budget du Centre d?action sociale de la Ville de Paris, qui sert notamment � financer les aides au logement qui repr�sentent 70 millions d?euros. Cela a permis en 2006 d?aider plus de 15.000 m�nages.

Permettez-moi, Madame la Maire, en coh�rence avec le voeu adopt� en juillet dernier, de r�it�rer ma demande de voir le plafond maximum de ressources mensuelles pour pouvoir b�n�ficier de l?Aide au logement famille monoparentale passer de 1.300 � 1.500 euros mensuels car il y a un r�el besoin.

On ne peut parler de solidarit� sans �voquer le R.M.I. J?attire l?attention de notre assembl�e sur le fait que l?Etat nous doit toujours 106 millions d?euros au titre du R.M.I. pour la p�riode 2004-2007. Percevoir enfin cette somme nous permettrait d?aller encore plus loin dans les bons r�sultats sur le champ de l?insertion que nous enregistrons avec plus de 6.000 allocataires du R.M.I. qui ont repris au cours de l?ann�e 2006 une activit� professionnelle.

Je ne peux parler de solidarit� sans parler des seniors. L� aussi dans les orientations budg�taires qui nous sont propos�es, des efforts sont pr�vus. Les moyens allou�s aux quinze Points "Paris Emeraude" vont �tre augment�s et c?est bien ainsi, car nous savons que les P.P.E. sont la premi�re �tape de la personne vieillissante ou de ses proches pour rechercher de l?information et de l?aide. Il faut donner les moyens d?agir aux �quipes locales qui font un travail extraordinaire. Je note �galement avec satisfaction que 100 nouvelles places en centres d?accueil de jour seront cr��es en 2008 pour les malades atteints d?Alzheimer car nous savons bien que, malheureusement, le nombre de personnes atteintes va augmenter avec l?allongement de la dur�e de la vie.

Un mot �galement du handicap. Depuis 2001, les cr�dits sur ce champ d?action ont �t� multipli�s par douze. Outre l?investissement total de notre collectivit� dans la gestion de la Maison D�partementale du Handicap, j?aimerais insister sur le P.A.M. (Paris Accompagnement Mobilit�).

Je me r�jouis que des cr�dits suppl�mentaires soient propos�s dans ces orientations budg�taires car tous les b�n�ficiaires sont unanimes, c?est un service formidable et abordable, mais ils nous signalent tous la saturation des v�hicules. Vous en prenez acte dans ces orientations budg�taires en augmentant le budget allou� et je m?en r�jouis. J?esp�re que cela am�liorera de mani�re notable la situation.

Un mot �galement sur la solidarit� de la Ville de Paris avec les femmes victimes de violences, qui repr�sente 975.000 euros de soutien aux associations sp�cialis�es.

Je tiens notamment � saluer le C.I.D.F. (Centre d?Information sur les Droits des Femmes). Il y a quelques ann�es, faute de soutien financier de l?Etat, cette structure avait d� fermer brutalement ses portes. Je me r�jouis qu?elle ait pu rouvrir aujourd?hui, gr�ce au soutien en particulier de la Ville de Paris.

Je terminerai en parlant bri�vement de la sant�. 1 million d?euros seront consacr�s � l?installation de d�fibrillateurs cardiaques dans les �quipements sportifs et culturels de la Ville. Cela sauvera certainement des vies et nous pouvons collectivement en �tre fiers.

De m�me que nous pouvons nous r�jouir de voir notre collectivit� s?engager, par le biais de l?A.D.E.C.A. (Association de D�pistage des Cancers) dans le d�pistage gratuit g�n�ralis� du cancer du colon chez les Parisiens et les Parisiennes �g�s de 50 � 74 ans, tout en poursuivant l?effort sur le d�pistage du cancer du sein.

Pour conclure, Madame la Maire, chers coll�gues, je dirai que ces orientations budg�taires sont coh�rentes avec nos actions pass�es. La Ville propose de les amplifier et ces orientations sont �galement tourn�es vers l?avenir et nous incitent � initier de nouvelles actions au b�n�fice des Parisiens.

C?est pourquoi tous les �lus du groupe socialiste et radical de gauche les voteront avec enthousiasme.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame BARLIS.

Je donne la parole � M. LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, merci.

Je voudrais dire en quelques mots que ces orientations budg�taires semblent annoncer un budget en creux dans lequel il n?y a finalement aucune novation. On nous r�p�te des choses qu?on nous a d�j� dites, inlassablement, depuis les derni�res �lections municipales.

Je voudrais revenir en quelques mots sur un mensonge �hont� qui a �t� martel�, notamment par voie de presse, au cours des derniers jours, et dans la bouche m�me du Maire de Paris. Il s?agit de la notation AAA accord�e par trois agences de notation et assortie du commentaire suivant : c?est la premi�re fois que la Ville b�n�ficie de la notation AAA de la part de trois agences.

Il faut bien lire la phrase. C?est effectivement la premi�re fois que la Ville est not�e par trois agences, mais ce n?est pas la premi�re fois que la Ville est not�e AAA. Il y a vraiment un maniement tr�s sp�cieux sur lequel je voudrais insister un instant.

Je voudrais d?abord dire que, contrairement � ce qui a �t� affirm�, la notation AAA ne se substitue en rien � une �valuation et ne donne en rien un satisfecit sur la gestion d?une ville. D?ailleurs, j?ai apport� ici les documents qui ont �t� distribu�s par les agences de notation aux journalistes. Il suffit de les lire.

J?ouvre le dossier qui a �t� distribu� par l?agence FITCH RATING. Cela commence par, en pr�ambule : ?Ce n?est ni une certification ni un conseil d?investissement?. J?ouvre le dossier de l?agence MOODY?S INVESTOR SERVICES : qu?est-ce qu?une notation ? ?Une notation est une appr�ciation de MOODY?S sur la volont� et la capacit� d?un �metteur � assurer le paiement ponctuel des engagements d?un titre de cr�ance, comme une obligation tout au long de la dur�e de vie de celle-ci?.

Ce qu?une notation n?est pas : ?Les notations ne constituent en aucune mani�re des recommandations d?achat ou de vente. Elles n?offrent pas non plus de garanties sur l?absence de d�fauts?. C?est merveilleux ! Il suffit de lire les dossiers de pr�sentation des agences de notation pour se convaincre que l?usage immod�r� en termes de communication que vous en faites, pour pr�tendre que ces notations valent une �valuation et un audit, est compl�tement absurde et surtout mensonger.

Je voudrais d?ailleurs mentionner encore un troisi�me mensonge dans le mensonge ; c?est le fait qu?il n?y a pas trois agences de notation comme vous l?avez pr�tendu, mais deux. Il y avait une agence de notation, STANDARD&POORS, qui avait effectivement not� la Ville depuis l?origine et qui l?avait toujours not�e AAA. Rien de nouveau de ce point de vue.

Il y a deux nouvelles agences, MOODY?S et FITCH, mais, h�las, l?agence STANDARD&POORS n?a pas �t� retenue par la commission d?appel d?offres parce qu?elle n?a pas �t� capable de remettre une offre jug�e recevable par la commission d?appel d?offres.

Je juge qu?une agence de notation qui a �t� rejet�e par la commission d?appel d?offres ne peut pas noter la Ville et la Ville ne peut, en aucun cas, se pr�valoir d?une notation qui serait accord�e par une agence de notation qui a �t� rejet�e par la commission d?appel d?offres. Il y a l� une grande curiosit�.

Si vous pouvez faire �tat de deux notations, je veux bien, mais si vous pouvez dire que l?agence STANDARD & POORS a toujours not�, depuis le d�part, la Ville de Paris et la collectivit� AAA, c?est parfaitement exact, mais pr�tendre qu?il y a trois agences de notation, c?est un mensonge �hont�.

Je voulais revenir sur ces trois mensonges qui me paraissent absolument essentiels et qui d�montrent qu?une fois de plus le Maire de Paris se refuse d?entrer dans une culture de l?�valuation, qu?il refuse l?audit, qu?il refuse toute �valuation ext�rieure sur sa gestion.

C?est ce que nous r�clamons avec insistance ; c?est ce que nous persisterons � r�clamer et c?est ce que nous ferons, lorsque nous aurons la responsabilit�, je l?esp�re bient�t, des Finances de la Ville. Nous, nous proposerons une v�ritable �valuation contradictoire parce que c?est un outil d?aide � la d�cision, parce que c?est un outil de transparence, parce que c?est un outil d?�valuation qu?on doit � toutes les Parisiennes et � tous les Parisiens.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Monsieur ASSOULINE, vous avez la parole.

M. David ASSOULINE. - Quel plaisir, au moment de d�lib�rer sur les orientations budg�taires de notre ville, de constater qu?elles sont en phase avec les engagements pris et surtout qu?elles sont en phase dans les actes et d�penses engag�s depuis six ans avec ce qui s?impose comme une n�cessit� absolue partag�e par tous et mise en relief derni�rement avec les attentes de tous les acteurs du Grenelle de l?Environnement.

Dans ce domaine, Paris a un temps d?avance et ce n?est pas un slogan. Un temps d?avance avec le Grenelle de l?Environnement, pourtant lui-m�me pr�sent� comme novateur dans les intentions.

Et, l�, pour que ce soit autre chose que des intentions, pour que ce soit des actes, il fallait allier les intentions et la gestion rigoureuse pour pouvoir faire en sorte que les choses rentrent dans la vie des Parisiens et j?esp�re qu?il n?y aura aucune rupture avec cette m�thode, des intentions, du volontarisme politique, mais, derri�re, de la gestion rigoureuse pour d�gager les marges de man?uvre de cette gestion.

Rappelons pour m�moire que, depuis 2001, la circulation automobile a baiss� de 20 % et la fr�quentation des transports en commun a augment� de 12 % pour le m�tro et le R.E.R.

Sur la m�me p�riode, les �missions d?oxyde d?azote ont baiss� de 32 % et les �missions de dioxine de carbone, responsable des gaz � effet de serre, ont baiss� de 9 %.

En outre, le tramway T3 des Mar�chaux Sud a enregistr� plus de 20 millions de voyageurs. Chaque jour, c?est d�pass�, mais nous avons d�pass� les 7 millions d?utilisateurs de V�lib.

A cela s?ajoute la mise en service de la station Olympiades sur la ligne 14, l?extension jusqu?� 2 heures 15 du matin du m�tro les samedis soirs et les veilles de f�tes, le renforcement des fr�quences sur les lignes 2, 3, 11 et 13, le Noctilien dont la fr�quentation a d�j� doubl�, la cr�ation du ticket T+ qui permet d?effectuer un nombre illimit� de correspondances entre autobus et entre autobus et tramways pendant 1 heure 30, la contribution de Paris au budget du S.T.I.F., dont le montant est pass� de 220 millions d?euros en 2006 � 330 millions d?euros en 2007, qui permettra notamment, en 2008, de poursuivre le renforcement de l?offre d?autobus et de m�tro, avec une attention prioritaire qui doit �tre accord�e � la ligne 13 dont la qualit� de service demeure parfaitement insatisfaisante et de mettre en place une navette fluviale entre Charenton et Paris.

En partenariat avec la R�gion, 60 millions sont inscrits afin de poursuivre le projet de prolongation du tramway des Mar�chaux jusqu?� la porte de la Chapelle, dont la livraison est pr�vue en 2012. Si l?Etat l?accepte, il participera au financement jusqu?� la porte d?Asni�res, dans le 17e arrondissement.

De plus, il existe d�j� quatre lignes de quartier pour un co�t en ann�e pleine de 2,6 millions d?euros : Charonne, Bi�vres Montsouris, Ney-Flandre et Pereire Pont Cardinet.

En 2008, 450.000 euros seront ajout�s pour la traverse du 17e arrondissement. Par ailleurs, 100.000 euros financeront le num�ro d?appel unique pour les taxis ; 750.000 euros, soit plus 100.000 euros, seront consacr�s � la surveillance des parkings des bailleurs sociaux mis � disposition du public.

Alors que dire des propos de la droite qui, si elle est l?opposition dans cet h�micycle est au pouvoir dans le pays ? Depuis 2002, baisse globale de 48 % des cr�dits de l?Etat accord�s au d�veloppement de l?offre des transports en commun en France.

Lors du discours de cl�ture du Grenelle, le 25 octobre dernier, Nicolas SARKOZY a pr�cis� que l?Etat, je cite : ?a eu tort de se d�sengager du d�veloppement des transports urbains?. Quel aveu ! Quelle critique impitoyable de son camp qui gouverne depuis cinq ans et six mois.

Au-del� du catalogue des mesures qui ont �t� annonc�es au Grenelle, la vraie question reste celle de la mise en ?uvre et des moyens financiers qui seront d�gag�s pour atteindre ces objectifs. Or, le Gouvernement ne pr�cise rien sur les modalit�s de financement. D?un c�t�, il dit qu?il va falloir inventer de nouvelles recettes, et de l?autre il pr�cise que la fiscalit� �cologique n?est pas une ?arme budg�taire?, je cite M. BORLOO.

Pour information, le budget de l?�cologie, de l?am�nagement et du d�veloppement durable, adopt� � l?Assembl�e Nationale la semaine derni�re : on est loin du compte. Et les deux milliards d?euros par an d?investissement n�cessaire pour d�velopper une offre de transports en commun efficaces. Or, on ne peut d�penser sans limite pour les plus favoris�s, notamment avec les quinze milliards de cadeaux fiscaux accord�s cet �t� et d�penser pour limiter l?�mission de gaz � effet de serre. Il faut choisir !

En fait, le Gouvernement, comme ses pr�d�cesseurs l?ont fait ces cinq derni�res ann�es, veut transf�rer aux collectivit�s locales ce qui devrait �tre � sa charge. Il ne s?agirait plus de penser global pour agir local mais de penser global pour payer local ! Et quelle fa�on de concevoir la responsabilit� politique, pour l?opposition dans cet h�micycle qui, quand on parle de son bilan et de sa responsabilit� comme opposition municipale et quand on parle de son pass� quand elle �tait aux affaires ici, r�pond que nous ne pouvons pas la renvoyer � cela. Et quand on parle de ses amis qui sont au pouvoir aujourd?hui, elle nous dit : ne parlez pas toujours de l?Etat, nous ne sommes pas l?Etat !

En fait, elle veut qu?on la juge comme irresponsable. Quand on parle de son pass� municipal ici, rien en termes de bilan pour l?�cologie et le d�veloppement des transports en commun, quand on parle de son bilan comme gouvernement, comme responsable aux manettes de l?Etat, rien de concret � part des intentions.

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Les actes que nous avons pos�s depuis 2001 parlent plus que toutes autres d�clarations d?intention, y compris inscrites au Grenelle de l?Environnement. C?est pour cela que le Groupe socialiste, radical de gauche et apparent� va soutenir ces orientations budg�taires et voter, le mois prochain, le budget. Ce qui n?avait pas �t� le cas de nos pr�d�cesseurs qui, � ce moment-l� du d�bat, �taient incapables de voter un budget pour la Ville � la veille des prochaines �lections.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Jacques BRAVO.

Oui, c?est vrai que votre majorit� ne vous avait pas aid� ; ce n?�tait pas bien de ne pas voter le budget. Vous aviez fait tout pour que ce soit le cas mais malheureusement votre majorit�... C?�tait � la majorit� de le faire.

Vous savez, ce matin, Monsieur TIBERI, quand j?entendais toutes les insultes que je recevais, je me disais qu?il ne fallait pas que je me plaigne parce que les m�mes avaient �t� encore plus durs avec M. TIBERI. Je me rappelais cela ce matin : les m�mes personnes.

La parole est � Jacques BRAVO pour cinq minutes.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Je suis heureux de trouver en s�ance, Jean TIBERI et Jean-Fran�ois LEGARET parce qu?eux ont la m�moire du tohubohu qui avait marqu� la fin de l?ann�e 2000, quand le budget 2001 n?avait pu �tre vot�. D?ailleurs, j?observe que ceux qui ne l?avaient pas vot� ne sont pas non plus en s�ance � l?instant.

Je remarque que dans le d�bat de ce matin, il n?y a pas eu de proposition alternative aux perspectives 2008 propos�es par le Maire de Paris. Il y a eu des d�bats politiciens, des d�bats g�n�raux. Mais en termes d?alternative � ce projet de strat�gie budg�taire pour 2008, je consid�re qu?absence de critiques concr�tes vaut approbation. Et je me f�licite que cette strat�gie, suivie avec rigueur depuis septembre, soit approuv�e.

Je n?ai pas compris la globalit� de l?intervention de Denis BAUPIN, et je le dis tr�s simplement, parce qu?il s?agit bien des interventions sur la strat�gie budg�taire pour 2008, qui reprend fid�lement la strat�gie budg�taire suivie pendant les ann�es pr�c�dentes. S?il s?agit d?autre chose, son intervention venait trop t�t ou trop tard. Il faudra clarifier ce point.

J?en reste � l?essentiel sur le carr� magique, Monsieur le Maire, de votre strat�gie financi�re qui s?exprime en tr�s peu de mots. Ma�trise des d�penses de fonctionnement : oui r�solument, y compris par rapport au pass� dans toutes les comparaisons, tout en marquant la priorit� majeure en ce qui concerne la solidarit�. Deuxi�me th�me, investissement massif et je remarque que cet investissement a �t� presque totalement autofinanc� sur fonds propres, puisqu?il n?y a que 7 % qui proviennent de l?emprunt. Troisi�me temps, stabilit� absolue des taux de la fiscalit� locale : la parole avait �t� donn�e et elle est tenue. Enfin quatri�mement, un emprunt tr�s limit� qui contraste avec l?endettement crescendo de l?Etat.

Et comme dans tout carr� magique, il y a les quatre points positifs de la strat�gie parisienne et il y a un carr� cach�. Et ce carr� cach�, ce sont les d�faussements de l?Etat qui, effectivement alors que la Ville fait l?effort de stabiliser les taux de pression fiscale, accumule des retards de tr�sorerie et des retards de paiement � la Ville qui repr�sentent plus de dix points de pression fiscale. Pendant que la vertu est ici, l?Etat se d�fausse sur les collectivit�s territoriales.

Tr�s clairement, nous approuvons les axes majeurs de ce budget, nous l?avons tous dit. Mais je dis qu?il y a un point dangereux pour l?avenir qui est le comportement de l?Etat dans ses dettes vis-�-vis de la Ville, et beaucoup plus globalement l?endettement massif de l?Etat qui est une erreur de strat�gie nationale.

Merci, Monsieur le Maire.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup de cette intervention aussi br�ve que brillante, vraiment efficace. Comme sans doute, celui � qui je donne la parole maintenant, Christian SAUTTER.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je commencerai par des remerciements en direction de tous les orateurs de la majorit�, qui comprendront que je r�serve la plupart de mes r�ponses aux critiques souvent superficielles, voire de mauvaise foi, des orateurs de l?opposition.

Je commencerai quand m�me par dire au Pr�sident VUILLERMOZ que lorsqu?il parle ?d?un c?ur de m�tropole compact, �conomiquement actif et socialement divers?, c?est un objectif qui est partag� par l?ensemble de la majorit�. Il a raison de dire que le march�, en l?occurrence le march� foncier, cr�e spontan�ment de la s�gr�gation et que notre politique, celle que nous avons men�e, et celle que nous soutenons, pousse au contraire � la coh�sion et � la diversit�.

Je voudrais en profiter pour rendre hommage � la Politique de la ville, qui a �t� critiqu�e par certains orateurs de l?opposition, et � Martine DURLACH en particulier, qui a su dans ces quartiers longtemps d�laiss�s, � la fois travailler avec les autres adjoints � la r�novation de l?habitat, � la relance de la vie �conomique, mais surtout qui a su recr�er du lien social. Et je rappellerai que les associations qui travaillent dans les quartiers Politique de la ville, ont vu leur budget multipli� par trois au cours de la mandature. Je crois que c?est cette action de proximit�, qui n?a rien de spectaculaire, qui permet � certaines cicatrices de se fermer et de redonner de l?espoir � des personnes qui se sont longtemps crues abandonn�es.

Sur le financement du logement social, il est clair que l?engagement est pris de financer six mille logements sociaux en 2008. Ce n?est pas seulement de la continuit�, c?est de l?ambition puisque cette ann�e, ce seront 5.200 logements sociaux qui auront �t� financ�s. Nous mettrons les moyens n�cessaires, c?est l?orientation budg�taire claire que le Maire de Paris a donn� et qui se concr�tisera dans le prochain projet de budget propos� en d�cembre.

Je rappelle, mais le pr�sident VUILLERMOZ le sait, la majorit� aussi, que les d�penses du compte foncier logement qui permettent des acquisitions ont �t� multipli�es par quatre et je crois donc que nous n?avons pas l�sin� en la mati�re.

Sur la fiscalit� immobili�re, la communication du Maire parle d?une grande prudence. Il faudra effectivement trouver le moyen de fixer les recettes pr�visibles de la fiscalit� immobili�re � un point interm�diaire et ad�quat entre les recettes pr�visibles pour 2007 qui vont d�passer les 900 millions d?euros et ce que nous avions inscrit il y a un an dans le budget primitif 2007.

Enfin, sur les d�placements, le budget 2008 tiendra compte des am�liorations de l?offre de transports qui pourront �tre vot�es par le conseil d?administration du Syndicat des transports d?Ile-de-France, dont vous �tes un membre �minent.

Je rappellerai quand m�me que, depuis que le S.T.I.F. est dirig� par des collectivit�s territoriales, l?offre de transport s?est grandement accrue. Mais je dirai � M. GALDIN qu?on ne pouvait pas le faire avant 2006, avant que le Conseil r�gional � hauteur de 50 %, le D�partement de Paris � hauteur de 30 % et les autres d�partements pour le reste, soient dans une compl�te ma�trise de cet organisme qui, ant�rieurement, �tait dirig� de fa�on peut-�tre un peu frileuse par l?Etat.

Alors, Madame de PANAFIEU, je voudrais reprendre une de vos expressions. Vous avez dit : ?Soyons clairs? et je veux �tre vraiment clair sur un certain nombre de points o� vous avez �t� au mieux � c�t� de la v�rit�.

M. LEGARET, c?est tout ce que vous avez trouv� � dire en 4 minutes. C?est que?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - C?est d�j� pas mal.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur.- C?est d�j� pas mal, cela prouve que vous n?aviez pas beaucoup de critiques � faire sur le reste et je vous en remercie.

La v�rit� sur la situation financi�re de la Ville est venue des 3 agences de notation.

Alors, M. LEGARET a apport� des pr�cisions vraiment d?ordre s�mantique qui ne changent rien au fait que 3 agences de notation ont donn� � la situation financi�re de la Ville la meilleure note possible et que Paris, avec Vienne en Europe, est la seule collectivit� � avoir cette notation.

Je suis tout � fait pr�t � vous dire que la note AAA remonte � 1999.

Mais je dois dire, Monsieur LEGARET, que c?�tait plus facile d?avoir une tr�s bonne note en relevant la fiscalit� et en investissant tr�s peu que de le faire, comme nous l?avons fait, en stabilisant la fiscalit� et en doublant l?effort d?investissement d?une mandature � l?autre.

Je voudrais revenir � l?essentiel, c?est-�-dire � ce que Mme de PANAFIEU a dit sur le logement, sur l?�cologie, la propret� et l?habitat insalubre.

Sur le logement social, la v�rit�, elle est claire : c?est que 4.300 logements sociaux ont �t� financ�s chaque ann�e durant cette mandature contre 1.560 sur la mandature ant�rieure. La multiplication entre 2 et 3 est, me semble-t-il, absolument incontestable.

Donc je voudrais aussi souligner que nous allons, avec les 6.000 logements annonc�s et cofinanc�s avec l?Etat, couvrir la moiti� des d�penses dans le domaine du logement social de la R�gion Ile-de-France. Et l�, je me permets de dire, avec courtoisie mais aussi avec obstination : que font certains d�partements et certaines communes proches de Paris qui sont tr�s loin des fameux 20 % que nous souhaitons atteindre le plus vite possible ?

Sur l?habitat insalubre, le bilan est tout � fait cruel.

Lorsque nous sommes arriv�s en 2001, on d�comptait 136 immeubles insalubres. Bizarrement, en quelques semaines, on en a d�couvert plus de mille. Ce qui prouve qu?en mati�re de v�rit�, nous n?avons de le�on � recevoir de personne.

Je ne mentionnerai que rapidement l?effort qui a consist� � reloger 19.000 personnes qui �taient log�es dans des conditions indignes et � ce que, malgr� l?ampleur de l?h�ritage que nous avons d� subir, plus de 80 % des logements insalubres aient �t� r�habilit�s ou sont en voie de l?�tre.

Jean-Yves MANO pourra vous donner tous les chiffres. Il pourra m�me vous donner les adresses si vous ne les connaissez pas.

En ce qui concerne la politique familiale, Mme de PANAFIEU nous critique d?avoir mis une prestation familiale sous condition de ressources. Eh bien, nous en sommes fiers. Nous avons en la mati�re des convictions diff�rentes. Cela a permis de cr�er une allocation logement pour les familles monoparentales, de majorer le fonds de solidarit� logement, de majorer aussi le fonds de solidarit� �nergie qui, par les temps qui courent, est malheureusement tr�s, tr�s sollicit�. Ce sont 15.000 familles parisiennes qui n?avaient aucun appui de la part de notre collectivit� qui ont ainsi re�u un coup de pouce dont elles avaient vraiment besoin.

Alors sur l?�cole, Eric FERRAND est � c�t� de moi, les d�clarations de Mme de PANAFIEU sont absurdes. Les 28 �coles ont �t� construites, les 4 coll�ges ont �t� cr��s, les adresses sont compl�tement disponibles. Et je voudrais dire que nous ne nous sommes pas content�s de cet effort quantitatif ; encore faudrait-il, par parenth�se, que l?Etat y ait mis tous les enseignants n�cessaires.

Je voudrais mentionner que l?informatique � l?�cole a vu ses cr�dits multipli�s par 3,5. Je suis s�r que tous les parents sont sensibles � cet effort qui va permettre � leurs enfants d?acc�der au XXIe si�cle plus que ce n?�tait possible ant�rieurement.

Les cr�dits de restauration scolaire par le truchement des caisses des �coles ont �t� major�s de 25 % durant la mandature, avec un effort du c�t� du bio.

Et s?il fallait citer un seul chiffre, s?agissant du p�riscolaire auquel le Maire de Paris est tr�s fortement attach� - il a d� m�me me convaincre donc de faire un effort financier aussi important - le budget du p�riscolaire qui est tr�s important pour les enfants des familles modestes, a �t� multipli� par deux et demi dans le courant de la mandature. Cela, c?est une politique scolaire qui est � la fois efficace et juste.

Sur l?�cologie, bon, Mme de PANAFIEU a fait une d�fense vibrante de la condition malheureuse des automobilistes parisiens. Je pense que c?est tout � fait son droit. Je ne rappellerai pas les chiffres, Denis BAUPIN pourrait les pr�ciser. Je crois que nous avons commenc� en la mati�re une action o� on a substitu� une offre de transports en commun � une capacit� de circulation automobile.

Sur le ch�mage, Mme de PANAFIEU a dit que nous avions un ch�mage qui �tait tr�s sup�rieur au ch�mage fran�ais, et elle a trac� un portrait compl�tement apocalyptique de la situation parisienne.

Je lui rappellerai d?abord que le taux de ch�mage au d�but de la mandature �tait tr�s sup�rieur, d?ailleurs c?�tait malheureusement une tradition parisienne, au taux de ch�mage fran�ais.

Le Maire de Paris l?a dit : le ch�mage a baiss� de 28 % depuis 2003 et de 18 % en France. Ce qui est bien. A partir du moment o� la baisse du ch�mage parisien �tait plus forte que celle du ch�mage fran�ais, les taux de ch�mage se sont rapproch�s. Nous sommes actuellement � seulement un demi point au dessus du taux de ch�mage national, et je pense que si nous continuons avec une politique aussi active, aussi bien de solidarit� que de d�veloppement �conomique, nous pourrons passer en dessous du taux de ch�mage national. Et Paris le m�rite, car Paris a, dans le domaine des activit�s de pointe, dans le domaine des services � la personne, dans le domaine du tourisme et de la finance, des atouts qui devraient en faire une ville o� le taux de ch�mage devrait �tre inf�rieur � ce qu?il est ailleurs.

M. GALDIN a parl� de l?offre de transport qui s?est am�lior�e en 2007. Ce n?est pas une co�ncidence. Je l?ai dit tout � l?heure, l?offre de transport s?est am�lior�e depuis que les collectivit�s territoriales ont pris le contr�le du Syndicat des transports Ile-de-France. C?est co�teux. M. ASSOULINE a rappel� que la contribution de Paris au Syndicat des transports d?Ile-de-France est pass�e de 220 millions d?euros en 2006 � 330 en 2007 et elle sera certainement sup�rieure en 2008, comme vous le verrez au mois de d�cembre.

Le pr�sident SARRE a fort bien parl� ; je crois qu?on ne peut pas dire mieux que cela. Il a bien mentionn� le doublement des investissements d?une mandature � l?autre et il ne s?agissait pas d?intentions d?investissement, il s?agissait de r�alit�. Il a �voqu� les questions de personnels et je le remercie d?en avoir parl�. Ceci me permet de rappeler que 8.200 emplois ont �t� cr��s en plus durant la mandature - je ne ferai pas de comparaison avec d?autres villes et d?autres collectivit�s -:

- un tiers pour faire b�n�ficier les personnels de la Ville de l?accord sur l?am�nagement et la r�duction du temps de travail ;

- un tiers, j?insiste - et Fran�ois DAGNAUD pourrait le faire mieux que moi -, pour r�sorber la pr�carit� dont nous avons h�rit� en 2001 pour un grand nombre d?agents permanents employ�s par la Ville et le D�partement de Paris ;

- et un tiers pour faire face � l?ouverture de nouveaux �quipements.

Mme BERTRAND a �voqu� la bonne situation financi�re, je n?ai �videmment rien � redire. Elle a parl� de manque de capacit� d?�valuation scientifique sur nos transports en commun, faisant �cho � certaines �tudes. Je pense qu?il y a une �valuation �vidente, c?est la fr�quentation du m�tro, la fr�quentation du RER.

Les chiffres ont �t� cit�s par David ASSOULINE, aussi bien pour le tramway que pour V�lib?. Je pense que les Parisiens, et pas seulement les Parisiens, car les habitants du reste de l?Ile-de-France qui viennent travailler, acheter ou se distraire � Paris, ont pl�biscit� cette politique collective des transports en commun.

Vous avez souhait�, Madame BERTRAND, un observatoire. Eh bien, cet observatoire, je vous le rappelle, est pr�vu dans le Plan des d�placements de Paris.

Vous avez eu, sur l?Europe, des propos quelque peu diff�rents de ceux de M. ASSELINEAU. Je dois dire que je me reconnais davantage dans les v�tres et je peux vous dire que la Maison de l?Europe continuera, amplifiera son travail d?information et de d�bat sur la construction europ�enne.

Sur le d�veloppement �conomique, vous voulez davantage. Je pense que l?on a fait des progr�s. Je voudrais dire que c?est un domaine o� l?on a bien travaill� avec la Chambre de commerce et d?industrie de Paris et avec le Conseil r�gional. Nous ne sommes pas les seuls en la mati�re.

Le pr�sident BLOCHE a fait un expos� particuli�rement vibrant de la politique suivie depuis sept ans. Il a rappel�, et c?est tr�s important, que l?Etat nous doit de l?argent au titre du revenu minimum d?insertion. Comme nous le disons chaque ann�e, ceci a quelque chose de lassant mais, malgr� tout, l?ardoise s?accro�t d?ann�e en ann�e, bien que, Monsieur LEGARET, vous ayez dit que la Constitution ferait que t�t ou tard, l?Etat paierait ce qu?il nous doit.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - C?est d�j� le cas.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Vous nous le dites mais nous, nous attendons la concr�tisation. Nous pr�f�rerions que ce soit t�t plut�t que tard.

Mais le pr�sident BLOCHE a insist� sur un point tr�s important. Je lance ici un appel aux �lus, aux parlementaires de l?opposition. L?Etat a rompu le pacte de croissance et de solidarit� qui remontait au Gouvernement de M. JOSPIN et qui pr�voyait que les dotations de l?Etat aux collectivit�s territoriales suivraient l?�volution des prix et la moiti� de la croissance. Evidemment, depuis que M. SARKOZY est pr�sident, la croissance n?est pas brillante mais, malgr� tout, la moiti� de 2 % de croissance, cela fait 1 %, et 1 % de la dotation globale de fonctionnement, cela fait 10 � 20 millions d?euros.

Je pense qu?il y a eu l� un acte tr�s important et j?esp�re que les parlementaires, de l?Assembl�e nationale comme du S�nat, d�nonceront cette rupture d?un pacte ? d?un contrat qui �tait b�n�fique et pour l?Etat, je crois, et pour les collectivit�s territoriales.

Mme de SARNEZ a fait un certain nombre de propositions. Elle a dit que la Politique de la ville fonctionnait mal en France, et c?est vrai que certains organismes l?ont dit. Je le dis et je le r�p�te : la Politique de la ville a bien fonctionn� � Paris. Et je salue encore une fois Martine DURLACH qui est � mon c�t� en esprit et en action. Elle a fait un travail consid�rable, nous avons fait un travail consid�rable. Allons dans les quartiers Politique de la ville et nous verrons que l?espoir commence � y rena�tre.

Sur le handicap, Madame de SARNEZ, le budget a �t� multipli� par 12. Je trouve que vos critiques sont un peu l�g�res, si vous me le permettez.

Sur le d�veloppement �conomique, vous avez aussi repris un peu ce refrain du d�clin de l?activit� �conomique. Paris �tait en d�clin durant les ann�es 1990. Je rappellerai, outre les chiffres sur le ch�mage, outre les chiffres sur la cr�ation d?entreprise, que l?emploi salari� � Paris a cr�, pour la premi�re fois depuis tr�s longtemps, en 2005 d?une fa�on tout � fait notable. C?est bien le signe qu?une tendance � la d�gradation a �t� enray�e. Il a fallu du temps, mais nous y sommes parvenus et j?esp�re que cela continuera.

Sur le commerce et l?artisanat, Paris est la seule ville, je crois, o� le nombre de commer�ants et d?artisans a �t� stabilis� et a m�me cr� de quelques unit�s. Je crois qu?il y a l� quelque chose d?important et Lyne COHEN-SOLAL y a beaucoup travaill� : Paris est une ville o� une soci�t� d?�conomie mixte dot�e de moyens financiers consid�rables peut pr�empter des locaux commerciaux lorsqu?il y a une menace de mono-activit�. Je crois que la S.E.M.A.E.S.T., pour la citer, a fait du bon travail. Je regrette au passage que, un peu sur la suggestion de la Chambre de commerce et d?industrie de Paris, l?Etat et le tribunal administratif aient d�nonc� des clauses du plan local d?urbanisme qui entendaient prot�ger des centaines de kilom�tres de voie commer�ante. Nous esp�rons qu?en appel, le bon sens pourra l?emporter.

Vous parlez de solidarit� avec l?agglom�ration, je ne reprendrai pas ce qui a �t� dit sur la Conf�rence m�tropolitaine, qui va encore d�battre d�but d�cembre de l?avenir de l?agglom�ration, mais je voudrais dire que, chaque ann�e, Paris paye 100 millions d?euros � un fonds de solidarit� de la R�gion Ile-de-France qui b�n�ficie aux communes voisines en difficult�. Je ne veux pas citer ce chiffre pour nous vanter, mais simplement la solidarit� est d�j� en pratique.

Denis BAUPIN a d?abord �voqu� le prolongement du tramway jusqu?� la Porte d?Asni�res. Le Maire a d�j� �voqu� cette question. Je vais dire simplement que, si l?on veut, comme cela semble �tre notre intention commune, prolonger le tramway jusqu?� la Porte d?Asni�res et faire en sorte que l?Etat y participe financi�rement, je trouve que dans une n�gociation on ne se met pas en position de force quand on dit : ?Si vous ne payez pas, nous le ferons de toute fa�on.? Le Maire l?a fort bien dit et il a �crit � plusieurs membres du Gouvernement, nous devons avoir une position ferme pour que l?Etat ne se d�sengage pas du financement des transports en commun.

Le Plan climat a �t� vot� � l?unanimit� le 1er octobre et nous n?en avons pas encore tir� toutes les cons�quences mais, avec Anne HIDALGO et Yves CONTASSOT, nous y travaillons d?arrache-pied. Je peux vous dire que le budget 2008 sera l?an 1 du Plan climat.

Vous aurez, je pense, des d�tails pr�cis sur ce qui a d�j� �t� fait car comme vous l?avez bien dit, nous ne commen�ons pas le d�veloppement durable au 1er janvier 2008, mais aussi sur ce qui va se faire en plus en mati�re de diagnostic, en mati�re de transport en commun, en mati�re de cr�ation d?une Agence parisienne du Climat.

Sur la fiscalit�, je dois vous dire que l?arme fiscale est une arme qui manque de subtilit�. Dire qu?il faut augmenter la fiscalit� sur un air ent�t� ce n?est pas si simple. Si on majore la taxe d?habitation, on la majore aussi bien sur les arrondissements de l?est que sur les arrondissements de l?ouest. Si l?on majore la taxe professionnelle, on la majore aussi bien sur les grands immeubles de bureau que sur les artisans et commer�ants du quartier o� vous vivez.

S?il faut majorer la fiscalit�, elle sera major�e, mais il faut faire attention. Vous avez parl� de rupture. Pour moi la rupture, nous l?avons faite ensemble, lorsque, apr�s une progression de 56 % des taux d?imp�t durant les ann�es 90 nous avons cr�� la stabilit�, je pense que les Parisiens en ont �t� plut�t reconnaissants surtout les plus modestes et la rupture a �t�, malgr� cette stabilit� des imp�ts, de doubler l?effort d?investissement d?une mandature � l?autre et, cela a �t� dit par Corine BARLIS, de majorer de 70 % l?effort de solidarit�.

Tr�s sinc�rement je ne vois pas comment on aurait pu d�penser encore davantage que ce que l?on a fait. Je pense que nous avons �t� audacieux mais en m�me temps sans �tre t�m�raires.

A M. GOUJON, qui nous a vant� les m�rites d?un haut personnage de l?Etat, je ne voudrais que rappeler le fait que de 2000 � 2007, la dotation � la pr�fecture de Police a progress� de 38 % et le contraste entre ce chiffre et la m�diocrit� de la mandature ant�rieure en ce domaine m�rite qu?on se passe de commentaire. Je voudrais aussi, puisque M. GOUJON est un honorable parlementaire comme tous les parlementaires, qu?il profite de cette responsabilit� d�mocratique �minente pour demander le r�tablissement du contrat de croissance et de solidarit�, donc le retour � la situation ant�rieure, et qu?il demande aussi, puisque ce sujet le passionne, que le Parlement et le Gouvernement d�p�nalisent les amendes, ce qui permettrait d?�tre beaucoup plus efficace en mati�re de r�pression des incivilit�s.

S?agissant de M. ASSELINEAU, je passerai car j?ai trouv� sa d�claration pour le moins curieuse et en tout cas d�plac�e.

M. AIDENBAUM a bien dit que la politique du logement n?�tait pas une politique rh�torique mais qu?elle �tait pratique et il l?a tr�s bien illustr� dans le cas du 3e arrondissement, on pourrait le faire dans tous les arrondissements.

M. BERTHAULT, sur la propret�, manifeste des ambitions que je salue, mais je voudrais signaler que le mat�riel a �t� modernis�, le personnel a �t� motiv�. Des progr�s ont eu lieu qui sont ressentis...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et le personnel augmente en nombre.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Oui, le personnel a �t� augment� en nombre effectivement.

Des progr�s ont �t� ressentis par les parisiens. Il reste encore � faire mais je pense que chacun doit y mettre du sien y compris les parisiens et y compris les touristes.

M. LEGARET s?est born� � trois minutes de commentaires sur les notes A.A.A., je n?ajoute rien.

M. ASSOULINE a fort bien montr� quel �tait le contraste entre l?engagement de Paris pour les transports en commun et le retrait persistant de l?Etat.

Et Jacques BRAVO a �t� brillant, comme d?habitude.

Je voudrais Monsieur le Maire remercier la majorit�, remercier mes coll�gues adjoints, peut-�tre avec un petit mot particulier pour Fran�ois DAGNAUD qui a un r�le �minent en mati�re d?administration de la Ville et je lui dis merci tout simplement.

Remercier la direction des finances, remercier toutes les directions, et avoir un mot de gratitude � l?�gard de l?ensemble des agents de la Ville que certains critiquent. Avoir un budget c?est n�cessaire, avoir un esprit de service public c?est l?essentiel et je crois que tout au long de cette mandature comme ant�rieurement les personnels de la Ville m�ritent la gratitude des Parisiens.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Vous avez tellement bien argument� que je n?ai rien � ajouter.

Merci � tous ceux que vous avez cit�s, notamment Fran�ois DAGNAUD. Nous allons, � partir de ce vaste d�bat d?aujourd?hui, travailler encore, M. SAUTTER, moi et les autres adjoints pour vous pr�senter en d�cembre le budget que m�rite Paris. Il n?y a pas de vote sur la communication et sur les voeux il y aura des votes dans l?ordre des commissions.

Novembre 2007
Débat
Conseil municipal
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