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2006, CAB_MA 5 - Communication d’étape sur la gestion d’une éventuelle épidémie de grippe aviaire à Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous abordons donc la question de la grippe aviaire.

Notre d�bat est donc consacr� � un sujet de sant� publique tr�s sensible qui, depuis plusieurs mois, est au c?ur des pr�occupations de l?Organisation mondiale de la Sant�.

En effet, le risque d?une pand�mie de grippe aviaire implique que chaque pays, chaque collectivit� se pr�pare � toute �ventualit�.

Nous distinguons deux cas de figure :

- d?une part, l?hypoth�se d?une �pid�mie aviaire animale, c?est-�-dire l?infection des personnes par un contact direct entre des oiseaux malades et des humains ;

- d?autre part, la menace d?une pand�mie, autrement dit la transmission du virus d?�tre humain � �tre humain.

A ce stade, aucun cas de transmission interhumaine n?a �t� identifi�.

Il ne s?agit donc en aucun cas de cr�er un climat de panique chez nos concitoyens mais, au contraire, de leur rendre compte des actes que nous effectuons d�s � pr�sent face � une menace potentielle.

En effet, l?O.M.S. confirme que, statistiquement, le risque de pand�mie existe. Il est li� � la possibilit� d?une mutation du virus H5N1. Et chacun mesure l?impact qu?une telle pand�mie aurait in�vitablement sur toute notre organisation collective.

La communication qui vous a �t� adress�e vise pr�cis�ment � faire le point sur le travail d�j� mis en ?uvre. Bien s�r, cela se fait en synergie �troite avec les services du Pr�fet de police, puisque la gestion des crises sanitaires est une responsabilit� de l?Etat.

En coh�rence avec le plan national que celui-ci a �labor�, la Ville de Paris s?organise pour garantir la continuit� des services publics les plus vitaux en cas de crise, pour mettre en place l?information adapt�e des Parisiens et assurer une n�cessaire solidarit�.

C?est pourquoi, d�s le d�but de l?ann�e 2005, j?ai souhait� que le Secr�taire g�n�ral de la Ville cr�e autour de lui un comit� de pilotage qui associe plusieurs directions de l?administration parisienne et travaille en partenariat �troit avec la Pr�fecture de police. Des r�unions de travail r�guli�res ont d�j� eu lieu en pr�sence des repr�sentants des diff�rents Minist�res, en particulier ceux de la Sant�, de l?Int�rieur ou de l?Economie et des Finances.

La surveillance d?une �ventuelle �pid�mie aviaire animale constitue le premier axe de notre action.

A ce jour, en effet, la seule �pid�mie observ�e est une �pizootie. Celle-ci se transmet � l?homme de fa�on rare et dans des conditions de contacts rapproch�s avec un animal malade.

La Ville participe donc activement aux actions de surveillance et de pr�ventions men�es sous l?autorit� de la Direction d�partementale des Services v�t�rinaires.

Bien entendu, en cas de mortalit� anormale au sein de telle ou telle esp�ce, la Ville alerterait imm�diatement les services v�t�rinaires et des analyses seraient effectu�es par le laboratoire de Touraine qui est le r�f�rent pour l?Ile-de-France.

Par ailleurs, la vente d?animaux vivants est d�sormais interdite sur les march�s alimentaires parisiens et le march� aux oiseaux de la Cit� a �t� suspendu.

Toutefois, pour ne pas p�naliser ces commer�ants sur une dur�e trop longue, nous avons autoris� de nouveau la vente de produits tels que les graines, les cages et certains petits oiseaux d?agr�ment, mais bien s�r des contr�les r�guliers permettent de s?assurer d?une absence totale de risque sur le plan sanitaire.

Je l?ai dit, nous devons nous pr�parer � un autre risque aujourd?hui hypoth�tique : celui d?une pand�mie humaine qui r�sulterait d?une mutation du virus H5N1. C?est le deuxi�me axe de notre action. Par d�finition, nul ne peut actuellement identifier la configuration ni le pouvoir pathog�ne d?un virus qui n?existe pas actuellement. En tout cas, son mode de transmission serait identique � celui d?un virus grippal classique.

A ce stade, l?O.M.S. a �labor� des niveaux de surveillance et des sc�narios, selon lesquels l?�pid�mie pourrait se d�rouler en deux phases successives d?environ huit � dix semaines chacune.

D�s lors, en cas de crise d�clar�e sur le territoire national, la population serait invit�e � rester au maximum � domicile et seules les fonctions vitales seraient assur�es.

A Paris, le dispositif �labor� s?inscrit dans un tel cadre. Dans un premier temps, d?environ une semaine, l?organisation des services serait �troitement resserr�e sur des missions essentielles.

Seraient ainsi assur�s : la distribution de l?eau, le chauffage urbain, l?aide � domicile et le fonctionnement des �tablissements qui accueillent des personnes �g�es de fa�on permanente ou des enfants confi�s � l?aide sociale � l?enfance.

Bien entendu, la propret� s?int�gre � cette liste. La DPE organisera d?ailleurs prochainement une collecte des ordures m�nag�res, � l?occasion de laquelle ses agents testeront des �l�ments de protection sp�cifique pr�vue en cas de pand�mie. Nous activerions �galement la cellule de crise autour du Secr�taire g�n�ral, en coordination �troite avec le Pr�fet de police.

J?assurerai personnellement l?animation du dispositif municipal en demandant le concours, en raison de leur fonction dans l?Ex�cutif, d?Anne HIDALGO, d?Alain LHOSTIS, de Christophe CARESCHE, d?Yves CONTASSOT et de Fran�ois DAGNAUD.

Puis, peu � peu, au cours des semaines suivantes, les autres fonctions collectives reprendraient, selon les consignes nationales.

Bien entendu, la Ville serait conduite � assurer ou � participer � des missions d?aide � la population, en particulier les Parisiens isol�s, en situation d?exclusion, Parisiens �g�s ou personnes handicap�es.

A cet effet, la Ville dispose d?ores et d�j� du fichier cr�� apr�s la canicule et qui constitue une base de contact tr�s pr�cieuse.

Sous l?impulsion de la Pr�fecture et en synergie avec la Ville, des r�unions th�matiques seront prochainement organis�es sur le sujet. Elles permettront aussi de pr�ciser les dispositifs d?information et les moyens de protection destin�s � ces acteurs incontournables que sont les associations de solidarit�.

J?insiste sur ce point : en cas de crise, dans un contexte o� les liens sociaux de proximit� pourraient �tre fragilis�s, le r�le du monde associatif, avec ses professionnels et ses b�n�voles, serait tr�s important.

C?est pourquoi, en amont, il est indispensable de d�finir le cadre d?une bonne coop�ration et c?est pr�cis�ment l?objet des r�unions que je viens d?�voquer et dont nous avons arr�t� le calendrier pr�cis avec la Pr�fecture.

Par ailleurs, en vertu de la loi de modernisation de la s�curit� civile, des r�serves communales de s�curit� civile vont �tre mises en place. Elles permettront, si n�cessaire, de soulager les secteurs fortement sollicit�s de la solidarit� de proximit�. De m�me, notre Assembl�e a approuv� en octobre dernier une convention de partenariat pour la cr�ation d?un groupe de m�decins de crise.

J?ajoute que, pour coordonner efficacement la solidarit� de proximit�, une base commune d?intervention sera soumise aux 20 maires d?arrondissement. Et ceux-ci seront tr�s prochainement convi�s � une r�union de travail en pr�sence des adjoints concern�s et du Secr�taire g�n�ral de la Ville.

La protection des agents et des �lus en contact avec la population constitue une autre priorit� de notre d�marche.

Si la vaccination contre la grippe classique ne prot�ge pas de l?�pid�mie aviaire, les experts soulignent qu?elle rend plus rapide le diagnostic d?une �ventuelle infection.

C?est pourquoi un effort particulier a �t� fourni pour inciter agents municipaux et �lus � se faire vacciner cette ann�e. Leur nombre a, d?ailleurs, doubl� par rapport � l?ann�e 2004.

En cas de pand�mie, les agents seront invit�s � rester chez eux, � l?exception de ceux qui assurent des fonctions indispensables � la vie de la Cit�.

Pour ces derniers ainsi que pour les �lus concern�s, des masques sp�ciaux de type FFP2 seront fournis, et je pr�cise que la Ville en a d?ores et d�j� acquis 3,4 millions.

Mais � ce stade de mon propos, j?�voquerai un autre aspect essentiel, la formation et l?information.

D�s 2002, un ambitieux programme de formation � la gestion de crise a �t� engag� - il n?existait pas - s?appuyant sur une cellule sp�cifique de la Direction de la Pr�vention et de la Protection. Bien entendu en 2005, l?ann�e derni�re, le th�me de la grippe aviaire a �t� au c?ur de ces travaux.

L?objectif est de construire une vraie culture de gestion de crise au sein des services et d?am�liorer leur coordination.

Six s�ances de travail par groupe se sont d�j� d�roul�es ainsi que plusieurs exercices de simulation. A la fin du premier trimestre en cours, plus de 300 cadres de l?administration parisienne auront re�u une formation adapt�e, pouvant ainsi organiser utilement l?action de leurs propres services en direction de la population parisienne.

Pour ce qui concerne les �lus, 7 matin�es de formation sont pr�vues le jeudi de 9 heures 30 � 12 heures 30 � partir du mois de f�vrier. D�s � pr�sent, chacun est invit� � s?inscrire � ces s�ances.

Parall�lement, la Direction de la D�centralisation et des Relations avec les associations, les territoires et les citoyens ainsi que la DPP ont �t� charg�es de mettre en place un r�seau de correspondants dans chaque mairie d?arrondissement.

Cette initiative r�pond notamment � la volont� d?assurer une information de proximit� r�guli�re et pr�cise. C?est pourquoi l?Intranet de la Ville sera r�actualis� dans les meilleurs d�lais assurant aux agents une visibilit� effective du dispositif municipal.

Des informations seront �galement disponibles dans le journal des agents de la Ville ?mission capitale?, et les organisations syndicales seront inform�es lors d?un tr�s prochain comit� d?hygi�ne et de s�curit� central.

A destination des Parisiens, un site Internet sp�cifiquement d�di� � la probl�matique grippe aviaire sera cr�� d�s le mois de mars.

De plus, un document th�matique sera encart� dans le prochain num�ro du ?Journal � Paris?. En cas de pand�mie, tous les moyens logistiques de la Ville seraient mobilis�s. Une synth�se d?information serait r�guli�rement adress�e aux m�dias sous forme �lectronique et t�l�phonique.

La Ville mobiliserait son centre d?appel, le 3975, qui traite aujourd?hui plus de 2.000 appels quotidiens et, bien entendu, en situation de crise, ce service s?adapterait � une demande �videmment accrue.

Notre collectivit� s?appuierait aussi sur son site Internet reconfigur�, l?ensemble de nos panneaux lumineux seraient �galement utilis�s, chaque jour un bulletin d?information audio serait en outre accessible � tous en composant un simple num�ro de t�l�phone, et des actions cibl�es seraient d�velopp�es en direction des habitants les plus isol�s, je pense notamment aux personnes sans domicile fixe.

Enfin, la Ville assurerait un point d?information quotidien destin� aux professionnels de la sant� ainsi qu?aux associations impliqu�es.

Voil�, mes chers coll�gues, quelques �l�ments que je souhaitais vous livrer. Il ne s?agit l� que d?un point d?�tape.

Je pr�cise d?ailleurs qu?au cours de l?ann�e 2006 une autre s�ance du Conseil sera consacr�e � ce sujet car nous risquons, � un moment ou � un autre, d?avoir � faire face � un enjeu sanitaire totalement in�dit qui implique une vraie capacit� d?anticipa-tion, d?organisation et de r�activit�.

Je l?ai dit, � ce stade, les alertes de l?Organisation mondiale de la sant� ne sont fond�es - et j?insiste - que sur des hypoth�ses, mais la France a raison de prendre tr�s au s�rieux les risques qui y sont li�es. Notre �tat d?esprit m�le donc � la fois une forme de gravit� et la volont� d?agir avec discernement loin de toute consid�ration irrationnelle. Nous travaillons en totale harmonie avec la Pr�fecture de police et je l?assume totalement, c?est indispensable !

Je tiens d?ailleurs � saluer ici l?efficacit�, Monsieur le Pr�fet de police, de cette synergie.

Je veux �galement souligner le remarquable travail des �lus et des services administratifs de la Ville qui sous l?autorit�, pour les services administratifs de la Ville, du Secr�taire g�n�ral ont d?ores et d�j� pos� des actes pr�ventifs indispensables.

Je remercie �galement les membres de l?Ex�cutif qui sont particuli�rement impliqu�s dans ce dossier sensible.

Je veux dire � nos concitoyens la v�rit� : avec vigilance mais aussi avec beaucoup de s�r�nit� et d?exigence, notre collectivit� prend sa part dans l?�laboration de r�ponses les plus pertinentes possibles � l?�ventualit� de cette crise sanitaire.

Cette d�marche va se poursuivre au cours des prochains mois et je prends �videmment l?engagement d?en informer r�guli�rement les �lus du Conseil de Paris et les Parisiens dans un souci de totale transparence et de responsabilit�.

Je vous remercie.

Je donne la parole � M. le Pr�fet de police.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, je me r�jouis que nous ayons l?occasion d?�voquer ensemble le sujet de la grippe aviaire aujourd?hui au Conseil de Paris.

D?abord, parce que bien entendu c?est un sujet important, une menace s�rieuse � prendre en compte et j?y reviendrai, mais aussi parce que cela manifeste une nouvelle fois l?�mergence d?une nouvelle culture du risque plus partag�e, plus anticip�e. Il faut l?envisager et s?y pr�parer en amont de mani�re sereine. Il faut associer � sa prise en compte tous les partenaires, informer de mani�re la plus transparente possible nos concitoyens sur sa nature, son occurrence, les mani�res de s?en pr�munir et d?y faire face, prendre en compte �galement - ce qui est nouveau et important - la dimension internationale du probl�me.

Lorsqu?il en est ainsi, tous les exemples en France comme � l?�tranger d�montrent que la gestion des crises se d�roule dans de meilleures conditions. C?est l?esprit de la loi sur la s�curit� civile du 13 ao�t 2004 et c?est dans cet esprit que nous travaillons � Paris, dans le respect certes de nos comp�tences respectives mais dans le souci de les mobiliser de mani�re coh�rente et op�rationnelle. L?exemple de la gestion des plans grand froid ou canicule, les travaux portant sur le risque inondation, la participation � des exercices communs t�moignent de l?utilit� et de l?efficacit� de la m�thode.

Il en est de m�me pour le sujet que nous �voquons, celui de la grippe aviaire. Sur la nature de ce risque, le travail d?information tr�s large qui a �t� fait permet maintenant � chacun de bien en conna�tre tous les aspects. J?ai demand� que vous soit remis un Cd-rom r�sumant la question.

J?en r�sume les grandes lignes :

- un virus animal, le H5N1 qui touche les oiseaux pour lesquels il est fortement contagieux et �volue en �pizootie�;

- une transmission � l?homme possible en cas de contact �troit avec des oiseaux, avec des cas de d�c�s ;

- un risque � prendre en compte, mais qui ne s?est pas encore produit, de transmission d?homme � homme d?un virus d�riv� donnant lieu � pand�mie ;

- l?aide aux scientifiques n�cessaires dans cette hypoth�se pour isoler le virus, l?analyser et fabriquer un vaccin.

L?�volution g�ographique de ce virus est �galement bien connue : un foyer d?origine en Asie du Sud-est et une propagation vers le continent europ�en vraisemblablement via les oiseaux migrateurs.

Plusieurs cas ont �t� relev�s d?oiseaux atteints et de transmission � l?homme. Des d�c�s ont �t�, comme chacun le sait, recens�s en Turquie. A la mi-janvier, selon l?O.M.S., 147 cas humains avaient �t� recens�s dans le monde dont 78 mortels. L?angle d?attaque de cette menace comporte en cons�quence 2 aspects : pr�venir d?abord l?apparition et la transmission animale du virus en France, anticiper ensuite le risque le plus lourd qui serait celui de la pand�mie tout en limitant au maximum les perturbations �conomiques et sociales qui en r�sulteraient.

C?est objectif et les moyens pour les atteindre sont d�clin�s dans un plan gouvernemental de pr�vention et de lutte contre la grippe aviaire �tabli l?an dernier et dont l?actualisation a �t� pr�sent�e le 11 janvier dernier par le Ministre de la Sant�. Ce plan r�sulte d?un travail interminist�riel anim� par la d�l�gation charg�e de la lutte contre la grippe aviaire cr�� en ao�t 2005 et pr�sid� par le professeur HOUSSIN, directeur g�n�ral de la Sant�.

Il ne s?agit, en aucun cas, d?un document fig�. Il a vocation � �tre modifi� en fonction de l?�volution de la situation et a �t� con�u pour �tre pratique, concret et op�rationnel. Il d�cline six situations correspondant � des situations d?�volution du virus, de la moins grave vers la plus grave.

De la situation 2 � la situation 5, il distingue deux possibilit�s selon que les faits observ�s se produisent � l?�tranger ou en France. A titre d?exemple, nous sommes en ce moment en phase 3A correspondant � des cas humains observ�s � l?�tranger sans transmission interurbaine. Si cette situation se produisait en France, nous passerions en phase 3B.

Pour chaque situation, des objectifs sont d�finis et renvoient � un panel de mesures � examiner et � mettre en ?uvre au cas par cas. Il d�termine notamment les structures interminist�rielles � mettre en place si un seuil critique �tait franchi ainsi que les principales cha�nes op�rationnelles. Il comprend tout un registre de mesures propos�es en terme de communication, d?action sanitaire et de protection individuelle � savoir l?usage de masques, de m�dicaments antiviraux ou de vaccins.

Je n?entre pas dans le d�tail de toutes les mesures envisag�es par ce plan qui est disponible sur le site Internet mis en place sur ce sujet par le Gouvernement � l?adresse que vous connaissez, ww.grippeaviaire.gouv.fr.

Sachez toutefois que des stocks importants de masques, de m�dicaments antiviraux et de vaccins ont d?ores et d�j� �t� constitu�s au niveau national et que de nouvelles commandes sont en cours. Tous ces dispositifs doivent enfin �tre test�s. C?est la raison pour laquelle le Premier Ministre a annonc� la tenue d?un exercice national le 15 mars. Tout cela doit �tre d�clin� au niveau de l?Ile-de-France et plus particuli�rement de Paris.

Un gros travail a d�j� �t� engag� depuis plusieurs mois en ce sens. A Paris et en Ile-de-France, c?est � la Pr�f�te secr�taire g�n�rale de la zone de d�fense que j?ai confi� le travail de coordination du dispositif. Elle s?appuie sur les services de l?Etat comp�tents au premier rang desquels les services v�t�rinaires et l?ensemble des services sanitaires et de secours. Elle a en charge d?animer le partenariat avec tous les acteurs concern�s et a, � ce titre, organis� six rencontres pl�ni�res.

Un travail important a �t� engag� entre la Pr�fecture de police et la Mairie de Paris dont vous avez rappel� les contours, Monsieur le Maire. Je vois, dans cet engagement commun, une premi�re �bauche de ce que sera le plan communal de sauvegarde pr�vu par la loi de modernisation de la s�curit� civile. A cet �gard, la d�cision de cr�er une r�serve communale dont l?emploi devra s?inscrire dans la mise en ?uvre de ce plan est une d�cision importante et utile.

Pour ce qui est des deux grands axes de notre action, lutte contre l?�pizootie et anticipation de la pand�mie, je donnerai les �l�ments suivants : Paris ne fait pas partie des 58 d�partements identifi�s par le Gouvernement comme les plus concern�s par les circuits migrateurs. Toutefois, une vigilance renforc�e a �t� mise en place.

L?interdiction des rassemblements d?oiseaux d�cid�e par le Minist�re de l?Agriculture est appliqu�e avec rigueur par mesure de pr�caution. Cela a pour cons�quence l?interdiction de la vente des oiseaux � Paris notamment sur le march� du dimanche dans l?�le de la Cit�. La pr�sentation des volailles au Salon international de l?agriculture de Paris � partir du 25 f�vrier est �galement interdite. En ce qui concerne les pigeons, le risque qu?ils puissent transmettre le virus de la grippe aviaire est consid�r� dans l?�tat actuel des connaissances comme faible.

Cela ne dispense pas pour autant de proc�der � une surveillance renforc�e et � des contr�les. J?ai donn�, aux services v�t�rinaires et aux services de police, des instructions dans ce sens. Par ailleurs, j?ai demand� que le Plan parisien de lutte contre les �pizooties majeures soit actualis� et harmonis� avec ceux des autres d�partements de la zone afin d?�tre mieux adapt� � l?apparition de l?�pizootie aviaire dans notre R�gion.

Un comit� interservices d?action sanitaire, compos�e des services v�t�rinaires, sanitaires, de contr�le des fraudes, de secours et de police auxquels la Ville de Paris est associ�e, finalise actuellement ces travaux. D?ores et d�j�, si les foyers d?�pizootie apparaissent en France et si, en cons�quence, la phase 3B du Plan national de lutte contre la pand�mie est d�clar� nous pourrons nous appuyer aussi, dans notre R�gion, sur l?exp�rience acquise en 2001 lors de l?�pizootie de fi�vre aphteuse du mouton dont je vous rappelle qu?un des deux cas survenus en France s?�tait produit en Ile-de-France. Dans cette hypoth�se, j?activerai aussit�t, comme cela avait �t� fait il y a cinq ans, la cellule de crise de la Pr�fecture de police.

En ce qui concerne l?anticipation d?une �ventuelle pand�mie sur Paris et l?Ile-de-France, l?objectif est en application du plan national de prot�ger les populations tout en maintenant une capacit� d?action des services essentiels. Si elle survenait, la pand�mie pourrait en effet avoir un impact sanitaire important avec les cons�quences qui en d�coulent sur l?organisation de la vie sociale, la saturation du syst�me de sant�, la d�sorganisation de la vie sociale et �conomique.

Selon les experts, une premi�re vague pand�mique pourrait durer environ 12 semaines. C?est pourquoi le plan national envisage des mesures rigoureuses pour freiner la propagation du virus en diminuant consid�rablement les rassemblements de personnes, en pr�nant le confinement et l?arr�t des nombreuses activit�s, �coles, transports, activit�s culturelles et sportives. Il n?est pas envisageable, � Paris et en Ile-de-France, d?arr�ter les transports et toutes les activit�s sur une telle dur�e. C?est pourquoi, en accord avec les experts qui ont particip� aux travaux pr�paratoires, il est envisag� des mesures tr�s restrictives pendant une dur�e d?une semaine maximum, le temps que toutes les dispositions de protections soient d�ploy�es, puis une reprise progressive et coordonn�e des activit�s.

La Pr�fecture de police a donc invit� tous les partenaires � envisager un fonctionnement sur cette base en distinguant ce qui doit fonctionner en toutes circonstances pour assurer la continuit� de la vie collective, de ce qui peut �tre mis en sommeil sur une semaine ou sur 11 semaines.

En ce qui concerne plus sp�cifiquement le volet sanitaire, un comit� technique sant�, charg� de la pr�paration d?un Plan d?action contre la pand�mie grippale, a �t� mis en place en juin 2005, sous la conduite du directeur r�gional des affaires sanitaires et sociales. Il r�unit notamment les huit D.D.A.S., l?A.P.-H.P., le SAMU et pr�pare les mesures relatives � la surveillance et � la gestion des cas suspects, aux contr�les sanitaires aux fronti�res notamment a�roportuaires, � un accueil en milieu hospitalier, � l?organisation de la prise en charge ambulatoire et de la permanence des soins, � la formation et l?information du public.

Il m?appartient �galement de veiller au bon fonctionnement de la Pr�fecture de police en cas de pand�mie. D?ores et d�j�, la Pr�fecture de police et la B.S.P.P. ont acquis plusieurs centaines de milliers de masques aux normes FFP2 afin de permettre aux intervenants d?agir en toutes circonstances.

Outre la coordination globale du dispositif de gestion de crise autour du centre op�rationnel de zone, la Pr�fecture de police aura pour objectif prioritaire d?assurer la s�curit� des biens et des personnes, l?ordre public et la s�curit� du territoire, la protection des zones et institutions sensibles, la protection des h�pitaux, des stockages et transports de m�dicament.

Un r��quilibrage op�rationnel sera mis en ?uvre en faveur des missions d?ordre public sans toutefois mettre en cause les missions traditionnelles de police, de s�curit� publique et de police judiciaire.

Ce dispositif engagera l?ensemble des effectifs des services de police qui recevront le renfort de r�servistes. Une attention particuli�re doit �tre port�e aux concitoyens. La strat�gie de communication doit reposer sur des principes de transparence, de r�activit� et de continuit�. D?ores et d�j�, un important travail d?information en amont a �t� conduit par le Gouvernement autour de plusieurs supports, un site Internet dont j?ai parl� tout � l?heure, des modules vid�o, des affiches, des d�pliants, des points de presse r�guliers, des d�l�gations interminist�rielles, etc.

Un comit� de pilotage national de la communication travaille actuellement sur les supports d?une communication � utiliser durant une �ventuelle pand�mie. Il nous reviendrait de d�cliner ensemble cette communication de mani�re coordonn�e et op�rationnelle. C?est un sujet important sur lequel travaillent nos services.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, le travail r�alis� jusqu?� ce jour, tant � l?�chelon national qu?� celui de notre Ville, permet de penser que le risque de grippe aviaire est bien pris en compte.

Je me r�jouis de ce point de vue du bon travail r�alis� en commun, en particulier entre nos deux institutions, pour anticiper cette menace. Face � ce risque dont personne ne peut dire qu?il se r�alisera et, si c?est le cas, quand, il ne faut pas inqui�ter, mais aborder le sujet de front et se pr�parer sans rel�che. Les structures de travail existent ; elles ont d�j� beaucoup et bien travaill� ; il reste encore beaucoup � faire, en sachant s?adapter � l?�volution de la situation. La mobilisation est engag�e � Paris et dans son agglom�ration par les Pouvoirs publics ; elle se poursuit et se poursuivra avec une ferme et sereine t�nacit�.

Je vous en remercie.

(Applaudissements).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Je vais donc passer la parole aux orateurs comme cela a �t� d�cid� par la conf�rence d?organisation, un par groupe, puis une non inscrite.

Je donne tout d?abord la parole � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues.

Le groupe des �lus du Mouvement r�publicain et citoyen a pris connaissance avec satisfaction de cette importante communication sur la gestion d?une �ventuelle �pid�mie de grippe aviaire � Paris.

S?il est un ma�tre mot r�sumant votre communication, Monsieur le Maire, c?est bien celui de responsabilit�.

Fait, je le crois, in�dit, notre Municipalit�, en lien avec les services de M. le Pr�fet de police, a minutieusement pr�par� la Capitale � l?hypoth�se d?une �pid�mie de grippe aviaire.

Volont� politique et responsabilit� se sont alli�es pour planifier la r�ponse � une situation qui serait �videmment une situation de crise.

La responsabilit� est �galement �vidente quand on voit l?effort d�ploy� pour ne pas dramatiser tout en expliquant au mieux aux Parisiennes et aux Parisiens ce qu?il conviendrait de faire au cas o�.

Rappelons quelques faits.

Sur des milliards d?individus, le virus H5N1 a tu� environ 150 personnes.

Pour l?heure, il s?agit seulement d?une �pizootie avec un risque de transmission animal/homme non n�gligeable, mais relativement limit�.

En revanche, aucune forme de transmission d?humain � humain n?a �t� constat�e. Aucun d�but d?�pid�mie, fort heureusement, ne s?est fait jour. Il s?agit de rappeler � nos concitoyens qu?en l?�tat actuel des connaissances scientifiques la situation n?a rien d?alarmant.

Il appartient aux scientifiques d?analyser l?�volution de l?�pizootie, les mutations �ventuelles du risque et le risque d?�pid�mie humaine. Il appartient au Gouvernement et � notre Municipalit� de mettre en ?uvre les mesures utiles pour endiguer une �ventuelle �pid�mie.

Cette �ventuelle �pid�mie imposera naturellement des mesures exceptionnelles. Cette communication les d�taille et nous ne saurions qu?approuver le contenu des mesures �labor�es.

Le principe d?une permanence des fonctions vitales de la vie de la cit� �tant au centre des mesures envisag�es et planifi�es, on ne peut que se satisfaire de voir les ph�nom�nes de panique pr�vus et d?avance contrecarr�s. Il n?est pas ais�, face � une �pid�mie, d?en appeler � la raison si les Pouvoirs publics sont d�sorganis�s.

A l?�vidence, tout est pr�vu pour maintenir le service public et assurer se faisant l?ordre n�cessaire au traitement de l?�pid�-mie.

Les Parisiens doivent savoir qu?au cas o� le virus H5N1 muterait, les Pouvoirs publics sauront faire face en formant les agents et en informant les citoyens, la Ville s?appr�te � g�rer toute �ventualit�.

Pour notre part, nous ne pouvons qu?approuver un plan qui est pr�cis, coh�rent, � la hauteur des enjeux. Je le r�p�te, la responsabilit� politique dont cette Municipalit� fait preuve se caract�rise tant par l?efficacit� technique des mesures envisag�es que par le juste traitement de ce qui pourrait �tre un ph�nom�ne de panique �ventuel.

Nos concitoyens doivent savoir que le risque existe, mais qu?il est limit�. Et si le risque se r�alisait, les Pouvoirs publics sont aptes � faire face.

Voil�, Monsieur le Maire et Monsieur le Pr�fet de police, pourquoi les �lus de la gauche r�publicaine sont satisfaits du contenu de cette communication.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues.

Tout d?abord merci, Monsieur le Maire et Monsieur le Pr�fet de police, pour la clart� de vos communications marquant l?engagement de notre collectivit� dans le cadre du Plan national de lutte contre l?�pid�mie de grippe aviaire.

Vous avez su trouver le bon �quilibre entre ceux qui font part de leur scepticisme quant � la v�racit� des informations diffus�es sur cette pand�mie et qui expriment leur d�ni vis-�-vis de la gravit� de la situation et ceux qui, a contrario, nous alarment en ayant tr�s l�gitimement � l?esprit les grandes �pid�mies qui, encore au d�but du XXe si�cle, avec la grippe espagnole, ont marqu� tragiquement l?histoire de l?humanit�.

M�me si, aujourd?hui, une totale incertitude demeure quant � la date, � l?importance et m�me � l?�ventualit� d?une pand�mie grippale, personne ne conteste plus s�rieusement la gravit� de l?�pizootie, la n�cessit� de la combattre sur la plan�te ni m�me le risque que celle-ci repr�sente pour la sant� humaine et, audel�, pour le fonctionnement de nos soci�t�s.

Tout le monde consent donc � reconna�tre la pleine l�gitim� de la mise en place de plans de lutte contre la pand�mie. Par cette mobilisation, faite de vigilance et de pr�paration, nous accordons tout simplement, pour nous-m�mes et pour tous les peuples de la terre, une valeur � la vie, aid�s que nous sommes, au regard du sentiment de fatalit� qu?ont pu �prouver les g�n�rations qui nous ont pr�c�d�s, par les avanc�es de notre temps.

Gr�ce � la science et aux progr�s de la conscience humaine, nous avons aujourd?hui les moyens de pr�voir et, esp�rons-le, de lutter contre cette �pid�mie mondiale. Nous avons aussi en notre possession le droit de conna�tre les risques auxquels nous sommes confront�s.

Les m�dicaments antiviraux �tant d?utilisation complexe, voire incertaine, l?essentiel des mesures de contention de l?�pi-d�mie, comme le rappellent avec pertinence vos communications, Monsieur le Maire et Monsieur le Pr�fet de police, reposera sur l?usage de masques, le respect des mesures d?hygi�ne individuelles et collectives et en grande partie, j?insiste sur ce point, sur notre capacit� de solidarit� commune.

Une crise sanitaire est tout d?abord un d�fi social. Le chacun pour soi serait inefficace � titre individuel et catastrophique au plan collectif. Nos sant�s seront � l?avenir de plus en plus confront�es � un ph�nom�ne de maladies �mergentes, infectieuses pour la plupart, qui accompagnent la mondialisation sans que pour autant cette derni�re en soit forc�ment responsable.

Avec, de plus, la mont�e en puissance du risque bio-terro-riste, nous sommes pouss�s � apprendre � relever le d�fi de la bio-s�curit�, c?est-�-dire la gestion de crise, la compr�hension des ph�nom�nes biologiques, l?organisation des premiers secours, les cha�nes de solidarit�, la refondation de notre offre de soins, le rappel des r�gles d?hygi�ne, de la contrainte hypoth�tique d?un fonctionnement �conomique et social sur un mode d�grad�.

Pour toutes ces raisons et parce que faire face au risque de grippe aviaire n�cessite d?accomplir un effort consid�rable d?organisation et de remise en question, le groupe socialiste et radical de gauche tient � saluer le travail qui a �t� r�alis� depuis plusieurs mois maintenant par les �lus et les fonctionnaires parisiens, en �troite synergie avec les services du Pr�fet de police et l?approche transversale adopt�e sur ce sujet.

La Ville de Paris d�veloppe de fait un large �ventail de mesures pr�ventives et de protection � destination de nos concitoyens. Il convient ainsi de conjuguer pr�vention, veille sanitaire, politique publique et, bien s�r, solidarit� internationale.

La premi�re de ces mesures, c?est �videmment l?information et la sensibilisation des Parisiens afin qu?ils soient conscients des risques encourus et vigilants dans leur comportement.

C?est tout autant le plan qui nous est propos� pour assurer, en situation de crise sanitaire, la permanence du service public municipal et, par l� m�me, la vie de la cit�.

Nous avons tout particuli�rement retenu :

- la permanence, d�sormais, du fichier mis en place suiteau drame de la canicule et qui recense toute personne souhaitant b�n�ficier d?un contact en cas de besoin ;

- la cr�ation d?une r�serve communale de s�curit� civilemobilisant les agents volontaires et b�n�voles partis � la retraite depuis moins de cinq ans ;

- le dispositif des m�decins de crise ;

- ou encore l?offre de formation sp�cifique en direction des �lus et des agents municipaux.

Pour conclure et parce que nous �voquons une pand�mie qui ne conna�t pas les fronti�res, le groupe socialiste et radical de gauche sugg�re que Paris fasse entendre sa voix sur la sc�ne internationale pour relayer deux demandes essentielles :

- tout d?abord, la cr�ation d?un droit d?ing�rence sanitaire, propos� par plusieurs parlementaires, avec ses deux volets : droit � l?information et droit � la protection m�dicale ;

- ensuite, comme l?a pr�vu l?O.M.C., le recours � la proc�dure exceptionnelle de la licence obligatoire d�rogatoire au droit international sur les brevets et le commerce, afin de permettre l?�gal acc�s de tous les pays aux moyens m�dicaux permettant de faire face � la pand�mie.

Compte tenu de vos fonctions internationales, vous �tes tout d�sign�, Monsieur le Maire, pour �tre l?avocat de ces deux grandes causes, humanitaire et sanitaire.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - J?y ajouterai aussi, puisqu?il se r�unit la semaine prochaine, le bureau de ?Cit�s et gouvernements locaux unis? � Washington, que j?irai, bien s�r, copr�sider. Je pense qu?il est tr�s, tr�s important que nous �changions les informations sur l?ensemble de nos dispositifs. J?en parlerai tout � l?heure au Maire de Rome pour voir ce qu?il a pr�vu, mais je dois aller voir le Maire de Berlin dans quelque temps, o� je retrouverai le Maire de Londres et le Maire de Moscou. Je crois qu?� travers les organismes internationaux, notamment des villes, il faut que l?on �change totalement nos informations sur nos dispositifs, tous nos savoir-faire, toutes les m�thodes que nous avons de nous pr�parer, pour se ?piquer? les meilleures id�es, essayer de rapprocher notre efficacit� aux uns et aux autres.

Je donne la parole � M. BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Monsieur le Maire, il ressort de votre communication que Paris s?appr�te � jouer pleinement son r�le dans le cadre du plan d�fini par le professeur Didier HOUSSIN, d�l�gu� interminist�riel charg� de coordonner l?action de l?Etat contre le risque de pand�mie de grippe aviaire.

Forte de la qualit� de son administration, je ne doute pas que la Ville de Paris sera � la hauteur des responsabilit�s qui lui incombent dans la d�clinaison locale, d�partementale, de ce plan.

D?ores et d�j�, le volet �pid�mie aviaire animale est pris en compte et des mesures de pr�vention et de veille relatives aux animaux sont entr�es en vigueur. Vous d�taillez aussi, ainsi d?ailleurs que M. le Pr�fet de police, les dispositions pr�vues en cas de pand�mie humaine.

Sur les diff�rentes phases de la crise, Monsieur le Maire, votre propos est parfaitement clair, mais il me semble moins percutant lorsqu?il s?agit de l?articulation. Par exemple, vous soulignez la n�cessit� d?une bonne information en cas de pand�mie, mais il est �vident que les bons r�flexes ne pourront pas s?acqu�rir sur commande. La diffusion de l?information en amont est d�terminante. Pour �tre clair, nous sommes aujourd?hui en p�riode dite pr�-pand�mique. Cela ne pr�juge, heureusement, en aucun cas de la suite, mais cela justifie pleinement que toutes les mesures de prudence puissent d?ores et d�j� �tre prises. Nos capacit�s de gestion de crise en d�pendent.

A titre d?exemple, le groupe U.D.F. se f�licite de l?ensemble des protections dont pourront b�n�ficier les agents municipaux gr�ce auxquels les missions vitales de la Ville seront garanties, quoi qu?il arrive.

A l?inverse, je m?inqui�te que vous ne fassiez pas directement r�f�rence � une action articul�e avec la R.A.T.P. car le r�seau souterrain de transport en commun serait, h�las, le cas �ch�ant, un vecteur privil�gi� de diss�mination pour tout agent viral ou bact�rien.

L?id�e aussi de faire appel aux docteurs retrait�s pour b�n�ficier de m�decins de crise est, bien s�r, int�ressante.

Je tiens cependant � attirer l?attention du Conseil sur un point : confront�s au danger, le premier r�flexe des Parisiens sera de se pr�senter aux urgences des h�pitaux. C?est � ce niveau, � mon humble avis, qu?un dispositif renforc� me semble le plus utile. Il faudrait accro�tre les capacit�s de tri m�dical rapide pour orienter les patients vers des services sp�cialis�s ou proposer, d?ailleurs, leur retour � domicile. Les dispositifs d?hospitalisation et de soins � domicile seront alors fondamentaux.

Votre communication nous apprend aussi que l?A.P.-H.P. participe d�s � pr�sent au dispositif de veille �pid�miologique dans trois h�pitaux r�f�rents : la Piti�-Salp�tri�re, Bichat et Necker.

En r�alit�, il s?agit l� d?une l�g�re confusion : la veille �pid�miologique est d�j� assur�e par tous les services d?urgence, lesquels transmettent leurs donn�es au si�ge de l?A.P.-H.P. Les trois h�pitaux de r�f�rence de la zone de d�fense accueilleront, quant � eux, les premiers patients suspects et proc�deront aux identifications bact�riologiques.

Je m?adresse maintenant plus particuli�rement � M. le Pr�fet de police. A l?occasion des d�bats de 2003 sur le risque terroriste, vous vous rappelez que notre groupe avait demand� que soient organis�es des actions ?simulation d?attentats dans la Capitale? : c?�taient l?op�ration ?Piratox? qui simulait un attentat au gaz, qui avait eu lieu en octobre 2003 dans la station R.E.R. des Invalides, et l?exercice hospitalier ?R53? qui en avait constitu� le prolongement en octobre 2004. En d�cembre 2005, un exercice, semble-t-il, a eu encore lieu dans les locaux de la Pr�fecture de police de Paris.

Dans le m�me esprit de pr�voyance, pourquoi ne pas organiser une simulation d?un plan grippe aviaire? non pas une simulation d?�tat-major, c?est-�-dire sur papier, mais bien grandeur nature ? Je suis persuad� que nous pourrions mieux nous rendre compte de d�tails importants, comme de l?utilit� des SMS qui permettraient de toucher en temps r�el une part importante et aussi une part croissante de la population parisienne.

Il est crucial de garantir la p�rennit� des missions municipales vitales en cas de danger d�clar�. Il en va de la protection des Parisiens.

Pour autant, des mesures directes de protection de la population devraient �tre plus explicitement envisag�es, en particulier au moment o� l?�pid�mie de grippe hivernale arrive en Europe et en France.

A ce titre, Monsieur le Maire, la publication d?un num�ro sp�cial de ?A Paris? et la mise en ligne d?un site Internet ne suffiraient pas, je le crains. Tous les Parisiens devraient, � notre avis, recevoir une information synth�tique et pr�cise au service de leur s�curit� et de leur s�r�nit�. Nous pensons, par exemple, qu?il pourrait s?agir d?un kit d?information municipale, d�di� aux r�flexes utiles en cas de pand�mie. Il s?agirait d?ailleurs de r�pondre � des questions simples sur des conduites de base � adopter en cas de crise : comment s?informer de la situation et de son �volution ? Comment se prot�ger ? Faut-il ou non sortir de chez soi ? O� se procurer des masques de protection et comment en changer ? Comment se d�sinfecter ?

Monsieur le Maire, l?esprit de s�rieux et de responsabilit� avec lequel la Municipalit� et d?ailleurs la Pr�fecture de police abordent la d�clinaison locale de l?action nationale transpara�t clairement dans votre communication.

Pour ma part, je ne suis pas le professeur Didier HOUSSIN et je ne pr�tends surtout pas l?�tre, mais les points de vue que je viens de mentionner illustrent simplement la volont� du groupe

U.D.F. d?accompagner de mani�re constructive une d�marche d?ensemble que nous souhaitons la plus coh�rente et la plus compl�te possible. J?esp�re qu?ils pourront �tre pris en compte et je vous en remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout � fait, sur plusieurs points, je pense qu?il faut qu?on travaille sur les pistes que vous ouvrez.

Monsieur DUTREY, vous avez la parole.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Monsieur le Maire.

Le dispositif que vous venez de nous d�crire, Monsieur le Maire, tend � r�pondre � deux situations tr�s diff�rentes, m�mes si elles ont une origine commune.

La premi�re est l?arriv�e sur notre territoire de la grippe aviaire animale, telle qu?elle se propage actuellement au niveau mondial, atteignant aujourd?hui l?Europe avec des cas d�clar�s en Turquie et en Roumanie.

La seconde situation, bien diff�rente, est l?�ventualit� d?une mutation du virus H5N1, responsable de cette �pid�mie, et qui verrait l?apparition d?un nouveau virus transmissible d?homme � homme.

D?un c�t�, on parle d?une �pid�mie qui, depuis 2003, a fait 71 morts sur 131 cas humains dans le monde signal�s en tout par l?O.M.S. ; de l?autre, d?une pand�mie dont l?Institut de veille sanitaire estime que, sans intervention et pr�paration - et j?insiste sur ces termes -, le nombre de malades pourrait s?�lever en France de 9 � 21 millions et le nombre de morts de 91.000 � 212.000.

Pour ces deux �ventualit�s, l?Etat comme la Ville de Paris font tout ce qui est possible pour pr�venir les cons�quences, et c?est heureux. Qui reprochera d?avoir pris les pr�cautions n�cessaires si le risque ne se r�alisait pas ? C?est l?application directe du principe de pr�caution.

A cette occasion, je ne peux que regretter que ce principe de pr�caution ne soit pas mis en ?uvre plus g�n�ralement pour des risques aussi graves et non li�s � l?industrie pour son application. On aurait sans doute �vit� de nombreuses affaires, en mati�re de glycol et amiante, si l?Etat avait �t� aussi pr�voyant dans ces dossiers. Je remarque aussi que, dans ce cas, personne ne dit qu?on d�pense de l?argent inutilement pour pallier un risque, hypoth�tique pourtant, qui ne se r�alisera peut-�tre jamais. C?est pourtant bien ce qui nous est r�pondu � chaque fois que nous demandons l?application du principe de pr�caution par exemple, en mati�re de pollution.

Pour en revenir au dispositif qui vient de nous �tre pr�sent�, je tiens � saluer la qualit� des actions qu?il met en ?uvre. D?abord parce qu?il est de la responsabilit� de notre collectivit� de prendre toute sa part dans le plan d?action pr�vu par l?Etat. Il faut rappeler que les derni�res grandes �pid�mies, la grippe espagnole en 1918 et celle de 1968, ont fait des millions de morts au niveau mondial. Nous n?en sommes pas l� et la mobilisation, tant au niveau national qu?au niveau mondial, peut nous laisser esp�rer qu?en cas de mutation du virus, nous saurons �viter une catastrophe d?une telle ampleur. Ensuite, parce que faire preuve de transparence en la mati�re, sans catastrophisme excessif, mais en donnant toutes les informations � nos concitoyens, c?est faire confiance � notre intelligence collective et nous pr�parer � une �ventualit� qui demanderait de faire appel � la solidarit� de chacun.

Dans le plan que vous nous avez pr�sent�, Monsieur le Maire, je voudrais donner quelques pistes qui ne figurent pas dans la communication. Premi�rement, la mise en place courant 2005 d?un observatoire statistique parisien du fun�raire me para�t pouvoir �tre int�gr� dans ce dispositif, car aujourd?hui cet observatoire en �tat de marche permet d?assurer quotidiennement une veille et une alerte aupr�s du Maire si une situation atypique ou anormale �tait constat�e dans le domaine du fun�raire.

Ensuite l?action sp�cifique indispensable de notre collectivit� en direction des plus faibles, des plus expos�s et des plus isol�s appara�t extr�mement importante. L?utilisation du fichier ?Canicule? est une excellente chose pour ce qui concerne les personnes �g�es. Mais nous devons nous pr�occuper activement d?autres cat�gories de la population fragilis�e : je veux parler des sans domicile fixe, des sans papiers, de ceux qui ont difficilement acc�s aux soins - �trangers ne parlant pas fran�ais -, et aussi tous ceux qui pourraient �tre des cibles privil�gi�es du virus � cause de l?affaiblissement de leur d�fense immunitaire.

Pourrait-on pr�voir des formations et des moyens sp�cifiques pour les associations travaillant vers les publics en difficult�, comme les ?Resto du c?ur? ou le Samu social ? Pourrait-on pr�voir des imprim�s traduits dans plusieurs langues donnant les consignes pour �viter la propagation du virus et l?attitude � adopter en cas d?apparition des sympt�mes ?

Vous savez comme moi que les �trangers sans papiers risquent de ne pas se faire soigner, soit par m�connaissance parce qu?ils n?ont pas acc�s � l?information, soit parce qu?ils auront peur de se faire expulser, soign�s ou pas. Il est indispensable qu?une information sp�cifique en direction de ces populations leur soit destin�e assurant un acc�s aux soins gratuits et sans risque pour leur situation sur le sol fran�ais. Je pense que M. le Pr�fet ne pourrait �tre que d?accord avec de telles mesures d?humanit� qui vont aussi dans le sens de ma�triser le risque sanitaire pour l?ensemble de la population.

Enfin, les h�pitaux ont-ils commenc� � informer les patients d�j� affaiblis dans leur immunit� des pr�cautions � prendre ? Ceci dit, je pense que le plan qui nous a �t� pr�sent� et qui a vocation � �tre compl�t�, a pris sans catastrophisme excessif la mesure du risque auquel nous sommes confront�s.

Mais je ne voudrais pas terminer cette intervention sans �voquer une autre pand�mie qui n?est pas hypoth�tique, cellel�, et pour laquelle nous aimerions qu?une mobilisation internationale �quivalente s?effectue, je veux parler de la pand�mie du Sida en Afrique qui d�cime des millions de personnes dans une indiff�rence quasi g�n�rale en occident.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Sans anticiper sur un autre moment de notre s�ance, je vais vous rappeler quand m�me que la Ville de Paris - et d?ailleurs tous les groupes y ont beaucoup particip� -, est extr�mement dynamique pour tenter d?�pauler et d?�tre solidaire dans la lutte contre le Sida en Afrique.

On l?est aussi � travers la participation de la Ville ou l?influence de la Ville dans un certain nombre d?organismes internationaux, et peut-�tre aussi dans des relations bilat�rales avec quelques grandes villes d?Europe mais on en reparlera plus tard dans la matin�e. J?avais bien compris que ce n?�tait pas adress� � la Ville et c?�tait une mani�re d?approuver vos propos mais par des actes.

La parole est � Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues, les chiffres publi�s par les experts scientifiques montrent � quel point le risque de pand�mie grippale est s�rieux et les estimations de l?impact sur la population sont telles que la responsabilit� du pouvoir politique est engag�e au plus haut niveau.

On sait depuis longtemps, et cela avait �t� identifi� par l?Organisation Mondiale de la Sant�, que le risque de pand�mie grippale repr�sente une des menaces sanitaires les plus lourdes pour l?esp�ce humaine. A ce jour, la seule �pid�mie que nous connaissons est celle de la grippe aviaire animale, c?est-�-dire �pizootie, avec transmission � quelques dizaines de personnes dans le monde, qui pour la moiti� d?entre elles ont trouv� la mort. R�cemment, quelques cas de transmission des volailles � l?homme viennent d?�tre diagnostiqu�s en Turquie. Cette �pizootie est donc dans sa forme actuelle entr�e en Europe. Elle est � nos portes et sera in�luctablement chez nous demain.

Face � cette �pizootie, l?Etat a publi� son plan. La Ville de Paris, en synergie avec l?Etat, ne m�nage pas ses efforts pour apporter sa contribution au dispositif de pr�vention sanitaire d�j� mis en place. Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet de police, cela a tr�s bien �t� �voqu� dans vos communications.

Alors, si le virus devait rester en l?�tat, je n?aurais pas de r�elle inqui�tude mais c?est bien � l?apparition d?un virus mut� et susceptible d?�tre transmissible d?homme � homme qu?il faut se pr�parer et certains experts m�dicaux affirment que cette mutation du virus H5N1 en un nouveau virus, dont nous ne pouvons pas conna�tre le degr� r�el de virulence, est quasiment in�luctable.

Il s?agit aujourd?hui d?une communication d?�tape et le travail se poursuit en lien avec les services de l?Etat pour mettre au point un dispositif susceptible de parer au mieux un risque maximal.

Permettez-moi toutefois de pointer quelques questions qui me semblent essentielles. Sur le plan m�dical, il est �vident que compte tenu du nombre important de personnes qui seront infect�es, l?ensemble du dispositif de soin devra �tre mobilis� et son efficacit� d�pendra de son organisation. La plupart des malades seront trait�s en ambulatoire par la m�decine de ville. Si on s?en tient � la ressource m�dicale et param�dicale disponible, elle pourrait �tre insuffisante pour soigner la population, d?autant plus qu?elle devra continuer de soigner les autres malades et qu?une partie importante de ceux-ci contractera rapidement le virus de la grippe aviaire et sera elle aussi malade et donc indisponible.

Il faudrait donc pr�voir un dispositif de renfort en faisant largement appel aux professionnels retrait�s, � ceux qui n?assurent pas actuellement de soins, m�decins du travail, m�decins scolaire, de contr�le etc., aux �tudiants en m�decine en pr�voyant une mise � niveau de leur connaissance.

Par ailleurs tous les malades ne pourront pas, ou ne souhaiteront pas, �tre trait�s � leur domicile pour ne pas exposer leur entourage � un risque de contamination ou parce qu?ils seront isol�s. Il faudra donc mettre en place des structures d?h�bergements group�es. Il semble important d?identifier rapidement ces lieux d?h�bergement collectif qui pourront �tre des �tablissements scolaires, des gymnases ou des h�tels et de d�finir les �quipements et la logistique n�cessaires, que ce soit par exemple en mati�re de couchage, de restauration et bien s�r la couverture soignante pour assurer une surveillance clinique de base qui pourrait �tre assur�e par des �tudiants en m�decine et des b�n�voles, auxquels une formation adapt�e sera dispens�e.

Quant aux patients les plus lourds, ils seront pris en charge par les h�pitaux. Vous avez d�crit le dispositif A.P.-H.P. mais celui-ci ne sera pas suffisant. Il faudra donc faire appel � l?ensemble du dispositif hospitalier public et priv�. Aucun h�pital ne sera d�di� exclusivement � ces malades mais chacun devra r�server un ou des b�timents pour isoler au mieux les malades concern�s. Ces malades qui seront atteints de sympt�mes respiratoires majeurs rel�veront pour une part importante d?entre eux de soins intensifs et beaucoup auront besoin d?une assistance respiratoire. Evidemment les lits de r�animation existant � Paris ne pourront pas �tre tous lib�r�s pour accueillir ces nouveaux malades. Il faudra donc ouvrir des lits avec les �quipements et des �quipes m�dicales sp�cifiques. Or, je n?ai pas vu de pr�cision � ce sujet dans la communication.

Concernant les professionnels de sant� et ceux qui seront n�cessairement mobilis�s pour assurer les missions indispensables de la soci�t� et qui donc seront particuli�rement expos�s, tout doit �tre mis en ?uvre pour assurer prioritairement leur protection, en particulier par le port de masque dont le nombre devra �tre suffisant et par une prophylaxie antivirale syst�matique.

Il est d?ailleurs probable que le niveau de leur engagement d�pendra de la mani�re dont ils se sentiront prot�g�s. D?autre part, il semble que la vaccination annuelle antigrippale soit souhaitable. Cette ann�e, un nombre plus important de personnes se sont faites vacciner. A ma connaissance, environ 8.000 agents de la Ville ont �t� vaccin�s en 2005. Pour la prochaine campagne, il faudra pr�voir au moins de tripler ce nombre et de d�velopper une campagne d?incitation au niveau de tous les Parisiens.

Notre pays n?a pas de culture de crise et face � un risque de cette ampleur, la formation et l?information seront d?un poids d�terminant. Les �lus aussi, qui seront particuli�rement sollicit�s par la population, doivent �tre particuli�rement form�s car ils seront des relais indispensables lorsqu?il faudra rapidement mettre en place le dispositif.

Il en est de m�me pour toutes les forces vives. La population dans son ensemble doit �tre inform�e de la situation en �vitant �videmment le catastrophisme mais avec p�dagogie afin de ne pas d�velopper les peurs irrationnelles. Chacun devra conna�tre les conduites � tenir pour se prot�ger et savoir comment s?orienter dans le dispositif de soins qui serait vite d�bord� en cas de d�sordre.

Si je me r�f�re � un r�cent discours du directeur g�n�ral de la Sant�, quel que soit le niveau de pr�paration et malgr� le dispositif qui se construit avec s�rieux, la protection ne sera pas totale et il est probable que de cette pand�mie grippale r�sulterait un lourd tribut en vies humaines.

Les m�decins dits de crise seront donc d?une grande utilit� en particulier pour les constats de d�c�s et la liste de ces m�decins devra �tre rapidement �tablie. Bien entendu, il s?agira d?organiser dans les meilleures conditions la prise en charge de ces d�c�s.

Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet, l?enjeu est consid�rable et le travail de pr�paration sera d�terminant. Je crois qu?un important travail reste � faire pour que le tribut en vies humaines, si cette pand�mie arrivait, soit le plus faible possible.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme RENSON.

Mme C�cile RENSON. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, n?en d�plaise aux d�clinologues et � la presse qui accusaient la semaine derni�re la France de n?�tre pas pr�te en cas de grippe aviaire, le 20 d�cembre 2005 les experts de l?Organisation Mondiale de la Sant� ont cit� la France comme r�f�rence mondiale dans la lutte et la pr�vention contre une pand�mie grippale. Ce n?est pas �tonnant vu l?attitude volontariste du Gouvernement qui analyse la situation en France et la situation de la France dans le monde, et le plan gouvernemental r�actualise les mesures pr�conis�es en fonction des nouveaux �v�nements tous les trois mois.

Selon les crit�res �tablis par l?O.M.S., la France se situe actuellement, comme l?a dit tout � l?heure M. le Pr�fet, dans la phase 3A, c?est-�-dire en p�riode d?alerte de pand�mie sans cas d?�pizootie signal� chez aucun volatile sur le territoire, sans aucun cas de contamination � l?homme. Cette situation pr�conise en particulier de renforcer l?organisation gouvernementale, minist�rielle et territoriale.

Et ce que vous exposez, Monsieur le Maire, dans votre communication, ce sont les actions de l?O.M.S., du Gouvernement, de la Pr�fecture de la police, de l?Assistance publique-H�pitaux de Paris dans une communication consensuelle. Et comment pourrait-elle ne pas l?�tre ?

Vous admettez qu?un partenariat permanent est mis en place avec ces institutions, et c?est bien normal, m�me si dans votre communiqu� de presse, vous semblez vous attribuer les dispositions prises par ces diff�rents �tablissements : Etat, Pr�fecture de police, Assistance publique-H�pitaux de Paris. Vous pr�sentez les initiatives que vous avez prises dans la cr�ation d?un comit� de pilotage. Autour du Secr�taire g�n�ral de la Ville se r�unissent la D.P.P., la D.A.S.E.S., la D.R.H. et la D.M.G. Mais pour un sujet qui concerne directement les Parisiens et pour relayer leurs inqui�tudes ou leurs pr�occupations, la pr�sence de quelques �lus de la majorit� et de l?opposition d?ailleurs ne serait pas superflue.

Vous citez parmi vos initiatives que les �lus et les agents de la Ville b�n�ficient d?une formation en cas de crise. Ne pour-rions-nous pas �tendre cette formation aux associations ?

Et vous citez aussi les mesures de protection : 3,4 millions de masques sp�ciaux qui ne permettent que de prot�ger 15.000 agents de la Ville. Qu?en est-il des mesures de protection des autres Parisiens ?

Enfin, vous annoncez qu?il sera proc�d� � l?information des Parisiens par tous moyens et vous avez raison, mais je vous ferai remarquer que c?est bien la moindre des choses d?utiliser tous les moyens existants de la Ville de Paris pour informer les Parisiens.

Je ne puis toutefois que regretter l?absence d?un message municipal officiel au moment o� se manifestaient les plus vives inqui�tudes de la population, c?est-�-dire en octobre dernier. Je vous avais d?ailleurs pos� une question en Conseil du 15e arrondissement, le 24 octobre, qui a �t� suivi - c?est vrai - d?un comit� de presse de votre part un peu fumeux qui est paru le 3 novembre.

Mon intervention a �t� suivie d?une question d?actualit� pos�e par le Professeur Fran�oise FORETTE au Conseil de Paris.

Votre premier devoir est bien la n�cessaire information honn�te des Parisiens, l?information de la population de fa�on claire : informer la population des dispositions � adopter � chaque degr� d?�volution de la situation en veillant � ne pas tomber dans la psychose mais avoir un discours clair de relais et non d?interpr�tation ou d?extrapolation des avis scientifiques sur la question.

Il est important de rappeler que, contrairement aux d�veloppements de certains m�dias, on doit s?en tenir � tous moments � la position de l?O.M.S.

Personnellement, dans cette information aux Parisiens, et � commencer par l?information � notre coll�gue VUILLERMOZ, je peux le rassurer : les m�decins sont tous mobilis�s, m�decins hospitaliers mais aussi m�decins lib�raux, m�decins du travail et m�me m�decins retrait�s, chacun re�oit r�guli�rement des instructions du Conseil de l?ordre. Les professionnels de sant� sont pr�sents, d�j� vaccin�s contre la grippe saisonni�re. Bref, nous sommes l�.

L?Assistance publique-H�pitaux de Paris se pr�pare aussi. Cela dit, il faudra d?autres lits. Et quels lits, Monsieur le Maire, avez-vous l?intention de proposer � la population parisienne ?

Vous voyez qu?il y a des lacunes dans votre pr�vention municipale. Enfin, votre politique municipale ne faciliterait certes pas l?application des mesures n�cessaires.

Je commence par vous demander ce qu?il en est de votre politique contre les effets n�gatifs produits par les pigeons. M�me si les scientifiques avancent que la probabilit� de contamination par les pigeons est tr�s faible, pourquoi ne pas continuer l?installation de filets au-dessus des march�s parisiens situ�s sous les m�tros a�riens qui ont pour effet d?en emp�cher l?acc�s ? Et surtout pourquoi ne pas entretenir ceux qui sont install�s, aujourd?hui ab�m�s et qui ont un effet contraire au but recherch� puisque les volatiles s?y engouffrent juste au-dessus des denr�es alimentaires ? Voil� qui est loin d?�tre conforme � l?hygi�ne publique. Je ne parle pas l� de la grippe aviaire mais tout simplement des salmonelles.

Par ailleurs, votre politique collectiviste est-elle bien adapt�e � une pand�mie grippale ?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

En effet, selon les recommandations des experts, la fermeture des lieux publics est envisag�e puisqu?ils placent la population en situation de promiscuit�, et cette fermeture est indispensable pour limiter l?�tendue d?une �pid�mie �ventuelle. Quid de l?accueil des enfants en bas �ge pour lesquels les parents seraient tenus � une obligation de service, la politique municipale de la Petite enfance �tant totalement tourn�e vers l?accueil en collectivit� ?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Paris souffre, h� oui, d?un mode de garde alternatif qui peut �tre tout � fait pr�judiciable en cas de pand�mie.

Et quant aux transports, vous dites que les transports en commun ne seraient pas totalement arr�t�s en Ile-de-France?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bravo !

Mme C�cile RENSON. - ? ou en tout cas pour une dur�e tr�s limit�e. Bien s�r les transports en commun ne pourront pas �tre utilis�s en raison de la contamination des usagers. Il faudrait les r�server � certaines cat�gories de personnes. Lesquelles ?

Quant aux autres moyens, les moyens individuels?

M. LE MAIRE DE PARIS. - S?il vous pla�t, quoi qu?il en co�te, �coutez.

(Rires sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme C�cile RENSON. - Quoi qu?il en co�te ?

Monsieur le Maire, je ne vous remercie pas, je dis simplement la v�rit�.

Quant aux autres moyens, les moyens individuels refleuriront. Quelles dispositions comptez-vous prendre pour faciliter les moyens de circulation ? Comment les automobilistes pour-ront-ils se d�placer sur des chauss�es r�tr�cies avec une diminution drastique des places de stationnement ?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

On notera dans cet esprit le cri d?alarme des professeurs Jean-Philippe DERENNE et Fran�ois BRICAIRE dans leur livre ?Pand�mie, la grande menace? : ?quelle ne serait pas la responsabilit� individuelle de ceux qui, par choix id�ologie ou simplement par paresse intellectuelle, seraient responsables d?embouteillages qui, dans les conditions particuli�res d?une pand�mie, seraient synonymes d?impossibilit� de pr�ter assistance aux malades, d?assurer les besoins �l�mentaires de la population et de maintenir l?ordre public ??.

Ce sont les professeurs BRICAIRE et DERENNE qui s?ex-priment.

La grippe aviaire a le m�rite de poser la question de sant� publique au sein de la gestion de la Ville de Paris.

Nous nous mobiliserons tous pour �viter la r�p�tition d?une quatri�me pand�mie grippale, apr�s celle de 1918, grippe espagnole qui a fait 40 millions de morts, 1957, grippe asiatique qui en a fait 8 millions, et 1968, grippe de Hong Kong. Il est possible de circonscrire une maladie virale, m�me si ce n?est pas la m�me famille, comme a �t� circonscrit le syndrome respiratoire aigu s�v�re, en 2003 (S.R.A.S.).

Le pire n?est pas toujours s�r. Il est sage de l?envisager pour qu?il ne se produise jamais.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme MARIANI.

Non ! Il n?y a pas des rappels au r�glement toutes les trois secondes ! D�j�, ce matin, ce n?�tait pas du tout un rappel au r�glement !

M. Claude GOASGUEN. - L�, c?est une intervention du Pr�sident du groupe.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous ne voulez pas que je donne la parole � Mme MARIANI, Monsieur GOASGUEN ? J?ai �t� Pr�sident de groupe longtemps.

Non, pour le moment, vous n?avez pas la parole. Vous l?aurez quand je vous la donnerai.

Non ! Il y a un r�glement? Monsieur GOASGUEN, avant de prendre la parole?

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Claude GOASGUEN. - Alors, je demande une suspension.

Calmez votre Conseil !

(Brouhaha sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est encore une intervention qui manque de s�r�nit� parce que s?il y a des groupes, ici, qui, par moment, contribuent � certains emballements regrettables, vous y participez largement.

La parole est � Mme MARIANI.

M. Claude GOASGUEN. - Vous devez respecter l?avis des Conseillers de Paris, notamment quand il s?agit d?une femme.

C?est inadmissible !

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole � Mme MARIANI.

Mme Brigitte MARIANI. - Merci, Monsieur le Maire.

M. Claude GOASGUEN. - Vous voulez que je fasse la m�me chose avec les v�tres ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame MARIANI, s?il vous pla�t.

Dans le silence et la s�r�nit�.

M. Claude GOASGUEN. - Respectez les autres !

Mme Brigitte MARIANI. - Les Pouvoirs publics n?�chappent plus au principe de pr�caution. C?est sous cette tutelle imp�rieuse que des mesures extr�mes sont impos�es � des pays le plus souvent d�munis, touch�s par le virus aviaire.

C?est au nom de la gestion du risque que se constituent des stocks massifs de masques, de m�dicaments antiviraux, de vaccins pr�-pand�miques, dont l?efficacit� contre un virus pand�mique sera relative.

Le risque de pand�mie est, vous le soulignez, hypoth�tique. En effet, on ignore s?il y aura mutation du virus, mais on chiffre d�j� le co�t humain qui pourrait en r�sulter de 91.000 � 212.000 d�c�s, de 9 � 21 millions de malades en France.

L?annonce d?un tel impact meurtrier guide, Monsieur le Maire, un plan strat�gique d?endiguement dont vous nous pr�sentez la d�clinaison parisienne.

L?efficacit� de ce programme, si, malheureusement, le virus devait muter, repose sur la capacit� de surveillance, la rapidit� de d�tection et l?attitude de la population. L?information du public est donc essentielle.

A d�faut de pouvoir en juger de suite, estimons que la Mairie de Paris, dot�e d?outils de communication multiples et d?une direction imposante, saura r�ussir cet exercice particuli�rement d�licat de sensibiliser sans susciter de panique.

Mais l?information ne saurait garantir une totale r�activit�. Des �v�nements r�cents que nous avons tous en m�moire ont mis en �vidence la n�cessit� d?am�liorer la m�decine de proximit� et pour notre part, Yves GALLAND et moi-m�me, regrettons les dispensaires.

Il y a tout juste deux ans, Monsieur le Maire, je demandais que la Ville de Paris r�fl�chisse � l?adoption et � la cr�ation de ce que d?autres d�partements ont d�j� mis en ?uvre : un r�seau de Maisons de la sant�.

Ces Maisons de la sant� sont charg�es de rep�rer et de prendre en charge des personnes isol�es ou en errance. Ce dispositif renforce l?acc�s aux soins, constitue un lieu privil�gi� d?in-formation, de coordination et d?orientation.

En cas d?�pid�mie, ces centres auraient un r�le de d�pistage pr�coce et efficient. Ces centres, pour notre part indispensables avec le retour de maladies que l?on pensait disparues (tuberculose, gale?) et l?�clatement social, justifient � eux seuls d?y r�fl�chir.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Je vais donner maintenant la parole, pour r�agir, s?ils le souhaitent, � Alain LHOSTIS et � Anne HIDALGO et, bien s�r, � M. le Pr�fet de police, s?il le souhaite �galement.

Je donne d?abord la parole � Alain LHOSTIS.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, rapporteur. - Je voudrais remercier la plupart des intervenants qui ont analys� avec s�rieux la communication du Maire sur ces questions parce qu?elle r�sulte effectivement d?un travail qui a �t� r�alis� par l?ensemble des services de la Ville et en relation �troite avec les �lus dont le Maire a rappel� que c?�tait la responsabilit�.

Evidemment, des suggestions ont �t� faites par les intervenants et la totalit� d?entre elles doivent �tre prises en compte pour am�liorer encore notre approche.

En effet, par exemple, lorsque Patrick BLOCHE parle du droit d?ing�rence sanitaire et de la licence obligatoire d�rogatoire au droit international sur les brevets et le commerce pour permettre de diffuser les traitements m�dicaux dans les pays qui n?en ont pas les moyens, ce sont �videmment des questions extr�mement importantes.

Pour ce qui est des questions de co�t soulev�es par M. BARIANI, je lui donne acte, mais peut-�tre � deux endroits du rapport, sur la question des trois h�pitaux, c?est bien la prise en charge dans ces trois h�pitaux des urgences, dans un premier temps, � l?�tape �pizootique.

Evidemment aussi, tout repose, comme l?a dit Ren� DUTREY, sur la question du principe de pr�caution car, aujourd?hui, la mutation du virus et la transmission de personne humaine � personne humaine ne sont pas encore arriv�es.

Cela �tant dit, il faut regarder le probl�me avec gravit�. C?est ce que dit l?O.M.S. et c?est ce que disent tous les experts. On a cit� les Professeurs BRICAIRE et DERENNE qui sont les deux grands sp�cialistes de cette question. La mutation est probable, m�me si elle est hypoth�tique comme il est rappel� dans le rapport.

Les deux phases qui sont soulign�es me semblent extr�mement importantes : la phase actuelle dans laquelle nous sommes, d?observation, si l?�pizootie atteignait la France ; la phase pand�mique.

Je voudrais enfin dire que, d?une part, comme l?a dit le Maire, il s?agit d?un rapport d?�tape refl�tant la connaissance que nous avons. Le Pr�fet de police l?a rappel�, le plan national est un plan �volutif qui tient compte �videmment des observations internationales et mondiales qui sont faites, en relation avec l?O.M.S.

Je rappelle qu?il existe une formation des �lus � cette gestion de crise. Puisque beaucoup d?�lus ont port� attention � ce probl�me, j?incite tous les �lus � s?inscrire � cette formation qui aura lieu � partir du mois de f�vrier. Nos responsabilit�s seront grandes, au plan parisien et surtout dans les mairies d?arrondis-sement, au cas o� la pand�mie se r�pandrait.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Alain LHOSTIS.

La parole est � Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Un mot en compl�ment de ce qui vient d?�tre dit. Je remercie les Pr�sidents de groupe d?avoir soulign� la clart� des interventions du Maire et du Pr�fet de police.

Je voudrais insister sur un point qui a �t� �voqu� par tous les Pr�sidents de groupe. Il est vrai que l?on est en train de passer � une culture de gestion de crise et c?est tr�s important. Je voudrais saluer � ce propos le travail qui est fait autour du Secr�taire g�n�ral de la Ville avec la Pr�fecture et les services de l?Etat, pour faire en sorte que cette gestion de crise soit vraiment une culture partag�e. Plus de 300 fonctionnaires ont d�j� �t� form�s. Il faut le saluer �galement.

Parmi les suggestions qui ont �t� faites, notamment par Ren� DUTREY, mais je crois aussi par M. BARIANI, l?id�e d?impliquer mieux les associations para�t une piste importante, en particulier celles qui travaillent aux c�t�s des personnes les plus d�munies, sachant que cette question des personnes qui vivent dans la pr�carit� est d�j� int�gr�e dans le diagnostic et la pr�paration des actions � conduire.

Enfin, dernier point que je voudrais souligner, les mairies d?arrondissement auront bien s�r un r�le pivot, un r�le essentiel, notamment sur la question du maintien en activit� des services essentiels, sur l?information et le relais aupr�s de la population. L� aussi, leur implication est pr�vue � un niveau tr�s important.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues et Monsieur le Pr�fet de police, je voudrais d?abord remercier tr�s chaleureusement les �lus, les fonctionnaires et les services de l?Etat qui nous ont permis de nous pr�parer.

Je ne vous cache pas que cette perspective me pr�occupe. Vous imaginez bien que par rapport � de telles hypoth�ses, j?insiste sur le mot ?hypoth�se?, tous les responsables et le Pr�fet de police et bien d?autres � l?Assistance publique et ailleurs, nous sommes dans une situation � la fois de gravit� et d?exigence. Mais il faut, par rapport � la population, se situer aussi dans une relation rationnelle.

Donc, nous travaillons.

Je veux remercier tr�s sinc�rement tous les intervenants de la majorit� et de l?opposition qui, conscients de la gravit� du sujet et du degr� de notre responsabilit� collective, ont fait des propositions qui seront toutes �tudi�es. Puisqu?on parlait ce matin d?honneur, l?honneur, c?est aussi la mani�re dont on exerce le mandat. Je veux donc vous dire qu?� partir de toutes les interventions sans exception, j?essaierai de travailler pour nous pr�parer le mieux possible.

Dernier point, apr�s avoir consult� des personnes qui sont des sp�cialistes et parce qu?il y avait assez peu, � la Mairie de Paris, de dispositifs de gestion de crise ces derni�res ann�es, nous les avons mis en place et, l� aussi, en liaison avec les services de l?Etat.

Mais plus vous vous �tes pr�par�, plus vous avez des dispositifs, des r�flexes qui vous permettent de faire face � l?inconnu parce qu?en p�riode de crise il y a toujours une part consid�rable d?inconnu. Nous en reparlerons au Conseil de Paris. Nous continuerons � informer les �lus et la population parisienne.

Sans m�me attendre la prochaine s�ance o� nous parlerons de ce sujet, je reste en permanence � votre disposition pour entendre vos suggestions par courrier ou t�l�phone. Dites-moi quand vous souhaitez me faire des suggestions sur ce sujet.

M. le Pr�fet de police n?a pas souhait� r�intervenir maintenant. Lui et moi, nous sommes, en permanence, attentifs � toutes les suggestions qui nous seront faites.

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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