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2006, SG 4 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention pour l’attribution d’une subvention de fonctionnement à la SARL Solo Limited, située 39, boulevard de Strasbourg (10e), afin de soutenir l’exploitation du cinéma “Le Brady”. - Montant : 40.000 euros.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration SG 4 : autorisation � M. le Maire de Paris de signer une convention pour l?attribution d?une subvention de fonctionnement � la SARL ?Solo Limited?, situ�e 39, boulevard de Strasbourg, afin de soutenir l?exploitation du cin�ma ?Le Brady?.

Madame FORETTE, vous avez la parole.

Mme Fran�oise FORETTE. - Il est souhaitable de soutenir ?Le Brady?, mais pourquoi aider ?Le Brady? et seulement ?Le Brady? et abandonner le grand �cran dans le 13e arrondissement ?

Ce n?est pas seulement une magnifique salle de cin�ma dont l?exploitation a �t� fort n�glig�e par son propri�taire, c?est un �quipement dont la valeur culturelle et urbanistique est consid�rable pour tout le Sud de Paris, et c?est pourquoi ce fut un projet aid� par la Municipalit� dans le cadre de l?op�ration d?urba-nisme.

Aujourd?hui, nous demandons que la Ville et les autres collectivit�s soit soutiennent, comme pour ?Le Brady?, une nouvelle exploitation cin�matographique car il existe des propositions, soit mettent sur pied un projet culturel alternatif qu?autorise la qualit� de l?emplacement et de l?�quipement. Ce serait par exemple un centre de congr�s tout � fait remarquable �tant donn� la qualit� audiovisuelle.

Nous regrettons que les propositions de protection que nous avons faites lors de l?examen du Plan d?urbanisme aient �t� refus�es par la Municipalit�.

Nous demandons que la Ville s?oppose � la transformation de la salle de cin�ma en commerce de meubles et d?habillement et qu?elle prenne position en ce sens � la Commission d�partementale d?urbanisme commercial. Cela veut dire que la Ville fasse respecter les dispositions de la convention qui pr�voit qu?il ne peut y avoir d?autre activit� que cin�matographique jusqu?en novembre 2006.

Nous avons � faire non pas � une simple �volution �conomique mais � un enjeu collectif dans lequel la Ville doit intervenir conform�ment � sa vocation culturelle.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. BLISKO m?a demand� la parole. Puis M. GIRARD r�pondra.

M. Serge BLISKO, maire du 13e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Effectivement, la disparition annonc�e par son exploitant de l?exploitation cin�matographique du ?Gaumont Grand Ecran?, place d?Italie, est pour nous une r�elle source d?inqui�tude et je m?associe totalement � la fois � l?indignation et aux angoisses, � l?inqui�tude de Mme FORETTE.

Pour autant, elle le sait fort bien, les propositions de poursuite d?exploitation cin�matographique n?existent pas. Je ne sais pas o� elle a re�u une proposition mais nous avons tous explor� les possibilit�s et les deux autres exploitants importants qui travaillent sur Paris, c?est-�-dire en clair UGC et MK2 - qui lui-m�me vient d?ouvrir 14 salles dans le 13e il y a 3 ans et d?autres salles dans le 19e - nous ont r�pondu tr�s clairement qu?ils ne pensaient pas pouvoir continuer une exploitation cin�matographique place d?Italie parce que ces salles ne correspondent plus aux standards d?aujourd?hui qui sont plut�t des multiplexes ou des salles tr�s d�di�es et pens�es diff�remment comme les complexes MK2. Ceci est le premier point.

Donc, de ce point de vue, nous avons eu une proposition d?un exploitant? d?un directeur de salle de Coulommiers � qui on a t�l�phon� et qui n?a jamais rappel�. Encore que la surface d?un exploitant d?une salle unique � Coulommiers me paraissait peu compatible avec la poursuite de l?exploitation du Grand Ecran - place d?Italie. C?est le premier point.

Donc je sais que ce collectif me parle beaucoup de cet exploitant qui n?a jamais rappel�. Je lui ai demand� de prendre contact le plus vite possible avec Europalace, vendeur du Grand Ecran Italie, il n?en a jamais rien fait.

Le deuxi�me point qui est le plus ennuyeux, c?est qu?effectivement nous n?avons pas d?exploitation possible car la pr�c�dente majorit� en 1991 avait ramen� le d�lai de la convention - c?�tait d?ailleurs le maire du 13e de l?�poque qui, connaissant bien le cin�ma, avait peut-�tre pens� qu?avec Gaumont 20 ans c?�tait trop - de 20 � 15 ans. Ce qui fait que l?obligation de projeter des images dans cette salle s?arr�te en novembre 2006.

Ce que nous avons obtenu effectivement, c?est que jusqu?en novembre 2006 il n?y ait pas d?autre exploitation que cin�matographique. Ce qui est un minimum pour respecter la convention. Mais � partir de novembre 2006, bien �videmment le commerce est libre et cela nous ennuie fortement.

Alors, je pose la question : s?il n?y a pas de reprise cin�matographique, si aucun des grands exploitants parisiens ne veut venir, si aucun op�rateur culturel ne se manifeste, faut-il laisser cet ensemble prestigieux, central pour le 13e arrondissement, vide, grilles ferm�es, comme cela existe maintenant depuis 1 mois puisque c?est depuis le 2 janvier que l?exploitation s?est arr�t�e ?

J?ajoute que nous avons r�ussi � sauver - cela a �t� tr�s difficile - un autre cin�ma, le ?Gaumont Euro Palace?, sur l?avenue des Gobelins, le ?Gaumont Rodin?, qui avait un int�r�t architectural et historique. C?est la fondation Path� qui va y installer son centre de recherche, ses archives et un centre de ressources ouvert au public et aux chercheurs du cin�ma.

Il est vrai que nous avons un vrai probl�me. J?ajoute que gr�ce � la Mairie de Paris nous avons pu ouvrir 14 salles nouvelles dans le 13e arrondissement en 2003 et que ce projet, nous l?avons vraiment tenu � bout de bras. Aujourd?hui, nous nous rendons compte que la formule du Grand Ecran qui �tait d�j� tr�s critiqu�e en 1991, au moment de la construction de cette grande salle, n?�tait certainement pas viable au-del� des quinze ann�es de la convention.

Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur GIRARD, je vous donne la parole.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Quand on regarde la carte des cin�mas � Paris, en effet, on s?aper�oit que dans le 13e arrondissement en particulier il y a plus de salles de cin�ma qu?auparavant, avec l?ouverture du MK2 ?Biblioth�que?.

Comme je l?ai sugg�r� � Serge BLISKO, le maire du 13e arrondissement, il faudrait peut-�tre regarder favorablement la demande de locaux de l?association ?Des lumi�res dans la Ville? qui cherche aujourd?hui � avoir environ 1.000 m�tres carr�s pour s?installer. Ce serait un geste fait en direction du cin�ma. C?est un collectif d?associations sp�cialis� dans le court m�trage, que nous avions envisag�, un moment, d?accueillir au 104, rue d?Aubervilliers. Malheureusement, l?espace n?est pas suffisant.

Ensuite, faisons confiance � la vitalit� �conomique de Paris, aux entrepreneurs priv�s, pour savoir aussi, avec le concours de la Ville de Paris, ne pas laisser un lieu comme le ?Gaumont Italie? ferm�.

Je tiens aussi � rappeler que ?le Grand Ecran? ne r�pond pas aux crit�res qui auraient permis � la Ville de Paris de donner une subvention. N?allons pas raconter partout que ?le Grand Ecran? entrait dans les crit�res Art et Essai qui permettaient � la Ville de donner une subvention. Nous n?en avons pas le droit.

Pour ce qui est du ?Brady?, cet �tablissement de 2 salles (130 places pour l?une et 40, pour l?autre) demeure l?un des seuls du boulevard de Strasbourg et conna�t en effet aujourd?hui de telles difficult�s financi�res que son exploitant, sans l?aide de la Ville, se verrait contraint de fermer.

Au regard de la volont� de la Ville et de la mission cin�ma avec son grand dynamisme de soutenir toutes les salles Art et Essai en difficult�, avec la volont� de p�renniser le parc des salles parisiennes ind�pendantes qui font la richesse et l?originalit� de notre ville, uniques au monde, il est en effet souhaitable que notre ville accorde son soutien � l?exploitation du cin�ma ?Le Brady?, dans le 10e arrondissement.

Cette salle de quartier diffuse depuis deux ans des films Art et Essai sous-titr�s (?Trois enterrements?, ?Don?t Come Knocking?, ?Paradise Now?, par exemple).

A ce titre, elle est donc �ligible aux crit�res d?attribution d?une aide en fonctionnement. Soyons totalement honn�tes, le ?Brady? n?entre pas dans les crit�res du C.N.C. Art et Essai, mais ce que je viens de d�crire nous semble correspondre aux crit�res auxquels la Ville peut r�pondre (cin�ma d?auteur).

La demande qui est pr�sent�e par la soci�t� Solo Limited s?inscrit dans le cadre de la loi 2002-276, relative � la d�mocratie de proximit� du 27 f�vrier 2002, article 110, qui autorise les collectivit�s, dans la limite de 30 % du chiffre d?affaires de l?�ta-blissement, � verser des subventions de fonctionnement � des entreprises priv�es exploitant des salles de cin�ma si celles-ci r�alisent moins de 7.500 entr�es hebdomadaires ou si elles sont class�es Art et Essai.

Nous devons cette loi � notre excellent maire et d�put� du 18e arrondissement, M. Daniel VAILLANT.

Dans la mesure o� ?Le Brady? est une salle qui r�alise moins de 7.500 entr�es hebdomadaires, la Ville de Paris a donc d�cid� de subventionner la soci�t� qui exploite cette salle et nous avons bien fait.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 4.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, SG 4).

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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