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Vœu déposé par M. Patrick BLOCHE et les membres du groupe socialiste et radical de gauche relatif à la mise en place d’une action de soutien au peuple tibétain. Vœu de l’Exécutif. Vœu déposé par M. Sylvain GAREL et les membres du groupe “Les Verts” demandant la participation de la Ville de Paris à la campagne internationale : “Un drapeau pour le Tibet”.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons aux v?ux n� 24 d�pos� par M. BLOCHE, n� 24 bis d�pos� par l?Ex�cutif et n� 25 d�pos� par ?Les Verts? qui concernent la campagne internationale ?Un drapeau pour le Tibet?.

La parole est � M. Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce n?est pas la premi�re fois que notre Assembl�e manifeste sa solidarit� avec le peuple tib�tain. Nous savons tous, au sein de cet h�micycle, combien le peuple tib�tain subit, depuis 1959, non seulement l?occupation de son territoire national mais aussi une r�pression constante et, de la part des autorit�s chinoises, une politique d?annexion qui est �videmment privative des libert�s les plus �l�mentaires qui, bien entendu, remet en cause la libert� religieuse et de conscience, mais de fa�on plus forte encore, et sans doute de mani�re encore plus inacceptable, l?identit� et la culture tib�taine sont �touff�es.

Le Tibet �tant un territoire riche en ressources �nerg�tiques, ses ressources sont pill�es et d�tourn�es au profit de la Chine, et nous avons �galement des nouvelles fort inqui�tantes sur les exp�rimentations que l?arm�e chinoise op�re sur des territoires d�termin�s au sein m�me du Tibet amenant � des mutations biologiques extr�mement graves. De ce fait, les ressources environnementales sont ravag�es.

Voil� la situation telle qu?elle est au Tibet aujourd?hui.

Depuis 1959, le Dala� Lama, qui est l?autorit� religieuse des Tib�tains, est r�fugi� en Inde, au nord de l?Inde, � Dharamsala tr�s pr�cis�ment.

Nous avons �t� amen�s � plusieurs reprises depuis 2001 � voter des v?ux et je souhaiterais d?ailleurs que le consid�rant qui vise les v?ux que nous avons d�j� adopt�s en Conseil de Paris soit amend� de fa�on � r�capituler l?ensemble des v?ux qui ont �t� adopt�s et qui exprimaient le soutien de notre Assembl�e au peuple tib�tain.

Ce que je voudrais dire avec force, c?est que le Tibet jusqu?en 1959 �tait un pays ind�pendant que la Chine a annex� arbitrairement et qu?il existe un gouvernement et un parlement tib�tain en exil r�fugi�s � Dharamsala.

Je peux d?autant plus en t�moigner qu?�tant � l?Assembl�e nationale vice-pr�sident du groupe d?�tude sur le Tibet, j?ai eu l?honneur d?accompagner la premi�re d�l�gation parlementaire compos�e de 12 d�put�s, de toutes sensibilit�s, qui se sont rendus au Tibet au printemps 2005 et ont rencontr� leurs coll�gues tib�tains ainsi que les autorit�s tib�taines et bien entendu le Dala� Lama.

La Ville de Paris, � travers les v?ux du Conseil de Paris, a exprim� � plusieurs reprises sa solidarit�. Je rappelle aussi, car cela a �t� un geste symbolique � combien fort, que le Maire de Paris a �t� la seule autorit� politique � accueillir le Dala� Lama lors de sa derni�re visite � Paris en octobre 2003, l� o� il n?�tait re�u par aucune autorit� minist�rielle.

De la m�me fa�on, notre premi�re adjointe s?�tait exprim�e en notre nom et au nom du Maire de Paris de mani�re forte lors de la r�ception officielle du Pr�sident de la R�publique populaire de Chine en visite d?Etat en France en janvier 2004.

De ce fait, nous sommes amen�s - et j?en termine, Monsieur le Maire - aujourd?hui � proposer � travers ce v?u � notre Assembl�e un geste suppl�mentaire de solidarit� et fort de symbole.

Nous proposons que Paris comme d?autres collectivit�s, elles sont nombreuses en France, hisse sur l?H�tel-de-Ville chaque 10 mars le drapeau tib�tain afin d?exprimer sa solidarit� avec ce peuple et interpeller les autorit�s chinoises afin qu?elles avancent sur le chemin de n�gociations qui pourraient aboutir � un accord de pleine autonomie du Tibet.

Je rappelle que les Tib�tains se battent pour leur autonomie - leur ind�pendance devenue malheureusement avec le temps ?autonomie? - avec, vous le savez, les moyens pacifiques qui sont ceux pr�n�s par le Dala� Lama.

J?en termine, parce que j?ai souvent �t� interrog�, en disant que hisser un drapeau est un signe fort et n?est r�serv� qu?aux Etats constitu�s. Je tenais donc � rappeler que le Tibet a �t� jusqu?en 1959 un Etat. Un Etat qui a malheureusement perdu son ind�pendance, qui est annex�. Il y a, je le r�p�te, un gouvernement et un parlement tib�tain en exil. C?est donc en r�f�rence avec une ind�pendance nationale bafou�e il y a maintenant plus de 40 ans, bient�t 50 ans, que Paris exprimera une nouvelle fois les valeurs de paix, de solidarit� internationale qui sont les leurs.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme DUBARRY.

Mme V�ronique DUBARRY. - Merci, Monsieur le Maire.

Je serais forc�ment plus br�ve que M. BLOCHE puisqu?il a d�j� dit une grande partie de ce que le groupe ?Les Verts? souhaitait dire.

Je voudrais insister sur deux points qui me paraissent n�anmoins importants et surtout en vertu du pr�c�dent v?u que nous venons de voter, c?est l?opposition pacifique de la communaut� tib�taine, des Tib�tains � cette occupation chinoise qui dure, vous l?avez dit, depuis 1959.

Le deuxi�me point sur lequel je voudrais revenir, que vous avez mentionn�, c?est l?impact environnemental de cette occupation, le pillage des ressources, la destruction des for�ts et le fait que la Chine a fait du Tibet un r�ceptacle pour ses d�chets nucl�aires avec des taux de radioactivit� tr�s �lev�s dans certaines parties du pays.

Je dirai qu?effectivement nous avons souvent, ou en tout cas � de multiples reprises, �t� � l?origine d?un certain nombre de v?ux ou d?interventions lors de pr�c�dentes s�ances de notre Conseil pour que ce soutien soit clairement affich� par la Ville de Paris.

Vous parliez, Monsieur BLOCHE, d?institutions qui ont d�j� eu ce geste � l?�gard de la communaut� tib�taine. Effectivement tout pr�s de nous, le Conseil r�gional d?Ile-de-France a pris une telle initiative il y a tr�s peu de temps.

Nous allons bien �videmment retirer le v?u n� 25 au profit du v?u n� 24 bis pr�sent� par l?Ex�cutif qui est le r�sultat d?un consensus et d?un travail entre les diff�rents groupes.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je donne la parole � M. SCHAPIRA et ensuite � Georges SARRE pour une explication de vote.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Oui, beaucoup de choses ont �t� dites. Evidemment, puisque je suis cosignataire, je suis d?accord.

Je voudrais simplement dire 3 choses.

D?abord il y a des interventions de la communaut� internationale qui se sont multipli�es aupr�s de la Chine en faveur d?une solution pacifique sur cette question tib�taine. Il y a eu des r�solutions de l?O.N.U. et du Parlement europ�en. C?est le premier point.

Deuxi�me point, je voudrais insister sur le fait que nous sommes, � Paris, fid�les � une tradition de d�fense des Droits de l?Homme et des libert�s fondamentales. Notre Ville a apport� un soutien constant � la cause du peuple tib�tain, notamment par des v?ux qui ont �t� vot�s en mars 2004, � l?initiative des ?Verts?, sur RIMPOCH� n?est-ce pas, qui �tait condamn� � mort et qui est maintenant h�las condamn� � la prison � vie. Donc cela est important.

Enfin, le Maire de Paris, comme le disait Patrick BLOCHE, a re�u le Dala� Lama lorsqu?il est venu en France. Mais je voudrais dire que ce v?u, dans mon esprit, ne va pas � l?encontre du peuple chinois. Nous avons des relations avec la Chine, nous avons des relations avec les collectivit�s chinoises ; nous comptons �videmment les maintenir et continuer � faire en sorte que le lien entre la Chine et Paris, entre les collectivit�s chinoises et Paris continue, par le biais d?actions de coop�ration d�centralis�es que nous pouvons avoir que ce soit � P�kin ou Shanghai.

Je suis �videmment d?accord avec le v?u propos� par le pr�sident BLOCHE et M. GAREL.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur SARRE, vous avez la parole.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Le groupe des �lus du Mouvement r�publicain et citoyen ne prendra pas part � ce vote.

Il s?agit, de notre part, de rappeler que cette Assembl�e se doit de ne d�lib�rer que sur des sujets d?int�r�ts manifestement communaux ou d�partementaux.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. Pierre SCHAPIRA vient de le rappeler, que l?O.N.U. puisse intervenir, heureusement ! Que le Parlement europ�en bouge, j?applaudis ! Que Patrick BLOCHE en tant que d�put� agisse � l?Assembl�e nationale avec d?autres coll�gues, l� encore je dis : ?Je m?en r�jouis et je m?en f�licite?. Ce n?est pas le fond qui est en question, mais on ne peut tout de m�me pas prendre le Conseil de Paris pour l?Assembl�e nationale. Il y a des moments o� il ne faut pas.

J?ai choisi ce sujet pr�cis, de mani�re � bien montrer que nous sommes pour la d�fense des Droits de l?Homme et j?ajouterai m�me du Citoyen. Nous sommes pour que le Tibet, car cela interviendra in�luctablement un jour, redevienne un pays, un Etat, libre.

Mais oui, cela se fera ! Qui aurait pu imaginer que l?U.R.S.S. et les d�mocraties populaires, du jour au lendemain ou presque, seraient aujourd?hui dans un syst�me totalement nouveau ? Qui aurait pu le dire, il y a vingt-cinq ans, parmi nous, ici ? Naturellement, personne. Et je me souviens de d�bats que nous avions sur le sujet. C?�tait tout � fait autre chose.

L� encore, je consid�re que le Conseil de Paris est fait - c?est la loi, c?est le Code -, pour se pr�occuper des probl�mes communaux et d�partementaux et n?est pas fait pour s?�riger en Assembl�e qui peut d�battre de tout, sur tout, � tout moment.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u de l?Ex�cutif puisque les autres sont retir�s.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le groupe M.R.C. ne participe pas au vote.

Le v?u est adopt�. (2006, V. 16).

Janvier 2006
Débat
Conseil municipal
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