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I - Question d’actualité posée par le groupe communiste à M. le Maire de Paris, relative à la Samaritaine.II - Question d’actualité posée par le groupe U.M.P. à M. le Maire de Paris, relative au devenir de la Samaritaine.III - Question d’actualité posée par le groupe M.R.C. à M. le Maire de Paris, relative au devenir de laSamaritaine, aux raisons de sa fermeture et à l’avenir de ses personnels.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La premi�re question est pos�e par le groupe communiste.

Je donne la parole � Jacques DAGUENET. Lyne COHENSOLAL lui r�pondra.

M. Jacques DAGUENET. - Merci, Madame la Maire.

Les conditions de la fermeture de la Samaritaine viennent d?�tre fortement contest�es. En effet, le cabinet ?Pluriel? vient de rendre son expertise. Il montre le bien-fond� des exigences des syndicats. Il y est, en effet, affirm� que la fermeture d�finitive de la Samaritaine, d�cid�e par le groupe L.V.M.H., constitue un choix d�lib�r� qui ne peut en aucun cas �tre justifi� par l?avis d�favorable de la Commission de s�curit�.

Ces �l�ments �clairent d?un jour nouveau la fermeture d�cid�e par la direction. Il appara�t que la r�ouverture de l?enseigne n�cessiterait 12 � 18 mois de travaux et non six ans comme il est pr�vu. Malgr� les recommandations de la commission de la s�curit� d�s 2003, la direction a d�lib�r�ment pris des initiatives pour aggraver la situation. Le discours catastrophiste qui a accompagn� l?utilisation abusive du principe de pr�cautions visait � rendre in�luctable, aupr�s des salari�s et de l?opinion publique, une d�cision de fermeture compl�te.

Or, il appara�t de plus en plus �vident que la direction cherche � �chapper � ses responsabilit�s et � ses engagements. Depuis le v?u de 2005 adopt� en Conseil de Paris, je rappelle aussi que le comit� de site ne s?est r�uni qu?une seule fois en d�cembre dernier. C?est pourquoi, Madame la Maire, le groupe communiste vous demande de r�unir en urgence le Comit� de site, pour prendre en compte ces �l�ments nouveaux et soutenir les repr�sentants des salari�s fond�s � demander r�paration et � exiger de la direction un r�examen du plan social.

Enfin, le groupe communiste souhaite une intervention aupr�s du ministre d�l�gu� de l?emploi afin que soient explor�es toutes les possibilit�s en faveur d?une r�ouverture de la Samaritaine dans les plus brefs d�lais.

Merci.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Monsieur DAGUENET. Comme il y a trois questions qui portent sur la Samaritaine, je vais peut-�tre demander aux groupes U.M.P. et M.R.C. qui ont �galement pos� des questions � ce sujet d?intervenir et Mme COHEN-SOLAL r�pondra ensuite, si vous le voulez bien.

Pour le groupe U.M.P., la parole est � M. LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Merci, Madame le Maire.

La situation de la Samaritaine appelle de la transparence et de la clart�. Il y a, manifestement, derri�re ce naufrage d?un grand magasin mythique, un contexte de d�sinformation et une absence de transparence qui ne pose pas seulement un grave probl�me pour les salari�s - 750 salari�s de la Samaritaine et � peu pr�s 350 d�monstrateurs ou emplois sous des contrats divers qui sont concern�s par cette fermeture - mais t�moigne d?un vrai dialogue de sourds entre le groupe L.V.M.H., les partenaires sociaux et je dirai m�me la Mairie de Paris parce que nous avons �t� unanimes sur ce sujet.

Vous avez, vous-m�me, Madame le Maire, pr�sid� un comit� et je crois pouvoir dire sans d�voiler de secrets que nous avons tous tenu le m�me langage et que nous avons �t�, en tout cas nous, �lus, quelle que soit notre couleur politique, unanimes pour dire que l?on ne pouvait pas se contenter d?informations absolument contradictoires et, pour tout dire, assez incompr�hensibles.

Moi, je peux vous dire que l� o� je suis plac�, � la mairie du 1er, tr�s proche de la Samaritaine, j?avais re�u M. Marc-Antoine JAMET, secr�taire g�n�ral du groupe L.V.M.H., le matin m�me de l?annonce de la fermeture. Et il m?avait dit qu?il y avait deux sc�narios possibles : ou bien la fermeture totale de la Samaritaine pour des raisons de s�curit� avec, dans ce cas, un an et demi � deux ans de travaux ou bien une fermeture partielle de la Samaritaine avec des fermetures par rotation avec, dans ce cas, quatre � cinq ans de travaux.

Mais, avait-il dit, dans la deuxi�me hypoth�se, on ne peut pas faire jouer le principe de pr�caution � 100 % ni pour les personnels ni pour les publics. Et je dois dire que si on avait raisonn� de cette mani�re, le principe de pr�caution aurait d�, bien entendu, pr�valoir. Finalement, la d�cision est tomb�e et on nous a annonc� la fermeture compl�te mais pour une p�riode de six ans ce qui n?a absolument aucune signification. Il y a quelque chose d?absolument incompr�hensible, irrationnel, dans cette annonce.

C?est la raison pour laquelle, d?une seule voix, les �lus se sont exprim�s sous votre autorit�, Madame le premier adjoint, en disant vouloir une contre expertise. Cette contre expertise a �t� refus�e et on est vraiment ici dans le cadre d?un dialogue de sourds avec le groupe L.V.M.H. Et, finalement, une expertise a �t� command�e par les syndicats et ses conclusions ont �t� communiqu�es. Elles sont exactement conformes � ce que j?avais pu dire depuis l?annonce de la fermeture de la Samaritaine, � savoir que les d�lais avanc�s par le groupe L.V.M.H. ne tiennent pas debout, que les arguments de s�curit� qui ont �t� invoqu�s sont en r�alit� un pr�texte.

Il y a beaucoup de d�sinformation dans tout cela. Je pense que notre Conseil s?honorerait de se mobiliser sur une question comme celle-l�, qui n?est pas seulement une question commerciale, qui n?est pas seulement une question de vitalit� �conomique pour le c?ur de Paris. Il y a l� un symbole extr�mement fort. La fermeture de la Samaritaine a cr�� un choc �motionnel vraisemblablement beaucoup plus fort que ce qu?avaient pr�vu les responsables du groupe L.V.M.H.

Je sais bien que le groupe L.V.M.H. a des amis un peu partout et au sein m�me de la Mairie de Paris. Le groupe L.V.M.H. a eu le privil�ge et l?honneur d?inaugurer, avant le Maire de Paris et avant les �lus parisiens, le Petit Palais r�nov�. Le groupe L.V.M.H. sponsorise la belle exposition Bonnard qui va servir �la r�ouverture du Mus�e d?Art Moderne. Tr�s bien, mais j?aimerais que quelles que soient ces amiti�s, quelles que soient les connexions qu?il peut y avoir entre tel ou tel adjoint au Maire de Paris et le groupe L.V.M.H., notre assembl�e s?exprime solennellement et d?une mani�re unanime sur un sujet qui concerne tous les Parisiens et qui concerne un grand magasin mythique. La Ville de Paris a besoin de grands magasins mythiques parce que c?est le moteur du dynamisme �conomique � Paris.

A l?occasion de cette question d?actualit�, ce n?est pas tout � fait par hasard que trois groupes se retrouvent sur la m�me question, c?est parce que l?actualit� le commande et parce qu?il est temps de se mobiliser fortement pour sauver la Samaritaine.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Monsieur LEGARET, vous �tiez bien parti et d?ailleurs je ne voyais pas beaucoup de points de divergence mais, franchement, vous permettre d?introduire des confusions alors que nous sommes en Conseil de Paris et non pas en Conseil d?administration de la Samaritaine est particuli�rement malvenu.

Le Maire de Paris, l?Ex�cutif parisien a une position ind�pendante en ce domaine comme dans tous les autres. Je vais donner la parole � M. Georges SARRE, question du groupe M.R.C., concernant la Samaritaine.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Merci, Madame le Maire.

Je serais bref puisque le dossier est, h�las, amplement connu mais ce qui me semble important de rappeler c?est qu?un rapport d?expertise a �t� command� en octobre dernier par les syndicats de la Samaritaine aupr�s du cabinet ?Pluriel Consultants? qui nous informe d?un certain nombre de choses particuli�rement pr�occupantes.

Les faits : la Samaritaine a brutalement ferm�. Cette perspective n?existe pas quelques semaines auparavant. Cette d�cision de fermeture pour des travaux d?une dur�e de six ans est, selon ce rapport, un choix d�lib�r� de la direction qui n?a jamais fait de la s�curit� sa priorit� absolue.

Les experts mentionnent que la direction utilise de mani�re abusive le principe de pr�caution en retenant le pire des sc�narios �ventuels comme quasi certain. Il s?agit manifestement d?influencer et d?inqui�ter la client�le, l?opinion publique et, subsidiairement, les salari�s.

Ce rapport accuse la direction du magasin d?avoir aggrav� les risques d?incendie en rapatriant dans le magasin des stocks jusque-l� entrepos�s � Marne-la-Vall�e.

La premi�re question qui vient � l?esprit est la suivante : pourquoi ces travaux en six ans ? Ensuite, quelles sont les perspectives ? Au moment o� nous sommes, il n?y en a pas. Ce que je souhaite et ce que les �lus du groupe M.R.C. et que sans doute les intervenants pr�c�dents ont sollicit�, c?est qu?une initiative soit prise de fa�on � ce qu?on connaisse une fois pour toutes les objectifs des responsables de ce groupe qui est, comme vous le savez, tr�s important et que prochainement la Samaritaine retrouve ses activit�s.

Merci.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme Lyne COHEN-SOLAL pour r�pondre aux trois orateurs.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Depuis que, au mois de juin dernier, a �t� annonc�e la fermeture des magasins de la Samaritaine pour raison de s�curit�, la Ville de Paris n?a eu de cesse de se tenir inform�e et, dans la limite de ses pr�rogatives, de s?impliquer dans ce dossier, d�s le mois de juin, par des rencontres avec les repr�sentants du personnel et des contacts r�p�t�s avec la direction du groupe L.V.M.H., le 15 septembre par la rencontre du Maire de Paris avec les repr�sentants syndicaux du personnel et la r�union, dans l?H�tel-de-Ville, d?un comit� de vigilance pour l?emploi exceptionnel, exclusivement consacr�e au devenir des salari�s de la Samaritaine, dont vous parliez, Monsieur le Maire du 1er arrondissement, le 19 d�cembre, par la premi�re r�union du comit� de site r�unissant tous les acteurs locaux, afin d?�valuer l?impact de l?actuelle fermeture et d?anticiper l?impact du chantier comme de la future r�ouverture de la Samaritaine sur le devenir du quartier et, bien entendu, de la Capitale.

Les partenaires sociaux se trouvent engag�s depuis plusieurs jours dans une p�riode d�cisive pour l?�laboration du futur plan social et la semaine qui commence est essentielle dans la d�finition de ce processus.

C?est dans ce contexte que viennent d?�tre remises les conclusion du rapport �tabli par le cabinet ?Pluriel Consultants?, � la demande du Comit� d?entreprise. Les conclusions de ce travail, telles qu?elles ont �t� d�voil�es en partie dans la presse, semblent importantes pour l?avenir, mais nous ne poss�dons ni les uns ni les autres l?int�gralit� de ce document.

C?est pourquoi r�unir un nouveau comit� de site nous a sembl� int�ressant, voire indispensable, afin de permettre � la Municipalit� d?�tre directement et clairement inform�e des conclusions de ce rapport par ses r�dacteurs et d?entendre les r�actions des repr�sentants du personnel comme de la direction sur les conclusions de ce rapport.

Toutefois, nous ne voulons en aucun cas interf�rer avec la proc�dure sociale actuellement engag�e au sein de l?entreprise entre les partenaires sociaux, en conformit� avec le Code du travail. Je tiens � m?assurer aupr�s d?eux que cette initiative ne vient en rien contrarier la n�gociation en cours.

Vous voyez donc que je suis enti�rement disponible pour tenir ce comit� au plus t�t.

Par ailleurs, d�s que, le 6 f�vrier prochain, aura �t� pr�sent� devant le Comit� d?Entreprise extraordinaire de la Samaritaine le plan de sauvegarde pour l?emploi je prendrai l?ini-tiative, comme convenu avec les repr�sentants du personnel et de la direction, de convoquer un nouveau comit� de vigilance pour l?emploi de la Samaritaine afin de prendre connaissance de ce nouveau plan et d?envisager le soutien actif que nous pourrions apporter � celui-ci.

Dans l?attente, M. le Maire de Paris saisira, d�s cette semaine, par courrier, M. G�rard LARCHER, le Ministre d�l�gu� � l?Emploi, afin, comme vous le souhaitez, Monsieur le Conseiller, de lui demander de s?engager activement dans un dossier dont d�pend le sort des 1.500 salari�s directs ou indirects du site de la Samaritaine.

L?avenir de ces 1.500 salari�s, l?avenir des 45.000 m�tres carr�s commerciaux et de la locomotive commerciale qu?a �t� la Samaritaine au c?ur de la Capitale, nous concerne au premier chef, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, et la Ville poursuit sa mission d?information et de travail avec les int�ress�s, vous pouvez en �tre s�rs, et j?en suis ici la garante.

Merci, Madame la Maire.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci � vous, Lyne COHEN-SOLAL.

Monsieur LEGARET, vous avez la parole pour deux minutes, mais je vous rappelle qu?on ne reprend pas la parole apr�s les r�ponses lors des questions.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Si, on peut reprendre la parole en application de l?article 37, dernier alin�a. Madame le Maire, j?ai le droit de r�plique mais je n?en abuserai pas.

Je voulais dire que la r�ponse de Mme COHEN-SOLAL est tr�s loin de nous satisfaire. La situation aujourd?hui est bien pire que cela, Madame COHEN-SOLAL, et je dois vous dire, et je p�se mes mots, que face � la d�sinformation qui a �t� vraiment la marque dominante du groupe LVMH sur le dossier de la Samaritaine, vous ne nous avez pas beaucoup aid�s, Madame COHEN-SOLAL.

Vous avez d�j� r�pondu dans le pass� � des questions d?actualit� sur la situation de la Samaritaine pour nous dire que, finalement, tout allait bien et qu?il n?�tait pas du tout question de fermer. Il suffit de rechercher dans le B.M.O., vous avez prof�r� des �normit�s.

Aujourd?hui, il y a quelque chose de nouveau. Il y a un rapport d?expertise qui nous interpelle. Nous avons besoin de savoir si ce qu?ont dit les experts est exact ou inexact. Si c?est exact, c?est terrible ; cela veut dire qu?on a utilis� des normes de s�curit� pour casser une entreprise comme la Samaritaine.

Si c?est inexact, c?est terrible aussi parce qu?il faut que cela soit dit.

Nous avons r�clam� une contre expertise. Nous avons les moyens de l?imposer. Si, je le r�p�te, vous avez le pouvoir, vous, en tant que Maire de Paris, de d�poser s�ance tenante un v?u auquel nous pouvons nous tous nous associer, demandant qu?il soit proc�d� � cette contre expertise. Je vous demande de le faire sur-le-champ.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je vais d?abord r�tablir une chose. Lorsqu?il s?est agi d?une contre expertise et lorsque nous avions re�u, avec le Maire de Paris, avec Lyne COHEN-SOLAL, l?ensemble des repr�sentants du personnel de la Samaritaine, il leur avait �t� dit que la Ville, �ventuellement, accompagnerait une contre expertise, mais que cela relevait de l?autonomie des organisations syndicales et du Comit� d?entreprise.

Le Comit� d?entreprise a utilis� ses pouvoirs. Une �tape consiste � porter cette contre expertise devant les instances concern�es et notamment devant le Comit� d?entreprise. Ensuite, Mme COHEN-SOLAL a �t� tr�s claire sur les rendez-vous auxquels la Ville sera tout � fait pr�sente : comit� de vigilance pour l?emploi, saisine du Ministre de l?Emploi et du Travail.

Monsieur LEGARET, vous oubliez quelque peu qu?il y a le champ du dialogue social et de l?autonomie des partenaires sociaux et que nous avons toujours �t� pr�sents aupr�s des salari�s de la Samaritaine pour accompagner leur d�marche, y compris la r�alisation d?expertises suppl�mentaires et que lorsque le temps de la Ville viendra, c?est-�-dire apr�s la consultation et le travail des partenaires sociaux, l?intervention se fera notamment � travers le comit� de vigilance pour l?emploi. La Ville sera � nouveau au rendez-vous, comme d?habitude.

Monsieur DAGUENET, vous avez la parole.

M. Jacques DAGUENET. - Ce n?est pas simplement sur la Samaritaine que les �lus communistes interviennent, mais sur tous les dossiers et il serait peut-�tre bien que ce soit le cas aussi de M. LEGARET, chose dont nous nous f�liciterions.

Je voudrais simplement remercier Mme la Maire de r�pondre favorablement � nos deux demandes, d?une part, de r�unir le comit� de suivi, ce qui nous permettra de prendre connaissance de cette contre expertise, et, d?autre part, d?interpeller le Ministre d�l�gu� � l?Emploi, notamment pour essayer de voir comment est possible cette r�ouverture de la Samaritaine, dans les d�lais les plus rapproch�s.

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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